Caudalie met du premier cru en crème

Caudalie, vous connaissez, une petite maison de produit de beauté et de soin située sur le Château Smith Haut Lafitte. Après 7 ans de recherche d’une armée de vinothérapeutes, ils ont élaboré une crème anti-âge regroupant pour la première fois, les 3 brevets emblématiques Caudalie :Le Resvératrol,La Viniférine de vigne titrésLes Polyphénols de raisin.

Caudalie a l’art et la science de sublimer tous les bienfaits de la matière qui tourne autour de la vigne et du raisin. On s’étonne de lire dans la liste des ingrédients de cette crème, par exemple, de la Vinolevure®, de l’ huile de pépins de raisin et de l’absolu de rose. La démarche se complète d’une attitude cosm-éthique en précisant ceci dans la

constitution du produit : 0% parabènes, phénoxyéthanol, colorants, huiles minérales… Contre les tests sur les animaux.

Le flacon de 50ml vous en coutera 89 euros.  Ca fait réfléchir ! Un peu comme l’achat de certaines bouteilles de premier cru ! Vous pouvez en gagner un échantillon sur le site de youwineblog (ici) en participant à un tirage au sort avant ce dimanche 27 Septembre 20h20.

Science&Vie, pour tout savoir sur le vin

Un bel effort fait dans ce Science & Vie spécial Vin, sans être trop racoleur ni décalé avec beaucoup de questions-réponses. Il confirme le fait que le vin demeure une énigme, s’approche du domaine de la science, de l’occulte, d’un savoir que des initiés se partagent et dont il faut s’intéresser et s’investir pour le connaitre vraiment.

la science du vin

Objet de savoir donc objet de désir et de pouvoir : Qui maîtrise cette science du vin a le pouvoir de comprendre et d’apprécier ce que l’ignorant ne pourra jamais. Le vin sera bien source de désir.Voilà pourquoi un des articles s’intitule « Les grands crus révèlent leurs secrets » et détaille la singularité de 3 vignobles exceptionnels : Château Yquem, Château Margaux et la Romanée-Conti. A noter que, outre le prix délirant des bouteilles, il y a une sacrée différence de production entre les deux bordelais, qui dépassent les 100 000 btl par an et la Romanée qui affiche 6 000 btl seulement et 1,8 ha. Et comme par hasard, certainement, ce dernier est conduit en biodynamie. Au passage, on constate malheureusement  que le magazine propage lui-aussi une image « mystérieuse » de ce type de démarche. Bien évidemment, le mystère ici sur la Romanée-Conti est renforcé par l’histoire du domaine et le prix incroyable d’une bouteille : 10 000 euros. A ce prix-là, c’est certain, la magie est grande !Je pense à toutes ces bouteilles dans ma cave qui ne dépassent pas les 15 euros, dont la plupart vient de ces vignerons apparemment « illuminés » …si les gens savaient…

Bon, c’est sur, c’est loin des 200 000 btl de Margaux produites chaque année sur 88 ha cultivés « de façon raisonnée » avec des produits phytosanitaires (c’est à dire des pesticides et autres) et seulement quelques expériences en cultures biologiques. Apparemment, selon Philippe Bascaules, il voudrait faire mieux à Margaux mais il semble que « probablement c’est sous la pression du lobby phytosanitaire que l’on a jamais cherché des solutions biologiques satisfaisantes« . (?) Encore une histoire de pouvoir, je vous dis, de ceux qui possèdent le savoir pour traiter à coup sûr la vigne et garantir chaque année une production indispensable pour les propriétaires du château. Je n’ose imaginer la valorisation d’une vendange de Margaux avec ses 200 000 btl. On en trouvera chaque année aux Foires aux vins dans les grandes surfaces. Ouf ! Nous voilà rassurés…eux aussi (merci la phyto).

Et puis, petit dérapage, un article complet sur « l’Art du Vin aujourd’hui », avec plusieurs petites choses affirmées sans esprit critique, comme de nous dire que « l’élevage en barrique de chêne est souhaitable pour stabiliser le vin et que du coup des arômes de bois imprègnent le vin. » C’est certain si les barriques sont neuves et que l’on recherche un goût boisé, toasté ! Ce sont bien deux choses différentes : élevage du vin dans une barrique et recherche d’un goût boisé. Surtout que l’article enchaine sur l’alternative d’utiliser des copeaux de bois. La justification de la barrique indispensable pour l’élevage disparait aussitôt du texte.On nous explique aussi le rôle des levures « naturellement présentes sur les baies, mais qu’on incorpore à présent dans les cuves en quantités voulues ». Ca c’est fait ! Et pas de panique, il y aussi des bactéries qui nous mènent la vie dure quand on veut faire du vin. « On essaie actuellement de gagner du temps sur la vinification en pratiquant la co-inoculation des levures et des bactéries » explique Marie-Catherine Dufour de la chambre d’agriculture de la Gironde.  C’est beau ! propre et bien fait tout ça.Finalement, on retient que pour faire des grands crus, il faut un grand terroir, donc un sol unique (on ne fait du margaux qu’à Margaux, c’est simple à comprendre) mais qu’ensuite en cave il faut du bois, des levures et des bactéries qui viennent d’ailleurs (où est le terroir alors ?), d’un peu de potion magique, le soufre etc…

Je vous conseille de passer directement aux articles sur les défis du vin. il y a des points très pertinents notamment sur la mondialisation du marché du vin.

Foires aux vins :quel ennui !

C’est parti, après la foire aux cartables, la foire aux fournitures scolaires, la foire aux blancs,  les hypermarchés se lancent de plus en plus tôt dans les foires aux vins. Même le hard discount s’y met en force. A croire que nous sommes tous avec des caves vides, sitôt l’été terminé.Il semble que le phénomène prend chaque année de plus en plus d’ampleur. Il faut dire que la couverture médiatique est assez large, même à la grand messe de 20h on y voit des reportages sur la préparation des rayons.

Comment peux-t-on encore croire à l’authenticité de produits que tout le monde va retrouver partout en France, au même moment, par caisse de 6 ? Franchement, soit c’est une mode, soit le consommateur suit le troupeau aveuglement, soit nous avons perdu tout jugement réaliste et critique, surtout lorqu’il s’agit de consommer mais surtout lorsqu’il s’agit d’acheter, voir même lorsqu’il s’agit de savoir dépenser cet argent qui nous fait défaut. Parait-il !La réponse aux problèmes d’achat : dépenser mieux ! Ha oui ! mais quand ? Mais maintenant :

Oyez, oyez, braves gens, les enseignes, les médias, les guides, les forums, les blogs, tous vous disent, haut et fort, allez-y c’est maintenant qu’il faut dépenser son argent dans le vin. Vous avez 15 jours selon une période variable en fonction des magasins. Et tout le monde de se mettre à acheter du Brocard en Chablis, du Duboeuf en Beaujolais, du Gérard Bertrand en Languedoc, du  Jaboulet en Côte du Rhône, comme si c’était une super affaire !!! Quelle ennuie, tout de même ! Et je ne vous parle pas des Chateaux de Bordeaux qu’on ne sait plus si c’est encore du vin ou un placement financier. Le top ce Bordeaux : savoir dépenser cet argent qui nous manque  en investissant dans le vin hors de prix que l’on

n’ouvrira jamais de peur de perdre ledit investissement.

Il doit bien y avoir un Chatô Auchan avec pour propriétaire Monsieur Chanau (chan au…au chan), on s’amuse tant chez les grandes enseignes.

Alors contre et face à tout cela, mon conseil tient en une phrase : soyez curieux, déplacez-vous et découvrez un nouveau monde du vin vivant !

Monoprix Gourmet, une sélection de vins plaisir

Le petit monde du vin continue de bousculer ses habitudes et de dépoussiérer son arrière-garde.

De l’audace et de l’opportunité, et nous voici invités, en tout une dizaine de bloggeurs, à déguster une partie de la sélection des vins de la gamme Monoprix Gourmet au Monop’Store, cours saint émilion à Bercy Village.

Sans dérouler le tapis rouge et en conservant une approche directe et sincère, nous avons eu la possibilité de discuter chacun avec Jean-François

Jean François Rovire

Rovire, acheteur pour Monoprix et amoureux du vin. La chaîne de magasin veut coller au maximum aux attentes de sa clientèle et n’hésite pas d’une part à s’offrir les services de Bettane & Desseauve et d’autres parts à se constituer son propre panel de consomActeurs.

Les linéaires des magasins Monoprix accueillent ainsi cette nouvelle gamme faite des derniers coups de coeur des dégustateurs. Grâce à ce travail réalisé en amont, des petits producteurs se retrouvent récompensés et surtout référencés.

Crémant du jura

N’étant pas particulièrement attiré par une approche systématique et compulsionnelle de la dégustation, j’ai pris la liberté de piocher dans certaines bouteilles, en faisant le tour de la table. La première mise en bouche avec un crémant du jura élégant, bien fait, frais, bullé finement et tendrement aromatique. Très bel assemblage de chardonnay et pinot noir des caves de la reine jeanne. Quand on vous dit que les crémants valent le coup, seulement 6,90 euros dans les rayons.Je poursuis en sautant sur du Frick, pierre de son prénom, cantiné en Alsace avec sa cuvée Bihl 2008. Du nature dans son jus. Je ne suis pas un fan mais je trouve ça épatant de le trouver là. Pas du tout du genre de Bettane normalement.  A croire que Monop ose !

Plusieurs bouteilles sur la table portent le label AB. Tous les vins semblent relativement accessibles comme ce Languedoc rouge, H&B 2007, ou encore ce Chablis de Brocard, organic 2007. Une belle soirée, légère, quelques bonnes adresses à recommander et la satisfaction de voir Monoprix Gourmet gourmand de diversité.

Le pressoir vertical, un mouvement naturel pour faire du vin blanc

pressoir vin la fontude aubry

Tandis que nombreux vous êtes à vous presser à l’ouverture des foires aux vins, les vignerons s’activent un peu partout dans les terroirs, accaparés par le moment le plus important de l’année : les vendanges.

pressoir vertical

Rendez-vous était donné à 15h00, à Brenas, au nord du lac du salagou, dans l’Hérault. « Si tu veux, cet après-midi, on va presser le terret que l’on a cueilli hier. » me glissa François Aubry. A son domaine, La Fontude, tout se fait à un rythme posé, tout en assurance et en contrôle. Au milieu de sa cave, tout est prêt. Les grappes reposent dans des caisses, au frais. Le petit pressoir vertical trône entre les barriques et les cuves. A proximité, un minuscule fouloir à moteur attend sagement de se rendre utile. Une à une, les caisses sont déversées dans le fouloir dont le moteur électrique ronronne assez bruyamment. Les raisins ainsi éclatés sont ensuite directement introduits dans le pressoir à l’aide d’un sceau. François n’égrappe pas. La rafle a son utilité. Elle va drainer l’écoulement du jus au moment du pressage.

En discutant sur le vin nature et cette insistance persistante que certains ont de fustiger les vins blanc nature, François me déclare : « tu sais, les gens n’ont rien compris à plus de 5000 ans de science du vin ! Oui la destinée naturelle du vin c’est de se transformer en vinaigre, mais à l’air libre. En revanche, si tu laisses ton raisin dans un milieu réducteur, sans contact avec l’air, sa vocation sera alors de devenir du vin ! »

Pour rentrer l’ensemble de la vendange, on tasse un peu les grappes dans le pressoir et à l’aide d’une lourde barre de métal, dans un mouvement de va et vient, François fait tourner la vis qui enfonce le chapeau de bois posé sur le raisin. Le jus est tout à coup beaucoup plus clair. Il va s’écouler toute la nuit et mis régulièrement dans une cuve fermée. Le principe sera de laisser le liquide se reposer pour séparer les bourbes du jus clair. François a déjà préparé deux belles barriques, tout juste rénovée. L’élevage se fera sur lies fines, tout l’hiver.Le millésime 2009 prend son envol.

Le vin nature sans soufre sans intrants

Le vin nature est un concept confus pour ceux qui y voient trouble de nature, du genre à avoir besoin de repère solide pour marcher droit.

le raisin en pleine nature

Alors voilà ! A vous d’y voir clair ! Allez donc sur place à la rencontre de ceux dont on parle. Je vous invite ainsi à traverser la vigne quand elle a été caressée par les soins d’un artisan vigneron, de ces hommes ou femmes qui à chaque instant touchent les sarments, butinent d’un rang à l’autre, remuent cette terre comme des forcenés avec ou sans l’aide d’un cheval, vendangent à la cueillette, vinifient sans artifices, ne cherchent en rien à duper la nature et celui qui va la boire.

Pendant ce temps, il y a de ces pisses-froid comme disait ma grand-mère qui se pâment devant un verre de vin sans âme, acheter cher pour prouver sa valeur, dont on ne cesse d’extraire un terroir en le tuant à coup de soufre et en le créant en sélectionnant ses levures.

Alors je vous invite à retourner au plus près des grappes, un jour de vendange, en jouant à se cacher derrière les sarments, rideaux de vert, picorant, par-ci par-là, des raisins bien mûrs, appétissants, croquants, savoureux. L’art du vin, sa marginalité, son originalité, est de nous donner accès à la fois (foi) à la terre, à l’histoire, à l’homme qui le fait. Quel plaisir en effet que de partager un verre avec ce ou cette vigneronne qui vous explique son travail, vous montre sa vigne, vous emmène dans sa cave, là où, il ou elle, élabore dans le crépitement des jus, ses vins.

Il semble tellement leur manquer, cette part de rencontre et d’aventure, à ces buveurs de vins qui viennent vous dire la triste sottise de leur monde préconçu. Ils ânonnent les préjugés, classent leur ennui, oublient la vie et le vivant.

Le vin nature n’est pas un dogme mais un moyen de reconnaître tous ceux qui veulent aller plus loin que la démarche bio, encadrée mais insuffisante. Alors, oui, il y a les « sans soufre ajouté » et ceux qui en mettent à dose modérée, les sans cuivre, les fanas d’huiles essentielles, les experts de la concoction de jus d’orties et de prêles, et, oui, tous sont partisans du moins d’intrants possibles : la nature doit parler. L’art difficile de l’artisan vigneron sera de maîtriser l’absence de défaut et de déviance. Certains y arrivent, d’autres pas.