Vin de fêtes, Noël ou fin d’année, blanc fumé de pouilly domaine didier dagueneau

Un vin pour le 25 Décembre ! ou plusieurs peut-être puisque pour la plupart nous ne serons pas seuls, le plus souvent en famille. Il en faudra des bouteilles pour contenter chacun. Ce jour est férié, symbolique, et impose quelques figures de styles comme la déco, le sapin, les cadeaux, la table bien mise et le menu de fête.

Si aujourd’hui foie gras, huîtres, saumon, fruits de mer et fines bulles sont quasi monnaie courante, il a été un temps, pas si éloigné, où ces mets, par leur rareté, rajoutaient à la magie du jour. Ce sont devenus des produits de masse que l’on promotionne à tout va dans les rayons de n’importe quel supermarché. Nous sommes désormais habitués à les consommer toute l’année. Plus rien ne nous étonne de ce côté-là ! Même les marques de distributeurs les ont cannibalisés. Ce business des fêtes de fin d’années, nous a fait perdre un peu, beaucoup, de l’authenticité de ces victuailles. Alors suivant cette même démarche « ShowViniste » initiée pour le vin au naturel, dressons la table également en essayant de se faire plaisir avec des produits de producteurs sincères et passionnés. Maraîcher, ostréiculteur, éleveur, boulanger, charcutier, boucher, nous avons tous auprès de nous des gens dont le métier consiste à contenter nos papilles, à nous émerveiller encore, nous les rassasiés. Et c’est encore dans la rencontre, en poussant la porte d’une boutique, dans l’échange de paroles que nos assiettes se garnissent d’une cuisine savoureuse. En ce jour de Noël, passé le sermon, le divine enfant calé dans sa crèche, amusons-nous et buvons ! Cette année, en ce qui me concerne, j’ai ramené quelques bouteilles pour les déguster en famille.

Ainsi ce Vouvray de Sébastien Brunet, qu’il appelle « La Folie » en demi-sec. Je l’adore par sa nervosité et le conseille dès l’apéritif pour aiguiser la langue et venir surprendre quelques canapés de foie gras. En restant sur le Val de Loire, j’ai pour la suite rapporté une bouteille mise de côté pour l’occasion, une cuvée sans mystère mais dont j’espère plusieurs surprises, de l’inattendu. Il s’agit d’un blanc-fumé de pouilly 2008 du domaine de Didier Dagueneau, du sauvignon. Je n’en dirai rien, ne l’ayant jamais bu, nous verrons bien ce qu’il fera de notre table, dressée !

Joyeux Noël et Bonne Année

Cet article a été publié sur l’excellent site d’Eva Robineau le 25 Décembre 2011. Allez-y il y en a 30 autres ! : http://avin.oenos.net/

La Guinelle, vinaigre artisanale et nature à Banyuls dans le Roussillon

Comme je dis souvent, rencontrer quelqu’un sans à priori, sans chercher au-préalable à en savoir plus, c’est comme de tomber dessus par hasard. On se laisse surprendre, séduire, envoûter parfois. La vinaigrerie de Nathalie a eu les faveurs d’un reportage sur France 2 un soir de 2009. Depuis, c’est le succès au bout du chemin. Oui et pourtant, si Banyuls, c’est déjà assez reculé, pour se rendre au hameau de Cosprons, il faut davantage s’écarter de la route du bord de mer, plonger dans la montagne, frôler les pierres des maisons du village et enfin, plus loin encore, trouver une place pour se garer dans un virage encaissé d’une étroite vallée.

La vinaigrerie apparaît, modeste, simple, béante presque. On peut voir un alignement de fûts noircis, gueule ouverte par le dessus, couverts chacun d’un torchon, à l’abri sous une pergola. Sur les flans, des bonbonnes de verre grimpent une pente abrupte, sauvage. Au premier plan, une boutique sommairement aménagée dans un chalet en bois, et derrière, on devine une logistique d’à propos, concrète, adaptée, artisanale.

Nathalie rayonne. Une cigarette souvent accompagne son sourire. Son accent nous enchante et ses yeux brillants nous accrochent. Un royaume s’anime autour d’elle. Y’a du monde qui défile. On enchaîne une petite visite avec explication de la méthode de fabrication, une dégustation sous la pergola des différents vinaigres et on termine par la vente, pour ceux qui le désirent. Ca se bouscule !

Nathalie aime les choses simples, sans artifices : « La nature, si on la laisse faire, elle est géniale ! » Cette phrase résume tout à la fois, son aventure, son travail et son expérience. Son originalité consiste à travailler à l’air libre, dans ce fond de vallée. Du coup, les bactéries qui résistent à ces conditions sont les plus vigoureuses et les plus utiles pour atteindre un tel niveau de qualité.

bonbonne vinaigreParmi les vinaigres, vous trouverez, le classique de Banyuls élevé un an en fût de chêne au soleil, le Blanc réalisé à partir de grenache gris, le Vermeil à la cannelle et au clou de girofle (ce sont les sachets disposés au dessus des bonbonnes de verre), le Taliouine incroyablement safrané, le Tchin Tchin, balsamique, épuisé tant réclamé et enfin une douceur, Lalie, une petite confiture de lie de vinaigre, celle qui reste dans les bonbonnes, un délice exclusif pour accompagner un foie gras.

Vinaigre Artisanal Vinaigrerie La Guinelle
Hameau de Cosprons
66660 PORT VENDRES
Tel : 04 68 98 01 76

Les Arpents du Soleil, Gérard Samson, vigneron en Normandie au pays du Calvados

Des pissenlits tapissent la vigne. Ca étonne mais au fond ce n’est pas si original. Il y en a bien aussi sur le sol de Chablis en Avril. Mais quand une odeur de fumier de vache traverse la haie, tandis que nous gravissons le coteau, tout de même, ce n’est pas banal des vignes en Normandie !
D’un seul tenant, exposé plein sud, les différents cépages ont été plantés à cet endroit précis par Gérard Samson, en 1995. Notaire de profession, avec des origines alsaciennes, cet homme doit bien faire parler de lui dans la campagne normande. « Du vin de pays du Calvados, que j’vous dit, là tout prêt de Caen…à Saint-Pierre sur Dives. Y’en a tout un champ…et il fait du blanc et du rouge… »

Depuis l’ouverture de sa cave, au pied du coteau, il en reçoit de ces visiteurs incrédules qui ne passent la porte que pour vérifier le bruit qui court. Patient et affable, il prend plaisir d’expliquer sa démarche, donne à chacun le temps de bien réaliser qu’il va pouvoir repartir avec un carton contenant les 6 cuvées du domaine. 5 blancs et un rouge, un pinot !

Monsieur Samson nous confie : « Il faut être humble quand on est vigneron. Sur ce que je dis aujourd’hui, j’aurai peut-être évolué dans quelques années. » Son projet d’implantation n’est pas du au hasard. Sa passion pour le métier, remonte à longtemps. Son passage au lycée viticole de Beaune date déjà de 25 ans.

Mais pourquoi de la vigne en Normandie ?

« Certes c’est un défi mais de la vigne il y en a eu ici. Elle a disparu en partie à la Renaissance et complètement à la fin du 18ème siècle. On retrouve sa trace sur la carte de Cassini.» répond-t-il et poursuivant « l’endroit réuni plusieurs éléments décisifs, le sol, du Jurassique, nous sommes dans le bassin parisien, dans une configuration identique au terroir de Bourgogne, au même niveau géologique, calcaire fissuré permettant aux racines de plonger en profondeur plus facilement. Et puis il y a un micro-climat avec 25 jours de pluie de moins qu’à Caen, un vent fort qui sèche les feuilles et les baies de raisins. » C’est tout un tas d’indices, en somme, selon la même idée que les climats bourguignons.

« Mais vous savez, on est sur le fil du rasoir question maturité du raisin. » conclut-il.

C’est un homme de passion qui a donné réalité à son rêve avec une rigueur technique pour réussir son vin dans ses conditions. Pointilleux, tenant à être précis en toute chose, il est de ces gens qui vous demandent avec application votre nom et d’où vous venez en tenant à déterminer exactement où cela se situe.

les arpents du soleil en normadie à grisy

Oenotourisme en Normandie

Il va jusqu’à organiser des visites guidées, tous les jeudis à 14h30, des vignes et de la cave, pour donner des preuves, pour faire voir que « c’est vrai ». Il reçoit au maximum 30 personnes par groupe et restitue ce qu’il a appris en Bourgogne : « Faut donner de l’attention aux gens. Le vin, ce n’est pas simplement pour être vendu. C’est de la convivialité. Faut les mettre ensemble et les faire échanger, parler, c’est interactif. J’essaye d’être pédagogique »

Des vins fins

Très belle fraîcheur sur toute la gamme des blancs, avec le plaisir de déguster du Melon de Bourgogne, de l’Auxerrois ou bien encore du Muller-Thurgau. Les étiquettes distinguent les vins en fonction de couleurs précises. Une autre manière encore de simplifier l’approche pour le curieux et l’amateur de bouteilles.

vigne en normandieLes Arpents du Soleil, une étape originale pour découvrir davantage l’univers du vin, une autre idée de la Normandie !

Caveau ouvert toute l’année les lundi et vendredi de 14h à 18h30 et le premier samedi de chaque mois de 10h à 17h. Ouverture le samedi 1er mai 2010.

Les Arpents du Soleil

Mr Gérard Samson

14170 Grisy

Tel. : 02 31 40 71 82

www.arpents-du-soleil.com

Domaine de Montcalmès, Frédéric Pourtalié, Vigneron en Languedoc
Si la route pour se rendre jusqu’au village de Puéchabon, dans l’Hérault, est quelque peu sinueuse depuis Aniane, la conduite du domaine de Montcalmès est quant à elle toute droite !Un blanc, un rouge !

Ne cherchez pas d’autres cuvées ! Les Pourtalié, père et fils, font dans l’essentiel. Dans la vigne, la même attitude. Ils travaillent sur deux terroirs différents, d’un côté le galet-roulé, de l’autre le calcaire. 3 cépages en rouge : grenache, syrah, mourvèdre. 3 cépages en blanc : marsanne, roussane, chardonnay. Et chaque année, un nouveau millésime.

Voilà, le décor est planté. Avec ces paramètres, la cave est une succession de 4 grandes salles pour la vinification en barrique, une centaine de pièces, avec un élevage parcellaire très identitaire. A la dégustation, au pied des fûts, c’est un réel étonnement de constater la différence entre un grenache sur galet-roulé et un grenache sur calcaire, de même pour la syrah !

Le grenache 2008, sur terroir galet roulé est très gourmand, très frais, avec une dominance de cerise sans le côté confituré. Sur la langue, une dentelle très fine. La parcelle se situe juste à la sortie des gorges de l’Hérault, en plein courant d’air.

Le grenache 2008, sur terroir calcaire, se fait désirer. Il donne moins au premier abord avec un peu d’amertume en fin de bouche. « Il sera parfait pour le vieillissement et apporter la structure au vin »nous dit frédéric, le fils Pourtarlié. C’est lui qui en 1998 décide de reprendre le domaine, de passer en cave particulière, et de mettre à profit ce qu’il a appris de ses paires (Laurent Vaillé de la grange des pères pour n’en citer qu’un) et acquis de son père sans doute.

Avec sa sœur et son cousin, le projet a franchi une nouvelle étape et le domaine est maintenant bien calé sur des rails prometteuses.

La dégustation se poursuit sur la syrah 2008, au rendement incroyablement bas de 12 hl à l’hectare, nez floral avec un style plus nordique. Sur ce sol pauvre de galet roulé, l’eau passe et ne reste pas et la chaleur se concentre sur les pierres. Les raisins se font rares.

Le mourvèdre existe uniquement sur galet roulé à Montcalmès. Frédéric précise : « Le mourvèdre se plait les pieds dans l’eau et la tête au soleil. La vigne sur cette parcelle va en profondeur. » Le 2008 est animal avec une chair très gourmande. Il apportera la complexité au vin.

Vous l’aurez remarqué, à aucun moment l’on ne parle d’arômes de vanille ou de note toastée si typique de l’élevage en fût. Si avec des barriques neuves, les vins se parfument de bois, avec des barriques de 1 ou 2 vins, c’est à dire ayant déjà servi à élaborer 1 à 2 millésimes, les vins s’élèvent sans ce marquage de chauffe et de chêne. Quelques unes viennent de la Romanée Conti.

L’assemblage s’effectue toujours dans les mêmes proportions : 60% syrah, 20% grenache et 20% mourvèdre. Chaque cépage et chaque sol apportant ses qualités au millésime final.

En 10 ans, tout en discrétion et en régularité, le domaine a conquis bon nombre d’amateurs et, bien né, on le classe déjà parmi les grands vins du Languedoc. Si il n’est pas encore équipé d’un caveau pour recevoir les visiteurs de passage, vous pouvez prendre rendez-vous, on vous recevra avec plaisir.

Bon à savoir : le blanc c’est uniquement 2500 bouteilles. Il n’y en aura pas pour tout le monde assurément.

Domaine de Montcalmès

Chemin du Cimetière

34150 Puéchabon

Tél : 04.67.57.74.16

gaecbh@wanadoo.fr

L’Autre de Pignier, des bulles de Crémant du Jura pour se marier ou pas un vendredin (di) vin

Merci Stéphanie de http://unmetsdixvins.com ! Profiter des vendredis du vin pour trouver la petite bulle qui fera la fête au prochain mariage de son frère. Bravo ! Si on peut aider, pourquoi pas ! Ca donnera bien des envies et des idées pour les amoureux, futurs couples bientôt liés devant ou dans un hôtel ou ailleurs, paniqués (enfin ça dépend) devant l’ampleur de l’organisation.

Pour l’avoir vécu, on peut faire plus court qu’un an de préparation : 3 mois c’est possible.

 

Côté bulles, une adresse : Domaine Pignier à Montaigu dans le beau pays du Jura avec 3 cuvées de crémants dont L’Autre Brut Blanc, non dosé, sans SO2 à 12 € ttc. Beaucoup de simplicité et de pureté dans ces vins. L’Autre, quel beau nom pour une bulle lors de son mariage. Pensez à l’Autre, s’offrir à l’Autre, s’unir à cet Autre. Faire de sa vie, une aventure avec un Autre. C’est à la fois s’unir et s’en démarquer, le respecter, être deux sans fusionner, sans perdre l’altérité qui a donnée cette attirance, ce besoin d’être ensemble, et finalement de créer à deux un Autre. Alors, vous aimerez la finesse de cette bulle, sans intrants (ca vous changera de beaucoup de bulles). Elle restera légère et fraîche en bouche.

Vous trouverez sur place à Montaigu, dans la rue qui traverse le village, des gens charmants, accueillants, un caveau et une très belle cave avec un passage secret. Et si jamais en repartant du domaine, le coffre plein, vous vous perdez dans la campagne Jurassique, pas de panique (une idée fixe) servez-vous de votre GPS :

Mas des chimères, Guilhem Dardé, vigneron au bord du lac du Salagou en Terrasse du Larzac
Avec un tel nom, « les chimères », je pouvais m’attendre à un drôle d’animal, un assemblage fantastique, à la Flaubert, un personnage de légende perdu dans les ruelles du village d’Octon. De la famille des moustachus, le paysan et le vigneron, qui n’en font qu’un, ne semble, à première vue, ni effrayant, ni irréel. Je me demande, mais ne lui demande pas, pourquoi ce nom. Guilhem Dardé est à ce point hospitalier et avenant que j’entre dès la première seconde dans son univers. Prendre le temps de découvrir le personnage, ses terres, ses vignes, avant de déguster ses vins. Un luxe abordable pour tous.L’endroit borde le lac du Salagou. Le sol est rouge et noir avec de petits cailloux blancs que les enfants s’amusent à aligner pour y écrire leur prénom. Au pied de sa maison construite de pierres noires, il nous explique le sol : « Ici la terre rouge c’est un sol très très ancien, du permien, vieux de plus de 250 millions d’années, et les pierres noires, du basalte, un sol volcanique. » Nous y voilà, le terroir pose ses bases, un peu en altitude, sur lequel Guilhem produit un vin de pays des coteaux du Salagou et deux AOP (Appellation d’Origine Protégée) Coteaux du Languedoc et Terrasse du Larzac.

mas des chièmesLoin de la méditerranée finalement, dans laquelle il a rarement mis les pieds nous avoue-t-il, Guilhem poursuit l’aventure familiale. En 1993, il commence ses premiers vins en partie avec la coopérative. Dès l’année suivante, il se lance seul avec le désir de vinifier des cépages multiples. Aujourd’hui, la vigne a pris le pas sur les autres cultures, comme l’olive et le blé et aussi l’élevage. Mais depuis peu, lui a repris la culture du blé, avec une ancienne variété régionale relancée assez récemment, la touselle.

Durant l’escapade sur ses différentes parcelles, nous découvrons son chenillard, « un saint-chamond » nous dit-il. Une chimère peut-être ! (voir la vidéo) Non, un tracteur très efficace, qui n’écrase pas les sols, qui se faufile partout et qui dure !

Et puis, plus loin, il parle des cépages, de sa volonté de faire revivre ceux d’ici, comme le muscat petit grain pour le blanc ou le mourvèdre pour le rouge : « Le midi c’est une terre de métissage ! C’est tout !» ponctue-t-il. (voir la vidéo)

De retour à la cave, dans la pénombre, au fin fond de la bâtisse qui semble s’engouffrer dans la roche, Guilhem partage ses vins, débouche toutes les bouteilles, tire des jus de cuves et des pipettes des fûts. Son œillade nous fait de l’œil, séduisante, que j’aurai le plaisir de redécouvrir dans un restaurant à Pézenas, Les Palmiers, avec un nez de foin, incroyable, et d’une buvabilité désaltérante. De ces vins de soif qui vous donnent envie de devenir vigneron. Guilhem a cette modestie des hommes qui font un métier d’apprentissage et lui fait dire ces mots en guise de conclusion : « Je fais le vin qui vient. Je fais avec les vignes que j’ai et, d’une année sur l’autre, c’est différent. »

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Mas Jullien, Olivier Jullien, Vigneron à Montpeyroux

Certes, si le Mas Jullien a une réputation, il est bon de venir ici sans à priori. Ca aide à comprendre, à s’ouvrir à une nouvelle vision du terroir et de la vigne. D’emblée, avec Olivier Jullien comme guide, on part de zéro, de la vigne, sur les pentes du mont Saint Baudille. En balayant du regard l’ensemble du terroir, olivier répond à la question :

Qu’est-ce que le terroir ?

« Dans mon travail, il y a deux sortes de recherches. D’un côté, c’est la diversité géologique, le sol. De l’autre c’est une altitude et une profondeur pour y trouver une fraîcheur différente apportée à la plante. C’est comme la pêche à la truite, on va chercher de la fraicheur dans la profondeur. Ici, avec le climat méditerranéen, plus il fait chaud, plus la fraicheur remonte du sol. La chaleur agit comme une pompe. »

Olivier Jullien traverse le vignoble en pointant du doigt le terroir, celui des profondeurs, celui qui s’est constitué quand la mer recouvrait cet endroit. On a l’impression de le suivre au fond de l’océan, en remontant le temps.

Et il continue : « Ensuite, évidemment il y a le vin rouge et le vin blanc. Pour moi, le vin rouge c’est un complément alimentaire. Le plaisir arrive en second. Dans le Languedoc, il apportait une ration alimentaire. Pour le blanc, c’est différent, c’est de l’eau de roche…on presse un cailloux ! »

Il a sous ses vignes, deux types de sol, qu’il distingue ainsi :

« Vous savez, le vivant c’est le calcaire. Il est adapté à la vie microbienne. Ce n’est pas le cas du schiste ou du grès.  Alors dans le calcaire, la souche de la vigne bénéficie d’une interface avec le sol. »

Les 4 portes d’entrées du Vin ?

Selon Olivier Jullien, il faut une harmonie entre 4 points clés et ne pas manquer de l’un d’entre eux pour obtenir un Vin.

« – La tête : on en parle, on l’intellectualise, la culture…

 – Les papilles : la dégustation, l’accord avec la gastronomie…

 – Le coeur : on aime le le lieu, le vignoble, la région, le vigneron…

 – L’énergie…disons l’âme et vous y mettez ce qui s’y rapproche le plus »

A la question banale, mais combien d’hectares de vigne avez-vous ? Il répond, non sans un certain sourire, en coin :

 » J’ai moins d’hectares de ce que j’ai vendus…j’en ai toujours 3 de trop, et en tout j’en exploite 18″. La mutation de l’occupation du sol a influé sur sa vision de la vigne. Avec la pression immobilière, la proximité de Montpellier, il devient plus rentable de vendre sa vigne que de faire du vin ! La crise n’arrangeant rien. « En 10 ans, c’est 50% du vignoble qui a changé ici. Plus personnes ne veut reprendre ces vieilles vignes. » Alors il vend ses vignes qu’il a amenées à maturité depuis son installation en 1985 pour reprendre de vieilles parcelles, ne pas les voir partir à l’arrachage. « Quand le réveil sonne le matin, la motivation c’est de savoir ce que vont bien pouvoir donner ses vignes, y prendre du plaisir, découvrir ce qu’il y a sous ces cailloux ! »

Le vin accompagne la civilisation

Il est un passeur d’histoire et comme ses vignes, on le perçoit enraciné, profondément. On comprend qu’ici, tout témoigne d’une civilisation. Au-delà de faire du vin, il maintient un paysage : « Les murs de pierre, c’est plus d’une personne à mi-temps à l’année pour les entretenir. Le résultat sur le vin, ce n’est pas grand chose, juste une belle vigne. Mais quand on le sait, c’est ce qui fait l’unicité et l’adhésion ».

Olivier Jullien est un homme de terroir, dans toutes ses dimensions. Sur ses mains roule la terre, dans ses yeux brillent le soleil du sud, dans ses veines coulent son vin, et, dans sa voix, une histoire humaine, sociale, qui s’exprime.

Comme Olivier Jullien donne beaucoup, vous retrouverez d’autres articles sur le blog et pour les fans quelques vidéos dont celle-ci où il nous explique le greffage sur pied :

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François Desperriers et Aurélien Ibanez en guest star sur l’AFP pour le site Bourgogne Live

L’AFP ce jour fait la fête à Bourgogne Live, à la veille d’un week-end de vente aux enchères des hospices de Beaune. Une belle récompense pour François et Aurélien pour cet immense travail avec un point d’orgue l’année dernière et cette vidéo des enchères par Lucchini.

(Photo trouvée sur le site de http://www.vindicateur.fr)

BEAUNE (Côte-d’Or) — Après des études de Lettres et dix ans sur une chaîne de montage, François Desperriers, 46 ans, vient de laisser son travail pour se consacrer à Bourgogne Live, un site internet sur le vin très en vue qui lui permet désormais de vivre de sa passion.

Du simple amateur aux professionnels (cavistes, journalistes, vignerons), les blogs vinicoles, carnets de bord sur internet animés par un individu ou une communauté, se comptent par centaines en France. Et leur nombre ne cesse de croître.

Il en va de même pour l’influence de cette partie de la blogosphère qui se dénomme elle-même « glouglousphère », comme l’atteste l’intérêt croissant des interprofessions de vins pour les réseaux sociaux. Mais très peu des auteurs de ces sites internet arrivent à en vivre.

François Desperriers était de ceux qui menaient de front passion et travail. Avant de quitter son emploi en avril, il était ouvrier depuis dix ans sur une chaîne de montage de composants électriques dans une usine près de Dijon.

A la pause, alors que ses collègues allaient au café, lui se précipitait sur son smartphone pour alimenter son site.

Créé début 2010 avec Aurélien Ibanez, 26 ans, qui travaillait alors chez un imprimeur, Bourgogne Live est un site d’informations sur le vin, en Bourgogne et ailleurs, qui mélange les vidéos et articles produits en interne avec des informations diffusées par d’autres. « Un pied en Bourgogne, un pied sur le net », comme l’indique sa devise.

Passionnés par l’univers du vin mais complètement néophytes, les deux amis, qui se sont rencontrés en 2009 via internet, se partagent les tâches: François s’occupe de la veille, du rédactionnel et anime les comptes Twitter et Facebook tandis qu’Aurélien se charge des reportages photo-vidéo et du montage.

« Il y a deux visions du monde du vin: ceux qui le voient comme un temple avec ses codes et ses rites qu’il faut protéger et ceux qui pensent qu’il faut en ouvrir grand les portes et les fenêtres et faire entrer de l’air là-dedans. Les blogs ont permis cette ouverture totale », explique à l’AFP François, marié et père d’un enfant de dix ans.

Celui qui savait « juste envoyer un mail » se met à explorer les réseaux sociaux, envoie des infos sur la Bourgogne. Bluffé par la « puissance de Twitter », il entre très rapidement en contact avec « des gens très importants dans le monde du vin » qui adoptent et adoubent Bourgogne Live.

Fin 2010, après un an à ne faire « que ça » à côté du travail, « on a vu que ça marchait mais on ne savait pas comment en vivre, car zéro pub égale zéro revenu », poursuit-il.

Après un temps de réflexion, François et Aurélien se disent qu’il « faut gagner de l’argent ailleurs que sur le blog ».

Au même moment, des maisons de vins les approchent pour leur demander de réaliser des films institutionnels pour leur compte.

« En Bourgogne, il faut que les gens te fassent confiance. Ils nous ont observés pendant un an, nous ont identifiés et maintenant ils nous font confiance », analyse François, qui a lancé en parallèle Bourgogne Live prod.

La société de films institutionnels compte désormais une dizaine de clients, tous venus « par le bouche à oreille » et permet aux deux amis d’en vivre. Mais « Bourgogne Live reste notre vitrine » qui, pour être crédible, doit conserver son indépendance, souligne François.

« En devenant chef d’entreprise avec un travail créatif dans un milieu que je ne connaissais pas, j’ai rompu plein de déterminismes », explique ce fils de professeur d’allemand.

« L’écriture, ça a débloqué plein de choses », ajoute François, également titulaire d’une maîtrise de Lettres sur Balzac et qui sera présent dimanche à la 151e vente des Hospices de Beaune.

Peut-on tout écrire sur le vin sur Internet ? Une réaction en couleur au blog Anthocyanes

ShowViniste que je suis, vous comprendrez ma réaction et mon intérêt pour l’article lu ce jour sur le blog : Anthocyanes intitulé « non aux extrêmes ». Je vous en prie, comprenez-moi, je fais rarement ça et ma volonté n’est pas d’injurier ou d’avoir un quelconque manque de respect. Je suis et j’ai toujours été ShowViniste pour mettre en avant ce qui n’est pas dans la norme. Alors de fait, on peut me considérer dans l’extrême.

Tant pis, ça va ne pas vous plaire Ambroise Chambertin  mais il me semble que vous mélangez un peu tout dans votre message. Car c’est bien parce que Internet permet à n’importe qui de s’exprimer que vous trouverez de tout ! Tout le monde a le droit de s’exprimer !
Prendre parti et avoir ses préférences ce n’est pas être dans l’extrême ou alors nous y sommes tous mais dans ce cas l’extrême est un non sens. Dans cet immense réservoir de paroles qu’est le Net, c’est à chacun de faire le tri, de lire ce qui fait sens pour lui, selon ses envies, ses goûts etc… Vous y trouverez forcément le pire comme le meilleur et faudra bien vous y faire !  Lisez les commentaires et débats sur des sujets politiques et vous verrez que le monde du vin est encore assez préservé. Et pourquoi ne pas plutôt mettre en avant ces « écrivains du vin » qui certainement dispensent la bonne parole, celle de la sagesse, histoire de leur porter secours puisqu’ils viennent à mourir…

Ah j’oubliais, et si vous pouviez nous expliquer ces quelques phrases tirées de votre article, j’ai sincèrement du mal à les comprendre :

« Oui les vins en biodynamie ou biologique ont une réelle valeur ajoutée par rapport à leurs concurrents conventionnels, mais ils ne portent pas en eux la vertu que leurs défenseurs annoncent. »  C’est à dire ?

« Nous pouvons comprendre les pressions acerbes mises sur les journalistes par un rédacteur en chef aigri et plus enclin à garder son siège qu’à aimer ses lecteurs. » Vous parlez sans doute de la pression commerciale exercée à l’encontre d’une rédaction ?

Il faudrait faire un article aussi sur la difficulté de s’exprimer par écrit, les incompréhensions qui découlent de ces discussions par écran interposé, cette différence entre parler et écrire, et aussi entre parler, à mon niveau par exemple à 6 personnes maximales en moyenne ,et écrire à parfois plus d’un millier, ce n’est pas la même chose, ceux qui reçoivent le message n’en donnent pas le même sens. Je crois que notre monde balbutie encore sur le Web et souvent nous l’oublions ! Moi le premier.

Domaine de l’Escarpolette, Ivo Ferreira, vigneron funambule à Montpeyroux

Associer le métier de vigneron au difficile exercice du funambule, ce n’est pas seulement pour faire un titre originale. Il me semble bien que ce gars-là, Ivo Ferreira, installé depuis 2010 à Montpeyroux, tend son énergie sur un fil invisible. La fragilité derrière ce défi lancé est palpable. Vouloir être vigneron, c’est déjà une entreprise de plus en plus rarement…entreprise. Et la souder ainsi, comme il le fait, à sa raison de vivre, c’est un vertige sensible à son approche.

Il aura ces mots, dans sa minuscule cave, à califourchon sur une barrique, en apesanteur, s’agitant d’un fût à l’autre, pour y plonger une pipette, soutirer des vins naissants et les verser dans un grand verre pour la joie de faire découvrir ses essais : « Si je continue comme cela jusqu’à mes 60 ans, je vais faire quoi…25…30 millésimes. Alors faut que je fasse des tentatives dès maintenant. Si je le fais pas, j’aurai raté ma vie ! »

Il a cette ardente ferveur de créer, d’inventer : « Je n’ai aucune envie d’être un vin de plus chez un caviste. J’ai surtout pas envie de faire les mêmes vins que Fada ou Jullien par exemple. Alors de mon cinsault j’en fais mon vin haut de gamme. Et avec le carignan et le mourvèdre, je tente un rosé. »

Autre originalité, il bâtonne ses vins rouges dans les fûts. Ca veut dire que régulièrement il remet en suspension les lies. Il explique que ça un effet radicale sur les vins, ça les protège, les enrichit, « ça les change du tout au tout au niveau des arômes ».

Ivo a 30 ans, une femme, un bébé et un pressoir vertical en bois qu’il a été dénicher en Savoie. C’est peu ! Cependant, c’est l’essentiel pour tenter l’aventure, lui qui a fait ses premières armes chez un ami , Jean-Marc Brignot, en Arbois, avant de passer par le fameux Châteaux Le Puy, vin de Bordeaux en Biodynamie, la sensation du manga japonais « Les gouttes de Dieu ».

Les opportunités, ses expériences successives, brèves ou plus longues, heureuses pour certaines, ses rencontres, les aléas d’un début de vie professionnelle, révèlent un parcours tout tracé pour poser ses pas dans cet incroyable terroir de Montpeyroux. Et pourtant, au vu de ce tumulte, éprouvé en 2 ans seulement, ne serait-il pas ici par hasard…
Les vins du domaine de l’escarpolette se déguste dans quelques bons endroit du languedoc comme au « Comptoir de Célestin » à Narbonne, ou au « Tire-bouteille » à Montpellier.

Et il est aussi aux « Caves du Roy » et à « La table d’Eugène » à Paris dans le 18ème.

Mais attention, il n’y a que très peu de bouteilles !
A cheval sur un fût, Ivo parle de sa relation avec Les Caves du Roy, de son cinsault, de ses vins :

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