VdV 51 tant qu’il y a de la vigne, il y a de l’espoir

Pas si facile ce thème pour le VdV51, des vins vivants pour fêter la mort !

Légèreté, humour, poésie ou réalité, les réactions ont été de ces quelques natures. Je ne savais pas vraiment comment vous le prendriez. J’aime à souligner que la vie ne doit pas être prise au sérieux et paradoxalement je suis le premier à vous en demander ! Alors je remercie vous tous qui avaient participé par vos messages et par votre lecture.

Si, au départ, parce que, au début du mois, l’annonce du thème coïncidait avec la toussaint ce 1er Novembre et son suivant la fête des morts, certains ont pensé que ce thème ne serait plus d’actualité le 30 du mois, on doit reconnaître que pour ceux qui ont participé, l’actualité n’est en rien dans cette affaire.

Pour ma part, il s’agissait de pousser la symbolique du vin jusqu’à son essence même. S’il est festif et alimentaire, il constitue aussi un liant social entre les vivants et au-delà, par delà ce qu’il représente, la résurrection, il est un passeur de temps, un témoin du passé, un présent qu’une génération fait à une autre. La vigne comme le vin entre dans la composition de cette alchimie que l’on appelle patrimoine, c’est à dire une trace de nous-même et la vision que nous avons de ce monde.

LA bouteille ultime :

« De battre mon coeur a cessé » Côtes du Roussillon Village 2010 Hervé Bizeul. pour olivier mercier sans autre commentaire.

« La Landonne 1998 » d’E. GUIGAL  pour Antoon « La retro-olfaction me fait penser que ce vin est bien comme les individus de son terroir. »

Ciel liquide de Jean-philippe Padié pour Franck Kukuc « Je suis mort et je suis vivant dans toutes choses, dans les rires, les pleurs. Dans « ces petits riens qui sont à peu près tout  »

Château Suduiraut 1962 pour Laurent Baraou : »(mon année de naissance), parce que j’en ai déjà bues quelques quilles, qu’il en reste dans la cave car mon grand-père maternel en avait achetées suffisamment suite à ma naissance ; surtout parce que si finalement je survis une ou deux fois, il en restera pour la prochaine alerte. »

Moulin à Vent « Dernier souffle » de Richard Rottiers pour Bertrand Joinville

LES vivants

Théophile Milan du domaine Milan : « Mais ce que je veux dire par la, c est que, malgré tous les défauts qu’on peut accorder à ce genre de vins, ce sont les seuls qui, à mon sens, arrivent le mieux a restituer l’énergie de la terre, et celle du vigneron qui l’a fait. »

Philippe Rapiteau sur la pipette : « Clic!… Le bruit du décapsuleur, près de mon oreille, me fait sursauter et me sort de ce rêve étrange, venu d’ailleurs!. »

LE Sauve qui peut

Michel Smith sur pour le vin : « Ce n’est pas un Vendredi 13, mais c’est pourtant ce dernier vendredi de Novembre que j’ai choisi de mettre les voiles. Pourvu que l’Airbus ne se crache pas demain au dessus de la Mauritanie, c’est tout ce que je demande ! Quant à la bouteille d’œillades, elle est dans la valise… »

LES positives

Sylvie Cadiot sur facebook : « Alors que les enterrements, c’est autre chose. Surtout lorsqu’il s’agit du sien. Déjà, on ne l’avait pas programmée cette assemblée d’amis qui viennent juste pour toi. C’était une surprise !  »

LES belges… insatiables

Patrick Bottcher sur Alsacemaniac :  « Tout cela pour dire que la passion va souvent avec le mort, à la fois dernier tango ou dernière cène, enfin plutôt Grande Bouffe… pourvu qu’il y ait l’ivresse.  »

LES gourmandes
Nathalie Merceron sur Saveur Passion « Et tout goûter, comme on goûterait tous les plaisirs avant de tirer sa révérence. On étalerait les bouteilles comme autant d’amis à saluer une dernière fois, on les partagerait pour tisser un voile vineux entre nous, nous y enserrant les uns contre les autres, comme pour ne laisser aucun vide entre nous. Plus aucun. »

Véro sur Mas Coris : « Habituellement,  j’ai le vin gai, mais imaginer sa propre mort, c’est surtout imaginer les gens que l’on aime dans la tristesse et c’est pour moi la partie la plus difficile, j’aime tellement rendre les gens heureux ! »

Anne Graindorge sur anne graindorge  « Je vous livre ma vie dans une goutte d’eau, mon eau dans une goutte de vie, une eau de raisin fermenté, un vin qui vit, je me livre à vous dans une goutte d’or. »

LES premières fois

Sandrine Goeyvaerts sur La Pinardothek « Faire un pari avec la Faucheuse: offre-moi un pinard qui me transporte, qui m’émeuve, comme aucun autre ne pourra jamais le faire et alors je veux bien être à toi. »

LES monte au ciel vite vite

Dominique de Gouges, « Pleinement rassasiés, mes chiens et moi reprenons la route. Que m’a donc servi cet ange? Du Pico? Du Grossot? Peu importe, nous sommes au Paradis!  »

LES même pas peur :

Antonin Iommi-Amunategui dans le Vindicateur « C’est difficile, le vin ultime. Parce que choisir, c’est renoncer. Et, en l’occurrence, renoncer à des dizaines, à des centaines de vin qui seraient sûrement à la hauteur de cette dernière heure… Comment faire ? Se livrer à la magie blanche la plus obscène, je vois que ça. »

LE Moi d’abord

Monsieur Berthomeau sur Berthomeau : « Comme je les aime tant vous ferez donc péter les couleurs et, même si je ne pourrai sécher les torrents de pleurs des éplorées lorsqu’elles redescendront du cimetière, il faudra que vous me fassiez fête, en faisant péter aussi les bouchons pour faire honneur au cochon. »

LE Décharné

Christian Bétourné sur Littinéraires Viniques « Achille tressaille, quand au premier nez, le fumet puissant du gibier corrompu le renvoie à sa dépouille. Mais cela ne dure pas.  »

LES poêtes :

Une épitaphe par Judith sur The Drinkin Scenario « Mon dernier vin, je veux qu’il soit aimé. C’est tout. »

Un texte de Robert Desnos par Marie Lottin « La dernière goutte de vin s’allume au fond du verre où vient d’apparaître un château.  »

L’Etranger :

Christian Schiller sur Schiller Wine As far as I am concerned, a Fête du Bordeaux with good food and lots of Bordeaux wines would be a perfect venu for exiting this world.

LE Moi j’évite le sujet :

Vincent Pousson sur Idées liquides et solides « Plutôt que le dernier, en Espagne, on dit l’avant-dernier, el penúltimo, c’est ainsi. Donc, avant que « trop d’expo ne tue le caviste’, mon penúltimo, il peut venir de plein de terroirs de France et de Navarre, mais ce qui me ferait plaisir, par dessus tout, c’est que cette petite bouteille ait été achetée chez le type de la petite boutique, au coin de la rue. »

L’EN haut de l’ebuzzing

Olivier Grosjean dans Le Blog d’Olif : « Paré pour l’effroi du néant, dans l’espoir d’une réincarnation. Pourvu que ce ne soit pas en bon vivant … »

Le Christic

Eric Leblanc sur Le ptit blanc sans col avec « S’en suivrait une discussion avec Jésus, déconneur devant l’éternel, élu meilleur sommelier de l’au-delà à plusieurs reprises : – « Tenez, goûtez-moi ça… C’est mon sang… Nan, j’déconne !… »

Les RIGolos :

Le Bicéphale Buveur  avec son Petit Ours Brun » Côtes-du-Rhône 2010 de Matthieu Barret :  « N’empêche, à la vue de l’étiquette du « Petit Ours Brun », ma mère a failli me reconnaitre. »

Le Doc Adn sur Escapades : « Son petit-neveu Donovan Big John a tenté de reprendre le flambeau, mais a rapidement décrédibilisé le blog historique, en s’associant avec le groupe Castel lors du lancement d’un vin « bio », selon les critères de la 115 ème réforme du cahier des charges européen du vin biologique…  »

L’Emotion :

Monsieur Septime sur Mistelle : « Vin « vivant » ou pas, buvable ou pas. Quelle importance ? L’important est le partage ; sa peine, des souvenirs et l’espérance car la mort se doit d’être une renaissance. »

Catherine Champeaux sur Une femme des Vins « Puis je regarderai, L’oasis à l’horizon, Qui tremble qui se devine, Qui finit par sombrer, Et dans l’odeur des fleurs, Qui bientôt s’éteindra, Je sais que j’aurai peur, Une dernière fois. »

Iris sur Lisson : « et dans cette communion pendant 3 jours, il y a un peu de ce sang, qui ne coule plus dans son corps, qui se mêle au notre, à cette sève chaude de nos vies »

Le vin des cousins avec ce mot « Pére du Clown Patatapon quand les légalistes de l’AOC ne lui avait laissé que les VDF pour s’exprimer, metteur au point des pets’ Nats’, et défenseur du pineau d’Aunis, Christian qui s’était fortement fait pincer par un « crabe » a finalement tirer sa révérence pendant ses dernières vendanges dans un accident de tracteur près de Néron, son village. »

Et pour finir LEBaron sur ShowViniste « Cependant, si le temps me l’accorde, j’aimerai pouvoir laisser aussi quelques breuvages de mon cru, un seul vin me suffirait, un saint sot, ça m’irait bien.  »

Merci à tous, si j’ai oublié un billet, prévenez-moi.

 

 

 

Ciel liquide, « Et, au moment où il le sut, il cessa de le savoir »

oo.12 Samedi 1° Décembre 2012. Reste 20 jours…Et mon billet pour les VDV 51 qui n’est toujours pas prêt. Pas de blog pour le publier, Olivier Lebaron l’initiateur a gentiment accepté de m’héberger sur son blog. Je suis seul. Je n’ai pas d’idées. Franck Kukuc

Là devant moi, juste une quille de Ciel liquide de Jean-phi Padié pour m’accompagner. Ce ne sera pas mon dernier vin de dernier festin mais j’aime ce nom qui devrait m’inspirer. J’ai envie d’écrire sur son nez de cassis, de senteurs provençales, sur sa minéralité…..

« qui parsème d’étoiles mon coeur.» « un vin de Bohème, amer et vainqueur »

 

« Franck, dis moi…question : qu’est ce qui t’a amené parmi nous. Moi je sais, trop de médocs et surtout je manquais d’air. »

Non, non, NON ! c’est pas vrai. Pas maintenant…(je vous passe les mots vulgaires) je suis, je suis…MORT !

« Ne me dis pas que c’est dû à ton amour des vins vivants, ce s’rait con non ? Par contre, si c’est pour rencontrer tous les vignerons disparus, tu vas avoir le temps. Ou alors, tiens ! T’aimes tellement le minéral que tu voulais savoir quel goût aurait ta pierre tombale» me dit un moustachu hilare

Hmm, le style « gonzo » de Lester lorsqu’il s’adresse à ma personne ne me fait pas sourire.

Eh oui ! Je n’en étais pas certain, mais après avoir bien détaillé le moustachu bavard, il faut se rendre à l’évidence, je suis face à Lester Bangs – Rock critic des années 70 de Rolling Stones,de Creem, etc.

J’imaginais qu’un Saint m’accueillerait, tout du moins Bacchus. Mais non, je suis là à papoter avec un journaliste rock, le journaliste musical qui m’a fait aimer le rock d’avant le business, d’avant les méga-productions, le sincère toujours prêt à descendre l’artiste de son piédestal si sa galette était de moins bonne qualité. Ok ! Mêmes avis que moi en ce qui concerne le monde du vin ? Peu importe, j’aurai tout le temps de trouver des réponses, des similitudes.

Où je suis ? J’ai pas envie de parler, de répondre au « flow » du Burroughs rock. Si je veux savoir une chose, maintenant, c’est pourquoi je suis là au milieu d’un ailleurs que je n’arrive même pas à décrire.

Et puis… Je les ai vu. Comme dans une session skype avec juste de l’air pur en plus.

Si proche, si loin, mes proches.

Je ne suis pas au dessus, ni au dessous, mais partout : près d’eux , dans cette larme, dans ce verre qu’ils et elles tiennent…J’aurai pu crier mais je suis apaisé. Ne pleurez pas ce que vous avez perdu mais réjouissez vous de ce que vous avez connu. Je suis mort et je suis vivant dans toutes choses, dans les rires, les pleurs. Dans « ces petits riens qui sont à peu près tout » chantait Gainsbourg.

On vient d’ouvrir la bouteille que j’avais demandé pour mes funérailles. Il n’y a pas de larmes pourtant elle leur a coûté « une tête ». Une Romanée St Vivant 2005, une de ses bouteilles que je n’aurais jamais pu effleurer – même pas boire – de mon vivant. Ce rêve inaccessible, j’avais demandé à tous ceux, toutes celles que j’aime de se l’offrir en souvenir de moi.

A ce moment précis, il n’y a que des sourires et ce durant une minute. Un moment de silence pour apprécier ce que l’on va découvrir, pour s’affuter les papilles.

La minute est passée, ils hument et grument, boivent et parlent sans gênes de ce que ce vin leur évoque. Ils citent des anecdotes du temps où j’étais parmi eux. Ils savaient que cela me ferait plaisir. Ils me racontent, ils me boivent. Et nous avons alors l’étrange sentiment de comprendre enfin cette phrase « ceci est mon sang »

  • Ils me partagent, j’espère que leur peine m’oubliera
  • Adieu, je vous aime et je vous emporte.

En cet instant, j’ apprends le silence. Une légère brise musicale souffle sur nous : Shirley Horn fredonne « Here’s to life ».

Pour apprécier les silences entre chaque gorgées d’un vin qui ne sera bientôt plus de ce monde…

Commence alors ma dégustation sans fins. Au revoir Lester, voici que s’avance Marcel Lapierre le regard bienveillant. Il me sert La Sève Astrale du Paradis…un vin de (bonne) table du regretté Pierre Weyand. Du Ch’nin, mon cépage préféré. D’abord une couleur d’or, un nez qui prends le temps de faire éxister une passerelle entre le passé et le présent. L’oxydatif, on s’en fout maintenant. Ça sent bon, c’est tout !

En bouche, de la fraîcheur, la vie chargée d’expériences.

Une phrase me revient, la dernière de Martin Eden, roman de Jack London : « Et, au moment où il le sut, il cessa de le savoir »

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Une main me secoue avec la douceur forte de sa jeunesse. « Papa, tu t’es endormi devant l’ordi, t’es fou, tu aurais pu renverser du vin sur le clavier ».

Ainsi, ce n’était qu’un rêve. Un woodstock 69, « I’m going home » des Ten years after, passe en sourdine sur la chaîne Hi-Fi.

Je suis prêt

Prêt à découvrir les vins, ses orfèvres, ses buveuses, ses buveurs

Prêt à « retourner à la terre » mais vivant. « A l’âme de la terre »…Demain, je nous ouvrirai un Champagne de Françoise Lebel   Et ce ne sera pas encore le dernier verre plutôt l’avant dernier, le pénultième cher au philosophe Gilles Deleuze

Article de Franck Kukuc, que vous pouvez retrouver sur son profil facebook : http://www.facebook.com/cardamome44

 

 

o temps suspend ton vol
VdV 51, le vin est un témoin du temps, un passeur du vivant

Le vin jusqu’au bout d’un souffle, sans soufre ou si peu, comme un remède à cet ennui mortel, revenir au point de départ, le néant.

Le vin jusqu’à la lie, non filtré, non collé, un pur jus de vie pour s’enivrer comme on tombe amoureux, par légèreté ou par passion.
J’ai dans mon verre le sang d’une vigne qui ne veut pas mourir, qui respire autant qu’elle parfume l’air. Elle tapisse toujours le sol, vivace, ligneuse et apporte au paysage une diversité de couleurs au rythme inusable des saisons.

Dans ma cave, les bouteilles semblent alignées comme des urnes funéraires ou de petits cercueils. Ce sera un lieu de fouille pour les générations qui résisteront aux prophéties comme aux atteintes à l’authenticité.

o temps suspend ton vol
o temps suspend ton vol

Mais alors, bien au-delà de ma propre mort, que sera le vin ? Que sera ce mode de vie basé sur l’échange, la diversité, l’altérité ?

A cette question je ne peux répondre. Déjà, je n’ai aucune idée du jour d’avant, d’avant ma mort je veux dire. Il m’est, je crois, impossible d’imaginer ma propre fin et d’en entreprendre un funeste compte à rebours. L’humour serait le seul moyen.

Néanmoins, le jour d’après, je le vois mieux. C’est certain, il sera sans moi.
Je n’aurai eu aucune trace ou si peu, quelques écrits, quelques ersatz  numériques sous forme de photos, de textes, une vie digitale perdue dans une masse impensable d’autres vies.
Cependant, si le temps me l’accorde, j’aimerai pouvoir laisser aussi quelques breuvages de mon cru, un seul vin me suffirait, un saint sot, ça m’irait bien. Je dis bien un vin fait de mes mains. Un vin qui viendrait d’une vigne que j’aurais entrepris(e) de dompter en me jetant à corps perdu sur une terre adoptée. Un vin qui sentirait bon le fruit. Un vin que mes enfants aimeraient partager pour se souvenir de leur enfance, de leur père adoré, cet être lunaire qui n’a fait qu’apparaître par éclipse dans ce monde ensoleillé. Ils seraient encore dans cette complicité que j’essaye de cultiver avec eux, se rappelant du confort de l’innocence d’avoir été enfant, quand moi leur père je les abritais.
Oui c’est çà ! Je veux un vin qui témoigne, qui soit la vie, qui enchante et qui séduit, un vin qui s’ouvre si on lui en laisse le temps, un vin qui donne soif, qui donne envie comme les cinsaults d’Emile Heredia, comme les gamay de chez Marcel Lapierre et le Ploussard de Monteiller d’Evelyne et Pascal Clairet.

Côté musique, pour finir, il y a une chanson de Jacques Brel qui répondra davantage à la question du jour d’avant :

Les français consomment du vin, de l’eau et des sodas mais pas de la même manière

Et bien voilà ça continue. Il y a de moins en moins de buveurs de vin régulier en France ! C’est ce que nous révèle la dernière étude de FranceAgriMer. D’autres chiffres nous assommes comme la baisse de la consommation de vin par an par habitant de 160 litres en 1965 à 46,6 litres en 2010. C’est vertigineux. Comment faisaient-ils avant ces Français pour boire tous ces litres ?
Donc aujourd’hui, je fais parti des 17% de Français qui se régalent régulièrement de bonnes bouteilles, ou pas. Tandis que les non buveurs de vin, 38% tout de même, n’évoluent pas, les buveurs occasionnels augmentent pour atteindre 45%. On va en déduire que finalement on boit moins mais on boit mieux. Mais c’est aussi le fait d’une génération qui change, d’une société soumise à d’autres sollicitants comme les vendeurs de boissons qui piquent, chargées en sucre, qui dénaturent le goût des aliments lors des repas. Certes, le vin est encore la troisième boisson à table après l’eau du robinet et l’eau en bouteille mais le soda progresse.
Heureusement, les réflexes reviennent les week-end dans un cadre familial et hors du temps du travail. On se relâche. On répète les gestes des parents. On veut faire plaisir aussi et associer à une bonne table un bon vin ! Ca explique la montée en gamme de la consommation de vin. On ne va pas acheter un vin 5 étoiles pour ce genre d’occasion. Il me semble que ça participe aussi au succès des vins bio qui même si leur prix de revient est plus élevé, ils se retrouvent dans une gamme de prix justement en phase avec ce style de consommation.

L’avenir de la consommation en France dépendra de cette génération qui consomme aujourd’hui des sodas au repas. Viendront-ils au vin ? Difficile à savoir… On est plusieurs à le souhaiter comme Laurent Baraou et Monsieur Septime, Emmanuel Delmas et Ophélie Neiman qui ont publié cette année ces ouvrages qu’il vous reste à offrir à l’occasion des fêtes de fin d’année. Propagez la bonne nouvelle !

 




Les vins du Languedoc en progres selon Eric Asimov New York Times

Le Languedoc n’a pas l’habitude des éloges. Celles exprimées par Eric Asimov dans l’édition du The New York Times semblent sincères. lire l’article sur New York Times

Cet article fait suite à une dégustation de 20 cuvées du Languedoc-Roussillon dont par exemple la grange des pères, léon barral, clos fantine, domaine rimbert…
A la lecture de l’article, même si eric asimov et ses collègues ont compris la diversité inhérente à l’étendue du vignoble, ils  cherchent néanmoins un dénominateur commun, un identifiant, au Languedoc.

“The styles make the region interesting,” Michael said. “The common thread is the grapes are really good — this is great terroir.” Thomas was impressed by the general quality of the winemaking, regardless of the style. “It’s great to see such a maligned region produce so many good wines,” he said.

Du coup, forcément ils semblent un peu perplexes devant les nombreuses déclinaisons de l’appellation. J’ai vainement tenté de comprendre ce que Monsieur Asimov voulait dire et après plusieurs relectures, n’étant pas totalement « fluent in english », je vous donne copie d’un extrait. Si un lecteur volontaire et compréhensif pouvait me mettre en quelques mots la traduction surtout des 2 passages que j’ai mis en gras, j’en serai ravi :

 » The evolution of the Languedoc continues. The unwieldy, nebulous regional appellations remain confusing, an overlapping bunch of zones and sub-zones that do little to zero in on characteristics of terroir or geography. Changes are in the works, though it’s not clear exactly when they will become official. Even so, it’s true that appellations in most regions fall short of the ideal.
Meanwhile, land in the Languedoc remains relatively inexpensive, new winemakers arrive to try their hand at expressing its terroir, and the experimentation goes on. It may be some time before the scaffolding comes down for good.« 

 

 

C’est pas nouveau, le Beaujolais ça rend gaga may tout nu

Un vin nouveau qui rend fou ! Le Beaujolais, oui ! Tous les Beaujolais atteignent l’homme censé, le raisonnable et l’effacé !

D’abord, le nouveau, tout frais, tout cru , qui donne soif, un jus de raisin pour les gaulois, qui tourne autour du monde, et précède les 10 crus, tous à base de cette petite vigne qui ne paye pas de mine, le gamay : Brouilly, Chiroubles, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin à Vent, Régnié, Saint-Amour, le Chénas.

Y’a des doux dingues, pour nous rendre un peu plus vivant, comme Yves Alonso et son vin P.U.R. Sur son profil  Facebook (http://www.facebook.com/cyril.alonso), où vous pourrez le voir de face, pour annoncer le prochain beaujolais nouveau, il n’a rien trouvé de mieux que d’entrainer des fous de Gamay à se prendre en photo nu ou presque dans la vigne ou pas ! Y’en a des gratinées, si je peux dire !

Yves en a fait un florilège ici :

Vin PUR

Ca m’a rappelé une photo prise dans le beaujolais un jour de Beaujoloise :

La bande de Latour fait ses portes ouvertes des caves du village, le 11 Novembre

Changer d’univers ce 11 Novembre ! Venez au village de Latour-de-France pour défiler, un verre à la main, devant les 12 vignerons Bio ! Pour 5 euros, y’aura aussi, en plus du vin, de la musique et du spectacle  et une vue sur le canigou, bien sûr !

Les vignerons qui seront armés de bouteilles :

Clos du Rouge Gorge
Domaine de l’Ausseil
Domaine de la Balmière
Domaine de Bila Haut
Domaine Calimas
Domaine Fabresse
Domaine Giocanti
Domaine des Mathouans
Domaine Respaut
Domaine Rivaton
Domaine de Sabbat
Domaine Triboulet

Le Programme :

Vendredis du Vin 51 : au-delà de l’inspiration avec les dessins de Rémy Bousquet

Comme me l’a fort justement rappelé Vincent Pousson, le jour des morts, c’est aujourd’hui le 2 Novembre !
Pour ce thème imposé du VdV 51, vin vivant pour fêter la mort, l’inspiration sera peut-être profonde et signifiante pour certains et plus difficile pour d’autres. Pour nous aider, Rémy Bousquet propose quelques légèretés.

Annonce du thème des VdV51

Le groupe pour suivre les VdV sur Facebook

Le site des VdV

Les Vendredis du Vin n°51 : Des vins vivants pour fêter la mort !

Nous en étions au numéro 51, ça semblait si facile pour trouver un thème à ce VdV :  Pastis ou Vin ? Faites votre numéro !

Mais voilà, sous l’influence des couleurs de l’automne, trimballé par un vent du nord, glacial, saisi par ce putain de changement d’heure qui vous glisse irrémédiablement dans les ténèbres dès le soir venu, le temps fait son affaire et use sans diplomatie les plus optimistes d’entre nous. Novembre commence en fanfare avec son premier jour pour davantage nous plonger dans un sombre hiver.
Pézenas m’a donné à apprécier une version différente de celle de ma Normandie profonde, jour de visite imposée des cimetières dans une grande tournée familiale. Martror ! Fête des morts célébrée en déambulant dans les ruelles étroites de la ville, procession signifiante, rituel partagé vers un sens unique : trouver le destin de nos âmes.

Le guide

Alors je vous invite à nous faire partager le vin du dernier festin. Quel serait l’ultime vin à retenir ? Avant un dernier souffle, quelle serait votre dernière gorgée ? Aurez-vous le vin gai ou le vin triste ? Serez-vous seul ou accompagné ? Et si cette fin vous effraie, passez donc à l’étape d’après et imaginez le vin de vos funérailles, qu’aimeriez-vous laisser dans votre cave pour arroser vos amis ?

Pour ceux qui n’ont pas encore d’existence digitale et qui souhaiteraient participer aux VdV51, envoyez-moi votre billet (olivier.lebaron@showvin.com), je le publierai ici-même en votre nom !

Du 50cl pour fêter les 50 vendredis du vin de pays du calvados

Le postulat de Monsieur Baraou était le suivant : « Pour le vendredi 26 octobre 2012, vous devrez rendre compte de vos dégustations de vins issus de bouteilles de 50 cl, cela va vous donner l’occasion de boire ces liquoreux que vous ne savez (ou ne voulez) jamais ouvrir, à moins que vous ne trouviez une de ces rares mises en 50 cl de rouges tranquilles (svp non issus de l’industrie viticole). »

A cela, je réponds :

arpents-du-soleil-orange-auxerrois
arpents-du-soleil-orange-auxerrois

Mais enfin Lolo, des 50 cl y’en a plus que tu ne le crois et pas seulement issues de l’industrie viticole, tu sais ! Tiens par exemple, te rappelles-tu de ce farfelu, disent certains, ce notaire, Monsieur Gérard Samson, à Saint-Pierre sur Dives, qui a ressuscité un carré de vignoble en pleine Normandie.
Malin, il a eu l’idée de mettre sa maigre production en bouteille de 50 cl ! Un bon moyen pour boire avec modération finalement.

Qu’est-ce qu’on y trouve dans ses bouteilles de 50cl ? Du vin de pays du Calvados d’abord ! Et puis 5 cépages en blanc et un pinot en rouge ! Très belle fraîcheur sur toute la gamme des blancs, avec le plaisir de déguster du Melon de Bourgogne, de l’Auxerrois ou bien encore du Muller-Thurgau. Les étiquettes distinguent les vins en fonction de couleurs précises. Une autre manière encore de simplifier l’approche pour le curieux et l’amateur de bouteilles.

les arpents du soleil en normadie à grisy

Mais pourquoi de la vigne en Normandie ?

« Certes c’est un défi mais de la vigne il y en a eu ici. Elle a disparu en partie à la Renaissance et complètement à la fin du 18ème siècle. On retrouve sa trace sur la carte de Cassini.» répond-t-il et poursuivant « l’endroit réuni plusieurs éléments décisifs, le sol, du Jurassique, nous sommes dans le bassin parisien, dans une configuration identique au terroir de Bourgogne, au même niveau géologique, calcaire fissuré permettant aux racines de plonger en profondeur plus facilement. Et puis il y a un micro-climat avec 25 jours de pluie de moins qu’à Caen, un vent fort qui sèche les feuilles et les baies de raisins. » C’est tout un tas d’indices, en somme, selon la même idée que les climats bourguignons.

« Mais vous savez, on est sur le fil du rasoir question maturité du raisin. » conclut-il.

C’est un homme de passion qui a donné réalité à son rêve avec une rigueur technique pour réussir son vin dans ses conditions. Pointilleux, tenant à être précis en toute chose, il est de ces gens qui vous demandent avec application votre nom et d’où vous venez en tenant à déterminer exactement où cela se situe.

vigne en normandieLes Arpents du Soleil, une étape originale pour découvrir davantage l’univers du vin, une autre idée de la Normandie !

Caveau ouvert toute l’année les lundi et vendredi de 14h à 18h30 et le premier samedi de chaque mois de 10h à 17h. Ouverture le samedi 1er mai 2010.

Les Arpents du Soleil

Mr Gérard Samson

14170 Grisy

Tel. : 02 31 40 71 82

www.arpents-du-soleil.com