o temps suspend ton vol
VdV 51, le vin est un témoin du temps, un passeur du vivant

Le vin jusqu’au bout d’un souffle, sans soufre ou si peu, comme un remède à cet ennui mortel, revenir au point de départ, le néant.

Le vin jusqu’à la lie, non filtré, non collé, un pur jus de vie pour s’enivrer comme on tombe amoureux, par légèreté ou par passion.
J’ai dans mon verre le sang d’une vigne qui ne veut pas mourir, qui respire autant qu’elle parfume l’air. Elle tapisse toujours le sol, vivace, ligneuse et apporte au paysage une diversité de couleurs au rythme inusable des saisons.

Dans ma cave, les bouteilles semblent alignées comme des urnes funéraires ou de petits cercueils. Ce sera un lieu de fouille pour les générations qui résisteront aux prophéties comme aux atteintes à l’authenticité.

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Mais alors, bien au-delà de ma propre mort, que sera le vin ? Que sera ce mode de vie basé sur l’échange, la diversité, l’altérité ?

A cette question je ne peux répondre. Déjà, je n’ai aucune idée du jour d’avant, d’avant ma mort je veux dire. Il m’est, je crois, impossible d’imaginer ma propre fin et d’en entreprendre un funeste compte à rebours. L’humour serait le seul moyen.

Néanmoins, le jour d’après, je le vois mieux. C’est certain, il sera sans moi.
Je n’aurai eu aucune trace ou si peu, quelques écrits, quelques ersatz  numériques sous forme de photos, de textes, une vie digitale perdue dans une masse impensable d’autres vies.
Cependant, si le temps me l’accorde, j’aimerai pouvoir laisser aussi quelques breuvages de mon cru, un seul vin me suffirait, un saint sot, ça m’irait bien. Je dis bien un vin fait de mes mains. Un vin qui viendrait d’une vigne que j’aurais entrepris(e) de dompter en me jetant à corps perdu sur une terre adoptée. Un vin qui sentirait bon le fruit. Un vin que mes enfants aimeraient partager pour se souvenir de leur enfance, de leur père adoré, cet être lunaire qui n’a fait qu’apparaître par éclipse dans ce monde ensoleillé. Ils seraient encore dans cette complicité que j’essaye de cultiver avec eux, se rappelant du confort de l’innocence d’avoir été enfant, quand moi leur père je les abritais.
Oui c’est çà ! Je veux un vin qui témoigne, qui soit la vie, qui enchante et qui séduit, un vin qui s’ouvre si on lui en laisse le temps, un vin qui donne soif, qui donne envie comme les cinsaults d’Emile Heredia, comme les gamay de chez Marcel Lapierre et le Ploussard de Monteiller d’Evelyne et Pascal Clairet.

Côté musique, pour finir, il y a une chanson de Jacques Brel qui répondra davantage à la question du jour d’avant :

Les français consomment du vin, de l’eau et des sodas mais pas de la même manière

Et bien voilà ça continue. Il y a de moins en moins de buveurs de vin régulier en France ! C’est ce que nous révèle la dernière étude de FranceAgriMer. D’autres chiffres nous assommes comme la baisse de la consommation de vin par an par habitant de 160 litres en 1965 à 46,6 litres en 2010. C’est vertigineux. Comment faisaient-ils avant ces Français pour boire tous ces litres ?
Donc aujourd’hui, je fais parti des 17% de Français qui se régalent régulièrement de bonnes bouteilles, ou pas. Tandis que les non buveurs de vin, 38% tout de même, n’évoluent pas, les buveurs occasionnels augmentent pour atteindre 45%. On va en déduire que finalement on boit moins mais on boit mieux. Mais c’est aussi le fait d’une génération qui change, d’une société soumise à d’autres sollicitants comme les vendeurs de boissons qui piquent, chargées en sucre, qui dénaturent le goût des aliments lors des repas. Certes, le vin est encore la troisième boisson à table après l’eau du robinet et l’eau en bouteille mais le soda progresse.
Heureusement, les réflexes reviennent les week-end dans un cadre familial et hors du temps du travail. On se relâche. On répète les gestes des parents. On veut faire plaisir aussi et associer à une bonne table un bon vin ! Ca explique la montée en gamme de la consommation de vin. On ne va pas acheter un vin 5 étoiles pour ce genre d’occasion. Il me semble que ça participe aussi au succès des vins bio qui même si leur prix de revient est plus élevé, ils se retrouvent dans une gamme de prix justement en phase avec ce style de consommation.

L’avenir de la consommation en France dépendra de cette génération qui consomme aujourd’hui des sodas au repas. Viendront-ils au vin ? Difficile à savoir… On est plusieurs à le souhaiter comme Laurent Baraou et Monsieur Septime, Emmanuel Delmas et Ophélie Neiman qui ont publié cette année ces ouvrages qu’il vous reste à offrir à l’occasion des fêtes de fin d’année. Propagez la bonne nouvelle !

 




Les vins du Languedoc en progres selon Eric Asimov New York Times

Le Languedoc n’a pas l’habitude des éloges. Celles exprimées par Eric Asimov dans l’édition du The New York Times semblent sincères. lire l’article sur New York Times

Cet article fait suite à une dégustation de 20 cuvées du Languedoc-Roussillon dont par exemple la grange des pères, léon barral, clos fantine, domaine rimbert…
A la lecture de l’article, même si eric asimov et ses collègues ont compris la diversité inhérente à l’étendue du vignoble, ils  cherchent néanmoins un dénominateur commun, un identifiant, au Languedoc.

“The styles make the region interesting,” Michael said. “The common thread is the grapes are really good — this is great terroir.” Thomas was impressed by the general quality of the winemaking, regardless of the style. “It’s great to see such a maligned region produce so many good wines,” he said.

Du coup, forcément ils semblent un peu perplexes devant les nombreuses déclinaisons de l’appellation. J’ai vainement tenté de comprendre ce que Monsieur Asimov voulait dire et après plusieurs relectures, n’étant pas totalement « fluent in english », je vous donne copie d’un extrait. Si un lecteur volontaire et compréhensif pouvait me mettre en quelques mots la traduction surtout des 2 passages que j’ai mis en gras, j’en serai ravi :

 » The evolution of the Languedoc continues. The unwieldy, nebulous regional appellations remain confusing, an overlapping bunch of zones and sub-zones that do little to zero in on characteristics of terroir or geography. Changes are in the works, though it’s not clear exactly when they will become official. Even so, it’s true that appellations in most regions fall short of the ideal.
Meanwhile, land in the Languedoc remains relatively inexpensive, new winemakers arrive to try their hand at expressing its terroir, and the experimentation goes on. It may be some time before the scaffolding comes down for good.« 

 

 

C’est pas nouveau, le Beaujolais ça rend gaga may tout nu

Un vin nouveau qui rend fou ! Le Beaujolais, oui ! Tous les Beaujolais atteignent l’homme censé, le raisonnable et l’effacé !

D’abord, le nouveau, tout frais, tout cru , qui donne soif, un jus de raisin pour les gaulois, qui tourne autour du monde, et précède les 10 crus, tous à base de cette petite vigne qui ne paye pas de mine, le gamay : Brouilly, Chiroubles, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin à Vent, Régnié, Saint-Amour, le Chénas.

Y’a des doux dingues, pour nous rendre un peu plus vivant, comme Yves Alonso et son vin P.U.R. Sur son profil  Facebook (http://www.facebook.com/cyril.alonso), où vous pourrez le voir de face, pour annoncer le prochain beaujolais nouveau, il n’a rien trouvé de mieux que d’entrainer des fous de Gamay à se prendre en photo nu ou presque dans la vigne ou pas ! Y’en a des gratinées, si je peux dire !

Yves en a fait un florilège ici :

Vin PUR

Ca m’a rappelé une photo prise dans le beaujolais un jour de Beaujoloise :

La bande de Latour fait ses portes ouvertes des caves du village, le 11 Novembre

Changer d’univers ce 11 Novembre ! Venez au village de Latour-de-France pour défiler, un verre à la main, devant les 12 vignerons Bio ! Pour 5 euros, y’aura aussi, en plus du vin, de la musique et du spectacle  et une vue sur le canigou, bien sûr !

Les vignerons qui seront armés de bouteilles :

Clos du Rouge Gorge
Domaine de l’Ausseil
Domaine de la Balmière
Domaine de Bila Haut
Domaine Calimas
Domaine Fabresse
Domaine Giocanti
Domaine des Mathouans
Domaine Respaut
Domaine Rivaton
Domaine de Sabbat
Domaine Triboulet

Le Programme :

Vendredis du Vin 51 : au-delà de l’inspiration avec les dessins de Rémy Bousquet

Comme me l’a fort justement rappelé Vincent Pousson, le jour des morts, c’est aujourd’hui le 2 Novembre !
Pour ce thème imposé du VdV 51, vin vivant pour fêter la mort, l’inspiration sera peut-être profonde et signifiante pour certains et plus difficile pour d’autres. Pour nous aider, Rémy Bousquet propose quelques légèretés.

Annonce du thème des VdV51

Le groupe pour suivre les VdV sur Facebook

Le site des VdV

Les Vendredis du Vin n°51 : Des vins vivants pour fêter la mort !

Nous en étions au numéro 51, ça semblait si facile pour trouver un thème à ce VdV :  Pastis ou Vin ? Faites votre numéro !

Mais voilà, sous l’influence des couleurs de l’automne, trimballé par un vent du nord, glacial, saisi par ce putain de changement d’heure qui vous glisse irrémédiablement dans les ténèbres dès le soir venu, le temps fait son affaire et use sans diplomatie les plus optimistes d’entre nous. Novembre commence en fanfare avec son premier jour pour davantage nous plonger dans un sombre hiver.
Pézenas m’a donné à apprécier une version différente de celle de ma Normandie profonde, jour de visite imposée des cimetières dans une grande tournée familiale. Martror ! Fête des morts célébrée en déambulant dans les ruelles étroites de la ville, procession signifiante, rituel partagé vers un sens unique : trouver le destin de nos âmes.

Le guide

Alors je vous invite à nous faire partager le vin du dernier festin. Quel serait l’ultime vin à retenir ? Avant un dernier souffle, quelle serait votre dernière gorgée ? Aurez-vous le vin gai ou le vin triste ? Serez-vous seul ou accompagné ? Et si cette fin vous effraie, passez donc à l’étape d’après et imaginez le vin de vos funérailles, qu’aimeriez-vous laisser dans votre cave pour arroser vos amis ?

Pour ceux qui n’ont pas encore d’existence digitale et qui souhaiteraient participer aux VdV51, envoyez-moi votre billet (olivier.lebaron@showvin.com), je le publierai ici-même en votre nom !