Je fais de la propagande pour une consommation responsable, festive et décontractée de vin

Bien sûr qu’il faut lutter contre la délinquance résultant directement ou indirectement de la prise de stupéfiants et de la consommation excessive d’alcool ! Mais comment ?

La MILDT, la Mission Interministérielle  contre la drogue et la toxicomanie a proposé le plan gouvernemental 2013-2017 de lutte contre la drogue et les conduites addictives lors d’un comité interministériel ce 19 Septembre. Passons (sans se presser) sur cet épisode de l’erreur de copié-collé de cette sulfureuse phrase (ci-dessous en gras), qui n’apparait plus désormais sur le document téléchargeable en ligne sur le site de la MILDT :

3.2.2 Mener des actions pédagogiques sur les dangers de la consommation de substances psychoactives au volant

Les dangers des consommations ou polyconsommations de substances psychoactives (telles que l’alcool ou le cannabis) au volant, sont encore trop souvent méconnus et sous‐estimés. Ils devront être portés à l’attention du public.

  • En menant des campagnes de communication et d’information spécifiques.
  • En sensibilisant les candidats au permis de conduire à la problématique des consommations dans le cadre de la préparation de l’épreuve du code de la route.
  • En retirant de la liste des activités autorisées par disposition légale la propagande et la publicité en faveur des boissons alcoolisées sur les services de communication en ligne (art. L.3323‐2‐9).
Et si on ne passait pas si vite sur ce point… Après une lecture attentive du plan, il saute aux yeux que cette phrase apparaissait à un endroit surprenant, pas vraiment adapté puisque le chapitre est consacré non pas à l’alcool mais aux substances psychoactives et en particulier à ses dangers de consommation au volant. Deuxième particularité de cette phrase, son contenu. Je veux dire les termes employés subitement très vagues et englobants : « les services de communication en ligne ». Jusqu’à présent dans le texte les mots « Internet » et « réseaux sociaux » ont été explicitement usités. Pourquoi cet emploi d’une telle expression « communication en ligne ». Qu’est-ce que ça signifie exactement ? Est-ce que ça permet d’y mettre, au gré des interprétations, plusieurs types de communication comme Internet, les réseaux sociaux, l’utilisation des mobiles, les applications etc… ? A mon avis, ça ne doit pas désigner ceux qui discutent entre eux via deux boites de conserve et un fil de fer tendu entre les deux.
Si on veut bien sortir de ce point, quelque peu bloquant me semble-t-il dans la démarche de la MILDT, il est bon de lire la lettre de mission du premier ministre, Jean-Marc Ayrault du 17 Octobre 2012, adressée à Madame la Présidente de la MILDT. On peut ainsi s’attarder sur une de ses recommandations à l’encontre des « services de communication en ligne » : « il conviendra notamment de prendre en compte les influences comportementales liées à internet et aux réseaux sociaux : il s’agit de facteurs d’autant plus importants qu’ils s’adressent à des sujets très jeunes et donc vulnérables.« 
On pourra aussi relever dans l’introduction, un paragraphe plein de bon sens sur la manière plus moderne de prévenir les conduites addictives sans justement rechercher l’interdit et provoquer donc sa transgression : « De la petite enfance à la post‐adolescence, la prévention des conduites addictives doit être conduite avec le souci constant d’empêcher, de retarder ou de limiter les consommations, sans proposer de réponses hygiénistes ou moralisatrices, dont on sait qu’elles sont inefficaces. Le seul interdit légal ne constitue pas un argument suffisant. Pour être compris, il doit s’intégrer dans une politique de promotion globale de la santé. Il doit surtout être accompagné d’un travail de renforcement des compétences psychosociales des jeunes et de celles de leurs parents. Dès que cela est possible, il faut aider les premiers à dire non, les seconds à ouvrir et maintenir le dialogue pour mieux fixer les limites. »
On pourra ajouter que la plupart d’entre nous qui parlons de vins, de vignerons, de tourisme dans les vignes, etc… sur l’ensemble des modes modernes de communication en ligne, nous le faisons d’une manière responsable, le plus souvent pour partager une émotion, une saveur, une rencontre, (et quelques fois aussi pour parler de soi). Apprendre à déguster du vin c’est apprendre à boire, c’est échanger et dialoguer, un sacré travail de « renforcement des compétences psychosociales ».
Pour en savoir plus :
MILDT :http://www.drogues.gouv.fr/site-professionnel/la-mildt/plan-gouvernemental/plan-gouvernemental-2013-2017/
Ivo Ferreira balance tout ! du haut de son escarpolette

Bonne nouvelle, le vigneron est de nouveau perché. C’est la saison peut-être…

Il me semble, comme je l’avais déjà un peu deviné, que, si il a apparemment trouvé un équilibre, Ivo Ferreira demeure sur les hauteurs. Un peu plus près des étoiles, dans sa parcelle de Carignan, au pied d’Arboras, sublime village à quelques pas de Montpeyroux, Ivo montre le chemin : « bon écoutes ! tu montes vers le café et là tu prends à droite. C’est en haut tu verras ! au bout de l’impasse.»

panorama arboras montpeyroux languedoc

Etonnant pour un mec comme moi qui souffre autant du vertige de revenir chaque année grimper chez Ivo, sur ses cuves en béton, sur ses barriques et maintenant sur son flanc de montagne. Un incroyable panorama sur le début de la plaine de l’Hérault. D’ici, de là, il domine Montpeyroux, du regard bien entendu, rassurez-vous, pas plus, Ivo sait garder sa mesure et sa place,  et aussi Aniane, un peu plus loin et ce jusqu’à la mer à l’horizon. Mon regard traverse Pézenas forcément sans m’en rendre compte.
Ivo s’est donc installé sur les hauteurs d’un village perché, au bout d’une impasse, jonchée ce dimanche-là de caisses à vendanger, de chaises, de tables, d’un apéritif installé dans la rue avant la mise en place d’une longue tablée. Bon, au moins, il ne sera pas tout seul à faire du vin dans la rue. Il lui reste de quoi s’occuper cet hiver pour aménager sa nouvelle cave ; un hiver béton !

carignan escarpolette montpeyroux languedoc

A propos de la vendange du Carignan, Ivo est ravi, sa cuve en est remplie à ras bord. Toujours la même manière de faire, par macération carbonique, grappes entières sans foulage, tel quel. On cueille les raisins, assez petits pour du carignan, entre amis, sans chercher la productivité. Toute la parcelle trouvera sa place dans le fourgon, calée dans des caisses. Midi passé, sans trop se presser, on s’en va vers la cave et caisse après caisse, Ivo enfourne sa vendange dans ses grandes cuves béton, trouvées là dans leur jus. Pas de soufre, pas d’instrument de mesure. Ivo se réjouit de ce millésime prometteur et généreux. Il m’invite à plonger la main dans la cuve pour ressentir la chaleur déjà incroyable de la vendange précédente. Voilà, il referme la trappe. Seul, le propre poids des fruits servira à compresser lentement par gravité les baies du raisin. Je n’en reviens toujours pas de cette simplicité. Ca fait écho aux nouvelles que je lis dans le Midi Libre depuis quelques jours, les fameuses vendanges à l’ancienne ou vendanges d’antan. Quelle connerie tout de même ! Certes si la technicité de ce monde a transformé le métier pour nombres de producteurs d’aujourd’hui, faire du vin est un acte si fondateur de l’homme qu’il ne saurait s’attacher ni au temps ni à la mode. Il ne se subordonne pas à la variation des époques et des civilisations humaines.

ivo-ferreira-escarpolette

J’en ai la certitude. Ivo va bientôt s’aménager une aire de jeux au-dessus de chez lui, au-dessus de ce vignoble d’adoption. Et il se balancera, au soleil et sous le vent, un verre de petite crapule dans la main.

« Ses bras tendus tenaient les cordes au-dessus de sa tête, de sorte que sa poitrine se dressait, sans une secousse, à chaque impulsion qu’elle donnait. Son chapeau, emporté par un coup de vent, était tombé derrière elle; et l’escarpolette peu à peu se lançait, montrant à chaque retour ses jambes fines jusqu’au genou, et jetant à la figure des deux hommes, qui la regardaient en riant, l’air de ses jupes, plus capiteux que les vapeurs du vin.” Maupassant Contes et nouvelles,t. 1, Partie camp., 1881, p. 374.

Pour découvrir un peu plus Ivo :

http://www.showviniste.fr/vignerons/escarpolette-ivo-a-la-recherche-de-lequilibre-avec-les-vignes-de-montpeyroux/

http://www.showviniste.fr/vignerons/domaine-de-lescarpolette-ivo-ferreira-vigneron-a-montpeyroux/

Riberach, hôtel, cave, restaurant. Le paradis de l’amateur de vin et du bien vivre en Roussillon

Cet hôtel 4 étoiles abrite un mystère. Vous le comprendrez certainement en arrivant sur place. Il a su redonner une âme en ce lieu sur lequel il est bâti. Il est emblématique de la mutation du vignoble du Roussillon.

Etrangement, selon la route par laquelle vous allez atteindre le village de Belesta, vous prendrez différemment la mesure du bâtiment. En arrivant par le haut, vous n’apercevrez que la partie émergée de l’hôtel, l’entrée et la boutique. Pas moyen de se rendre compte de l’espace intérieur, de ce qu’il renferme. Par contre, en pénétrant par le bas du village, les courbes de Riberach suivent les lignes de la roche à flan de paroi. On aperçoit aisément les terrasses exposées à un soleil que l’on vient provoquer et cette grande baie vitrée cathédrale qui divise l’hôtel en son centre.

hotel de riberach belesta cave cooperative couloir hotel de riberach belesta cave cooperative luxe chambre roussillonhotel de riberach belesta cave cooperative luxe piscine roussillonEn passant la réception, vous vous engagez inévitablement dans un escalier donnant vers le cœur de l’hôtel. Le vide vous attire automatiquement. Il vous aspire. Vous devisez en haut d’un immense hall cathédrale qui accueille le restaurant au rez-de-chaussée. Des lignes de forces se dessinent sur les murs, de couleur rouge grenat. L’œil expert reconnaitra les formes d’une cave coopérative. De part et d’autres de la salle de restaurant, 3 baies vitrées. La première donnant sur l’extérieur et un point de vue reposant. Les deux autres de chaque côté mènent vers les chambres abritées dans les anciennes cuves de la cave. Chacune a été percée d’une porte et d’une fenêtre. Mais dans le couloir, une atmosphère particulière se ressent avec les trappes des cuves toujours en place en bas des murs, ainsi que les vannes. En entrant dans les chambres, vous aurez le plaisir de pénétrer dans un autre univers. Beaucoup de clarté, des matériaux nobles, un choix harmonieux des couleurs et de l’ameublement, l’ensemble invite au repos et à la détente. Des petites attentions comme une bouteille de vin mise à disposition pour déguster les vins de Riberach mettent automatiquement un sourire aux lèvres des hédonistes que nous sommes.
En ouvrant la porte-fenêtre pour profiter du panorama, vous découvrirez un lieu invitant au farniente, la terrasse, et en contre-bas, une piscine naturelle, subtilement entourée d’une végétation adaptée, la forme rappelant la coquille d’un escargot. Par beau temps, vous n’y résisterez pas, tout comme les hirondelles qui virevoltent au-dessus de la piscine et fusent à la surface en l’effleurant. Une baignade originale dans un cadre grandiose.

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Le restaurant « La coopérative » est de même facture, mené par le chef Laurent Lemal, avec des plats raffinés et originaux comme les asperges et patatra, la daurade marbrée de petite pêche de Méditerranée ou le carré de cochon Tirabuixo. Menus à 30 €, 36€, 54 € et 69 € / Carte 41 € à 65 € hors boissons / Menu découverte enfant 15€.

La salle est superbe, très bien mise en scène, dans ce décor authentique de cave.
Les noms des vins à la carte, que l’on retrouve en vente au caveau, sonnent bien. Une belle sélection des côtes du Roussillon, Collioure, Côtes Catalanes, Maury, Banyuls et autres vins de table. De quoi ravir l’épicurien qui est en vous comme l’amateur éclairé et en attente de saveurs.

Vous l’aurez compris, Riberach a été conçu pour contenter une clientèle exigeante en lui apportant une pause idyllique et originale dans un cadre inattendu et exceptionnel. Un concept réussi qui redonne vie au village de Belesta et vous donne les clés pour apprécier un territoire magnifique entre châteaux Cathares, Méditerranée et Pyrénées.

Crédit Photos : Olivier Lebaron Photographies