Vendredis du Vin 54 : jouons le jeu …d’une nouvelle appellation : Languedoc-Pézenas

Jouons, jouons nous demande Anne Graindorge pour cette 54ème édition des vendredis du vin, si possible les yeux bandés ou à l’aveugle comme on dit, en interdisant d’identifier la ou les bouteilles que l’on va déguster.

Ca peut être un jeu c’est certain et pour y avoir goûté, l’exercice en plus d’être très formateur vous oblige à l’humilité.
Ca peut être aussi une étape indispensable à mettre en place dans cette recherche de distinction qualitative en Languedoc.  Prenez par exemple, au hasard, la mise au point, dans cette hiérarchie des appellations du Languedoc, du Grand Cru Pézenas !
Tiré par le syndicat des Coteaux du Languedoc, il doit permettre de hisser en haut de la pyramide (ça plait beaucoup les pyramides dans les écoles de commerce, c’est pour ça) des terroirs qui ont été identifiés et qualifiés de rares, complexes et expressifs.
A côté de celui du Pic-Saint-Loup, des Grès de Montpellier, pour ne citer qu’eux parmi les 10 au total, le terroir de Pézenas doit désormais s’appliquer à respecter un cahier des charges qui définit des critères très précis.
Voici comment j’ai pu assister à ce jeu, très risqué pour les participants, d’une dégustation à l’aveugle de leurs propres bouteilles. Imaginez la partie, vous êtes vigneron, vous amenez vos cuvées que vous jugez aptes à rentrer dans le cadre de l’appellation Languedoc – Pézenas et vous vous retrouvez dans une salle de dégustation, en terrain neutre, avec vos collègues, tout aussi nus que vous, paradoxalement de par le fait que les bouteilles soient recouvertes d’un cartonnage empêchant toute identification.
Au fur et à mesure de la dégustation, les quilles se classent sur les tables, à droite celles qu’on exclut parce qu’elles présentent un défaut, à gauche celles que l’on met de côté parce qu’elles ne remplissent pas tous les critères sélectifs, et enfin, au centre, les élues, le top, les perles rares, les méritantes.
Chacun des vignerons ou coopérateurs, passant de l’une à l’autre, recherche forcément sa propre production. « Saurais-je reconnaître mes vins ? » Un jeu dans le jeu en quelque sorte !

Jean-Philippe Granier, responsable technique des Coteaux du Languedoc, mène la partie avec élégance et pédagogie. Il n’est pas si facile que ça que de sélectionner les différentes cuvées. Déguster à plusieurs c’est toujours partager ce que d’habitude, en tant que professionnel, on fait quasi quotidiennement dans sa cave ou au pied de ses cuves. Estimer qu’un vin présente un défaut ou n’est pas assez qualitatif ou typique de l’appellation quand cela peut-être son propre vin, réclame une certaine dose d’humilité. Et le résultat sera vu de tous bien évidemment !

C’est un jeu où tous les participants ont quelque chose à y gagner ! Savoir prendre un risque, se mesurer à l’altérité, accepter de travailler collectivement, pour au final proposer à la vente, aux consommateurs, certes un vin de terroir, et aussi un vin d’appartenance, un lien qui fusionne les vignerons, la terre, l’histoire, la ville de Pézenas.

Liste des produits phytopharmaceutiques qui ont le droit d’être importés en France pour un usage personnel

On invente rien. Parfois il suffit juste de lire une note d’information du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt pour se faire peur et franchement se demander comment on doit décrypter ce verbiage.

Alors voilà, je vous laisse découvrir une partie du texte : Note en date du 20 Mars 2013

Liste des produits phytopharmaceutiques en provenance d’un autre état membre de l’union européenne dans lequel ils bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché et dont l’introduction sur le territoire national pour une utilisation personnelle est autorisée.

(on pourra se demander ca veut dire quoi « usage personnel » vu ce qui va suivre ?)

L’introduction sur le territoire national des produits phytopharmaceutiques visés dans le tableau ci-dessous est conditionnée à une déclaration préalable auprès du préfet de la région du lieu de la résidence administrative de l’agriculteur, dans un délai minimum de vingt jours avant la date d’introduction prévue des produits. Les quantités nécessaires à l’exploitation et la date d’introduction des produits sont précisées dans la déclaration. Le préfet peut s’opposer à l’introduction dans un délai de quinze jours.

(Bon et bien messieurs les préfets à vous de jouer donc non ?)

Pour les scrupuleux et les nécessiteux, la liste complète est ici : liste-produit-phytopharmaceutique.pdf 

 

 

Le Festival Printival 2013, du 24 au 27 Avril à Pézenas, demandez le programme !

Interview de Anne Rimbert, attachée de presse du Printival.

C’est quoi l’esprit du Printival ?
« L’esprit du Printival, c’est l’esprit de Boby (Lapointe). Et l’esprit de Boby c’est  avant tout l’humour,  la chanson, les textes, la musique.  Le Printival est né il y a un peu plus d’une dizaine d’années dans la tête de Jacquy Lapointe, le fils de Boby.  Jacquy nous a quitté il y a maintenant 5 ans et  c’est Dany sa petite fille qui a repris le flambeau. Elle était déjà  partie prenante dans ce festival.
C’est une programmation musicale avant tout chanson, mais  il ne faut pas croire que la chanson c’est juste des petits morceaux gentillets, romantiques,  la chanson ça peut-être Rock’n’roll,  la chanson ça peut être du Jazz, du Blues. La chanson elle peut avoir plein de tonalités différentes.  Donc au festival, on est à la fois sur des plateaux découvertes,  avec des jeunes qui font la jeune scène française,  qui sont en train de se montrer, et  puis on a des groupes un peu plus connus comme  cette année « Les orgues de Barbach ».  Avant tout, le Printival c’est un esprit familial, convivial, on aime faire la fête,  on aime bien manger, on aime écouter de la bonne musique, et on aime partager.  Et ce n’est pas cher, c’est vrai que les concerts démarrent à 7 euros et ça va jusqu’à 20 euros pour avoir parfois des soirées de 3 heures de musique. »

A côté des concerts et en compagnie des 15 artistes et groupes invités, le Printival contamine la ville de Pézenas avec ses Printi’soirées, Printi’mises en bouche, Printi’gratis, Printi’mômes et Printi’fantaisies. Profitez sans retenu d’un festival de rencontres artistiques et humaines à vivre et à partager sans modération.

http://www.printivalbobylapointe.com/

http://www.facebook.com/printival

programme printival

L’interview vidéo :

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François Morel speaks english sur france inter

C’est merveilleux ! Ca décomplexe de son anglais et au passage François (décidément y’en a des François !) se moque un peu, beaucoup, de la tendance à penser que la France est un pays de sauvage.
Et finalement, l’un comme l’autre, affublé d’un tel accent, se comprennent !
Pourtant, sous cette couche d’humour, je ne peux m’empêcher de penser que ce propos de François Morel reflète certainement une part de vérité. Avons-nous compris que résister seuls c’est s’éteindre ? On ne peut pas ignorer les mécanismes d’un monde qui évoluent avec ou sans nous. Savoir ou non se faire comprendre, partout sur cette planète, c’est l’enjeu.
Le monde du vin que l’on pourrait caricaturer au maximum selon ce bon principe qu’un paysan ne sort pas de sa campagne démontre qu’au contraire, la France peut réagir, exporter, défendre ses positions et réussir !!!

A votre santé :

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vin bleu
VdV 53 : Je Vois du Vin bleu comme une orange

Le symptôme était encore inconnu à ce jour, limité à mon terroir d’adoption Le Languedoc, bien loin de cette province Wallonne où ils voient rouge à un tel point, qu’ils disent voir le vin, orange !
Les hommes de médecine, si bien raillés par le verbe d’un certain Molière, qui bien avant ma petite personne, est venu ici en terre viticole, distraire les bourgeois, les nobles et les curés, au sens large le mot curé mais pas trop tout de même, ces mé…de…cins donc auraient pu conclure à une hallucination.

Une quelque prise de substance liquide, tout droit sortie d’une bouteille, pourrait bien amener à perturber la perception des couleurs !
Et quoi ! Faut-il que nous voyons tous, le même monde, dans sa noirceur.
Et pourtant, j’ai bien entendu parler, vous aussi, de ces gens qui voient la vie en rose. Tiens, en voilà une belle couleur pour une bouteille ! Une si belle palette de rose, qui va du pâle pastelle au saumon-orangé, vif comme un bonbon acidulé !
Alors oui, nous pourrions convenir que le vin ne serait que rose mais je m’y refuse. Non par choix politique mais parce que devant moi, je le vois bien, ce vin est bleu comme une orange. Il est de ces jus que beaucoup qualifie de nectar. C’est là une première preuve ! Sa rondeur en bouche me calme les sens, me rassure !

Il est bleu mais il est si bon ! Il tombe du ciel dans mon verre et apporte fantaisie et couleur à ma table d’hiver qui en manque tant, même si à Pézenas le soleil ne nous quitte pas de l’année. Il est une terre à lui tout seul, qui tourne sur lui-même dans son écrin de verre. Sa complexité épouse mon humeur hédoniste.

Je le veux entièrement bleu, bleu comme une orange, bleu comme un raisin mûr de grenache avant la vendange, bleu comme le ciel du Sud qui lui donne de la chaleur, bleu comme la surface plane de la Méditerranée, un matin d’été, quand juste une légère pression de l’air chatouille les feuilles vertes pour mieux faire respirer la vigne.
Je Vois le Vin bleu comme une orange, n’en déplaise à certains, je vois le vin comme je le bois, par instinct, par plaisir, par envie : bleu !

Viande de cheval ou de boeuf
Avec Saucisson de cheval, boby lapointe se serait bien marré de ce scandale de viande

La recherche de l’authenticité ce n’est pas qu’un concept marketing ! Faire l’effort de trouver un producteur c’est le principal ! Quand on achète un plat tout préparé, surgelé ! , dans un hard discount, je ne crois pas que l’on cherche à se faire plaisir ni à se faire du bien ! Faut choisir ses priorités !!!

Viande de cheval ou de boeuf
Tableau d’école ?

 

Ce qui est admirable (de lapin), c’est que ce « scandale » fait la lumière sur le rapport que la majorité de la population a envers sa propre nourriture. Certes, on (médias, presse, réseaux sociaux, chacun de nous) va taper sur ces industriels qui nous trompent (d’éléphant), on va crier (au loup) sur les transactions internationales, on va s’étonner que l’Europe ne fasse rien, se plaindre qu’il est si facile de maquiller l’origine de la viande etc… Mais qui va faire son auto-critique ? Qui va avouer qu’il en a rien à foutre finalement de savoir ce qu’il mange vu qu’il va faire ses courses dans des lieux sordides, qu’il plonge sa main dans un congélateur poussif ou rutilant (c’est selon les chaines de magasins, grande surface ou hard discount) pour y saisir des boites avec une belle photo dessus ? Qui va dire qu’il n’a aucune idée de comment on élève une bête ou de la manière dont on cultive une tomate ?
Combien sont ceux qui bouffent en accordant davantage d’attention  aux écrans qu’ils mâtent qu’au contenu de leur assiette ?

Bref, un scandale cette duperie sur la viande de boeuf ? Oui, un scandale pour les employés de cette société qui vont se retrouver sans emploi ! Un bel outil industriel foutu en l’air !

Pour le reste, arrêtons d’en faire une montagne ! C’est comme toutes ces femmes qui achètent à prix d’or des produits de beauté alors qu’elles fument comme des locomotives à vapeur ! Soyons un peu plus réaliste et responsable de nos propres actes.

La société que l’on se construit ne doit pas nous défausser de nos propres décisions. Quand je veux me respecter en tant que citoyen et en tant que consommacteur, je choisis les gens à qui je vais finalement donner un peu de mon pouvoir d’achat. Il y a des lieux pour aller à leur rencontre : un magasin, le site de production, un marché, un salon des vins !

Pour ceux qui ne connaissent pas Boby Lapointe (un enfant de Pézenas !) :


C´est un saucisson de ch´val
Un saucisson que de ch´val
Que je viens de faire à ch´val
C´est une chanson de saillies
– Ah! chanson de saillies de ch´val
Moi qui suis esthète de ch´val
Ah je trouve ça beau de ch´val
Génial admirable de lapin

{Refrain:}
Huuuuuuuuu…c´est le refrain

Moi qui vins de Grèce de ch´val
Je m´appelle Oreste de ch´val
Tapaboufélos de ch´val
J´débarqu´à Paris de veau
Oh! Oh! quel régal oh! de ch´val
De prend´ le métro de ch´val
Quand on n´connait pas de ch´val
Oh! c´qu´on s´amuse oh! de bœuf

{et Refrain}
Huuuuuuu… Le refain c´est toujours Huuuuuuuu…

Mes enfants ma foi de ch´val
Sont d´vilains grognons de ch´val
Quand ils pleurent en chœur de ch´val
J´essaie d´les distraire les vaches
Je viens à bout d´un boudin de ch´val
Mais les aut´s s´aussi sont de ch´val
Toujours dans l´besoin de ch´val
Ça n´peut pas et´ pis de chèvre

Bééééééé… non… Huuuuuuuu

Quel est cet aztéque de ch´val
Qu´on vient de voir filer de ch´val

Du haut de la côte de ch´val
Dans le précipice en moto
peut et´ bien est-ce Thomas de ch´val
Qui vient de me ventre de ch´val
Un complet à « garo » de ch´val
Et un gilet pied de poule

Huuuuuuuu… Huuuuuuuuu…

Je désirais m´achoir de ch´val
Et tu m´amenas au de ch´val
Canapé en rotin de ch´val
Et mon cœur vous fumiez mes cigares
N´étais pas l´affreux niais de ch´val
Qui fourbu s´affaisse de ch´val
Ça fait rire les groupes de ch´val
Ah! comme l´écurie est gaie
Ah! l´beau saucisson de ch´val
Ah! chanson de saillies de ch´val
Ah! je trouve ça beau de ch´val
Car je suis esthète…
Esthète de quoi…
Esthète de cheval!
Huuuuuuuuuuuuuu!

beaujolais villages bernard pivot
Beaujolais Villages Cuvée Bernard Pivot : Bon élève du Savour Club !

Parmi les rares bouteilles que je reçois par la Poste pour dégustation, celle-ci m’a de suite intriguée. Je me suis de suite demandé si ce vin serait de bonne tenue et au moins aussi plaisant que l’homme peut l’être ou l’avoir été pendant toutes ces années dans ses émissions de télé qui ont construit, enfant puis adolescent, mon rapport à une certaine culture du livre !

A bien y regarder, si je ne connais pas plus que ça le bonhomme, j’ai le souvenir de ses « Apostrophe » comme des shows télé ne faisant pas toujours dans le sérieux et le cul serré. Il serait fort justement  naturel de déguster une cuvée Bernard Pivot qui puisse se boire facilement, sans fatiguer le palais, sans ennuyer les convives pendant un repas. Au contraire, elle apporterait un brin de fantaisie sur une table de partage.
Le Beaujolais et par extension le Gamay (cépage exclusif du Beaujolais) sied entièrement à cette exigence. Il est de ce vin de plaisir, de gourmandise qu’on aime à se resservir. Fruité, léger, ne faisant que 12,5°, il enchante agréablement la bouche et accompagne ces petits plats de brasserie comme une saucisse lentille, une bavette grillée ou un petit pot au feu sans prétention.

beaujolais villages bernard pivot
beaujolais villages bernard pivot

Sur l’étiquette de cette cuvée, on peut lire ces quelques mots de Monsieur Bernard Pivot :
« C’est à Quincié que j’ai découvert l’école, la beauté de la nature, l’amitié, la gourmandise, les Vendanges. C’est à Quincié que j’ai été initié au plaisir de déguster du bon vin. Durant toute ma vie, le beaujolais-Villages aura été dans ma cave, sur ma table et dans mon coeur. Je suis heureux aujourd’hui que ce beaujolais-Villages qui porte mon nom soit aussi dans votre verre. »
Vous aurez remarquait, bien sur, c’est truffé de fotes d’orthographes ! On le croyait au-delà de tous soupsçons  et bien le voiçi démasqué !!! Si Bernard Pivot a su choisir une très bonne cuvée avec les vignerons de Quincié en Beaujolais(http://www.signe-vignerons.coop), par contre, il a zéro en dictée !!!

Pour trouver des bouteilles du Monsieur de la télé : rendez-vous sur place à Quincié ou sur le site Internet du Savour Club qui eux n’hésitent pas et annoncent carrément : « Un nom célèbre pour un vin exceptionnel ! » A vous d’apprécier non ?

 

Pour information, Bernard Pivot c’est aussi :

Dictionnaire amoureux du Vin.

1 Comité de Défense du Beaujolais !

Lettre ouverte de Alain REAUT président de la FNiVAB à Messieurs Michel Bettane et Thierry Desseauve au sujet d’un article sur le vin bio

Messieurs Michel Bettane et Thierry Desseauve
Courteron, le 30 janvier 2013
Messieurs,
En tant que président de la Fédération Nationale Interprofessionnelle des Vins de l’Agriculture Biologique (FNIVAB), je tiens à réagir à la tribune que vous publiez, intitulée « le vin bio de la rédemption à l’imposture », ainsi qu’au numéro de Terre de Vins auquel vous avez participé («100 bios ou tout comme »).
Je ne peux bien sûr que me réjouir de votre intérêt pour notre filière. Néanmoins, je relève certaines approximations, qui nécessitent précisions et complément d’information.
En premier lieu, l’agriculture biologique n’est pas un « concept ». Il s’agit en effet d’un signe officiel de qualité, géré par l’INAO, au même titre que l’AOC, l’AOP, l’IGP et la STG1.
La conséquence directe de ce statut juridique est claire : il existe une réglementation européenne, que tous les vignerons doivent respecter s’ils souhaitent apposer la mention « Bio » sur leurs vins. Cette réglementation fait l’objet d’un contrôle annuel, obligatoire, effectué par des organismes certificateurs dont l’agrément dépend de l’INAO et du COFRAC.
Ce préposé est important. C’est ce qui fait que l’on ne peut pas être « Bio… ou tout comme » comme le laisse penser le dossier de Terres de Vins. Comme on ne peut pas être, puisque je suis vigneron champenois, « Champagne…ou tout comme ». On est Bio si l’on respecte le cadre réglementaire. Ou on ne l’est pas.
Nous respectons les vignerons qui se sentent proches de notre démarche, nous sommes très heureux de savoir qu’ils sont de plus en plus nombreux à faire des essais, sur des bouts de parcelles, mais « être en bio », c’est être contrôlé et certifié.
Ce rappel est d’autant plus indispensable que c’est précisément grâce à ce cadre réglementaire (qui, à ce propos, ne vous permet pas de présenter dans votre sélection des vins bio …qui ne le sont pas) que le vin biologique ne peut pas être une « imposture ».
Votre affirmation selon laquelle « Le vin bio est une utopie totale et pire, une tromperie organisée, quand il se cache derrière le vocable de vin « naturel » ou « authentique » » relève donc d’une méconnaissance sérieuse du sujet. Il existe, d’un côté, un cadre réglementaire – celui du vin bio et de la biodynamie2. Le vin « naturel » ou « authentique » relève quant à lui de la conception qu’en a son producteur. Les vins biologiques ne sont donc pas tous des vins « naturels », et les vins « naturels » ne sont pas tous des vins « biologiques ». La nuance est sensible, mais quand on s’adresse, comme vous le faites, au consommateur, elle doit être rappelée.
Quant au fond de votre discours, j’avoue être parfois un peu perdu.
Vous semblez en effet penser que la viticulture conventionnelle s’est « égarée depuis les années 1960 dans le piège de la productivité et de l’oubli de son fondement : la mise en valeur respectueuse et durable de terroirs exceptionnels ». Vous rappelez que les viticulteurs bio-dynamistes (et les viticulteurs bio dans leur ensemble) « s’épargnent, et ce n’est pas rien, le recours systématique et inutile à bien des produits nocifs », pour en arriver à la conclusion : « j’avoue ne pas comprendre pourquoi tant de leurs collègues n’en font pas autant ». Je ne peux, bien évidemment, que partager votre point de vue et votre interrogation.
Mais vous parlez aussi de « reculs de civilisation », comme si la réponse au « tout chimique » ne pouvait être qu’un retour à la charrue et aux boeufs, comme si les viticulteurs bio étaient des producteurs dogmatiques et obscurantistes, refusant toute notion de progrès.
Comprenez ma confusion, et, ce qui est plus grave à mes yeux, la confusion du consommateur auquel vous vous adressez.
Je me permettrais donc de vous rappeler quelques points techniques:
– Les seuls produits autorisés sur vigne bio sont « le soufre, le cuivre et la chaux ».
Cela signifie donc que la réglementation bio interdit, a contrario, l’usage des désherbants chimiques, des engrais chimiques, et des pesticides chimiques de synthèse.
L’Etat français ayant officiellement reconnu en mai dernier le lien entre la maladie de Parkinson et l’usage des pesticides chimiques de synthèse, cette précision méritait d’être apportée car, effectivement, « ce n’est pas rien ».
– En ce qui concerne le cuivre, molécule utilisée par tous les viticulteurs, Bio et conventionnels, les doses utilisables sont limitées3. Et c’est faire injure à l’ensemble de la profession, à laquelle vous appartenez, que de considérer que « Nul ne voit d’inconvénient à accumuler dans le sol le cuivre, molécule qui ne s’élimine pas ». C’est justement parce que l’usage de cette molécule nous préoccupe tous que les viticulteurs bio sont parvenus, grâce à leur expérience, grâce à la recherche, à rester très en deçà des doses autorisées4. C’est encore parce que nous ne sommes pas des irresponsables que bien des instituts techniques viticoles ont mis en place des programmes de recherche, depuis des années, sur les réductions de doses et les alternatives au cuivre. Vous voyez, nous sommes déjà loin des « reculs de civilisation » que vous mentionnez.

– Quant à l’hypothèse du « génie génétique », là encore, votre propos me semble confus. Si vous parlez ici de transgénèse, cela ne peut pas être une voie pour la viticulture bio, vous le savez, puisque notre réglementation européenne interdit, en bio, l’usage des OGM. Opposer « le lobby bio » qui « crie au scandale », les « esprits faibles » contre les chantres du tout génétique, c’est simplifier, là aussi, le débat. A l’heure où même la Commission européenne semble très embarrassée sur ce sujet, où la cacophonie règne au sein des Etats membres, où le consommateur refuse à ce point d’ingérer des OGM que certaines enseignes de grande distribution garantissent le « sans OGM », je ne suis pas certain que l’on parle là d’une grande avancée de civilisation.
Si votre propos concerne en revanche la sélection massale, je ne peux bien sûr qu’aller dans votre sens, puisque c’est justement l’un des objectifs de la bio que d’utiliser des espèces et des plants les plus adaptés à leur environnement, tout en respectant la biodiversité, indispensable à une vraie viticulture durable. La filière bio participe aussi, sur ce sujet, à des programmes de recherche. Ainsi, vous le voyez, là aussi, la nuance est de taille.
Je m’arrêterais là, car, à l’heure d’internet et des réseaux sociaux, l’information doit aller vite, la nuance n’est pas de mise, et je réponds déjà, une semaine après votre publication, avec quelque retard !
Je reste persuadé – mais on me dit parfois naïf – que vous êtes convaincus de l’intérêt des vins Bio (pourquoi, sinon, en effectuer une sélection dans Terre de Vins ?), et qu’il n’était pas de votre intérêt de « faire le buzz » en opposant bio et conventionnel, bio et biodynamistes, etc. Comme le montre d’ailleurs le partenariat récent signé entre l’ITAB et l’IFV, ces querelles de chapelle sont heureusement derrière nous.
C’est pourquoi je serais ravi de poursuivre personnellement ces échanges, autour d’un verre de vin bio, car, comme vous le dites, nous aimons le bon vin « en pays gaulois ».
Je vous prie d’agréer, Messieurs, mes cordiales salutations.
Alain REAUT
Bureau FNIVAB : Chez Alain REAUT Président Chemin de derrière les murs 10250 COURTERON
Tél : 06 85 71 46 34 Fax : 03 25 38 24 39
E-mail : contact@fnivab.com
www.FNIVAB.com

1 Respectivement appellation d’origine contrôlée, appellation d’origine protégée, indication géographique protégée et spécialité traditionnelle garantie
2 Un vin biodynamique est, automatiquement et au minimum, un vin biologique au sens du règlement européen, auquel s’ajoutent, en général, les contraintes d’un cahier des charges privé type Demeter.
3 6kg de cuivre métal / hectare et par an
4 Je tiens à votre disposition les enquêtes phytosanitaires réalisées en bio qui prouvent mes propos.

VdV 51 tant qu’il y a de la vigne, il y a de l’espoir

Pas si facile ce thème pour le VdV51, des vins vivants pour fêter la mort !

Légèreté, humour, poésie ou réalité, les réactions ont été de ces quelques natures. Je ne savais pas vraiment comment vous le prendriez. J’aime à souligner que la vie ne doit pas être prise au sérieux et paradoxalement je suis le premier à vous en demander ! Alors je remercie vous tous qui avaient participé par vos messages et par votre lecture.

Si, au départ, parce que, au début du mois, l’annonce du thème coïncidait avec la toussaint ce 1er Novembre et son suivant la fête des morts, certains ont pensé que ce thème ne serait plus d’actualité le 30 du mois, on doit reconnaître que pour ceux qui ont participé, l’actualité n’est en rien dans cette affaire.

Pour ma part, il s’agissait de pousser la symbolique du vin jusqu’à son essence même. S’il est festif et alimentaire, il constitue aussi un liant social entre les vivants et au-delà, par delà ce qu’il représente, la résurrection, il est un passeur de temps, un témoin du passé, un présent qu’une génération fait à une autre. La vigne comme le vin entre dans la composition de cette alchimie que l’on appelle patrimoine, c’est à dire une trace de nous-même et la vision que nous avons de ce monde.

LA bouteille ultime :

« De battre mon coeur a cessé » Côtes du Roussillon Village 2010 Hervé Bizeul. pour olivier mercier sans autre commentaire.

« La Landonne 1998 » d’E. GUIGAL  pour Antoon « La retro-olfaction me fait penser que ce vin est bien comme les individus de son terroir. »

Ciel liquide de Jean-philippe Padié pour Franck Kukuc « Je suis mort et je suis vivant dans toutes choses, dans les rires, les pleurs. Dans « ces petits riens qui sont à peu près tout  »

Château Suduiraut 1962 pour Laurent Baraou : »(mon année de naissance), parce que j’en ai déjà bues quelques quilles, qu’il en reste dans la cave car mon grand-père maternel en avait achetées suffisamment suite à ma naissance ; surtout parce que si finalement je survis une ou deux fois, il en restera pour la prochaine alerte. »

Moulin à Vent « Dernier souffle » de Richard Rottiers pour Bertrand Joinville

LES vivants

Théophile Milan du domaine Milan : « Mais ce que je veux dire par la, c est que, malgré tous les défauts qu’on peut accorder à ce genre de vins, ce sont les seuls qui, à mon sens, arrivent le mieux a restituer l’énergie de la terre, et celle du vigneron qui l’a fait. »

Philippe Rapiteau sur la pipette : « Clic!… Le bruit du décapsuleur, près de mon oreille, me fait sursauter et me sort de ce rêve étrange, venu d’ailleurs!. »

LE Sauve qui peut

Michel Smith sur pour le vin : « Ce n’est pas un Vendredi 13, mais c’est pourtant ce dernier vendredi de Novembre que j’ai choisi de mettre les voiles. Pourvu que l’Airbus ne se crache pas demain au dessus de la Mauritanie, c’est tout ce que je demande ! Quant à la bouteille d’œillades, elle est dans la valise… »

LES positives

Sylvie Cadiot sur facebook : « Alors que les enterrements, c’est autre chose. Surtout lorsqu’il s’agit du sien. Déjà, on ne l’avait pas programmée cette assemblée d’amis qui viennent juste pour toi. C’était une surprise !  »

LES belges… insatiables

Patrick Bottcher sur Alsacemaniac :  « Tout cela pour dire que la passion va souvent avec le mort, à la fois dernier tango ou dernière cène, enfin plutôt Grande Bouffe… pourvu qu’il y ait l’ivresse.  »

LES gourmandes
Nathalie Merceron sur Saveur Passion « Et tout goûter, comme on goûterait tous les plaisirs avant de tirer sa révérence. On étalerait les bouteilles comme autant d’amis à saluer une dernière fois, on les partagerait pour tisser un voile vineux entre nous, nous y enserrant les uns contre les autres, comme pour ne laisser aucun vide entre nous. Plus aucun. »

Véro sur Mas Coris : « Habituellement,  j’ai le vin gai, mais imaginer sa propre mort, c’est surtout imaginer les gens que l’on aime dans la tristesse et c’est pour moi la partie la plus difficile, j’aime tellement rendre les gens heureux ! »

Anne Graindorge sur anne graindorge  « Je vous livre ma vie dans une goutte d’eau, mon eau dans une goutte de vie, une eau de raisin fermenté, un vin qui vit, je me livre à vous dans une goutte d’or. »

LES premières fois

Sandrine Goeyvaerts sur La Pinardothek « Faire un pari avec la Faucheuse: offre-moi un pinard qui me transporte, qui m’émeuve, comme aucun autre ne pourra jamais le faire et alors je veux bien être à toi. »

LES monte au ciel vite vite

Dominique de Gouges, « Pleinement rassasiés, mes chiens et moi reprenons la route. Que m’a donc servi cet ange? Du Pico? Du Grossot? Peu importe, nous sommes au Paradis!  »

LES même pas peur :

Antonin Iommi-Amunategui dans le Vindicateur « C’est difficile, le vin ultime. Parce que choisir, c’est renoncer. Et, en l’occurrence, renoncer à des dizaines, à des centaines de vin qui seraient sûrement à la hauteur de cette dernière heure… Comment faire ? Se livrer à la magie blanche la plus obscène, je vois que ça. »

LE Moi d’abord

Monsieur Berthomeau sur Berthomeau : « Comme je les aime tant vous ferez donc péter les couleurs et, même si je ne pourrai sécher les torrents de pleurs des éplorées lorsqu’elles redescendront du cimetière, il faudra que vous me fassiez fête, en faisant péter aussi les bouchons pour faire honneur au cochon. »

LE Décharné

Christian Bétourné sur Littinéraires Viniques « Achille tressaille, quand au premier nez, le fumet puissant du gibier corrompu le renvoie à sa dépouille. Mais cela ne dure pas.  »

LES poêtes :

Une épitaphe par Judith sur The Drinkin Scenario « Mon dernier vin, je veux qu’il soit aimé. C’est tout. »

Un texte de Robert Desnos par Marie Lottin « La dernière goutte de vin s’allume au fond du verre où vient d’apparaître un château.  »

L’Etranger :

Christian Schiller sur Schiller Wine As far as I am concerned, a Fête du Bordeaux with good food and lots of Bordeaux wines would be a perfect venu for exiting this world.

LE Moi j’évite le sujet :

Vincent Pousson sur Idées liquides et solides « Plutôt que le dernier, en Espagne, on dit l’avant-dernier, el penúltimo, c’est ainsi. Donc, avant que « trop d’expo ne tue le caviste’, mon penúltimo, il peut venir de plein de terroirs de France et de Navarre, mais ce qui me ferait plaisir, par dessus tout, c’est que cette petite bouteille ait été achetée chez le type de la petite boutique, au coin de la rue. »

L’EN haut de l’ebuzzing

Olivier Grosjean dans Le Blog d’Olif : « Paré pour l’effroi du néant, dans l’espoir d’une réincarnation. Pourvu que ce ne soit pas en bon vivant … »

Le Christic

Eric Leblanc sur Le ptit blanc sans col avec « S’en suivrait une discussion avec Jésus, déconneur devant l’éternel, élu meilleur sommelier de l’au-delà à plusieurs reprises : – « Tenez, goûtez-moi ça… C’est mon sang… Nan, j’déconne !… »

Les RIGolos :

Le Bicéphale Buveur  avec son Petit Ours Brun » Côtes-du-Rhône 2010 de Matthieu Barret :  « N’empêche, à la vue de l’étiquette du « Petit Ours Brun », ma mère a failli me reconnaitre. »

Le Doc Adn sur Escapades : « Son petit-neveu Donovan Big John a tenté de reprendre le flambeau, mais a rapidement décrédibilisé le blog historique, en s’associant avec le groupe Castel lors du lancement d’un vin « bio », selon les critères de la 115 ème réforme du cahier des charges européen du vin biologique…  »

L’Emotion :

Monsieur Septime sur Mistelle : « Vin « vivant » ou pas, buvable ou pas. Quelle importance ? L’important est le partage ; sa peine, des souvenirs et l’espérance car la mort se doit d’être une renaissance. »

Catherine Champeaux sur Une femme des Vins « Puis je regarderai, L’oasis à l’horizon, Qui tremble qui se devine, Qui finit par sombrer, Et dans l’odeur des fleurs, Qui bientôt s’éteindra, Je sais que j’aurai peur, Une dernière fois. »

Iris sur Lisson : « et dans cette communion pendant 3 jours, il y a un peu de ce sang, qui ne coule plus dans son corps, qui se mêle au notre, à cette sève chaude de nos vies »

Le vin des cousins avec ce mot « Pére du Clown Patatapon quand les légalistes de l’AOC ne lui avait laissé que les VDF pour s’exprimer, metteur au point des pets’ Nats’, et défenseur du pineau d’Aunis, Christian qui s’était fortement fait pincer par un « crabe » a finalement tirer sa révérence pendant ses dernières vendanges dans un accident de tracteur près de Néron, son village. »

Et pour finir LEBaron sur ShowViniste « Cependant, si le temps me l’accorde, j’aimerai pouvoir laisser aussi quelques breuvages de mon cru, un seul vin me suffirait, un saint sot, ça m’irait bien.  »

Merci à tous, si j’ai oublié un billet, prévenez-moi.