oenotourisme en languedoc
Qui connait l’Appellation Languedoc Pézenas ? Les vins, le terroir, l’oenotourisme à Pézenas ? Quelqu’un ?

Franchement, je ne suis pas un habitué des coups de gueule à la Berthomeau ou à la Pousson, je n’ai ni leur débit, ni leur justesse, mais y’a la goute de vin qui vient de faire déborder la carafe en la matière !!! Et comme le thème des Vendredis du vin de ce mois-ci c’est de faire son coming out sur sa bouteille inavouable, je me suis dit que ce serait le bon moment pour vous l’avouer. Je suis un grand fan de Pézenas… serait-ce à ce point une passion coupable, un plaisir solitaire, quant au travers des deux exemples qui vont suivre, il semble que Pézenas, les vins de Pézenas, de l’appellation Languedoc Pézenas, soient à ce point oubliés ?

Deux récents exemples d’ignorance ou de non représentativité de notre appellation Pézenas m’exaspèrent et renforcent ma conviction que nous devrions davantage imposer notre appellation par tous les moyens possibles. Il y a des choses à faire, trouver des envies communes et des volontés d’avancer. Moi je suis prêt ! Alors j’y vais !

1er épisode : à l’échelle du département !

Il y a quelques semaines, le département de l’Hérault communiquait joyeusement sur la sortie d’un nouveau dossier de presse, tout beau, tout chaud, impeccablement réalisé, disponible en téléchargement et au format pdf. Parfait ! Un dossier de presse sur quoi me direz-vous ? Sur l’oenotourisme en Hérault ! Bien évidemment, me voilà bien intéressé, sachant mon penchant pour aussi bien le tourisme et le vin, sachant l’importance pour la région de les imbriquer davantage et de mettre en avant toutes les initiatives locales, notamment sur l’agglomération Agde-Pézenas.
Il y a de nombreux acteurs et des investisseurs sérieux autour de Pézenas qui ont bien compris l’intérêt de la manne touristique pour faire vivre le milieu viticole. Et surtout, il y a une forte demande. Y répondre est vital et nécessaire.
Bref, je ferai dans un autre message s’il vous le souhaitez la liste des animations et lieux oenotouristiques de Agde à Pézenas et vous verrez le dynamisme qui est en marche.
Ma surprise fut donc très grande en parcourant ce dossier de presse 2015 sur l’oenotourisme dans l’Hérault de ne pas voir une rubrique sur Agde et ni sur Pézenas. Dossier de presse qui s’intitule, ça ne s’invente pas, « Oenotourisme en Languedoc ». Il est vrai qu’à part le département de l’Hérault, qu’y a t il en Languedoc ? Et ça va singulièrement se compliquer avec la fusion pour une grande région Languedoc-Midi Pyrénées.
Ce document est fait comme un parcours qui commence à Montpellier et l’appellation Pic Saint Loup pour longer la côte sur l’étang de Thau et aller vers l’intérieur des terres en pays de Faugères en passant par Béziers. Au milieu, que doit-on trouver ?Pardi Pézenas ! Hé bé nan ! Un grand vide ! Un trou béant ! On s’arrête à Montagnac. Disparus Vinocap au Cap d’Agde, les Estivales de Pézenas tous les vendredis soir de l’été et les animations des caves Molières les mercredis soir de l’été, 3 succès populaires qui rassemblent touristes et habitants autour du vin. Envolés les efforts de l’appellation Languedoc Pézenas pour obtenir sa propre AOP et les initiatives des différents domaines pour accueillir le public sur place, dans les vignes. Ah si, si, en regardant bien, Pézenas est indiqué, enfin juste mentionné « Pays d’Art et d’Histoire » dans les chiffres clés de l’Hérault.
Oui c’est celà, Pézenas est une ville d’Art et d’Histoire, pour le vin, on repassera !

Si même le département fait l’impasse sur Pézenas, c’est dire les efforts qu’il nous reste à faire pour devenir la Saint-Emilion du Languedoc !

2ème épisode : à l’échelle nationale

Tout récemment, les vignerons indépendants lancent leur site de vente de vins aux particuliers. Superbe site, bien fait, une logistique pensée intelligemment, des vignerons positifs sur le concept. Alors, premier réflexe, regarder simplement si je peux trouver les vignerons de Pézenas, de l’appellation Languedoc Pézenas. Et bien oui, je les trouve mais uniquement en faisant une recherche sur le mot clé « Pézenas ». Etonnamment, si le moteur de recherche est très bien foutu puisqu’il me retrouve les vins en AOP Languedoc Pézenas c’est que la base de données est bien renseignée. Alors, en essayant de mettre un lien vers le résultat de cette recherche, je comprends que c’est impossible. Autre solution, utiliser les fonctions de tri par la recherche multi critères qui sont à disposition. Ils sont très bien fait. Je valide la région : « Languedoc » et ensuite, je tente de choisir l’appellation « Pézenas », en vain. Voilà, la messe est dite. Dans ce champ « Appellation », on ne retrouve finalement que les Appellations historiques genre « La Clairette du Languedoc » (je sais on n’est que deux ou trois en France à en avoir vu en vente quelque part) et mélangés avec des IGP du style « les côteaux de Béziers ».

Bon voilà, à un niveau national, on peut voir que  ce n’est pas uniquement Pézenas qui a été oubliée mais toute la région qui semble vaguement comprise et diffuse. Ca n’étonnera personne…

Aller, restons positif ! Le bon côté des choses c’est que ça nous fait du travail et des projets à mettre en place.

Pour lire le dossier de presse c’est ici :

Pour commander vos vins sur le nouveau site de vente des vignerons indépendants, c’est là. Cliquer sur la petite loupe dans le menu et taper le mot clé « Pézenas » 😉

www.vente-directe-vigneron-independant.com

 

Le site des Vendredis du vin : 

https://vendredis.wordpress.com/

Sitting bulles ! Vin pétillant à peaux-rouges, ça pet’nat bien non ?

Sitting Bulles ???? Y’en a qui ont de ces idées ! C’est que le Sébastien Fleuret, micro-vigneron, (http://fleuret.wix.com/) a de la matière grise à revendre en plus de sa passion pour les vins, la vigne et la Loire très certainement !
Evidemment, un jus comme ça, si fin, si pétillant, ça ne se déguste pas sans chercher d’abord à trinquer avec un ami(e) ou quelqu’un de passage juste pour le plaisir d’échanger.
Pas besoin de se la péter, le vin est convivial et léger. Il fait sourire avant d’en boire. Il désaltère et libère des langues. Il est fait pour ça non ? On se retrouve autour de lui, on fait péter le bouchon, y’a du monde qui arrive, des gourmands, des curieux, on se verse des verres. C’est ça le vin ! une colle d’humain, une glue qui nous rapproche !

bulles-sitting-sebastien-fleuret

Vous retrouverez le thème des Vendredis du Vin de ce mois, sur le blog la Pinardothek de Sandrine. Une drôle de dame qui vit en belgique, cette province française qui accueille un grand nombre d’illuminés de la bouteille pour notre plus grand plaisir et qui sont dans les plus fervents connaisseurs éclairés des vins du Languedoc, au contraire de la grande majorité de nos compatriotes étriqués dans un obscurantisme élitiste du nectar qui se doit d’être très cher, boisé, du genre chateau vieux !

VdVin de l’infini, que sera sera le vin de demain ?

(ce titre se pourrait être une belle mélodie de chanson, non ?)

C’est quoi cette question ?  Il angoisse le Doc ADN (voir le thème des VdV sur son blog) ou bien ! De quoi peut-il bien avoir peur ?

Ca fait plus de 2000 ans que l’on fait du vin, quasi de la même manière puisqu’il s’agit toujours d’empêcher que le jus de raisin ne meure en vinaigre mais bien qu’il ressuscite en vin !

Ca fait bien 2000 ans que les hommes se font plaisir à déguster le fruit de la vigne pour célébrer la vie et marquer le temps qui passe. Ca ne changera pas !

Ca fait au moins 2000 ans que la vigne abreuvent les hommes et les femmes, qu’elle embellit la terre et se laisse dompter par des générations de vignerons.

Qu’importe la technologie, les produits d’hypothèse, les groupes de froid, la thermo-vino-carburation, la pasteurisation évangélique, l’osmose perverse, la la la micro oxydégénération, tout ça donne toujours du liquide qui sera fort fort bien venu, vendu et bu !

Qu’importe, Doc, le vin a toujours suivi les hommes, dans ses invasions barbares, au fil de l’eau, dans ses colonisations, dans ses exodes, dans ses guerres et tout ses travers, le vin est toujours là, nécessaire, impérieux, libre, vivant, planétaire.

Qu’importe son ADN, le vigneron fera toujours du vin pour transmettre un savoir, savoir-faire et savoir-vivre, pèlerin de l’espace, conquérant du bonheur, il est celui qui fait la boisson du bonheur, le sang de la terre !

Regarde bien ce paysage, devant cette magie, on fera toujours de belles choses et de très bons vins !

vignes canigou la tour de france

La voix de la patience d’ange par anne graindorge

Anne a intitulé son article : « Au bout de la patience, il y a le ciel ». J’ai compris pourquoi. Ce texte, enfin surtout cette voix, m’avait déjà troublé en l’écoutant, d’une oreille, surpris par le ton, attirant, captivant, cette légèreté d’élocution, et tous les mots qui s’envolaient comme si elle soufflait dessus. Aujourd’hui, j’ai pris […]

patience clos romain languedoc
Au clos romain ou ailleurs, la patience mesure les longueurs du temps

Oui c’est bien ça ! La patience n’a finalement aucun but précis. Elle mesure les longueurs du temps, plus sensibles par un soir d’hiver que par une belle nuit d’été.

La patience, au dernier moment, quand tu l’apprécies vraiment, souffre de cette impatience de l’attente, ça vient, ça vient,… et c’est déjà parti !

De la patience il en faut certainement pour voir ses rêves comprimés dans leur enceinte enfin sortir de leur enclos, les voir éclos, comme une naissance efface aussitôt les 9 mois précédents. Le temps a fait son affaire et la vie la sienne. Juste une parenthèse saisie entre deux crochets, l’avant et l’après, j’ouvre une bouteille qui a fait son temps, j’ouvre une année du passé pour la faire vivre quelques minutes dans mon verre. Elle ne sera plus.

Patience de l’amateur au bas de l’escalier de sa cave, au pas du parcours initiatique pour commencer un bon repas, qui veille sur son cheptel de verre, les mains pleines de désir, le sommelier garni d’envie. Ces bouteilles abritées là pendant des années, choyées, convoitées, finiront dehors, dans la rue, vides, nues, dans un caisson vert, inutiles avant de resservir.  La gloire de Phidias vint sur la table, un peu avant, telle la soliste un soir de concert, projecteurs braquées sur elle, la plus belle, passant de main en main, se vidant du jus de la vie, du sang de la vigne, se laissant boire.

Oui c’est bien ça ! La patience n’est ni une vertu, ni à l’inverse, une ivresse. Après tout, il faut bien attendre, de temps en temps, sinon, nous irions trop vite !

Illustrations et inspiration : Clos Romain http://www.closromain.fr/

Article contribuant à la cause des vendredis du vin, édition n°63, présidée par Maïlys (Very Wine Trip)

 

Vins de Pézenas Languedoc
Vendredis du Vin 62, 2014 le millésime militant résistant du Languedoc

L’hiver déprime. Il suffit d’un ciel gris menaçant, d’une température un peu basse, et c’est le désert sur le marché du samedi matin. Loin de la nostalgie, le soleil me manque. Il est le seul à pouvoir remuer toute cette masse d’ennui qui ne fait que se plaindre au lieu d’en profiter !

Pézenas a parfois des allures de ville fantôme, comme beaucoup d’autres malheureusement. Eloignement des commerces vers des zones d’activités ou la bagnole est la reine et l’apparence une vertu du low-cost et de ses dérivés.
Au cœur d’une ville, comme ici, celle pour laquelle j’ai un attachement profond, quasi viscérale, on touche du doigt l’avenir de notre pays. Nous sommes devenus un immense champ d’attraction touristique qui nous fait vivre. Si nos barreaux sont invisibles, nos contraintes sont bien réelles. Nous ne produisons plus, nous exposons.

panorama bouteilles vins pézenas languedoc aoc

Qui résiste dans ce tourbillon de la modernité ? La vigne en premier, bien que touchée, meurtrie, abîmée par la mondialisation, elle résiste, se relève. Elle est la seule à pouvoir se réjouir de produire, de la richesse, du plaisir, du lien, par millions de bouteilles. Elle tapisse un paysage de plus en plus gagné par le mauvais goût des zones résidentielles et son horrible cohorte de murs en parpaings, brutes. On voudrait que ses pieds ne soient pas arrachés ou alors pour laisser la place à une autre culture, redonnant plus d’espace à la diversité. Et la vigne, forte, se transforme irrésistiblement pour accueillir un nouveau visiteur, dit-on, un oenotouriste, un flâneur de cave, un jouisseur du nez, dans le verre, un gastronome affamé !

A ses côtés, la ville toute de pierre vêtue, a bien des atouts endormis. Que faisons-nous pour la faire vivre ?

L’année commence bien quand on y pense ! On ne peut aller que vers les beaux jours. Les rues seront bien plus vivantes et le vin sortira des caves. Alors en pensant à ce thème des Vendredis du Vin du mois de janvier (initié par Mas Coris), le vin qui m’accompagnera sans faiblir, toute cette année, et les suivantes j’espère bien, sera le vin de Pézenas, qu’il soit celui de l’appellation qui pourrait se voir honoré de disposer de son propre nom, ou un autre du moment qu’il nous enivre d’arômes et de plaisir !

Vous n’avez pas fini d’entendre parler des vins de Pézenas !

Suivez l’actu de l’AOC Languedoc Pézenas sur facebook

Il était une fois du vin au pays des merveilleux vignerons

Il était une fois un pays magnifique, au drapeau tricolore, un pays ouvert même si certains essaient en permanence de nous convaincre du contraire, tapissé de vignes, tantôt rangées dans un sens, tantôt alignées dans un autre, vallonné de plantations parfois trop standardisées mais encore assez variées pour contenter les curieux, d’une campagne diaprée en automne, nue et décoiffée si vite par le vent, le froid et les hommes qui arpentent armés d’un sécateur les rangs dégarnis.

Oui, reprenez votre respiration, les phrases sont longues ici car Il était une fois est un tel commencement qu’il est difficile de s’interrompre. Il était une fois, non pas dans l’ouest, non pas en amérique, non pas dans l’espace, ni dans un grand château de princesse russe ou chinoise, il était une fois un vigneron, il était une fois une vigneronne, une sacrée aventure, qui arpentaient une vigne dans un pays merveilleux, une vigne encore debout mais qu’il fallait sauver du royaume de la ville qui voulait la grignoter, une vigne isolée dans un océan de vignes perfusées, standardisées, une vigne montrée du doigt comme un vilain canard, mal traitée.

Il était une fois un vin vivant, un vin qui donne soif, un vin qui enivre par plaisir, un vin qu’on partage, un vin oublié, puni, souillé, qui revit quand on débouche une bouteille de Beaujolais Nouveau de Lapierre. Il était une fois l’histoire vécue, autour d’une bonne table, de quelques amis étonnés, ravis, enjoués, surpris, de déguster le fruité du beaujolais sans ses stupides arômes de banane et de bonbon anglais.

http://www.marcel-lapierre.com/

 

Pour en savoir plus sur les vendredis du vin, faites un ptit tour sur le site du président du mois de novembre, David du blog Abistodenas.

De l’art existentiel de l’oxygène dans une vie de vin un vendredi

De l’air, un peu d’air, j’étouffe. Ce thème de l’oxygène des Vendredis du vin initié par le gars deschamps (http://www.decouverte-vins.com/moi-president-des-vendredis-du-vin-60-oxygene/) me fait comme un appel d’air.

J’en manque. Inspiration, on se calme. Ca vient !

Direction la cave. J’aime son air pur. J’aime ces petits caissons d’oxygènes alignés méticuleusement, regroupés par auteur et par région, soigneusement obturés par un bouchon de liège. Ils voyagent dans le temps et transportent la vie. Incroyable petits caissons de liquide qui dès que je les ouvre m’offrent un sacré bol d’oxygène.

Ca sent des parfums incroyables, capturés et relâchés ainsi dans l’espace d’un verre de verre. Le fruit rouge domine souvent avec le fruit noir, le cassis et la fleur de cassis. Je respire un univers, alors encore les deux pieds dans ma cave, enterrée dans cette belle ville de Pézenas, voutée, faite de pierres plusieurs fois centenaires. Le passé a été saisi dans ce cocon minéral. J’ouvre une puis deux puis plusieurs bouteilles. Les odeurs se mélangent ou se combattent. Illusionniste, je diffuse des extraits de terroirs, magicien, je fais renaitre le soleil qui sucre le fruit, le vent qui caresse les feuilles, les pierres qui lestent le sol, les essences de la garrigue, rarement le bois que je fuis.

La cave enchante des parfums de la vie.  Je revis enfin. Je remonte prestement à la surface, accroché à mes bouteilles d’oxygène comme un homme grenouille, un peu arrogant, (allez savoir…), sans m’essouffler, 3 étages vers le ciel, le paradis, la lumière. Ca sent meilleur par ici. Ca respire la cuisine qui transpire et s’active. Heureux homme, sur la table, je pose ces repères de verre, véritables phares pour mener à bien le repas. Autour, l’euphorie va nous gagner. Elle va nous monter à la tête, délier nos langues. On rira en se régalant d’une petite crapule,  sous une nuit de lune blanche et sans manquer de puch. Ah comme c’est plaisant de vivre sous cette oxygène !

Le midi c’est une terre de métissage, Guilhem Dardé, le Noé des cépages du Languedoc au Salagou

Les Vendredis du vin numéro 56 sur le thème de l’arche de Noé des cépages oubliés (merci à Jef Heering) ont réveillé une rencontre faite au nord du lac du Salagou, au Mas des Chimères, chez Guilhem Dardé !
Michel Smith, dont le slogan pourrait être, « le goûteur de vins qui travaille du chapeau », ou quelque chose dans ce style, bref, ce Michel Smith qui collabore à la toute nouvelle revue 180°C avec autant d’enthousiasme que si c’était son premier contrat, a ce matin, bien plus tôt, publié pour l’occasion cet article intitulé « l’oeillade c’est le cinsault de la vie« , un cépage un peu oublié qui se termine par ses mots : « Dans sa franche nudité qu’il expose sans retenue, c’est le plus étonnant des vins joyeux et spirituels qu’il m’ait été donné de goûter dans le Midi. »

mas des chimères oeillade salagou
Et me voilà, salivant, repensant à cet oeillade du Mas des Chimères et à cette rencontre. Monsieur Dardé avait ponctué l’une des vidéos : « Le midi c’est une terre de métissage » pour expliquer l’intérêt de planter sur sa terre, des cépages d’ici comme le mourvèdre, le muscat petit grain etc…
L’oeillade est un cépage à part entière qui comme d’autres en Languedoc a subi la concurrence des cépages améliorateurs comme le cab, le merl, la syr etc…
Le retrouver en bouteille c’est redonner son sens au terroir ! Le boire c’est plonger dans les racines du languedoc ! Je ne connais pas celui de Thierry Navarre dont parle Michel Smith, mais ce que je sais de celui de Ghilhem Dardé, c’est qu’il est gourmand à souhait. J’aime son côté beaujolais ! Il est buvable, croquant, léger, plaisant ! Pas la peine de se pincer les fesses et de plisser les yeux pour se croire le seul à pouvoir l’apprécier comme tant d’autres vins dans des contrées pas si éloignées…

Le vin est un plaisir qui se partage ! ce n’est ni une science, ni un luxe, ni un pouvoir !

Je vous remet la vidéo de Guilhem Dardé, c’est un régal de l’entendre et pour en savoir plus sur le domaine, je vous conseille égoïstement de lire cet article : http://www.showviniste.fr/vignerons/mas-des-chimeres-guilhem-darde-vigneron-au-bord-du-lac-du-salagou-en-terrasse-du-larzac/ 

Et au passage, l’oeillade est en vente à 6,90 euros ttc sur Internet : http://www.1907.fr/nos-domaines/mas-des-chimeres/mas-des-chimeres-l-oeillade.html
[dailymotion xezte6]

Vendredis du Vin 54 : jouons le jeu …d’une nouvelle appellation : Languedoc-Pézenas

Jouons, jouons nous demande Anne Graindorge pour cette 54ème édition des vendredis du vin, si possible les yeux bandés ou à l’aveugle comme on dit, en interdisant d’identifier la ou les bouteilles que l’on va déguster.

Ca peut être un jeu c’est certain et pour y avoir goûté, l’exercice en plus d’être très formateur vous oblige à l’humilité.
Ca peut être aussi une étape indispensable à mettre en place dans cette recherche de distinction qualitative en Languedoc.  Prenez par exemple, au hasard, la mise au point, dans cette hiérarchie des appellations du Languedoc, du Grand Cru Pézenas !
Tiré par le syndicat des Coteaux du Languedoc, il doit permettre de hisser en haut de la pyramide (ça plait beaucoup les pyramides dans les écoles de commerce, c’est pour ça) des terroirs qui ont été identifiés et qualifiés de rares, complexes et expressifs.
A côté de celui du Pic-Saint-Loup, des Grès de Montpellier, pour ne citer qu’eux parmi les 10 au total, le terroir de Pézenas doit désormais s’appliquer à respecter un cahier des charges qui définit des critères très précis.
Voici comment j’ai pu assister à ce jeu, très risqué pour les participants, d’une dégustation à l’aveugle de leurs propres bouteilles. Imaginez la partie, vous êtes vigneron, vous amenez vos cuvées que vous jugez aptes à rentrer dans le cadre de l’appellation Languedoc – Pézenas et vous vous retrouvez dans une salle de dégustation, en terrain neutre, avec vos collègues, tout aussi nus que vous, paradoxalement de par le fait que les bouteilles soient recouvertes d’un cartonnage empêchant toute identification.
Au fur et à mesure de la dégustation, les quilles se classent sur les tables, à droite celles qu’on exclut parce qu’elles présentent un défaut, à gauche celles que l’on met de côté parce qu’elles ne remplissent pas tous les critères sélectifs, et enfin, au centre, les élues, le top, les perles rares, les méritantes.
Chacun des vignerons ou coopérateurs, passant de l’une à l’autre, recherche forcément sa propre production. « Saurais-je reconnaître mes vins ? » Un jeu dans le jeu en quelque sorte !

Jean-Philippe Granier, responsable technique des Coteaux du Languedoc, mène la partie avec élégance et pédagogie. Il n’est pas si facile que ça que de sélectionner les différentes cuvées. Déguster à plusieurs c’est toujours partager ce que d’habitude, en tant que professionnel, on fait quasi quotidiennement dans sa cave ou au pied de ses cuves. Estimer qu’un vin présente un défaut ou n’est pas assez qualitatif ou typique de l’appellation quand cela peut-être son propre vin, réclame une certaine dose d’humilité. Et le résultat sera vu de tous bien évidemment !

C’est un jeu où tous les participants ont quelque chose à y gagner ! Savoir prendre un risque, se mesurer à l’altérité, accepter de travailler collectivement, pour au final proposer à la vente, aux consommateurs, certes un vin de terroir, et aussi un vin d’appartenance, un lien qui fusionne les vignerons, la terre, l’histoire, la ville de Pézenas.