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28Mai
Voilà, c’était le 16 Mai, au Hangar 14 à Bordeaux.
Nous étions plusieurs « oeno-blogeurs » invités par le CIVB à participer à cet évènement assez surréaliste ;avoir la chance de déguster, en primeur, pas moins de 200 cuvées, 2 par propriétaires de Grands Crus.
Au prix moyen par bouteille, à moi seul, j’ai certainement mis en bouche pour plus de 2 500 euros ttc !!! Et le pire, c’est que j’ai pratiquement tout craché afin de pouvoir en découvrir un maximum ! Même un Angélus 2004, quand j’y pense, à 150 € la bouteille.
Il est certain que j’ai été davantage ébloui par cet alignement prestigieux de grands noms de vins de Bordeaux que par les vins en eux-mêmes (désolé pour les puristes) et par l’absence de rencontres véritables avec un artisan vigneron ! Ce n’est pas le lieu !
J’ai tout de même été ravi de découvrir, à la suite, l’amplitude et l’harmonie de quelques Saint-Julien, dont le château Léoville-Barton ; la finesse d’un Gruaud Larose ; l’élégance d’un château Lagrange dont je ne connaissais jusque là que les fiefs ; l’équilibre d’un Saint-Emilion, le Clos Fourtet ; la fraîcheur de Margaux du Château Rauzan-Gassies et enfin l’exclusivité et le prix d’un Angélus, l’annonciation même d’une garde exceptionnelle.
Avant de terminer ces 3 heures de dégustations par une enfilade de Sauternes, je pris la pause, à côté de la modeste table du château Beau-Séjour Bécot. Il était remarquable que l’évènement rencontrait un certain succès et que, contrairement à ce que l’on pouvait s’attendre, il y avait une majorité de jeunes personnes, disons sous les 35 ans voyez-vous ! Et puis, pas que des messieurs, si il est vrai, que cela restait, apparemment, d’une certaine classe sociale.
Le sprint final se déroula, tout en douceur, en sucrosité relative, accompagné par Kathryne, elle-même enchantée d’échanger quelques mots avec Monsieur Alexandre de Lur Saluces, ex-château Yquem, et propriétaire du château de Fargues.
L’invitation à cet évènement exceptionnel se poursuivit, en petit comité, dans une salle attenante, pour y rencontrer Madame Sylvie Cazes-Régimbeau, présidente de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Il est assez difficile de reporter les propos tant nous n’étions pas du tout en phase. Elle, seule, certainement un peu fatiguée par la journée passée, ne sachant pas trop qui nous étions finalement, je veux dire des journalistes, des amateurs, des proseurs du vin ou des inquisiteurs, et nous, bienheureux, plusieurs, en meute, assistant à l’aplomb de certains, tous plus ou moins habitués à ne pas nous satisfaire du consensus de pensée, à regretter cette forte empreinte de bois dans la globalité de ces grands crus 2006, à constater que nous aurons bien du mal à acquérir et à attendre plusieurs années avant de pouvoir réellement apprécier, à leur juste moment, ces cuvées fantastiques. Et Madame Cazes de nous affirmer qu’en effet, « face à une clientèle un peu vieillissante et à une certaine perte de contact avec la jeune génération », ce genre de week-end avec tout ce qu’il comporte (dégustation, diner, soirée DJ, invitation oeno-blogeur) a pour but de donner une nouvelle image des grands crus de Bordeaux et de se rendre à nouveau accessibles. Enfin, elle nous rappela que l’élevage en barrique de bois neuf « apporte de la complexité, de la finesse et des éléments complémentaires (?) aux vins mais qu’il faut, bien entendu, attendre quelques années avant qu’un Bordeaux ne soit bon« .
Et pendant ce temps-là…il y a celui qui touche avec les yeux…des bouteilles de Smith Haut Lafitte