Domaine de Montcalmès, Frédéric Pourtalié, Vigneron en Languedoc
Si la route pour se rendre jusqu’au village de Puéchabon, dans l’Hérault, est quelque peu sinueuse depuis Aniane, la conduite du domaine de Montcalmès est quant à elle toute droite !Un blanc, un rouge !

Ne cherchez pas d’autres cuvées ! Les Pourtalié, père et fils, font dans l’essentiel. Dans la vigne, la même attitude. Ils travaillent sur deux terroirs différents, d’un côté le galet-roulé, de l’autre le calcaire. 3 cépages en rouge : grenache, syrah, mourvèdre. 3 cépages en blanc : marsanne, roussane, chardonnay. Et chaque année, un nouveau millésime.

Voilà, le décor est planté. Avec ces paramètres, la cave est une succession de 4 grandes salles pour la vinification en barrique, une centaine de pièces, avec un élevage parcellaire très identitaire. A la dégustation, au pied des fûts, c’est un réel étonnement de constater la différence entre un grenache sur galet-roulé et un grenache sur calcaire, de même pour la syrah !

Le grenache 2008, sur terroir galet roulé est très gourmand, très frais, avec une dominance de cerise sans le côté confituré. Sur la langue, une dentelle très fine. La parcelle se situe juste à la sortie des gorges de l’Hérault, en plein courant d’air.

Le grenache 2008, sur terroir calcaire, se fait désirer. Il donne moins au premier abord avec un peu d’amertume en fin de bouche. « Il sera parfait pour le vieillissement et apporter la structure au vin »nous dit frédéric, le fils Pourtarlié. C’est lui qui en 1998 décide de reprendre le domaine, de passer en cave particulière, et de mettre à profit ce qu’il a appris de ses paires (Laurent Vaillé de la grange des pères pour n’en citer qu’un) et acquis de son père sans doute.

Avec sa sœur et son cousin, le projet a franchi une nouvelle étape et le domaine est maintenant bien calé sur des rails prometteuses.

La dégustation se poursuit sur la syrah 2008, au rendement incroyablement bas de 12 hl à l’hectare, nez floral avec un style plus nordique. Sur ce sol pauvre de galet roulé, l’eau passe et ne reste pas et la chaleur se concentre sur les pierres. Les raisins se font rares.

Le mourvèdre existe uniquement sur galet roulé à Montcalmès. Frédéric précise : « Le mourvèdre se plait les pieds dans l’eau et la tête au soleil. La vigne sur cette parcelle va en profondeur. » Le 2008 est animal avec une chair très gourmande. Il apportera la complexité au vin.

Vous l’aurez remarqué, à aucun moment l’on ne parle d’arômes de vanille ou de note toastée si typique de l’élevage en fût. Si avec des barriques neuves, les vins se parfument de bois, avec des barriques de 1 ou 2 vins, c’est à dire ayant déjà servi à élaborer 1 à 2 millésimes, les vins s’élèvent sans ce marquage de chauffe et de chêne. Quelques unes viennent de la Romanée Conti.

L’assemblage s’effectue toujours dans les mêmes proportions : 60% syrah, 20% grenache et 20% mourvèdre. Chaque cépage et chaque sol apportant ses qualités au millésime final.

En 10 ans, tout en discrétion et en régularité, le domaine a conquis bon nombre d’amateurs et, bien né, on le classe déjà parmi les grands vins du Languedoc. Si il n’est pas encore équipé d’un caveau pour recevoir les visiteurs de passage, vous pouvez prendre rendez-vous, on vous recevra avec plaisir.

Bon à savoir : le blanc c’est uniquement 2500 bouteilles. Il n’y en aura pas pour tout le monde assurément.

Domaine de Montcalmès

Chemin du Cimetière

34150 Puéchabon

Tél : 04.67.57.74.16

gaecbh@wanadoo.fr

Mas des chimères, Guilhem Dardé, vigneron au bord du lac du Salagou en Terrasse du Larzac
Avec un tel nom, « les chimères », je pouvais m’attendre à un drôle d’animal, un assemblage fantastique, à la Flaubert, un personnage de légende perdu dans les ruelles du village d’Octon. De la famille des moustachus, le paysan et le vigneron, qui n’en font qu’un, ne semble, à première vue, ni effrayant, ni irréel. Je me demande, mais ne lui demande pas, pourquoi ce nom. Guilhem Dardé est à ce point hospitalier et avenant que j’entre dès la première seconde dans son univers. Prendre le temps de découvrir le personnage, ses terres, ses vignes, avant de déguster ses vins. Un luxe abordable pour tous.L’endroit borde le lac du Salagou. Le sol est rouge et noir avec de petits cailloux blancs que les enfants s’amusent à aligner pour y écrire leur prénom. Au pied de sa maison construite de pierres noires, il nous explique le sol : « Ici la terre rouge c’est un sol très très ancien, du permien, vieux de plus de 250 millions d’années, et les pierres noires, du basalte, un sol volcanique. » Nous y voilà, le terroir pose ses bases, un peu en altitude, sur lequel Guilhem produit un vin de pays des coteaux du Salagou et deux AOP (Appellation d’Origine Protégée) Coteaux du Languedoc et Terrasse du Larzac.

mas des chièmesLoin de la méditerranée finalement, dans laquelle il a rarement mis les pieds nous avoue-t-il, Guilhem poursuit l’aventure familiale. En 1993, il commence ses premiers vins en partie avec la coopérative. Dès l’année suivante, il se lance seul avec le désir de vinifier des cépages multiples. Aujourd’hui, la vigne a pris le pas sur les autres cultures, comme l’olive et le blé et aussi l’élevage. Mais depuis peu, lui a repris la culture du blé, avec une ancienne variété régionale relancée assez récemment, la touselle.

Durant l’escapade sur ses différentes parcelles, nous découvrons son chenillard, « un saint-chamond » nous dit-il. Une chimère peut-être ! (voir la vidéo) Non, un tracteur très efficace, qui n’écrase pas les sols, qui se faufile partout et qui dure !

Et puis, plus loin, il parle des cépages, de sa volonté de faire revivre ceux d’ici, comme le muscat petit grain pour le blanc ou le mourvèdre pour le rouge : « Le midi c’est une terre de métissage ! C’est tout !» ponctue-t-il. (voir la vidéo)

De retour à la cave, dans la pénombre, au fin fond de la bâtisse qui semble s’engouffrer dans la roche, Guilhem partage ses vins, débouche toutes les bouteilles, tire des jus de cuves et des pipettes des fûts. Son œillade nous fait de l’œil, séduisante, que j’aurai le plaisir de redécouvrir dans un restaurant à Pézenas, Les Palmiers, avec un nez de foin, incroyable, et d’une buvabilité désaltérante. De ces vins de soif qui vous donnent envie de devenir vigneron. Guilhem a cette modestie des hommes qui font un métier d’apprentissage et lui fait dire ces mots en guise de conclusion : « Je fais le vin qui vient. Je fais avec les vignes que j’ai et, d’une année sur l’autre, c’est différent. »

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Mas Jullien, Olivier Jullien, Vigneron à Montpeyroux

Certes, si le Mas Jullien a une réputation, il est bon de venir ici sans à priori. Ca aide à comprendre, à s’ouvrir à une nouvelle vision du terroir et de la vigne. D’emblée, avec Olivier Jullien comme guide, on part de zéro, de la vigne, sur les pentes du mont Saint Baudille. En balayant du regard l’ensemble du terroir, olivier répond à la question :

Qu’est-ce que le terroir ?

« Dans mon travail, il y a deux sortes de recherches. D’un côté, c’est la diversité géologique, le sol. De l’autre c’est une altitude et une profondeur pour y trouver une fraîcheur différente apportée à la plante. C’est comme la pêche à la truite, on va chercher de la fraicheur dans la profondeur. Ici, avec le climat méditerranéen, plus il fait chaud, plus la fraicheur remonte du sol. La chaleur agit comme une pompe. »

Olivier Jullien traverse le vignoble en pointant du doigt le terroir, celui des profondeurs, celui qui s’est constitué quand la mer recouvrait cet endroit. On a l’impression de le suivre au fond de l’océan, en remontant le temps.

Et il continue : « Ensuite, évidemment il y a le vin rouge et le vin blanc. Pour moi, le vin rouge c’est un complément alimentaire. Le plaisir arrive en second. Dans le Languedoc, il apportait une ration alimentaire. Pour le blanc, c’est différent, c’est de l’eau de roche…on presse un cailloux ! »

Il a sous ses vignes, deux types de sol, qu’il distingue ainsi :

« Vous savez, le vivant c’est le calcaire. Il est adapté à la vie microbienne. Ce n’est pas le cas du schiste ou du grès.  Alors dans le calcaire, la souche de la vigne bénéficie d’une interface avec le sol. »

Les 4 portes d’entrées du Vin ?

Selon Olivier Jullien, il faut une harmonie entre 4 points clés et ne pas manquer de l’un d’entre eux pour obtenir un Vin.

« – La tête : on en parle, on l’intellectualise, la culture…

 – Les papilles : la dégustation, l’accord avec la gastronomie…

 – Le coeur : on aime le le lieu, le vignoble, la région, le vigneron…

 – L’énergie…disons l’âme et vous y mettez ce qui s’y rapproche le plus »

A la question banale, mais combien d’hectares de vigne avez-vous ? Il répond, non sans un certain sourire, en coin :

 » J’ai moins d’hectares de ce que j’ai vendus…j’en ai toujours 3 de trop, et en tout j’en exploite 18″. La mutation de l’occupation du sol a influé sur sa vision de la vigne. Avec la pression immobilière, la proximité de Montpellier, il devient plus rentable de vendre sa vigne que de faire du vin ! La crise n’arrangeant rien. « En 10 ans, c’est 50% du vignoble qui a changé ici. Plus personnes ne veut reprendre ces vieilles vignes. » Alors il vend ses vignes qu’il a amenées à maturité depuis son installation en 1985 pour reprendre de vieilles parcelles, ne pas les voir partir à l’arrachage. « Quand le réveil sonne le matin, la motivation c’est de savoir ce que vont bien pouvoir donner ses vignes, y prendre du plaisir, découvrir ce qu’il y a sous ces cailloux ! »

Le vin accompagne la civilisation

Il est un passeur d’histoire et comme ses vignes, on le perçoit enraciné, profondément. On comprend qu’ici, tout témoigne d’une civilisation. Au-delà de faire du vin, il maintient un paysage : « Les murs de pierre, c’est plus d’une personne à mi-temps à l’année pour les entretenir. Le résultat sur le vin, ce n’est pas grand chose, juste une belle vigne. Mais quand on le sait, c’est ce qui fait l’unicité et l’adhésion ».

Olivier Jullien est un homme de terroir, dans toutes ses dimensions. Sur ses mains roule la terre, dans ses yeux brillent le soleil du sud, dans ses veines coulent son vin, et, dans sa voix, une histoire humaine, sociale, qui s’exprime.

Comme Olivier Jullien donne beaucoup, vous retrouverez d’autres articles sur le blog et pour les fans quelques vidéos dont celle-ci où il nous explique le greffage sur pied :

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Domaine de l’Escarpolette, Ivo Ferreira, vigneron funambule à Montpeyroux

Associer le métier de vigneron au difficile exercice du funambule, ce n’est pas seulement pour faire un titre originale. Il me semble bien que ce gars-là, Ivo Ferreira, installé depuis 2010 à Montpeyroux, tend son énergie sur un fil invisible. La fragilité derrière ce défi lancé est palpable. Vouloir être vigneron, c’est déjà une entreprise de plus en plus rarement…entreprise. Et la souder ainsi, comme il le fait, à sa raison de vivre, c’est un vertige sensible à son approche.

Il aura ces mots, dans sa minuscule cave, à califourchon sur une barrique, en apesanteur, s’agitant d’un fût à l’autre, pour y plonger une pipette, soutirer des vins naissants et les verser dans un grand verre pour la joie de faire découvrir ses essais : « Si je continue comme cela jusqu’à mes 60 ans, je vais faire quoi…25…30 millésimes. Alors faut que je fasse des tentatives dès maintenant. Si je le fais pas, j’aurai raté ma vie ! »

Il a cette ardente ferveur de créer, d’inventer : « Je n’ai aucune envie d’être un vin de plus chez un caviste. J’ai surtout pas envie de faire les mêmes vins que Fada ou Jullien par exemple. Alors de mon cinsault j’en fais mon vin haut de gamme. Et avec le carignan et le mourvèdre, je tente un rosé. »

Autre originalité, il bâtonne ses vins rouges dans les fûts. Ca veut dire que régulièrement il remet en suspension les lies. Il explique que ça un effet radicale sur les vins, ça les protège, les enrichit, « ça les change du tout au tout au niveau des arômes ».

Ivo a 30 ans, une femme, un bébé et un pressoir vertical en bois qu’il a été dénicher en Savoie. C’est peu ! Cependant, c’est l’essentiel pour tenter l’aventure, lui qui a fait ses premières armes chez un ami , Jean-Marc Brignot, en Arbois, avant de passer par le fameux Châteaux Le Puy, vin de Bordeaux en Biodynamie, la sensation du manga japonais « Les gouttes de Dieu ».

Les opportunités, ses expériences successives, brèves ou plus longues, heureuses pour certaines, ses rencontres, les aléas d’un début de vie professionnelle, révèlent un parcours tout tracé pour poser ses pas dans cet incroyable terroir de Montpeyroux. Et pourtant, au vu de ce tumulte, éprouvé en 2 ans seulement, ne serait-il pas ici par hasard…
Les vins du domaine de l’escarpolette se déguste dans quelques bons endroit du languedoc comme au « Comptoir de Célestin » à Narbonne, ou au « Tire-bouteille » à Montpellier.

Et il est aussi aux « Caves du Roy » et à « La table d’Eugène » à Paris dans le 18ème.

Mais attention, il n’y a que très peu de bouteilles !
A cheval sur un fût, Ivo parle de sa relation avec Les Caves du Roy, de son cinsault, de ses vins :

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Cosmoculture et chai cathédrale au domaine Viret, parcours initiatique en côtes du Rhône

Alain et Philippe Viret, sont père et fils, vignerons en bio-dynamie et même un peu plus, installés depuis fort fort longtemps, dans le vignoble des Côtes du Rhône, sur la commune de Saint Maurice sur Eygues dans le bas de la Drome.

Est-il possible de les découvrir par hasard ? Certainement ! Et cependant, quand dans l’alignement sévère d’une longue ligne droite, mon œil habitué aux peintures saccadées sur le sol, blasé par le défilé des arbres qui longent la route, déchiffre avec une acuité inhabituelle un panneau, si petit au loin, sur lequel je distinguai ce mot « cosmoculture », probablement y-étais-je préparé !

domaine viret pancarte cosmoculture« Biocon » que je suis, comme il est facile de m’attraper avec un simple subterfuge : inventer le concept de cosmoculture® ! Mais qu’est-ce donc ?
Selon ses inventeurs qui sont les Viret, père et fils, « c’est une méthode d’agriculture rejoignant les principes fondamentaux des cultures biologiques et biodynamiques. Elle ouvre des horizons nouveaux sur des principes bioénergétiques, avec pour objectifs principaux d’apporter des solutions aux agriculteurs pour rééquilibrer, réénergétiser, sauvegarder les équilibres vivants et les écosystèmes… Basée sur les connaissances des civilisations antiques (Maya, Inca) la cosmoculture s’appuie sur les échanges entre les énergies cosmiques et telluriques. Sur le terrain, des balises accumulatrices d’énergies cosmiques implantées sur des points précis servent à favoriser cette relation intime entre le ciel et la terre et à recréer une ambiance où la vigne retrouve ses défenses naturelles. »

Personnellement, je n’en dirai pas plus, pour la simple et bonne raison de ne pas suffisamment m’y intéresser. Mais alors, qu’ai-je découvert au domaine Viret ?

D’abord, un immense chai imposant, posé au soleil sur le flanc d’un coteaux, en pierre du Gard, lourdes de plusieurs tonnes chacune, massives, isolantes, chai qui abrite à l’intérieur une vaste nef, composée de 13 colonnes et éclairée par la lumière du jour qui traverse des ouvertures, je n’ose dire des vitraux, tout en haut du bâtiment.

Au fond, l’abside avec à la place de l’autel, j’ose finalement, une résurgence, une source !

Très étonnant !

La visite surprise se poursuit dans le transept, dans une salle attenante dédiée à la vinification des vins en amphore, avec la découverte des « Dolia », ces grandes amphores que les romains enterraient dans le sol pour y conserver le vin. De très belles réalisations avec l’argile du domaine par un artisan du vaucluse.

dolia viret cosmoculture vin amphore caveau cosmoculture viret

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Comment rendre compte sans passer pour un illuminé ? Je sais déjà que beaucoup d’entre vous n’y verront que folie, extravagance, excentricité etc… Et pourtant, le domaine Viret ne fait qu’aller au bout de ses principes pour nous proposer à la finale des vins différents, des vins vivants.

Si ça vous intéresse, allons plus loin :

On ne fait pas du vin dans une amphore pour amuser les touristes ! Sachez que cela demande beaucoup plus d’efforts que d’utiliser des contenants plus modernes comme les cuves inox ! En effet, il n’y a pas de vannes pour soutirer le vin par en bas et aucun autre moyen que de plonger dedans pour la vider.

De plus, la porosité de la terre cuite, l’argile, accentue les échanges gazeux entre le liquide et l’air extérieur et de ce fait, côté pratique, il faut davantage de liquide pour compenser l’évaporation.

Au goût, à la dégustation, j’ai aimé cette minéralité comme une empreinte de l’argile sur le vin et sa fraîcheur. J’ai aimé prendre le temps d’écouter Philippe. J’ai aimé, naturellement, qu’il prenne de son temps pour m’expliquer. J’ai aimé cette cathédrale de pierre qui doit faire parler, faire des jaloux, transcender ceux qui y travaillent.

J’ai aimé écrire ces mots, retranscrire ce moment, tenter de ne pas vous effrayer, d’attiser votre curiosité, de vous faire passer des messages, comme celui-ci en guise de conclusion que j’ai trouvé au domaine Viret : « Le premier travail est d’apprendre à observer la géographie d’un lieu (visuel), d’apprécier la terre (la toucher, la sentir) et de prendre le temps de se laisser envahir par le lieu (émotionnel). »

Il me semble que c’est ce que j’aime faire à chacune de mes rencontres.

cuvee amphore dolia cosmoculture

Domaine Viret
26110 Saint Maurice / Eygues
Tél : (33) 4 75 27 62 77.
cosmoculture@domaine-viret.com

Dis, comment vendre Le vin de Beaujolais le 3ème vendredi de Novembre?

Vous le savez tous ! C’est du vécu comme on dit ! La fameuse soirée, nuit, du Beaujolais, immuablement le 3ème jeudi du mois de Novembre, de chaque année, millésime après millésime, du surannée remis au goût du jour, à la même période, une même expérience que l’on redoute autant que l’on souhaite !
Faire la fête au Beaujolais. La belle affaire quand celui-ci nous ne le rend pas, jusqu’à l’écoeurement !

Alors on aura encore dans le discours, la parole des médias, ce fameux goût de banane, cet arôme de fruit rouge, et ce reportage sur des japonais en slip tremper les doigts, les pieds et plonger, dans une piscine de Beaujolais.

Mais voilà, ne peut-on pas vouloir faire la fête en se faisant plaisir, sans se ruiner, sans avoir mal à la tête, sans se raper la langue, sans se laver et délaver l’estomac ? Peut-on espérer boire du Beaujolais sans se bourrer la gueule ? Peut-on imaginer un lendemain durable, un vendredi divin, un souvenir au réveil d’une soirée, à roser les joues des jeunes filles en leur disant des mots d’amour, un simple verre à la main, porté aux lèvres échangées, sans avoir l’air et le soufle d’un ivrogne ? 
Une utopie de plus ? NON !
Il est des beaujolais comme du vin en général, du bon et du mauvais ! Ouvrez-vous à la curiosité et vous apprendrez à déguster du bojo, du popu, l’air de rien, vraiment fruité, gouleyant c’est à dire frais et léger !
Il est des beaujolais comme des vins, ils sont pluriels, divers, différents. Il suffit de se jetter dans la marmitte : nouveau, cru, village. Il y a de quoi y passer une vie, une passion, un bon moment, à découvrir ceux qui le font, à arpenter les vignes, à reconnaitre le Morgon, le Moulin à Vent et les autres.
Il est des beaujolais comme des belles choses. Il y a la première impression, la première rencontre, la facade et l’arrière-cour, le gros des troupes et l’intime. Il faut pour savoir, pour comprendre, pour aimer, pour en parler, en boire, se donner le temps, sur place, sur ce terroir, donner de soi pour recevoir !

Vous le savez ou pas ! Le Beaujolais est un vin vivant. Faites le savoir ! Quelque soit le jour !

Escarpolette, Ivo à la recherche de l’équilibre avec les vignes de Montpeyroux

L’année dernière quand je l’avais rencontré pour la première fois, j’avais éprouvé  ce vertige, de celui qui se lance dans le vide, et je l’avais surnommé par évidence, le funambule.

La prise de risque, volontaire, plus ou moins forcée, d’abord ! Et cette énergie haut perchée, en haut de ses fûts. Cette manière, habile, qu’il a, de grimper pour tirer un peu de jus de ses tonneaux.

Cette semaine, je l’ai retrouvé dans sa cave, armé d’une chaise longue et d’une longue barre de fer avec laquelle il fait tourner la vis de son mythique pressoir vertical. Le fil sur lequel je l’avais vu s’engager a disparu.
Calé dans sa cave, ses pieds sont maintenant bien plantés dans le sol. Il dégage une telle sérénité que ça m’a semblé facile de faire du vin. Une cuve, un pressoir, une barrique et des raisins. Et puis surtout, la vendange lui a donné des signes de confiance indiquant que la vigne se renforce, gagne en assurance. Chacun mûrit au rythme de l’autre. Le vigneron, la vigne, vers une entente parfaite.

Ivo en profite. En cave, il tente déjà de nouvelles cuvées comme cet assemblage à l’encuvage de Muscat et Macabeu. Je m’impatiente déjà de pouvoir en ouvrir une bouteille.Ca va lui prendre plus de 15 jours de réclusion cet exercice, vider les cuves, remplir les fûts, presser les raisins, attendre que ça cesse de couler. Une histoire d’homme seul, derrière une vieille porte verte ou bleue, on ne sait plus, dans le haut du village. En s’approchant, on entend par moment, le cliquetis du mécanisme de la vis du pressoir. Ca fait les bras ! 
En quittant Montpeyroux, je pense à toutes ces vignes qui valsent. Des propriétaires organisent des bals pour s’en débarrasser sans trop savoir comment faire. La pression immobilière gagne du terrain et les générations ne savent plus se transmettre le métier.La terre se vend pour y planter des bulbes, des clôtures bien droites avant d’y monter des murs en parpaing qui cachent des pavillons aux couleurs criardes et des piscines pleine d’eau bleue ou verte, on ne sait plus !

Abbaye de Fontfroide, des vins porteurs d’histoire(s) et d’oenotourisme

Une abbaye, plus que jamais, un lieu de passage, une halte pour les visiteurs, pèlerins hier, les touristes de nos jours (plus de 100 000 par an) accomplissent cette même procession vers le sud. La quête semble différente. Le soleil remplacerait-il de nos jours la spiritualité ? Pas toujours.L’abbaye de Fontfroide se rencontre sur la route entre Narbonne et les châteaux cathares, ancienne voie romaine, ancienne frontière avec l’Espagne, ancienne lutte de religion, ancienne résidence des moines Cisterciens partis en 1901. La vigne est restée. Si nécessaire pendant des siècles pour faire du vin pour dire la Messe, elle est encore là, tenace, vivace, accrochée au terroir depuis 900 ans !On y découvre qu’une abbaye, à l’époque des moines cisterciens, se conduisait sous le respect de la règle de Saint-Benoit. Un de ses chapitres parle notamment de la manière dont il faut boire le vin, autorisant à chacun une hémine (un quart de litre du temps des romains) de vin par jour, avec un supplément en cas de nécessités, fortes chaleurs ou travail exceptionnel. Mais elle rappelle d’être prudent car le vin fait déraisonner même les plus sages !Le message n’a pas changé !Aujourd’hui, les propriétaires ne manquent pas d’énergie pour donner de la vie toute l’année à l’abbaye : concert de musique classique et religieuse, festival de musique et histoire, fête des plantes, musée, avec en plus des visites, un restaurant, une boutique et un caveau de vente.Depuis 2004, le vin a pris une nouvelle dimension à Fontfroide avec la restauration du vignoble (35 ha) par Nicolas et Laure de Chevron Villette, tous les deux revenus d’une autre vie , elle avocate, lui directeur marketing, pour passer un BPA viticulture.Pour répondre à tous les besoins des visiteurs, le caveau dispose de 11 cuvées, toutes élaborées sur le même principe : « du fruit, de la fraîcheur, de la finesse » ; Le climat s’y prête et le lieu également certainement : « fontfroide ».
Le restaurant est ouvert du 1er Mars au 30 Novembre, alors prenez bien votre temps pour apprécier l’abbaye et ses vins. Vous serez ravis de l’accueil et de la qualité de la cuisine. La « Table de Fontfroide » : 1er Prix 2011 du Prix National de l’Oenotourisme dans la catégorie « restaurant dans le vignoble ».

Abbaye de Fontfroide
RD 613
11100 NARBONNE

http://www.fontfroide.com

Sentier aromatique au Château Mourgues du Gres : rien sans soleil !

abricot mourgues du gres

Un château me direz-vous, vous en êtes bien certain ? N’est-ce pas un peu trop ? Pour un baron sans titre comme moi, c’est un détail qui plait, et vous avez sans doute raison, au mieux c’est un superbe domaine et une belle bâtisse, à la sortie de Beaucaire sur la route de Saint-Gilles. Au bout du Languedoc, un peu au-dessus de la petite Camargue, les vignes de Mourgues du Gres s’adossent sur les Costières de Nîmes et contemplent la plaine, infinie au sud.

Quand j’arrive à destination, 2 choses attirent mon objectif d’appareil photo. Les arbres fruitiers, d’abord, qui jouent des coudes avec des parcelles de grenache, de syrah et de carignan. Les abricots garnissent les branches à cette saison et pareilles à un tableau impressionniste, illuminent les arbres, comme des lampions jaunes et orangés éclairent une terrasse un soir de fête. Ensuite, les galets ! Enormes, bruns, plus ou moins foncés, que l’on appelle des grès, apportés par le Rhône qui a, depuis, changé de couche. Au soleil, précieux et persistant, les galets, dits roulés, comme des plaques chauffantes, brûlent la peau et on s’amuse à surprendre le néophyte en lui glissant une pierre dans la main.Fort heureusement, au château, le long d’un tout nouveau sentier dit aromatique, qui nous emmène dans les vignes et les vergers, une source émerge, fraîche, garnie de bruyères, à l’ombre d’un immense platane.

La balade se poursuit vers un belvédère sur le balcon des costières. Un vent souffle. L’épiderme, perlé un peu de sueur, sèche, et nous goûtons au panorama largement ouvert vers la mer, en déchiffrant l’horizon, commenté sur de plantureuses bornes de bois.

De retour à la cave, une belle gamme de vins « bio » arrose les gosiers des patients, curieux ou connaisseurs. Anne et François Collard, les châtelains disent les plus espiègles d’entre vous, bénéficient d’une remarquable réputation, en France et à l’étranger, pour la finesse et la fraîcheur de leurs vins. Vous aimerez certainement leurs cuvées comme Terre de Feu si vous appréciez les grenaches élégants ou encore Terre d’Argence plus concentré, plus minéral et garrigue.

La vigne s’ouvre aux visiteurs. Profitez-en !

bornes mourgues du gresChâteau Mourgues du Gres
Anne et François Collard
Route de Saint Gilles
30300 Beaucaire

www.mourguesdugres.com
Caveau ouvert 04 66 59 46 10

Gérard Bertrand habille ses cuvées aux couleurs du stade français

Gérard Bertrand fait dans la couleur ! Ce n’est pas un scoop, je vous rassurre, mais ce n’est apparemment pas dans le goût de tout le monde à en croire les réactions sur mon profil sur facebook (La palme d’or de la bouteille la plus vulgaire de l’année?…) après avoir affiché une photo des bouteilles en édition limitée réalisées par Gérard Bertrand pour le Stade Français.A mon avis, ça plait en fonction de la cible à qui ces bouteilles s’adressent. Ici, le supporter de rugby, parisien, certainement ! Il doit aimer le rose, les petites fleurs, le côté sauvage…Le lien vers le site de Gérard Bertrand, pour en savoir plus sur le vin dans la bouteille.Avec cette habillage « Panthère rose », on peut se demander si ce n’est pas un peu trop décalé. C’est festif, c’est certain ! Ce serait sympa de savoir si un tel marketing rencontre un réel succès et auprès de quel public.

Etiquette panthère Gérard Bertrand
Etiquette panthère Gérard Bertrand