clavel pic saint loup
La bonne pioche de Pierre Clavel dans le vignoble du Pic Saint Loup

clavel pic saint loup

Le vin n’est pas qu’un liquide dans une bouteille qui remplit un verre et plus tard glisse sur un palais curieux, attentif ou assoiffé. Il est aussi un visage avenant, un sourire sans contrainte, un regard mutin, amusé, en l’occurrence, un vigneron, Pierre Clavel.

Et pourtant, on en connaît des renfrognés, des raleurs, des aigris, des tristes, des éteints. Et il y a de quoi, tant ce métier souffre des sautes d’humeur de ce monde.

Le père, Jean Clavel, en parle ici, sur son blog. Comme quoi, on peut être en province, papy, d’un certain age quoi !, vigneron à la retraite, si ca existe, et pourtant en plein dans son temps pour nous parler de notre histoire et nous amener à un recul essentiel pour apprécier les choses, la bousculade du monde.

Le domaine a tendu les mains dernièrement dans le vignoble du pic saint loup pour y produire une cuvée délicieuse : La bonne pioche. Ce sont des vignes en fermage à Saint-Jean de Cuculles.A la question anodine mais pourquoi vous donnez ce nom en l’occurrence celui de « Marteau » à une de ses cuvées, Pierre Clavel répond :  » C’est le nom du lieu-dit, c’est historique depuis l’age de fer ! » (?)

Vous en saurez plus sur le site du domaine Clavel.

Domaine La Colombette, Les Pugibets font des vins légers

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Voilà ce dimanche, en plus d’avoir ce stupide article dans le magazine Fémina qui évoquait notamment le taux d’alcool élevé des vins du Languedoc, on pouvait lire ceci dans les pages actu de Béziers, en titre : « La désalcoolisation du vin au centre du débat ». Une thématique dominicale de Midi Libre ?

Et puis non, en fait, c’était un article sur François et Vincent Pugibet qui sont cités directement devant le tribunal correctionnel de Béziers par la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes. Bien évidemment, c’est à propos de leur processus de désalcoolisation. On peut lire que : « Le vice-procureur Henri Bec s’en prend à la fièvre de communication des deux prévenus : « Ils se répandent dans la presse sur leur côté précurseur constamment en train d’imaginer de nouvelles techniques ; ils se braquent sur une notion : « ce que nous faisons n’est pas illégal ! » ». Il requiert 5 000€ d’amende et trois mois d’emprisonnement avec sursis pour les deux infractions. »Impressionnant de savoir qu’on leur reproche leur innovation et le fait d’en parler. C’est même hallucinant. Après on se demande pourquoi la France perd son leadership dans les domaines où elle était pionnière !Pendant que la justice et les autorités compétentes dépensent un budget conséquent pour « dénoncer » les pratiques des Pugibets, les vins légers en alcool sont devenus un véritable succès commercial et la demande sur le marché poursuit sa progression ! Quel ironie ! Quel dommage que l’article du Midi Libre oublie de mentionner ce dernier point.Car la conclusion de cette longue histoire qui dure depuis 2003 c’est que la réalité donne raison au domaine de la colombette !

Au passage, le domaine de la colombette a lancé une nouvelle version de son site internet. Des infos et de la pédagogie pour bien comprendre les pratiques et la démarche du domaine  !

Un dimanche à Pézenas, journée des antiquaires et découverte des vins des caves Molière

C’est le week-end ! Faut se détendre. Un peu d’info local pour ceux qui virevoltent par ici et autour de Pézenas, fondus de vieilles pierres, de meubles anciens, ou simplement de flâneries.

Ce dimanche, les antiquaires de Pézenas vont envahir une bonne partie de la ville. A l’occasion de ce grand déballage, organisé par l’Association des Brocanteurs et Antiquaires de Pézenas, le caveau des Caves Molière sera ouvert de 10h à 18h. Ce sera l’occasion, si vous avez raté les rendez-vous de cet été, de venir déguster les nouvelles cuvées de la cave. Les vignerons coopérateurs ont fait, ce que de trop rares caves ont compris de faire, se moderniser, s’adapter au marché du vin, en rénovant leur image, leurs produits, en s’appuyant sur des valeurs fortes d’identification !

Bien sûr, il y en aura toujours pour dire que tout ça c’est du MARKETING ! (en majuscule ca fait gros mot). Et bien oui, c’est du marketing. C’est pas con le marketing. Ca fait vendre ! et ce qui se vend, fait vivre : des vignerons, un espace rural, une ville aussi !

En quoi ça consiste le marketing aux caves Molière ?Un nouvel habillage homogène sur toute la gamme ; une identification simple sur tous les supports de communication : bouteille, caveau, affichage, plaquette, internet etc…; des produits plus cohérents, plus ouverts au marché ; des noms de produits en accord avec le patrimoine de Pézenas reposant sur 2 personnages :  Molière et Boby Lapointe.

L’autre point positif : le dynamisme commercial avec le succès rencontré cet été par l’organisation de soirée devant le caveau, et d’autres évènement comme celui de ce dimanche.

On est souvent déçu par l’immobilisme des caves coopératives, qui peut s’expliquer par le vieillissement des vignerons coopérateurs et le manque de relèves. Mais quand certaines caves franchissent le pas de la modernité, il me semble qu’il faut les encourager. L’alternative est sans appel : la fermeture des caves, la destruction des bâtiments, symbole aussi visible et prégnant dans un village que l’église et la mairie.La coopération c’est un idéal qui fonctionne : Ensemble, on est plus fort !

Cuvée Dom Juan

Clos Fantine, du Naturel en Appellation Faugères

Comme un voyage, au centre de la terre

Cette fois-ci, je vous incite à vous débarrasser de vos a priori, de tout ce qui peut gêner à la compréhension d’un nouvel univers, à vous mettre à nu, prêt à entendre ce qui sera la norme, demain, quand les hommes auront enfin mûri.Je vous emmène, comme en voyage, au centre de la terre, sur un sol tapis de schistes, pierres plates, effilées, émiettées, aux reflets bleus et gris, dans le vignoble de Faugères. La méditerranée, derrière vous, au-delà de Béziers, souligne l’horizon. Devant, les premiers contreforts des Cévennes torturent le paysage, fait de vallons et de coteaux, traversé de ruisseaux en contrebas, coloré de chênes et de garrigue, couvert de ceps, toujours alignés, en rang serrés. L’hiver perdure et certaines vignes, toutes ébouriffées dans le vent, n’ont pas encore perdu de leur chevelure.Si l’appellation a ses classiques, il suffit de s’écarter de la grand’route pour découvrir un domaine atypique comme le Clos Fantine, au lieu-dit La Liquière. Le père, postier de son état, à la belle époque, a démarré l’aventure en investissant dans les vignes de sa terre natale.

Aujourd’hui, sur 24 ha, ses 3 enfants, Carole, Corine et Olivier, éprouvent le métier comme un artiste travaille l’expression de son talent : par intuition. Néanmoins, ils ont déjà des certitudes comme celle-ci: « C’est la nature qui commande et c’est à l’homme de savoir s’y adapter et de comprendre qu’il forme un tout avec elle, sans se prendre pour un prédateur ». Chaque saison, ils se mettent à l’épreuve avec leurs vignes et pratiquent le vin au naturel. Ce n’est pas un retour au passé. Ce n’est pas fuir le progrès. Ce n’est pas seulement refuser l’usage de pesticides et d’engrais. C’est, au contraire, une volonté farouche d’aller de l’avant et d’expérimenter des procédés naturels pour la culture de la vigne. A ce point qu’ils vont, par exemple, jusqu’à ne pas utiliser de cuivre pour traiter ce fichu mildiou, qui, plus que jamais, en 2008, a sérieusement compromis la production de raisins à travers tout le pays. Seul le carignan nécessite, selon eux, un traitement avec de la fleur de soufre et une algue, le Lithotame.

Au printemps, ils ont pu observer que le tapis végétal, c’est-à-dire l’herbe, les fleurs, en émergeant, donne une couleur particulière au sol qui sera différente en fonction du climat de l’année. Violette ce sera le signe de bactéries. Vert celui des champignons etc…

Ils considèrent les parcelles comme le sous-bois d’une forêt, autonome, et le raisin comme un fruit sauvage, en équilibre dans la nature depuis des millénaires. Si, en traversant les vignobles d’aujourd’hui, bien peignés, figés, tout débarrassés d’incertitude, on remarque aisément les efforts et les effets des hommes, on ignore ce monde invisible pour nos yeux. Ce vivant que l’agriculture moderne s’acharne à exterminer.

Dans le monde du Clos Fantine, c’est le vers de terre qui donne son authenticité au vin, ce sont les champignons qui naissent dans le sol qui vont permettre la vinification en cave. Mais quel travail, ils se donnent là, ces trois là, à écouter et observer les vignes : « On coupe le raisin à la main, on le sent, on le touche, on voit quand le raisin doit être vendangé ou pas. On veut garder la fermeté de la nuit, la fraîcheur du fruit, son acidité naturelle, ce qui va relever le vin, en bouche, le faire s’éterniser sur le palais »

Les jus, en cuve, prennent leur temps pour fermenter, jusqu’à 2 ans. Impensable pour beaucoup de faiseurs de vin, quand, pour eux, les techniques modernes les autorisent à finir un vin en moins d’une semaine.

La gamme du domaine se répartit en 4 vins rouges, entre 8 et 20 euros, dont 2 AOC et 2 vins de table. A l’ouverture des bouteilles, pensez à carafer le vin. Le naturel, sans soufre ajouté ou en très petite quantité, exige en contrepartie de garder le gaz carbonique qui se dégage à la fermentation pour une meilleure conservation. Le carafer, c’est l’aérer. C’est-à-dire ôter le gaz qui donnera toujours en bouche ce « frisant », plaisant pour certains et surprenant pour ceux qui le goutent pour la première fois. Mais le carafer, c’est aussi lui donner de l’oxygène, le placer dans l’ambiance du repas et le faire vivre avec vous. Boire c’est partager une énergie !

Le Clos Fantine vous donne le choix entre des cuvées fidèles aux règles de l’appellation Faugères comme la cuvée Courtiol, subtil assemblage différent chaque année, et des cuvées d’expression, plus personnalisées, plus atypiques, en liberté sur la table. Mon conseil : Laissez-vous tenter par chuuuuu…t, un pur Mourvèdre, de différents millésimes, ou par La Lanterne rouge, frissonnante de fruit.

Roucaillat du Domaine Hautes Terres de Comberousse

gri gri

L’accès au domaine se mérite. Il faut faire une véritable enquête dans le village de Cournonterral avant de trouver la route qui mène au vignoble. En quittant la route goudronnée, face à ce panneau de bois, où l’on peut lire «Comberousse 2 km», il vaut mieux être équipé d’un bon 4×4. Il s’agit de traverser un territoire de chasse, au milieu de la garrigue, en suivant un interminable chemin caillouteux.

Finalement, l’isolement du vignoble n’est pas fortuit. Il semble à l’abri de toute intrusion extérieure. Ses 14 ha de vignes, exposées au sud-est, entièrement clôturés, le préserve des sangliers comme de la modernité. Le plateau, plus haut, qui surplombe le domaine, amène de la fraîcheur à la vigne qui en a bien besoin les soirs d’été.Les Reder, père, et fils maintenant, ne produisent que du blanc : par défi ! Les cépages sont originaux et dès le début de la dégustation, on entre dans un nouvel univers.La cuvée Roucaillat, un assemblage de roussane, rolle, grenache, cépages typiquement méditerranéens pour un vin rare, travaillé sur une note oxydative. Une cuvée intrigante que vous aimerez déguster entre amis. A boire sans attendre par curiosité pour se changer les papilles.

Oenotourisme : Un moment dans les vignes du domaine Allegria avec Ghislain d’Aboville

Pique nique au domaine Allegria

L’oenotourisme, c’est quoi ? La question revient de temps en temps. Ce mot interpelle encore et il faut l’expliquer. La tendance enfle. Tout est oenotourisme. On ne peut plus faire un magazine de vins sans le consacrer à l’oenotourisme !

Ce serait le nouvel eldorado des vignerons ! Pas si sûr ! En attendant, il est légitime que dans les vignobles, le terroir sublime l’univers du vin. Les initiatives se multiplient pour faire rencontrer le touriste et le vin, du banal caveau à la chambre d’hôte en passant par les balades vigneronnes etc… Tant mieux… promenons-nous dans les vignes !

J’ai eu cette chance en rendant une visite à Ghislain d’Aboville du domaine Allegria, situé entre le village de Neffies et celui de Caux. Les vignes bordent un volcan depuis fort longtemps endormi et peu le savent, non qu’il dorme mais bien qu’il y a eu ici plusieurs volcans jusqu’à la mer à Agde. Sur ses 9 ha de vignes, Ghislain a la chance de disposer de deux terrasses baignées de soleil et face à l’horizon de la vallée. La vue est superbe. Il a pour ambition de créer ici une cave qui est déjà en construction pour accueillir en plus des vins, une table d’hôte. Il aura certainement d’ici la mise en route de ce projet principale d’autres idées pour animer le lieu et attirer les touristes jusque sur son vignoble. Pézenas est tout proche !

Ghislain est de ces hommes qui foule la terre avec franchise et assurance. Il a cette modernité qui dérange en débarquant dans le pays mais qui ouvrira des portes aux autres vignerons. C’est certain, il fera des émules et des envieux.

Pour disposer d’un certain capital, il partage ses vignes avec plus de 20 associés, amis et relations, qui sont de véritables ambassadeurs des vins, dont certains installés à l’étranger l’aide à la commercialisation. Coup double ! Et si le haut de gamme de l’oenotourisme était de devenir propriétaire d’une vigne et de déguster son propre vin !!!

Le Prieuré Saint Jean de Bébian, une lumière du Languedoc

Le Prieuré Saint Jean de Bébian

Le temps de l’été, la nouvelle équipe du Prieuré Saint Jean de Bébian ouvre ses portes en grand, chaque jeudi soir à partir de 18 h. Profitant de l’exposition photo dans leur mur de Marc Déotte sur l’architecture des caves coopératives en Languedoc, Karen Turner et Pierre-Etienne Chevalier prennent le temps de vous recevoir autour d’un verre et de quelques tapas.

Apéritif prieuré saint jean de bébian pézenas

Karen Turner Prieuré Saint Jean de Bébian

Depuis la reprise du domaine, un travail de fond a été accompli aussi bien dans les vignes et la cave par Karen que dans la gestion de l’entreprise par Pierre-Etienne. Le prieuré se refait une santé, jour après jour et reprend possession de son patrimoine. Il a encore bien d’autres projets comme celui de faire revivre le lieu avec pourquoi pas un accueil en chambre d’hôte.

Les vins sont déjà au rendez-vous et les résultats se font sentir dès cette année.

Le prieuré saint jean de bébian – pézenas – route de nizas- www.bebian.com – 04 67 98 13 60

Olivier De Moor, vigneron à Chablis, Bourgogne

Olivier De Moor Vigneron bio à Chablis Bourgogne

Avec Olivier De Moor, nous sommes d’emblée dans la catégorie Vigneron à carapace dure, de première abord réservé, timide, effacé. Rencontrer un tel homme c’est comme partir à la cueillette aux champignons. C’est pas gagné à l’avance. Il faut connaître le terrain, montrer patte blanche, approcher sans s’annoncer mais doucement, pas à pas, discuter peu au départ, de toutes façons il ne dit que quelques mots, parle à voix basse et semble sortir de sa tanière.Et puis, Olivier De Moor fait un geste d’apaisement. Il ouvre sa porte, vous avertit, deux fois, de bien baisser la tête en entrant dans la première partie de sa cave, et vous entraine dans un dédale de caves sombres et froides, de portes, d’escaliers, pour déboucher en bas dans une dernière cave. On va déguster quelques cuvées mais nous ne pourrons rien acheter. Y’a plus rien à vendre, écoulé déjà ou réservé.

Olivier De Moor

Mais savez-vous pourquoi on manque De Moor à Chablis ? Certainement parce qu’il ne fait que 30000 bouteilles avec 7 ha de vigne et un rendement de 35 hl/ha.Sûrement parce que ses vins sont très vites introuvables car très recherchés !Peut-être aussi parce que Chablis gagné par une euphorie sur le marché américain, dans un passé encore très récent, a utilisé à volonté tous les artifices à sa portée pour une production soutenue de vins.« Les grandes maisons de négoce sont en position de force. Elles entrainent tout le monde dans des techniques vers lesquelles je ne veux pas aller » nous confie Olivier De Moor.« J’essaye de faire du vin pour me regarder en face, sans intrants. Et comme je travaille, ca donne les vins que je fais, différents ! »Mais bien sûr, à ce point d’exigence, avec un tel rendement, la rentabilité est moindre et le travail plus difficile, plus risqué. Très peu soufré, le vin a de cette délicatesse qui accompagne chacun des gestes d’Olivier De Moor.Mais il insiste, recadre  : « il faut coexister entre ceux qui font 60hl/ha et ceux qui ne font que 35. »Vivre De Moor et d’eau fraîche semble-t-il !

Parce que les séjours en cave sont toujours de l’ordre de l’intime, la gouaille du visiteur, soudain, surprend, étonne, voir amuse. Tandis que nous étions affairés, le nez plongé dans l’un de ses Chablis, le rosette 2009 encore en fût mais fin prêt, aux fortes notes citronnées et nerveuses, totalement dépourvu de bois, surgit un grand et costaud  bonhomme, en bermuda trop large et sandalettes en cuir ; un total look d’américain. Michel Moulherat de la Cave de l’Insolite à Paris. Grand gaillard à l’opposé de la discrétion du vigneron, du genre tactile, au verre facile, vite vide, glougloutant chaque gorgée, aussitôt avalée, poussant l’espace par des « voilà, ca c’est bon ! J’fais vite, j’te prends 2 bouteilles et on y va ».C’est promis on passera le voir à sa cave quand on sera à Paris.Retour au calme.

chablis et saint bris

On replonge dans la cave du bas et on découvre la cuvée Rosette en 2008 qui doit bien se trouver quelque part en France chez certains cavistes comme Lavinia, Augé, Chapeau Melon, La Part des Anges à Nice ou Les Indigènes à Perpignan.Belle acidité toujours avec des contours de citrons confits et un léger fumé. Une année de fermentation longue à la suite d’un bel été et d’un vent du nord en Septembre qui a eu la particularité de concentrer le raisin.Puis le Saint-Bris, cuvée de Sauvignon blanc et gris, vieilles vignes gagnées par les manquants, qu’il a fallu filtrer sur ce 2008. Il restait trop de sucre, 5g. « Je vendange tard. En fin de fermentation, les levures patinent par manque de nutriments. En laissant un peu de gaz, on garde de la nervosité au vin et on filtre pour éviter que les levures repartent avec le sucre. »Une délicatesse ce vin, du fruit, de la finesse. On le supplierait pour repartir avec au moins une bouteille.Et parce que le vin c’est la terre, la vigne, on s’échappe rapidement du village de Courgis pour tâter du cailloux du bout des pieds sur la première de ses parcelles. Les ceps sont encore nus. Le sol meuble se tapisse de quelques herbes, un pissenlit en fleur et de mignonnes fleurs bleues enivrantes. Pas d’ensemencement, ca vient naturellement.Le regard d’olivier De Moor se fait plus complice, plus détendu.En regardant le vignoble de Chablis alentours, décharné, vide, grisâtre, uniforme, avant l’éclatement des bourgeons, on espère vivement que Chablis prenne des couleurs.

Rosette, parcelle de chablis, olivier de moor

Pugibet, de la Plume et du Diable du chardonnay, Domaine La Colombette

La Colombette est un domaine en marche, qui marque la tendance, tiré par le père et le fils, François et Vincent Pugibet, que l’on pourrait tout à fait présenter comme des vignerons inventeurs ou des innovateurs de vins !

Cuvée Désalcoolisée Plume

Si les racines familiales ancrent fortement le domaine depuis plus d’un siècle sur cette terre du Libron, près de Béziers, aux portes des premières collines de l’arrière pays, c’est bien vers l’avenir que les Pugibet regardent.La phrase clé pour comprendre leur démarche : « Le cépage, la qualité de travail et l’imagination du vigneron sont plus importants que le terroir »

Vincent et François Pugibet

Leur atout c’est l’innovation pour atteindre un objectif précis. L’envie de toujours tester des procédés et des techniques pour obtenir la meilleure qualité comme de décrocher par 2 fois le titre de meilleur Chardonnay du monde.Adeptes des vins accessibles, faciles à boire, ils se sont notamment engagés dans la voix de moins en moins controversée de la désalcoolisation pour redonner au vin sa place sur la table au quotidien. Vous trouverez ainsi leur fameuse cuvée Plume à 9°, disponible dans les 3 couleurs, récemment médaillée au concours « Wine Innovation Awards », bien loin de l’image stéréotypée des vins de soleil corsés, sur-mûris et fort en alcool. De la même manière, ils investissent depuis peu dans le vin « bio » et la plantation de cépages résistants dont vous entendrez certainement parler prochainement.Un petit institut de recherche à eux seuls disent certains !Oui des vignerons chercheurs, des hommes dans leur temps, des entrepreneurs qui ouvrent des portes, laissent entrevoir des évolutions majeures de leur métier et évoluent avec la liberté d’imaginer les vins que nous aimerons consommer.

Domaine La ColombetteAncienne Route de Bédarieux34500 Béziers04 67 31 05 53www.lacolombette.fr