La vente de vin en Angleterre par Tim Aktin

Tim Aktin, journaliste anglais spécialisé dans le vin et expert en dégustation, vient de publier ces trophées du vin sur le site internet guardian. Pour mémo, Tim Aktin est président du concours « Top 100 Vin de Pays » organisé par l’ANIVIT*. Ce concours, lancé en 2004, a pour objectif de rassembler les Vins de Pays disponibles sur le marché britannique et de les soumettre à un jury impartial composé de professionnels reconnus, qui après dégustation à l’aveugle et délibération, éliront les 100 meilleurs vins.
Tim a quelques influences sur le marché britannique, sachant qu’il est aussi correspondant pour The Observer et qu’il intervient dans Wine & Spirit, Woman & Home et The economist’s Intelligent Life.

J’aime beaucoup son article dans The Observer du 07 Décembre 2008 dans lequel, avant de nous déclarer ses trophées 2008, il expose brièvement l’évolution de la situation du marché du vin en Angleterre. On sort ainsi de notre vision d’exportateur français. Que dit-il ?
Simplement que faire fortune avec le vin devient impossible ! A la suite de l’augmentation des taxes sur les bouteilles, du dumping des supermarchés low-cost qui introduisent de plus en plus de vins à bas prix, de la faiblesse de la Livre et de l’augmentation des coûts de production, le marché est de plus en plus tendu et quelques sociétés se retrouvent à genoux dans « la merde » (en français dans le texte !).
Il fait remarquer, tout de même, et c’est fort intéressant, que l’introduction de vins à moins de 3 £ la bouteille entraine le marché britannique vers une baisse qualitative ! Et que la pire des conséquences, c’est de voir que les meilleurs producteurs ne viennent plus sur le marché britannique à cause de cette baisse trop importante de leur marge. Ce qui est regrettable aussi pour la diversité de l’offre produit sur le marché.
Vous comprenez pourquoi c’est de plus en plus difficile de se maintenir sur l’Angleterre, que l’on soit producteur de vin Français ou d’un autre pays. Vous comprendrez aussi pourquoi j’ai réagi à cet article publié sur le site du journal Sud Ouest.

Concernant ses trophées, il distingue l’Italie pour la hausse continue de la qualité de ses vins et, bonne nouvelle, ne manque pas de citer également le vignoble du Languedoc-Roussillon !  Il a d’ailleurs remis le prix « Winery of the Year » au Domaine Paul Mas, mes voisins de Pézenas, pour l’excellente gamme de vins et la diversité des cépages en ressortant les 2 cuvées suivantes :
2007 Paul Mas Marselan, Vin de Pays d’Oc (£ 5,49, 13,5%).
2007 La Forge Cabernet Sauvignon, Vin de Pays d’Oc (£7.98, 13.5%).

Un autre vin du Languedoc est également remarqué comme meilleur vin en-dessous de 5£. Il s’agit de La Différence Viognier / Muscat 2007, Vin de Pays d’Oc (£ 4,98, 13%).Si vous le reconnaissez, ce serait bien de l’indiquer dans les commentaires ou de m’envoyer un email. Personnellement, je ne sais pas d’où il vient.

Bien évidemment, son palmarès distingue d’autres vins français et d’autres régions viti-vinicoles dans le monde mais c’est agréable de voir que la région du Languedoc-Roussillon tire vers le haut et se fait remarquer autrement que par des manifestations et autres agitations.

. *ANIVIT : Association Nationale Interprofessionnelle des Vins de Table et des Vins de Pays.

Le vin est-il un produit à risque pour la santé ?

Le Credoc a publié une étude sur le vin, demandée par la Confédération des Vignerons Indépendants de France. Et là, le choc. Et Il en faut un pour chaque étude sinon ce n’est ni drôle ni rentable !
Le vin est reconnu par les français comme le deuxième produit présentant des risques pour la santé
A croire vraiment que la filière vin veut se faire du mal !
Je n’ai pas eu accès à l’étude dans tous ses détails mais son résumé donne quelques éclairages qu’il faut mieux lire à deux fois.
D’abord, quelle était la question ? : Selon vous les produits suivants présentent-ils aujourd’hui des risques pour la santé ?
Si 71% des français place la charcuterie en tête, un français sur deux cite le vin. Quel sens doit-on donner à cette réponse ?
Doit-on dire comme beaucoup que les français perçoivent le vin comme un produit alimentaire comportant des risques pour la santé ? J’ai des doutes !
La même étude a été faite en 2003 et en 2000. On peut suivre l’évolution. Chose étonnante en 2003, ils n’étaient que 26%.
Qu’est-ce qui peut expliquer cette évolution, plus du double, en 5 ans ? Il faut bien le reconnaitre, le vin a été particulièrement soumis à une évolution des mentalités du fait du renforcement de la répression routière et des nouveaux messages de santé publique comme celui concernant la consommation d’alcool pendant la grossesse. Le vin perdrait de son exception culturelle et se retrouverait perçu comme un alcool ordinaire. Mais à ce titre, on aurait aimé disposer des chiffres concernant l’alcool en général.
Puis en se penchant sur l’étude dans sa globalité, que penser des réponses données aux autres aliments :
En 8 ans, la volaille passe de 63 à 37% des Français considérant ce produit comme étant à risque pour la santé, la viande de boucherie de 68 à 35%, les fromages de 54 à 32% et le lait de 37 à 20%. A croire que ce n’est pas les récentes campagnes anti-ogm qui font de l’effet, ni la consommation en hausse des produits Bio, ni les études dénonçant les abus des pesticides et des engrais et la présence de métaux lourds dans nos aliments !
C’est étonnant tout de même cet effondrement de la perception de produit à risque pour la santé. Nous aurions une image plus qualitative et plus sécuritaire de ces aliments aujourd’hui ! Qu’est-ce qui peut bien l’expliquer ? Si quelqu’un a une idée ?

L’autre annonce « spectaculaire » de l’étude concerne le type de consommateur de vin. La société française a évolué et son rapport avec le vin également. Il n’est plus un aliment mais un produit de plaisir.
D’ailleurs, le vin tout venant est peu à peu remplacé par les AOC et vins de pays. Le vin de table est passé de 65 % en 1979 à 11 % de la production en 2005. En résumé, ce n’est plus l’ouvrier, le mineur et le paysan qui boit du vin. C’est le cadre qui le consomme maintenant, homme et femme !
Et oui, en passant, on découvre l’égalité des sexes aussi dans le vin, en affirmant que les femmes constituent aujourd’hui 45 % des consommateurs.

Pour en revenir à cet embourgeoisement du vin comme le dit le Credoc, il est vrai que vin et travail ne font plus bon ménage et que les politiques de sécurisation des postes de travail ont une réelle efficacité. Le vin n’est plus attaché à l’exercice d’un métier. Et puis les mineurs ont quasiment disparu, les travailleurs dans les champs aussi ! Et toute cette ancienne génération vieillissante laisse la place à une nouvelle plus sensible à l’augmentation qualitative du vin.
Alors voilà ! Du coup on consomme moins mais mieux ! Enfin, le croit-on !

Pour conclure, sortons notre tête de la bouteille et regardons maintenant quelles boissons nous consommons :

Si la consommation de vin baisse, celle des bulles et des alcools forts ne fait que progresser ! En effet, entre 2003 et 2007, si la consommation de boissons alcoolisées a baissé de 17%, celle des vins effervescents progresse de 36%, celle des spiritueux de 99% notamment pour les TGVR (Téquila, Gin, Vodka et Rhum), de 43% pour les whiskys et de 16% pour les anisés. Sinon, les consommations de boissons qui progressent le plus sont celles de thé (+64%), de chicorée (+112%), de boissons lactées (+64%) et d’eau en bouteille (+38%). Lors des repas principaux, déjeuner et dîner, le vin est de plus en plus concurrencé par l’eau en bouteille et les sodas. Mais je m’étonne ! Là où on nous dit que la consommation du vin est en baisse car il subit les assauts des ligues anti-alcooliques, de la loi Evin et des messages sanitaires, comment expliquer cette forte hausse des TGVR et des vins effervescents ? Pourquoi dans cette étude du Credoc demandée par la Confédération des Vignerons Indépendants de France, les TGVR ne sont pas soumis à la question principale du risque pour la santé ?

En conclusion, si on ne boit plus de vin quotidiennement mais avec modération, on consomme avec excès de l’alcool par à-coup, par trop plein, les jours de fête, classiquement avec des bulles et les autres moments, à la manière forte, identifiée sous le vocable de binge drinking, avec des spiritueux.
On peut même émettre l’idée que si le but recherché est bien l’effet de l’alcool, grisant et désinhibiteur, la nouvelle génération retrouve ce sucre si plaisant, si simple, si facile à reconnaitre comme dans pratiquement toutes ses pratiques alimentaires.
Nous sommes très loin du plaisir de la dégustation d’un vin, de la finesse de sa perception et de la complexité de ses saveurs.

Source : Credoc le vin, un produit à risques qui s’embourgeoise – Raphaël Berger – N° 216 – Novembre 2008

Christian Dior et Chateau Yquem : la Vie a prix d’or

Le marketing du luxe a ses propres codes. En la matière, Dior fait fort ! Reprenant l’idée développée notamment par la marque Caudalie, elle a associé un soin pour la peau classique aux effets bénéfiques des antioxydants contenus dans le raisin. Pourquoi pas ! En l’occurence, ils n’ont pas choisi n’importe quel raisin : Château Yquem.
Le luxe s’attire !
On retrouvera les attributs indispensables pour placer le produit au plus haut du haut de gamme : la qualité, le prix, la rareté, le plaisir hédonique et le lien avec la tradition. Il est évident qu’au prix des bouteilles de Chateau d’Yquem comme de ceux de ce soin de Dior, la rareté sera au rendez-vous et le plaisir viendra submerger le client.

La campagne de publicité ne fait pas dans la demie-mesure en déroulant chacun de ces attributs :

On ne parle pas moins de « miracle », c’est vous dire la qualité du produit.
Pour 15 ml d’Extrait, préparez-vous à débourser 359,70 €. (Bel exercice suplémentaire de donner un prix avec des centimes. Bravo !)
La rareté parle d’elle-même, 15 ml pour l’extrait et la crème yeux et 50 ml pour la crème.
La promesse du produit renforce le message miraculeux : « une formule à l’efficacité hors-normes », « la peau régénérée……rayonne d’une lumière nouvelle ».
La tradition liée au Château Yquem communique sur le même thème : « se bonifier année après année ». Dior s’appuie sur 25 années d’expertises sur les antioxydants !

En résumé, tout de même, le soin « L’or de Vie » promet un soin miracle né de la vigne d’Yquem qui métamorphose le contour de l’oeil.

dior creme yeux

Je vous met ci-dessous le texte en entier. Peser les mots, ils valent de l’or ! Il faut vraiment y aller franco pour nous dire que Dior extrait une composition unique de la sève des sarments de vigne du château d’Yquem.

Le soin miracle né de la vigne d’Yquem. Vingt-cinq ans d’expertise sur les antioxydants conduisent la Recherche Dior sur le chemin d’Yquem, un vignoble d’exception qui a le don de se régénérer et de se bonifier année après année. de la vigne d’Yquem, Dior a extrait une composition unique de 10 molécules antioxydantes et régénérantes contenues dans la sève du sarment. le miracle se produit : un formule à l’efficacité hors-normes concentrée dans deux soins, l’Extrait et la Crème. Et le temps redevient créateur : jour après jour, la peau régénérée devient plus forte, plus belle. Elle rayonne d’une lumière nouvelle. 

Si vous le souhaitez, d’autres bonnes paroles annonciatrices vous attendent sur le site de Dior Le Must, comme une idée de la religion du Luxe !

 

Christian Dior et Chateau Yquem : la Vie a prix d’or

Le marketing du luxe a ses propres codes. En la matière, Dior fait fort ! Reprenant l’idée développée notamment par la marque Caudalie, elle a associé un soin pour la peau classique aux effets bénéfiques des antioxydants contenus dans le raisin. Pourquoi pas ! En l’occurence, ils n’ont pas choisi n’importe quel raisin : Château Yquem.Le luxe s’attire !On retrouvera les attributs indispensables pour placer le produit au plus haut du haut de gamme : la qualité, le prix, la rareté, le plaisir hédonique et le lien avec la tradition. Il est évident qu’au prix des bouteilles de Chateau d’Yquem comme de ceux de ce soin de Dior, la rareté sera au rendez-vous et le plaisir viendra submerger le client.

La campagne de publicité ne fait pas dans la demie-mesure en déroulant chacun de ces attributs :

On ne parle pas moins de « miracle », c’est vous dire la qualité du produit.Pour 15 ml d’Extrait, préparez-vous à débourser 359,70 €. (Bel exercice suplémentaire de donner un prix avec des centimes. Bravo !)La rareté parle d’elle-même, 15 ml pour l’extrait et la crème yeux et 50 ml pour la crème.La promesse du produit renforce le message miraculeux : « une formule à l’efficacité hors-normes », « la peau régénérée……rayonne d’une lumière nouvelle ».La tradition liée au Château Yquem communique sur le même thème : « se bonifier année après année ». Dior s’appuie sur 25 années d’expertises sur les antioxydants !

En résumé, tout de même, le soin « L’or de Vie » promet un soin miracle né de la vigne d’Yquem qui métamorphose le contour de l’oeil.

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Je vous met ci-dessous le texte en entier. Peser les mots, ils valent de l’or ! Il faut vraiment y aller franco pour nous dire que Dior extrait une composition unique de la sève des sarments de vigne du château d’Yquem.

Le soin miracle né de la vigne d’Yquem. Vingt-cinq ans d’expertise sur les antioxydants conduisent la Recherche Dior sur le chemin d’Yquem, un vignoble d’exception qui a le don de se régénérer et de se bonifier année après année. de la vigne d’Yquem, Dior a extrait une composition unique de 10 molécules antioxydantes et régénérantes contenues dans la sève du sarment. le miracle se produit : un formule à l’efficacité hors-normes concentrée dans deux soins, l’Extrait et la Crème. Et le temps redevient créateur : jour après jour, la peau régénérée devient plus forte, plus belle. Elle rayonne d’une lumière nouvelle. 

Si vous le souhaitez, d’autres bonnes paroles annonciatrices vous attendent sur le site de Dior Le Must, comme une idée de la religion du Luxe !

 

Des métaux lourds, très lourds, dans le vin

Le vin semble sous surveillance. Les études sur sa composition se multiplie. A chaque publication son lot de surprise et parfois d’angoisse. Pour mémoire, rappelez-vous de l’étude sur les pesticides.
L’université de Kingston à Londres a publié son étude dans le Chemistry Central Journal sur la présence de métaux lourds dans les vins. Avant d’aller plus loin, je vous dois une précision dont je suis persuadé que peu d’article sur ce sujet vont faire. L’étude n’a pas consisté à analyser les vins mais à reprendre des analyses publiées dans la littérature scientifique pour établir un Taux particulier appelé THQ. C’est un quotient de dangerosité mis au point par l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) qui signifie exactement Target Health Quotient.

thq

A priori, vite fait comme ça, ça sent l’étude qui n’a pas eu les moyens pour faire elle-même ses analyses. Mais elle a le mérite de pondérer différentes publications selon un quotient reconnu. Autre précision d’envergure, aucune analyse des vins des Etats-Unis par manque de publication sur ce pays. Comme c’est dommage !

Après ce préambule, voilà les conclusions de l’étude qui devrait faire du bruit, petit à petit :

Il apparait que sur 7 métaux lourds étudiés, les taux sont très élevés, à tel point que l’on peut considérer une consommation quotidienne dangereuse pour la santé, surtout pour le vanadium, le cuivre et le manganèse. A savoir qu’au-delà d’un THQ = 1, il y a un danger potentiel. Les quotients observés vont jusqu’à 350 !!! L’écart est énorme à lire comme celà. Dans les résultats de l’étude, c’est présenté comme une valeur supérieure à 1, en précisant que les valeurs ne sont pas multiplicatives mais additives. C’est à dire qu’un THQ de 20 ne veut pas dire que c’est 20 fois plus dangereux qu’un THQ de 1. Ca manque de précision tout de même pour véritablement comprendre cette analyse.

Les pays dont les vins présentent un THQ élevé sont la Hongrie, la Slovaquie, la France, l’Autriche, l’Espagne, l’Allemagne, le Portugal, la Grèce, la République tchèque, la Jordanie, la Macédoine et la Serbie.
Les vins de l’Italie, le Brésil et l’Argentine, seraient à des niveaux acceptables.

Les niveaux d’ions métalliques potentiellement dangereux sont fréquemment trouvés tant dans des vins blancs que rouges provenant de pays divers. Pour une consommation de 250 mL quotidienne, soit un verre par jour,  ces vins donnent des valeurs de THQ très élevées et peuvent présenter des soucis de santé nuisibles.

Au moins, cette étude justifierait-elle la mise en place d’une étude plus large et sur le vin lui-même concernant les taux de métaux lourds afin de déterminer le risque exact sur la santé.

Depuis cet article, les choses évoluent. Sur le site de vitisphère, une rectification de Monsieur Pierre Leclerc et de la rédaction confortent les doutes que j’ai émis. Il faut bien rester vigilant !

Petites Variations économiques sur le vin et sa consommation

feuille vigne

Depuis les années 2000, voir même bien avant selon les anciens, le vin semble souffrir d’une crise d’identité persistante.
Je vous propose quelques petites variations sur les données économiques afin de répondre finalement à la question qu’est-ce que le vin :

  • Un vulgaire produit agricole qui ne couvre que 3% des surfaces cultivées, alors que l’ensemble des surfaces agricoles occupe près de la moitié de notre territoire.
  • Un aliment qui se consomme de moins en moins (en baisse de 2% chaque année) et dont un tiers de la population déclare ne jamais en boire.
  • Une boisson alcoolique que l’on stigmatise de plus en plus, confondant modération et abus, dégustation et addictologie, plaisir et ivresse.
  • Un composant essentiel de notre balance commerciale en étant le deuxième poste d’excédant juste derrière l’aéronautique, mondialement reconnu comme valeur essentielle du bien vivre à la Française.
  • Un produit soumis à un plan de relance en 27 points en France et à la mise en place d’une OCM en Europe.
  • Un produit quasi industriel d’un côté, artisanal d’un autre, soumis aux progrès de la chimie et de la biologie, toujours du même côté, tandis qu’en réaction d’autres s’évertuent à le retrouver « naturel ».
  • Un produit culturel transmis, encore aujourd’hui, par plus de 150 000 exploitations dispensant des valeurs de terroirs, de goûts, de convivialité et de fraternité.
  • Un art de faire, un art de vivre, un savoir, un plaisir, un étonnant produit qui déclenche des vocations, entraine des âmes raisonnables vers des pratiques naturelles, un art qui nous unit, pour qui on voudrait tout savoir, comment le boire, comment le sentir, déguster le plus grand.
  • Et enfin, tout simplement, une bonne bouteille pour passer un bon moment, savourer le temps qui passe, partager avec un autre…

Et vous, que diriez-vous sur le vin, comme ça, à la lecture de son bilan de santé ?

Réforme de l’OCM et plan national de modernisation de la viticulture

 

Réforme de l’OCM, plan national de modernisation de la viticulture, quelles conséquences pour la viticulture et le vin ?
Quelques précisions faites rapidement par Monsieur Etienne Montaigne, enseignant chercheur à l’Iamm, lors d’une conférence au salon Dionysud de Béziers du 6 Novembre dernier.
Rappel sur l’OCM :

Le vin est réglementé par une organisation commune de marché, appelée l’OCM, comme presque tous les produits agricoles. Elle distingue les vins en deux catégories selon qu’ils indiquent ou pas une indication géographique (IG). D’un côté, il y a les vins avec une Indication Géographique Protégée : les vins de pays et les vins de qualité (ex AOC renommé Appellation d’Origine Protégée) et de l’autre, ceux qui n’en ont pas, dits Vins sans IG, c’est à dire les « vins de table ».

Vous voyez, rien de plus simple. Il suffit juste de savoir manipuler et retenir les abréviations. Un réflexe de cadres et d’administratifs, costard, cravates, qui réinventent leur propre langage histoire de rendre leur discours plus élevé. Il nous reste jusqu’au 1er Août 2009 pour nous y faire.

Cette OCM décidée par le parlement européen a finalement été plus rapidement que prévu mise en place pour financer l’arrachage volontaire, soit 175000 ha sur 3 ans.Quelle ironie tout de même quand on pense que les concurrents plantent à tour de bras. Cette aide est proportionnelle aux surfaces de vignes de chaque pays. On a pu observer un succès immédiat avec 66% de l’arrachage réalisé en région Languedoc-Roussillon pour la France. “L’Europe a décidé, là, d’une opération coup de poing avec pour objectif d’éliminer les canards boiteux et d’assainir la situation avant une libéralisation du marché”, nous dit Mr Montaigne. Comme à chaque fois, ou presque, l’Europe dote les états membres d’une enveloppe qu’ils doivent employer comme ils le souhaitent. C’est donc une stratégie nationale à la carte qui s’impose pour restructurer et reconvertir les vignobles.

L’OCM est un vrai compromis, un pas vers une PAC “OCM compatible”.

Rappel sur le Plan Quinquénal de relance publié le 29 Mai 2008 :

C’est un plan de relance du ministère de l’agriculture pour la reconquête des parts de marché mondial et un accompagnement social des viticultures touchés par la crise économique.

Pas moins de 27 mesures ont été émises pour relever le défi de la mondialisation :
affirmer le potentiel de la filière à l’exportation en gagnant de nouvelles parts de marché,
adapter l’offre à la demande et notamment à celle des nouveaux consommateur,
améliorer la lisibilité des produits et valoriser l’image Franc,
renforcer la compétitivité des entreprises et leur réactivité devant l’évolution des marchés.

Le plan se donne des moyens financés par la fameuse cotisation volontaire obligatoire et la modification du contrôle de l’AOC.

Les grands principes du plan en résumé sont :
l’organisation de la filière, avec une simplification et une clarification de sa gouvernance au niveau national ;
la déconcentration de la concertation et des décisions au niveau des bassins de production, avec un transfert de compétences en faveur des interprofessions, des comités régionaux de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et des conseils de bassin ;
la réduction des contraintes réglementaires et administratives concernant la fixation des rendements, les pratiques œnologiques et les cépages autorisés ;
la restructuration des entreprises de vinification et de commercialisation, afin de faire émerger des unités suffisamment importantes pour s’imposer sur les marchés mondiaux ;
le développement de la promotion et de l’« œnotourisme » ;
la rénovation des dispositifs de formation initiale et continue des acteurs de la filière ;
l’optimisation et la mise en cohérence des efforts de recherche et d’innovation.

On a déterminé qui décide quoi et à quel niveau avec une gouvernance nationale et un office unique dans chaque bassin viticole qui regroupe les différents acteurs de la filière.

Enfin, pour faire simple, il y aura 3 segments de produits avec des contraintes de production croissantes en partant des Vins Sans Indication Géographique et en allant vers les Vins avec Indication Géographique dont le top en France seront les Vins AOC.

Le vin a la tête qui tourne

Pendant que certains tournent encore en rond à la recherche du produit miracle, la société Tonnellerie Vernou a développé un nouveau concept de barrique réellement étonnant. Le produit s’appelle officiellement : ROLL FERMENTOR®.

C’est un outil de vinification pour les Vins Rouges haut de gamme qui offre la possibilité d’élaborer des micro cuvées de haute qualité, grâce à sa grande maniabilité. En effet, ils ont tout simplement monté une barrique sur un système de rotation qui permet de basculer complètement le fût sur lui-même. En faisant ainsi durant la macération du vin, on évite de trop manipuler le vin.

Pour rappel, quand le vigneron fait macérer le jus avec la partie solide du raisin (pulpe et peau), il veut extraire de la couleur et des polyphénols indispensables pour élaborer des vins rouges. La technique traditionnelle consiste à faire remonter le jus du bas de la cuve en haut de la même cuve. Le souci c’est que cela entraine souvent un passage par une pompe et donc une manipulation importante du vin et une exposition à l’air et donc à un risque d’oxydation.

Le process du Roll Fermentor implique de le tourner en période de fermentation trois fois par jour. Au terme du premier tour, il faut dégazer et ensuite faire un deuxième puis un troisième tour.  Le vin reste emprisonné dans le fût, au contact du bois, sanscontact direct avec l’air ambiant et la lumière. C’est donc un procédé idéal.
A la suite de tests comparatifs,  la société Tonnellerie Vernou conclut qu’un échantillon issu d’une vinification dans un récipient en bois rotatif est facilement reconnaissable et préféré a un échantillon issu d’une cuve inox ou d’une cuve en bois pour sa complexité aromatique, la conservation de l’arôme fruité et une structure mieux marquée. Dans les deux cas Le Roll Fermentor génère un Indice de Polyphénols Total (IPT) de 15 à 18% supérieur.

Je vous conseille de regarder ce très bon reportage diffusé sur France3 que vous trouverez sur youtube :

http://fr.youtube.com/watch?v=87hgG-z6wno

Une levure de vinification au profit d’une meilleure saveur et d’une meilleure santé

J’aime les communiqués de presse de la sorte. Tout dans la modestie et la démonstration de l’intervention des hommes sur la vinification. Ici, vous lirez comment un industriel met en valeur les qualités de sa levure que le faiseur de vin va acheter pour orienter davantage sa vendange dans le sens souhaité par son marché.

On est très loin du travail au naturel :

Lalvin w15« Consommé avec modération, le vin est bon pour la santé, grâce à l’effet positif de certains de ses composants. Depuis quelque temps, on peut même optimiser davantage la composition du vin: en effet, les microbiologistes de la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW ont découvert sur les coteaux du château de Wädenswil une levure de vinification qui inhibe les micro-organismes indésirables tout en faisant augmenter le taux de composants de valeur, tant pour la santé que pour la qualité du vin. Cette levure de vinification est mise en oeuvre dans le monde entier sous l’appellation Lalvin W15. Sans fermentation alcoolique, il n’y aurait pas de vin. Ce sont des levures de vinification de taille microscopique qui assurent ce travail de fermentation : le sucre se transforme en alcool qui se charge en arômes. Pour mettre au point une « bonne bouteille », les maîtres de chai peuvent faire leur choix parmi 150 levures de vinification différentes. Avec la Lalvin W15, ils disposent désormais d’une levure de vinification qui ne s’en tient pas là : en effet, elle peut aussi avoir un effet positif sur la composition du vin. Cette levure a été découverte par les spécialistes de la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW sur des vignes des coteaux du château de Wädenswil. Aujourd’hui, elle est très demandée par les maîtres de chai dans le monde entier. Harmonie, qualité et santé. La levure de vinification de Wädenswil fait partie de l’espèce Saccharomyces cerevisiae. Elle constitue une véritable innovation pour trois raisons : premièrement, elle ne produit que très peu d’acide acétique, ce qui améliore le goût du vin. Deuxièmement, elle produit plus de glycérine que d’autres levures de vinification. Ce qui rend le vin plus souple et plus harmonieux. Troisièmement, elle contribue à augmenter la concentration en acide succinique. Ce composant fait baisser le pH du vin à moins de 3,5, ce qui inhibe la croissance de bactéries lactiques indésirables,celles-ci étant responsables de la présence de composants nocifs dans le vin. La levure de vinification des coteaux du château de Wädenswil optimise ainsi le goût et la qualité du vin. »

Source : service de presse de la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW (Suisse)

Une levure de vinification au profit d’une meilleure saveur et d’une meilleure santé

J’aime les communiqués de presse de la sorte. Tout dans la modestie et la démonstration de l’intervention des hommes sur la vinification. Ici, vous lirez comment un industriel met en valeur les qualités de sa levure que le faiseur de vin va acheter pour orienter davantage sa vendange dans le sens souhaité par son marché.

On est très loin du travail au naturel :

Lalvin w15« Consommé avec modération, le vin est bon pour la santé, grâce à l’effet positif de certains de ses composants. Depuis quelque temps, on peut même optimiser davantage la composition du vin: en effet, les microbiologistes de la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW ont découvert sur les coteaux du château de Wädenswil une levure de vinification qui inhibe les micro-organismes indésirables tout en faisant augmenter le taux de composants de valeur, tant pour la santé que pour la qualité du vin. Cette levure de vinification est mise en oeuvre dans le monde entier sous l’appellation Lalvin W15. Sans fermentation alcoolique, il n’y aurait pas de vin. Ce sont des levures de vinification de taille microscopique qui assurent ce travail de fermentation : le sucre se transforme en alcool qui se charge en arômes. Pour mettre au point une « bonne bouteille », les maîtres de chai peuvent faire leur choix parmi 150 levures de vinification différentes. Avec la Lalvin W15, ils disposent désormais d’une levure de vinification qui ne s’en tient pas là : en effet, elle peut aussi avoir un effet positif sur la composition du vin. Cette levure a été découverte par les spécialistes de la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW sur des vignes des coteaux du château de Wädenswil. Aujourd’hui, elle est très demandée par les maîtres de chai dans le monde entier. Harmonie, qualité et santé. La levure de vinification de Wädenswil fait partie de l’espèce Saccharomyces cerevisiae. Elle constitue une véritable innovation pour trois raisons : premièrement, elle ne produit que très peu d’acide acétique, ce qui améliore le goût du vin. Deuxièmement, elle produit plus de glycérine que d’autres levures de vinification. Ce qui rend le vin plus souple et plus harmonieux. Troisièmement, elle contribue à augmenter la concentration en acide succinique. Ce composant fait baisser le pH du vin à moins de 3,5, ce qui inhibe la croissance de bactéries lactiques indésirables,celles-ci étant responsables de la présence de composants nocifs dans le vin. La levure de vinification des coteaux du château de Wädenswil optimise ainsi le goût et la qualité du vin. »

Source : service de presse de la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW (Suisse)