Vendredi du vin politique, soyons le tribun d’un vin sans parti

Le vin serait politique ? Il devrait être d’un camp ! On nous demande même de choisir, de militer pour un vin qui serait candidat ! Un vendredi du vin bigarré et mal barré ! Il me semble que l’on se « morandinise », à s’inventer ainsi de tels sujets. Il s’agit certainement d’être futile, léger, d’avoir un brin d’humour. Apparemment, en ce moment j’en manque un peu.

Comme le vin est pluriel, beaucoup s’amuse à le mettre dans ses petites chapelles, ses propres étroitesses d’esprit. Comme il est alors difficile de l’ouvrir pour que chacun s’enivre.
De droite ou de gauche, je m’en moque, il faudrait déjà qu’il est un centre et que j’ai moi-même un axe sur lequel me repérer et baser mes envies ou mes jugements sur un socle solide de certitude ! Quelle drôle d’idée que d’être certain de  son être !

Non, je ne souhaite ni candidat, ni combat, ni parti ! Le vin est mon sang quand je marche dans la vigne ! Un vigneron est un homme dont je me fous de savoir si ses coteaux penchent plutôt à droite ou plutôt à gauche, une vigneronne est une femme qui m’ouvre sa porte sans me demander ni mes papiers, ni ma couleur politique !

Pour nous détendre, au passage, ce petit texte trouvé sur le net, ça en amusera quelques uns d’entre vous :

En 2012, faut pas que Sarkommence ! Mais faut pas croire non plus Hollandemains qui chantent.
Pas Lepen de rêver, surtout ne Mélanchons pas tout, sinon c’est la Bayroute annoncée !
Eva être Joly l’année 2012…

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Vinisud 2012, scoop ! Jean Claude Mas fait du vin

C’est une affirmation ! Si vous ne connaissez pas Jean-Claude Mas des domaines Paul Mas, vous pourrez le rencontrer sur Vinisud. Pas du tout le même genre que celui qui vient de faire la une de la presse et des médias, à la tête de la société PIP !!!

Jean-Claude Mas fait du vin et il le vend très bien à travers le monde, Russie, Australie, Hong-Kong, Etats-Unis, la liste est longue. Il va prochainement lancer un restaurant sur son domaine à Montagnac sur cette idée novatrice de Luxe Rurale à découvrir ici : http://www.lrcode.fr/

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Sur CDiscount, château vieux labarthe bordeaux saint émilion grand cru est en solde à moins 64%

J’aurais pu titrer : Ca ressemble à quoi la vente de vin sur Internet ?

Peut-être un peu à ça ! Un discount à -65% sur un saint émilion grand cru ! Un prix client ramené de 20 euros à moins de 7 euros !!!

Vignerons, Vigneronnes, êtes-vous prêts pour brader vos bouteilles sur le Net ?

Au passage, je découvre, parce que je ne connais pas assez le vignoble bordelais certainement, ses us et coutumes, ses pratiques ancestrales, sa maitrise de l’art difficile et délicat de faire un grand vin, qu’un Saint Emilion Grand Cru se vendange à la machine et que l’age moyen des vignes du domaine est de 25 ans.

Vu les commentaires des clients sur le site de cdiscount, vous ne serez pas déçus par votre achat si vous sautez le pas de la commande en ligne. On peut lire que c’est même :
« un bon petit vin bien sympa….en tant qu’amateur de vin élevé en fut de chene, j’en suis pleinement satisfait. »
ou encore :
« A 7 euros, on peut prétendre à un St emilion bien meilleur qualité/prix… »
Ou sinon :
« j’ai aimé son élégance. Bon nez, fruité avec une bonne longueur en bouche. excellent! »

Source Cdiscount : texte et photo !

viens à la source salon off vinisud
Viens à la source, un salon off à Montpellier pendant Vinisud

viens à la source salon off vinisud

Ca ne va pas plaire aux organisateurs du salon Vinisud, mais on ne peut pas les ignorer ces salons off, d’autant qu’on y retrouve des vignerons qu’on adore, qui viennent avec des collègues qui doivent avoir eux aussi de bien bonnes bouteilles dans leur bagage !

Viens à la source est un salon off organisé notamment par Antony Tortul, qui m’avait fait la gentillesse de me recevoir, la première année de ses fantastiques 29 vinifications. Rien que pour lui, n’hésitez pas à venir sur le off. Vous pouvez le découvrir en parcourant cet article sur La Sorga.

Anthony Tortul La Sorga

Sur le salon, vous trouverez tous ces vignerons :

CELLER ESCODA – SANAHUJA,CONCÀ DE BARBERA – JUAN RAMON ESCODA
MENDALL, TARRAGONA – LAUREANO SERRES
CASA PARDET, LLEIDA – JOSEP TORRES
NARANJUEZ, GRENADE – ANTONIO VILCHEZ
LA PETITE BAIGNEUSE – PHILIPPE WIES
JEAN-PHILIPPE PADIÉ
DOMAINE DU BOUT DU MONDE – EDOUARD LAFFITE
JEAN LOUIS TRIBOULEY
POTRON MINET – JEAN SEB GIOAN
DOMAINE DU POSSIBLE – LOIC ROURE
DOMAINE DE L’AUSSEIL – JACQUES DE CHANCEL
DOMAINE SAURIGNY – LE LAYON – JÉROME SAURIGNY
LA GRAPPERIE – RENAUD GUETTIER – JASNIÈRES
LES VINS CONTÉS – OLIVIER LEMASSON – TOURAINE
CHAHUT ET PRODIGES – TOURAINE – GRÉGORY LECLERC
DOMAINEDE L’ÈLU – LAYON
PASCAL POTAIRE – TOURAINE
JÉRÔME LENOIR – CHINON
CHATEAU CLUZEAUD – BERGERAC
CHATEAU LASSOLLE – STÉPHANIE ROUSSEL – CÔTES DU MARMANDAIS
PARLANGE-ILLOUZ – PAUL ET JÉRÉMIE – CAHORS
RENAUD BOYER – MEURSAULT
XAVIER BENIER – BOJO
DOMAINE DES GRILLONS – NICOLAS RENAUD
DOMAINE FONS SANATIS – BENOIT BRAUJOU
MAS CLAUZELS – JEAN MICHEL SALVADOR
LA SORGA – ANTO
LADY CHASSELAS – MYLÈNE BRU
DOMAINE DES DIMANCHES ET MONTRIEUX – LANGUEDOC LOIRE – EMILE HÉRÉDIA
LE TEMPS FAIT TOUT – RÉMI POUJOL
L’ESCARPOLETTE – IVO FERREIRA
LES SABOTS D’HÉLÈNE – CORBIÈRES
L’ANCIENNE MERCERIE – FAUGÈRE
MOURRESSIPE – ALAIN ALLIER
DOMAINE RIBIERA – RÉGIS PICHON
MAS ZÉNITUDE
DOMAINE BOIS-MOISSET – GAILLAC – PHILIPPE MAFFRE
ES D’AQUI – JEAN LOUIS PINTO
DOMAINE DE BRIN – GAILLAC – DAMIEN BONNET
PATRICK ROLS – AVEYRON
LA FONTUDE – FRANÇOIS AUBRY
ARGENTINE – Wilfried WALLARD
BORDEAUX – CHATEAU MEYLET – SAINT ÉMILION GRAND CRU – MICHEL FAVARD
NORMANDIE – Cyril ZANGS

PLAN D’ACCÈS

Indications :
Autoroute A9, Sortie n° 29 Aéroport de Montpellier Fréjorgues.
Direction Centre commercial Le Fenouillet, Lattes. A Kiabi, prendre la direction Lattes, puis tourner à Gauche direction cimetière St Jean.
100m plus loin, tourner à droite derrière le cimetière Saint Jean.
Au stop, tourner à gauche, puis continuer tout droit jusqu’au premier chemin à droite.
Suivre le panneau  » Domaine de Fangouse « .

Vignoble Bio et consommation en France, état des lieux sur lemonde

Un très bon article de Laure Gasparotto sur lemonde.fr le magazine au sujet du vin bio en écho avec la récente tenue du salon Millésime Bio à Montpellier.

Un bon article car elle a été voir des gens capables et qui ont des choses à dire sans mélanger les chapelles ! (voir dernier article)

Et aussi parce qu’elle a compris les enjeux sans dire de bêtise, ce qui nous change beaucoup de la mode toujours en cours de parler et d’écrire pour ne rien dire… Extraits :

 » C’est devenu le salon bio le plus important en Europe ; il est incontournable « . Pourtant, si l’Europe s’impose comme la principale productrice de vins bio, avec 88 % des surfaces biologiques dans le monde, la France n’est pas championne en la matière ! Loin de là. Fin 2010, l’agriculture biologique, toutes cultures confondues, ne concernait que 4 % des exploitations et seulement 2 % du marché alimentaire… On parle encore donc plus du bio qu’on ne le consomme.

Côté vignes, l’Hexagone, avec 50 268 hectares exploités en bio en 2010, soit un peu plus de 6 % du vignoble français, se place derrière l’Espagne (57 232 hectares) et l’Italie (52 273 hectares). Mais les choses bougent. En 2009, la France n’affichait que 39 000 hectares de vignes bio. Et en 2012, le volume de vin bio devrait doubler par rapport à 2010.

Certes, l’un des objectifs de la culture en biologie reste le développement durable par la limitation de toutes sortes de pollution. Mais derrière cette philosophie de vie, la recherche ultime du vigneron, qui cultive en bio, est plus immédiate et prosaïque : une qualité précise et une individualité reconnaissable de son vin. Un goût plus prononcé, plus personnel, plus riche (certains disent aussi  » plus vibrant « ), qui se distingue dans l’océan des vins du monde, à tendance homogène.

Premier négociant de France à produire des vins issus de culture en biodynamie, Michel Chapoutier applique donc la même politique à tous ses vins, qu’ils soient issus de ses propriétés (dans les Côtes du Rhône, en Roussillon ou en Australie) ou de celles des autres.  » La biodynamie me paraît être dans la logique de la défense de nos appellations. Avant de prendre cette décision, j’avais beaucoup bourlingué dans plusieurs pays, où c’étaient la marque et le cépage qui fondaient le marketing, raconte Michel Chapoutier. Je me suis rendu compte que la richesse de la France était constituée par la diversité de ses terres. Il fallait donc activer les sols pour garder leur distinction. J’ai fait le choix d’une agriculture contre toutes les puissances de la mort des sols que sont les fongicides et autres produits en « ide » ! « 

L’article est à lire dans son intégralité, oui c’est long mais au moins après vous saurez de quoi nous parlons !!!

Le vin nature sent le soufre chez les vins bio… ou pas

On méconnait toujours ce que fait son voisin sachant que travailler pour sa propre chapelle c’est prendre position et parfois cette position est bien bancale et rébarbative !!!

Un bel exemple avec cette interview de Thierry Julien, président de l’AIVB-LR (L’association des Vins Bio du Languedoc Roussillon) organisateur du salon Millésime Bio, salon professionnel qui continue année après année de rencontrer un franc succès et d’attirer sur le sol du Languedoc, à Montpellier, des acheteurs du monde entier soucieux d’apporter des vins variés et certifiés bio à leur propre clientèle.

Au départ, les vignerons présents doivent être certifiés en agriculture biologique. On va donc dire qu’ils sont tous bio. Voilà une chapelle. Mais , parmi eux, comme cette certification ne prend en compte que la production de raisin bio, il y a ceux qui poursuivent l’effort en cave, lors de la vinification, ceux qui font avec les moyens modernes (levurage etc…) et ceux qui poussent la philosophie sans intrants jusqu’au bout, les natures, purs et durs, allant même à ne pas utiliser ni soufre, ni cuivre. Les clochers fleurissent !

Alors que nous dit exactement Monsieur Thierry Julien : « ici vous n’allez pas trouver de vin nature. Un vin bio c’est un vin certifié, c’est un cahier des charges qu’un vigneron a appliqué, pendant 3 ans il est resté en conversion. Un vin nature c’est un vin qui n’est pas contrôlé. On ne sait pas comment il est fait. Il faut se fier à la bonne foi de celui qui l’a fabriqué (moi : ça s’appelle un vigneron Monsieur Julien). Ca ne repose sur aucune législation. Ce n’est pas sérieux. Et in fine ça aboutit à des vins qui sont les 3/4 pas bons, qui vieillissent mal, qui évoluent très mal, très en dent de scie et qui donnent un très mauvaise image du vin bio. Un vin bio n’est pas un vin nature. Ca n’a rien à voir. Ici, il n’y a que des vins bios, des gens certifiés, qui payent leur certification et qui sont contrôlés. »
La messe est dite !

Je n’ose dire que outre effectivement la profusion de vignerons en agriculture biologique, Millesime Bio représente pour beaucoup d’entre nous un des meilleurs moyens pour retrouver et découvrir des vins « natures ». Mais peut-être ne sont-ils pas considérés comme nature puisque certifiés en agriculture biologique ?

La vidéo dans son entier, un discours plus complet que mon maigre raccourcis plus haut !

[youtube Tk-gKEtvz6A]

clavel pic saint loup
Pierre Clavel parle de vin bio sur 20minutes, c’est trop court !

clavel pic saint loup

Pierre Clavel est un vigneron aux bras ouverts, toujours un petit sourire sur le visage, des yeux qui pétillent, de l’esprit, pour qui j’ai le plus grand respect. Mais voilà (je n’ai pas voulu mettre : voici), une certaine surprise à la lecture d’un article publié sur le site de 20minutes, le journal gratuit, intitulé : « Le vin bio ce n’est pas une révolution ».

On lira dans ces lignes, tirées d’une interview apparemment, ces quelques phrases assez approximatives qui me font penser que Pierre Clavel a certainement considéré son interlocuteur avec distance et légèreté :

« Le vin bio provient d’une production à base de raisins issus de l’agriculture bio ou d’une vinification bio. Ou des deux. »

Pour ceux qui ne le savent pas, le vin bio vient forcément d’une agriculture bio c’est à dire de raisins issus de l’agriculture biologique. Il ne peut pas y avoir de vinification bio sans raisin bio. Sachant que la certification bio n’est attribuée que pour le raisin pas encore pour la vinification; Ce qu ifait dire aux plus rigoureux qu’il n’existe pas de vin bio !

« Le vin c’est du luxe, ça doit être naturel »

Là je n’ai rien compris ! Le naturel, un luxe ???

L’article dans son jus sur 20minutes :

« Le vin bio provient d’une production à base de raisins issus de l’agriculture bio ou d’une vinification bio. Ou des deux. « C’est une démarche environnementale qui ne concerne pas que le raisin. Nous récupérons de l’eau de pluie et nous installons des panneaux photovoltaïques », explique Pierre Clavel. Et de préciser : « Ce n’est pas une révolution. C’est du vin sans produit chimique, comme on le produisait il y a cinquante ans. Le goût ne change pas. On doit juste plus travailler dans la vigne, on observe davantage, on enlève les feuilles et on fait beaucoup de prévention. On ne peut pas se rattraper avec la chimie donc on prend plus de risque et on produit moins ». Un travail qui entraîne un prix plus élevé. « On compense avec le plaisir, l’écologie et le geste pour la nature. Le vin c’est du luxe, ça doit être naturel ». N.G. »

Les vins en solde, du bordeaux 6 bouteilles achetées, 12 offertes !

Vous aimez le vin ? Vous êtes un véritable amateur de Bordeaux ?  Vous vous entêtez à ne boire que du Bordeaux ? Mais voilà, vous manquez de trésorerie pour vous acheter un grand cru ! Pas de panique, Bordeaux regorge de biens des jus ! Vous n’avez pas idée à quel point !

Tenez, ma sélection spéciale vins en soldes par CDiscount. Bientôt on vous donnera de l’argent pour en boire ! Ce n’est plus des soldes mais une liquidation ! Lamentable…

6 Crus Bourgeois Achetés = 12 bouteilles OFFERTES

Pack 6 Crus Bourgeois du Médoc Médaillé achetés = 12 bouteilles de Côtes de Bordeaux et Bordeaux OFFERTES. 6 x Château Segue Longue Monier AOC Médoc Cru Bourgeois 2008 Médaillé achetés = 6 x Château Les Agates AOC Bordeaux 2009 Médaillé + 6 x Château de Calebret AOC Bordeaux 2010 OFFERTES


Etiquette vin bio avec une grenouille sans nom par gilles louvet

Sur le carton, une marque : CLVD, Celliers du Languedoc Vins Distribution à Narbonne. Et une adresse web : www.clvd.fr

Suivez le lien et vous verrez un bel exemple de marketing par Gilles Louvet. Ca ne va pas plaire à tout le monde mais c’est bien fait !

Manquerait juste un nom pour cette cuvée ! Primeur c’est pas top ! Frimeur ça aurait été sympa… ou Frorganic carrément !

C’est quoi cette mode de la grenouille pour du vin ?

On le retrouvera peut-être sur Millésime Bio !

Lydia et Claude Bourguignon, pour la sauvegarde du sol et de notre planète, luttons !

Il y a des annonces qui surprennent et qui vous gâche le moral ! En bon terrien que je suis, et que vous êtes aussi j’espère, cet article publié dans la revue du vin de france de Décembre sur l’avenir incertain de la société LAMS, le Laboratoire d’Analyses Microbiologiques des Sols du couple Lydia et Claude Bourguignon, n’est pas un signe très positif pour la santé de notre petite planète.

Extrait de La RVF : « Notre rôle n’est pas valorisé et personne ne parle nous », constate Claude Bourguignon, qui poursuit : « Les bénéfices de nos recommandations sont empochés par les autres. Lorsqu’un vin est bon, on félicite l’œnologue et jamais celui qui s’est occupé de redonner vie aux sols. Or, il n’existe aucun grand vin sans l’expression de son terroir ». Révéler l’expression du terroir, c’est là tout le travail que s’attachent à mettre en œuvre, avec talent, ces deux anciens chercheurs du CNRS, au sein de leur laboratoire LAMS, créé en 1990 et dont la survie est désormais menacée.

Si vous vous demandez encore pourquoi faut-il s’en inquiéter, en quoi le sol est important et qu’est-ce que nous apprend Lydia et Claude Bourguignon sur les petites bêtes qui peuplent le dessous de nos semelles, lisez ou relisez ceci, c’est une compilation de plusieurs de leurs reportages que vous retrouverez facilement sur Dailymotion ou Youtube :

[youtube pcrrA-Am6oQ 480 350]

« Les sols ont perdu 90% de leur activité biologique en 50 ans d’agriculture intensive. Normalement dans un sol, il y a 80% des êtres vivants et 20% à la surface. Le rôle de ses animaux, de cette biomasse, est de créer des galeries et donc de faire pénétrer l’oxygène et l’eau dans le sol. Et ils vont permettre la transformation de toutes les matières organiques en humus assimilables par les racines des plantes. Moins vous avez de vie dans le sol, moins les plantes vont être nourries correctement. On leur donne des NPK (Azote, Phosphore, Potasse), les 3 engrais chimiques vendus aux agriculteurs. Les plantes sont déséquilibrées. Elles se gorgent de plus en plus d’eau et deviennent de moins en moins nutritives. C’est comme un enfant qui ne mange que du gras et du sucre, il devient obèse. Vous avez des plantes qui ont l’air magnifiques mais en fait elles sont malades. Donc il faut les soigner avec des pesticides. Ces pesticides sont eux-mêmes des poisons qui achèvent la vie du sol.
Et donc les gens mangent des plantes malades, sont malades et mangent des médicaments. Comme ce sont les mêmes entreprises qui font les engrais chimiques, les pesticides et les médicaments, vous avez un système qui tourne très très bien.
Nous ne faisons plus de culture en Europe. Nous gérons de la pathologie végétale. C’est à dire que nous essayons de maintenir vivantes des plantes qui ne demandent qu’à mourir tellement elles sont malades. On ne mettait pas un pesticides sur les blés en 1950 en Europe. Aujourd’hui, c’est au moins 3 à 4 qui sont nécessaires sinon le blé il est pourri avant d’être arrivé dans le silo.
Mais ca ne se voit pas. On balance les produits. Après on se dit : « tiens le blé il est bien », comme on met trop d’azote, le blé il tombe, alors on lui donne des hormones pour raccourcir les tiges. Autrefois les blés faisaient 1 mètre 50. Ces hormones font avorter les arbres qu’il y a autour. Ça fait disparaitre toute la flore.
Mais les gens ne le savent pas. Autrefois, les champs c’étaient plein de coquelicots, plein d’espèces, il y avait une biodiversité.
Le sol c’est une vraie éponge donc si je gère mal, il est compact, il est serré. C’est pour cà, qu’il y a ce côté moelleux du sol forestier. En fait, il est aéré par la faune. Alors quand il va pleuvoir sur un sol resserré, l’eau ne va pas pouvoir rentrer et puis c’est l’érosion. Mais c’est plus facile d’accuser la pluie comme responsable des inondations  que de dire que c’est un système agricole qui les ont provoquées. Depuis 20 ans, on traverse les années les plus sèches des derniers 3000 ans en Europe et jamais il n’y a eu autant d’inondations. On a inventé avec l’agriculture intensive, les inondations en période sèche. C’est très fort ! »

Claude et Lydia ont quitté l’INRA et se sont mis à leur compte, parce que quand ils ont commencé à montrer que les sols mourraient biologiquement, on leur a demandé de se taire !  Ils estimaient que leur devoir de scientifiques, c’était d’alerter le monde agricole que la voie qui était choisie, n’était pas la bonne pour pérenniser l’agriculture.
« Nous sommes dans la société la plus confortable de l’humanité et les dépenses de sécurité sociale augmente de 6% par an. Y’a quand même des questions à se poser. Est-ce que les gens sont si bien nourris que ça pour être autant malades ! »
« L’argumentation habituelle c’est de dire que l’espérance de vie s’accroit, chaque année, davantage. Certes, mais ceux qui ont 80 ans aujourd’hui, n’ont pas connu l’agriculture chimique avant 50 ans. C’est tellement récent dans notre histoire. Comment expliquer que 17% des enfants en Europe sont obèses. »