Orwine : Bientôt le Vin 100% Bio

 

ORWINE, c’est le nom du programme de recherche européen qui a pour mission de permettre à la commission européenne, en lui pré-mâchant tout un package de données scientifiques,  de poser un cadre législatif concernant les règles de vinification Biologique commune aux pays de l’Union Européenne. Orwine qui fonctionne avec un budget total de 1400 K€ sur 3 ans, est conduit par 4 pays principaux :
L’Allemagne avec Ecovin (association de producteurs biologiques), Université de Gesenheim ;
La Suisse avec le FIBL (institut de recherche en Agriculture Biologique);
L’Italie avec l’AIAB (association de producteurs biologiques) principalement, et Vinidea (PME spécialisée dans la formation et la communication dans le domaine viticole) ;
La France avec l’ITAB, ITV, INRA de Montpellier.

 

Lors d’une récente conférence au salon Millesime Bio, j’ai rencontré Monique Jonis, en charge du programme à l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique). Voilà, ce qu’elle en dit :

« Nous avons effectué différentes études, à l’échelle de l’Europe, afin de déterminer des points importants en matière de vinification biologique.

Tout d’abord, nous avons relevé l’ensemble des chartes de vinification existantes à travers l’Europe afin de les comparer et de mettre en évidence les points communs et les points de divergences. Bien que relativement très proches, elles marquent certaines différences importantes notamment à propos de la teneur en SO2. Plus on va vers le Sud de l’Europe et moins le Soufre est nécessaire.

Ensuite, nous avons effectué des enquêtes sur des consommateurs de vin pas forcément Bio et sur des consommateurs de produits Bio de manière générale. Cela a mise en évidence que si les consommateurs perçoiventque ce sont des vins moins chargés en produits et qu’ils respectent l’environnement, ils ont cependant encore un image pas très qualitative des vins bio. Peut-être en partie à cause des débuts un peu aléatoire en matière de qualité des vins bio.

Il y a eu aussi une enquête auprès des acheteurs européens qui a révélé plusieurs points importants dont un manque et un besoin de connaissance de la filière concernant les vins bio et leurs caractéristiques, un besoin en matière de communication sur le produit, un rapport qualité-prix peu avantageux et  une forte demande pour une simplification et une harmonisation européenne.

Une étude a également été menée sur les pratiques des producteurs Bio, via un questionnaire sur internet et des entretients. Le questionnaire a été entièrement renseigné par 467 producteurs, soit environ 18% de la population ciblée, dont 192 de la France. Selon les résultats de l’enquête, le prototype du vigneron biologique européen, a un domaine petit à moyen, cultive ses propres vignes et a des pratiques très proches des pratiques conventionnelles, mais, avec l’exclusion totale de la chimie de synthèse et avec un souci d’expression du terroir et de typicité des cépages.
La gestion du sol constitue le principal changement de pratique au moment de la conversion. L’enquête révèle l’importance de l’attention et de l’expérience portées à la gestion du sol. 80% des producteurs utilisent toute une gamme d’outils pour optimiser le travail du sol de leur vignes. Dans un même temps, ils s’efforcent de mettre en place un couvert végétal toute l’année sur toute la surface du vignoble.
Le cuivre et le souffre sont utilisés par plus de 90% des producteurs mais ils sont diversement touchés par les attaques de maladies sachant que les pays les plus concernés sont surtout l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Dans ces pays, à cause des différentes conditions climatiques ainsi que des types et fréquences de maladie, les apports de SO2 sont à considérer différemment, des pays à climat plus doux.
Si une large majorité de producteurs affirme produire des raisins en quantité moindre que leurs collègues conventionnels, néanmoins, presque tous déclarent que cette moindre production est le résultat d’un choix qualitatif plutôt que la conséquence de problèmes techniques.
La majorité des producteurs biologiques n’applique pas des prix plus élevés qu’en conventionnel, pour vins de même origine et sur un même segment de marché.
Le pourcentage de vignerons biologistes utilisant (ou approuvant) des additifs chimiques, est très bas et, ceci représente la principale différence avec le vinification conventionnelle.
Ce sont seulement les consommateurs du Nord de l’Europe qui reconnaissent une valeur supérieure au vin produit par des pratiques naturelles, tandis qu’en Europe du Sud l’appellation « bio » ne représente aucun avantage commercial. C’est pour cette raison que bon nombre de viticulteurs en Italie, en France et en Espagne recherchent activement les marchés d’exportation.

ORWINE doit fournir donc ses propositions pour Avril 2009 avec notamment l’établissement de listes, d’une part de produits autorisés, et d’autres parts de techniques de vinification interdite. Il sera certainement difficile de statuer sur le taux de soufre étant donné les différences observées dans les vins et chez les producteurs.

Source ITAB

Vendredi du Vin : Les pionniers d’Afrique du Sud

Pour ma participation à ce premier vendredi du vin 2009, l’exercice m’est paradoxale. Me voilà confronté à donner des détails sur un vin hors de France ! Un comble pour un ShowViniste tout de même ! A moins que je ne fasse mon français de base en critiquant, à tout rompre, un vin étranger.

Mais enfin, voilà que je me rappelle avoir dans ma cave, une bouteille d’un vin sud-africain, témoin de mon récent voyage de noce durant lequel nous fîmes, ma femme et moi, une visite dans une winery incroyable.

Le domaine s’appelle « Dornier« . Il est situé au sud de l’Afrique du Sud, pas trop loin de Cape Town, dans la région où des huguenots français se sont installés,  il y a plus de 400 ans, fuyant les guerres de religion qui sévissaient alors en France à l’encontre des protestants. A l’époque, l’exil vers la Hollande, protestante, était la seule issue. Les flamands, dans leur grande générosité, ont alors accordé à ces migrants français, le droit de s’embarquer pour coloniser davantage ce bout de terre qu’ils avaient pris possession. Avec rien en poche, ces huguenots ce sont donc installés à Stellenbosh principalement, lieu où l’on retrouve le vignoble d’Afrique du Sud et un monument à la mémoire de ces pionniers.

Le nouveau monde a dans ses gènes une part de l’ancien monde ! Nous devrions en être fier finalement !Le vin : C’est du Merlot. Le packaging de la bouteille est magnifique. Voyez le logo du domaine Dornier :

J’ai cru comprendre que la famille Dornier (voir son histoire) avait racheté cette ferme en 1995. Apparemment, ce sont des Suisses qui ont fait fortune dans l’aviation. Partis de rien, ils ont « pensé » le vin comme les bâtiments de manière à rendre l’ensemble cohérent et élégant. L’architecture de la winery se compose de courbes et d’un assemblage de brique et de matériaux qui se reflètent sur un plan d’eau avec, au fond, les montagnes de Stellenbosh.Voyez plutôt le résultat :

 

dornier winery

Une chose que je n’avais jamais vu et que je n’ai toujours pas rencontré, c’est une telle cuverie ! Tout en inox, normal…, qui a été pensée pour optimiser la gravité, normal…aussi, mais ici, ils ont suspendu les cuves inox dans le vide. Elles ne touchent pas le sol ! Ultra pratique pour la gestion des fluides et du matériel de cave ! Le tout dans un batiment ouvert sur l’extérieur avec tout un côté en baie vitrée qui donne sur un immense patio qui jouxte la salle de dégustation. Le top pour épater la clientèle.

Bon sinon, je déguste le vin. On dirait du Bordeaux. Ca sent le fût, un peu vieux et puis le poivron. En bouche, un velouté très fin, qui caresse la langue, de petites notes de fruits noirs se fondent avec les tanins. Le bois ne se sent pas trop à la finale et le tout reste frais et d’une belle acidité. Je dis, on dirait du Bordeaux, parce que je n’en suis pas un fan, et que le cépage, de suite, avec ce type d’élevage en fût, me saute au nez. Passé ce premier essai, je respire, fais une pause, et en y revenant, j’apprécie davantage la finesse et l’élégance du vin.  C’est sympa. Je me souviens des quelques vins goutés, sur place, qui ont toujours été surprenants, surtout les pinotages ! On sort un peu de son univers et cet autre vignoble, si loin, apparait bien sympathique.Je n’ai jamais acheté des vins d’Afrique du Sud, ici en France, alors je ne sais pas si je dois vous inciter à le faire, même pour un test ! Le mieux serait de vous rendre sur place. Profitez de l’absence de décalage horaire et de l’admiration que les Sud-Africains ont pour les « frenchies » !

Vendredi du Vin : Les pionniers d’Afrique du Sud

Pour ma participation à ce premier vendredi du vin 2009, l’exercice m’est paradoxale. Me voilà confronté à donner des détails sur un vin hors de France ! Un comble pour un ShowViniste tout de même ! A moins que je ne fasse mon français de base en critiquant, à tout rompre, un vin étranger.

Mais enfin, voilà que je me rappelle avoir dans ma cave, une bouteille d’un vin sud-africain, témoin de mon récent voyage de noce durant lequel nous fîmes, ma femme et moi, une visite dans une winery incroyable.

Le domaine s’appelle « Dornier« . Il est situé au sud de l’Afrique du Sud, pas trop loin de Cape Town, dans la région où des huguenots français se sont installés,  il y a plus de 400 ans, fuyant les guerres de religion qui sévissaient alors en France à l’encontre des protestants. A l’époque, l’exil vers la Hollande, protestante, était la seule issue. Les flamands, dans leur grande générosité, ont alors accordé à ces migrants français, le droit de s’embarquer pour coloniser davantage ce bout de terre qu’ils avaient pris possession. Avec rien en poche, ces huguenots ce sont donc installés à Stellenbosh principalement, lieu où l’on retrouve le vignoble d’Afrique du Sud et un monument à la mémoire de ces pionniers.

Le nouveau monde a dans ses gènes une part de l’ancien monde ! Nous devrions en être fier finalement !

Le vin : C’est du Merlot. Le packaging de la bouteille est magnifique. Voyez le logo du domaine Dornier :

J’ai cru comprendre que la famille Dornier (voir son histoire) avait racheté cette ferme en 1995. Apparemment, ce sont des Suisses qui ont fait fortune dans l’aviation. Partis de rien, ils ont « pensé » le vin comme les bâtiments de manière à rendre l’ensemble cohérent et élégant. L’architecture de la winery se compose de courbes et d’un assemblage de brique et de matériaux qui se reflètent sur un plan d’eau avec, au fond, les montagnes de Stellenbosh.Voyez plutôt le résultat :

 

dornier winery

Une chose que je n’avais jamais vu et que je n’ai toujours pas rencontré, c’est une telle cuverie ! Tout en inox, normal…, qui a été pensée pour optimiser la gravité, normal…aussi, mais ici, ils ont suspendu les cuves inox dans le vide. Elles ne touchent pas le sol ! Ultra pratique pour la gestion des fluides et du matériel de cave ! Le tout dans un batiment ouvert sur l’extérieur avec tout un côté en baie vitrée qui donne sur un immense patio qui jouxte la salle de dégustation. Le top pour épater la clientèle.

Bon sinon, je déguste le vin. On dirait du Bordeaux. Ca sent le fût, un peu vieux et puis le poivron. En bouche, un velouté très fin, qui caresse la langue, de petites notes de fruits noirs se fondent avec les tanins. Le bois ne se sent pas trop à la finale et le tout reste frais et d’une belle acidité. Je dis, on dirait du Bordeaux, parce que je n’en suis pas un fan, et que le cépage, de suite, avec ce type d’élevage en fût, me saute au nez. Passé ce premier essai, je respire, fais une pause, et en y revenant, j’apprécie davantage la finesse et l’élégance du vin.  C’est sympa. Je me souviens des quelques vins goutés, sur place, qui ont toujours été surprenants, surtout les pinotages ! On sort un peu de son univers et cet autre vignoble, si loin, apparait bien sympathique.
Je n’ai jamais acheté des vins d’Afrique du Sud, ici en France, alors je ne sais pas si je dois vous inciter à le faire, même pour un test ! Le mieux serait de vous rendre sur place. Profitez de l’absence de décalage horaire et de l’admiration que les Sud-Africains ont pour les « frenchies » !

Quel avenir pour la viticulture biologique en France et en Europe ?

C’était l’objet d’une des rencontres professionnelles du 27 janvier 2009 au salon Millésime Bio organisé à Montpellier au Parc des Expositions. En effet, quel avenir pour la viticulture bio ?

 

conférence millesimebio1

Tout d’abord, en ces temps de morosité cultivés, un large sourire illumine l’ensemble des intervenants. Nous sommes clairement sur un secteur porteur qui sort son épingle du jeu et jouit d’une belle croissance. La viticulture biologique suscite de plus en plus d’intérêt de la part des consommateurs et des acheteurs en France et dans le monde. En France, fin 2007, 1 907 viticulteurs cultivaient 22 507 ha de vignes respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique avec des contrôles spécifiques, soit une augmentation de 20% du nombre d’exploitations.

Cette tendance qui se confirme, année après année, de progression du vin bio, se retrouve soumis depuis le 1 janvier 2009 à une nouvelle réglementation européenne de l’agriculture biologique, (évoquée et détaillée sur ce blog), avec la mise en place de la directive 834.2007. « Avec cette nouvelle forme », nous assure Madame Marianne Monod, du Bureau des Signes de Qualité au sein du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, « il y a une meilleur structuration des composants de la loi, qui devient ainsi plus claire et mieux exploitées. Le fond lui ne change pas. On retrouve ainsi la liste des produits autorisés, le logo communautaire qui sera en fait changé et obligatoire à partir de 2010 et l’introduction de nouveaux champs comme les semences, l’aquaculture, les levures et les méthodes d’applications, dont celle qui nous intéresse : la vinification. L’Europe a chargé un programme de recherche ORWINE d’étudier et de proposer la mise en oeuvre d’une vinification biologique. Les résultats sont attendus pour 2009″.

En résumé (car j’y reviendrai avec plus de détails plus tard), ORWINE va proposer les modalités des méthodes d’applications en faisant diverses études approfondies sur les pays de l’UE. Il s’agira de faire des propositions parlementaires pour Avril 2009 en trouvant un compromis par exemple sur l’emploi du SO2, l’établissement d’une liste d’additifs autorisés, une liste des techniques interdites et de statuer sur l’ajout de sucre. Vaste débat qu’il faudra bien trancher pour avancer. L’idée sera bien entendu de conserver la qualité Bio du raisin jusque dans le vin, qui doit transmettre sa « vérité » nous dit le représentant de l’INAO. Il y a aussi d’autres réflexions sur les levures ajoutées où il faudra « trouver sagesse et équilibre avec de telles différences entre les vignobles ». L’essentiel sera « de garder toute la richesse viticole pour les vins biologiques« .

andrea ferrante millesimebio

Andréa Ferrante de l’AIAB en Italie nous parle d’une histoire commune entre son pays et la France, avec son bel accent chantant (la photo ci-dessus). Ils ont observé, eux aussi, un marché en croissance alors qu’ils sont dans un environnement plutôt à la baisse sur le marché de l’alimentation. L’agriculture Bio, c’est quasiment une réponse à la crise de par les valeurs qu’elle véhicule. A savoir que ce sont les consommateurs qui sont les plus exigeants. Bien plus que les producteurs. Il y a, sur ce marché, une forte exigence de qualité. D’où l’impériosité d’une réglementation forte et européenne jusque sur la vinification. Il faudra se tenir sur ses gardes affirme Monsieur Ferrante car « il y a une partie de la filière Vin qui ne veut pas d’une réglementation du Vin Bio », puisque, sous-entendu, ils utilisent des intrants chimiques. « Le marché pour le vin bio est ouvert donc on ne doit pas avoir peur de travailler ensemble en Europe » conclut-il.

Cette conférence se termine par un petit mot du président de l’Agence Bio (très efficace), Monsieur Didier Perréol, en réaffirmant que le grenelle de l’environnement est un tournant décisif pour l’agriculture et la viticulture Bio. Le plan Agriculture Biologique du ministre, Monsieur Barnier, se révèle très important et moteur sur la filière qui devrait entrainer le triplement des surfaces en AB soit environ 19 500 ha en Languedoc Roussillon et 67 500 ha en France. Ce plan s’appuie sur plusieurs actions, comme le déplafonnement des aides, la réorientation des moyens de la recherche et du développement et la consolidation des filières grâce à la création d’un fonds doté de 15 millions d’euros sur 5 ans.

conférence millesimebio2

MillesimeBio : Un salon de vin bio…unique

Quel chalenge ! Première édition organisée sur Montpellier, il fallait oser passer  à la vitesse supérieure.

MillesimeBio va s’imposer, c’est certain, comme Le salon du vin bio. Il suffit de voir l’affluence des visiteurs professionnels venus rencontrés, plus de 300 exposants, tous certifiés ou en conversion Bio, dont un tiers d’européens dont des représentants d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, du Royaume-Uni et de Roumanie…

Les organisateurs qui sont l’AIVB-LR ont réussi a conservé un aspect convivial à ce salon. D’abord avec la simplicité des tables pour chacun des vignerons et la mixité des régions, ensuite par des petites attentions comme un accès réservés aux professionnels, la tenue d’une oenothèque en libre-service pour une dégustation, à l’écart, des millésimes, un restaurant très chaleureux pris en charge par les vignerons etc…Il suffit de venir ici pour comprendre l’importance de la viticulture bio en France, l’intérêt des acheteurs internationaux et surtout la grande diversité de vins qui sont aujourd’hui offerts sur ce marché du Bio. Ca mettra du temps mais la France va bien finir par comprendre que l’on peut faire toutes sortes de vins Bio, des vins faciles, des vins de terroirs, des vins de gourmandise, des grands vins et des vins de garde. Le Bio est un postulat de départ pour garantir la non utilisation de traitements chimiques, aujourd’hui dans les vignes, et bientôt pour une démarché de vinification Bio en cave, respectée par l’ensemble de l’Europe. Ensuite, on a le choix !

Pour info, l’AIVB-LR c’est L’Association Interprofessionnelle des Vins Biologiques du Languedoc-Roussillon, une Association de Loi 1901, créée en 1991, qui regroupe aujourd’hui 100 caves particulières, 4 caves coopératives et 7 entreprises de mise en marché.

carte viticulture bio agence bio

MillesimeBio : Un salon de vin bio…unique

Quel chalenge ! Première édition organisée sur Montpellier, il fallait oser passer  à la vitesse supérieure.

MillesimeBio va s’imposer, c’est certain, comme Le salon du vin bio. Il suffit de voir l’affluence des visiteurs professionnels venus rencontrés, plus de 300 exposants, tous certifiés ou en conversion Bio, dont un tiers d’européens dont des représentants d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, du Royaume-Uni et de Roumanie…

Les organisateurs qui sont l’AIVB-LR ont réussi a conservé un aspect convivial à ce salon. D’abord avec la simplicité des tables pour chacun des vignerons et la mixité des régions, ensuite par des petites attentions comme un accès réservés aux professionnels, la tenue d’une oenothèque en libre-service pour une dégustation, à l’écart, des millésimes, un restaurant très chaleureux pris en charge par les vignerons etc…
Il suffit de venir ici pour comprendre l’importance de la viticulture bio en France, l’intérêt des acheteurs internationaux et surtout la grande diversité de vins qui sont aujourd’hui offerts sur ce marché du Bio. Ca mettra du temps mais la France va bien finir par comprendre que l’on peut faire toutes sortes de vins Bio, des vins faciles, des vins de terroirs, des vins de gourmandise, des grands vins et des vins de garde. Le Bio est un postulat de départ pour garantir la non utilisation de traitements chimiques, aujourd’hui dans les vignes, et bientôt pour une démarché de vinification Bio en cave, respectée par l’ensemble de l’Europe. Ensuite, on a le choix !

Pour info, l’AIVB-LR c’est L’Association Interprofessionnelle des Vins Biologiques du Languedoc-Roussillon, une Association de Loi 1901, créée en 1991, qui regroupe aujourd’hui 100 caves particulières, 4 caves coopératives et 7 entreprises de mise en marché.

carte viticulture bio agence bio

Jean-Pierre Coffe : Bio ou pas Bio ?

Après son envolée, faite chez Druker pour nous affirmer qu’un grand vin et un vin fait avec du bois, Jean-Pierre Coffe a de nouveau bien animé la soirée de France2, dans l’émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché » avec quelques remarques, parfois incohérentes avec sa démarche, sur l’alimentation. Le direct a vraiment du bon avec ce genre de personnage, bien mis en chauffe par l’animateur.

Ce que je ne comprends toujours pas :

Il n’a pas l’air d’être un fan du Bio. Malheureusement, je n’ai pas encore vu une interview de lui où il s’explique vraiment là-dessus. Peut-être que pour lui, il n’y a pas besoin d’être certifié Bio pour faire de bon produit. Ce qui est vrai, bien entendu, puisque c’est au producteur de choisir si il souhaite ou non acquérir le label. Pour beaucoup, le coût net la contrainte des procédures et des contrôles, ne les engagent pas dans ces démarches. Mais, hier soir, dans cette opposition produit Bio ou pas Bio, il semblait ne pas faire de distinction. Avec une confusion certaine dans ce que l’on peut retrouver dans un produit pas bio ! Tout et n’importe quoi !
On a eu le droit encore à ce réflexe de dire que le Bio c’est « horriblement cher » donc réserver à ceux qui ont les moyens et que, par ailleurs, histoire d’enfoncer le clou,  le bio ça n’a pas meilleur goût mais au moins ca a un effet « placébo » (dixit Monsieur Zeymour !).
Et de finir sur cet argument ultra classique et assez stupide pour deux raisons : « On ne pourrait pas faire vivre toute la planête en alimentation Bio. » En premier,  parce que à entendre ce que les producteurs bio nous disent de leur rendement, il ne semble pas qu’il y ait une baisse de la production en bio. Et deuxièmement,  parce que s’agit-il d’un constat d’évidence qui justifie alors l’emploi de pesticides, d’engrais et l’appauvrissement de la terre pour nourrir une population mondiale qui, de toutes façons, ne cesse de croitre.

Par contre, il a très bien exposé cette idée déjà développée et discutée récemment à l’occasion de la sortie du film « nos enfants nous accuseront« , qu’il faut encourager la production maraichère locale et de saison. Avec un intérêt double, pour le développement de l’économie locale et pour le développement durable en diminuant les charges de transports. Et enfin, il a parfaitement mise en évidence cette perte de connaissance sur notre propre alimentation, où on ne sait plus, par exemple, comment pousse un légume. Une vraie perte de sens qui enlève toute responsabilité et conscience de ce que nous mangeons et aussi de ce que nous gaspillons !

N’oubliez pas de vous munir de son livre, « Le plaisir à Petit Prix » certainement un outil indispensable pour toute ménagère ou ménager confronté à la crise.

Résidus de pesticides dans les vins bio : ça bouge enfin !

Oui, ça bouge, ça frémit. Il semble que l’étude de tests-achat commence à faire son effet. Le passage de la frontière est très lent entre la Belgique et la France mais on y arrive.

Cette étude (ici le détail) avait mise en évidence la présence de résidus de pesticides dans un échantillon de vins bio achetés en Belgique. Parmis, ces vins bio, il y avait un vin français, celui de la Chablisienne, cave coopérative en Bourgogne (ici article sur la chablisienne).
Je m’étais étonné de l’absence de toutes réactions que ce soit de la presse française, des acteurs concernés dans cette étude, c’est à dire ecocert et La Chablisienne, et des organes officiels de l’agriculture bio.
Il s’agit d’être vigilant, non pas pour à nouveau contraindre la viticulture, mais bien pour garantir un produit labellisé Bio. La consommation de ces produits bio est en pleine expansion. Il ne faudrait pas que sous l’effet de la demande du marché, les labels ne deviennent que des « arguments de vente » ! Il est donc nécessaire que la filière vin bio réagisse et fasse entendre sa voix !

Oui ça bouge, pour preuve, une petite brève publiée par Vitisphère à ce sujet en rappelant l’ouverture du salon Milesime bio à Montpellier. L’article n’est pas très engagé et la position semble de se mettre à distance mais c’est déjà pas mal pour un tel site qui est lu par l’ensemble de la profession.

Et puis, il y a cette réaction de La Chablisienne, prise sur le vif, lundi 19 janvier 2009 lors de la dégustation à Paris des grands vins de Bourgogne, par la journaliste Marise Sargis qui a rédigé ce billet en exclusivité sur son blog (Vin&Chère)

 

« La Chablisienne a deux hectares en agriculture biologique« , répond Hervé Tucki, ambassadeur de marque pour la coopérative bourguignonne qui rassemble 300 vignerons (photo ci-contre). « Le problème vient de ce que les parcelles sont étroites, tout en longueur et ont pu être contaminées par les voisins… » »Mais il serait dommage que ces résultats fassent abandonner la démarche…« , confie cet homme passionné.
On pourrait juste lui demander, au lieu de déjà nous parler d’abandonner cette démarche, forcément nécessaire, pourquoi ne pas mettre en place des procédures internes pour éviter ces contaminations. C’est dommage, en effet, d’avoir la volonté de produire bio et de constater un tel résultat sans réagir.

Inscription au Salon des Vins de Mâcon 2009

 

Si vous êtes un joyeux oenophile, un amateur philanthrope, un dégustateur avertis, une fine bouche, et pourquoi pas une amoureuse de bonnes cuvées, du genre qui parle en savourant le vin, donne des mots sur des bouteilles anonymes, couvertes d’un manteau de papier brun, ou du style légère, gourmande, croustillante, radieuse à la table, parfois un peu triste, de ces nombreux messieurs qui composent le jury du concours des grands vins de Mâcon, notez bien sur vos agendas la date du 18 Avril 2009. Si ce n’est pas déjà fait, n’oubliez-pas de vous inscrire, d’indiquer vos préférences régionales, vos couleurs en quelque sorte !
S’il parait vraiment que le consommateur de vin se féminise, s’il vous plait, venez nombreuses, participez aux jurys, nous n’en serons que plus ravis de nous y rendre chaque année.

Si vous êtes vignerons, vigneronnes, faiseurs de vins assurément, la date limite du dépôt du dossier d’inscription approche. Il s’agit du 28 janvier.  Cela vous en coutera 42 euros par échantillon et cela peut vous en rapporter beaucoup, le jour de l’ouverture de la chasse à la médaille, sur les bouteilles des AOC. J’en ai vu, dans des rayons, bien fournis, ne sachant pas faire de choix, se laisser mener l’envie par la dorure d’un label. Comme il est agréable de se laisser guider dans cet océan de bouteilles.