Concours Challenge Millesime Bio
17 Novembre 2008 – Mas de Saporta – Montpellier (34)
2ème Concours Challenge Millésime Bio organisé par l’AIVB-LR
480 échantillons, nous attendent, à l’étage du Mas, bien au chaud, protégés chacun des regards par un habit de carton souple et ondulé. Le départ était fixé à 9h30 et je crois bien avoir attendu près d’une heure à ma table J. Ce n’est pas que je sois du genre impatient mais je comprend de suite le problème qui va se poser à nous, le jury. La salle est chauffée et les bouteilles sont ouvertes. Le blanc, le rosé comme le rouge ! Nous risquons de trouver plusieurs échantillons un peu lourd en alcool. Hé oui, si la fraîcheur n’est pas au rendez-vous, la dégustation ne sera pas terrible.
Dommage, me voilà à devoir juger 11 cuvées de rosé de Provence et de Tavel ! Ca va être difficile. Autour de la table, des gens du milieu, ouverts, capables d’échanger sur le vin. C’est déjà ça. Nous sommes 5 dont une femme. L’ambiance studieuse ne trouble pas nos commentaires sur les vins. Un par un, couleur, nez, bouche, l’ensemble, à noter sur 20.
A partir de 12 c’est la médaille de bronze assurée, de 14 c’est l’Argent et au-delà de 16 c’est l’Or convoitée
Mais attention, on n’a pas le droit de décerner plus de 33% de médailles ! De plus, les médailles d’or font l’objet d’une deuxième dégustation pour décerner 5 mentions spéciales en catégorie vins rouge, rosé, blanc, mousseux et liquoreux.
La consigne n’a pas été énoncée oralement mais on peut lire sur le petit fascicule donné à l’entrée que « le jury ne doit pas rechercher la typicité du vin mais plutôt rechercher les vins qui plaisent… »
Pourquoi pas mais je me demande qui nous sommes pour doter de médailles ce qui nous plait. Cela plaira-t-il aux consommateurs ? C’est quand même un peu biaisé puisque nous sommes tous de près ou de loin liés à la filière vin. Le consommateur, lui, non ! Après tout, je n’en sais rien. Il y a peut-être dans la salle une majorité de consommateurs représentatifs, un panel…
Revenons vite aux vins, ceux que nous dégustons, les rosés de Provence et les Tavel. Je vais aller vite parce que je ne voudrais pas être trop négatif. Nous avons décerné 2 médailles de bronze, l’un à un tavel et l’autre à un rosé de Provence. Disons que qualitativement, tous les produits étaient à la hauteur. Nous avons eu un seul défaut d’oxydation sur un vin. Tout le reste peut se boire les yeux fermés. Mais il faut croire que nous étions plusieurs à en attendre un peu plus…comme du fruit…des arômes gourmands…de la couleur et de la constance. Ce ne fût pas vraiment le cas. Tous un peu pâles, à part le Tavel. Ce doit être la mode des rosés de Provence, rose pâle, arôme amylique, bonbon anglais quoi, mais sans aucune exubérance, sans chaleur, sans écart de conduite. Comme une envie de vin bio pour y trouver des arômes 100% fruits, de la nuance, de la nouveauté.
On aurait dit qu’ils avaient tous été faits par le même oenologue…
Vivement le salon Millésime Bio à Montpellier le 26,27,28 janvier 2009, il y aura du choix et du vigneron.
cela me rappelle étrangement mes souvenirs de dégustateur dans un concours d’il y bien déjà 15 ans… même déceptions, même uniformité, même dans des rouges, même bonbons anglais sans écart de conduite…
Ce n’était pas réservé au vins bio à l’époque, donc on s’est dit, que c’était le progrès des œnologues et des levurages dans la vinification standard de la région – et que « nous » n’étions pas des consommateurs représentatifs (parce que attachés au vins de terroir, de caractère et naturel, même encore après la vigne…).
Mais si je lis encore aujourd’hui, que le consommateur cherche de plus en plus le vin a faible teneur d’alcool (qu’il soit plume ou nuage) – quand je lis les descriptions de dégustations de vins – et là, je parle bio – dans les forums, qui vantent le « fruité » de « petits vins de soif entre copains » des sans soufre, je vois, qu’on serait toujours autant à côté de la plaque du gout du consommateur représentatif…reste à méditer, si ce consommateur (et les œnologues et leurs vignerons)connaissent encore le gout du vrai fruit…
Courage, il y a encore les autres, comme Bernard, que je vois à droite!
Je comprends votre déception! D’ailleurs: dommage que je n’étais pas à la maison dimanche…
Dommage en effet pour Dimanche. Mais on s’est régalé de châtaignes et d’arbouses tout de même ! Très belle vue sur Olargue avec beau temps et soleil couchant. Je vais écrire un article pour y placer une ou deux photos.
Je préviens trop souvent au dernier moment de mes déplacements. Un défaut de Parisien !