Lancement de la campagne INPES contre l’alcool : discours de Nora BERRA, Secrétaire d’Etat chargée de la Santé

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« Boire un peu trop tous les jours… c’est mettre sa vie en danger »

La campagne est lancée par Madame Nora Berra, secrétaire d’état chargée de la santé. Elle s’attaque aux buveurs réguliers excessifs d’alcool soit 15 % des hommes et 3% des femmes. Il ne s’agit pas d’être ivre mais de boire régulièrement trop d’alcool sans prendre conscience ou sans admettre que c’est une consommation excessive qui conduit à des problèmes de santé notamment.De ce fait, cette campagne s’adresse aux hommes de plus de 40 ans puisqu’avant cet age, on n’observe pas ou très peu ce type de buveurs réguliers excessifs. Le danger se constate au-delà de 3 verres par jour pour les hommes et 2 pour les femmes. Madame Nora Berra ne mentionne pas de quel verre il s’agit. Certainement d’alcool ! Vous trouverez le détail à propos de ces fameux verres sur le site www.alcoolinfoservice.fr et aussi un test pour évaluer sa consommation d’alcool, si jamais vous pensez boire un peu trop tous les jours ou pour savoir si vous buvez trop peu tous les jours ou encore si vous buvez tous les jours sans savoir si c’est peu, si c’est trop…

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nora-berra-secretaire-detat-ministere-de-la-santeLe discours officiel de Madame Nora Berra, le 10 Mars 2011 :

La France est un pays où la consommation d’alcool est inscrite dans les habitudes et fait partie d’une certaine culture, d’une certaine normalité. Ce qui apparaît le plus souvent stigmatisé, et qui sensibilise le plus l’opinion publique, c’est la consommation excessive d’alcool, qui conduit à l’ivresse, à des comportements à risque, chez soi, dans l’espace public, sur la route.

Il faut savoir que l’alcool est responsable de 1 million 300 000 séjours hospitaliers. Et 100 000 contraventions pour conduite en état d’ivresse sont dressées par les forces de l’ordre tous les ans. Cela signifie que ces personnes verbalisées ont une alcoolémie oscillant entre 0,5 et 0,8 grammes par litre de sang. Et songez qu’à ce niveau, le risque d’accident est multiplié par 2.Cette dimension de l’alcoolisme est bien identifiée et reconnue de tous. Chaque année, on dénombre au total 37 000 décès par an à cause de l’alcool. Il s’agit de la 2ème cause de mortalité évitable. Aujourd’hui, ce qui nous intéresse plus particulièrement, c’est l’abus d’alcool qui ne conduit ni à l’ivresse, ni même à la perception d’un comportement à risque : ce sont les buveurs réguliers excessifs.

En effet, un quart des hommes et 9 % des femmes de plus de 40 ans consomment quotidiennement de l’alcool. Et la consommation régulière et excessive concerne 15% des hommes (dont 2% sont dépendants) et 3% des femmes.Selon les baromètres santé de l’INPES, la tendance inscrite depuis 2000 indique que, plus les hommes consomment régulièrement de l’alcool, plus ils ont tendance à en minimiser les conséquences, et à écarter le risque pour eux-mêmes. La consommation à risque pour la santé, ce serait ainsi toujours celle de l’autre, d’un niveau supérieur à sa propre consommation. C’est bien cet état d’esprit que notre campagne entend faire changer.Le point fort de cette campagne, c’est qu’elle nous interpelle toutes et tous parce qu’elle décrit notre réalité. Nous connaissons tous autour de nous des hommes dans la force de l’âge qui consomment au quotidien et en excès de l’alcool. Pas suffisamment pour être ivres mais certainement assez pour en supporter les conséquences à long terme.Il était donc légitime que cette campagne cible plus particulièrement les hommes de plus de 40 ans. Parce que la consommation régulière ou quotidienne d’alcool s’avère presque inexistante avant 40 ans. Cela ne veut pas dire que les plus jeunes ne consomment pas. Non, leur consommation est différente, plus ponctuelle.Nous devons donc nous mobiliser, pour sensibiliser les hommes de plus de 40 ans sur les risques d’une consommation régulière et excessive : au-delà de 3 verres par jour, ils sont en danger ! Quant aux femmes, elles ne doivent pas dépasser deux verres par jour.Notre campagne, intitulée « Boire un peu trop tous les jours… c’est mettre sa vie en danger », a pour but de sensibiliser très directement une frange importante de la population française, à travers une démarche de prévention ciblée. Elle s’articule autour d’un film télévisé de 30 secondes, que nous allons regarder dans quelques instants. Son but est de marquer les esprits, de faire prendre conscience à chaque homme adulte de sa propre responsabilité, dans son rapport à sa santé et à autrui.

Le spot renvoie à deux dispositifs d’information, d’aide et d’orientation, accessibles à tous :

1) Le site alcoolinfoservice.fr, qui est le site internet de référence sur l’alcool et la santé, destiné au grand public. Je tiens à préciser qu’il présente à chacun une information exhaustive, et qu’il propose un test en ligne que chacun peut faire pour s’autoévaluer (anonyme).

2) Enfin, la ligne écoute alcool, joignable au 0 811 91 30 30, est là pour informer, soutenir, conseiller et orienter les personnes en difficulté ou qui se posent des questions ainsi que leurs proches, 7 jours sur 7, et cela sur une grande amplitude horaire, de 8 heures à 2 heures du matin.

Mesdames et Messieurs,

Vous avez bien compris que sensibiliser nos concitoyens, c’est faire gagner la vie, c’est engager les personnes à prendre leurs responsabilités pour être de véritables acteurs de leur santé, de leur bien-être et de celui de leurs proches. Car, vous le savez, en cette année 2011 des patients et de leurs droits, on ne peut faire valoir ses droits, sans être vigilants sur ses propres devoirs, pour sa propre santé, pour celle de ses proches et pour celle de tous.L’un des droits des patients, c’est d’être aidés à se libérer des addictions. Au-delà de cette campagne qui vise à stimuler la responsabilité individuelle, je lance un appel à tous ceux qui souffrent de l’alcool, mais aussi à tous ceux qui pourraient en souffrir.C’est aussi pour cela que je voudrais exprimer tous mes remerciements et mes encouragements à l’INPES, mais aussi aux bénévoles, aux associations qui oeuvrent contre l’abus d’alcool.J’ai fait de la lutte contre ces addictions une des missions de mon ministère et un combat personnel. Vous connaissez mes prises de position contre le tabac, elles sont sans faille. Eh bien, j’ai exactement les mêmes contre la consommation excessive d’alcool. C’est la raison pour laquelle je tenais à lancer personnellement cette campagne.

Merci de votre attention.

La réponse de Vin et Société à l’article du magazine fémina

vinetsocieteMarie-Christine TARBY-MAIRE, présidente de Vin&Société, a écrit une lettre argumentée et contradictoire à l’attention du magazine Fémina à la suite de la parution de leur article intitulé : « Vin et Santé la fin du Mythe« 

Paris, le 25 octobre 2010Madame la Directrice de la rédaction,Dans le numéro de votre hebdomadaire de la semaine dernière, l’article de Christelle Ballestrero, « Vin et santé, la fin du mythe », a retenu toute notre attention et soulevé de vives réactions au sein de notre filière vitivinicole. Nous souhaitons dès à présent y apporter des éléments de contradiction, afin de vous convaincre de publier un rectificatif dans le prochain numéro. En tant qu’association rassemblant toute la filière française sur des sujets de société, dont la santé, Vin&Société s’implique quotidiennement pour apporter toutes les informations claires et vérifiées, notamment aux médias. (…)

Plus avant, l’étude de Bruckert & Hansel citée par la journaliste, confirme que les consommateurs modérés d’alcool sont en meilleure santé que les abstinents ou que les gros consommateurs de vin.Cette étude, cherche à déterminer ‘‘des facteurs de confusion’’, c’est-à-dire des éléments qui pourraient pondérer une conclusion immédiate telle que « le vin est bon pour la santé », sans infirmer la réalité des bienfaits d’une consommation modérée. D’autres études travaillent dans ce sens, et sont portées à notre connaissance régulièrement. (…)

Aucune étude n’est toutefois développée pour contrer les conclusions initiales, mais bien pour les enrichir ou les amender. Ainsi, le sous-titre « vous pensiez qu’un ou deux verres de vin rouge, par jour étaient bons pour le coeur ? Erreur… » est trompeur pour vos lecteurs, et mérite d’être rectifié. Au contraire, Dr Jean-Pierre Rifler ajoute que « le vin, outre l’alcool, est une soupe d’antioxydants bénéfique contre les dommages des radicaux libres. Cette forme de conservation des antioxydants sous forme alcoolique étant la seule qui permette une biodisponibilité efficace pour notre organisme. Ces polyphénols sont pour le vin le secret des vins de garde et pour nous, des antioxydants bénéfiques car facilement assimilables. Les anciens le savaient bien d’ailleurs et le vin était la seule source d’antioxydants pour l’hiver ». (…)

Fiers de notre produit et acteurs responsables, nous luttons aux côtés des pouvoirs publics, contre les phénomènes d’abus de consommation des boissons alcoolisées. Par toutes nos actions,nous informons les consommateurs en leur fournissant des données fiables et validées scientifiquement. Pour cette raison, nous souhaitons que notre lettre soit publiée dans votre magazine comme droit de réponse à l’article de Christelle Ballestrero, ou que les arguments qui y sont développés servent de base à un nouvel article. Je suis sûre que de nombreux experts sont prêts à développer davantage les arguments scientifiques et techniques que nous évoquons. Nous restons à votre entière disposition, et je vous remercie de l’attention que vous porterez à notre demande.

(La lettre dans son intégralité ici au format pdf)

Monsieur Modération

Qu’il est difficile de parler du vin !
C’est même prendre un risque. Celui de faire l’apologie de l’abus de boisson. Un article sur le champagne et vous risquez une amende de 5000 euros !!!

L’abus tue c’est certain, et la bêtise tout autant !!!
Et oui, faut-il encore le répéter : Boire avec Modération est exactement ce que prescrivent tous ceux qui parlent et écrivent sur le vin. Nous parlons bien de déguster, de savourer, de ressentir un arôme, de percevoir un parfum…L’ivresse est tout autre chose. Certes le vin peut y aider mais il est avant tout plaisir, finesse et élégance.

Par précaution, respectons donc ce fameux Monsieur Modération. Invitons-le dans chacun de nos articles sur le vin. A la fin, c’est lui qui sera victime de notre abus !!!

(Les réactions des élus du vin nous redonnent des couleurs : www.elusduvin.org. On va encore dire qu’il y a un lobbie puissant!!!)