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L’abbaye de Sylva Plana, plus que du vin, un oenotourisme de qualité en terre de Faugères

A nouveau un bel exemple de vignerons qui en plus de leur métier de faiseur de vin se sont lancés dans ce que l’on appelle l’oenotourisme, en l’espèce la restauration et l’accueil touristique.

Le Languedoc  évolue sous l’impulsion de ses domaines réactifs. L’objectif avoué faire venir à soi ce petit consommateur tant désiré et lui proposer plus que du vin, une expérience, un moment de partage.
L’Abbaye de Sylva Plana réunit en un seul lieu une cave, un caveau, un bar à vin, un restaurant, une salle de réception, des chambres d’hôtes et des balades dans les vignes. A la cuisine, c’est tapas le midi et carte le soir en saison. C’est simple, c’est bon, c’est efficace.  Bien entendu, vous y retrouverez les vins du domaine, aoc faugères et igp cote de thongue. Oui j’ai bien dit « cote de thongue », la plage n’est pas loin mais ce n’est pas un indice.

Homme de terre et homme de cave
Le domaine est mené par 2 associés : cédric Guy et nicolas Bouchard qui cultivent le vignoble en agriculture biologique sur une terre pierreuse, de schiste, typique de Faugères. Cédric est l’homme de terre, celui qui ose dans la vigne des pratiques originales comme le labour des sols avec un cheval sur les vieilles parcelles. Nicolas est l’homme de cave, plus discret, entre ses barriques de vins et ses grandes cuves.

L’histoire du domaine est liée à l’abbaye de Sylvanes à Saint Affrique, depuis 1139. Ici, c’était une dépendance pour faire du vin de messe, ainsi que de la pisciculture. Les moines Cisterciens ne mangent pas de viande.

Il y a beaucoup de chose à apprendre à l’abbaye de Sylvanès. Etymologiquement, Sylvanès  signifie « sauve nous » l’endroit où l’on trouve le salut, la rédemption. L’abbaye est aujourd’hui mondialement connue comme centre de formation, de recherche, de création et d’édition au service de la liturgie et de la musique sacrée par l’immense travail réalisé depuis plus de 30 ans par le Père André Gouzes qui a entrepris la composition  d’un corpus liturgique intégral en langue française. Le nom de Sylva Plana est une dérive de Sylvanès, adaptée à l’endroit certainement, entouré de forêt.

Bon, sans vous faire un cours d’histoire, Faugères était une terre protestante, ceci explique que le domaine fut détruit 3 fois et reconstruit 2 fois jusqu’à la révolution. A l’origine, le vignoble ne faisait que 5 ha. Maintenant il en fait 35 ha.

Bio et biodynamie
Les deux familles des 2 associés étaient voisines, famille de coopérateur et famille de négociant. Le Bio est une démarche naturelle. En effet, les 35 ha du domaine ne sont pas mécanisables et historiquement les parents travaillaient proprement sans trop de traitement. Ainsi quand ils ont souhaité faire une cuvée d’exception, la part du diable, en n’utilisant que des matériaux nobles à la cave avec le bois, et en vigne, ils ont converti 3 ha en biodynamie.

Cédric commente sa démarche ainsi : « Depuis 2010, tout est en bio certifié et petit à petit on passe tout en biodynamie. Le passage du bio à la biodynamie ca n’est pas visible dans le vin. Ca demande : de passer le soufre et le cuivre selon le calendrier lunaire. Mais c’est parfois compliqué à cause de la chaleur et du vent. On a peu de temps disponible pour agir sur la vigne.
Côté œnologie, pour le rosé, on ne levure pas. A basses températures, la fermentation de démarre pas.  On utilise les principes de la dynamisation, c’est à dire des petites quantités de substrats dans de l’eau dynamisée, avec de la silice. C’est homéopathique. »

Pour autant, Cédric aime qu’il y ait une explication physique, et non pas ésotérique. Par exemple, pour le vers de la grappe,  il a trouvé une association (le groupe chiroptères du Languedoc Roussillon http://asso-gclr.fr/)  qui a pour but de réintroduire les chauves souris qui mangent les insectes, la nuit. L’association a choisi les endroits et a amené les chauves souris, juste à proximité de l’abbaye en ruine. Il faut aussi un point d’eau. Ce n’est pas évident de le faire partout.

Le cheval c’est moderne !
A propos du recours à la traction animale, Cédric précise : « Le cheval ça me paraît naturel aussi. Quand on a voulu passer 100% en bio. On a quasi doublé la consommation de carburant. On a cherché à diminuer les doses de traitement, du coup il faut passer plus souvent, en cuivre et en soufre. L’herbe faut la tondre, ou la coucher, etc… Il fallait sortir des ha du mécanique, des vieilles vignes, des gobelets, et en 2006, 2007 et 2008, on a sorti 6 ha du mécanique. En cave, de même, pressurage manuel, utilisation de petites cuves, on utilise de l’électricité que pour la mise en bouteille. C’est la démarche sur la cuvé la part du diable. Ainsi on est revenu à notre consommation de carburant comme avant le bio. L’emploi du cheval passe par un prestataire. C’est un petit club avec le domaine de l’ancienne mercerie, la grange d’ain, le mas angel, et mas d’alezon (catherine roque), les estanilles : on a un monsieur qui s’appelle Mathias Liebig, www.lestraitsdusud.fr, c’est une entreprise de prestation animale. C’est un métier qui explose. Il a plusieurs chevaux, c’est sérieux et c’est moderne. »
Et il ajoute au sujet des vignes : « La part du diable ce sont des vignes qui ont 90-100 ans. Il y a très peu de raisin. On y prélève des bois pour les faire reproduire par un pépiniériste pour complanter. On garde ainsi notre patrimoine. On travaille surtout sur des vignes de 60 à 80 ans. Sur 50 ha ca fait 50 ans finalement. Les parents et grands parents ont mis beaucoup de syrah. Entre les années 1980 et 2005, aucun replantage de carignan. Et donc on va devoir s’en occuper. »

Les vins de l’Abbaye Sylva Plana présentent un atout majeur, la fraîcheur ! Elle donne de la finesse aux différentes cuvées. On retrouve dans les jus, la précision du discours de Cédric. Ca va bien droit, c’est franc, c’est juste et aromatique. Si La part du diable est un must recherché, vous trouverez facilement votre élixir de bonheur dans la gamme des vins de l’abbaye. Le mieux c’est de réserver votre prochain séjour, en novice des temps modernes, dormir dans une des chambres d’hôtes et diner au restaurant.

La part du diable, savez-vous ce que c’est ?

(ce qui reste dans la barrique quand la part des anges c’est envolé.)

Photo copyright : Ken Payton

clavel pic saint loup
Pierre Clavel parle de vin bio sur 20minutes, c’est trop court !

clavel pic saint loup

Pierre Clavel est un vigneron aux bras ouverts, toujours un petit sourire sur le visage, des yeux qui pétillent, de l’esprit, pour qui j’ai le plus grand respect. Mais voilà (je n’ai pas voulu mettre : voici), une certaine surprise à la lecture d’un article publié sur le site de 20minutes, le journal gratuit, intitulé : « Le vin bio ce n’est pas une révolution ».

On lira dans ces lignes, tirées d’une interview apparemment, ces quelques phrases assez approximatives qui me font penser que Pierre Clavel a certainement considéré son interlocuteur avec distance et légèreté :

« Le vin bio provient d’une production à base de raisins issus de l’agriculture bio ou d’une vinification bio. Ou des deux. »

Pour ceux qui ne le savent pas, le vin bio vient forcément d’une agriculture bio c’est à dire de raisins issus de l’agriculture biologique. Il ne peut pas y avoir de vinification bio sans raisin bio. Sachant que la certification bio n’est attribuée que pour le raisin pas encore pour la vinification; Ce qu ifait dire aux plus rigoureux qu’il n’existe pas de vin bio !

« Le vin c’est du luxe, ça doit être naturel »

Là je n’ai rien compris ! Le naturel, un luxe ???

L’article dans son jus sur 20minutes :

« Le vin bio provient d’une production à base de raisins issus de l’agriculture bio ou d’une vinification bio. Ou des deux. « C’est une démarche environnementale qui ne concerne pas que le raisin. Nous récupérons de l’eau de pluie et nous installons des panneaux photovoltaïques », explique Pierre Clavel. Et de préciser : « Ce n’est pas une révolution. C’est du vin sans produit chimique, comme on le produisait il y a cinquante ans. Le goût ne change pas. On doit juste plus travailler dans la vigne, on observe davantage, on enlève les feuilles et on fait beaucoup de prévention. On ne peut pas se rattraper avec la chimie donc on prend plus de risque et on produit moins ». Un travail qui entraîne un prix plus élevé. « On compense avec le plaisir, l’écologie et le geste pour la nature. Le vin c’est du luxe, ça doit être naturel ». N.G. »

Tilman-org, projet européen de recherche sur le travail réduit du sol en agriculture bio

Le travail réduit du sol : un défi pour l’agriculture biologique ?

« Un nouveau projet européen de recherches intitulé « Travail réduit du sol et engrais verts dans les grandes cultures biologiques » a démarré. Ce projet, appelé également TILMAN-ORG, est coordonné par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL). Onze pays européens vont y participer durant trois ans.

En comparaison du labour, le travail réduit du sol et les engrais verts ménagent la structure du sol et augmentent la fertilité du sol. La stabilité du sol s’améliore, la teneur en humus et l’activité biologique du sol augmentent, de même que la capacité d’échange des éléments nutritifs. Grâce à l’utilisation réduite des machines, la consommation en carburant diminue. En fin de compte, le travail réduit du sol ménage le climat.

Dans l’agriculture conventionnelle, le travail réduit du sol est très répandu. Jusqu’à récemment, il était admis que cette technique n’était pas adaptée à l’agriculture biologique, car elle favorisait les adventices vivaces et elle provoquait une minéralisation insuffisante de l’azote du sol et des engrais de ferme au printemps. Ces problèmes doivent être abordés de manière ciblée dans le cadre de ce nouveau projet de recherche. »

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Tilman-Org

Source : FIBL

Quels produits phytopharmaceutiques sont autorisés dans l’agriculture biologique ?

Attention, pour faire de l’agriculture biologique il faut sérieusement maîtriser un vocabulaire technocratique, legislatif et quasi scientifique. Comme un paradoxe dans la recherche du naturel  !  Un défi pour ceux qui ne veulent surtout pas utiliser de produits chimiques.

J’ai tenté la lecture d’un guide des intrants utilisables en agriculture biologique en France et dès l’introduction j’ai compris que la tache serait rude ! Alors pour vous donner une idée  de ce guide qui se veut « simple et compréhensible par tous », des extraits, ça calme :

Introduction
« Ce guide a été réalisé à la demande conjointe de l’INAO, de la DGPAAT, de la DGAl et de la profession. » 

Définition
« La liste des substances actives utilisables en Agriculture Biologique est validée par la DGAl au titre de leur inclusion au Règlement d’Exécution (UE) n°540/2011 de la Commission du 25 mai 2011 et des Autorisations de Mise sur le Marché au titre de l’article L. 253-1 et suivants du Code Rural et de la Pêche Maritime, par l’INAO et la DGPAAT au titre de la réglementation Agriculture Biologique (RCE n°834/2007 du 28 juin 2007 et RCE n°889/2008 du 5 septembre 2008). »

Règles d’utilisation des produits phytopharmaceutiques en agriculture biologique »
Pour être utilisable en agriculture biologique, sur le territoire national, un produit phytopharmaceutique doit être composé de substance(s) active(s) incluse(s) au Règlement d’Exécution (UE) n°540/2011 du 25 mai 2011 et listée(s) à l’Annexe II du règlement (CE) n°889/2008. Ce dernier doit obligatoirement détenir une Autorisation de Mise sur le Marché pour l’usage (ou les usages) revendiqué(s), en application de la réglementation nationale.Les produits phytopharmaceutiques doivent, en outre, être utilisés dans le strict respect de leurs conditions de mise sur le marché, c’est-à-dire conformément aux usages, doses et éventuelles conditions spécifiques d’emploi pour lesquelles l’autorisation a été accordée. »

Puis, vient enfin la liste des produits phytopharmaceutiques utilisables en agriculture biologique. Mais quels sont-ils ? Qu’est-ce qu’un agriculteur bio peut bien prendre comme produits pour traiter sa production ?

Et nous voiçi face à une liste de mots plus compréhensibles, soudain du sens, parfois même l’évocation de quelques souvenirs d’enfance. On trouve ainsi forcément le soufre et le cuivre pour la fameuse bouillie bordelaise, et quelques savoureuses particularités comme le savon mou, les bactéries, les huiles végétales, l’huile de vaseline, l’huile de girofle, le sable quartzeux, les phéromones, ou encore la cire d’abeille.
Nous sommes sauvés !

MSA : Enquête Agrican, Les agriculteurs français sont en meilleure santé que le reste de la population française

Avant de vous donner la version officielle de la MSA, venons-en directement à la conclusion de cette étude : Les agriculteurs sont en meilleure santé que le reste de la population…. parce qu’ils fument moins ! Voilà, c’est fait !(Au passage, « fumer tue », ce n’est pas qu’un slogan, et on apprécie ce rappel : « il est bien connu maintenant que 50% des fumeurs réguliers vont mourir à cause de leur tabagisme, par cancers mais aussi par maladies cardiovasculaires ou encore par maladies respiratoires. »Pour ce qui est de savoir si l’utilisation de matières toxiques pour la santé est un facteur influant sur le taux de cancer et de  mortalité pour ceux qui les manipulent, on n’en sait pas plus me semble-t-il. Tout simplement parce que l’enquête est menée sur un vaste échantillon de population qui n’est pas forcément représentatif des agriculteurs. Par exemple, il faut savoir que pour la viticulture, seulement 16,5 % des hommes et 2,4 % des femmes participants à cette enquête sont des utilisateurs de pesticides sur vignes. En language plus simple, comment savoir si les pesticides ont un impact sur la santé de vignerons qui très majoritairement dans cette étude n’utilisent pas de pesticides !Et au-delà, on peut se demander comment ils ont fait pour trouver un si fort taux d’agriculteur n’étant pas en contact avec des pesticides ? C’est fait exprès ? Ou est-ce sincèrement parce que l’enquête se veut systémique et donc basée sur ce principe de cohorte* ?La réponse a cette question en analysant comment on organise une telle enquête ?La MSA (Mutualité Sociale Agricole) réalise un questionnaire et l’envoi à plus de 500 000 affiliés qui peuvent être exploitant ou salarié, en activité ou à la retraite, homme ou femme. A partir de là, ils reçoivent 180 000 réponses.On peut déjà supposer que les répondants sont sensibles à ces questions de santé, ce qui semble être le cas quand on s’aperçoit que 76 % des femmes et 42 % des hommes n’avaient jamais fumé.Ensuite, paradoxalement, on nous explique que « les femmes ont plus participé et plus particulièrement les femmes jeunes quel que soit leur statut professionnel » mais que « La cohorte était tout de même composée majoritairement d’hommes (54 %) ».  Du coup, on se demande quelle est la répartition homme-femme.Et pour finir, on peut lire que sur ces 180000 participants, il y a seulement 14% d’agricultrices en activité et 12% d’agriculteurs en activité !!!  et qu’au total « 44 % des femmes et 55 % des hommes étaient en activité ».Je ne fais pas cette lecture de l’enquête Agrican en cherchant à démonter les résultats. Je cherche surtout à comprendre des conclusions qui me surprennent. Et je ne suis pas le seul puisque même le journal le canard enchainé a fait ses remarques à ce sujet. J’espère que l’on m’expliquera pourquoi la MSA ne fait pas une étude spécifique sur les agriculteurs en activité au contact des pesticides ? Ce serait tout de même plus pratique pour répondre à leur propre remarque qui figure ainsi dans les résultats de l’enquête :  » Les effets sur la santé des expositions chroniques aux pesticides sont aujourd’hui mal connus.« Les résultats de l’enquête Agrican :Le risque de décéder d’un cancer est respectivement de-27% et – 19% moins élevé chez les hommes et les femmes de la population agricole que pour le reste de la population française.Quelle que soit la cause du décès (cancers, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, maladies digestives, accidents …), les résultats montrent une nette sous mortalité pour la population agricole comparativement à la population générale du même âge et du même département. *La cohorte, qu’est-ce que c’est : (définition donnée par la MSA)Cohorte : ensemble de personnes dont l’état de santé est suivi au cours du temps et pour lesquelles on étudie les relations entre l’apparition de maladies et certains facteurs (habitudes de vie, expositions professionnelles…).L’anquête Agrican à télécharger en pdf ici

Bio-Attitude sans Béatitude, une soirée débat du champ à l’assiette à Pézenas

Soirée Pézenas

Soirée débat autour de l’agriculture bio

Jeudi 07 avril 2011 à 21h au cinéma municipal Le Molière.Projection du film « Bio-attitude sans béatitude » de Olivier Sarrazin (France 2006) suivie d’un débat et d’une dégustation de produits issus de l’agriculture biologique.

Sur le mode de l’enquête, ce film nous emmène à la découverte de la production bio dans plusieurs régions de France. Sans passéisme ni béatitude, le propos est de battre en brèche quelques rumeurs infondées qui voudraient cantonner le bio à une consommation élitiste ou marginale.
Et s’il fallait que nous mangions tous « bio » pour offrir un avenir à nos enfants ?19h-20h Projection du film “Bio-attitude sans béatitude” d’Olivier Sarrazin

20h-21h• Débat sur le film, animé par le CIVAM• Intervention de Jean-Claude Coutarel Président de Va-Plan, association de maraichers en agriculture biologique à Pézenas• Intervention de Jocelyne Fort, agricultrice Bio en AMAP à Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard• Intervention de Pierre Quinonero, viticulteur bio à Caux• Débat animé par le CIVAM

21h-21h30 Dégustation autour du Bio offerte par la CAHM
“Nous sommes plus d’un quart aujourd’hui à nous préoccuper sérieusement de ce qu’il y a dans nos assiettes. La surexploitation des surfaces cultivables et l’industrialisation de l’agroalimentaire ont appauvri et pollué les ressources naturelles de notre planète. Pesticides, engrais chimiques et farines animales ont contaminé nos aliments et notre santé n’est pas plus épargnée que l’environnement.Pourtant, une petite tribu d’irréductibles “Gaulois”, résiste encore à la mondialisation du secteur paysan. Agriculteurs et éleveurs “bio”, ou “biodynamiques”, réseaux alternatifs de proximité, tous pratiquent des techniques d’exploitation et de distribution différentes.Ils respectent les saveurs, les hommes, la nature et génèrent de l’emploi et du lien social. Leur réussite dépend de nous, les consommateurs. Alors qu’attendons nous pour soutenir cette filière novatrice ?Sur le mode de l’enquête, ce film nous emmène à la découverte de la production bio dans plusieurs régions de France. Sans passéisme ni béatitude, le propos est de battre en brèche quelques rumeurs infondées qui voudraient cantonner le bio à une consommation élitiste ou marginale. Et s’il fallait que nous mangions tous “bio” pour offrir un avenir à nos enfants ?”Synopsis du film “Bio-attitude sans béatitude” d’Olivier Sarrazin

Ca se déguste comment un sauvignon bio de Touraine ? Avec naturel !

vignes-touraine-domaine-de-la-puannerie

Si certains en Touraine, tournent en rond, et se cherchent encore, Michel, lui, il s’est trouvé depuis longtemps, dans la force de sa passion et l’énergie de son travail. L’air, autour de lui, se pousse et seul avec ses chevaux, dans ses vignes, il croit en ce qu’il fait. Certifié en agriculture biologique, il maintient ses efforts jusqu’en cave pour donner de la vie à ses vins. Le sauvignon demeure un cépage délicat, précieux et fragile. Dans ses mains rugueuses, Michel le tient en douceur et l’amène où il veut.

Si il nous arrive de parler de force de la nature, il faut bien avouer que Michel Devillers en est une. Pourtant, ce n’est pas son physique qui impressionne, même si ses mains sont creusées, rugueuses, modelées par la terre. Non, très vite, c’est cette énergie débordante, exubérante, qui se libère en s’ouvrant à vous, qui vous envahie.

michel-devillersSans perdre un instant, il nous emmène dans ses vignes, là où tout se passe, là où le travaille chaque jour, un peu plus, se voit, se ressent. L’homme, en cours de route, nous partage son véritable amour pour ses chevaux, libres de gambader entre les parcelles. Eux aussi participent à la beauté de ses vins, à préserver leur authenticité.Michel a sauté dans le grand bain de la vigne juste avant une retraite annoncée, paisible et oisive, de cadres supérieurs. Quelle mouche l’a piquée se demande-t-on ? Pas celle du sommeil, c’est certain. Il a repris le domaine de la Puannerie à Saint-Julien de Chédon, un peu par hasard, un peu parce que sa femme a de la famille ici, et beaucoup pour faire son propre vin de Touraine. La décision de faire du bio ca vient naturellement, par respect des autres et de la terre, par envie de faire les choses bien.

En appellation Touraine Contrôlée, il cultive aussi bien du Gamay que du Cabernet Franc, du Côt et du Sauvignon. Le Côt revient à la mode dans le val de Loire, bien que ce soit le même cépage que le Malbec, il donne un vin très différent de celui du Cahors.

Le sauvignon a un parfum très fruité, principalement d’agrumes, le pamplemousse émerge le plus. La bouche est bien équilibrée, l’acidité est mesurée et ne fait que relever les papilles, saliver quelque peu, pour une bonne expression aromatique fruitée. La modestie du vigneron donne un vin simple particulièrement bien fait et très agréable. A recommander pour un repas entre gens honnêtes dès l’apéritif et jusqu’au fromage, en passant par une volaille bien rôtie.

Etre avec Michel, partager ses pas,  c’est déjà ne plus être dans le même univers que précédemment. Le monde bruisse. La vie court tout autour de lui, il parle, partage, questionne, se renseigne, s’intéresse et nous glisse un sourire. Comme un pétillant, Michel se livre très facilement et on se sent à l’aise, entouré de son regard et de ses paroles.

Un bel endroit pour passer un bon moment, profitez des chambres d’hôtes et des vins du bonhomme ! Vous trouverez ses coordonnées et un peu plus d’infos ici.

etiquette-sauvignon-touraine

Sans les traitements de l’agriculture conventionnelle, pas de vignes bio ?

vignes bio sans pesticides sans engrais
vignes bio sans pesticides sans engrais

Il fallait oser le dire :

« Le développement massif de l’agriculture biologique ne constituera pas, dans l’immédiat, une solution suffisante pour concilier rentabilité et environnement. En effet, si, avec 5 % de surface agricole en bio, le Languedoc-Roussillon est la deuxième région de France dans ce secteur, il n’en demeure pas moins que « les cultures biologiques profitent des traitements effectués sur les parcelles d’agriculture conventionnelle qui empêchent la diffusion de maladies ».

Ces propos ont été publiés par le journal L’Indépendant le 22 Octobre dernier ! Ils sont de monsieur Guy Giva, président de la commission agriculture au CESR Languedoc Roussillon. Selon l’article, ce sont des experts (?) consultés par le CESR (Conseil Economique et Social de la Région) Languedoc Roussillon qui ont avancés cette affirmation !

On aurait aimé savoir plusieurs choses : qui sont ces « experts » et si il y a un rapport du travail effectué par cette commission.  Elle a certainement apporté un éclairage plus intéressant sur d’autres leviers de croissance comme le développement de l’oenotourisme apparemment. Tout faire pour combattre l’arrachage dans le Languedoc-Roussillon me semble primordial. Nous sommes tous d’accord sur ce point. Arracher une vigne ici c’est laisser une autre vigne se planter sur une autre parcelle de la planète.

Mais pourquoi donc le journaliste de l’Indépendant ne retire comme idée forte que ceci ?

« En clair, le bio aurait du mal à survivre seul et serait très vulnérable si aucun traitement n’était mis en place ailleurs. Aujourd’hui, en région 8337 ha de vignes sont bio (2200 ha convertis en 2009). Leur rendement reste limité. »

C’est un article à lire très attentivement parce qu’il me semble qu’il y a encore d’autres leçons à tirer en l’épluchant soigneusement, non ? Et pour ceux qui sont connectés sur Facebook, je les invite à poursuivre le débat ici : Domaine Padié Jouquet

L’article de l’Indépendant

Non, le vin Bio n’est pas enterré !

A la suite de la décision de la commission européenne de retirer le projet de réglementation de vin biologique, (lire l’article) le syndicat des vignerons bio d’aquitaine réagit par un communiqué de presse incisif en annonçant que le vin bio n’est pas mort. Il nous rappelle d’abord quelques bases sur les pratiques des vignerons bio actuels et bien évidemment souligne l’initiative déjà opérationnelle d’un vin certifié bio par la charte de la FNIVAB.Depuis bien longtemps déjà, les vignerons Bio raisonnent, dans les faits, leur vinification. Le faible usage de produits œnologiques exogènes, la diminution des doses de SO2, la limitation des interventions sur le vin sont appliqués spontanément par les vignerons Bio : ce qui se fait à la vigne se continue donc au chai, pour permettre l’expression la plus pure et la plus optimale du raisin, fruit de la rencontre entre un homme et son terroir.Certains vignerons s’engagent d’ailleurs volontairement à appliquer un cahier des charges national, la Charte Vins Bio F.N.I.V.A.B. (Fédération Nationale Interprofessionnelle des Vins de l’Agriculture Biologique. Les conditions posées par celle-ci sont claires : liste limitée de produits œnologiques, interdiction de l’usage d’OGM, traçabilité stricte. Le respect de ce cahier des charges est contrôlé tous les ans par un organisme agrée totalement indépendant. La Charte Vins Bio F.N.I.V.A.B. offre donc d’ores et déjà une garantie claire au consommateur, celle d’une démarche Bio de la vigne au verre.C’est la raison pour laquelle le Syndicat des Vignerons Bio d’Aquitaine n’est pas spécialement inquiet du retrait du projet de règlement européen. Sur le terrain, les faits parlent déjà pour nous. Il eut certes été préférable de les traduire dans une règlementation commune, que nous continuons à appeler de nos vœux, mais nous souhaitons, en tant que professionnels du Vin Bio, à rassurer le consommateur : le Vin Bio a toujours existé, il existe encore. Et il existera demain de plus en plus, puisque les consommateurs sont de plus en plus en demande d’un vin « vrai », élevé dans le respect de l’environnement et du travail des hommes, et, surtout, qui offre un grand moment de plaisir.

L’Europe ne s’accorde pas pour le vin bio

logo bio AB europe

L’info a été publiée aujourd’hui sur le site de vitisphere, le projet européen de définition du vin bio a échoué. Il s’agissait de définir les régles de vinification pour passer du statut actuel « vin issu de raisin de l’agriculture biologique » au statut révé : « vin bio » !!!

Il semble donc que l’Europe n’a pas su trouver un terrain d’entente, notamment sur le taux maximal de soufre. Pourtant, le projet semblait bien mené. Nous en  avions parlé ici Orwine, et là aussi Conférence lors de Millésime Bio.Il est vrai qu’entre le Nord et le Sud de l’Europe, le climat est à ce point différent que l’on peut comprendre les désaccords. Mais que c’est désolant.On retiendra les commentaires du  Commissaire à l’Agriculture et au Développement rural, Dacian Ciolos :« Les conditions pour l’instauration de ces nouvelles règles ne sont pas réunies dans une majorité d’Etats membres. Je ne suis pas prêt à accepter un compromis sur les standards biologiques qui enverrait un mauvais signal aux consommateurs sur l’importance que la Commission attache à la politique de qualité. J’espère que l’industrie et la recherche pourront faire des progrès et que la Commission pourra revenir avec une proposition ».

Quel avenir pour le vin bio ?