La consommation de produits bio en France en 2008 Baromètre de l’Agence Bio

Depuis octobre 2003, l’Agence Bio (Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique) a lancé le premier baromètre de la perception et de la consommation des produits biologiques en France.
Avec la mise en place de ce baromètre, l’Agence Bio souhaite observer dans le temps, année après année, l’évolution des attitudes des Français vis à vis des produits biologiques.
Les objectifs de ce baromètre sont :
– Connaître la part des consommateurs de produits biologiques en France
– Déterminer les caractéristiques de consommation des produits biologiques
– Définir les freins ou les motivations à la consommation de produits biologiques
– Évaluer l’image de l’agriculture biologique et la perception des produits biologiques
– Mesurer la notoriété des différentes marques et logos biologiques.

 

Les principales conclusions des résultats de l’enquête menée en Octobre 2008 sont les suivantes :

Une consommation toujours à la hausse des produits Bio.

Dans un contexte économique difficile, le Baromètre confirme le dynamisme de la consommation des produits bio en France. D’année en année, l’intérêt des consommateurs et des acheteurs se renforce.
44% des Français ont consommé au moins un produit bio au moins une fois par mois en 2008 et 39% en ont acheté dans les 4 semaines précédant l’enquête.
Résistant aux pressions sur le pouvoir d’achat et à l’ambiance de crise économique, les produits bio confirment leur ancrage dans les habitudes de consommation des Français : 74% des acheteurs-consommateurs de produits bio déclarent même avoir l’intention de maintenir, voire d’augmenter pour 22%, leurs achats de produits bio dans les 6 mois suivant l’enquête.
A cette forte fidélisation, s’ajoute une dynamique de recrutement, puisque 21 % des consommateurs de produits bio le sont depuis moins de 2 ans.
En vue de répondre à leurs attentes, les Français pensent qu’il faut développer l’agriculture bio et 76% considèrent qu’il s’agit d’une solution d’avenir face aux problèmes environnementaux.

Sans doute, peut-on nuancer ces conclusions de l’Agence Bio en précisant que les consommateurs / acheteurs sont majoritairement les femmes, les CSP+, et les habitants de la région parisienne, tandis que les plus jeunes (15-24 ans) et les ouvriers s’intéressent moins aux produits biologiques. En ajoutant à cela que les raisons de non achat de produits biologiques sont les prix trop élevés pour 75% des non-acheteurs, et le manque de réflexe pour 68% d’entre eux.

Les produits bio sont une réponse aux attentes des Français.

En effet, ils s’accordent à dire, à 90%, que les produits bio sont « plus naturels car cultivés sans produits chimiques » et à 89% qu’ils « contribuent à préserver l’environnement ». Les produits biologiques s’inscrivent parfaitement dans leur volonté de privilégier des produits respectueux de l’environnement et/ou du développement durable. Cette volonté est partagée par 69% des Français et, pour reconnaître ces produits en magasin, ils s’appuient notamment, à 70%, sur la marque AB, le signe officiel d’identification des produits issus de l’agriculture biologique. Cette même marque, connue par 85% des Français, est utilisée par 84% des consommateurs-acheteurs de bio pour identifier leurs produits biologiques.

Il est intéressant de noter que selon le baromètre, 80% des Français  déclarent privilégier les produits de production locale, et que 91% disent privilégier les produits de saison. On devrait en conclure à une baisse très importante du chiffre d’affaire des compagnies de transport. En fait, c’est surtout un souhait des Français qui s’exprime ici. Dans le détail du questionnaire, il y a seulement 18% des Français qui privilégient « toujours » la production locale, ensuite c’est 30% « souvent » et 33% de « temps en temps« . Même observation pour les produits de saison.

Les produits bio recrutent et fidélisent

Les consommateurs-acheteurs de bio ont une ancienneté moyenne de consommation de 9 ans. Mais on note une nette tendance au recrutement avec 21% de nouveaux consommateurs de moins de 2 ans d’ancienneté.
Le produit ayant le plus fort taux de recrutement de nouveaux consommateurs en 2008 est le vin issu de raisins de l’agriculture bio (29% des consommateurs de moins d’1 an).
Au palmarès de la consommation, les fruits et légumes figurent au 1er rang des produits bio: 77% des consommateurs-acheteurs de Bio disent en consommer.
Ils sont 70% a consommer des produits laitiers, 56% des produits d’épicerie (huiles, pâtes, riz), 49% de la viande, 42% du pain et 40% des boissons.
Dans le trio de tête des raisons de consommation les plus citées par les consommateurs-acheteurs, figurent : à 94% « pour préserver ma santé » ; à 92% « pour la qualité et le goût des produits »  ; à 89% « pour être certain que les produits soient sains .

Source : agence bio

 

Quel avenir pour la viticulture biologique en France et en Europe ?

C’était l’objet d’une des rencontres professionnelles du 27 janvier 2009 au salon Millésime Bio organisé à Montpellier au Parc des Expositions. En effet, quel avenir pour la viticulture bio ?

 

conférence millesimebio1

Tout d’abord, en ces temps de morosité cultivés, un large sourire illumine l’ensemble des intervenants. Nous sommes clairement sur un secteur porteur qui sort son épingle du jeu et jouit d’une belle croissance. La viticulture biologique suscite de plus en plus d’intérêt de la part des consommateurs et des acheteurs en France et dans le monde. En France, fin 2007, 1 907 viticulteurs cultivaient 22 507 ha de vignes respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique avec des contrôles spécifiques, soit une augmentation de 20% du nombre d’exploitations.

Cette tendance qui se confirme, année après année, de progression du vin bio, se retrouve soumis depuis le 1 janvier 2009 à une nouvelle réglementation européenne de l’agriculture biologique, (évoquée et détaillée sur ce blog), avec la mise en place de la directive 834.2007. « Avec cette nouvelle forme », nous assure Madame Marianne Monod, du Bureau des Signes de Qualité au sein du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, « il y a une meilleur structuration des composants de la loi, qui devient ainsi plus claire et mieux exploitées. Le fond lui ne change pas. On retrouve ainsi la liste des produits autorisés, le logo communautaire qui sera en fait changé et obligatoire à partir de 2010 et l’introduction de nouveaux champs comme les semences, l’aquaculture, les levures et les méthodes d’applications, dont celle qui nous intéresse : la vinification. L’Europe a chargé un programme de recherche ORWINE d’étudier et de proposer la mise en oeuvre d’une vinification biologique. Les résultats sont attendus pour 2009″.

En résumé (car j’y reviendrai avec plus de détails plus tard), ORWINE va proposer les modalités des méthodes d’applications en faisant diverses études approfondies sur les pays de l’UE. Il s’agira de faire des propositions parlementaires pour Avril 2009 en trouvant un compromis par exemple sur l’emploi du SO2, l’établissement d’une liste d’additifs autorisés, une liste des techniques interdites et de statuer sur l’ajout de sucre. Vaste débat qu’il faudra bien trancher pour avancer. L’idée sera bien entendu de conserver la qualité Bio du raisin jusque dans le vin, qui doit transmettre sa « vérité » nous dit le représentant de l’INAO. Il y a aussi d’autres réflexions sur les levures ajoutées où il faudra « trouver sagesse et équilibre avec de telles différences entre les vignobles ». L’essentiel sera « de garder toute la richesse viticole pour les vins biologiques« .

andrea ferrante millesimebio

Andréa Ferrante de l’AIAB en Italie nous parle d’une histoire commune entre son pays et la France, avec son bel accent chantant (la photo ci-dessus). Ils ont observé, eux aussi, un marché en croissance alors qu’ils sont dans un environnement plutôt à la baisse sur le marché de l’alimentation. L’agriculture Bio, c’est quasiment une réponse à la crise de par les valeurs qu’elle véhicule. A savoir que ce sont les consommateurs qui sont les plus exigeants. Bien plus que les producteurs. Il y a, sur ce marché, une forte exigence de qualité. D’où l’impériosité d’une réglementation forte et européenne jusque sur la vinification. Il faudra se tenir sur ses gardes affirme Monsieur Ferrante car « il y a une partie de la filière Vin qui ne veut pas d’une réglementation du Vin Bio », puisque, sous-entendu, ils utilisent des intrants chimiques. « Le marché pour le vin bio est ouvert donc on ne doit pas avoir peur de travailler ensemble en Europe » conclut-il.

Cette conférence se termine par un petit mot du président de l’Agence Bio (très efficace), Monsieur Didier Perréol, en réaffirmant que le grenelle de l’environnement est un tournant décisif pour l’agriculture et la viticulture Bio. Le plan Agriculture Biologique du ministre, Monsieur Barnier, se révèle très important et moteur sur la filière qui devrait entrainer le triplement des surfaces en AB soit environ 19 500 ha en Languedoc Roussillon et 67 500 ha en France. Ce plan s’appuie sur plusieurs actions, comme le déplafonnement des aides, la réorientation des moyens de la recherche et du développement et la consolidation des filières grâce à la création d’un fonds doté de 15 millions d’euros sur 5 ans.

conférence millesimebio2

Manger Bio ou circuler en formule 1 en Ile de France

 La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB) a réagi à la suite du projet de F1 qui pourrait voir le jour près de Flins dans les Yvelines, chassant des paysans tout juste installés, en bio ou qui doivent engager leur conversion dans les prochains mois.

Pour soutenir le GAB Ile de France, son Groupement régional, les paysans concernés et toutes les associations locales contre ce projet, la FNAB a écrit aux 3 ministres concernés par cette décision, dangereuse pour la nappe phréatique, et incompréhensible dans le cadre du développement de la bio voulue par le gouvernement. Le courrier a reçu le soutien de plusieurs organisations nationales de défense de l’environnement.

Voici le contenu de la lettre :

A MM Fillon, Borloo et Barnier

Paris, le 16 janvier 2009

Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Ministre d’Etat,

Monsieur le Ministre,

Il avait fallu 7 mois à la profession agricole pour convenir d’installer, avec le concours de l’Agence des Espaces Verts du Conseil régional de l’Ile de France, 3 agriculteurs sur 140 ha à Flins-sur-Seine et aux Mureaux (78). Après une étude agronomique de sols et une étude de faisabilité technico-économique, le comité technique de la SAFER, organisme chargé de l’aménagement et du développement de l’espace rural, avait tranché mi-octobre et désigné 1 céréalier et 2 maraîchers pour reprendre la ferme de la Haye. Il aura fallu quelques semaines pour détruire ce beau scénario, au profit d’un circuit automobile de formule 1. Les 3 agriculteurs, avaient commencé à cultiver les terres… et les voilà menacés de devoir mettre la clé sous la porte.

L’Ile de France est une région où le foncier agricole se fait très rare. Même si les projets finalement choisis n’étaient pas, de notre point de vue, les meilleurs présentés – un projet de « couveuse » pour maraîchers bio avait notamment la préférence des agrobiologistes et des associations citoyennes -, le maintien d’une activité agricole réjouissait non seulement les agriculteurs, mais également l’usine des Yvelines qui participe à l’approvisionnement en eau potable de la moitié des Yvelines et des Hauts-de-Seine (400 000 consommateurs), puisque ces terres se trouvent sur son champ captant, et que les nouveaux installés s’engageaient à se convertir de façon progressive à l’agriculture biologique.

Le Grenelle de l’environnement a proposé de tripler la surface agricole en production biologique pour 2013 : même si la loi Grenelle 1 n’est pas encore votée, les parlementaires ne semblent pas vouloir remettre en cause cet objectif ambitieux. L’Ile de France notamment, fait partie des zones sinistrées en matière de production biologique, alors qu’elle est le bassin de consommation le plus important en France : 4 405 ha en production biologique étaient recensés en 2007, soit 0,8% de la SAU de la région. Ces 140 ha passant en bio constitueraient le plus grand domaine bio de l’Ile de France, et couvriraient 2% des 8 810 ha à convertir pour 2013 si la région veut suivre le mouvement national : dans un environnement où les terrains agricoles et les installations sont rares, ce n’est pas négligeable.

Par la présente, nous nous déclarons solidaires du collectif Flins sans F1, et vous demandons d’agir selon vos compétences respectives, ou d’user de votre influence afin :

· que soient abrogés les deux arrêtés préfectoraux du 21 octobre 2008, plaçant l’actuelle « Ferme de la Haye » en zone d’aménagement différé (ZAD). Ces arrêtés passent outre le schéma directeur de la région Ile de France, destiné à préserver les terres agricoles, passent outre la décision de la SAFER et passent outre le fait que ces terres sont normalement non constructibles et réservées à un usage agricole. Ils ont été pris pour plaire au Président du Conseil général des Yvelines, au mépris du refus des riverains des terres concernées ;

· que l’Etablissement Public Foncier des Yvelines, dépendant du Conseil général, retire sa préemption des terres de la Ferme de la Haye, et abandonne son projet d’implanter un circuit de formule 1 à cet emplacement.

Il en va de la crédibilité du Grenelle de l’environnement, de la qualité de l’eau des Franciliens, du maintien d’activités agricoles dans la région-capitale, et de la satisfaction des besoins des consommateurs de cette région.

Ce courrier a reçu le soutien d’Agir pour l’environnement, d’Adéquation, du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures. Par ailleurs, Alliance pour la planète a déclaré le projet « Grenello-incompatible », et c’est bien sûr notre point de vue.

Veuillez croire, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre d’Etat, Monsieur le Ministre, en l’expression de notre très haute considération.

Henri Thépaut

Président

Vin bio nouvelle législation européenne : Flexibilité

Toujours dans ce règlement n°889/2008, il y a un article dédié à la flexibilité donnant les règles de production exceptionnelles.

Il s’agit de dérogations aux règles de production énoncées dans ce règlement qui doivent être limitées au minimum et le cas échéant, limitées dans le temps, et elles ne
peuvent être prévues que dans les cas suivants:
a) lorsqu’elles sont nécessaires pour garantir que la production biologique puisse être amorcée ou maintenue dans les exploitations soumises à des contraintes climatiques,
géographiques ou structurelles;
b) lorsqu’elles sont nécessaires pour garantir l’accès aux aliments pour animaux, aux semences et au matériel de reproduction végétative, aux animaux vivants et à d’autres
intrants agricoles, dans les cas où de tels intrants ne sont pas disponibles sur le marché sous forme biologique;
c) lorsqu’elles sont nécessaires pour garantir l’accès aux ingrédients d’origine agricole, dans les cas où de tels ingrédients ne sont pas disponibles sur le marché sous forme biologique;
d) lorsqu’elles sont nécessaires pour résoudre des problèmes spécifiques liés à la gestion des animaux d’élevage biologique;
e) lorsqu’elles sont nécessaires en ce qui concerne l’utilisation au cours de la transformation des produits et substances spécifiques visés à l’article 19, paragraphe 2, point b), pour
assurer la production sous une forme biologique de denrées alimentaires bien établies;
f) lorsque des mesures provisoires sont nécessaires pour permettre à la production biologique de continuer ou de reprendre en cas de situation catastrophique;
g) lorsqu’il est nécessaire d’utiliser les additifs alimentaires et autres substances énumérées à l’article 19, paragraphe 2, point b), ou les additifs pour l’alimentation animale et autres substances indiqués à l’article 16, paragraphe 1, point d), et que ces substances ne sont pas disponibles sur le marché autrement que produites ou par des OGM;
h) lorsqu’il est nécessaire, en vertu de la législation communautaire ou nationale, d’utiliser les additifs alimentaires et autres substances énumérées à l’article 19, paragraphe 2,
point b), ou les additifs pour l’alimentation animale indiqués à l’article 16, paragraphe 1, point d).
3. Conformément à la procédure visée à l’article 37, paragraphe 2, la Commission peut fixer des conditions spécifiques en vue de l’application des dérogations prévues au paragraphe 1.

En clair, il possible de déroger à ce règlement sous conditions et de faire l’inverse de ce qui est recherché dans les objectifs et principes d’une agriculture biologique européenne ! C’est bien celà le problème ! Jusqu’où chaque état permettra l’exceptionnel ? Comment serons-nous avertis de ce manquement dans le respect du règlement ? Même dans ces cas exceptionnels, les produits pourront porter le logo et la mention agriculture biologique ?
Il est vrai qu’un règlement se doit de tout prévoir ou décrire mais enfin il apparait qu’il y a davantage d’articles sur les autorisations de faire du non bio que sur le respect même de l’agriculture biologique.

Si je me trompe, n’hésitez pas à intervenir, je suis prêt à entendre un message rassurant !

Vin bio nouvelle législation européenne : Article 16 Produits et substances utilisés en agriculture

L’article 16 du règlement n°889/2008 se concentre sur les produits et substances utilisés en agriculture et critères pour leur autorisation.

1. La Commission autorise l’utilisation dans la production biologique et inclut dans une liste restreinte les produits et substances susceptibles d’être utilisés, en agriculture biologique, aux fins suivantes en tant que:
a) produits phytopharmaceutiques;
b) engrais et amendements des sols;
c) matières premières non biologiques d’origine végétale pour aliments des animaux, matières premières pour aliments des animaux d’origine animale et minérale et certaines substances utilisées en alimentation animale;
d) additifs pour l’alimentation animale et auxiliaires technologiques;
e) produits de nettoyage et de désinfection des étangs, cages, bâtiments et installations utilisés pour la production animale;
f) produits de nettoyage et de désinfection des bâtiments et installations utilisés pour la production végétale, y compris le stockage dans une exploitation agricole.
Les produits et substances figurant sur la liste restreinte ne peuvent être utilisés que dans la mesure où l’utilisation correspondante est autorisée dans le cadre de l’agriculture
générale dans les États membres concernés conformément aux dispositions communautaires pertinentes ou aux dispositions nationales conformes à la législation communautaire.
2. L’autorisation des produits et substances est soumise aux critères généraux et spécifiques suivants qui seront évalués dans leur ensemble:
a) leur utilisation est nécessaire au maintien de la production et est essentielle à l’utilisation prévue;
b) tous les produits et substances sont d’origine végétale, animale, microbienne ou minérale, sauf si des produits ou des substances provenant de ces sources ne sont pas
disponibles en quantité ou en qualité suffisante ou s’il n’existe pas d’autre solution;
c) On appliquera les critères suivants au sujet des produits phytopharmaceutiques :
i) leur utilisation est essentielle pour lutter contre un organisme nuisible ou une maladie particulière pour lesquels on ne dispose ni d’alternatives sur le plan biologique, physique ou de la sélection des végétaux, ni d’autres méthodes de culture ou pratiques de gestion efficaces;
ii) si les produits ne sont pas d’origine végétale, animale, microbienne ou minérale et ne sont pas identiques à leur forme naturelle, ils ne peuvent être autorisés que
si les conditions de leur utilisation excluent tout contact direct avec les parties comestibles de la plante;
d) en ce qui concerne les engrais et amendements des sols, leur utilisation est essentielle pour obtenir ou maintenir la fertilité du sol ou pour satisfaire des exigences
nutritionnelles particulières des cultures ou à des fins spécifiques d’amendement du sol;
e) les critères suivants s’appliquent aux produits visés au paragraphe 1, points c) et d):
i) ils sont nécessaires pour préserver la santé, le bien-être et la vitalité des animaux et contribuer à un régime alimentaire approprié répondant aux besoins physiologiques
et comportementaux des espèces concernées ou, sans recourir à ces substances, il est impossible de produire ou de conserver ces aliments pour animaux;
ii) les aliments pour animaux d’origine minérale, les oligo-éléments, les vitamines ou les provitamines sont d’origine naturelle. Si ces substances ne sont pas disponibles, l’utilisation de substances analogues chimiquement bien définies peut être autorisée dans la production biologique.

Nous reviendrons sur ces « autorisations » dans un prochain article sur la flexibilité du règlement…

Vin bio nouvelle législation européenne : RÈGLES DE PRODUCTION

Suivant les objectifs et les principes du règlement CE n°889/2008, le texte donne les règles de production à respecter pour une agriculture biologique.
Deux règles générales sont annoncées, la première étant l’interdiction d’utilisation des OGM et la deuxième l’interdiction d’utilisation de rayonnement ionisant.

Outre les règles générales applicables à la production agricole, les règles suivantes s’appliquent à la production végétale biologique :
a) la production végétale biologique a recours à des pratiques de travail du sol et des pratiques culturales qui préservent ou accroissent la matière organique du sol, améliorent la stabilité du sol et sa biodiversité, et empêchent son tassement et son érosion;
b) la fertilité et l’activité biologique du sol sont préservées et augmentées par la rotation pluriannuelle des cultures, comprenant les légumineuses et d’autres cultures d’engrais
verts et par l’épandage d’effluents d’élevage ou de matières organiques, de préférence compostés, provenant de la production biologique;
c) l’utilisation de préparations biodynamiques est autorisée;
d) en outre, les engrais et amendements du sol ne peuvent être utilisés que s’ils ont fait l’objet d’une autorisation d’utilisation dans la production biologique conformément
à l’article 16;
e) l’utilisation d’engrais minéraux azotés est interdite;
f) toutes les techniques de production végétale utilisées empêchent ou réduisent au minimum toute contribution à la contamination de l’environnement;
g) la prévention des dégâts causés par les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes repose principalement sur la protection des prédateurs naturels, le choix des espèces et des variétés, la rotation des cultures, les techniques culturales et les procédés thermiques;
h) en cas de menace avérée pour une culture, des produits phytopharmaceutiques ne peuvent être utilisés que s’ils ont fait l’objet d’une autorisation d’utilisation dans la production biologique conformément à l’article 16;
i) pour la production de produits autres que les semences et le matériel de multiplication végétative, seuls les semences et le matériel de reproduction produits selon le mode
biologique sont utilisés. À cet effet, la plante-mère, dans le cas des semences, et la plante parentale, dans le cas du matériel de reproduction végétative, ont été produites
conformément aux règles établies dans le présent règlement pendant au moins une génération ou, s’il s’agit de cultures pérennes, deux saisons de végétation;
j) les produits de nettoyage et de désinfection utilisés dans la production végétale ne peuvent être utilisés que s’ils ont fait l’objet d’une autorisation d’utilisation dans la production
biologique conformément à l’article 16.

L’article 16 fera l’objet d’un article à part entière…

Vin bio nouvelle législation européenne : Principes Spécifiques

Le règlement CE n°889/2008 se poursuit en énonçant des principes spécifiques applicables en matière d’agriculture biologique :

a) préserver et développer la vie et la fertilité naturelle des sols, leur stabilité et leur biodiversité, prévenir et combattre le tassement et l’érosion des sols et nourrir les végétaux principalement par l’écosystème du sol;
b) réduire au minimum l’utilisation de ressources non renouvelables et d’intrants ne provenant pas de l’exploitation;
c) recycler les déchets et les sous-produits d’origine végétale ou animale comme intrants pour la production végétale ou animale;
d) tenir compte de l’équilibre écologique local ou régional dans le cadre des décisions en matière de production;
e) préserver la santé des animaux en stimulant les défenses immunologiques naturelles de l’animal et en encourageant la sélection de races et de pratiques d’élevage appropriées;
f) préserver la santé des végétaux au moyen de mesures préventives, notamment en choisissant des espèces et des variétés appropriées et résistantes aux nuisibles et aux maladies, en assurant dûment une rotation appropriée des cultures, en recourant à des méthodes mécaniques et physiques et en protégeant les prédateurs naturels des
nuisibles;
g) pratiquer un élevage adapté au site et lié au sol;
h) assurer un niveau élevé de bien-être animal en respectant les besoins propres à chaque espèce;
i) produire des produits animaux biologiques issus d’animaux qui, depuis leur naissance ou leur éclosion, et tout au long de leur vie, sont élevés dans des exploitations biologiques;
j) choisir des races en tenant compte de la capacité des animaux à s’adapter aux conditions locales, de leur vitalité et de leur résistance aux maladies ou aux problèmes
sanitaires;
k) nourrir les animaux avec des aliments biologiques composés d’ingrédients agricoles issus de l’agriculture biologique et de substances non agricoles naturelles;
l) mettre en œuvre des pratiques d’élevage qui renforcent le système immunitaire et les défenses naturelles contre les maladies et comprennent, notamment, la pratique régulière de l’exercice et l’accès à des espaces de plein air et à des pâturages s’il y a lieu;
m) exclure l’élevage d’animaux polyploïdes obtenus artificiellement;
n) maintenir, dans la production aquacole, la biodiversité des écosystèmes aquatiques naturels, et maintenir durablement la santé du milieu aquatique ainsi que la qualité des
écosystèmes aquatiques et terrestres environnants;
o) nourrir les organismes aquatiques avec des aliments provenant de l’exploitation durable de la pêche, telle que définie à l’article 3 du règlement (CE) no 2371/2002 du Conseil du 20 décembre 2002 relatif à la conservation et à l’exploitation durable des ressources halieutiques dans le cadre de la politique commune de la pêche (1), ou des aliments biologiques composés d’ingrédients agricoles issus de l’agriculture biologique et de substances non agricoles naturelles.

Vin bio nouvelle législation européenne : Objectifs et Principes

Depuis le 1er Janvier 2009, une nouvelle règlementation européenne s’applique au sujet de l’agriculture biologique. Le règlement n°834/2007 remplace le règlement  n°2092/91 modifié avec une description des modalités d’application dans le règlement n°889/2008.

Pas de panique, ce ne sont que des numéros du journal officiel de la communauté européenne qui donnent accès à plusieurs pages de textes plus ou moins compréhensibles, en tous les cas nécessaires de connaitre pour savoir ce que l’Europe nous réserve en matière d’Agriculture Biologique.

Cette nouvelle règlementation a pour but d’améliorer et de renforcer les normes communautaires applicables à l’agriculture biologique ainsi que les exigences communautaires en matière d’importation et d’inspection.  L’objectif étant d’obtenir une simplification et de parvenir à une cohérence d’ensemble pour une harmonisation des normes.  Le texte prévoit donc de définir plus précisément les objectifs, principes et règles applicables à la production biologique, de manière à contribuer à la transparence et à la confiance des consommateurs ainsi qu’à une approche harmonisée du concept de production biologique.

OBJECTIFS  DE LA PRODUCTION BIOLOGIQUE
La production biologique poursuit les objectifs généraux suivants :
a) établir un système de gestion durable pour l’agriculture qui

respecte les systèmes et cycles naturels et maintient et améliore la santé du sol, de l’eau, des végétaux et des animaux, ainsi que l’équilibre entre ceux-ci;
contribue à atteindre un niveau élevé de biodiversité;
fait une utilisation responsable de l’énergie et des ressources naturelles, telles que l’eau, les sols, la matière organique et l’air;
respecte des normes élevées en matière de bien-être animal et, en particulier, répond aux besoins comportementaux propres à chaque espèce animale;

b) viser à produire des produits de haute qualité;

c) viser à produire une grande variété de denrées alimentaires et autres produits agricoles qui répondent à la demande des consommateurs concernant des biens produits par l’utilisation de procédés qui ne nuisent pas à l’environnement, à la santé humaine, à la santé des végétaux ou à la santé et au bien-être des animaux.

PRINCIPES DE LA PRODUCTION BIOLOGIQUE
La production biologique est fondée sur les principes suivants:
a) concevoir et gérer de manière appropriée des procédés biologiques en se fondant sur des systèmes écologiques qui utilisent des ressources naturelles internes au système, selon des méthodes qui:

utilisent des organismes vivants et des méthodes de production mécaniques;
recourent à des pratiques de culture et de production animale liées au sol, ou à des pratiques d’aquaculture respectant le principe d’exploitation durable de la pêche;
excluent le recours aux OGM et aux produits obtenus à partir d’OGM ou par des OGM à l’exception des médicaments vétérinaires;
sont fondées sur l’évaluation des risques, et sur le recours à des mesures de précaution et à des mesures préventives, s’il y a lieu;

b) restreindre l’utilisation d’intrants extérieurs. Lorsque leur utilisation est nécessaire ou en l’absence des pratiques et méthodes de gestion appropriées visées au point a).
c) limiter strictement l’utilisation d’intrants chimiques de synthèse aux cas exceptionnel.

Les Objectifs et Principes sont suivis de principes plus spécifiques, de règles applicables et d’annexes comme la liste des intrants autorisés. Il y a déjà quelques critiques au sujet de ce nouveau règlement qui ne serait, parait-il, qu’un moyen d’assouplir les normes de l’Agriculture Biologique. Nous verrons plus tard quel article déclenche ce type de critique. Il est quand même encourageant de voir que l’Europe arrive à s’entendre sur des objectifs clairs et précis et sur des principes généraux conformes aux critères de l’écologie.

Des résidus de pesticides dans les vins bio

Dans la revue test-achats de décembre 2008 . n° 526, une enquête sur la présence de résidus de pesticides dans le vin, par R. Remy, M. Baert et M. Gonnissen.

Il suffit apparemment d’être en Belgique, de l’autre côté de la frontière donc, pour trouver une étude un peu plus approfondie et sérieuse sur la présence ou non de résidus de pesticides dans les vins Français mais aussi Allemand, Argentin, Chilien etc…
Si les Belges adorent le vin, il est à noter qu’ils se posent les mêmes questions que nous, mais que eux se donnent les moyens d’y répondre, de part le seul fait que la Belgique n’est pas un pays producteur de vin. Il y a paradoxalement moins de pression ou tout du moins de freins à mettre en place de telles études.

L’étude est mise en place après l’application du nouveau réglement européen du 1er Septembre 2008 ramenant le nombre de pesticides autorisés de 700 à 300. Le nouveau règlement fixe les limites maximales de résidus (LMR) autorisées sur et dans les denrées alimentaires destinées à l’homme. Cette limite est une relative à l’application des Bonnes Pratiques Agricoles. Elle ne souligne pas pour autant la toxicité d’un résidu de pesticide. Pour ce faire,  on dispose de deux indices, la dose de référence aigüe et la dose journalière admissible.
Au niveau européen, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments a fixé une LMR pour les produits alimentaires dont le vin ne fait pas partie mais le raisin de cuve oui. C’est ensuite, à chaque état de l’union européenne de mesurer le respect de ces limites.

Le vin présentera ou non des résidus de pesticides en conséquence de l’emploi ou non de pesticides dans la vigne. On peut supposer que les vins bio n’en contiendront pas puisque, dans ce cas, les vignerons ne peuvent pas employer de pesticides, et que dans le cas de vin traditionnel, il pourra y avoir des résidus mais à une dose inférieure à la Limite Maximale de Résidus autorisées dans le raisin !

L’étude porte sur 34 vins, rouges, blancs et effervescents, issus pour moitié de l’agriculture biologique. Les vins ont été achetés sur le marché belge en mai-juin 2008. Les analyses ont porté sur la détection possible de 200 résidus de pesticides. Les auteurs précisent qu’il faut bien faire la différence entre la détection d’un résidus mesurables qui s’exprime en mg/kg ou en ppm, et, entre la détection de traces de pesticides qui s’expriment là en µg/kg. Dans le premier cas, on est certain de la présence de pesticides et de son emploi par le vigneron. Dans le second cas, on est certain de sa présence dans le vin mais on ignore sa quantité et sa provenance. Il peut s’agir alors d’une contamination depuis une parcelle voisine.

Les résultas :

Sur les Vins Traditionnel, 9 sur 17 ne comportent ni traces ni résidus. Les 8 autres contiennent de 1 à 3 résidus différents.
Sur les Vins Bio, 13 sur 17  ne comportent ni traces ni résidus.  Les 4 autres en contiennent donc.
A noter que les résidus observés sont inférieurs à la LMR fixée pour les raisins de cuve.  Les auteurs donnent en exemple le résidus le plus observé, le pyriméthanil. Sa LMR est de 1 mg/kg or la dose maximale observée a été de 0.07 mg/kg, soit 14 fois moins !

Deux conclusions à donner :

Les vins ne sont pas tous porteurs de résidus de pesticides et lorsqu’ils le sont c’est dans des quantités admissibles par les autorités européennes et très éloignées d’un quelconque danger pour la santé !
Il est anormal de trouver des résidus de pesticides dans 4 vins issus de raisins de l’agriculture biologique puisque cela prouve l’utilisation de pesticides par le vigneron. Or son cahier des charges le lui interdit et un organisme de contrôle et de certification l’a justement contrôlé pour le respecter ! On peut donc se demander si les contrôles sont réalisés correctement.

Questions Ouvertes :

Qui fera une telle étude à plus grande échelle en France sur les vins bio français afin de nous garantir la fiabilité du label Bio ?
Sachant que sur cet échantillon, le seul vin français bio à présenter des résidus de pesticides est l’un des vins de La Chablisienne, peux-t-on avoir une réaction de cette coopérative ? Comment réagissent-ils à cette étude ? Sur leur catalogue, cette cuvée n’existe plus et semble remplacée par « Dame Nature ».
Même question vis à vis de l’organisme Ecocert qui a certifié cet échantillon pour la Chablisienne. C’est tout de même délicat comme résultat !

Le tableau de Résultats des Résidus mesurables (en mg/kg ou ppm)

AGRICULTURE TRADITIONNELLE
Terres Douces 2005, Bordeaux (France, rouge) carbendazime : 0,02 fenhexamid : 0,02
Cellier Yvecourt Bordeaux 2006, Bordeaux (France, rouge) carbendazime : 0,06 iprovalicarbe : 0,01
Chablis Union des Viticulteurs 2007, Chablis (France, blanc) pyriméthanil : 0,07 fenhexamid : 0,03 iprovalicarbe : 0,01
Hilaire Rondeau Rosé d’Anjou 2007, Rosé d’Anjou (France, rosé) diméthomorphe : 0,02
Val de Uga Merlot 2006, Somontano (Espagne, rouge) carbendazime : 0,05
Gobelsburger Grüner Veltliner 2005, Qualitätswein (Autriche, blanc) azoxystrobine : 0,01 boscalide : 0,07
Riesling Classic 2007, Pfalz (Allemagne, blanc) pyriméthanil : 0,01 fenhexamid : 0,03 iprovalicarbe : 0,01
Casa Mayor Carmenère 2007, Colchagua Valley (Chili, rouge) iprodione : 0,11 fenhexamid : 0,04
Cuvée St Vincent Les Chevaliers 2006, Côtes du Rhône (France, rouge)
Cellier des Dauphins Prestige 2006, Côtes du Rhône (France, rouge)
Merlot 2007, Vin de Pays d’Oc (France, rouge)
Marquis de Marmontel, Champagne (France, vin effervescent)
Lamberti Soave 2006, Soave (Italie, blanc)
Porto ruby – port wine, Porto (Portugal, vin de dessert)
Finca Las Higueras Malbec 2007, Mendoza (Argentine, rouge)
Roodeberg 2005, Western Cape (Afrique du Sud, rouge)
Domaine du Chenoy “Butte aux lièvres” 2005, Sambre et Meuse (Belgique, rouge)

AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La Chablisienne La Source 2004 (Ecocert), Chablis (France, blanc) pyriméthanil : 0,03
Garganega del Veneto 2006 (Biogarantie), Garganega IGT (Italie, blanc) pyriméthanil : 0,01
Vida Organica Cabernet sauvignon 2007 (Letis SA BIO), Mendoza (Argentine, rouge) carbendazime : 0,03
Nelson Bio Shiraz Oxfam 2005 (Biogarantie), Western Cape (Afrique du Sud, rouge) carbaryl : 0,02
Domaine Jean-Charles Aubert 2006 (Agriculture Biologique, Demeter), Côtes du Rhône (France, rouge)
Domaine des Coccinelles 2006 (Agriculture Biologique), Côtes du Rhône (France, rouge)
Château Haut-Pouchaud 2005 (Agriculture Biologique), Bordeaux (France, rouge)
Bordeaux Yvon Mau 2006 (Ecocert), Bordeaux (France, rouge)
Pont Neuf 2007 (Agriculture Biologique), Vin de Pays du Gard (France, rouge)
Domaine Le Verger 2007 (Agriculture Biologique), Rosé d’Anjou (France, rosé)
Champagne Fleury (Ecocert, Demeter), Champagne (France, vin effervescent)
Monasterio de Santa Ana 2006 (Consejo de agricultura ecologica Murcia), Jumilla (Espagne, rouge)
Romariz reserve ruby (Ecocert), Porto (Portugal, vin de dessert)
Josef Loimer Gemischter Satz 2005 (Austria Bio), Qualitätswein (Autriche, blanc)
Silvaner Kabinett 2007 (ECOVIN), Rheinhessen (Allemagne, blanc)
Adobe Cabernet sauvignon 2007 (IMO SCESP 004), Valle Central (Chili, rouge)
Hageling Dornfelder 2005 (Biogarantie), Hageland (Belgique, rouge)