Domaine Fontedicto de bernard et cécile Bellahsen

bernard bellahsen

Le domaine accumule les accents de diversité. Le tracteur est banni des vignes depuis le départ de cette aventure. La terre, sur de petites terrasses exposées au nord, rapporte quelque fois d’immenses huîtres fossiles, témoins d’un temps lointain où une mer chaude, tropicale, immergeait l’endroit. A côté de la cave, un four à bois ronronne et cuit le pain fait avec les céréales du domaine. Cécile et Bernard accomplissent toutes les démarches de la bio-dynamie avec une sacrée réputation en dehors de nos frontières. C’est bien connu, nul n’est prophète en son pays !

porte cave

Au début de l’aventure, avec leurs quelques hectares de vignes, en s’installant sur cette petite butte près de Caux, ils ne faisaient que du jus de raisin. Tout de suite, l’originalité a été de prendre à contre sens les pratiques de la culture moderne, ne cherchant pas à contraindre la vigne en utilisant toute la panoplie du parfait petit chimiste. Bien au contraire, ce sont eux qui se sont adaptés aux cépages et aux aléas climatiques.
Dans un champ, près du caveau, deux chevaux, sans vapeur ni moteur à essence, accompagnent le travail du sol. Ce n’est pas une fantaisie mais une réelle compréhension de son métier d’agriculteur. Comme le souligne Bernard : “avec un animal de trait, il y a forcément un respect du sol, une souplesse de la terre. Tous tes sens sont en éveil, tu respires l’odeur de la terre, tu en ressens la structure, les pieds dedans !”

 

cheval fontedicto

Observateur quotidien, attentif et militant de son milieu naturel, il pratique une agriculture bio-dynamique qui prend soin de la terre en écartant toute utilisation de pesticides, d’engrais chimiques et autres artifices. De ce fait, il faut en permanence écouter la vigne et le vin qui chacun, à leur rythme, respirent, vivent de concert avec leur environnement, évoluent selon les cycles qui influencent la terre. On peut très certainement les prendre pour des farfelus à les voir concocter des préparations à base de poudre de corne, d’ortie, de pissenlit ou bien encore de valériane. Mais l’intelligence, la force de l’homme, n’est-elle pas justement cette capacité à s’adapter à son milieu. En voilà un bel exemple, tout à fait à l’opposée de la culture intensive où l’exploitant, petit ou gros, ne raisonne que selon le productivisme, le rendement et la rentabilité.
Depuis un an, en plus de faire des grands vins, Bernard et Cécile ont créé le Moulin de Fontedicto et, selon toujours la même démarche, font du pain ! Ils produisent leur propre blé, tendre, d’une variété rustique régionale, très bien adaptée au climat et au sol. N’allons pas chercher une autre variété ou modifier ses gènes si c’est pour au final contraindre le milieu, par la force, de s’adapter à la plante !
Ils ont bien sûr construit leur propre four à bois, retaper de vieilles machines du siècle dernier pour trier les grains, une fois la récolte faite à la mi-juillet, et commercialisent maintenant eux-mêmes la farine et différents pains (nature, au sésame, au tournesol, au lin…).

Le Languedoc dissimule derrière des a priori persistants, plusieurs grands vins méconnus. Venez voir derrière les choses, dans Les Coulisses, vous y gagnerez en plaisir et en étonnement. Etre curieux, c’est le début du bonheur.