Le salon des débouchées
Salon des débouchées : des vignerons très natures à Villeurbanne

DIMANCHE 25 NOVEMBRE 2012, de 10h00 à 19h00
ToïToï , le zinc – 17 – 19, rue Marcel Dutartre 69 100 Villeurbanne

Salon de vins naturels et restauration en agriculture paysanne et biologique, casse-croûte fromager, charcutier et végétarien, servis de 11h00 à 18h00, de 3 à 6€ .

Pour cette TROISIÈME édition seront présents :

Léonine – Stéphane MorinSaint-André 66
Le scarabée – Isabelle FrèreSorède 66
Domaine du possible – Loïc RoureLansac 66
La Vigne du Perron – François GrinandVillebois 01
L’Octavin – Alice Bouvot et Charles DagandArbois 39
La petite baigneuse – Philippe WiesMaury 66
Le temps des cerises – Axel PrüferLa Tour-sur-Orb 34
Fontedicto – Bernard BelhassenCaux 34
La ferme du bout du chemin – David AuclairEtables 07
Julie Balagny – Fleurie 69
Thierry Alexandre – Saint-Jean-de-Muzols 07
le Mazel – Jocelyne et Gérald OustricValvignères 07
Andréa Calek – Valvignières 07
Le Picatier – Christophe et Géraldine PialouxSaint-Haon-le-Vieux 42
Le bout du monde – Edouard LaffitteLansac 66
Karim Vionnet – Villiers-Morgon 69
Daniel Sage – St-Sauveur-En-Rue 42
Sextant – Julien AltaberSaint-Aubin 21
Marie et Vincent Tricot – Orcet 63
Bock – Sylvain BockAlba-La-Romaine 07

La ferme des burons sauvages – Olivier Procureur, éleveur fromager 42
Brasseries la Soyeuse – Bertrand Brucklé, Rontalon 69

Le salon des débouchées
Le salon des débouchées
Devenez fan de naturel et de vin Nature au salon des Débouchées de Villeurbanne

Lyonaises, Lyonais, Villeurbannoises, Villeurbanaisés, habitantes du 69 (quel chance), plaisanciers du Rhône, touristes vinicoles, désoeuvrés des rayons vins des supermarchés, et tout le reste enfin qui serait à proximité ce dimanche 20 Novembre 2011 du 19 rue Marcel Dutartre à Villeurbanne, sautez, mais oui, sautez donc sur l’occasion de découvrir par vous-même ces fameux vins natures, ces incroyables vignerons qui nous font du vin naturel, avec les mains, certains aussi avec les pieds, une âme, beaucoup de passion et d’énergie, loin des salons parisiens, des dorures de palais et des couvertures glacées de magazines éteints.

Mais oui, sautons ! Légèreté de l’être qui sans chercher à avoir, goûte aux plaisirs simples d’une joyeuse bande de vignerons :

Domaine Léonine – Stéphane MorinArgelès 66
Domaine le scarabée – Isabelle FrèreArgelès 66
Domaine du possible – Loïc RoureLansac 66
La Vigne du Perron – François GrinandVillebois 01
Domaine de l’Octavin – Alice Bouvot et Charles DagandArbois 39
Le Raisin et l’Ange – Gilles AzzoniSaint-Maurice-d’Ibie 07
La petite baigneuse – Philippe WiesMaury 66
Le temps des cerises – Axel PrüferLa Tour-sur-Orb 34
Fontedicto – Bernard BelhassenCaux 34
La ferme du bout du chemin – David AuclairEtables 07
Julie Balagny – Fleurie 69
La ferme des 7 lunes – Jean DelobreBogy 07
Thierry Alexandre – Saint-Jean-de-Muzols 07
le Mazel – Jocelyne et Gérald OustricValvignières 07
Andréa Calek – Valvignières 07
Domaine de Mouressipe – Alain AllierSaint-Côme-et-Maruèjols 07
Domaine Michel Guignier – Vauxrenard 69
Domaine du Picatier – Christophe et Géraldine PialouxSaint-Haon-le-Vieux 42

Et pour vous convaincre définitivement de remuer vos os ce dimanche jusqu’à eux, les débouchées ont réalisé un faux entretien, très utile, éclairant, que j’ai pris la liberté de vous restituer ici dans son intégralité (attention, c’est long, mais c’est bon) :

Le salon des Débouchées est un salon de vigneron(ne)s qui vinifient des vins dits « nature » ou « naturels », qu’est-ce que les vins « nature » ou « naturels » ?
Les vins « nature » ou « naturels » sont issus de raisins cultivés en agriculture biologique (avec ou sans certification), les vignes sont conduites sans intrants de chimie de synthèse, les sols sont travaillés. Mais, on les dit aussi « nature » ou « naturels », car cette logique de culture est poussée jusque dans l’élaboration, la vinification : ils sont élaborés sans produits œnologiques, ou presque, puiqu’ils ne contiennent pas ou PEU de soufre (ou sulfites). Pas de béquille chimique en viticulture, pas de camisole chimique en vinification, le plus souvent, ni les vignes ni les vins, ne sont malades à ce point, seuls les vigneron(nes)s sont un peu « timbré(e)s ».

ils ne sont pas sulfatés ?
il ne faut pas confondre, on utilise :
le soufre en traitement pour les vignes contre l’oïdium, c’est autorisé en BIO et utilisé par des vignerons « nature »,
le dioxyde de soufre en vinification, pour ses vertus antibiotiques, antioxydantes et conservatrices… Il n’a, hélas, pas que des vertus, et si l’on en met pas ou peu, c’est mieux.

sont-ce là des vins biologiques ?
pour l’instant, à notre connaissance, les certifications bio européennes ne certifient que la viticulture, pas la vinification. Excepté pour quelques labels privés comme (par exemple) « Nature et progrès » ou « Démeter-vin », qui ont un cahier des charges concernant la vinification.
Vous trouverez ici « règles de vinification BIO en France et à l’étranger ».

La biodynamie, qu’est-ce que c’est ? Est ce que les producteurs de vins « nature » l’utilisent ?
oui, certain l’utilisent, d’autre ne l’utilisent qu’en partie seulement et ne se qualifient pas de « bio dynamistes »…
voir : www.bio-dynamie.org

Quelles pratiques sont autorisées en « conventionnel » ?
Je n’aime pas ce terme de conventionnel, il laisse entendre qu’il s’agit de pratiques banales, déjà convenues, or, si il a été convenu quelque chose, c’est de produire beaucoup, fut-ce au détriment de beaucoup de choses, mais c’était il y a bien longtemps et dans une urgence qui n’est plus la notre.
Vous trouverez ici le règlement européen des pratiques, dans le cadre de la réforme de l’OCM vin, entrée en vigueur le 1er août 2009. Je ne l’ai pas lu entièrement pour savoir si il est bien conforme à la réalité, et j’ignore si il en est sorti un autre depuis…

« Vins naturels » est-ce un label ?
Non, pas au sens où le label AB en est un, avec des contrôles, un logo, de la promotion et les coûts afférents.
L’association des vins naturels a cependant créé une charte d’approche d’élaboration des vins « nature » : voir cette charte.
C’est avant tout un rapport de confiance, ce sont des vignerons qui « disent ce qu’ils font et qui font ce qu’ils disent ». Si l’un d’entre eux estime avoir à ajouter des sulfites pour, par exemple, mettre en bouteille, vous êtes non seulement autorisé à le lui demander mais il vous répondra !… il vous répondra surtout que la dose est dans ce cas 10 à 40 fois inférieure à celle autorisée.

Pourquoi est-il inscrit « contient des sulfites » sur les étiquettes de bon nombre de vins « nature » ?
Il faut savoir que :
– cette mention est obligatoire au dessus de 10 milligrammes/litre,
– cette dose est minime : entre 10 et 40 fois inférieur aux doses officiellement autorisées, suivant qu’il s’agisse de rouge de blanc ou de liquoreux,
– le vin peut générer lui-même une faible dose de sulfite,
– pour protéger le vin, par exemple PENDANT la mise en bouteille, le vigneron peut être amené à utiliser une dose équivalente,
– un vin qui a été vinifié sans sulfite combinera une dose aussi minime en d’autres composés chimiques, et il ne restera, au bout de quelques semaines, aucune trace de sulfite libre, celui qui est réellement protecteur et dont on a plus besoin une fois mis en bouteille.
Cette mention est donc illisible, non pas à cause de ses petits caractères typographiques, il faudrait inscrire la quantité de sulfite ajouté pour que l’on en sache plus long sur les pratiques.

Quel est l’incidence sur la conservation ?
Le vin n’aime pas les brusques changements de température, et se conserve en dessous de 15° depuis toujours ; doit on modifier la façon de faire du vin, pour qu’il puisse se conserver plusieurs jours dans le coffre d’une voiture en été ? peut-être faudrait-il faire des glaces qui supportent ces conditions, cela serait pratique non ?

et pour la garde ?
garder un vin c’est le garder pour le plaisir gustatif qu’il procurera, cela peut dépendre du millésime, du terroir, du climat, de la cave, de l’acidité, des tannins, de la vinification …etc mais en aucun cas de la dose de conservateur que l’on lui aura adjoint.

Est-ce que le vin « nature » renoue avec des techniques traditionnelles et ancestrales dans l’élaboration du vin, est-ce un retour aux sources ?
un vigneron, m’a dit : « nous sommes la queue de la comète d’une ancienne pratique vinicole et l’avant-garde de la façon dont il faut faire les vins aujourd’hui… » Le fait est qu’avant la panoplie des produits contemporains, on devait faire du vin sans! excepté pour le soufre qui, lui, est utilisé depuis longtemps (certains disent que les Romains l’utilisaient) ; mais de nombreux vignerons « nature » travaillent aujourd’hui avec le contrôle des températures, avec des laboratoires, avec des microscopes, des comptages de levure, l’analyse des acidités…etc

Pourquoi certains magasins ou restaurants hésitent à en proposer à leurs clients ?
leur élaboration s’éloigne radicalement d’un « process » de production, leur goût s’éloigne donc de celui de vins standards et industriels. Pour cette raison, nombreux sont les revendeurs qui estiment devoir expliquer, voire justifier ce fait. Prenons par exemple un restaurateur qui parvient à faire BIEN à manger pour un budget raisonnable, il n’aura pas forcément le temps ou le personnel pour présenter ses vins ; c’est compréhensible, mais si l’on pousse le raisonnement jusqu’au bout, cela finira immanquablement par un « pot d’côte » (pour les Lyonnais) et tant pis si ce n’est pas du Côte-du-Rhône. Le plus honnête reste de proposer et de vendre ce que l’on aime, ce que l’on boit. En matière de goût, l’industrie a d’abord singé les savoir-faire traditionnels, puis, ceux-ci devenus marginaux, elle a fini par innonder le marché avec des produits de mauvaise qualité toujours trop chers pour ce qu’ils sont ; le temps aidant c’est le goût même des gens qui a été perverti. Aujourd’hui, si les vins « nature » avaient le même goût que des vins produits industriellement, ce serait le monde à l’envers mais il ne serait pas beaucoup plus passionnant à l’envers.

Journée de la femme, du vin, des vigneronnes et de ceux qui les aiment

Une journée pour la femme…c’est beaucoup…c’est pas assez…ca sert à quoi ?Quand je vais lui dire à ma femme, bon voilà, un jour pour toi ! Ca te va ? J’me dis que l’ambiance ne va pas être au beau fixe.Non mais en fait la journée de la femme c’est pour leur donner la parole comme si elle ne l’avait pas déjà ! Ils sont fous ceux qui font ça ! Qu’ils viennent dans les vignes, des femmes qui travaillent, des femmes qui inventent, des femmes qui prennent des risques, il y en a de plus en plus. Et ce ne sont pas des femmes de vignerons mais bien des vigneronnes à part entière.A Vinisud, j’ai recroisé l’une d’entres elles que j’adore parce qu’elle est charmante, qu’elle a un accent étranger très séduisant et qu’elle fait des vins très intéressants. Il s’agit du Mas des Dames près de Béziers. J’avais fait son portrait il y a quelques temps ici.

Mas des Dames

Mais la vision masculine que j’ai des femmes, ne se limite pas à dire que les vigneronnes sont sexy. Elle sont aussi passionnées, passionnantes, pleine d’énergie, incroyablement fortes et si envoutantes lorsqu’elles vous parlent de leur vin et de leur histoire.C’est comme cela que j’ai fait la connaissance du domaine d’Aupilhac et de Désirée Fadat. Je n’ai même pas échangé un mot avec sylvain qui est pourtant incontournable dans tous les articles sur le domaine. Un luxe :

Désirée Fada Aupilhac
Désirée Fadat Aupilhac

Mais finalement ce que l’on aime dans le vin, chez les femmes, ce sont leur sourire, leur vin, leur accueil. J’ai aimé saisir cette image entre Môsieur Antoine Arena (le corse de patrimonio) et la miss Evelyne Clairet (domaine de tournelle en arbois) au salon du vin de mes amiEs. Un petit moment de détente, dans la ferveur du salon où les femmes même si elles n’étaient pas à parité se faisaient entendre, remarquer et déguster…

Evelyne Clairet et Antoine Arena
Evelyne Clairet et Antoine Arena
La Dive Bouteille : Photo Off

Le salon est passé sur les planches de Deauville. Je n’ai pas vu tous les vignerons annoncés, mais de toutes façons, il fallait bien plus d’une journée pour rencontrer et déguster ceux qui étaient bien présents.
Si par rapport à d’autres salons comme la Beaujoloise, c’est sûr, on perd un peu en convivialité,  le principal est au rendez-vous : il y a du monde, l’organisation est impeccable et l’accueil est chaleureux !
Quelques photos :

D’abord, les planches, pas grand monde le matin. Les nuages sont bien là et la pluie aussi, bien que très fine.

les planches de deauville

Sur la plage, un tournage improvisé apparemment avec une scène de feu, si j’en crois le pompier armé de son outil.

plage de deauville cinéma

Ah Enfin, je rencontre Andréa Calek, ou plutôt sa Babiole ! Lui, il est encore au lit ou tout du moins couché quelque part. C’est Monsieur Oustric qui m’en parle. Petite cuvée en vin de pays à base de carignan, syrah et grenache. C’est extra ! Le salon commence bien. Il y a aussi un pétillant en blanc, à ne pas rater. En fait, Calek est basé au Mazel. Il se cache ou il apprend … on ira le voir sur place…

andréa calek babiole

Quelques bouteilles avec des étiquettes sympathiques de chez L’Etoile du matin, domaine mené par un jeune homme solide, Geoffroy Marchand, dans l’aude. Il y a des jeunes par là-bas aussi qui font des choses qui sortent de l’ordinaire. Le vin est puissant, que du rouge, plusieurs cuvées. Les étiquettes ce sont des oeuvres d’un artiste de Perpignan, Jak Arnould. Sur le domaine, il y a déjà des agneaux et très bientôt du fromage ! A suivre.

Etoile du matin

Dans la multitude, dans l’opulence, la rencontre avec un brin de vérité, de simplicité et de partage. Evelyne Clairet illumine ma journée juste avant de partir. Une très belle dégustation de ses cuvées. Connu pour son vin jaune, le jura réserve quelques bonnes autres surprises comme ce savagnin ouillé ! D’habitude, on laisse la part des anges prendre sa place dans les fûts. Alors on joue sur l’oxydation. Le domaine de la tournelle a choisi de faire une cuvée différente. La fleur de savagnin dégage de subtils arômes. C’est à découvrir ! Et puis, il y a bien sûr les classiques, avec un morceau de fromage et un bout de pain ramené de chez monsieur Overnoy. Rien que ça ! L’accueil !

Domaine de la tournelle jura vin jaune