Sans les traitements de l’agriculture conventionnelle, pas de vignes bio ?

vignes bio sans pesticides sans engrais
vignes bio sans pesticides sans engrais

Il fallait oser le dire :

« Le développement massif de l’agriculture biologique ne constituera pas, dans l’immédiat, une solution suffisante pour concilier rentabilité et environnement. En effet, si, avec 5 % de surface agricole en bio, le Languedoc-Roussillon est la deuxième région de France dans ce secteur, il n’en demeure pas moins que « les cultures biologiques profitent des traitements effectués sur les parcelles d’agriculture conventionnelle qui empêchent la diffusion de maladies ».

Ces propos ont été publiés par le journal L’Indépendant le 22 Octobre dernier ! Ils sont de monsieur Guy Giva, président de la commission agriculture au CESR Languedoc Roussillon. Selon l’article, ce sont des experts (?) consultés par le CESR (Conseil Economique et Social de la Région) Languedoc Roussillon qui ont avancés cette affirmation !

On aurait aimé savoir plusieurs choses : qui sont ces « experts » et si il y a un rapport du travail effectué par cette commission.  Elle a certainement apporté un éclairage plus intéressant sur d’autres leviers de croissance comme le développement de l’oenotourisme apparemment. Tout faire pour combattre l’arrachage dans le Languedoc-Roussillon me semble primordial. Nous sommes tous d’accord sur ce point. Arracher une vigne ici c’est laisser une autre vigne se planter sur une autre parcelle de la planète.

Mais pourquoi donc le journaliste de l’Indépendant ne retire comme idée forte que ceci ?

« En clair, le bio aurait du mal à survivre seul et serait très vulnérable si aucun traitement n’était mis en place ailleurs. Aujourd’hui, en région 8337 ha de vignes sont bio (2200 ha convertis en 2009). Leur rendement reste limité. »

C’est un article à lire très attentivement parce qu’il me semble qu’il y a encore d’autres leçons à tirer en l’épluchant soigneusement, non ? Et pour ceux qui sont connectés sur Facebook, je les invite à poursuivre le débat ici : Domaine Padié Jouquet

L’article de l’Indépendant

Ca ressemble à quoi une vigne bio ?

Cette photo de vigne bio illustre un cas typique d’un vigneron du dimanche, je le connais, je me permets,  qui a laissé la végétation envahir complètement le rang.C’est joli mais le raisin souffre, certes, oui certes, mais sans soufre !

vignes en friche

Sinon, il y a aussi toutes ces vignes qui avant d’être arrachées sont laissées à l’abandon. Triste spectacle à l’automne, les feuilles sont déjà tombées et sur certains ceps des grappes de raisins s’accrochent par désespoir et en vain.Mais où va le vignoble français ?

raisin abandonné

Conjoncture vitivinicole mondiale en 2008 : la consommation mondiale de vins, affectée par la crise économique, baisse en 2008

A la lecture du bilan statistique de l’OIV relatif à la conjoncture vitivinicole mondiale en 2008 publié à Paris, le 7 avril 2009, on peut noter les premiers effets de la crise économique mondiale.

En effet, dans un contexte de crise globale, la consommation mondiale de vins affiche, en 2008, une baisse de 2 Mio hectolitres par rapport à l’année 2007. Cette baisse globale est essentiellement générée par une baisse poursuivie de la consommation dans les pays européens traditionnellement gros producteurs et consommateurs : la France, l’Italie et l’Espagne, ainsi que l’Allemagne. On peut noter qu’après 15 années de croissance et malgré un rebond en 2007, la consommation au Royaume-Uni tend à se stabiliser en volume, et que la crise et la dégradation de la parité de la livre sterling conduit à une pression croissante sur les prix d’achat aux fournisseurs, notamment de la part de la grande distribution britannique.
Contrairement à la consommation de l’Union Européenne à 15, dans certains pays la consommation augmente en 2008, notamment, aux Etats-Unis, dont le marché intérieur dépasse pour la première fois la taille du marché intérieur de l’Italie.La consommation australienne continue également sa progression et la conjoncture 2008 enregistre également une croissance importante de la consommation de vins en République Tchèque. De plus, en 2008, l’Afrique du sud, le Chili et la Nouvelle-Zélande (malgré un léger repli) maintiennent des niveaux de consommation satisfaisants et proches de ceux de 2007.

La surface viticole mondiale a également marqué un recul de 28 mha en 2008. A l’origine de cette diminution est le recul du vignoble communautaire à la suite de l’arrachage des vignes dans les pays viticoles européens : l’arrachage définitif en France et la restructuration des vignobles dans les pays rentrés récemment dans l’UE.
Quant à la production globale de vins en 2008, malgré une baisse considérable de la production vinicole européenne, notamment une baisse importante de la production française, la production globale a connu une légère hausse de 1 Miohl. Toutefois, la production globale de 2008, similaire à celles de 2001, 2003 et 2007, peut être qualifiée de relativement faible.
Il est à noter que malgré la crise économique globale, le marché mondial des vins a continué sa progression en volume. Presque tous les grands acteurs, à l’exception de la France et de l’Australie, ont conservé leur position en 2008 : l’Italie est restée le leader mondial en volume de vins exportés, le groupe des six pays nouvellement exportateurs (l’Hémisphère sud et les Etats-Unis) ont également poursuivi leur progression.
« Il est évident que la crise économique mondiale a joué son rôle dans la baisse globale de la demande. Toutefois, les meilleurs résultats ont été enregistrés par le marché mondial des vins, dont le volume augmente d’année en année : les échanges internationaux représentent 37% de la consommation mondiale en 2008 contre 18% en début de décennie 1980 et 35% en 2006, ce qui signifie que près de 37% des vins du monde sont consommés en dehors de leurs pays de production », a déclaré Federico Castellucci, Directeur Général de l’OIV.

Comment réussir son communiqué de presse ?

Il y a des choses comme celle-ci qui m’interpelle. Vous me direz…c’est technique…ultra spécialisé…pour un public de professionnels…tous parlant la même langue d’initié…voir même un peu évasif…le titre est bien…on appelle cela un chapeau en jargon attaché de presse…mais attention…la conclusion est sévère…nette et précise…on ne fait pas dans la dentelle à la FNESA…V…I…G…I…L…E…N…C…E

 

FEDERATION NATIONALE DES SYNDICATS D’EXPLOITANTS AGRICOLES
11, rue de la Baume – 75008 PARIS – Tél. 01.53.83.47.47. – Fax. 01.53.83.48.48.
Paris, le 28 novembre 2008

COMMUNIQUE DE PRESSE

Les viticulteurs ont besoin de visibilité à court et

moyen terme

Michel Barnier a réuni hier la filière vitivinicole pour faire le point sur la conjoncture, le
plan de modernisation et l’organisation commune du marché.
La FNSEA a alerté les pouvoirs publics afin qu’ils prennent la mesure de la situation
conjoncturelle préoccupante pour de nombreux viticulteurs, dans toutes les régions. La
FNSEA prend acte que la viticulture s’inscrit dans les mesures annoncées lors de la
conférence sur les revenus : aide à la trésorerie, mesures bancaires, allègement des
charges fiscales et sociales.
La FNSEA demande aussi la reconduction en 2009 de l’exonération de la taxe sur le
foncier non bâti.
Concernant le plan communautaire d’arrachage, la FNSEA déplore qu’aucune évolution
ne soit envisagée au niveau communautaire pour permettre de trouver des solutions
aux 11 000 ha de vignes dont l’arrachage ne pourra être soutenu. Jérôme DESPEY,
vice-président de la FNSEA, a demandé avec insistance au Ministre d’apporter des
solutions alternatives pour accompagner dès 2009 ces viticulteurs, en grandes
difficultés.
Enfin, la FNSEA souhaite que la mise en oeuvre nationale de l’OCM se fasse avec
pragmatisme. Les viticulteurs attendent que les aides aux investissements et à la
restructuration se mettent en place rapidement.
La FNSEA restera plus que vigilante sur tous ces sujets.

Contact : Arnaud LEMOINE
Tél : 01.53.83.48.83
Portable : 06.13.24.19.19
e-mail: arnaud.lemoine@fnsea.fr
Web: www.fnsea.fr

Réforme de l’OCM et plan national de modernisation de la viticulture

 

Réforme de l’OCM, plan national de modernisation de la viticulture, quelles conséquences pour la viticulture et le vin ?
Quelques précisions faites rapidement par Monsieur Etienne Montaigne, enseignant chercheur à l’Iamm, lors d’une conférence au salon Dionysud de Béziers du 6 Novembre dernier.
Rappel sur l’OCM :

Le vin est réglementé par une organisation commune de marché, appelée l’OCM, comme presque tous les produits agricoles. Elle distingue les vins en deux catégories selon qu’ils indiquent ou pas une indication géographique (IG). D’un côté, il y a les vins avec une Indication Géographique Protégée : les vins de pays et les vins de qualité (ex AOC renommé Appellation d’Origine Protégée) et de l’autre, ceux qui n’en ont pas, dits Vins sans IG, c’est à dire les « vins de table ».

Vous voyez, rien de plus simple. Il suffit juste de savoir manipuler et retenir les abréviations. Un réflexe de cadres et d’administratifs, costard, cravates, qui réinventent leur propre langage histoire de rendre leur discours plus élevé. Il nous reste jusqu’au 1er Août 2009 pour nous y faire.

Cette OCM décidée par le parlement européen a finalement été plus rapidement que prévu mise en place pour financer l’arrachage volontaire, soit 175000 ha sur 3 ans.Quelle ironie tout de même quand on pense que les concurrents plantent à tour de bras. Cette aide est proportionnelle aux surfaces de vignes de chaque pays. On a pu observer un succès immédiat avec 66% de l’arrachage réalisé en région Languedoc-Roussillon pour la France. “L’Europe a décidé, là, d’une opération coup de poing avec pour objectif d’éliminer les canards boiteux et d’assainir la situation avant une libéralisation du marché”, nous dit Mr Montaigne. Comme à chaque fois, ou presque, l’Europe dote les états membres d’une enveloppe qu’ils doivent employer comme ils le souhaitent. C’est donc une stratégie nationale à la carte qui s’impose pour restructurer et reconvertir les vignobles.

L’OCM est un vrai compromis, un pas vers une PAC “OCM compatible”.

Rappel sur le Plan Quinquénal de relance publié le 29 Mai 2008 :

C’est un plan de relance du ministère de l’agriculture pour la reconquête des parts de marché mondial et un accompagnement social des viticultures touchés par la crise économique.

Pas moins de 27 mesures ont été émises pour relever le défi de la mondialisation :
affirmer le potentiel de la filière à l’exportation en gagnant de nouvelles parts de marché,
adapter l’offre à la demande et notamment à celle des nouveaux consommateur,
améliorer la lisibilité des produits et valoriser l’image Franc,
renforcer la compétitivité des entreprises et leur réactivité devant l’évolution des marchés.

Le plan se donne des moyens financés par la fameuse cotisation volontaire obligatoire et la modification du contrôle de l’AOC.

Les grands principes du plan en résumé sont :
l’organisation de la filière, avec une simplification et une clarification de sa gouvernance au niveau national ;
la déconcentration de la concertation et des décisions au niveau des bassins de production, avec un transfert de compétences en faveur des interprofessions, des comités régionaux de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et des conseils de bassin ;
la réduction des contraintes réglementaires et administratives concernant la fixation des rendements, les pratiques œnologiques et les cépages autorisés ;
la restructuration des entreprises de vinification et de commercialisation, afin de faire émerger des unités suffisamment importantes pour s’imposer sur les marchés mondiaux ;
le développement de la promotion et de l’« œnotourisme » ;
la rénovation des dispositifs de formation initiale et continue des acteurs de la filière ;
l’optimisation et la mise en cohérence des efforts de recherche et d’innovation.

On a déterminé qui décide quoi et à quel niveau avec une gouvernance nationale et un office unique dans chaque bassin viticole qui regroupe les différents acteurs de la filière.

Enfin, pour faire simple, il y aura 3 segments de produits avec des contraintes de production croissantes en partant des Vins Sans Indication Géographique et en allant vers les Vins avec Indication Géographique dont le top en France seront les Vins AOC.