transmission de terroir en Terrasse du Larzac, le Mas Conscience change de tête

Ce n’est pas courant de recevoir ce genre de message. Quelqu’un d’aussi passionné qui va finalement transmettre son exploitation. Laurent Vidal m’avait marqué par sa simplicité et sa recherche de l’excellence dans ses vins, ses vignes, sa cave. Je me rappelle de ce qu’il m’avait dit sur son travail :  » Aujourd’hui, avec cet outil de travail, j’ai peut-être changé, en passant des vins charpentés aux vins plus en dentelle. J’interviens moins en cave. Mes vins ont gagné en acidité, ils sont plus vifs, plus droits. Ca fait 20 ans de vinification et finalement, on invente rien ! On revient plutôt à ce qui se faisait avant. Je veux que mes vins soient sur le plaisir, la fraîcheur, la fleur. Surtout ne pas compliquer ! » C’est le moment de passer y faire un tour lors de Vinisud ! Ci-dessous, l’email reçu ce jour :

Chers partenaires, chers amis,

Je tenais à vous informer, la gorge nouée, que 2014 sera le début d’un nouveau cycle pour le  » Mas Conscience »…

En effet, j’ai aujourd’hui l’opportunité de relever de nouveaux challenges professionnels et je crois que c’est le bon moment!

J’ai donc décidé d’engager un processus de transmission du domaine à un couple de passionnés…pour que l’aventure, commencée il y a 20 ans, continue!

Mais avant toute chose, je souhaite sincèrement vous remercier de votre fidélité et de votre confiance durant toutes ces années. Je suis fier d’avoir partagé avec vous, les valeurs d’authenticité, de qualité et de respect du terroir, à travers les vins  » Mas Conscience ».

Depuis plusieurs mois, j’ai le plaisir de partager mon expérience et transmettre les valeurs du domaine à Nathalie et Eric…des amateurs éclairés, des travailleurs acharnés et des défenseurs du savoir faire traditionnel!

Sous leur impulsion, je suis persuadé que le  » Mas Conscience » va continuer encore longtemps à secouer…les consciences!

 

Laurent Vidal

 » Créateur  » du Mas Conscience

 mas conscience terrasse du larzac vin

 

 

Quel chance!

Le  » Mas Conscience »,…Nous cherchions depuis longtemps et nous n’osions y croire: trouver un domaine avec une histoire et pouvoir écrire la suite…Et finalement, ce magnifique terroir s’est imposé à nous au fil du temps et des rencontres!

Quelle chance de se retrouver au milieu de ces terroirs fabuleux, de pouvoir partager l’expérience, la connaissance et le savoir faire de Laurent Vidal, le fondateur passionné et passionnant.

Quelle chance de pouvoir intégrer la dynamique qualitative de l’appellation  » Terrasses du Larzac »!

C’est donc avec beaucoup d’humilité et d’enthousiasme, que nous vous proposons de poursuivre, avec nous, l’aventure « Mas Conscience ».

Pas de grands changements à venir, nous souhaitons continuer le travail de qualité initié par Laurent et vous proposer des millésimes qui expriment la richesse du terroir, les spécificités de chaque parcelle et les valeurs d’authenticité du « Mas Conscience ».

C’est avec une grande fierté, que nous vous ouvrons les portes du domaine pour faire plus ample connaissance, déguster les millésimes à venir et redécouvrir les valeurs sures telles que l’AS 2010.

A très bientôt et d’avance, merci, de votre confiance renouvelée.

Nathalie et Eric Ajorque
Un grand merci à Laurent pour son accompagnement et son implication d’hier, d’aujourd’hui et de demain…Et pour continuer à faire connaissance… Salon VINISUD: les 24,25 et 26 Février 2014 au Parc des Expositions de Montpellier. STAND N°A6B56, au sein de l’espace dédié aux « Terrasses du Larzac ». Et bien évidemment, vous êtes toujours les bienvenus…au domaine »Mas Conscience » Route de Montpeyroux- 34150 St Jean de Fos

Viande de cheval ou de boeuf
Avec Saucisson de cheval, boby lapointe se serait bien marré de ce scandale de viande

La recherche de l’authenticité ce n’est pas qu’un concept marketing ! Faire l’effort de trouver un producteur c’est le principal ! Quand on achète un plat tout préparé, surgelé ! , dans un hard discount, je ne crois pas que l’on cherche à se faire plaisir ni à se faire du bien ! Faut choisir ses priorités !!!

Viande de cheval ou de boeuf
Tableau d’école ?

 

Ce qui est admirable (de lapin), c’est que ce « scandale » fait la lumière sur le rapport que la majorité de la population a envers sa propre nourriture. Certes, on (médias, presse, réseaux sociaux, chacun de nous) va taper sur ces industriels qui nous trompent (d’éléphant), on va crier (au loup) sur les transactions internationales, on va s’étonner que l’Europe ne fasse rien, se plaindre qu’il est si facile de maquiller l’origine de la viande etc… Mais qui va faire son auto-critique ? Qui va avouer qu’il en a rien à foutre finalement de savoir ce qu’il mange vu qu’il va faire ses courses dans des lieux sordides, qu’il plonge sa main dans un congélateur poussif ou rutilant (c’est selon les chaines de magasins, grande surface ou hard discount) pour y saisir des boites avec une belle photo dessus ? Qui va dire qu’il n’a aucune idée de comment on élève une bête ou de la manière dont on cultive une tomate ?
Combien sont ceux qui bouffent en accordant davantage d’attention  aux écrans qu’ils mâtent qu’au contenu de leur assiette ?

Bref, un scandale cette duperie sur la viande de boeuf ? Oui, un scandale pour les employés de cette société qui vont se retrouver sans emploi ! Un bel outil industriel foutu en l’air !

Pour le reste, arrêtons d’en faire une montagne ! C’est comme toutes ces femmes qui achètent à prix d’or des produits de beauté alors qu’elles fument comme des locomotives à vapeur ! Soyons un peu plus réaliste et responsable de nos propres actes.

La société que l’on se construit ne doit pas nous défausser de nos propres décisions. Quand je veux me respecter en tant que citoyen et en tant que consommacteur, je choisis les gens à qui je vais finalement donner un peu de mon pouvoir d’achat. Il y a des lieux pour aller à leur rencontre : un magasin, le site de production, un marché, un salon des vins !

Pour ceux qui ne connaissent pas Boby Lapointe (un enfant de Pézenas !) :


C´est un saucisson de ch´val
Un saucisson que de ch´val
Que je viens de faire à ch´val
C´est une chanson de saillies
– Ah! chanson de saillies de ch´val
Moi qui suis esthète de ch´val
Ah je trouve ça beau de ch´val
Génial admirable de lapin

{Refrain:}
Huuuuuuuuu…c´est le refrain

Moi qui vins de Grèce de ch´val
Je m´appelle Oreste de ch´val
Tapaboufélos de ch´val
J´débarqu´à Paris de veau
Oh! Oh! quel régal oh! de ch´val
De prend´ le métro de ch´val
Quand on n´connait pas de ch´val
Oh! c´qu´on s´amuse oh! de bœuf

{et Refrain}
Huuuuuuu… Le refain c´est toujours Huuuuuuuu…

Mes enfants ma foi de ch´val
Sont d´vilains grognons de ch´val
Quand ils pleurent en chœur de ch´val
J´essaie d´les distraire les vaches
Je viens à bout d´un boudin de ch´val
Mais les aut´s s´aussi sont de ch´val
Toujours dans l´besoin de ch´val
Ça n´peut pas et´ pis de chèvre

Bééééééé… non… Huuuuuuuu

Quel est cet aztéque de ch´val
Qu´on vient de voir filer de ch´val

Du haut de la côte de ch´val
Dans le précipice en moto
peut et´ bien est-ce Thomas de ch´val
Qui vient de me ventre de ch´val
Un complet à « garo » de ch´val
Et un gilet pied de poule

Huuuuuuuu… Huuuuuuuuu…

Je désirais m´achoir de ch´val
Et tu m´amenas au de ch´val
Canapé en rotin de ch´val
Et mon cœur vous fumiez mes cigares
N´étais pas l´affreux niais de ch´val
Qui fourbu s´affaisse de ch´val
Ça fait rire les groupes de ch´val
Ah! comme l´écurie est gaie
Ah! l´beau saucisson de ch´val
Ah! chanson de saillies de ch´val
Ah! je trouve ça beau de ch´val
Car je suis esthète…
Esthète de quoi…
Esthète de cheval!
Huuuuuuuuuuuuuu!

Clos Fantine, du Naturel en Appellation Faugères

Comme un voyage, au centre de la terre

Cette fois-ci, je vous incite à vous débarrasser de vos a priori, de tout ce qui peut gêner à la compréhension d’un nouvel univers, à vous mettre à nu, prêt à entendre ce qui sera la norme, demain, quand les hommes auront enfin mûri.Je vous emmène, comme en voyage, au centre de la terre, sur un sol tapis de schistes, pierres plates, effilées, émiettées, aux reflets bleus et gris, dans le vignoble de Faugères. La méditerranée, derrière vous, au-delà de Béziers, souligne l’horizon. Devant, les premiers contreforts des Cévennes torturent le paysage, fait de vallons et de coteaux, traversé de ruisseaux en contrebas, coloré de chênes et de garrigue, couvert de ceps, toujours alignés, en rang serrés. L’hiver perdure et certaines vignes, toutes ébouriffées dans le vent, n’ont pas encore perdu de leur chevelure.Si l’appellation a ses classiques, il suffit de s’écarter de la grand’route pour découvrir un domaine atypique comme le Clos Fantine, au lieu-dit La Liquière. Le père, postier de son état, à la belle époque, a démarré l’aventure en investissant dans les vignes de sa terre natale.

Aujourd’hui, sur 24 ha, ses 3 enfants, Carole, Corine et Olivier, éprouvent le métier comme un artiste travaille l’expression de son talent : par intuition. Néanmoins, ils ont déjà des certitudes comme celle-ci: « C’est la nature qui commande et c’est à l’homme de savoir s’y adapter et de comprendre qu’il forme un tout avec elle, sans se prendre pour un prédateur ». Chaque saison, ils se mettent à l’épreuve avec leurs vignes et pratiquent le vin au naturel. Ce n’est pas un retour au passé. Ce n’est pas fuir le progrès. Ce n’est pas seulement refuser l’usage de pesticides et d’engrais. C’est, au contraire, une volonté farouche d’aller de l’avant et d’expérimenter des procédés naturels pour la culture de la vigne. A ce point qu’ils vont, par exemple, jusqu’à ne pas utiliser de cuivre pour traiter ce fichu mildiou, qui, plus que jamais, en 2008, a sérieusement compromis la production de raisins à travers tout le pays. Seul le carignan nécessite, selon eux, un traitement avec de la fleur de soufre et une algue, le Lithotame.

Au printemps, ils ont pu observer que le tapis végétal, c’est-à-dire l’herbe, les fleurs, en émergeant, donne une couleur particulière au sol qui sera différente en fonction du climat de l’année. Violette ce sera le signe de bactéries. Vert celui des champignons etc…

Ils considèrent les parcelles comme le sous-bois d’une forêt, autonome, et le raisin comme un fruit sauvage, en équilibre dans la nature depuis des millénaires. Si, en traversant les vignobles d’aujourd’hui, bien peignés, figés, tout débarrassés d’incertitude, on remarque aisément les efforts et les effets des hommes, on ignore ce monde invisible pour nos yeux. Ce vivant que l’agriculture moderne s’acharne à exterminer.

Dans le monde du Clos Fantine, c’est le vers de terre qui donne son authenticité au vin, ce sont les champignons qui naissent dans le sol qui vont permettre la vinification en cave. Mais quel travail, ils se donnent là, ces trois là, à écouter et observer les vignes : « On coupe le raisin à la main, on le sent, on le touche, on voit quand le raisin doit être vendangé ou pas. On veut garder la fermeté de la nuit, la fraîcheur du fruit, son acidité naturelle, ce qui va relever le vin, en bouche, le faire s’éterniser sur le palais »

Les jus, en cuve, prennent leur temps pour fermenter, jusqu’à 2 ans. Impensable pour beaucoup de faiseurs de vin, quand, pour eux, les techniques modernes les autorisent à finir un vin en moins d’une semaine.

La gamme du domaine se répartit en 4 vins rouges, entre 8 et 20 euros, dont 2 AOC et 2 vins de table. A l’ouverture des bouteilles, pensez à carafer le vin. Le naturel, sans soufre ajouté ou en très petite quantité, exige en contrepartie de garder le gaz carbonique qui se dégage à la fermentation pour une meilleure conservation. Le carafer, c’est l’aérer. C’est-à-dire ôter le gaz qui donnera toujours en bouche ce « frisant », plaisant pour certains et surprenant pour ceux qui le goutent pour la première fois. Mais le carafer, c’est aussi lui donner de l’oxygène, le placer dans l’ambiance du repas et le faire vivre avec vous. Boire c’est partager une énergie !

Le Clos Fantine vous donne le choix entre des cuvées fidèles aux règles de l’appellation Faugères comme la cuvée Courtiol, subtil assemblage différent chaque année, et des cuvées d’expression, plus personnalisées, plus atypiques, en liberté sur la table. Mon conseil : Laissez-vous tenter par chuuuuu…t, un pur Mourvèdre, de différents millésimes, ou par La Lanterne rouge, frissonnante de fruit.

Domaine Jorel, AOC Maury : vin nature en terre cathare

domaine_jorel_maury_aoc_vin

Manuel-Franck Jorel parle du concept d’extensivité et nous explique sa différence dans l’approche de la vigne : « Moi, je travaille en culture extensive, c’est à dire que je recherche le plus faible rendement : 15 hectolitre/ha. De ce fait, je n’utilise aucun produit chimique et j’essaye d’intervenir le moins possible dans mes vignes. Mais c’est limite. Il faut faire attention parce qu’avec ce sol de pierres, de schistes, le peu d’herbe qui pousse ne doit pas faire trop de concurrence. » Alors même si ses coteaux sont assez pentus et raides, il doit labourer entre les rangs. « L’idéal ce serait de le faire avec une mule. C’est l’animal le plus adapté pour ce que je veux faire. Le cheval serait trop puissant et c’est beaucoup plus compliqué à manœuvrer. »

vigne_jorel_maury_aoc_grenacheDu haut de ses parcelles, en pleine garrigue, Monsieur Jorel aime raconter son terroir, celui de Maury, superbe AOC située sur l’ancienne frontière entre l’Occitanie et la catalogne, à l’endroit même où les plaques africaine et européenne se sont chevauchées, il y a plus de 100 Millions d’années. Cela explique une telle variété de sol, dans cette cuvette, avec principalement du schiste, signe d’une friction de la terre, du granite plus au sud sur les hauteurs et du calcaire en coulée, plus au nord, au pied du célèbre château de Quéribus.

Le vignoble de Maury présente l’avantage d’avoir su reproduire ses grenaches le plus possible par sélection massale, c’est à dire cave_jorel_maury_aoc_futgreffés sur place, et non pas par plantation de clones. C’est technique peut-être mais sachez que c’est un atout majeur pour garantir l’authenticité de ce terroir que beaucoup leur envie. A Saint-Paul-de-Fenouillet, dans la cave du domaine, il faudrait presque être en tenue de spéléologue pour entrer dans la partie la plus basse, sous la maison, sous le village, revenir en 1620 dans les anciens souterrains menant au chapître de l’Abbaye. Là, se repose religieusement quelques fûts, noircis par l’humidité. Rien à voir avec les chais modernes où s’ennuient des légions de barriques neuves, toutes propres et aseptisées. Les vins sont élaborés sans intrants, avec les levures du raisin et un minimum de sulfites.

Outre un délicieux vin doux naturel en Maury AOC, j’ai adoré son Pétaillat, un 100% Grenache noir à mettre sous clés.

pétaillat 2005 jorel

Jambon : du Beaujolais en tranche !

la tranche jambon gamay

Jambon ! Fier de son nom, Philippe s’amuse à le décliner sur ses cuvées. La Tranche pour le rouge et le Jambon Blanc pour le Chardonnay. Rassurez-vous, il ne ressemble pas à ce portrait, là, sur cette étiquette du Gamay ! En fait, voilà à quoi il ressemble, quand il fait le bel esprit sur un salon, comme la Dive Bouteille à Deauville.

Philippe Jambon Beaujolais vin naturel

Depuis 1997, l’année de son installation, parti de rien, il a toujours travaillé ses vignes et ses vins avec la même rigueur : aucun pesticide et aucun engrais chimique afin de garantir l’authenticité de son terroir. Avec 3,5 hectares, il a atteint la limite de l’équation du vin naturel :

travailler plus pour produire moins !

Sans chimie, il faut bien se rendre à l’évidence, le risque est énorme mais le résultat en vaut le coup. A Chasselas, Philippe Jambon nous régale d’un Nouveau Beaujolais. Chacune de ses bouteilles est vivante et le vin, comme un poisson dans l’eau, se plait à évoluer. Regardez bien ! Les étiquettes de La tranche en Gamay et de La Grande Bruyère en Chardonnay ne comportent pas la mention “contient des sulfites”. Et bien sûr, l’indication “vin de table” c’est une invitation à les découvrir et à partager ce plaisir avec des amis.
En 2008, Monsieur Jambon a vu passer la grêle sur ses vignes. Ne reste que 5 hl/ha au lieu de 30 à 40 hl/ha. Le manque a gagné va peser sur l’exploitation. Il y a des stocks à vendre c’est certain mais la perte sera sèche !!! Du coup, les cuvées sont encore plus rares que jamais.
Mon conseil : tombez sur une bouteille de son blanc, chardonnay très fin, sans soufre, une petite merveille. Il en a !

Clos Fantine, du Naturel en Appellation Faugères

Comme un voyage, au centre de la terre

Cette fois-ci, je vous incite à vous débarrasser de vos a priori, de tout ce qui peut gêner à la compréhension d’un nouvel univers, à vous mettre à nu, prêt à entendre ce qui sera la norme, demain, quand les hommes auront enfin mûri.
Je vous emmène, comme en voyage, au centre de la terre, sur un sol tapis de schistes, pierres plates, effilées, émiettées, aux reflets bleus et gris, dans le vignoble de Faugères. La méditerranée, derrière vous, au-delà de Béziers, souligne l’horizon. Devant, les premiers contreforts des Cévennes torturent le paysage, fait de vallons et de coteaux, traversé de ruisseaux en contrebas, coloré de chênes et de garrigue, couvert de ceps, toujours alignés, en rang serrés. L’hiver perdure et certaines vignes, toutes ébouriffées dans le vent, n’ont pas encore perdu de leur chevelure.
Si l’appellation a ses classiques, il suffit de s’écarter de la grand’route pour découvrir un domaine atypique comme le Clos Fantine, au lieu-dit La Liquière. Le père, postier de son état, à la belle époque, a démarré l’aventure en investissant dans les vignes de sa terre natale.

Aujourd’hui, sur 24 ha, ses 3 enfants, Carole, Corine et Olivier, éprouvent le métier comme un artiste travaille l’expression de son talent : par intuition. Néanmoins, ils ont déjà des certitudes comme celle-ci: « C’est la nature qui commande et c’est à l’homme de savoir s’y adapter et de comprendre qu’il forme un tout avec elle, sans se prendre pour un prédateur ». Chaque saison, ils se mettent à l’épreuve avec leurs vignes et pratiquent le vin au naturel. Ce n’est pas un retour au passé. Ce n’est pas fuir le progrès. Ce n’est pas seulement refuser l’usage de pesticides et d’engrais. C’est, au contraire, une volonté farouche d’aller de l’avant et d’expérimenter des procédés naturels pour la culture de la vigne. A ce point qu’ils vont, par exemple, jusqu’à ne pas utiliser de cuivre pour traiter ce fichu mildiou, qui, plus que jamais, en 2008, a sérieusement compromis la production de raisins à travers tout le pays. Seul le carignan nécessite, selon eux, un traitement avec de la fleur de soufre et une algue, le Lithotame.

Au printemps, ils ont pu observer que le tapis végétal, c’est-à-dire l’herbe, les fleurs, en émergeant, donne une couleur particulière au sol qui sera différente en fonction du climat de l’année. Violette ce sera le signe de bactéries. Vert celui des champignons etc…

Ils considèrent les parcelles comme le sous-bois d’une forêt, autonome, et le raisin comme un fruit sauvage, en équilibre dans la nature depuis des millénaires. Si, en traversant les vignobles d’aujourd’hui, bien peignés, figés, tout débarrassés d’incertitude, on remarque aisément les efforts et les effets des hommes, on ignore ce monde invisible pour nos yeux. Ce vivant que l’agriculture moderne s’acharne à exterminer.

Dans le monde du Clos Fantine, c’est le vers de terre qui donne son authenticité au vin, ce sont les champignons qui naissent dans le sol qui vont permettre la vinification en cave. Mais quel travail, ils se donnent là, ces trois là, à écouter et observer les vignes : « On coupe le raisin à la main, on le sent, on le touche, on voit quand le raisin doit être vendangé ou pas. On veut garder la fermeté de la nuit, la fraîcheur du fruit, son acidité naturelle, ce qui va relever le vin, en bouche, le faire s’éterniser sur le palais »

Les jus, en cuve, prennent leur temps pour fermenter, jusqu’à 2 ans. Impensable pour beaucoup de faiseurs de vin, quand, pour eux, les techniques modernes les autorisent à finir un vin en moins d’une semaine.

La gamme du domaine se répartit en 4 vins rouges, entre 8 et 20 euros, dont 2 AOC et 2 vins de table. A l’ouverture des bouteilles, pensez à carafer le vin. Le naturel, sans soufre ajouté ou en très petite quantité, exige en contrepartie de garder le gaz carbonique qui se dégage à la fermentation pour une meilleure conservation. Le carafer, c’est l’aérer. C’est-à-dire ôter le gaz qui donnera toujours en bouche ce « frisant », plaisant pour certains et surprenant pour ceux qui le goutent pour la première fois. Mais le carafer, c’est aussi lui donner de l’oxygène, le placer dans l’ambiance du repas et le faire vivre avec vous. Boire c’est partager une énergie !

Le Clos Fantine vous donne le choix entre des cuvées fidèles aux règles de l’appellation Faugères comme la cuvée Courtiol, subtil assemblage différent chaque année, et des cuvées d’expression, plus personnalisées, plus atypiques, en liberté sur la table. Mon conseil : Laissez-vous tenter par chuuuuu…t, un pur Mourvèdre, de différents millésimes, ou par La Lanterne rouge, frissonnante de fruit.

 

La lanterne rouge clos fantine

Les Côtes de Bourg, un (v)infidèle du Bordeaux

Les agences de création ont des idées étonnantes que des syndicats viticoles sont prêts à entendre. Encore un bel exemple pour comprendre pourquoi nous allons retrouver ce chien sur des bouteilles. Un seul mot d’ordre : se différencier !!!

La démarche marketing s’appuie sur un bloc marque solide et novateur :
Aisément déclinable sur tous les supports de promotion et sur les bouteilles de Côtes de Bourg.
– Un signal visuel fort, mémorisable et rassembleur
– Un signal visuel inscrit dans son époque par la lisibilité de ses codes
– Une typographie puissante, moderne, capitalisant sur « Bourg »
– L’appartenance au terroir de Bordeaux
– Une couleur actuelle
– L’accent circonflexe courbe : un signe graphique unifiant, signifiant « Côtes », impactant et attribuable : UNE SIGNATURE VISUELLE.

Ce chien incarne l’image des côtes de bourg, jeunes et décalés, solution semble-t-il pour se démarquer de l’imposante appellation des Bordeaux. Il porte même un nom : Bob !!!
Didier Gontier, directeur du Syndicat Viticole affirme : « nous avons voulu tout à la fois capitaliser sur le ton différent, revendicatif et direct des Côtes de Bourg, informer et rassurer avec un vrai bénéfice consommateur ; dire tout simplement la vérité sur nos vins et notre exigence de viticulteurs ».
Il faut oser le décalage, y aller franchement, pour revendiquer une communication très innovante déclinant la fidélité et la qualité et incarnant le dynamisme de l’appellation. Un logo qui symbolise à lui seul l’état d’esprit de l’ensemble des vignerons des Côtes de Bourg et les qualités des vins.
–  une communication originale
–  une image forte, impactante, mémorisable
–  un signe de reconnaissance riche de sens et d’affect.

Bob exprime, parait-il, les valeurs des Côtes de Bourg :
– La Fidélité, celle d’un chien qui revient toujours vers son maître
– La Nature, l’animal est naturel, voilà !!!
– La Vie, forcément ils n’ont pas choisi un chien mort (ouf !)
– L’Authenticité, mes doutes se confirment… quand on pense associer chien et vin sur une valeur d’authenticité ! j’ai du mal à comprendre…
– La Finesse olfactive, le flair du toutou ! Serait-il un bon dégustateur ?
– L’Indépendance, l’agence aurait-elle confondue avec un chat ?
– L’Affectivité, quand le toutou se rapproche du doudou
– La Liberté, comme dans la pub, le chien qui gambade dans la campagne
etc…

Finalement François Gaulon, de l’agence de création du même nom, nous donne le vrai symbole de ce fameux BOB : « notre objectif : un visuel fort, mémorisable et rassembleur, utilisable sur tous les supports, inscrit dans son époque ».
C’est exactement à celà que je pensais, Bob est un visuel fort car il est en total décalage avec les codes du vin. On s’en rappelera plus facilement, théoriquement, en espérant qu’il induit, en effet, des valeurs nouvelles de qualité, de partage et de différence.

A vous de le dire, en consommant… ou pas, les Côtes de Bourg !