Retour sur l’article de Christelle Ballestrero dans Fémina par Michel Bourzeix lui-même

L’article de Christelle Ballestrero dans le magazine gratuit  Fémina, qui se trouve distribué le dimanche avec plusieurs quotidiens, n’est pas passé inaperçu ! (en savoir plus ici)C’est à un tel point, que sur son site internet, le magazine Fémina, a tenu à apporter une précision fort intéressante. On pourra lire deux choses :

En premier, que l’article a pour origine une interview, par téléphone, du professeur Michel Bourzeix, directeur de recherche honoraire à l’Inra, que ce dernier a validé à la journaliste par ses mots : « parfait, très concis mais disant tout ce qui est essentiel, dont nous espérons qu’il va enfin ouvrir le débat sur l’élaboration de vins mieux adaptés à la santé et à la nutrition, ce qui serait dans ce cas un grand succès ».On peut remarquer au passage, l’élégance du magazine ! Ni la journaliste, ni le magazine ne sont en rien responsables de ce qu’a dit par téléphone ce professeur. Mais alors, que fait-on du titre, du sous-titre, de la conclusion et de la reprise de cette information de l’Inca ?

En deuxième, que du coup le Professeur nous donne des précisions intéressantes pour mettre fin à cette confusion. Un modèle  :

« Il y a eu tout de même confusion dans la traduction de mes propos lors de notre conversation téléphonique. Je dois préciser que les vins du Languedoc-Roussillon ne font pas l’objet d’ajout de sucre de betterave pour augmenter le degré d’alcool (chaptalisation). Le degré d’alcool n’est dû qu’à la teneur plus élevée en sucre du raisin, en lien notamment avec le réchauffement climatique. Cette élévation, c’est vrai, pose un problème pour les consommateurs. Suite aux derniers travaux de recherche (Inra, IFV), il est maintenant possible d’enlever jusqu’à deux degrés d’alcool aux vins pour les ramener à des teneurs en alcool classiques, tout en respectant leur qualité. Toutes ces méthodes sont physiques et pas chimiques. Dans le respect des bonnes pratiques de vinification très codifiées par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), le vin ne pas être considéré comme une boisson issue de la chimie, mais uniquement de la fermentation du jus de raisin frais. Les produits chimiques sont interdits. Seuls les sulfites, antiseptiques protecteurs du vin contre les attaques des bactéries, sont autorisés. Ils empêchent, par exemple, qu’elles le transforment en vinaigre. Enfin, l’aspect Vin et Santé est un sujet étudié dans le monde entier par de nombreuses équipes médicales pour établir sans polémique les avantages et les limites d’une consommation modérée de vin, deux à trois verres par jour. Le vin est considéré dans certains pays, par exemple l’Espagne, comme faisant partie de l’alimentation, en lien avec sa composition en polyphénols, dès lors qu’il est consommé avec modération. »

Le retour sur le site du magazine Fémina

A propos de vin et santé, midi libre donne une réponse à Christelle Ballestrero de Fémina

page coach forme magazine fémina
page coach forme magazine fémina

Après l’article de Christelle Ballestrero intitulé Vin et santé la fin d’un mythe publié dans le magazine gratuit Fémina qui est diffusé le dimanche dans les quotidiens comme le Midi Libre, ce dernier a publié, une réponse ce Lundi 1er Novembre.On y retrouve des paroles plus expertes sur le sujet comme les interventions de Jean-Charles Tastavy et Jean Clavel de l’association Pour l’Honneur du Vin ou celle de Jean-Louis Escudier de l’unité expérimentale Pech Rouge de l’INRA.

Certains vont parler de lobbies. Puissant ou non ?

L’article finit sur cette conclusion, en ce qui me concerne, incompréhensible : « Le vin ne doit pas être consommé dans la psychose mais avec modération. » Je ne vois pas ce que vient faire la psychose là-dedans ! Ca manque effectivement de modération, dans les propos !

L’article du midi libre

La réponse de Vin et Société à l’article du magazine fémina

vinetsocieteMarie-Christine TARBY-MAIRE, présidente de Vin&Société, a écrit une lettre argumentée et contradictoire à l’attention du magazine Fémina à la suite de la parution de leur article intitulé : « Vin et Santé la fin du Mythe« 

Paris, le 25 octobre 2010Madame la Directrice de la rédaction,Dans le numéro de votre hebdomadaire de la semaine dernière, l’article de Christelle Ballestrero, « Vin et santé, la fin du mythe », a retenu toute notre attention et soulevé de vives réactions au sein de notre filière vitivinicole. Nous souhaitons dès à présent y apporter des éléments de contradiction, afin de vous convaincre de publier un rectificatif dans le prochain numéro. En tant qu’association rassemblant toute la filière française sur des sujets de société, dont la santé, Vin&Société s’implique quotidiennement pour apporter toutes les informations claires et vérifiées, notamment aux médias. (…)

Plus avant, l’étude de Bruckert & Hansel citée par la journaliste, confirme que les consommateurs modérés d’alcool sont en meilleure santé que les abstinents ou que les gros consommateurs de vin.Cette étude, cherche à déterminer ‘‘des facteurs de confusion’’, c’est-à-dire des éléments qui pourraient pondérer une conclusion immédiate telle que « le vin est bon pour la santé », sans infirmer la réalité des bienfaits d’une consommation modérée. D’autres études travaillent dans ce sens, et sont portées à notre connaissance régulièrement. (…)

Aucune étude n’est toutefois développée pour contrer les conclusions initiales, mais bien pour les enrichir ou les amender. Ainsi, le sous-titre « vous pensiez qu’un ou deux verres de vin rouge, par jour étaient bons pour le coeur ? Erreur… » est trompeur pour vos lecteurs, et mérite d’être rectifié. Au contraire, Dr Jean-Pierre Rifler ajoute que « le vin, outre l’alcool, est une soupe d’antioxydants bénéfique contre les dommages des radicaux libres. Cette forme de conservation des antioxydants sous forme alcoolique étant la seule qui permette une biodisponibilité efficace pour notre organisme. Ces polyphénols sont pour le vin le secret des vins de garde et pour nous, des antioxydants bénéfiques car facilement assimilables. Les anciens le savaient bien d’ailleurs et le vin était la seule source d’antioxydants pour l’hiver ». (…)

Fiers de notre produit et acteurs responsables, nous luttons aux côtés des pouvoirs publics, contre les phénomènes d’abus de consommation des boissons alcoolisées. Par toutes nos actions,nous informons les consommateurs en leur fournissant des données fiables et validées scientifiquement. Pour cette raison, nous souhaitons que notre lettre soit publiée dans votre magazine comme droit de réponse à l’article de Christelle Ballestrero, ou que les arguments qui y sont développés servent de base à un nouvel article. Je suis sûre que de nombreux experts sont prêts à développer davantage les arguments scientifiques et techniques que nous évoquons. Nous restons à votre entière disposition, et je vous remercie de l’attention que vous porterez à notre demande.

(La lettre dans son intégralité ici au format pdf)

ballestrero vin et santé fémina
Vin et Santé, la fin du mythe. Par Christelle Ballestrero, votre coach forme dans le Magazine Fémina

Attention à vous, on nous ressort l’artillerie lourde, de l’info exclusive ! Il parait qu’il y a de l’alcool dans le vin ! J’veux pas faire mon « Mélanchon », c’est joli ce nom finalement, mais il y a des professionnelles qui dérapent. La preuve :

ballestrero vin et santé fémina

 

Vous connaissez le magazine gratuit fémina ? Mais si vous savez ce petit rien qui embellit les journaux quotidiens, le dimanche, avec le supplément télé. Ambiance du genre, au ptit déj, papa se tape les infos fraîches du journal, les enfants jettent un oeil sur le programme télé de la semaine, et maman, cette chère ménagère de moins d’un age certain, dévore son ptit mag gratos avec un croissant au beurre. C’est dimanche. Y’a plein de conseils sympas dedans : comment rester désirable après 20 ans de mariage, l’amitié mixte ca existe ?, depuis la retraite mon mari a changé…

Et bien ce week-end, dans la rubrique Mieux-Etre, votre coach forme, Christelle Ballestrero, vous dit tout sur le vin ! Ca commence très mal ! Vlan dans le titre : « Vins et Santé, la fin d’un mythe« . Et ca enchaine sur le même ton dans le sous-titre « Vous pensiez qu’un ou deux verres de vin rouge par jour étaient bons pour le coeur ? erreur…« Ca y va franco sur l’accroche; pas de nuance, tout dans le tape à l’oeil !Et l’article débute par ces mots : « Mauvaise nouvelle pour tous ceux qui imaginaient protéger leur santé en dégustant du bon vin de façon modéré… »

Mais c’est quoi le problème ?Une nouvelle étude remet en question le fait que les petits buveurs soient en meilleur santé que, les abstinents et les gros buveurs, grâce à l’alcool ! Il y aurait peut-être, une explication du côté d’une différence de niveau socioprofessionnel et activité physique.Voilà ! Donc en fait cette étude n’affirme rien ! Bien…Et notre coach forme de rebondir sur la « dernière expertise de l’INCA » pour rappeler que l’alcool à petite dose augmente le risque de cancer. il faudra lui dire à Christelle Ballestrero qu’il y a justement quelques soucis à propos de cette étude. Faut regarder sur le site de l’association l’Honneur du vin . Et pensez pas que c’est un coup des lobbies du vin !

Mais la démonstration de compréhension ne s’arrête pas là ! La voilà partie sur l’augmentation du taux d’alcool dans les vins avec pour référence les forts taux d’alcool des vins du Languedoc bien sûr. Heureusement que les vignerons du midi ne lisent pas Fémina en plus de leur Midi Libre favori ! Ca gâcherait sérieusement leur jour de repos !

Vous m’excuserez, un long extrait de l’article va venir. C’est à un tel point d’amalgame qu’il faut mettre l’intégrale : »Selon ce scientifique (le professeur Michel Bourzeix),  alors que, il y a cinquante ans, le taux d’alcool avoisinait les 8 à 9°, aujourd’hui, il est difficile de trouver un vin de table au-dessous de 12°. Et les appellations sont de plus en plus nombreuses à proposer des 13, 14, voire 15°, comme les vins du Languedoc.L’explication ? Pour des raisons économiques, on a considérablement raccourci la durée de macération des raisins avec, à la clé, un vin de moins bonne qualité, auquel on doit ajouter des produits chimiques et du sucre de betterave (qui élève le taux d’alcool) pour le stabiliser et lui permettre de se défendre contre les bactéries, entre autres.Ces taux d’alcool élevés sont non seulement regrettables pour notre santé,  mais favorisent aussi l’accoutumance.Faut-il donc cesser de boire définitivement ? C’est une décision personnelle, à chacun de trouver un équilibre entre plaisir et hygiène de vie. Néanmoins les vins les plus alcoolisés devraient être considérés comme des vins festifs, à déguster de façon ponctuelle, et non comme des vins de table que l’on consomme plus régulièrement.« 

Voilà, voilà, c’est fini, vous pouvez rouvrir les yeux. Bon alors, vous faites quoi ce dimanche ?

Pour les curieux, l’article dans son jus en pdf ici