Devenez fan de naturel et de vin Nature au salon des Débouchées de Villeurbanne

Lyonaises, Lyonais, Villeurbannoises, Villeurbanaisés, habitantes du 69 (quel chance), plaisanciers du Rhône, touristes vinicoles, désoeuvrés des rayons vins des supermarchés, et tout le reste enfin qui serait à proximité ce dimanche 20 Novembre 2011 du 19 rue Marcel Dutartre à Villeurbanne, sautez, mais oui, sautez donc sur l’occasion de découvrir par vous-même ces fameux vins natures, ces incroyables vignerons qui nous font du vin naturel, avec les mains, certains aussi avec les pieds, une âme, beaucoup de passion et d’énergie, loin des salons parisiens, des dorures de palais et des couvertures glacées de magazines éteints.

Mais oui, sautons ! Légèreté de l’être qui sans chercher à avoir, goûte aux plaisirs simples d’une joyeuse bande de vignerons :

Domaine Léonine – Stéphane MorinArgelès 66
Domaine le scarabée – Isabelle FrèreArgelès 66
Domaine du possible – Loïc RoureLansac 66
La Vigne du Perron – François GrinandVillebois 01
Domaine de l’Octavin – Alice Bouvot et Charles DagandArbois 39
Le Raisin et l’Ange – Gilles AzzoniSaint-Maurice-d’Ibie 07
La petite baigneuse – Philippe WiesMaury 66
Le temps des cerises – Axel PrüferLa Tour-sur-Orb 34
Fontedicto – Bernard BelhassenCaux 34
La ferme du bout du chemin – David AuclairEtables 07
Julie Balagny – Fleurie 69
La ferme des 7 lunes – Jean DelobreBogy 07
Thierry Alexandre – Saint-Jean-de-Muzols 07
le Mazel – Jocelyne et Gérald OustricValvignières 07
Andréa Calek – Valvignières 07
Domaine de Mouressipe – Alain AllierSaint-Côme-et-Maruèjols 07
Domaine Michel Guignier – Vauxrenard 69
Domaine du Picatier – Christophe et Géraldine PialouxSaint-Haon-le-Vieux 42

Et pour vous convaincre définitivement de remuer vos os ce dimanche jusqu’à eux, les débouchées ont réalisé un faux entretien, très utile, éclairant, que j’ai pris la liberté de vous restituer ici dans son intégralité (attention, c’est long, mais c’est bon) :

Le salon des Débouchées est un salon de vigneron(ne)s qui vinifient des vins dits « nature » ou « naturels », qu’est-ce que les vins « nature » ou « naturels » ?
Les vins « nature » ou « naturels » sont issus de raisins cultivés en agriculture biologique (avec ou sans certification), les vignes sont conduites sans intrants de chimie de synthèse, les sols sont travaillés. Mais, on les dit aussi « nature » ou « naturels », car cette logique de culture est poussée jusque dans l’élaboration, la vinification : ils sont élaborés sans produits œnologiques, ou presque, puiqu’ils ne contiennent pas ou PEU de soufre (ou sulfites). Pas de béquille chimique en viticulture, pas de camisole chimique en vinification, le plus souvent, ni les vignes ni les vins, ne sont malades à ce point, seuls les vigneron(nes)s sont un peu « timbré(e)s ».

ils ne sont pas sulfatés ?
il ne faut pas confondre, on utilise :
le soufre en traitement pour les vignes contre l’oïdium, c’est autorisé en BIO et utilisé par des vignerons « nature »,
le dioxyde de soufre en vinification, pour ses vertus antibiotiques, antioxydantes et conservatrices… Il n’a, hélas, pas que des vertus, et si l’on en met pas ou peu, c’est mieux.

sont-ce là des vins biologiques ?
pour l’instant, à notre connaissance, les certifications bio européennes ne certifient que la viticulture, pas la vinification. Excepté pour quelques labels privés comme (par exemple) « Nature et progrès » ou « Démeter-vin », qui ont un cahier des charges concernant la vinification.
Vous trouverez ici « règles de vinification BIO en France et à l’étranger ».

La biodynamie, qu’est-ce que c’est ? Est ce que les producteurs de vins « nature » l’utilisent ?
oui, certain l’utilisent, d’autre ne l’utilisent qu’en partie seulement et ne se qualifient pas de « bio dynamistes »…
voir : www.bio-dynamie.org

Quelles pratiques sont autorisées en « conventionnel » ?
Je n’aime pas ce terme de conventionnel, il laisse entendre qu’il s’agit de pratiques banales, déjà convenues, or, si il a été convenu quelque chose, c’est de produire beaucoup, fut-ce au détriment de beaucoup de choses, mais c’était il y a bien longtemps et dans une urgence qui n’est plus la notre.
Vous trouverez ici le règlement européen des pratiques, dans le cadre de la réforme de l’OCM vin, entrée en vigueur le 1er août 2009. Je ne l’ai pas lu entièrement pour savoir si il est bien conforme à la réalité, et j’ignore si il en est sorti un autre depuis…

« Vins naturels » est-ce un label ?
Non, pas au sens où le label AB en est un, avec des contrôles, un logo, de la promotion et les coûts afférents.
L’association des vins naturels a cependant créé une charte d’approche d’élaboration des vins « nature » : voir cette charte.
C’est avant tout un rapport de confiance, ce sont des vignerons qui « disent ce qu’ils font et qui font ce qu’ils disent ». Si l’un d’entre eux estime avoir à ajouter des sulfites pour, par exemple, mettre en bouteille, vous êtes non seulement autorisé à le lui demander mais il vous répondra !… il vous répondra surtout que la dose est dans ce cas 10 à 40 fois inférieure à celle autorisée.

Pourquoi est-il inscrit « contient des sulfites » sur les étiquettes de bon nombre de vins « nature » ?
Il faut savoir que :
– cette mention est obligatoire au dessus de 10 milligrammes/litre,
– cette dose est minime : entre 10 et 40 fois inférieur aux doses officiellement autorisées, suivant qu’il s’agisse de rouge de blanc ou de liquoreux,
– le vin peut générer lui-même une faible dose de sulfite,
– pour protéger le vin, par exemple PENDANT la mise en bouteille, le vigneron peut être amené à utiliser une dose équivalente,
– un vin qui a été vinifié sans sulfite combinera une dose aussi minime en d’autres composés chimiques, et il ne restera, au bout de quelques semaines, aucune trace de sulfite libre, celui qui est réellement protecteur et dont on a plus besoin une fois mis en bouteille.
Cette mention est donc illisible, non pas à cause de ses petits caractères typographiques, il faudrait inscrire la quantité de sulfite ajouté pour que l’on en sache plus long sur les pratiques.

Quel est l’incidence sur la conservation ?
Le vin n’aime pas les brusques changements de température, et se conserve en dessous de 15° depuis toujours ; doit on modifier la façon de faire du vin, pour qu’il puisse se conserver plusieurs jours dans le coffre d’une voiture en été ? peut-être faudrait-il faire des glaces qui supportent ces conditions, cela serait pratique non ?

et pour la garde ?
garder un vin c’est le garder pour le plaisir gustatif qu’il procurera, cela peut dépendre du millésime, du terroir, du climat, de la cave, de l’acidité, des tannins, de la vinification …etc mais en aucun cas de la dose de conservateur que l’on lui aura adjoint.

Est-ce que le vin « nature » renoue avec des techniques traditionnelles et ancestrales dans l’élaboration du vin, est-ce un retour aux sources ?
un vigneron, m’a dit : « nous sommes la queue de la comète d’une ancienne pratique vinicole et l’avant-garde de la façon dont il faut faire les vins aujourd’hui… » Le fait est qu’avant la panoplie des produits contemporains, on devait faire du vin sans! excepté pour le soufre qui, lui, est utilisé depuis longtemps (certains disent que les Romains l’utilisaient) ; mais de nombreux vignerons « nature » travaillent aujourd’hui avec le contrôle des températures, avec des laboratoires, avec des microscopes, des comptages de levure, l’analyse des acidités…etc

Pourquoi certains magasins ou restaurants hésitent à en proposer à leurs clients ?
leur élaboration s’éloigne radicalement d’un « process » de production, leur goût s’éloigne donc de celui de vins standards et industriels. Pour cette raison, nombreux sont les revendeurs qui estiment devoir expliquer, voire justifier ce fait. Prenons par exemple un restaurateur qui parvient à faire BIEN à manger pour un budget raisonnable, il n’aura pas forcément le temps ou le personnel pour présenter ses vins ; c’est compréhensible, mais si l’on pousse le raisonnement jusqu’au bout, cela finira immanquablement par un « pot d’côte » (pour les Lyonnais) et tant pis si ce n’est pas du Côte-du-Rhône. Le plus honnête reste de proposer et de vendre ce que l’on aime, ce que l’on boit. En matière de goût, l’industrie a d’abord singé les savoir-faire traditionnels, puis, ceux-ci devenus marginaux, elle a fini par innonder le marché avec des produits de mauvaise qualité toujours trop chers pour ce qu’ils sont ; le temps aidant c’est le goût même des gens qui a été perverti. Aujourd’hui, si les vins « nature » avaient le même goût que des vins produits industriellement, ce serait le monde à l’envers mais il ne serait pas beaucoup plus passionnant à l’envers.

Cosmoculture et chai cathédrale au domaine Viret, parcours initiatique en côtes du Rhône

Alain et Philippe Viret, sont père et fils, vignerons en bio-dynamie et même un peu plus, installés depuis fort fort longtemps, dans le vignoble des Côtes du Rhône, sur la commune de Saint Maurice sur Eygues dans le bas de la Drome.

Est-il possible de les découvrir par hasard ? Certainement ! Et cependant, quand dans l’alignement sévère d’une longue ligne droite, mon œil habitué aux peintures saccadées sur le sol, blasé par le défilé des arbres qui longent la route, déchiffre avec une acuité inhabituelle un panneau, si petit au loin, sur lequel je distinguai ce mot « cosmoculture », probablement y-étais-je préparé !

domaine viret pancarte cosmoculture« Biocon » que je suis, comme il est facile de m’attraper avec un simple subterfuge : inventer le concept de cosmoculture® ! Mais qu’est-ce donc ?
Selon ses inventeurs qui sont les Viret, père et fils, « c’est une méthode d’agriculture rejoignant les principes fondamentaux des cultures biologiques et biodynamiques. Elle ouvre des horizons nouveaux sur des principes bioénergétiques, avec pour objectifs principaux d’apporter des solutions aux agriculteurs pour rééquilibrer, réénergétiser, sauvegarder les équilibres vivants et les écosystèmes… Basée sur les connaissances des civilisations antiques (Maya, Inca) la cosmoculture s’appuie sur les échanges entre les énergies cosmiques et telluriques. Sur le terrain, des balises accumulatrices d’énergies cosmiques implantées sur des points précis servent à favoriser cette relation intime entre le ciel et la terre et à recréer une ambiance où la vigne retrouve ses défenses naturelles. »

Personnellement, je n’en dirai pas plus, pour la simple et bonne raison de ne pas suffisamment m’y intéresser. Mais alors, qu’ai-je découvert au domaine Viret ?

D’abord, un immense chai imposant, posé au soleil sur le flanc d’un coteaux, en pierre du Gard, lourdes de plusieurs tonnes chacune, massives, isolantes, chai qui abrite à l’intérieur une vaste nef, composée de 13 colonnes et éclairée par la lumière du jour qui traverse des ouvertures, je n’ose dire des vitraux, tout en haut du bâtiment.

Au fond, l’abside avec à la place de l’autel, j’ose finalement, une résurgence, une source !

Très étonnant !

La visite surprise se poursuit dans le transept, dans une salle attenante dédiée à la vinification des vins en amphore, avec la découverte des « Dolia », ces grandes amphores que les romains enterraient dans le sol pour y conserver le vin. De très belles réalisations avec l’argile du domaine par un artisan du vaucluse.

dolia viret cosmoculture vin amphore caveau cosmoculture viret

cave viret cosmoculture

viret cosmoculture vin amphore

Comment rendre compte sans passer pour un illuminé ? Je sais déjà que beaucoup d’entre vous n’y verront que folie, extravagance, excentricité etc… Et pourtant, le domaine Viret ne fait qu’aller au bout de ses principes pour nous proposer à la finale des vins différents, des vins vivants.

Si ça vous intéresse, allons plus loin :

On ne fait pas du vin dans une amphore pour amuser les touristes ! Sachez que cela demande beaucoup plus d’efforts que d’utiliser des contenants plus modernes comme les cuves inox ! En effet, il n’y a pas de vannes pour soutirer le vin par en bas et aucun autre moyen que de plonger dedans pour la vider.

De plus, la porosité de la terre cuite, l’argile, accentue les échanges gazeux entre le liquide et l’air extérieur et de ce fait, côté pratique, il faut davantage de liquide pour compenser l’évaporation.

Au goût, à la dégustation, j’ai aimé cette minéralité comme une empreinte de l’argile sur le vin et sa fraîcheur. J’ai aimé prendre le temps d’écouter Philippe. J’ai aimé, naturellement, qu’il prenne de son temps pour m’expliquer. J’ai aimé cette cathédrale de pierre qui doit faire parler, faire des jaloux, transcender ceux qui y travaillent.

J’ai aimé écrire ces mots, retranscrire ce moment, tenter de ne pas vous effrayer, d’attiser votre curiosité, de vous faire passer des messages, comme celui-ci en guise de conclusion que j’ai trouvé au domaine Viret : « Le premier travail est d’apprendre à observer la géographie d’un lieu (visuel), d’apprécier la terre (la toucher, la sentir) et de prendre le temps de se laisser envahir par le lieu (émotionnel). »

Il me semble que c’est ce que j’aime faire à chacune de mes rencontres.

cuvee amphore dolia cosmoculture

Domaine Viret
26110 Saint Maurice / Eygues
Tél : (33) 4 75 27 62 77.
cosmoculture@domaine-viret.com

Aux Jardins Oubliés, légumes et fruits en biodynamie par Sandro Casagrande

sandro casagrande maraicher bio nizas jardins oubliés

Paysagiste, formé au potager du roi à Versailles, Sandro a, dans l’esprit, de faire découvrir des fruits et légumes oubliés, et, dans la chair, une sacrée énergie qui le mène à monter, coûte que coûte, un projet ambitieux sur le domaine familiale du Clos Roca.

Suivant un plan de jardin rigoureux, composé de plusieurs carrés prédéfinis de 70 m², répartis symétriquement, les premiers légumes sont déjà sortis de terre. Des carottes sur 3 rangs alternent avec un rang d’oignon rouge, ce dernier ayant pour propriété de repousser la mouche de la carotte. Des salades pommées, dont le cœur a donné le nom, s’éparpillent dans les mauvaises herbes et regardent, sur le carré opposé, de plus jeunes plants de salade sucrine et radicetta.

Le potager se conduit selon une culture en bio-dynamie à l’aide de quelques préparas comme la bouse de corne qui consiste à fertiliser la terre par des engrais naturels enrichis. Certains y voient des illuminés. Les légumes s’en moquent et en profitent sans rien dire. Sandro a semé aussi des plantes mellifères pour optimiser la pollinisation des légumes et des fruits. Ces plantent produisent des substances récoltées par les insectes butineurs pour être transformées en miel. Et pour accomplir un projet global, un apiculteur, Régis Bergheaud, viendra très bientôt installer des ruches et exploiter du miel qui sera vendu sur place. Le premier résultat s’est fait sentir sur les petits pois, plus précoces, profitant de l’exubérance des fleurs et de la protection des abeilles friandes des vers.

Retrouvez les légumes et fruits oubliés de Sandro, sur le marché bio de Pézenas le samedi matin (venez tôt, ca part vite), dans les cuisines de quelques restaurants du Languedoc en quête de nouveaux produits qualitatifs et en vente direct au domaine.

En 2010, un bâtiment de 400 m², en partie enterré, alimenté par des panneaux solaires,  pourra vous accueillir pour la vente de produit, la visite des jardins, découvrir des produits transformés en cuisine par Mireille comme des conserves, des vinaigres etc… et une salle de réception pour une halte déjeuner ou quelques réunions d’initiés.

Sandro et mireille Casagrande – Aux Jardins Oubliés – 34320 Nizas

pulvérisateur cuivre bio

Domaine Turner Pageot : producteur de vin bio en biodynamie à Gabian en Languedoc

Turner Pageot, un nom qui sonne bien, un peu anglo-saxon, genre vieille bagnole ou constructeur d’avion dans les années 50. A Gabian, dans ce petit village de mélange d’âmes, construit en circulade, assemblage idéal de rues pour bien tourner en rond et capter le touriste de passage, les Turner-Pageot ont élu domicile et cave. L’un avec l’autre, la maison pour y accueillir la famille grandissante, la cave pour y faire naître un projet commun : avoir son propre vignoble, ses vins bien à soi. Turner c’est le nom de Karen, œnologue Australienne, mariée à Pageot Emmanuel, alsacien de cœur. Après 10 bonnes années à « circulader » autour du monde, tantôt dans un domaine en Afrique du Sud, tantôt en Toscane, poussés par les opportunités qu’offre ce fabuleux monde du vin, les voilà maintenant solidement attachés à la terre du Languedoc.

En partie en créant un GFA, ils ont choisi minutieusement les parcelles, une à une, plutôt vieilles, privilégiant l’exposition Nord, Nord-Ouest sur un sol argilo-calcaire. Seule, une parcelle de grenache se retrouve plein sud sur un sol de schiste. Déjà, à cette étape, ils sélectionnent les vignes en fonction du vin qu’ils désirent créer : « des vins digestes, raconte Emmanuel, avec de l’amertume et de l’acidité ».

verjsu jus de raisin vert préparation culinaire

Dans la cave, nette, précise, des bouteilles contenant un liquide orange, se soutiennent, en rangs serrés, près du matériel en inox. Le mystère s’épaissit quand Emmanuel nous avoue que ce n’est pas du vin, mais qu’il s’agit de verjus !
Verjus : jus vert réalisé avec les raisins encore verts que l’on ramasse en Juillet, juste au début de la véraison du fruit, afin de concentrer la plante sur les grappes que l’on laisse sur pieds. Comme les raisins cueillis ne sont pas murs, le jus obtenu n’est pas sucré , juste un peu acide et sans alcool. Il se trouve que c’est un substitut très original pour réaliser des préparations culinaires comme des sauces, des vinaigrettes, des marinades. Selon Emmanuel, le verjus est fort réputé à l’étranger comme étant un produit spécifique de la France et de sa gastronomie. Il faudra donc, si vous êtes comme moi, nez au vent ou néophyte à nos heures, redécouvrir ce produit. Mes premiers essais en préparant, un peu à l’aveuglette, du colin (Maillard), sur un lit de tomates cerises, de cebettes et de petites grenailles, fût très apprécié.

emmanuel pageot domaine turner pageot gabian vigneron

L’autre petite bizarrerie, que j’aime à dénicher, se trouve tout au fond du jardin, derrière un mur, en passant une porte à clairvoie, dans de grands tonneaux. Adeptes du vin en Bio-dynamie, ce qui ne veut pas dire « vigneron extra-terrestre aux propos délirants », je le rappelle pour ceux qui ont toujours envie de croire que la différence de pensée s’apparente à de la magie, ils cultivent plusieurs sortes de bouillie comme des infusions d’orties et de prèles pour apporter de la vigueur à la plante au printemps, ou encore des jus d’oignon et d’ail, véritable insecticide naturel. Il faut, tout de même, pas moins de 50 kg de plantes fraîches pour 300 l d’eau. Le tout sera pulvérisé dans la vigne. Quand il le fait avec des huiles essentielles de romarin et de lavandin, il doit venir comme une bonne odeur de garrigue au nez des villageois. Par contre, je ne vous conseille pas le jus d’ortie. Saturée en potassium, en fer et en azote, l’odeur vous rappelle très nerveusement les fortes effluves d’une étable.

Mais alors le vin, dans tout ça, comment est-il ? Certifié en première année de conversion en agriculture biologique par ecocert et en bio-dynamie par demeter. Passés les formalités administratives, Emmanuel nous propose d’abord un rosé d’assemblage, avec du grenache, en saigné, et de la syrah, pressée. Très coloré, très peu soufré, c’est un entrée gamme bien épicé, à déguster sur des plats de poissons.
Ensuite, vient le moment de La Rupture, cuvée en vin de pays de l’Hérault, sublime sauvignon blanc, élevé en barrique, neuve et de quelques vins. La petite astuce alsacienne du domaine c’est de le fermenter à chaud, en plongeant une canne dans les fûts, quelques heures. Les arômes variétaux, très typés du cépage, vont être atténués. « Ca sauvignonne moins » aime à dire Emmanuel « c’est plus minéral, plus rond comme ça ».
Les rouges ne sont pas encore en bouteille mais la dégustation au pied des cuves et des tonneaux se révèle très agréable, et surprenante pour le grenache notamment.

Vin de Printemps pour les Vendredi du Vin

C’est vendredi et je tarde quelque peu à écrire pour les vdv.

 

 

Le printemps, il arrive et repars aussitôt. Déjà, en cet fin d’après-midi, le soleil est reparti. Tant pis !

 

Les martinets sont bien là pourtant depuis 2 jours à fuser, tout en sifflant, au-dessus de la terrasse, sur le toit. Pézenas, même sous un ciel gris, chante… Alors un rosé pour fêter le Printemps ! Pourquoi pas. J’ai pourtant bien profité de l’hivers pour déguster des choses légères qui flattent bien mon palais.

 

Mes deux dernières découvertes, deux nouvelles aventures, avec leurs toutes premières cuvées :

 

 

La Sorga, Antony Tortul. Une sorte d’ovni, posé dans une zone artisanale de Vias, près de Béziers. Au frais, 29 cuvées qu’il vinifie depuis les vendanges de 2008. J’ai gouté de son rosé qu’il a appelé : Ha…Ramon ! Au-delà du jeu de mots, j’aime de suite la fraîcheur du vin. Pas de chichi ! Il donne en effet très vite envie de chanter, espagnol, en claquant de la langue ! Olé ! (pour en savoir plus lisez cet article)

 

 

rosé turner pageot

Et puis, un rosé réalisé sur Gabian, au nord de Pézenas, au tout jeune domaine de Turner-Pageot. Elle est australienne, lui froggy ! Après 10 ans de tour du monde, entre la Toscane, l’Afrique du Sud et d’autres paysages de vignes, ils ont fini par choisir un terroir en France. Faut en vouloir tout de même avec tout ce qui se dit sur notre cher pays conquérant ! Donc un rosé très coloré, de saigné à 75% d’une cuve de Grenache, parcelle exposé au sud sur un sol de schistes et le reste en syrah toute pressée. Très bel assemblage, on se régale, vin certifié bio, avec une couche supplémentaire de Demeter en Biodynamie, et quelques excentricité du genre décoction d’orties et de prêles pour tonifier la plante, soupe d’ail et d’oignon pour éloigner les insectes, huiles essentielles de romarin pour je ne sais plus quelle raison…peut-être pour sentir bon quand ils pulvérisent cela sur les vignes. Je plaisante, c’est le printemps, a-t-on dit, alors l’humeur est légère et vagabonde. Je leur consacrerai très vite un article avec également un produit inédit : le Verjus !

verjus turner pageot

Comme le dit Lisson, pas si maladroite, profitons bien de l’air du (prin)temps.

Pierre Frick : Du Naturel de l’homme comme du vin

Un message de Pierre Frick, réputé pour ses vins en bio-dynamie en Alsace. Nous ne sommes pas seuls à vouloir partager. J’ai repris sa plume en intégralité :

LES  VENDANGES  2008  SONT  ACHEVEES…

17 novembre… les derniers raisins ont été récoltés par un bel été indien il y a à peine 5 jours, des Riesling rosis par l’alternance du soleil et de quelques averses d’arrière saison. Avec 13 % potentiel et l’entrée dans une cave où la tempête fermentaire de la période centrale des vendanges s’est calmée depuis quelques temps, ce jus récolté très froid est réchauffé un peu pour dynamiser les levures indigènes, qui s’abandonneraient sinon à une léthargie hivernale. Ce Riesling du terroir Morgenbrunn ( fontaine du levant) clôture les belles vendanges 2008. Le mois d’octobre, béni des dieux, a transformé cette année l’essai un peu manqué des mois août et septembre, trop frais et ombragés. Dans nos parcelles un grand tournant de maturité (brunissement des pépins, fluidité de la chair des grains de raisins) s’est opéré vers le 10 octobre et le cœur des vendanges s’est donc déplacé au 18 octobre. Patience et confiance, après le dur travail de la saison estivale. La précipitation laisserait un goût d’insatisfaction et d’inachèvement. Au contraire, nous avons attendu chaque parcelle, et d’ailleurs nos petites capacités de pressurage nous enlèveraient toute tentation de bâcler cette période cruciale de la cueillette des raisins.
18 coupeurs et 2 porteurs de hotte égaient les vignes pendant 4 semaines,  en triant souvent au pied de vigne avec deux seaux. Le brassage des origines et des générations, le travail partagé et les déjeuners pris ensemble au milieu des vignes tissent un vécu culturel essentiel pour nous . Pourtant la rencontre de vendangeurs devient rare  dans le vignoble, avec la suprématie croissante de la machine à vendanger. Eh oui, 550 euros de coût de récolte à l’hectare en récolte mécanique, alors que la cueillette manuelle s’évalue à 2200 euros par hectare. Si la production de vins n’est qu’un gagne-pain, le calcul économique  laisse bien sûr peu de chance à la vendange manuelle. Ajoutez à cela que la motivation pour la cueillette manuelle n’est plus si répandue par les temps qui courent. Alors ?… Nous continuerons à faire toucher et cueillir nos raisins par des mains humaines, dans une ambiance gaie et chaleureuse. Cela aussi le vin le porte en lui, pour faire du bien au dégustateur.
Nous sommes des artisans-vignerons, et cette petite communication, nous l’écrivons entre deux nettoyages de foudres, après des soutirages, et avant de reprendre les densités des jus en fermentation. Ce sont des journées cruciales où il faut déguster journellement les cuvées et prendre des décisions rapides. Lorsque la fermentation d’un vin ralentit, la question se pose de l’équilibre final entre alcool, fraîcheur et sucre résiduel. Faut-il le préparer à passer l’hiver et à reprendre la fermentation au printemps ou l’été suivant. Ou bien l’équilibre  est-il satisfaisant pour l’avenir du vin, auquel cas le soutirage s’impose. Si un goût de lies apparaît dans une cuvée, est-il acceptable durant quelques jours, ou bien faut-il aérer le vin au risque de le fatiguer. L’un ou l’autre de ces choix se pose pour les 30 cuvées récoltées en 2008. Ce sont des « petits enfants » à surveiller, parce que les erreurs de jugement dans cette phase ne se réparent pas, lorsqu’on renonce à toutes les corrections et tous les additifs mis à disposition par la pharmacopée oenologique. Si nous prenons la mauvaise décision, il faudra faire avec. C’est un travail de funambule sans filet.
Le millésime 2008 a confié à notre surveillance des cuvées aux rythmes très divers. Beaucoup d’entre elles ont achevé leur première phase avant l’élevage.  En revanche les derniers jus récoltés cherchent encore leur orientation. Certaines cuvées ont eu une fermentation au pas de course, menée  jusqu’aux derniers grammes de sucre : Sylvaner classique, avec sa fraîcheur bien mûre et sa bouche finement herbacée – Chasselas souple et effervescent – Muscat classique, pressenti pour un élevage sans soufre – Riesling Bihl tranchant et minéral – Riesling Krottenfues aux  saveurs de noix de coco.
D’autres cuvées, aux jus plus concentrés, ont suspendu leur course avec un peu de douceur en fin de bouche : environ 10 g de sucre résiduel :   Pinot Auxerrois Krottenfuess au palais encore resserré, Pinot Blanc Hohlweg très fragile à l’aération, Riesling Rot Murlé encore troublé par les lies. Plusieurs vins riches touchent à leur aboutissement avec une finale qui restera moelleuse : Pinot Gris Rot Murlé en recherche de finesse,  Gewurztraminer Morgenbrunn au palais fin de fruits exotiques – Sylvaner Bergweingarten exubérant au nez et au palais – Riesling Grand Cru Vorbourg  au palais encore épais.

 

Les Pinot Noirs ont été récoltés bien mûrs par tri, égrappés à 60 ou  70 % et encuvés 10 jours pour la macération. Le Pinot Noir classique, souple et frais, sera peut-être élevé sans soufre – le Pinot Noir Strangenberg se trouble et demande le soutirage – le Pinot Noir Rot Murlé, déjà soutiré, exhale la cerise et l’encens – le Pinot Noir Terrasses, soutiré également,  reste sur la réserve comme un vin de garde. Le millésime 2008 a offert également une belle moisson de Vendanges Tardives et Sélections de Grains Nobles, grâce à un  travail de tri à la vigne. Elles arrivent peu à peu au bout de leur long périple fermentaire : Muscat et Gewurztraminer Grand Cru Steinert,  Gewurztraminer Grand Cru Eichberg, Pinot Gris Grand Cru Vorbourg, Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles (22 % potentiels) et  Pinot Gris Sélection de Grains Nobles (19 % potentiels). Cette récolte est une  chance renouvelée d’accompagner la naissance de jeunes vins. Chacun d’eux représente une  œuvre d’art unique. Ceci les différencie des vins figés et reproductibles, « fabriqués » et arrangés avec les artifices œnologiques. Nos vins  de 2008 seront porteurs  de messages particuliers pour le dégustateur, s’il sait écouter ses sens et s’ouvrir aux énergies subtiles.  

Chantal et Jean-Pierre Frick

Pierre Frick : Du Naturel de l’homme comme du vin

Un message de Pierre Frick, réputé pour ses vins en bio-dynamie en Alsace. Nous ne sommes pas seuls à vouloir partager. J’ai repris sa plume en intégralité :

LES  VENDANGES  2008  SONT  ACHEVEES…

17 novembre… les derniers raisins ont été récoltés par un bel été indien il y a à peine 5 jours, des Riesling rosis par l’alternance du soleil et de quelques averses d’arrière saison. Avec 13 % potentiel et l’entrée dans une cave où la tempête fermentaire de la période centrale des vendanges s’est calmée depuis quelques temps, ce jus récolté très froid est réchauffé un peu pour dynamiser les levures indigènes, qui s’abandonneraient sinon à une léthargie hivernale. Ce Riesling du terroir Morgenbrunn ( fontaine du levant) clôture les belles vendanges 2008. Le mois d’octobre, béni des dieux, a transformé cette année l’essai un peu manqué des mois août et septembre, trop frais et ombragés. Dans nos parcelles un grand tournant de maturité (brunissement des pépins, fluidité de la chair des grains de raisins) s’est opéré vers le 10 octobre et le cœur des vendanges s’est donc déplacé au 18 octobre. Patience et confiance, après le dur travail de la saison estivale. La précipitation laisserait un goût d’insatisfaction et d’inachèvement. Au contraire, nous avons attendu chaque parcelle, et d’ailleurs nos petites capacités de pressurage nous enlèveraient toute tentation de bâcler cette période cruciale de la cueillette des raisins.18 coupeurs et 2 porteurs de hotte égaient les vignes pendant 4 semaines,  en triant souvent au pied de vigne avec deux seaux. Le brassage des origines et des générations, le travail partagé et les déjeuners pris ensemble au milieu des vignes tissent un vécu culturel essentiel pour nous . Pourtant la rencontre de vendangeurs devient rare  dans le vignoble, avec la suprématie croissante de la machine à vendanger. Eh oui, 550 euros de coût de récolte à l’hectare en récolte mécanique, alors que la cueillette manuelle s’évalue à 2200 euros par hectare. Si la production de vins n’est qu’un gagne-pain, le calcul économique  laisse bien sûr peu de chance à la vendange manuelle. Ajoutez à cela que la motivation pour la cueillette manuelle n’est plus si répandue par les temps qui courent. Alors ?… Nous continuerons à faire toucher et cueillir nos raisins par des mains humaines, dans une ambiance gaie et chaleureuse. Cela aussi le vin le porte en lui, pour faire du bien au dégustateur. Nous sommes des artisans-vignerons, et cette petite communication, nous l’écrivons entre deux nettoyages de foudres, après des soutirages, et avant de reprendre les densités des jus en fermentation. Ce sont des journées cruciales où il faut déguster journellement les cuvées et prendre des décisions rapides. Lorsque la fermentation d’un vin ralentit, la question se pose de l’équilibre final entre alcool, fraîcheur et sucre résiduel. Faut-il le préparer à passer l’hiver et à reprendre la fermentation au printemps ou l’été suivant. Ou bien l’équilibre  est-il satisfaisant pour l’avenir du vin, auquel cas le soutirage s’impose. Si un goût de lies apparaît dans une cuvée, est-il acceptable durant quelques jours, ou bien faut-il aérer le vin au risque de le fatiguer. L’un ou l’autre de ces choix se pose pour les 30 cuvées récoltées en 2008. Ce sont des « petits enfants » à surveiller, parce que les erreurs de jugement dans cette phase ne se réparent pas, lorsqu’on renonce à toutes les corrections et tous les additifs mis à disposition par la pharmacopée oenologique. Si nous prenons la mauvaise décision, il faudra faire avec. C’est un travail de funambule sans filet.Le millésime 2008 a confié à notre surveillance des cuvées aux rythmes très divers. Beaucoup d’entre elles ont achevé leur première phase avant l’élevage.  En revanche les derniers jus récoltés cherchent encore leur orientation. Certaines cuvées ont eu une fermentation au pas de course, menée  jusqu’aux derniers grammes de sucre : Sylvaner classique, avec sa fraîcheur bien mûre et sa bouche finement herbacée – Chasselas souple et effervescent – Muscat classique, pressenti pour un élevage sans soufre – Riesling Bihl tranchant et minéral – Riesling Krottenfues aux  saveurs de noix de coco.D’autres cuvées, aux jus plus concentrés, ont suspendu leur course avec un peu de douceur en fin de bouche : environ 10 g de sucre résiduel :   Pinot Auxerrois Krottenfuess au palais encore resserré, Pinot Blanc Hohlweg très fragile à l’aération, Riesling Rot Murlé encore troublé par les lies. Plusieurs vins riches touchent à leur aboutissement avec une finale qui restera moelleuse : Pinot Gris Rot Murlé en recherche de finesse,  Gewurztraminer Morgenbrunn au palais fin de fruits exotiques – Sylvaner Bergweingarten exubérant au nez et au palais – Riesling Grand Cru Vorbourg  au palais encore épais.

 

Les Pinot Noirs ont été récoltés bien mûrs par tri, égrappés à 60 ou  70 % et encuvés 10 jours pour la macération. Le Pinot Noir classique, souple et frais, sera peut-être élevé sans soufre – le Pinot Noir Strangenberg se trouble et demande le soutirage – le Pinot Noir Rot Murlé, déjà soutiré, exhale la cerise et l’encens – le Pinot Noir Terrasses, soutiré également,  reste sur la réserve comme un vin de garde. Le millésime 2008 a offert également une belle moisson de Vendanges Tardives et Sélections de Grains Nobles, grâce à un  travail de tri à la vigne. Elles arrivent peu à peu au bout de leur long périple fermentaire : Muscat et Gewurztraminer Grand Cru Steinert,  Gewurztraminer Grand Cru Eichberg, Pinot Gris Grand Cru Vorbourg, Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles (22 % potentiels) et  Pinot Gris Sélection de Grains Nobles (19 % potentiels). Cette récolte est une  chance renouvelée d’accompagner la naissance de jeunes vins. Chacun d’eux représente une  œuvre d’art unique. Ceci les différencie des vins figés et reproductibles, « fabriqués » et arrangés avec les artifices œnologiques. Nos vins  de 2008 seront porteurs  de messages particuliers pour le dégustateur, s’il sait écouter ses sens et s’ouvrir aux énergies subtiles.  

Chantal et Jean-Pierre Frick

Domaine Fontedicto de bernard et cécile Bellahsen

bernard bellahsen

Le domaine accumule les accents de diversité. Le tracteur est banni des vignes depuis le départ de cette aventure. La terre, sur de petites terrasses exposées au nord, rapporte quelque fois d’immenses huîtres fossiles, témoins d’un temps lointain où une mer chaude, tropicale, immergeait l’endroit. A côté de la cave, un four à bois ronronne et cuit le pain fait avec les céréales du domaine. Cécile et Bernard accomplissent toutes les démarches de la bio-dynamie avec une sacrée réputation en dehors de nos frontières. C’est bien connu, nul n’est prophète en son pays !

porte cave

Au début de l’aventure, avec leurs quelques hectares de vignes, en s’installant sur cette petite butte près de Caux, ils ne faisaient que du jus de raisin. Tout de suite, l’originalité a été de prendre à contre sens les pratiques de la culture moderne, ne cherchant pas à contraindre la vigne en utilisant toute la panoplie du parfait petit chimiste. Bien au contraire, ce sont eux qui se sont adaptés aux cépages et aux aléas climatiques.
Dans un champ, près du caveau, deux chevaux, sans vapeur ni moteur à essence, accompagnent le travail du sol. Ce n’est pas une fantaisie mais une réelle compréhension de son métier d’agriculteur. Comme le souligne Bernard : “avec un animal de trait, il y a forcément un respect du sol, une souplesse de la terre. Tous tes sens sont en éveil, tu respires l’odeur de la terre, tu en ressens la structure, les pieds dedans !”

 

cheval fontedicto

Observateur quotidien, attentif et militant de son milieu naturel, il pratique une agriculture bio-dynamique qui prend soin de la terre en écartant toute utilisation de pesticides, d’engrais chimiques et autres artifices. De ce fait, il faut en permanence écouter la vigne et le vin qui chacun, à leur rythme, respirent, vivent de concert avec leur environnement, évoluent selon les cycles qui influencent la terre. On peut très certainement les prendre pour des farfelus à les voir concocter des préparations à base de poudre de corne, d’ortie, de pissenlit ou bien encore de valériane. Mais l’intelligence, la force de l’homme, n’est-elle pas justement cette capacité à s’adapter à son milieu. En voilà un bel exemple, tout à fait à l’opposée de la culture intensive où l’exploitant, petit ou gros, ne raisonne que selon le productivisme, le rendement et la rentabilité.
Depuis un an, en plus de faire des grands vins, Bernard et Cécile ont créé le Moulin de Fontedicto et, selon toujours la même démarche, font du pain ! Ils produisent leur propre blé, tendre, d’une variété rustique régionale, très bien adaptée au climat et au sol. N’allons pas chercher une autre variété ou modifier ses gènes si c’est pour au final contraindre le milieu, par la force, de s’adapter à la plante !
Ils ont bien sûr construit leur propre four à bois, retaper de vieilles machines du siècle dernier pour trier les grains, une fois la récolte faite à la mi-juillet, et commercialisent maintenant eux-mêmes la farine et différents pains (nature, au sésame, au tournesol, au lin…).

Le Languedoc dissimule derrière des a priori persistants, plusieurs grands vins méconnus. Venez voir derrière les choses, dans Les Coulisses, vous y gagnerez en plaisir et en étonnement. Etre curieux, c’est le début du bonheur.

Le vin naturel

Le vin naturel est un courant en plein développement de vignerons, assez jeunes, ainsi que de cavistes pour promouvoir les vins sans intrants.
C’est à dire les vins sans ajouts de pesticides et avec le minimum d’intervention humaine lors de la fermentation.
Bien évidemment, certaines maladies de la vigne et quelques règles d’hygiènes nécessitent l’emploi de cuivre et de soufre même si les puristes n’emploie absolument rien.
Le but est de revenir à un vin « naturel », expression direct du terroir avec une mise en valeur nouvelle des cépages.
Cette philosophie est à contre-courant du mouvement des vins mondialisés et à cette tendance lourde de vouloir tout accélérer dans ce bas monde, pour répondre à un désir impérieux d’immédiat, d’instantané, au service du numérique !!!
Faire du vin bio, en bio-dynamie et au naturel réclame du temps, des efforts, tout ce que les vignerons ont cherché à réduire pour une mise sur le marché plus rapide, de leur vin et pour une meilleur stabilité.

dangereux

Il faut savoir aujourd’hui, que la plupart des vins sont faits ainsi :
La vigne est traitée au maximum afin d’éradiquer toutes vies susceptibles d’apporter des maladies sur le raisin. Le sol est tassé par la machine. Seule la vigne pousse. Il n’y a plus aucune diversité !
De ce fait, sur la peau du raisin, il n’y a plus de « petites bêtes » que l’on appelle des levures indigènes, nécessaires pour la fermentation. Et sans fermentation, il n’y a pas de vin. Puisque c’est la transformation du sucre du raisin en alcool. La résurrection du raisin qui, au lieu de pourrir, se réincarne en vin !
Alors, on achète des levures pour favoriser cette fermentation. Il suffit de choisir celles que l’on veut ; par exemple celles qui donnent des arômes de fleurs blanches sur du chardonnay ou celles qui donne un goût de banane. Le choix est vaste et répond à une demande du consommateur mondial. Ce dernier n’en sera que plus heureux de reconnaitre facilement ce qu’il boit.
Bon et puis il y a ceux qui depuis longtemps trempent des copeaux de bois, de la sciure ou des planches de chêne, pour là encore, aller plus vite.
Dans une logique d’entreprise, il faut bien sûr réduire les couts de fabrication et le temps de stockage.
Ca explique aussi l’emploi de certaines autres pratiques comme la thermo-vinification etc…
Pour en revenir dans notre chronologie de conception du vin, une fois que la fermentation a été réalisée, on va le mettre plus ou moins rapidement en bouteille. Pour ce faire, on filtre le jus pour le rendre le plus clair possible. D’abord pour éviter que des levures mortes (les lies) ne viennent casser le vin et puis parce qu’un jus clair c’est rassurant, c’est propre, c’est sain !
Et finalement, pour que le vin ne bouge pas en bouteille, pour qu’il ne présente aucun défaut, qui serait causé par le temps ou l’expédition à travers le monde, on va l’inerter. En gros, un bon coup de soufre va le stabiliser. Vous aurez peut-être un peu mal à la tête mais c’est le prix à payer pour déguster n’importe quelle bouteille en étant certain que le vin soit le même : en un mot : mort !!!
Après c’est sûr, vous pouvez le garder en cave. Il ne bougera pas !
Voilà, vous avez le choix ! Voilà pourquoi des vignerons veulent dire haut et fort leur attachement à un produit vrai, authentique et naturel. C’est le jeu de « action, réaction » !
Je ne vous cacherais pas que le vin naturel présente des risques. Il évolue, sera différent selon les jours, aura ses humeurs de vin vivant. En ce qui me concerne, je n’ai pour l’instant jamais été déçu !!!
Si j’ai bu des vins sans soufre qui ne me plaisait pas, j’en ai choisi plein d’autres qui sont venus me donner du plaisir et m’ouvrir un nouveau monde du vin !
Si vous êtes intéressés, je vous invite sur ma boutique ShowVin. Vous y trouverez des forfaits et des coffrets conçus spécialement pour partager ces vins et déguster ce nouveau monde !

Faites donc un essai et choisissez votre coffret vin naturel pour une initiation au nouveau monde du vin :

coffret vin naturel

Vin Bio : Les Chemins de Bassac en vignoble du Languedoc

C’est quoi le vin bio exactement :

« Travailler plus pour produire moins ! »

Petit rappel. Disposer du label AB sur son étiquette de vin c’est indiquer que le vin est issu de raisins de l’agriculture biologique et qu’il a été certifié par un organisme agréé. Il assure que le vigneron n’a pas utilisé de produits chimiques de synthèse pour traiter sa vigne. Par contre, il peut faire ce qu’il veut en cave. Sachez-le ! C’est pourquoi certains s’orientent davantage vers la Bio-dynamie qui peut être elle aussi certifiée, et, les vins naturels sans rechercher ou afficher une quelconque certification.

isabelle ducellier

Les chemins de Bassac incarne ces domaines totalement engagés dans la voix du vin bio. Le logo AB est particulièrement bien intégré dans leurs étiquettes et il devient un gage de qualité.
Isabelle & Rémi Ducellier se partagent les taches. Isabelle se plait à la commercialisation tandis que Rémi, plus discret sans doute, s’active à la cave et à la vigne. Cela ne l’empêche pas d’être le créateur de tous les visuels présents sur les étiquettes. Une forte créativité que l’on retrouve ainsi tout à la fois dans le contenant que dans le contenu.
Une belle gamme diversifiée de 6 vins avec une première cuvée « Isa » qui se décline dans les 3 couleurs, qui ont en commun fraîcheur et élégance
En plein coeur du terroir du Languedoc, ce domaine a la particularité d’assembler des cépages typiquement méditerranéen (Mourvèdre, Grenache) avec des cépages plus lointains comme le Pinot et le Cabernet.

camille leonie chemins de bassac isa chemins de bassac

Nous avons particulièrement apprécié la minéralité du Pinot noir 2007, très étonnant sur un terroir comme celui des Côtes de Thongue. Nous vous conseillons également, en blanc, la cuvée Gineste, 100% Roussanne, qui jouit d’un élevage en fût pour une expression opulente du cépage. Le caveau est originalement situé au-dessus des cuves, et articulé autour d’un vieux meuble de coiffeur chiné chez un antiquaire de Pézenas.

chemins de bassac