Vin de Printemps pour les Vendredi du Vin

C’est vendredi et je tarde quelque peu à écrire pour les vdv.

 

 

Le printemps, il arrive et repars aussitôt. Déjà, en cet fin d’après-midi, le soleil est reparti. Tant pis !

 

Les martinets sont bien là pourtant depuis 2 jours à fuser, tout en sifflant, au-dessus de la terrasse, sur le toit. Pézenas, même sous un ciel gris, chante… Alors un rosé pour fêter le Printemps ! Pourquoi pas. J’ai pourtant bien profité de l’hivers pour déguster des choses légères qui flattent bien mon palais.

 

Mes deux dernières découvertes, deux nouvelles aventures, avec leurs toutes premières cuvées :

 

 

La Sorga, Antony Tortul. Une sorte d’ovni, posé dans une zone artisanale de Vias, près de Béziers. Au frais, 29 cuvées qu’il vinifie depuis les vendanges de 2008. J’ai gouté de son rosé qu’il a appelé : Ha…Ramon ! Au-delà du jeu de mots, j’aime de suite la fraîcheur du vin. Pas de chichi ! Il donne en effet très vite envie de chanter, espagnol, en claquant de la langue ! Olé ! (pour en savoir plus lisez cet article)

 

 

rosé turner pageot

Et puis, un rosé réalisé sur Gabian, au nord de Pézenas, au tout jeune domaine de Turner-Pageot. Elle est australienne, lui froggy ! Après 10 ans de tour du monde, entre la Toscane, l’Afrique du Sud et d’autres paysages de vignes, ils ont fini par choisir un terroir en France. Faut en vouloir tout de même avec tout ce qui se dit sur notre cher pays conquérant ! Donc un rosé très coloré, de saigné à 75% d’une cuve de Grenache, parcelle exposé au sud sur un sol de schistes et le reste en syrah toute pressée. Très bel assemblage, on se régale, vin certifié bio, avec une couche supplémentaire de Demeter en Biodynamie, et quelques excentricité du genre décoction d’orties et de prêles pour tonifier la plante, soupe d’ail et d’oignon pour éloigner les insectes, huiles essentielles de romarin pour je ne sais plus quelle raison…peut-être pour sentir bon quand ils pulvérisent cela sur les vignes. Je plaisante, c’est le printemps, a-t-on dit, alors l’humeur est légère et vagabonde. Je leur consacrerai très vite un article avec également un produit inédit : le Verjus !

verjus turner pageot

Comme le dit Lisson, pas si maladroite, profitons bien de l’air du (prin)temps.

Derain : Sage vigneron de Bourgogne en biodynamie

 

enseigne catherine et dominique derain

Dominique derainLa Bourgogne a un point de chute, Derain, Domaine de Catherine et Dominique, à ne surtout pas manquer quand on est de passage à Saint-Aubin sur la voie royale du fameux Chassagne Montrachet.
Ils fêtent les 20 ans de pratiques exclusives sans ajout de produits toxiques que ce soit dans les vignes ou dans la cave. Ancien directeur chez Laroche, Dominique a toujours pratiqué la biodynamie, avec envie et passion, prenant tous les risques en se lançant dès le départ de son aventure dans les préparations d’orties et de prêles, sur ses propres vignes, avec des rendements de 8 hl/ha.

Encore cette année, à l’équinoxe d’automne, le 22 septembre, ils se sont retrouvés entre adeptes des pratiques biodynamiques pour élaborer la préparation de bouse de corne. Ils les enterrent tout l’hiver jusqu’à Pâques afin de transformer la bouse de vache en cette subtile préparation qui agit sur l’harmonie et l’équilibre des végétaux. Ils sont une quinzaine dont Pierre Overnoy et Jean Montanet.

cuves derainDans la cave, de grandes cuves en bois servent pour la fermentation des raisins. « On les abreuve à l’eau de pluie puis à l’eau soufrée avant de mettre la gnôle » nous raconte Dominique quand on se penche au-dessus pour voir ce qu’il peut bien y avoir là-dedans.
Du début, Derain garde l’envie mais pas le label. Trop ringard, peut-être, ou trop gourmand, le sésame Demeter est bel et bien abandonné ! « A quoi bon payer une redevance de 1% sur le chiffre d’affaire ! De toutes façons la biodynamie c’est le respect de la différence, un point c’est tout ! »
Autodidacte, il attire, finalement, beaucoup de gens qui passent ici pour s’inspirer, apprendre et partager. Car faire du vin naturel, c’est tout réapprendre. Faut bien comprendre que le progrès, la science se crée ses propres problèmes et après-coup la recherche essaie de les résoudre. C’est absurde. On avance en reculant, en s’enfonçant de plus en plus dans le tout chimie, l’anéantissement de l’expression brute de la nature. Faudra-t-il qu’elle devienne comme une machine que l’on finira par programmer avec sa cohorte de bugs et de virus…Les OGM ne sont pas plus que ça : programmer la nature !

vignes saint aubin bourgogne
Aujourd’hui, la crise du vin entraine les officiels dans des attitudes incroyables. L’agrément de l’AOC se renforce, devient plus sévère. Pourquoi pas si c’est pour tirer la production vers le haut. Mais voilà, comme d’autres qui fonctionnent eux-aussi à l’originalité, Derain s’est vu refuser au premier passage son rouge. « Evolué oxydé et astringence » ont-ils conclu lors de la dégustation de sa cuvée ! Et au deuxième passage, s’est passé sans encombre ! Allez savoir, l’influence des jours fruits le jour de la deuxième dégustation peut-être, à moins que ce ne soit le hasard ou la volatilité du palais des jurys…
La décision est lourde de conséquence, financièrement, quand on sait le poids économique d’un tel domaine à l’export !
Le Mercurey, ce sont des vignes qui ont 8 ans, du Pinot gris dit « Beurrot » à 15% co-planté avec du Pinot Noir. Co-planté ça veut dire que dans la même parcelle, les ceps se mélangent.
Le beurrot apporte vivacité au vin et de très belles notes de framboise.

Contient des Sulfites mais aussi du vin !

On m’a redemandé, récemment, pourquoi sur les étiquettes des bouteilles de vin, il y a cette fameuse mention “Contient des Sulfites“ ou « Contient du SO2« .

contient du souffre

Comme nous ne sommes pas tous diplômé de chimie, il est vrai que le manque d’information et d’explication sur cette mention, alimente certains fantasmes qu’il convient de réfréner sérieusement.
Cette mention est un bon exemple de mesures prises par les autorités compétentes pour prévenir le grand public d’un danger potentiel, alors que ce même grand public, en ignore entièrement la signification. D’où des confusions et quelques raccourcis rapides chez certains. Les sulfites, ou SO2, ou encore, de son petit nom scientifique, l’anhydride sulfureux, sont des substances couramment utilisés dans la vigne et dans la cave. Et ce, depuis des siècles, sous d’autres formes bien sûr qu’aujourd’hui. C’est le produit miracle du vigneron car il protège la vendange de l’oxydation, bloque la fermentation des raisins, et, stabilise le vin.
Il est utilisé à différentes étapes de l’élaboration d’un vin.
Depuis le 25 Novembre 2005, une directive européenne rend obligatoire la mention “contient des sulfites” ou “E220″ sur l’étiquette du vin, du même côté que les autres mentions obligatoires que sont la dénomination du vin, le titre alcoométrique, le volume, l’embouteilleur, le lieu d’embouteillage, le numéro de lot et le message de prévention pour les femmes enceintes. Ceci si le taux de sulfites est supérieur à 10 mg par litre.

C’est simplement parce que le sulfite est, pour certain, une substance allergène, dont ils doivent se prémunir, même à très petite dose. Cela ne veut pas dire que le vin n’est pas bon, ou qu’il est bourré de substances non naturelles ou encore qu’il va donner mal à la tête.
Par contre, c’est le véritable excès d’emploi des sulfites qui entraine un gout de piquette et un gros mal de tête le lendemain. Mais ce sont pour des doses bien supérieures à 10 mg/l. Au pire, cela peut aller jusqu’à 160 mg/l pour les vins rouges et 210 mg/l pour les vins blancs. Y’a de la marge, voyez-vous !

En clair, cette mention, pour la plupart des consommateurs, n’a aucune utilité, puisqu’elle n’indique pas la dose contenue de sulfite. Elle ne sert que pour ceux qui sont allergiques et qui, de toutes façons, ne boivent pas de vin car même un vin sans ajout de SO2 en contient naturellement quelques mg.

soufre éttiquette

Faites-vous ce plaisir, chercher donc des vignerons qui utilisent avec parcimonie le SO2. Il en existe de plus en plus, notamment les adeptes de la biodynamie et des vins naturels. C’est au moins le signe qu’ils respectent au maximum le raisin et la vendange et qu’ils maitrisent leur cave.
Et surtout, n’oubliez pas, le sulfite, ce n’est pas que pour le vin ! D’ailleurs, vous pouvez le trouver dans des aliments comme les céréales, la semoule de maïs, le müesli, la
charcuterie, les hot dogs, les saucisses, la choucroute, les nouilles, le riz, les épices, le thé, les confitures, la marmelade, les boissons gazeuses, les mélanges montagnards…etc…

Faites donc un essai  :

showvin

Marcel Lapierre : Le nouveau beaujolais au naturel

marcel lapierrevin de pays des gaulesmathieu lapierre

Marcel Lapierre fait partie des dinosaures revenus à l’age de pierre de la technique vinicole.
Dès les années 80, (1980 !), il vinifie sans soufre, sans levure ajoutée et pratique la culture de la vigne en Biodynamie, c’est à dire sans engrais chimiques, ni désherbants.
Comme tout bon précurseur, il a subi (et subi encore) la jalousie des uns et l’ignorance des autres. Par cette démarche atypique, il a su élaborer des vins si différents du tronc commun de l’appellation en Beaujolais, qu’il s’est vu plus d’une fois rejeté de l’AOC.
Tant pis pour ceux qui ne boivent que les étiquettes !
Lui affirme son identité, revendique sa paternité, affiche son envie de naturel et travaille en famille. Mathieu, digne fils de son père, bouscule à son tour les codes, organise des «salons off» pour ne promouvoir que les vins naturels et se plait de voir autant de monde affluer. Et si le nouveau beaujolais était naturel

lapierre pressoir beaujolais

Pour faire du vin naturel, il faut commencer par un fruit totalement sain. Evidemment cela exige beaucoup plus de travail que d’utiliser, sans se priver, la panoplie de la chimie agricole. Plus le sol est vivant, plus la terre bruisse de diversité et plus le raisin se couvre de ses propres levures.
Pour que le terroir s’exprime, il faut laisser parler le fruit, en toute simplicité. Ensuite, dans l’intimité de la cave, le jeu consiste à être attentif à la progression de la fermentation alcoolique et à la montée de température.

Le vin de pays des gaules jouie en plus de la jeunesse d’esprit des Lapierre qui s’amuse à nous donner des vins plus facile à boire. Beaucoup appelle cela des vins de copains ou des vins de soif. Et pourquoi pas un vin de plaisir, alléchant, très fruité, frais, léger. Un vin qui redonne un second souffle au beaujolais !

La Fontude : Vin du Languedoc au Naturel

Vous voulez connaître la recette du vin naturel ?
Très simple, pour chacun de ces vignerons que j’ai eu la joie de rencontrer, c’est l’envie de créer son propre vin en faisant revivre la vigne, en toute liberté.

La liberté de choisir son rapport à la vie comme François Aubry et Sophie Valin, respectivement ingénieur et vétérinaire, qui en fondant La Fontude sont passés à l’application pratique de leur propres réflexions. Oui, on peut avoir fait des études et vouloir être vigneron et éleveur de brebis ! Et sans être babacool ou en-dehors de la société !
Certes, ce glissement, vers la ruralité assumée, s’est fait en douceur par des rencontres et des opportunités. De parcelles en parcelles, les voilà, aujourd’hui à la tête d’un peu plus de 4 ha de vignes, au Nord du lac de Salagou, sur les hauteurs, composant le paysage avec un troupeau de brebis, une trentaine, pour l’entretien, la viande et l’apport indispensable de compost. François explique très bien l’intérêt et l’impact de la biodynamie. Lui qui a repris des vignes que plus personne ne voulait, promises et primées à un arrachage, il sait combien il faut écouter chaque cépage réagir aux évolutions du climat et à l’arrêt de tous supports chimiques. Il faut plusieurs années pour voir les ceps reprendre de la vigueur après un tel sevrage. A La Fontude, on retrouve les cépages originels des vins du Languedoc. En blanc, le terret bourret, qui a quasiment disparu. En rouge, le cinsault, le grenache et le carignan. Les pieds ont une allure très originale, comme des lustres inversés ; en fait le résultat d’une taille aérée. Le sol est couvert d’herbes, de petites fleurs de toutes les couleurs. Ca sent la diversité. On respire la quiétude de l’endroit.

Vigne Vin Languedoc La Fontude Vigne Languedoc Vin Pays La Fontude François Aubry

Une gamme de vin réduite
Un seul blanc, en vin de table tout simplement, sur un cépage oublié, le terret bourret, vendangé mi-septembre, sans être trop mûr, un mélange de grains dorés et de grains verts. Le pressage, à la main, se fait forcément en douceur, sur un rendement très faible de la vigne. En fin de fermentation, François obtient un jus acide, marqué, comme un jus de citron, qu’il va travailler en oxydation afin de faire évoluer les arômes vers la pomme et la noix plus loin. C’est un travail minutieux en cave, où il faut être attentif, au quotidien. Après un tel élevage de 9 mois, le jour de fête se savoure, le sourire aux lèvres, comme un petit bonheur au soleil.

Deux rouges, le premier Fontitude, assemblage de Cinsault et Carignan, frais en bouche, léger, tout sur le fruit et des arômes acidulés. Un régal de simplicité avec un nez droit qui ne triche pas et vous tient en haleine. Un incroyable vin du Languedoc qui suivra en harmonie le plaisir éprouvé plus tôt sur Jour de Fête.
Le deuxième, Entremonde, issu de vieilles vignes de Carignan, Aramont et Grenache, sur la commune de Brénas, en vin de pays des coteaux du Salagou, le nom du Lac formé à la suite de la création d’un barrage. Il est travaillé un peu plus sur l’expression des tannins. Plus commun, pour un vin du Languedoc, il recèle pourtant une petite surprise au nez. Le voilà qu’il diffuse des parfums de fleurs, la violette et l’iris. Un vin d’altitude nous confie François.

Trois vins, trois nouvelles sensations, trois expressions différentes de la liberté, trois jus de diversité, élégants, raffinés et accessibles au palais comme au porte-monnaie. Pour en profiter, saisissez un forfait vin naturel de la boutique.

Lacapelle Cabanac : du Malbec format XL

lacapelle cabanac aoc cahors

Thierry Simon et Philippe Vérax se sont installés en 2001 à Lacapelle Cabanac. En plein terroir du Cahors, il faut une certaine dose d’envie pour venir se lancer dans une telle aventure. Quitter Paris et son tumulte. Quitter un boulot prenant chez Microsoft pour venir se divertir en plein air.
Devenir vigneron avec une volonté farouche de bien faire les choses tout en décontraction et avec une pointe de fantaisie. Aujourd’hui, avec 20ha en Bio certifié, ils osent aller plus loin encore en se rapprochant de quelques pratiques de la biodynamie. Le secret pour produire de tels Cahors, certainement. On y retrouve la typicité recherchée du vignoble, la couleur noir du cépage et puis on découvre un rosé moelleux, vin pour clientes anglaises de passage ponctuant toujours de la même façon la dégustation du rosé traditionnel par un « un peu trop sec, ce rosé ! ».
On aime voir que de tels efforts donnent des résultats encourageants. L’emploi de produits chimiques disparait au profit d’une meilleure expression du fruit. Lacapelle Cabanac se modernise comme le vignoble de Cahors. On assume ses choix dans la vigne, on rénove la cave sans démesure, on recherche comment donner de soi et le partager à travers ses vins.
J’aime ces gens qui nous parlent et qui nous ouvrent un nouvel univers. C’est de cela que se nourrissent les Forfaits Vins de ShowVin : Transmettre cette passion, ces paroles, ces envies, faire découvrir ces vins, ouvrir une nouvelle voie !

XL Malbec lacapelle cabanac aoc cahors