Au pied des Pyrénées et du Canigo(u), de Belesta à Maury, le Roussillon recèle un terroir magique

Les vignes auraient un pouvoir magique. Invariablement, elles tapissent la terre autour d’un paysage majestueux. Sont-ce les hommes qui ont choisi de les cultiver dans ces endroits ou bien est-ce la nature qui les a guidées et parfois même contraintes ?

La vallée de l’Agly est de ces lieux qui enchantent un voyage et émerveillent la découverte d’un territoire si discret. Imaginez-vous sur une mer de vigne, balayée par le vent, façonnée par la houle, aux reliefs incessants semblables à des vagues immenses. Vous naviguez avec pour point de mire, repère indispensable, tellurique, telle une terre en vue, le Canigo comme on l’appelle ici. Le massif encore enneigé, en cette matinée ensoleillée, illumine l’horizon en quelques lieux où l’on se trouve.
Il est un phare blanc, vous dis-je, sous un ciel bleu changeant, au milieu d’un vignoble rayé par le feuillage vert des vieux ceps, courts sur patte, de grenache, de maccabeu, de carignan. Il est sublime avec son sommet immaculé, auréolé de petits nuages de coton qui finissent le plus souvent par le coiffer entièrement.

Le décor est planté !
La vigne aussi. Elle en profite pour pousser, sans cri ! La garrigue est peu présente et les oliviers ont quasi disparu. Il y a quelque chose de brutal dans la nature sauvage qui reprend ses droits. Nous la pensons bêtement à l’abandon…or la terre sans les hommes s’équilibre.
Ce paysage de vignes laisse alors une empreinte plus marquée de l’activité humaine. Il signe une présence forte, dominatrice, de plusieurs générations.
Ainsi, le minéral parle. Les murets de pierres sèches dessinent les contours des parcelles, brisent la houle du relief. Il en fallu des efforts et de la sueur pour sculpter la montagne afin qu’elle devienne terre nourricière. Le sol, en cette saison, au printemps, se perçoit encore entre les ceps. Le schiste impressionne toujours par sa dureté et ses diverses teintes. Comment la vigne puise-t-elle dans cette roche ? Où vont ses racines ?

vigne-canigou-roussillon-latour

planezes-village-vigne-roussillonRoots 66
Au détour d’un territoire oublié, dans les méandres d’une route touristique agréable et calme, dans ce vrai sud de France, vous découvrez des vignerons, jeunes souvent, la trentaine, qui sont venus s’installer ici, sur Maury, sur Latour de France, sur Belesta, sur Rasiguères, au cœur du vignoble du Roussillon. Ils se démarquent par leur volonté de s’unir et de se créer un réseau d’énergies fort utile pour avancer leurs idées d’un vin plus sincère, divers, exprimant les sensibilités de chacun, dans le respect des pratiques des autres. Comme les racines d’une vigne qui plongent dans la terre pour assurer la maturité du végétal, luttant ensembles pour vaincre les obstacles du minéral, ces vignerons, ces vigneronnes, avancent en troupe quand c’est nécessaire. C’est le cas de l’association des vins du Fenouilledès et de son cri de ralliement : Roots 66 pour ces plus de 40 adhérents. De quoi vous satisfaire cette diversité ! Allez du côté sauvage de la vigne, prenez quelques adresses sur le site Internet (http://www.vins-fenouilledes.com/fr/domaines.html) et c’est parti pour suivre une route toute tracée vers la découverte. L’itinérance force les hommes à se rencontrer. C’est magique !

Je ne sais pas pourquoi nous sommes sur cette terre, vaste question à laquelle il n’y a certainement aucune réponse à apporter, mais quand on a la chance de profiter de l’air ambiant, de s’inspirer, on atteint alors un but.
A regarder l’horizon, on avance surement.
La vigne dans cette vallée de l’Agly, la vigne face à ce géant enneigé, Canigo, la vigne aide à cette contemplation.

Merci Iris pour ce thème des Vendredis du Vin.

 

 

abbaye sylva plana la part du diable vin languedoc
L’abbaye de Sylva Plana, plus que du vin, un oenotourisme de qualité en terre de Faugères

A nouveau un bel exemple de vignerons qui en plus de leur métier de faiseur de vin se sont lancés dans ce que l’on appelle l’oenotourisme, en l’espèce la restauration et l’accueil touristique.

Le Languedoc  évolue sous l’impulsion de ses domaines réactifs. L’objectif avoué faire venir à soi ce petit consommateur tant désiré et lui proposer plus que du vin, une expérience, un moment de partage.
L’Abbaye de Sylva Plana réunit en un seul lieu une cave, un caveau, un bar à vin, un restaurant, une salle de réception, des chambres d’hôtes et des balades dans les vignes. A la cuisine, c’est tapas le midi et carte le soir en saison. C’est simple, c’est bon, c’est efficace.  Bien entendu, vous y retrouverez les vins du domaine, aoc faugères et igp cote de thongue. Oui j’ai bien dit « cote de thongue », la plage n’est pas loin mais ce n’est pas un indice.

Homme de terre et homme de cave
Le domaine est mené par 2 associés : cédric Guy et nicolas Bouchard qui cultivent le vignoble en agriculture biologique sur une terre pierreuse, de schiste, typique de Faugères. Cédric est l’homme de terre, celui qui ose dans la vigne des pratiques originales comme le labour des sols avec un cheval sur les vieilles parcelles. Nicolas est l’homme de cave, plus discret, entre ses barriques de vins et ses grandes cuves.

L’histoire du domaine est liée à l’abbaye de Sylvanes à Saint Affrique, depuis 1139. Ici, c’était une dépendance pour faire du vin de messe, ainsi que de la pisciculture. Les moines Cisterciens ne mangent pas de viande.

Il y a beaucoup de chose à apprendre à l’abbaye de Sylvanès. Etymologiquement, Sylvanès  signifie « sauve nous » l’endroit où l’on trouve le salut, la rédemption. L’abbaye est aujourd’hui mondialement connue comme centre de formation, de recherche, de création et d’édition au service de la liturgie et de la musique sacrée par l’immense travail réalisé depuis plus de 30 ans par le Père André Gouzes qui a entrepris la composition  d’un corpus liturgique intégral en langue française. Le nom de Sylva Plana est une dérive de Sylvanès, adaptée à l’endroit certainement, entouré de forêt.

Bon, sans vous faire un cours d’histoire, Faugères était une terre protestante, ceci explique que le domaine fut détruit 3 fois et reconstruit 2 fois jusqu’à la révolution. A l’origine, le vignoble ne faisait que 5 ha. Maintenant il en fait 35 ha.

Bio et biodynamie
Les deux familles des 2 associés étaient voisines, famille de coopérateur et famille de négociant. Le Bio est une démarche naturelle. En effet, les 35 ha du domaine ne sont pas mécanisables et historiquement les parents travaillaient proprement sans trop de traitement. Ainsi quand ils ont souhaité faire une cuvée d’exception, la part du diable, en n’utilisant que des matériaux nobles à la cave avec le bois, et en vigne, ils ont converti 3 ha en biodynamie.

Cédric commente sa démarche ainsi : « Depuis 2010, tout est en bio certifié et petit à petit on passe tout en biodynamie. Le passage du bio à la biodynamie ca n’est pas visible dans le vin. Ca demande : de passer le soufre et le cuivre selon le calendrier lunaire. Mais c’est parfois compliqué à cause de la chaleur et du vent. On a peu de temps disponible pour agir sur la vigne.
Côté œnologie, pour le rosé, on ne levure pas. A basses températures, la fermentation de démarre pas.  On utilise les principes de la dynamisation, c’est à dire des petites quantités de substrats dans de l’eau dynamisée, avec de la silice. C’est homéopathique. »

Pour autant, Cédric aime qu’il y ait une explication physique, et non pas ésotérique. Par exemple, pour le vers de la grappe,  il a trouvé une association (le groupe chiroptères du Languedoc Roussillon http://asso-gclr.fr/)  qui a pour but de réintroduire les chauves souris qui mangent les insectes, la nuit. L’association a choisi les endroits et a amené les chauves souris, juste à proximité de l’abbaye en ruine. Il faut aussi un point d’eau. Ce n’est pas évident de le faire partout.

Le cheval c’est moderne !
A propos du recours à la traction animale, Cédric précise : « Le cheval ça me paraît naturel aussi. Quand on a voulu passer 100% en bio. On a quasi doublé la consommation de carburant. On a cherché à diminuer les doses de traitement, du coup il faut passer plus souvent, en cuivre et en soufre. L’herbe faut la tondre, ou la coucher, etc… Il fallait sortir des ha du mécanique, des vieilles vignes, des gobelets, et en 2006, 2007 et 2008, on a sorti 6 ha du mécanique. En cave, de même, pressurage manuel, utilisation de petites cuves, on utilise de l’électricité que pour la mise en bouteille. C’est la démarche sur la cuvé la part du diable. Ainsi on est revenu à notre consommation de carburant comme avant le bio. L’emploi du cheval passe par un prestataire. C’est un petit club avec le domaine de l’ancienne mercerie, la grange d’ain, le mas angel, et mas d’alezon (catherine roque), les estanilles : on a un monsieur qui s’appelle Mathias Liebig, www.lestraitsdusud.fr, c’est une entreprise de prestation animale. C’est un métier qui explose. Il a plusieurs chevaux, c’est sérieux et c’est moderne. »
Et il ajoute au sujet des vignes : « La part du diable ce sont des vignes qui ont 90-100 ans. Il y a très peu de raisin. On y prélève des bois pour les faire reproduire par un pépiniériste pour complanter. On garde ainsi notre patrimoine. On travaille surtout sur des vignes de 60 à 80 ans. Sur 50 ha ca fait 50 ans finalement. Les parents et grands parents ont mis beaucoup de syrah. Entre les années 1980 et 2005, aucun replantage de carignan. Et donc on va devoir s’en occuper. »

Les vins de l’Abbaye Sylva Plana présentent un atout majeur, la fraîcheur ! Elle donne de la finesse aux différentes cuvées. On retrouve dans les jus, la précision du discours de Cédric. Ca va bien droit, c’est franc, c’est juste et aromatique. Si La part du diable est un must recherché, vous trouverez facilement votre élixir de bonheur dans la gamme des vins de l’abbaye. Le mieux c’est de réserver votre prochain séjour, en novice des temps modernes, dormir dans une des chambres d’hôtes et diner au restaurant.

La part du diable, savez-vous ce que c’est ?

(ce qui reste dans la barrique quand la part des anges c’est envolé.)

Photo copyright : Ken Payton

Ivo Ferreira balance tout ! du haut de son escarpolette

Bonne nouvelle, le vigneron est de nouveau perché. C’est la saison peut-être…

Il me semble, comme je l’avais déjà un peu deviné, que, si il a apparemment trouvé un équilibre, Ivo Ferreira demeure sur les hauteurs. Un peu plus près des étoiles, dans sa parcelle de Carignan, au pied d’Arboras, sublime village à quelques pas de Montpeyroux, Ivo montre le chemin : « bon écoutes ! tu montes vers le café et là tu prends à droite. C’est en haut tu verras ! au bout de l’impasse.»

panorama arboras montpeyroux languedoc

Etonnant pour un mec comme moi qui souffre autant du vertige de revenir chaque année grimper chez Ivo, sur ses cuves en béton, sur ses barriques et maintenant sur son flanc de montagne. Un incroyable panorama sur le début de la plaine de l’Hérault. D’ici, de là, il domine Montpeyroux, du regard bien entendu, rassurez-vous, pas plus, Ivo sait garder sa mesure et sa place,  et aussi Aniane, un peu plus loin et ce jusqu’à la mer à l’horizon. Mon regard traverse Pézenas forcément sans m’en rendre compte.
Ivo s’est donc installé sur les hauteurs d’un village perché, au bout d’une impasse, jonchée ce dimanche-là de caisses à vendanger, de chaises, de tables, d’un apéritif installé dans la rue avant la mise en place d’une longue tablée. Bon, au moins, il ne sera pas tout seul à faire du vin dans la rue. Il lui reste de quoi s’occuper cet hiver pour aménager sa nouvelle cave ; un hiver béton !

carignan escarpolette montpeyroux languedoc

A propos de la vendange du Carignan, Ivo est ravi, sa cuve en est remplie à ras bord. Toujours la même manière de faire, par macération carbonique, grappes entières sans foulage, tel quel. On cueille les raisins, assez petits pour du carignan, entre amis, sans chercher la productivité. Toute la parcelle trouvera sa place dans le fourgon, calée dans des caisses. Midi passé, sans trop se presser, on s’en va vers la cave et caisse après caisse, Ivo enfourne sa vendange dans ses grandes cuves béton, trouvées là dans leur jus. Pas de soufre, pas d’instrument de mesure. Ivo se réjouit de ce millésime prometteur et généreux. Il m’invite à plonger la main dans la cuve pour ressentir la chaleur déjà incroyable de la vendange précédente. Voilà, il referme la trappe. Seul, le propre poids des fruits servira à compresser lentement par gravité les baies du raisin. Je n’en reviens toujours pas de cette simplicité. Ca fait écho aux nouvelles que je lis dans le Midi Libre depuis quelques jours, les fameuses vendanges à l’ancienne ou vendanges d’antan. Quelle connerie tout de même ! Certes si la technicité de ce monde a transformé le métier pour nombres de producteurs d’aujourd’hui, faire du vin est un acte si fondateur de l’homme qu’il ne saurait s’attacher ni au temps ni à la mode. Il ne se subordonne pas à la variation des époques et des civilisations humaines.

ivo-ferreira-escarpolette

J’en ai la certitude. Ivo va bientôt s’aménager une aire de jeux au-dessus de chez lui, au-dessus de ce vignoble d’adoption. Et il se balancera, au soleil et sous le vent, un verre de petite crapule dans la main.

« Ses bras tendus tenaient les cordes au-dessus de sa tête, de sorte que sa poitrine se dressait, sans une secousse, à chaque impulsion qu’elle donnait. Son chapeau, emporté par un coup de vent, était tombé derrière elle; et l’escarpolette peu à peu se lançait, montrant à chaque retour ses jambes fines jusqu’au genou, et jetant à la figure des deux hommes, qui la regardaient en riant, l’air de ses jupes, plus capiteux que les vapeurs du vin.” Maupassant Contes et nouvelles,t. 1, Partie camp., 1881, p. 374.

Pour découvrir un peu plus Ivo :

http://www.showviniste.fr/vignerons/escarpolette-ivo-a-la-recherche-de-lequilibre-avec-les-vignes-de-montpeyroux/

http://www.showviniste.fr/vignerons/domaine-de-lescarpolette-ivo-ferreira-vigneron-a-montpeyroux/

Fête des vieux cépages à Trilla dans le 66, jeunes vignerons et vins d’exception

Si y’a bien un salon des vins à ne pas manquer c’est celui-là. D’abord parce qu’il y a quelques carignan à déguster, sélectionnés par Môsieur  Michel Smith, ensuite parce que vous allez découvrir de jeunes vignerons qui font des vins de dingue avec des cépages plus vieux que vous, et aussi parce que l’endroit est sauvage, le village is so cute, et il y a pour les sportifs un chemin de randonnée très sympa pour parcourir un paysage somptueux et une vue splendide sur les Pyrénées !

« Et aussi incroyable que cela puisse paraître, passé la porte de la salle des fêtes communale, nous ne voyons que des jeunes vignerons, enfants du pays ou pas, affairés, tous, occupés, débouchant, servant, discutant, expliquant. On s’étonne avec eux de cette affluence. Mais progressant de l’un à l’autre, un verre à la main, une certitude prend forme et se conforte, cuvée après cuvée, c’est bon, c’est très bon, c’est différent, c’est fin. Voilà pourquoi nous sommes venus, pour déguster des  qui ont du goût! »

A lire aussi, article publié l’année dernière sur La Feuille de Vigne : http://www.lafdv.fr/std/200-jeunes-vignerons-recherchent-vieux-cepages-le-renouveau-du-terroir

 

Le Banyuls, il y a ceux qui l’aiment et ceux qui ne le connaissent pas : Des celliers aux terres des templiers

Banyuls est un endroit magique, quasi au bout du monde quand on y arrive enfin, par cette route sinueuse longeant la Méditerranée et s’avançant vers les Pyrénées.

Depuis le port, en grimpant la montagne, la vigne résiste encore au-delà du village. Entre le schiste, le vent, la pente, sévère, et le manque d’eau, être vigneron relève forcément d’une vocation.  Dans cet univers, difficile, menacé, le Cellier des Templiers ne passe pas inaperçu. Imaginez seulement : cette coopérative unique regroupe 650 vignerons sur 1.000 Ha de vignes, unique car elle commercialise toute sa production en vente directe aux consommateurs. Entre le superbe caveau sur place, les boutiques et sa flottille de 240 commerciaux en porte à porte, la coopé résiste !
Certainement pour sortir du carcan du seul vin doux naturel,  les Celliers changent de nom et deviennent les Terres. Ils sortent en quelque sorte de leur cave pour marquer leur territoire : Celui de Banyuls donc mais aussi celui de Collioure, village voisin de bord de mer réputé pour ses peintres fauvistes et autres belles architectures et histoires. A ces deux-là, ajoutez Cerbère à la frontière et Port Vendres. 4 ports de la côte vermeille qui ancrent 3 appellations dans ce paysage de schiste, comme si la vigne accrochée à la pente plongeait ses racines dans l’eau bleu de la Méditerranée.

Les Appellations : quelques précisions

L’Appellation d’Origine Contrôlée Banyuls est l’un des plus anciennes de France, elle fut créée en 1936. Son aire de production est délimitée par les 4 ports de la Côte Vermeille ; Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère.
Cépages principaux Grenache noir (50% minimum) Grenache gris et blanc, Macabeu, Malvoisie, Muscats. Cépages complémentaires Carignan, Cinsault, Syrah. Rendement limité à 30 hl par hectare. Mutage : à l’alcool vinique neutre n’excédant pas 10 % du volume de moût.
Elevage : Minimum 10 mois.
L’Appellation d’Origine Contrôlée Banyuls Grand Cru fut créée en 1962 afin de valoriser des produits d’une qualité supérieure. Son aire de production est identique à celle du Banyuls, les 4 ports de la Côte Vermeille : Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère.
Cépages principaux : Grenache noir (75% minimum) Grenache gris et blanc, Macabeu, Malvoisie, Muscats. Cépages complémentaires : Carignan, Cinsault, Syrah Rendement limité à 30 hl par hectare. Mutage à l’alcool vinique neutre n’excédant pas 10 % du volume de moût.
Elevage : Minimum 30 mois.
Collioure
L’appellation d’Origine Contrôlée Collioure a été créée en 1971 pour le rouge, 1991 pour le rosé, 2003 pour le blanc. Son aire de production est délimitée par les 4 communes de la Côte Vermeille ; Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère. Rouges & Rosés Cépages principaux Grenache Noir, Mourvèdre et Syrah. Cépages complémentaires Carignan, Cinsault Blancs Cépages principaux Grenache Gris et Blanc. Cépages complémentaires Roussanne, Marsanne, Vermentino.
Rendement : Limité à 40 hl par hectare

Terres des Templiers Route du Mas Reig 66650 Banyuls sur mer
Tél 04 68 98 36 70 / www.terresdestempliers.fr

Quelques vues du territoire

 

Les vignerons du Fenouillèdes font leur salon des vins le 5 Mai

Le Fenouillèdes, vous connaissez ? Aller, on va dire que c’est l’arrière pays de Perpignan pour vous situer. C’est une superbe région où la vigne se cache au détour des pentes d’un paysage vallonné. Sa ligne directrice c’est comme partout, un cours d’eau :l’Agly.
D’où son autre nom, la vallée de l’Agly.

Sa géographie c’est aussi son histoire. Elle a de superbe de se trouver entre les Pyrénées, qui plante un décor magistral en toute saison, au sud, et les reliefs au Nord sur lesquels sont perchés les châteaux Cathares. Nous serions donc au beau milieu d’une bien ancienne frontière.

Sur ce Fenouillèdes, donc, quelques noms de villages devraient vous interpellés : Maury, Calce, Latour de France, Rivesaltes, Tautavel, Lesquerde… Bref, que du beau linge, de la belle vigne fouettée régulièrement par la tramontane, sur un sol du sud :  des schistes , du granite, du gneiss, des argiles et des calcaires. De quoi faire des vins surprenants, fins, élégants, souvent de très petits rendements, moins de 25hl/ha, avec des vieux cépages : grenache dans les trois couleurs, Carignan, Maccabeu, Muscat…

Le salon des vins du Fenouillèdes est organisé par « L’association de promotion des vins du Fenouillèdes créée en 2000 qui regroupe une cinquantaine de producteurs, décidés à faire de leur vins les ambassadeurs d’un vignoble authentique aux atouts prodigieux et de le placer au rang qu’il mérite : celui des vignobles tout simplement exceptionnels. »

La liste complète des vignerons adhérents se consulte ici >>.

 
Apparemment le Prieuré de Marcevol c’est là :  http://goo.gl/maps/oVg7I Rien que pour ça, faut y aller !!!! Fini les salons à la cool ! Ouvrez vos fenêtres ! Sortez ! Aérez-vous !


Agrandir le plan

Le Vin de Fitou ci, le Vent de Fitou là, un terroir écartelé entre terre et mer

Le Fitou résume et concentre l’essence même du terroir du Languedoc : un territoire baigné de soleil, entre mer et montagne, balayé par « un vent de diable et vent d’ange ». La découverte des particularités des Appellations d’Origines Protégées (Hé oui les Appellations d’Origines ne sont plus Contrôlées mais Protégées. Allez savoir…) ouvre à chaque fois un champ du possible, un je ne sais quoi d’invention ou d’intuition pour concentrer en un territoire un savoir-faire et une singularité.

carte aop fitou
Carte AOP Fitou

A mon sens, le Fitou étonne de par ce contraste affiché, revendiqué. Classiquement, une partie de l’AOP s’organise autour du village et regroupe des vignes sur 5 communes à proximité et vers la Méditerranée jusqu’à Leucate. L’originalité consista, à l’époque de la création de l’AOP en 1948, d’y rattacher un autre morceau de terre, dans l’arrière-pays, quand on quitte l’influence maritime et les étangs, en progressant vers la montagne du Mont Tauch et les châteaux Cathares. Les points communs : le vent certainement, les hommes peut-être, les cépages forcément. Sous l’AOP Fitou, que du rouge ! Carignan, Grenache, et Mourvèdre ou Syrah ! Les autres cépages servent pour d’autres appellations comme le muscat de rivesaltes.

Pour tous ceux qui ont besoin de grand air et d’espace, l’été, en vacances, quand vous viendrez enfin vous dorer les fesses au soleil du Sud de France, donnez-vous le choix entre château de sable et châteaux Cathares ! Un jour à la mer, un autre en randonnée, un troisième dans la fraicheur des caves à Cascastel, à La Palme ou dans les 7 autres villages ! Avant vous, les romains ont tracé des voies sur lesquelles vous marcherez sans aucun doute en suivant des balises plus modernes que les bornes miliaires.

A voir sur Internet :www.fitouaoc.com

Quelques domaines à suivre :

Château Les Fenals, Marion et Mickaël Fontanel Moyer, installés à Fitou près des étangs, très belle expression des vins avec des cuvées originales comme un carignan doux « promenade » ou un muscat sec « C’est si bon » qui complètent une gamme Fitou et Muscat de Rivesaltes.
www.lesfenals.fr – 04 68 45 71 94

Mas des Caprices à Leucate, la seule cave particulière du village, avec Mireille et Pierre Mann. Des vins qui ne laissent pas indifférents, fins, subtiles, variés comme ce « Blanc d’œuf » ou encore cet « Oufti ». A découvrir à 2 pas des plages, rue du boulodrome – 06 89 15 18 50

Domaine Lerys, Izard père et fils, dans les terres celui-ci de Villeneuve-les-Corbières, pour autant tout aussi accueillant avec un superbe caveau ouvert 7j/7 de 10h à 20h. Impossible de le manquer dans le village. A conseiller pour une rencontre authentique avec l’autre Fitou, en altitude, plus secret, plus rocailleux, dans les méandres d’un paysage coiffé par le Cers. www.domainelerys.com 04 68 45 95 47

cadables languedoc gabian
Domaine de cadablès, une éruption de terroir en Languedoc
cadables languedoc gabian vigne
cadables languedoc gabian vigne

Le rêve se décrirait comme cela :

Au-détour du village de Gabian en Languedoc, dans ce sud de la France que beaucoup ignorent, caché derrière les premiers reliefs volcaniques depuis la côte, depuis Agde plus précisément et en frôlant Pézenas, la terre aime à s’amuser de nuances de natures, de couleurs, d’essences. Cette terre qui nourrit les parcelles de vignes, ceinturées de haies basses, que des pointes d’asperges sauvages transpercent, se diapre d’ombres et de soleil. Exposées plein sud, les terrasses s’ordonnent les unes aux autres comme des marches d’escalier pour des pas d’un géant. Certaines nues, décharnées, vides, si plates que l’on croirait volontiers écrasées sous un lourd pied maladroit.

Le Carignan domine le tertre, cet ancien volcan, bien éteint mais toujours présent, qui sculpte le territoire. De là-haut le point de vue invite à la contemplation. D’un côté, le château de Cassan conduit la lumière. Il pose dans le panorama comme une starlette à demi-nue sur les bords de la croisette, en attirant à lui tous les regards. Chacune des hautes fenêtres de la façade parées de multiples carreaux, brillent et réfléchissent le paysage qui dore et s’endort, au fil de la journée. A l’opposé, plus bas, au départ de ce chemin emprunté, les tuiles romaines polychromes griffonnent le domaine de Cadablès et apportent un relief plaisant, un bâti rassurant, un abri.

domaine de cadablès
domaine de cadablès

En descendant, la piscine mire le ciel sur le côté, tandis que la cave ouvre un œil, réveillée par nos pas qui raisonnent sur les murs saupoudrés de quelques pierres noires, mariant calcaire et basalte. Cadablès projette ainsi son terroir, lieu d’éruption, de catapultage.

A la question vinosophique de savoir ce qu’est le terroir, Cadablès répond par ces empreintes. Le vin bien au-delà de notre histoire prend ses racines dans l’origine de la terre. Quand boire un verre de vin serait se poser la question de la vie ! Santé !

Dans la cave, encore en expérimentation, 4 vins se dégustent dont un blanc de terret, original, et une cuvée en rouge « les chemins à l’envers » un plaisir de gourmandise languedocienne, enivrante, franche et fraîche !

Le domaine de Cadablès propose aussi une demeure de charme pour des séjours au calme.

Les Vignerons ont-ils une histoire ?

Les ancêtres
Les ancêtres

A quoi ressemble un vigneron comme Bernard Isarn ?

Bernard Isarn domaine de Cadablès
Bernard Isarn domaine de Cadablès

Christine et Bernard Isarn
Domaine de Cadablès
34 320 Gabian
0467247607
christinebernard@aliceadsl.fr

Domaine de l’Escarpolette, Ivo Ferreira, vigneron funambule à Montpeyroux

Associer le métier de vigneron au difficile exercice du funambule, ce n’est pas seulement pour faire un titre originale. Il me semble bien que ce gars-là, Ivo Ferreira, installé depuis 2010 à Montpeyroux, tend son énergie sur un fil invisible. La fragilité derrière ce défi lancé est palpable. Vouloir être vigneron, c’est déjà une entreprise de plus en plus rarement…entreprise. Et la souder ainsi, comme il le fait, à sa raison de vivre, c’est un vertige sensible à son approche.

Il aura ces mots, dans sa minuscule cave, à califourchon sur une barrique, en apesanteur, s’agitant d’un fût à l’autre, pour y plonger une pipette, soutirer des vins naissants et les verser dans un grand verre pour la joie de faire découvrir ses essais : « Si je continue comme cela jusqu’à mes 60 ans, je vais faire quoi…25…30 millésimes. Alors faut que je fasse des tentatives dès maintenant. Si je le fais pas, j’aurai raté ma vie ! »

Il a cette ardente ferveur de créer, d’inventer : « Je n’ai aucune envie d’être un vin de plus chez un caviste. J’ai surtout pas envie de faire les mêmes vins que Fada ou Jullien par exemple. Alors de mon cinsault j’en fais mon vin haut de gamme. Et avec le carignan et le mourvèdre, je tente un rosé. »

Autre originalité, il bâtonne ses vins rouges dans les fûts. Ca veut dire que régulièrement il remet en suspension les lies. Il explique que ça un effet radicale sur les vins, ça les protège, les enrichit, « ça les change du tout au tout au niveau des arômes ».

Ivo a 30 ans, une femme, un bébé et un pressoir vertical en bois qu’il a été dénicher en Savoie. C’est peu ! Cependant, c’est l’essentiel pour tenter l’aventure, lui qui a fait ses premières armes chez un ami , Jean-Marc Brignot, en Arbois, avant de passer par le fameux Châteaux Le Puy, vin de Bordeaux en Biodynamie, la sensation du manga japonais « Les gouttes de Dieu ».

Les opportunités, ses expériences successives, brèves ou plus longues, heureuses pour certaines, ses rencontres, les aléas d’un début de vie professionnelle, révèlent un parcours tout tracé pour poser ses pas dans cet incroyable terroir de Montpeyroux. Et pourtant, au vu de ce tumulte, éprouvé en 2 ans seulement, ne serait-il pas ici par hasard…
Les vins du domaine de l’escarpolette se déguste dans quelques bons endroit du languedoc comme au « Comptoir de Célestin » à Narbonne, ou au « Tire-bouteille » à Montpellier.

Et il est aussi aux « Caves du Roy » et à « La table d’Eugène » à Paris dans le 18ème.

Mais attention, il n’y a que très peu de bouteilles !
A cheval sur un fût, Ivo parle de sa relation avec Les Caves du Roy, de son cinsault, de ses vins :

[dailymotion xfncgx]

Oenotourisme en Languedoc : Le succès des estivales de Pézenas

Au début, en arrivant après 20h sur le « course » comme on dit à Pézenas, plus exactement le cours Jean-Jaurès, je me disais : «  ca va être comme l’an dernier, pas grand monde, des tables éparses, un cadre assez triste à la finale comparé au charme des ruelles du centre historique. ».

Et puis, très vite, j’ai senti cette foule, jouant le jeu des estivales, allant chercher des tickets qui donnent le droit de se faire servir un verre de vin par le vigneron de votre choix. J’ai vu également les maraîchers, présents, qui proposaient de la restauration diverses et délicieuses, des assiettes de fromages, des huîtres aussi, bref tout un arsenal de production locale, assez souvent bio, de quoi retenir et plaire à la population comme aux touristes.La mayonnaise a bien pris et le coup de rajouter aux vignerons les producteurs de fruits et légumes est un levier très efficace.

On remerciera donc les autorités compétentes, l’agglomération agde-pézenas et  la mairie avec un programme détaillé ici : http://www.ville-pezenas.fr/evenements_pezenas.html.En ce jour de 8 juillet, sur les estivales, j’en ai profité pour prendre des nouvelles des vignerons comme : 

D’Aboville, du domaine Allégria,des vins comme l’homme, droits, élégants, racés, précis. J’ai adoré son blanc, très bien équilibré et le rosé 2010, comme l’année dernière très bien fait. Un domaine à suivre, tout d’abord parce qu’il débute, ensuite parce qu’il va lancer avec son épouse, une table d’hôte dans un chai tout neuf à Caux, une fois que le 5ème enfant sera arrivé au monde ! La prochaine génération est en marche !

 

 

 

Serge Schwartz de Villa Tempora, accueillant, souriant, ravi de la fréquentation qui me confiait qu’il irait aussi aux estivales de Montpellier.

 

Les caves Molière, en force, groupées, tout habillées de sa nouvelle image et déjà prêtes pour relancer ses propres animations sur le parking du caveau. Un beau succès là aussi. Le directeur, Monsieur Vargoz, affichait un large sourire.

 

Le domaine CastelSec, une nouvelle rencontre, belle équipe familiale qui relance l’aventure viticole du domaine. Ils faisaient déguster un rosé de Carignan, très original, un appel pour se rendre très rapidement sur place. J’en parlerai bientôt.   Vous l’aurez compris, j’ai été fort agréablement surpris par le succès de cette soirée. Ce sera ainsi tout l’été le vendredi soir. Profitez-en aussi pour flâner dans le centre historique. C’est la nocturne des artisans qui restent ouverts jusqu’à minuit, rien que pour vous ! De quoi allier Gastronomie et Patrimoine. Vive l’oenotourisme !!!