Aux Jardins Oubliés, légumes et fruits en biodynamie par Sandro Casagrande

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Paysagiste, formé au potager du roi à Versailles, Sandro a, dans l’esprit, de faire découvrir des fruits et légumes oubliés, et, dans la chair, une sacrée énergie qui le mène à monter, coûte que coûte, un projet ambitieux sur le domaine familiale du Clos Roca.

Suivant un plan de jardin rigoureux, composé de plusieurs carrés prédéfinis de 70 m², répartis symétriquement, les premiers légumes sont déjà sortis de terre. Des carottes sur 3 rangs alternent avec un rang d’oignon rouge, ce dernier ayant pour propriété de repousser la mouche de la carotte. Des salades pommées, dont le cœur a donné le nom, s’éparpillent dans les mauvaises herbes et regardent, sur le carré opposé, de plus jeunes plants de salade sucrine et radicetta.

Le potager se conduit selon une culture en bio-dynamie à l’aide de quelques préparas comme la bouse de corne qui consiste à fertiliser la terre par des engrais naturels enrichis. Certains y voient des illuminés. Les légumes s’en moquent et en profitent sans rien dire. Sandro a semé aussi des plantes mellifères pour optimiser la pollinisation des légumes et des fruits. Ces plantent produisent des substances récoltées par les insectes butineurs pour être transformées en miel. Et pour accomplir un projet global, un apiculteur, Régis Bergheaud, viendra très bientôt installer des ruches et exploiter du miel qui sera vendu sur place. Le premier résultat s’est fait sentir sur les petits pois, plus précoces, profitant de l’exubérance des fleurs et de la protection des abeilles friandes des vers.

Retrouvez les légumes et fruits oubliés de Sandro, sur le marché bio de Pézenas le samedi matin (venez tôt, ca part vite), dans les cuisines de quelques restaurants du Languedoc en quête de nouveaux produits qualitatifs et en vente direct au domaine.

En 2010, un bâtiment de 400 m², en partie enterré, alimenté par des panneaux solaires,  pourra vous accueillir pour la vente de produit, la visite des jardins, découvrir des produits transformés en cuisine par Mireille comme des conserves, des vinaigres etc… et une salle de réception pour une halte déjeuner ou quelques réunions d’initiés.

Sandro et mireille Casagrande – Aux Jardins Oubliés – 34320 Nizas

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Derain : Sage vigneron de Bourgogne en biodynamie

 

enseigne catherine et dominique derain

Dominique derainLa Bourgogne a un point de chute, Derain, Domaine de Catherine et Dominique, à ne surtout pas manquer quand on est de passage à Saint-Aubin sur la voie royale du fameux Chassagne Montrachet.
Ils fêtent les 20 ans de pratiques exclusives sans ajout de produits toxiques que ce soit dans les vignes ou dans la cave. Ancien directeur chez Laroche, Dominique a toujours pratiqué la biodynamie, avec envie et passion, prenant tous les risques en se lançant dès le départ de son aventure dans les préparations d’orties et de prêles, sur ses propres vignes, avec des rendements de 8 hl/ha.

Encore cette année, à l’équinoxe d’automne, le 22 septembre, ils se sont retrouvés entre adeptes des pratiques biodynamiques pour élaborer la préparation de bouse de corne. Ils les enterrent tout l’hiver jusqu’à Pâques afin de transformer la bouse de vache en cette subtile préparation qui agit sur l’harmonie et l’équilibre des végétaux. Ils sont une quinzaine dont Pierre Overnoy et Jean Montanet.

cuves derainDans la cave, de grandes cuves en bois servent pour la fermentation des raisins. « On les abreuve à l’eau de pluie puis à l’eau soufrée avant de mettre la gnôle » nous raconte Dominique quand on se penche au-dessus pour voir ce qu’il peut bien y avoir là-dedans.
Du début, Derain garde l’envie mais pas le label. Trop ringard, peut-être, ou trop gourmand, le sésame Demeter est bel et bien abandonné ! « A quoi bon payer une redevance de 1% sur le chiffre d’affaire ! De toutes façons la biodynamie c’est le respect de la différence, un point c’est tout ! »
Autodidacte, il attire, finalement, beaucoup de gens qui passent ici pour s’inspirer, apprendre et partager. Car faire du vin naturel, c’est tout réapprendre. Faut bien comprendre que le progrès, la science se crée ses propres problèmes et après-coup la recherche essaie de les résoudre. C’est absurde. On avance en reculant, en s’enfonçant de plus en plus dans le tout chimie, l’anéantissement de l’expression brute de la nature. Faudra-t-il qu’elle devienne comme une machine que l’on finira par programmer avec sa cohorte de bugs et de virus…Les OGM ne sont pas plus que ça : programmer la nature !

vignes saint aubin bourgogne
Aujourd’hui, la crise du vin entraine les officiels dans des attitudes incroyables. L’agrément de l’AOC se renforce, devient plus sévère. Pourquoi pas si c’est pour tirer la production vers le haut. Mais voilà, comme d’autres qui fonctionnent eux-aussi à l’originalité, Derain s’est vu refuser au premier passage son rouge. « Evolué oxydé et astringence » ont-ils conclu lors de la dégustation de sa cuvée ! Et au deuxième passage, s’est passé sans encombre ! Allez savoir, l’influence des jours fruits le jour de la deuxième dégustation peut-être, à moins que ce ne soit le hasard ou la volatilité du palais des jurys…
La décision est lourde de conséquence, financièrement, quand on sait le poids économique d’un tel domaine à l’export !
Le Mercurey, ce sont des vignes qui ont 8 ans, du Pinot gris dit « Beurrot » à 15% co-planté avec du Pinot Noir. Co-planté ça veut dire que dans la même parcelle, les ceps se mélangent.
Le beurrot apporte vivacité au vin et de très belles notes de framboise.