Mas des chimères, Guilhem Dardé, vigneron au bord du lac du Salagou en Terrasse du Larzac
Avec un tel nom, « les chimères », je pouvais m’attendre à un drôle d’animal, un assemblage fantastique, à la Flaubert, un personnage de légende perdu dans les ruelles du village d’Octon. De la famille des moustachus, le paysan et le vigneron, qui n’en font qu’un, ne semble, à première vue, ni effrayant, ni irréel. Je me demande, mais ne lui demande pas, pourquoi ce nom. Guilhem Dardé est à ce point hospitalier et avenant que j’entre dès la première seconde dans son univers. Prendre le temps de découvrir le personnage, ses terres, ses vignes, avant de déguster ses vins. Un luxe abordable pour tous.L’endroit borde le lac du Salagou. Le sol est rouge et noir avec de petits cailloux blancs que les enfants s’amusent à aligner pour y écrire leur prénom. Au pied de sa maison construite de pierres noires, il nous explique le sol : « Ici la terre rouge c’est un sol très très ancien, du permien, vieux de plus de 250 millions d’années, et les pierres noires, du basalte, un sol volcanique. » Nous y voilà, le terroir pose ses bases, un peu en altitude, sur lequel Guilhem produit un vin de pays des coteaux du Salagou et deux AOP (Appellation d’Origine Protégée) Coteaux du Languedoc et Terrasse du Larzac.

mas des chièmesLoin de la méditerranée finalement, dans laquelle il a rarement mis les pieds nous avoue-t-il, Guilhem poursuit l’aventure familiale. En 1993, il commence ses premiers vins en partie avec la coopérative. Dès l’année suivante, il se lance seul avec le désir de vinifier des cépages multiples. Aujourd’hui, la vigne a pris le pas sur les autres cultures, comme l’olive et le blé et aussi l’élevage. Mais depuis peu, lui a repris la culture du blé, avec une ancienne variété régionale relancée assez récemment, la touselle.

Durant l’escapade sur ses différentes parcelles, nous découvrons son chenillard, « un saint-chamond » nous dit-il. Une chimère peut-être ! (voir la vidéo) Non, un tracteur très efficace, qui n’écrase pas les sols, qui se faufile partout et qui dure !

Et puis, plus loin, il parle des cépages, de sa volonté de faire revivre ceux d’ici, comme le muscat petit grain pour le blanc ou le mourvèdre pour le rouge : « Le midi c’est une terre de métissage ! C’est tout !» ponctue-t-il. (voir la vidéo)

De retour à la cave, dans la pénombre, au fin fond de la bâtisse qui semble s’engouffrer dans la roche, Guilhem partage ses vins, débouche toutes les bouteilles, tire des jus de cuves et des pipettes des fûts. Son œillade nous fait de l’œil, séduisante, que j’aurai le plaisir de redécouvrir dans un restaurant à Pézenas, Les Palmiers, avec un nez de foin, incroyable, et d’une buvabilité désaltérante. De ces vins de soif qui vous donnent envie de devenir vigneron. Guilhem a cette modestie des hommes qui font un métier d’apprentissage et lui fait dire ces mots en guise de conclusion : « Je fais le vin qui vient. Je fais avec les vignes que j’ai et, d’une année sur l’autre, c’est différent. »

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Mas Jullien, Olivier Jullien, Vigneron à Montpeyroux

Certes, si le Mas Jullien a une réputation, il est bon de venir ici sans à priori. Ca aide à comprendre, à s’ouvrir à une nouvelle vision du terroir et de la vigne. D’emblée, avec Olivier Jullien comme guide, on part de zéro, de la vigne, sur les pentes du mont Saint Baudille. En balayant du regard l’ensemble du terroir, olivier répond à la question :

Qu’est-ce que le terroir ?

« Dans mon travail, il y a deux sortes de recherches. D’un côté, c’est la diversité géologique, le sol. De l’autre c’est une altitude et une profondeur pour y trouver une fraîcheur différente apportée à la plante. C’est comme la pêche à la truite, on va chercher de la fraicheur dans la profondeur. Ici, avec le climat méditerranéen, plus il fait chaud, plus la fraicheur remonte du sol. La chaleur agit comme une pompe. »

Olivier Jullien traverse le vignoble en pointant du doigt le terroir, celui des profondeurs, celui qui s’est constitué quand la mer recouvrait cet endroit. On a l’impression de le suivre au fond de l’océan, en remontant le temps.

Et il continue : « Ensuite, évidemment il y a le vin rouge et le vin blanc. Pour moi, le vin rouge c’est un complément alimentaire. Le plaisir arrive en second. Dans le Languedoc, il apportait une ration alimentaire. Pour le blanc, c’est différent, c’est de l’eau de roche…on presse un cailloux ! »

Il a sous ses vignes, deux types de sol, qu’il distingue ainsi :

« Vous savez, le vivant c’est le calcaire. Il est adapté à la vie microbienne. Ce n’est pas le cas du schiste ou du grès.  Alors dans le calcaire, la souche de la vigne bénéficie d’une interface avec le sol. »

Les 4 portes d’entrées du Vin ?

Selon Olivier Jullien, il faut une harmonie entre 4 points clés et ne pas manquer de l’un d’entre eux pour obtenir un Vin.

« – La tête : on en parle, on l’intellectualise, la culture…

 – Les papilles : la dégustation, l’accord avec la gastronomie…

 – Le coeur : on aime le le lieu, le vignoble, la région, le vigneron…

 – L’énergie…disons l’âme et vous y mettez ce qui s’y rapproche le plus »

A la question banale, mais combien d’hectares de vigne avez-vous ? Il répond, non sans un certain sourire, en coin :

 » J’ai moins d’hectares de ce que j’ai vendus…j’en ai toujours 3 de trop, et en tout j’en exploite 18″. La mutation de l’occupation du sol a influé sur sa vision de la vigne. Avec la pression immobilière, la proximité de Montpellier, il devient plus rentable de vendre sa vigne que de faire du vin ! La crise n’arrangeant rien. « En 10 ans, c’est 50% du vignoble qui a changé ici. Plus personnes ne veut reprendre ces vieilles vignes. » Alors il vend ses vignes qu’il a amenées à maturité depuis son installation en 1985 pour reprendre de vieilles parcelles, ne pas les voir partir à l’arrachage. « Quand le réveil sonne le matin, la motivation c’est de savoir ce que vont bien pouvoir donner ses vignes, y prendre du plaisir, découvrir ce qu’il y a sous ces cailloux ! »

Le vin accompagne la civilisation

Il est un passeur d’histoire et comme ses vignes, on le perçoit enraciné, profondément. On comprend qu’ici, tout témoigne d’une civilisation. Au-delà de faire du vin, il maintient un paysage : « Les murs de pierre, c’est plus d’une personne à mi-temps à l’année pour les entretenir. Le résultat sur le vin, ce n’est pas grand chose, juste une belle vigne. Mais quand on le sait, c’est ce qui fait l’unicité et l’adhésion ».

Olivier Jullien est un homme de terroir, dans toutes ses dimensions. Sur ses mains roule la terre, dans ses yeux brillent le soleil du sud, dans ses veines coulent son vin, et, dans sa voix, une histoire humaine, sociale, qui s’exprime.

Comme Olivier Jullien donne beaucoup, vous retrouverez d’autres articles sur le blog et pour les fans quelques vidéos dont celle-ci où il nous explique le greffage sur pied :

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Domaine de l’Escarpolette, Ivo Ferreira, vigneron funambule à Montpeyroux

Associer le métier de vigneron au difficile exercice du funambule, ce n’est pas seulement pour faire un titre originale. Il me semble bien que ce gars-là, Ivo Ferreira, installé depuis 2010 à Montpeyroux, tend son énergie sur un fil invisible. La fragilité derrière ce défi lancé est palpable. Vouloir être vigneron, c’est déjà une entreprise de plus en plus rarement…entreprise. Et la souder ainsi, comme il le fait, à sa raison de vivre, c’est un vertige sensible à son approche.

Il aura ces mots, dans sa minuscule cave, à califourchon sur une barrique, en apesanteur, s’agitant d’un fût à l’autre, pour y plonger une pipette, soutirer des vins naissants et les verser dans un grand verre pour la joie de faire découvrir ses essais : « Si je continue comme cela jusqu’à mes 60 ans, je vais faire quoi…25…30 millésimes. Alors faut que je fasse des tentatives dès maintenant. Si je le fais pas, j’aurai raté ma vie ! »

Il a cette ardente ferveur de créer, d’inventer : « Je n’ai aucune envie d’être un vin de plus chez un caviste. J’ai surtout pas envie de faire les mêmes vins que Fada ou Jullien par exemple. Alors de mon cinsault j’en fais mon vin haut de gamme. Et avec le carignan et le mourvèdre, je tente un rosé. »

Autre originalité, il bâtonne ses vins rouges dans les fûts. Ca veut dire que régulièrement il remet en suspension les lies. Il explique que ça un effet radicale sur les vins, ça les protège, les enrichit, « ça les change du tout au tout au niveau des arômes ».

Ivo a 30 ans, une femme, un bébé et un pressoir vertical en bois qu’il a été dénicher en Savoie. C’est peu ! Cependant, c’est l’essentiel pour tenter l’aventure, lui qui a fait ses premières armes chez un ami , Jean-Marc Brignot, en Arbois, avant de passer par le fameux Châteaux Le Puy, vin de Bordeaux en Biodynamie, la sensation du manga japonais « Les gouttes de Dieu ».

Les opportunités, ses expériences successives, brèves ou plus longues, heureuses pour certaines, ses rencontres, les aléas d’un début de vie professionnelle, révèlent un parcours tout tracé pour poser ses pas dans cet incroyable terroir de Montpeyroux. Et pourtant, au vu de ce tumulte, éprouvé en 2 ans seulement, ne serait-il pas ici par hasard…
Les vins du domaine de l’escarpolette se déguste dans quelques bons endroit du languedoc comme au « Comptoir de Célestin » à Narbonne, ou au « Tire-bouteille » à Montpellier.

Et il est aussi aux « Caves du Roy » et à « La table d’Eugène » à Paris dans le 18ème.

Mais attention, il n’y a que très peu de bouteilles !
A cheval sur un fût, Ivo parle de sa relation avec Les Caves du Roy, de son cinsault, de ses vins :

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Emile Hérédia domaine de Montrieu, du pineau d’aunis qui pétille !

Ca pétille chez Emile, dans ses yeux comme dans son vin !

Bon attention, les images qui vont suivre peuvent choquer les âmes sensibles du vin dit tranquille ! A la question du buveur innocent sur le stand d’émile Hérédia au salon des vins de Loire qui se tenait à Angers, « Mais il pétille pas un peu votre vin ? J’ai comme des petites bulles sur la langue ! », la démonstration se fait, ni une ni deux, qu’effectivement, il reste pas mal de gaz dans son pineau d’aunis !


Le vin qui pétille par Emile Hérédia par showviniste

Vendredis Du Vin : Non, je ne suis pas VinRock’n Roll

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Ca ne doit pas être mon style !

Et pourtant, ca a l’air sympa la rock’n roll attidude ! En plus, le thème a été proposé par une belle représentante de la blogosphere Eva Robineau qui doit trépigner derrière son clavier.Les filles prennent la parole en matière de vin ? Mais oui ! Et ca en dérange certains semble-t-il, au coeur de pierre et à l’âme de Pirates 😉

C’est sûr, ils vont pas aimé, genre Miss Glou Glou qui poste une interview d’un rockeur (?). Ca sent le plan drag mais ca ne bouge pas beaucoup !

Bon ! Pour m’inspirer, j’hésite à balancer dans l’atmosphère une petite musique de chambre genre « God Save the Queen » mais je me ravise; Les enfants vont me traiter de papy du rock ! Non c’est vrai, il est pas mort le rock’n roll ? J’veux dire, il a tellement évolué dans tous les sens que je ne sais plus vraiment ce que c’est !Je suis de cette jeunesse qui a zappé « Les Rolling quelque chose » pour écouter, sans vouloir comprendre, Les Béruriers, Siouxsie and the Banshees, Joy Division, This Mortal Coil, Kraftwerk et les Doors. On n’avait pas vraiment le temps de s’intéresser au pinard si ce n’est au blanc pas cher pour se faire un kir, royal ! , au rouge qui tache avec des étoiles quand le rayon bière était vide et au champagne de papa les jours de fête ! Et quand on descendait à la cave, c’était pour y jouer de la musique, pas pour remonter une bonne bouteille !!!

Le vin, il est venu bien après.Quand j’ai pris le temps de m’asseoir à table pour écouter les amis et ceux de passage.Quand j’ai appris à d’abord servir les verres des autres avant le mien.Quand j’ai souhaité faire plaisir plutôt que boire sans soif !

Je me rassure en lisant l’article sur le blog d’Olif. Le jeu de mot est d’à propos avec le vermentino mais ca sent le canapé, la couette, le cheichar(…) et la bonne cave.

Alcool, héroïne, crack, anglais, danger, étude d’un buzz entre médias

J’hallucine !

L’information prend des détours de plus en plus auto alimentés. D’un site internet à un autre, une simple information rebondit par lien et citation. J’en fais partie puisque je vais à mon tour citer plusieurs sites internet dans ce billet.

L’AFP qui est une source abondante de news diffuse le 1er Novembre l’information suivante : « L’alcool est plus nocif que l’héroïne ou le crack, selon une étude britannique »Le site du journal Le Monde, reprend la news le même jour sous le titre : « L’alcool plus dangereux que le crack » Côté contenu c’est une reprise de l’information à chaud, pas de recul, le titre accroche et le reste déroule.Le lendemain, le site de Bourgogne Live publie une brève, cite Le Monde en reprenant une partie de l’information et en recadrant sur l’auteur de cette information le professeur Nutt. C’est vite fait. C’est concis. Le titre a pris en longueur : « Tempête dans les verres britanniques: le crack et l’héroine moins dangereux que l’alcool selon une étude scientifique ! »Le site du journal sudouest reprend à son tour l’information avec ce titre : « Selon les Anglais, l’alcool serait plus dangereux que… l’héroïne et le crack ! ».L’ironie :  l’article précise que l’information vient de l' »Agence Associated Press dont la dépêche a été repris par la plupart des médias britanniques » et complète en reprenant la moitié du court article de Bourgogne Live qui avait repris l’info du Monde qui avait repris l’info de l’AFP…Et finalement, sudouest fait encore plus fort et illustre son article par un reportage vidéo de BFM qui est en diffusion sur dailymotion. Il ne manque plus qu’une télé reprenne l’info en citant sudouest et que dans un prochain magazine féminin la news devienne le conseil d’une coach forme et santé !

J’oubliais Bourgogne Live a bien évidemment repris l’information sur facebook que Sudouest l’avait cité sur son site ! On s’amuse ! Et vu ce que je publie ici, il y aura forcément une suite.

La vidéo de BFM :

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Nu dans les vignes de la Bourgogne avec Greenpeace

Pendant que le petit monde du vin remâchait encore l’impact déplorable du reportage d’envoyé spécial,

Pendant que dans le grand monde du vin, celui du marché global, on rigolait encore de ces « Frenchies » qui se mutilent régulièrement sur leur domaine d’excellence et de compétence, et font tout pour sacrifier leur leadership,

713 participants ont répondu à l’appel de Greenpeace et Spencer Tunick pour réaliser une fresque humaine dans une vigne de Fuissé en Bourgogne.En voilà un bel exercice de communication. Rien à voir certes avec la dénonciation des pratiques oenologiques abusives puisqu’il s’agit ici de simplement provoquer l’intérêt des medias et donc de nous tous, en venant nous titiller sur nos fantasmes, tabous et autres c’est variable selon chacun, en mettant nu des hommes et des femmes dans un endroit où ils devraient tous être couverts.Ca n’a rien de sexuel et pourtant ca attire toujours la curiosité.Le fond est tout de même de nous rappeler l’urgence de trouver une solution et de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.

Vous trouverez les coulisses et un peu de voyeurisme sur cette vidéo :

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Carnaval : Un retour des sens !

A l’heure moderne où tout doit être sous contrôle, aseptisé, lisse, sans bruit, l’idée de perpétuer des fêtes païennes, en réaction regagne du terrain.
L’extrême entraîne toujours son extrême contraire.

 

carnaval

Février sonne le mois des carnavals un peu partout en France. De plus en plus, nous quittons cette position de spectateurs consommateurs pour reprendre des habits (de fêtes) d’acteurs, de païens ! Nous retrouvons les sens de la fête :

Perpétuer une tradition, faire revivre une histoire, souvent de village, souvent depuis le moyen age, pour se rassembler autour d’une origine commune, re-appartenir à un groupe, un ensemble d’individualité soudé autour d’un lieu commun.

Se défouler, dans la foule, où toute la ville est en fête, où tous ceux qui travaillent ont pris une journée de congé, les rues sont vides de voiture avant le passage du tumulte, du charivari, du désordre. On attend le bruit, les pétards, la musique des groupes de musique, le brouhaha de la foule. On espère les masques, les costumes, les odeurs de harengs forts, d’œuf pourri, de poudre, de mousse à raser. On guette les personnages haut en couleur, les farfelus, les duos rigolos, les trios un peu barjots, les majorettes folles et le suprême : le totem, le guide, la raison de se souvenir.

deguisement

A Pézenas, ville au cœur des vignes du Languedoc, l’histoire se répète autour d’un poulain en bois revêtu d’un drap bleu et soulevé par 9 robustes gaillards, depuis le passage du roi Louis VIII en 1226. Le totem traverse la ville, le jour de mardi gras, selon un parcours rituel, une fois à 15h et une fois à 21h, suivi par la foule dans un véritable charivari. La musique, entrainante, accompagne sans cesse le cortège. Elle donne lieu à des mouvements de foule bien précis, des danses et des sauts !

Pour vous donner une idée de la liesse, quelques vidéos sont disponibles :