ballestrero vin et santé fémina
Vin et Santé, la fin du mythe. Par Christelle Ballestrero, votre coach forme dans le Magazine Fémina

Attention à vous, on nous ressort l’artillerie lourde, de l’info exclusive ! Il parait qu’il y a de l’alcool dans le vin ! J’veux pas faire mon « Mélanchon », c’est joli ce nom finalement, mais il y a des professionnelles qui dérapent. La preuve :

ballestrero vin et santé fémina

 

Vous connaissez le magazine gratuit fémina ? Mais si vous savez ce petit rien qui embellit les journaux quotidiens, le dimanche, avec le supplément télé. Ambiance du genre, au ptit déj, papa se tape les infos fraîches du journal, les enfants jettent un oeil sur le programme télé de la semaine, et maman, cette chère ménagère de moins d’un age certain, dévore son ptit mag gratos avec un croissant au beurre. C’est dimanche. Y’a plein de conseils sympas dedans : comment rester désirable après 20 ans de mariage, l’amitié mixte ca existe ?, depuis la retraite mon mari a changé…

Et bien ce week-end, dans la rubrique Mieux-Etre, votre coach forme, Christelle Ballestrero, vous dit tout sur le vin ! Ca commence très mal ! Vlan dans le titre : « Vins et Santé, la fin d’un mythe« . Et ca enchaine sur le même ton dans le sous-titre « Vous pensiez qu’un ou deux verres de vin rouge par jour étaient bons pour le coeur ? erreur…« Ca y va franco sur l’accroche; pas de nuance, tout dans le tape à l’oeil !Et l’article débute par ces mots : « Mauvaise nouvelle pour tous ceux qui imaginaient protéger leur santé en dégustant du bon vin de façon modéré… »

Mais c’est quoi le problème ?Une nouvelle étude remet en question le fait que les petits buveurs soient en meilleur santé que, les abstinents et les gros buveurs, grâce à l’alcool ! Il y aurait peut-être, une explication du côté d’une différence de niveau socioprofessionnel et activité physique.Voilà ! Donc en fait cette étude n’affirme rien ! Bien…Et notre coach forme de rebondir sur la « dernière expertise de l’INCA » pour rappeler que l’alcool à petite dose augmente le risque de cancer. il faudra lui dire à Christelle Ballestrero qu’il y a justement quelques soucis à propos de cette étude. Faut regarder sur le site de l’association l’Honneur du vin . Et pensez pas que c’est un coup des lobbies du vin !

Mais la démonstration de compréhension ne s’arrête pas là ! La voilà partie sur l’augmentation du taux d’alcool dans les vins avec pour référence les forts taux d’alcool des vins du Languedoc bien sûr. Heureusement que les vignerons du midi ne lisent pas Fémina en plus de leur Midi Libre favori ! Ca gâcherait sérieusement leur jour de repos !

Vous m’excuserez, un long extrait de l’article va venir. C’est à un tel point d’amalgame qu’il faut mettre l’intégrale : »Selon ce scientifique (le professeur Michel Bourzeix),  alors que, il y a cinquante ans, le taux d’alcool avoisinait les 8 à 9°, aujourd’hui, il est difficile de trouver un vin de table au-dessous de 12°. Et les appellations sont de plus en plus nombreuses à proposer des 13, 14, voire 15°, comme les vins du Languedoc.L’explication ? Pour des raisons économiques, on a considérablement raccourci la durée de macération des raisins avec, à la clé, un vin de moins bonne qualité, auquel on doit ajouter des produits chimiques et du sucre de betterave (qui élève le taux d’alcool) pour le stabiliser et lui permettre de se défendre contre les bactéries, entre autres.Ces taux d’alcool élevés sont non seulement regrettables pour notre santé,  mais favorisent aussi l’accoutumance.Faut-il donc cesser de boire définitivement ? C’est une décision personnelle, à chacun de trouver un équilibre entre plaisir et hygiène de vie. Néanmoins les vins les plus alcoolisés devraient être considérés comme des vins festifs, à déguster de façon ponctuelle, et non comme des vins de table que l’on consomme plus régulièrement.« 

Voilà, voilà, c’est fini, vous pouvez rouvrir les yeux. Bon alors, vous faites quoi ce dimanche ?

Pour les curieux, l’article dans son jus en pdf ici

INCA de Cancer du Vin

Les messages passent beaucoup mieux parfois quand on insiste. C’est ce que je me permet de faire à propos de cette étude épidémiologique publiée par l’Institut National du Cancer sur l’état des lieux des connaissances scientifiques sur la relation entre la consommation d’alcool et le risque de cancers. Nous assistons à un tel bruit médiatique qui va jusqu’à l’absurdité de dire que Madame Bachelot avec la loi  hôpital, patients, santé, territoires, (HSPT) va interdire de boire du vin en France, que nous avons voulu relayer l’information apportée par l’association Les 4 vérités sur le vin.

 logo 4 verites

L’association a réalisé un rapport complet de l’étude sur le document qui a été envoyé aux médecins au titre du Programme National Nutrition Santé (PNNS ) par l’INCA (Institut national de lutte contre le cancer) et le ministère de la Santé : « Nutrition prévention des cancers des connaissances scientifiques aux recommandations ».
En résumé, cette étude épidémiologique se base sur 12 rapports ou documents avec les conclusions suivantes :

2 documents indiquent qu’une consommation modérée de vin peut avoir des effets positifs sur la santé (8ème  et 12ème),
2 documents indiquent qu’une consommation modérée de vin est possible (le 4ème et le 6ème),
3 documents indiquent que le vin est une des boissons alcoolisées les plus consommées en France sans être explicitement négatif avec le vin (2ème, 3ème et 11ème),
2 documents parlent d’alcool en général sans faire référence au vin (le 1er  et le 9ème),
1 document indique que c’est à partir de 1 verre par jour pour les femmes et 2 pour les hommes qu’il y a un risque mais cette assertion est faite sans donner les références des études qui ont amené à cette conclusion (10ème),
2 documents (les 5ème et 7ème) qui sont pour le moins surprenants avec l’oubli incroyable d’une des études majeures sur la mortalité due au cancer (l’étude de Serge Renaud montrait un effet protecteur du vin contre le cancer), pour un rapport émanant d’un fond mondial sur le cancer, c’est très troublant. Dans ces rapports partiaux (l’un étant une traduction de l’autre) on y trouve avec des recommandations de 1 verre pour les femmes et de 2 verres pour les hommes par jour.
1 seul est franchement hostile au vin qui est considéré comme les autres alcools (le 7ème), ce qui est une erreur manifeste, voir les 2 prochains paragraphes.

En opposition totale avec ces assertions , l’association « Les 4 vérités sur le vin » a répertorié 13 études scientifiques sérieuses sur les bienfaits d’une consommation modérée de vin.

Voici un lien vers cette liste :
http://web.mac.com/quatreverites/Blog_des_4_Verites_sur_le_Vin/Liste_etudes.html

Et voici un lien vers une page du même blog, où 6 études sérieuses disent qu’une consommation modérée de vin place le vin très au-dessus des autres alcools en matière d’impact sur la santé, ce serait une erreur scientifique de faire autrement :
http://web.mac.com/quatreverites/Blog_des_4_Verites_sur_le_Vin/Blog/Entrées/2009/1/26_vin_et_alcool_forts.html

Après avoir étudié les différents documents, nous pouvons dire qu’une politique de santé se bâtit sur un bilan de personnes qui consomment modérément, et que le bilan est très largement favorable à une consommation modérée de vin même vis à vis des abstinents, sauf ceux qui ont un problème d’addiction, bien entendu.

En conséquence nous pouvons affirmer que ce document du PPNS envoyé aux médecins s’est affranchi de toute éthique scientifique et morale en affirmant des opinions non étayées par des études scientifiques solides publiées par des revues reconnues mondialement.

Les responsables de cette publication devraient rendre des comptes pour diffusion d’informations non étayées.

Les 4 Vérités sur le Vin, le 23 février 2009, Rapport complet et détaillé ici.

Faut-il interdire de conduire un véhicule ?

Ce n’est pas pour se moquer mais si on remplace quelques mots, dans le texte, à l’endroit des conclusions du rapport de l’Institut National du Cancer sur l’état des lieux des connaissances scientifiques en vue de faire le point des connaissances sur la relation entre la consommation d’alcool et le risque de cancers, on obtient à peu près ce langage :

Ce pourrait être une étude épidémiologique établie à partir, cette fois-ci, des statistiques de la prévention routière.

En matière de prévention des accidents de la route, en l’absence de km roulé sans effet, la conduite régulière d’un véhicule n’est pas conseillée. Des actions d’information et de sensibilisation peuvent être renforcées: l’augmentation du risque étant significative même pour une conduite modérée et pour les passagers, avec un risque d’autant plus élevé que la conduite est élevée, il convient d’encourager les personnes ayant une conduite excessive à réduire les quantités roulées. De même, il convient d’encourager les personnes conduisant régulièrement des véhicules à réduire la fréquence de leur conduite. Dans l’état actuel des connaissances, il convient également de ne pas inciter les personnes abstinentes, à la conduite régulière et modérée de tout véhicule !

On pourrait ajouter que seul le risque d’accident a été étudié dans cette étude et que les bienfaits de la conduite n’ont pas été abordés comme par exemple de déterminer si l’utilisation des ambulances sauve des vies, si les camions de pompiers ont vraiment leur utilité, etc…

La conclusion, rapide ou non, abusive ou pas, c’est tout de même que de n’étudier un phénomène que d’un seul angle, peut aboutir à des conclusions extrémistes , que certains jugent ridicules. Il est vrai qu’une approche systémique des phénomènes n’est peut-être pas encore la règle générale pour l’ensemble de la communauté scientifique !!!

Le rapport dans son jus sur ce blog

Alcool et risque de cancers : Faut-il interdire de boire du vin ?

A la suite des Etats généraux de l’alcool de 2006, l’Institut National du Cancer a demandé à un groupe d’experts du réseau NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche) de faire un état des lieux des connaissances scientifiques en vue de faire le point des connaissances sur la relation entre la consommation d’alcool et le risque de cancers. L’attention est focalisée sur le cancer. Seule la conclusion évoque les effets bénéfiques de la consommation de vin modérée sur les maladies cardio-vasculaires.

A partir de quoi a-t-on fait un état des lieux ?

Le rapport effectué montre que la relation alcool-cancer a fait l’objet d’un grand nombre d’études épidémiologiques. La recherche bibliographique a été limitée aux articles publiés en anglais et en français, entre janvier 2001 et août 2007.
C’est donc à la lecture de ces études que les conclusions sont faites et publiées :

En matière de cancer et uniquement sur ce sujet, quel est le risque de boire de l’alcool ? 
Le risque de cancers des Voies AéroDigestives Supérieures (VADS), du foie, du sein et du côlon-rectum augmente de manière linéaire avec la quantité moyenne d’alcool consommée quotidiennement. Il n’existe donc pas de dose sans effet. Autrement dit, même une consommation modérée d’alcool augmente le risque de cancers.
À partir d’une consommation moyenne de 10 g d’éthanol/jour chez la femme (soit 7 verres de boissons alcoolisées par semaine), une augmentation du risque de cancer du sein apparaît significative. A partir d’une consommation moyenne de 25 g d’éthanol/jour chez l’homme ou la femme, l’augmentation du risque devient « modeste » ou « modérée » pour les cancers du foie, du sein et du côlon-rectum; elle passe de « modérée » à « forte » pour les cancers des VADS au fur et à mesure que la quantité d’alcool augmente.
Ils en concluent alors que le risque de cancers apparait dès une consommation d’alcool, tout en avouant qu’il n’y a pas eu d’études sur les effets d’une consommation occasionnelle ! L’examen des études dans leur ensemble montre que l’effet des boissons alcoolisées dépend principalement de la quantité d’alcool apportée et non du type de boisson.

Quelle est la toxicité de l’alcool ?
L’alcool agit par l’intermédiaire de divers mécanismes:
génotoxicité de son principal métabolite (l’acétaldéhyde), solvant des cancérogènes, production de radicaux libres très réactifs, réactions inflammatoires, changement du métabolisme des folates, modification des concentrations d’hormones sexuelles.

La consommation d’alcool en France ?
Bien que la consommation annuelle moyenne de boissons alcoolisées en France soit en diminution depuis les années soixante, elle reste encore l’une des plus élevée au monde (12,7 litres d’alcool pur par habitant âgé de plus de 15 ans). Environ 12 % des adultes (6 millions de personnes) déclarent consommer de l’alcool quotidiennement, et 4 % (2 millions de personnes) déclarent consommer au moins trois verres par jour. Parmi ces derniers, seulement une faible fraction des personnes est sensibilisée aux risques liés à l’alcool. Il est donc important d’attirer l’attention des consommateurs de boissons alcoolisées (femmes et hommes) sur le risque de cancers lié à la consommation régulière d’alcool.
Pour autant, l’incidence des cancers des VADS en France diminue dans la population masculine depuis le début des années quatre-vingt, mais reste très élevée par rapport au reste de l’Europe et est l’une des plus élevée au monde.
Enfin, la répartition géographique des cancers liés à l’alcool montre des disparités régionales. Par exemple, pour les cancers des VADS, pour lesquels l’alcool et le tabac agissent en synergie, les régions les plus touchées sont la Bretagne, la Haute et la Basse Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l’Alsace.

Quelles conclusions pour la santé publique ?
En matière de prévention des cancers, en l’absence de dose sans effet, la consommation régulière d’alcool n’est pas conseillée. Des actions d’information et de sensibilisation peuvent être renforcées: l’augmentation du risque étant significative même pour une consommation d’alcool modérée, avec un risque d’autant plus élevé que la consommation est élevée, il convient d’encourager les personnes ayant une consommation excessive à réduire les quantités consommées. De même, il convient d’encourager les personnes consommant régulièrement des boissons alcoolisées à réduire la fréquence de leur consommation. Dans l’état actuel des connaissances, il convient également de ne pas inciter les personnes abstinentes à une consommation régulière et modérée de boissons alcoolisées.

Ce rapport ne dit donc pas qu’il faut interdire de boire du vin ! Il donne des conseils de modération et de prévention surtout à l’attention des buveurs réguliers, et ceci en ne parlant que du risque de cancer, sans faire la même étude du côté des effets bénéfiques pour les maladies cardio-vasculaires.

Et si on remplaçait le mot alcool par le mot véhicule, et le mot consommation par le mot conduite, ça donnerait cela : cliquer ici.

Des métaux lourds, très lourds, dans le vin (suite)

J’avais émis quelques doutes sur la publication d’une étude affirmant la présence de métaux lourds dans les vins Français notamment (voir premier article). A la suite de quelques discussions, j’ai eu accès à cette information que je m’empresse de vous partager. C’est peut-être technique mais en faisant un effort on comprend bien le propos. Il s’agit bien de dénoncer cet article au contenu plus que suspect mais dans le même temps de réclamer de la filière vin en France ou des autorités sanitaires de faire ce travail. Il ne suffit pas de nous dire que nos paysans sont les plus gros consommateurs de pesticides. Il faudrait aussi savoir ce que l’on boit !!!

La traduction de cet article provient de Fabrice Delorme, président de l’association « mes 4 vérités sur le vin ».

Article: Naughton DP, Petroczi A. Ions de métaux lourds dans le vin : une méta-analyse de quotients de risque ciblés révèle des risques pour la santé. Chemistry Central Journal 2008;2:22 doi:10.1186/1752-153X-2-22. (Publication on-line le 30 Octobre 2008).

Résumé: Les auteurs affirment que les ions métalliques tels que le fer et le cuivre sont quelques uns des nutriments clés que doivent apporter les sources alimentaires. De nombreux aliments ont été évalués pour leur contribution à l’apport journalier recommandé, à la fois pour donner une indication d’nue consommation satisfaisante et pour éviter une exposition excessive. Dans le cas des ions de métaux lourds, l’accent est souvent sur l’exposition à des niveaux potentiellement toxiques d’ions tells que le plomb ou le mercure. L’objectif de cette étude est de déterminer le quotient de dangerosité ciblé (THQ) à partir de rapports donnant empiriquement les niveaux d’ions métalliques dans les vins de table, en utilisant le niveau maximum de sureté. Nous calculons les contributions au THQ de plusieurs ions métalliques, ainsi que les valeurs totales pour chaque vin.

Les valeurs de THQ ont été déterminées comme gammes à partir de plusieurs gammes de concentrations d’ions métalliques déjà publiées; elles étaient souvent très élevées. A part les vins sélectionnés d’Italie, Brésil et Argentine, tous les autres vins avaient des valeurs de THQ bien plus élevées que 1, indiquant un niveau de risqué. Les niveaux de vanadium, cuivre et manganèse avaient le plus fort impact sur les mesures de THQ. Les niveaux typiques de THQ potentiels maximums variaient de 50 à 200, avec les vins Hongrois et Slovaques atteignant 300. Les valeurs de THQ pour un échantillon de vins rouges et blancs étaient élevées pour tous les deux, avec des valeurs entre 30 et 80 pour des femmes, basées sur un verre de 250 ml par jour.

Les auteurs concluent que les valeurs de THQ calculées sont préoccupantes parce qu’elles sont principalement au dessus du niveau de sureté de THQ inférieur à 1. Il faut noter que, en absence de values maximales de sureté, les valeurs de THQ ne peuvent pas être calculées pour la plupart de ion métalliques, ce qui suggère que d’autres risques inconnus sont associés avec ces vins.

Commentaires: Ce papier a reçu une forte réponse des medias dans les 24 heures de sa publication sur Internet. Les titres incluent “Le danger pourrait se cacher dans certains vins étrangers” (LA Times), “Le danger se cache dans votre bouteille de rouge” (Times of London), “Les chercheurs mettent en doute les bienfaits pour la santé après la découverte de métaux dans le vin” (The Guardian), “Les buveurs de vin risquent le Parkinson avec chaque verre” (In the News.Co.UK), and “Etude: plusieurs vins pleins de métaux dangereux (FOX News), ce dernier ajoutant “Des chercheurs dissent que si vous êtes la sorte de personne qui boit un verre de vin, rouge ou blanc, par jour, vous êtes probablement en train de nuire à votre santé.”

On cite souvent aussi le communiqué des auteurs dans la discussion de leur papier. Les résultats de cette étude mettent en question la croyance populaire des propriétés bénéfiques pour la santé du vin rouge: que la consommation quotidienne de vin rouge vous protège des crises cardiaques en raison des niveaux de antioxydants. Cependant la découverte de niveaux dangereux d’ions métalliques, qui peuvent être pro-oxydants, porte un grand point d’interrogation sur les bienfaits protecteurs du vin rouge.

Les investigateurs ont pris des niveaux de métaux déjà publiés pour les vins de plusieurs pays, puis ils ont incorporé ces données dans une équation pour calculer le THQ (quotient de dangerosité ciblé), conçu par le EPA aux Etats Unis en 1989 afin de fournir un indice de métaux lourds dans les produits de la mer. L’équation inclut la concentration et la durée d’exposition aux métaux lourds, le sexe, la taille moyenne du corps, et d’autres facteurs dans le calcul du THW pour ces métaux.

Les données utilisées venaient de publications scientifiques, et aucun standard n’a été utilisé pour juger de la précision de mesure de ces nombreuses sources. En outre, il n’est pas démontré que le THQ est une mesure significative pour les métaux dans le vin. Le vin contient tellement d’autres substances, y compris de nombreux antioxydants qui pourraient agir en opposition aux produits d’oxydation des métaux, qu’il se peut que ce soit prématuré de mesure la dangerosité d’un seul groupe de substances.

Le problème principal de ce papier, toutefois, est qu’on ne peut pas utiliser les niveaux d’une seule substance, ou d’un groupe de substances dans le vin, pour déterminer les effets nets a long terme sur la santé.
Nous avons la chance d’avoir les données de centaines d’études prospectives épidémiologiques sur plus de 30 ans pour évaluer ces effets. Et il y a eu une remarquable uniformité dans ces rapports : une consommation modérée de toute boisson alcoolique est associée avec un abaissement du niveau de risqué de maladie coronaire, attaque d’apoplexie, et d’autres maladies cardio-vasculaires.

Sommaire profane : Des chercheurs britanniques on annoncé en juin 2008 que le vin pourrait contenir des niveaux élevés de métaux lourds. Ce rapport, publié hier sur Internet par le même groupe, a reçu une vaste couverture médiatique et émis des doutes sur les aspects bénéfiques d’une consommation modérée de vin. Certains se sont préoccupés des affirmations dans ce papier selon lesquelles “la découverte de niveaux dangereux de ions métalliques, qui peuvent être des pro-oxydants, nous oblige à douter fortement des effets bénéfiques protecteurs du vin rouge”. Cette affirmation n’est pas une conclusion logique à partir des données dans ce papier.

Les niveaux rapportés de métaux lourds devraient être étudiés plus en détail, et des mesures devraient être prises afin de réduire leurs niveaux s’ils s’avèrent trop élevés dans des études méticuleuses. Cependant les articles alarmants dans la presse profane mettant en doute les bienfaits potentiels pour la santé d’une consommation modérée sont une interprétation grossièrement erronée des résultats de cette étude, et pourraient générer une peur sans fondement chez le public. Les données épidémiologiques ont uniformément démontré que la consommation modérée est associée avec des niveaux sensiblement réduits de risque de maladie cardiovasculaire, ainsi que des niveaux réduits pour d’autres maladies des personnes âgées et pour la mortalité totale.

R. Curtis Ellison, MD
Yuqing Zhang, MD, DSc
Institute on Lifestyle & Health
Boston University School of Medicine

Des métaux lourds, très lourds, dans le vin

Le vin semble sous surveillance. Les études sur sa composition se multiplie. A chaque publication son lot de surprise et parfois d’angoisse. Pour mémoire, rappelez-vous de l’étude sur les pesticides.
L’université de Kingston à Londres a publié son étude dans le Chemistry Central Journal sur la présence de métaux lourds dans les vins. Avant d’aller plus loin, je vous dois une précision dont je suis persuadé que peu d’article sur ce sujet vont faire. L’étude n’a pas consisté à analyser les vins mais à reprendre des analyses publiées dans la littérature scientifique pour établir un Taux particulier appelé THQ. C’est un quotient de dangerosité mis au point par l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) qui signifie exactement Target Health Quotient.

thq

A priori, vite fait comme ça, ça sent l’étude qui n’a pas eu les moyens pour faire elle-même ses analyses. Mais elle a le mérite de pondérer différentes publications selon un quotient reconnu. Autre précision d’envergure, aucune analyse des vins des Etats-Unis par manque de publication sur ce pays. Comme c’est dommage !

Après ce préambule, voilà les conclusions de l’étude qui devrait faire du bruit, petit à petit :

Il apparait que sur 7 métaux lourds étudiés, les taux sont très élevés, à tel point que l’on peut considérer une consommation quotidienne dangereuse pour la santé, surtout pour le vanadium, le cuivre et le manganèse. A savoir qu’au-delà d’un THQ = 1, il y a un danger potentiel. Les quotients observés vont jusqu’à 350 !!! L’écart est énorme à lire comme celà. Dans les résultats de l’étude, c’est présenté comme une valeur supérieure à 1, en précisant que les valeurs ne sont pas multiplicatives mais additives. C’est à dire qu’un THQ de 20 ne veut pas dire que c’est 20 fois plus dangereux qu’un THQ de 1. Ca manque de précision tout de même pour véritablement comprendre cette analyse.

Les pays dont les vins présentent un THQ élevé sont la Hongrie, la Slovaquie, la France, l’Autriche, l’Espagne, l’Allemagne, le Portugal, la Grèce, la République tchèque, la Jordanie, la Macédoine et la Serbie.
Les vins de l’Italie, le Brésil et l’Argentine, seraient à des niveaux acceptables.

Les niveaux d’ions métalliques potentiellement dangereux sont fréquemment trouvés tant dans des vins blancs que rouges provenant de pays divers. Pour une consommation de 250 mL quotidienne, soit un verre par jour,  ces vins donnent des valeurs de THQ très élevées et peuvent présenter des soucis de santé nuisibles.

Au moins, cette étude justifierait-elle la mise en place d’une étude plus large et sur le vin lui-même concernant les taux de métaux lourds afin de déterminer le risque exact sur la santé.

Depuis cet article, les choses évoluent. Sur le site de vitisphère, une rectification de Monsieur Pierre Leclerc et de la rédaction confortent les doutes que j’ai émis. Il faut bien rester vigilant !