La loi Evin évince Internet

Dans un courrier adressé au Premier ministre français, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, ex-Premier ministre lui-même, estime « nécessaire de régler au plus vite les questions liées à la législation en matière de publicité pour le vin sur internet, média non inclus dans la loi Evin« .
« Nous sommes aujourd’hui le seul pays producteur à ne pas inclure internet parmi les supports autorisés pour la communication de nos produits », Ajoute M. Juppé.   « La publicité elle-même n’est pas définie et la jurisprudence la plus récente semble lui donner un champ très vaste, assimilant à un acte publicitaire la simple évocation du vin dans un article de presse. Cette situation amène les médias à une véritable autocensure. Il me paraît aujourd’hui nécessaire de régler au plus vite ces questions en prenant en compte le contexte concurrentiel dans lequel nos professionnels évoluent. »On ne peut que se féliciter de cette prise de position courageuse. Dommage que M. Juppé n’ait pas pu faire passer ces idées lorsqu’il était lui-même Premier ministre.

Et Après le maire de Bordeaux Alain Juppé, la ministre française de la Santé Roselyne Bachelot s’est déclarée favorable à ce que les viticulteurs français puissent défendre leurs produits sur l’internet. Et ainsi « lutter à armes égales sur internet avec les producteurs étrangers ».
« Avec toutes les garanties et les garde-fous, je souhaite une harmonisation de la législation internet/publicité écrite », a ajouté Mme Bachelot sur les ondes de BFM Radio ce 7 octobre.

Source :FIJEV Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains des Vins et Spiritueux

Et le combat continue :
http://www.showviniste.fr/actu/publicite-pour-l%E2%80%99alcool-sur-internet-que-doit-on-faire/

Bernard Magrez : Pas de Cartier pour les journalistes !

Lors de l’inauguration d’une première boutique showroom de ses produits à Paris, Monsieur Bernard Magrez s’est permis d’offrir à une sélection de journalistes un cadeau que ces derniers ont, farouchement ou non, acceptés. Passons le déjeuner offert, les vins etc…, ce cadeau fait polémique au sein de la profession car il a une certaine valeur,…voir deux même !

Une pécuniaire d’abord : 1500 euros le cadeau ! C’est excessif tout de même ! Bon, il est vrai que, parfois, certains, par le passé (le présent aussi) se sont déjà vu offrir des bouteilles en grand format. Des cuvées qui culminent à des prix élevés tout de même. Mais voilà, il y a toujours un fond de justification professionnelle dans ces cas-là. En tant que journalistes spécialisés dans la chose, il faut bien déguster pour se faire une idée. Tout cela est bien naturel et la valeur en soi de la bouteille ne peut être reprochée aux journalistes !

Une deuxième symbolique : 1500 euros pour une montre Cartier de collection. Ca ne vous rappelle pas la polémique sur le cadeau de la montre Rollex !!! Et oui, le royaume de l’argent fait bien les choses. Plus on est puissant et plus on peut renforcer sa puissance !

Je ne reproche rien à ces journalistes qui ont pris la montre pour un cadeau, effectivement. Il y a un système qui tourne autour du pouvoir de l’argent, il fascine, il a ses raisons, ses forces et Monsieur Magrez n’a rien fait d’autres que ce que font beaucoup d’autres dans tous les domaines. D’un côté ceux qui peuvent s’offrir ce qu’ils veulent, de l’autre, ceux qui peuvent se voir offrir ce qu’ils attendent ou ce qui se désire.

Permettez-moi, messieurs, d’être amer car en tant que dirigeant d’une nouvelle société, je me bat justement pour me faire remarquer, pour attirer votre curiosité et votre sympathie, pour tenter d’avoir des papiers dans la presse afin de faire connaitre mon activité. Tout l’enjeu de ma réussite réside dans l’audience que vous pouvez m’apporter, vous, les journalistes. Comment faut-il alors, procéder, messieurs, pour avoir cet avantage, celui de vos faveurs sans en payer le prix ? Qui voudra défendre le petit, faire connaitre tous ceux qui comme moi mettent en avant des vins différents et des vignerons originaux ? Qui voudra donner un autre regard sur ce « nouveau monde du vin » ?

Si un journaliste veut bien me conseiller, il sera le bienvenu.

Ci-dessous la réaction de Monsieur Michel Bettane :

Cher Bernard Magrez,

en tant que président de l’A. P. V. je me dois de vous faire part des interrogations de nombreux membres de notre association lorsqu’ils ont pris connaissance du cadeau que vous avez offert aux journalistes ayant accepté une récente invitation-déjeuner-dégustation de vos vins, en l’occurrence une montre Cartier de collection, d’une valeur largement supérieure à 1500 €.
L’information, largement diffusée dans de nombreux pays étrangers, a beaucoup contribué à jeter le doute sur la profession de journaliste français du vin et a permis à tous ceux qui ont fixé des règles strictes et parfois même infantiles en matière de cadeau d’entreprise de se gargariser de leur indépendance auto-proclamée.
Les journalistes présents à ce déjeuner ont déjà réagi en renvoyant cette montre, en faisant à des associations caritatives des dons comparables à la valeur de celle-ci et vous ont écrit leur réprobation. Je suis convaincu que tout ceci n’était qu’une maladresse de communication et qu’il n’était nullement dans votre intention et encore moins dans votre intérêt et dans vos moyens de corrompre vos invités !
Il serait sans doute bon pour clarifier les rapports à venir entre la presse internationale et vos produits d’envoyer à notre association une lettre clarifiant votre geste et votre pensée sur ce sujet.
Dans cette attente, cher Bernard Magrez, veuillez recevoir l’expression de mes meilleurs sentiments.

Michel Bettane