Les français consomment du vin, de l’eau et des sodas mais pas de la même manière

Et bien voilà ça continue. Il y a de moins en moins de buveurs de vin régulier en France ! C’est ce que nous révèle la dernière étude de FranceAgriMer. D’autres chiffres nous assommes comme la baisse de la consommation de vin par an par habitant de 160 litres en 1965 à 46,6 litres en 2010. C’est vertigineux. Comment faisaient-ils avant ces Français pour boire tous ces litres ?
Donc aujourd’hui, je fais parti des 17% de Français qui se régalent régulièrement de bonnes bouteilles, ou pas. Tandis que les non buveurs de vin, 38% tout de même, n’évoluent pas, les buveurs occasionnels augmentent pour atteindre 45%. On va en déduire que finalement on boit moins mais on boit mieux. Mais c’est aussi le fait d’une génération qui change, d’une société soumise à d’autres sollicitants comme les vendeurs de boissons qui piquent, chargées en sucre, qui dénaturent le goût des aliments lors des repas. Certes, le vin est encore la troisième boisson à table après l’eau du robinet et l’eau en bouteille mais le soda progresse.
Heureusement, les réflexes reviennent les week-end dans un cadre familial et hors du temps du travail. On se relâche. On répète les gestes des parents. On veut faire plaisir aussi et associer à une bonne table un bon vin ! Ca explique la montée en gamme de la consommation de vin. On ne va pas acheter un vin 5 étoiles pour ce genre d’occasion. Il me semble que ça participe aussi au succès des vins bio qui même si leur prix de revient est plus élevé, ils se retrouvent dans une gamme de prix justement en phase avec ce style de consommation.

L’avenir de la consommation en France dépendra de cette génération qui consomme aujourd’hui des sodas au repas. Viendront-ils au vin ? Difficile à savoir… On est plusieurs à le souhaiter comme Laurent Baraou et Monsieur Septime, Emmanuel Delmas et Ophélie Neiman qui ont publié cette année ces ouvrages qu’il vous reste à offrir à l’occasion des fêtes de fin d’année. Propagez la bonne nouvelle !

 




Les Vignerons Indépendants de France se réjouissent du classement, de la gastronomie française au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO

logo-vigneron-independantLes Vignerons Indépendants rebondissent sur cette annonce et clame haut et fort ceci :

Le « bien boire et bien manger » à la Française,patrimoine de l’humanité : tout un symbole ! Cette décision confirme mondialement la dimension culturelle du vin.Le comité intergouvernemental de l’UNESCO est clair dans l’énoncé de ses motivations. « Il s’agit d’un repas festif dont les convives pratiquent, pour cette occasion, l’art du bien manger et du bien boire. Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain. Parmi ses composantes importantes figure (…) le mariage entre mets et vins».De cette décision, deux conséquences directes sont à tirer :

1- La force sociale et culturelle du vin constitue un patrimoine à préserver.La pratique sociale de se retrouver autour d’une table, bien boire et bien manger pour fêter un événement produit du lien. Le plaisir, la convivialité tiennent notamment à l’incroyable nombre des combinaisons possibles entre les mets et les vins.

2- La communication sur le vin ne peut être pas être à sens unique.Ce que vient consacrer l’UNESCO indirectement, c’est la consommation responsable du vin associé à des moments de la vie sociale.La diabolisation du vin, la communication massive systématiquement négative et sans nuance constituent donc une attaque en règle contre la culture du vin et contre la société française tout entière dont cette culture fait partie.

Connaissances et opinions des Français sur le vin de 1998 à 2008, sondage Viniflhor sur la consommation de vin

 

Depuis 1998, l’office national interprofessionnel des vins cherche à mesurer la perception du produit vin par les Français. Pour se faire, un sondage réalisé par téléphone sur un échantillon représentatif de 1000 personnes nous donne des éléments essentiels à la compréhension de notre rapport à ce si troublant et si fondamental liquide.

Bien évidemment, comme tout sondage, il a une orientation certaine, comme un à priori pris dès le départ, afin de savoir si il se vérifie, se perpétue, s’inverse etc… L’inquiétude majeure de la profession étant la diminution de la consommation de vin. La part des non-buveurs de vin, qui doivent bien boire quelque chose d’autre, grandit, passant de 23 à 26% en 10 ans ! Cela a un effet direct sur le marché français !
Ensuite, la baisse de la consommation au restaurant se confirme, même si on peut apprécier une hausse très nette de 36% à 51% du choix d’un vin au moment de l’apéritif. Ce serait une bonne nouvelle si le vin venait à remplacer certains alcool un peu fort en début de repas ! Une bonne chose en effet aussi bien pour la santé que pour le bon goût !

L’autre intérêt de ce sondage est de rechercher quel image les français ont-ils du vin. Qu’en est-il de notre exception française ? Quels sont les impacts des campagnes de dénigrements du vin considéré comme un vulgaire alcool ? Quelles sont les conséquences de l’industrialisation et de la mondialisation de la filière vin ?
A première vue, depuis 10 ans, le vin reste perçu comme un produit culturel, à la base d’un patrimoine, lié fortement à l’homme qui le conçoit et à son terroir. Par contre, on sent bien monter quelques connaissances et prises de consciences comme de savoir, en effet, que dans les vins on trouve les résidus des engrais, fongicides et insecticides, qui ont servi à cultiver la vigne, par maintenant, plus de 67% des français contre 41% en 1998.
Ce n’est pas faute, ici même, de le rappeler et d’inciter à la vigilance. D’ailleurs, à l’affirmation « on ne trouvera plus que du vin bio »,  le taux d’acceptation passe de 27% en 1998 à 46% en 2008. Soit pratiquement 1 Français sur deux qui serait disposé à ne voir plus que du vin bio sur leur table ! C’est beau !

La dernière partie du sondage est un régal pour celui qui veut se faire plaisir. On balance quelques phrases et on demande aux sondés de dire si ils sont d’accord ou pas. Histoire de voir si nous sommes enclin à changer notre rapport aux vins pour une boisson radicalement différente. On diffuse des affirmations du genre : « on trouvera du vin lyophilisé ou en poudre » qui est rejetée par 80% des français. Ouf !
Par contre, à l’affirmation « le goût boisé du vin sera obtenu en mettant du bois dans les cuves sous forme de lamelles ou de copeaux » qui n’était acceptée (plutôt ou tout à fait) que par 25% des sondés en 1998, l’est en 2008 par 40%. Et il le faut bien puisque nous l’avons en effet accepté !!!

Qu’on se rassure donc ! Les Français trouvent encore un bel intérêt au vin même si ils ont bien compris les influences de la mondialisation sur le contenu, qui peuvent d’un côté amener à un changement des pratiques oenologiques, et d’un autre côté,  les pousser à réclamer et exiger davantage de vins Bio !!!

Source : 1998 : Ipsos-Insight Marketing pour ONIVINS. 2008 sondage Efficience3 pour VINIFLHOR

Les Français réclament une Cantine Bio

J’aime à vous rappeler une des solutions proposées dans le film « Nos enfants nous accuseront », donnée par un scientifique, qui propose qu’au lieu de subventionner les agriculteurs européens, à hauteur de 9 Milliards d’euros, nous devrions financer le passage des restaurations collectives à une alimentation bio, ce qui aura pour impact direct de créer une demande et un marché pour les produits bio. De quoi donner un revenu immédiat et concret pour les agriculteurs, qui remplacerait les subventions pour ces mêmes agriculteurs ! C’est aussi simple que cela !

Alors j’aime à lire les conclusions du baromètre de l’Agence Bio qui devraient lever les freins que les élus se mettent eux-mêmes au passage à une restauration collective bio :

Comme en 2007, environ 1 enfant sur 4 (de 3 à 18 ans) qui mangeait au restaurant scolaire a déjà eu un repas avec des produits biologiques.
Et à nouveau, 78% des parents des enfants n’ayant jamais eu de repas avec des produits biologiques souhaiteraient que leurs enfants en aient. Le prix supplémentaire que l’on est prêt à payer pour ce type de repas est estimé à 6% en moyenne.
Chez les adultes, 42% des Français sont intéressés par des repas avec des produits biologiques au restaurant. Les actifs sont 38% à en souhaiter dans leur restaurant d’entreprise, et 32% dans les distributeurs automatiques sur le lieu de travail.

Pour information, des projections du film sont prévues à Barjac même les vendredi 13 Février (18 h 15 et 21) et samedi 14 Février (17 et 21 h) au cinéma « regain » suivi d’un débat après chaque projection et le jeudi 19 février à 20 h au cinéma des Vans avec aussi un débat à suivre et le samedi 21 février à Rosières (07). Les débats se feront en présence du maire de Barjac et d’un certain nombre d' »acteurs » du film. Profitez-en !

Petites Variations économiques sur le vin et sa consommation

feuille vigne

Depuis les années 2000, voir même bien avant selon les anciens, le vin semble souffrir d’une crise d’identité persistante.
Je vous propose quelques petites variations sur les données économiques afin de répondre finalement à la question qu’est-ce que le vin :

  • Un vulgaire produit agricole qui ne couvre que 3% des surfaces cultivées, alors que l’ensemble des surfaces agricoles occupe près de la moitié de notre territoire.
  • Un aliment qui se consomme de moins en moins (en baisse de 2% chaque année) et dont un tiers de la population déclare ne jamais en boire.
  • Une boisson alcoolique que l’on stigmatise de plus en plus, confondant modération et abus, dégustation et addictologie, plaisir et ivresse.
  • Un composant essentiel de notre balance commerciale en étant le deuxième poste d’excédant juste derrière l’aéronautique, mondialement reconnu comme valeur essentielle du bien vivre à la Française.
  • Un produit soumis à un plan de relance en 27 points en France et à la mise en place d’une OCM en Europe.
  • Un produit quasi industriel d’un côté, artisanal d’un autre, soumis aux progrès de la chimie et de la biologie, toujours du même côté, tandis qu’en réaction d’autres s’évertuent à le retrouver « naturel ».
  • Un produit culturel transmis, encore aujourd’hui, par plus de 150 000 exploitations dispensant des valeurs de terroirs, de goûts, de convivialité et de fraternité.
  • Un art de faire, un art de vivre, un savoir, un plaisir, un étonnant produit qui déclenche des vocations, entraine des âmes raisonnables vers des pratiques naturelles, un art qui nous unit, pour qui on voudrait tout savoir, comment le boire, comment le sentir, déguster le plus grand.
  • Et enfin, tout simplement, une bonne bouteille pour passer un bon moment, savourer le temps qui passe, partager avec un autre…

Et vous, que diriez-vous sur le vin, comme ça, à la lecture de son bilan de santé ?

Et soudain…Tout va mieux !

C’est LA CRISE !

Pire, le vin est MORT !

La surproduction mondiale inonde le marché, pousse vers la porte les vins français.
La
mondialisation gagne du terrain et nos vignes s’arrachent à coups de subvention !
C’est le retour (espéré, peut-être par certain) de la révolte vigneronne de 1907, 100 après, l’histoire se répète, des hommes de la terre luttent pour préserver leur métier.

Peux-t-on déjà dire que ces phrases font parti du passé ? A voir l’euphorie qui gagne les acteurs du secteur viti-vinicole dans notre cher pays, il va bien falloir s’y résoudre. Le vin français se porte bien. Il parait même qu’il se vend !

Mais pourquoi un tel retournement de situation ?

Début 2007, les chiffres tombent. Inattendus ! Les exportations françaises ont augmenté de 3.5% en 2006. Toute cette année à dire que le secteur était en crise et on se réveille avec une hausse des ventes à l’étranger ! Incroyable !

Et puis, voilà, la consommation mondiale augmente à mesure que la mondialisation et donc l’occidentalisation progresse. Pour l’instant, cela réussi surtout aux populations les plus riches de ces pays qui s’ouvrent à l’économie de marché. Aussi, ce chiffre de l’exportation en hausse profite en premier lieu aux champagnes, aux bordeaux et aux bourgognes.
En attendant, les autres vins, moins chers en quelque sorte, ceux qui font vivre les viticulteurs, doivent se battre en frontale contre les nouveaux producteurs de vins que sont l’Australie, le Chili, l’Afrique du Sud, l’Argentine… qui grignotent les rayons des supermarchés anglo-saxons. La bataille est rude.

Et enfin, dernier coup de théâtre, un certain nombres de pays producteurs ont vu leur récolte en baisse, comme l’Italie, et dans presque tout l’hémisphère sud. En conséquence, avec en plus les effets de l’arrachage sur nos propres vignes, notre production est pratiquement assurée d’être entièrement écoulé cette année, avec même un espoir de remonté des prix.

L’euphorie quoi ! Espérons que chacun en sortira plus fort pour se battre à armes égales sur le marché mondial et, qui sait, tous ces nouveaux consommateurs en Chine, en Russie, au Brésil, en Inde et ailleurs, auront certainement l’occasion de découvrir et d’apprécier la diversité de nos vins et de nos terroirs.

Soyons ShowVin !