Sentier aromatique au Château Mourgues du Gres : rien sans soleil !

abricot mourgues du gres

Un château me direz-vous, vous en êtes bien certain ? N’est-ce pas un peu trop ? Pour un baron sans titre comme moi, c’est un détail qui plait, et vous avez sans doute raison, au mieux c’est un superbe domaine et une belle bâtisse, à la sortie de Beaucaire sur la route de Saint-Gilles. Au bout du Languedoc, un peu au-dessus de la petite Camargue, les vignes de Mourgues du Gres s’adossent sur les Costières de Nîmes et contemplent la plaine, infinie au sud.

Quand j’arrive à destination, 2 choses attirent mon objectif d’appareil photo. Les arbres fruitiers, d’abord, qui jouent des coudes avec des parcelles de grenache, de syrah et de carignan. Les abricots garnissent les branches à cette saison et pareilles à un tableau impressionniste, illuminent les arbres, comme des lampions jaunes et orangés éclairent une terrasse un soir de fête. Ensuite, les galets ! Enormes, bruns, plus ou moins foncés, que l’on appelle des grès, apportés par le Rhône qui a, depuis, changé de couche. Au soleil, précieux et persistant, les galets, dits roulés, comme des plaques chauffantes, brûlent la peau et on s’amuse à surprendre le néophyte en lui glissant une pierre dans la main.Fort heureusement, au château, le long d’un tout nouveau sentier dit aromatique, qui nous emmène dans les vignes et les vergers, une source émerge, fraîche, garnie de bruyères, à l’ombre d’un immense platane.

La balade se poursuit vers un belvédère sur le balcon des costières. Un vent souffle. L’épiderme, perlé un peu de sueur, sèche, et nous goûtons au panorama largement ouvert vers la mer, en déchiffrant l’horizon, commenté sur de plantureuses bornes de bois.

De retour à la cave, une belle gamme de vins « bio » arrose les gosiers des patients, curieux ou connaisseurs. Anne et François Collard, les châtelains disent les plus espiègles d’entre vous, bénéficient d’une remarquable réputation, en France et à l’étranger, pour la finesse et la fraîcheur de leurs vins. Vous aimerez certainement leurs cuvées comme Terre de Feu si vous appréciez les grenaches élégants ou encore Terre d’Argence plus concentré, plus minéral et garrigue.

La vigne s’ouvre aux visiteurs. Profitez-en !

bornes mourgues du gresChâteau Mourgues du Gres
Anne et François Collard
Route de Saint Gilles
30300 Beaucaire

www.mourguesdugres.com
Caveau ouvert 04 66 59 46 10

Mas Conscience, un sacré domaine en terroir Languedoc Terrasses du Larzac.

La conscience !

gamme du mas conscience

On pourrait se dire que d’appeler son domaine le Mas Conscience s’est faire beaucoup de cas de son existence. Mais quoi, la vigne serait un élément qui porterait l’âme des hommes autant que celle de la terre, une empreinte du temps, une trace de vie.

Mas Conscience, un nom qui intrigue, un nom qui attire. A l’origine, le nom donné à un récipient dans lequel les moines de Saint Guilhem le Désert recevaient les offrandes des pauvres gens qui, par le geste, se la donner bonne ! D’où le logo du Mas.

Un nom qui désigne également un acte volontaire que Geneviève et Laurent Vidal ont réalisé, il y a plus de 7 ans, en revenant ici, sur ce terroir des Terrasses du Larzac.Alors déjà bien installés au nord de Montpellier dans le vignoble du Pic Saint Loup, ils décident de changer de terroir et de venir à Saint Jean de Fos, dans ce village d’enfance, y reconstruire un domaine à partir de rien, de ce rien qui part en fumée aujourd’hui, qui s’arrache à coup de bulldozer, qui disparaît à coup de primes, comme les voitures bonnes pour la casse, de ce rien qu’on appelle la terre, la vigne !

mas concience

Bien né, le domaine se construit sur des bases solides, acquises par l’analyse et la réflexion, une expérience et un objectif clair : obtenir des vins avec une identité et de la profondeur en accord avec le terroir. Sur 12 ha de vignes, le sol se couvre de galets roulés dans les parcelles du bas, au plus près de l’Hérault, quand sur le haut, aux abords du village, la terre se compose d’argiles jaune et rouge, pour finir par des éboulis calcaire au pied de la colline.

laurent-vidal-mas-conscience-languedocLa méthodologie nous explique Laurent Vidal se base sur les principes de la biodynamie : « une plante équilibrée, un cépage bien adapté qui se nourrit du sol, sans apports . Trop vigoureuse, trop fournie, une plante aura tendance à accueillir davantage de maladies et de bactéries dans son feuillage. A l’inverse, une plante trop chétive ce n’est évidemment pas le top. »

Au démarrage de cette nouvelle installation, Geneviève et Laurent font appel à une « conscience » justement, Bernard Bellahssen, qui leur apprend à être plus sensible avec la terre, à tenter de la comprendre. Les traitements se font à base de tisane ou de purin, de la consoude pour stimuler la plante dans la chaleur de l’été, la nuit quand elle respire.

Dans la cave, même démarche, même recherche de l’équilibre, avec des cuves en béton brute pour la fermentation, adaptées à la vendange, puis des cuves tronconiques en bois ni trop grandes, ni trop petites, pour un élevage précis et ciblé en fonction des cépages, syrah et grenache.

Comme le conclut Laurent, « Aujourd’hui, avec cet outil de travail, j’ai peut-être changé, en passant des vins charpentés aux vins plus en dentelle. J’interviens moins en cave. Mes vins ont gagné en acidité, ils sont plus vifs, plus droits. Ca fait 20 ans de vinification et finalement, on invente rien ! On revient plutôt à ce qui se faisait avant. Je veux que mes vins soient sur le plaisir, la fraîcheur, la fleur. Surtout ne pas compliquer ! »

laurent-vidal-mas-conscience-montpeyroux-larzac

Geneviève et Laurent Vidal – 0467577742 – mas.conscience@wanadoo.frRoute de Montpeyroux 34150 Saint Jean de Fos

Villa Tempora, des vignes à Pézenas, sur le terroir

villa tempora pézenas languedoc

Savons-nous vraiment prendre la mesure du temps ? Il nous obsède, marque chacun de nos pas, réveil, horloge, montre, cadran, sonnerie, son débit inépuisable nous donne la cadence, la vie. Il est alors toujours difficile de prendre son temps. De se laisser aller à un autre rythme le plus souvent.

Pézenas autorise cette nouvelle respiration. Le temps d’un week-end, d’un séjour plus ou moins long, ou d’une vie, il est bon de choisir de découvrir cette ville.

Tentez la Villa Juliette. Vous y trouverez des chambres d’hôtes et les vins de Villa Tempora, le domaine viticole.

Après une longue expérience dans l’hôtellerie, Serge Schwartz a posé ses valises il y a 6 ans à Pézenas en réalisant une envie longtemps mise de côté, celle de faire son propre vin.

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Le bio par principe c’est certain et aussi par volonté de laisser le vin exprimer la fraîcheur du sol et la typicité du terroir de Pézenas. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas de vignes dans son jardin ! Juste une piscine, des plantes et une fresque sur le mur. Les vignes sont plutôt au Nord de la cité, entre les villages de Caux, Neffiès et Roujan. D’abord, une parcelle de vieux Carignan, le cépage du Languedoc, avec de la Syrah et du Grenache pour réaliser 3 cuvées en rouge, puis chose assez rare, du Bourboulenc pour une cuvée en blanc : intemporel, non : « Un temps pour elle »! L’émoi se mesure en finesse.

villa tempora un temps pour elle

Les vins se trouvent sur place bien évidemment pour les clients de la chambre d’hôte et dans les restaurants de Pézenas comme l’Entre-Pots. Ailleurs c’est par opportunité sachant que la production est assez modeste avec seulement 4 ha de vigne.Villa Tempora6 chemin de la Faissine34120 Pezenas04 67 35 25 38

Sélection de vin pour les fêtes de fin d’année, du choix pour faire plaisir

sélection vin noël
sélection vin noël

Les fêtes approchent ! Ce matin, j’ai passé, finalement, un long moment dans ma cave. Déjà, il est fait plus chaud que dehors, un peu moins de 14°.

L’objectif ? Sélectionner les vins qui vont nous accompagner la semaine de Noël. Bon, il y aura des spécialistes de la Bourgogne qui viendront avec des caisses de Chablis et certainement de bonnes vieilles cuvées. Je me rappelle d’un Chassagne Montracher plus vieux que ma propre carcasse. Ah si on pouvait à nouveau le déguster cette année 😉

Il faut faire des choix, j’ai choisi :

Un Mas Jullien, rouge, Languedoc, les états d’âme, du grenache. Un vigneron dont j’aimerai raconter la très belle rencontre de cet été pendant que l’on se versera un verre. Son portrait ici.

La Préceptorie de Centernach, 2001, une bouteille oubliée, du Roussillon trop rare, l’union des familles Parcé et Legrand autour de la cave coopérative du village de Saint Arnac. De la poésie !

Prieuré Saint Jean de Bébian, rouge, 1998, Languedoc, une année extra du domaine ! J’ai hâte de le boire à nouveau en parlant de la beauté de l’endroit, de Pézenas (une obsession !), de Karen Turner et Pierre Etienne Chevalier. Mon dernier passage est raconté ici.

La Folie, du Vouvray demi-sec sublime de Sébastien Brunet. Un vin idéal pour les accords mets-vins avec sa subtile sucrosité.

L’Agoulle, domaine du Mas Blanc, un Collioure pour rebondir avec la bouteille de la Préceptorie ! Aucune idée du nectar ! Une cuvée surprise pour laisser de la place à l’inconnue ! Je sais juste que c’est du grenache sur schiste et c’est déjà un bon départ !

Beaujolais Nouveau de Lapierre, en magnum ! De quoi bien démarrer les repas quand la table est envahie de têtes chercheuses de bon moment !

Roucaillat du Domaine Hautes Terres de Comberousse

gri gri

L’accès au domaine se mérite. Il faut faire une véritable enquête dans le village de Cournonterral avant de trouver la route qui mène au vignoble. En quittant la route goudronnée, face à ce panneau de bois, où l’on peut lire «Comberousse 2 km», il vaut mieux être équipé d’un bon 4×4. Il s’agit de traverser un territoire de chasse, au milieu de la garrigue, en suivant un interminable chemin caillouteux.

Finalement, l’isolement du vignoble n’est pas fortuit. Il semble à l’abri de toute intrusion extérieure. Ses 14 ha de vignes, exposées au sud-est, entièrement clôturés, le préserve des sangliers comme de la modernité. Le plateau, plus haut, qui surplombe le domaine, amène de la fraîcheur à la vigne qui en a bien besoin les soirs d’été.Les Reder, père, et fils maintenant, ne produisent que du blanc : par défi ! Les cépages sont originaux et dès le début de la dégustation, on entre dans un nouvel univers.La cuvée Roucaillat, un assemblage de roussane, rolle, grenache, cépages typiquement méditerranéens pour un vin rare, travaillé sur une note oxydative. Une cuvée intrigante que vous aimerez déguster entre amis. A boire sans attendre par curiosité pour se changer les papilles.

parcelles de vignes à vendre ou terrain à batir

Panneau de Vente

Un exemple de cette pression foncière qui grignote la vigne. Ici à saint cécile des vignes près de cairanne, charmant petit village aux portes de la provence, avec son marché du samedi matin. Venez-y avant 10 h, c’est plus calme. Après c’est le rush des touristes et résidents secondaires. Une incroyable vague de Belges et de Suisse qui se frottent les uns contre les autres dans une étroite allée entre les étals du marché.Beaucoup de savons et quelques vignerons entre les maraichers, la charcuterie et les fromages. Il sera plaisant de se faire construire une maison avec pour adresse « Les grenaches » ou « Le clos des Carignans ».

sainte cécile des vignes

Le vignoble s’arrache à sa terre et oublie son histoire

Finalement, ce qui m’énerve ce n’est pas tellement de savoir qui a raison si le vin bio existe ou pas.

Non ! ce qui m’exaspère c’est la perte de sens dans ce quotidien et l’oubli de notre vignoble :

raisin-rougeTiens en exemple, pendant une anodine réunion annuelle d’association sportive dans mon village de l’hérault, au cœur de cette immense vignoble, dont la terre respire encore de la culture millénaire de la vigne.

La convivialité du moment s’accompagne comme toujours et partout d’un apéritif, léger grignotage, assortiments de jus de fruit, de soda simili cola coca, et de plusieurs bouteilles de vins, blanc et rouge.

Bien évidemment, celui qui choisit les vins se fend toujours d’un « alors, qu’est-ce que vous en pensez ? Il est pas mal ce blanc de la cave coopérative ? »

Sur la table… le résultat de ceux qui oublient leur identité et leur histoire : Un sauvignon blanc et un chardonnay.

« Ca vient de la coopérative ! Ils en ont bien du mal à vivre et à vendre leurs vins, pourtant, il n’est pas mauvais, hein ?! »
Qu’est-ce que l’on peut dire pour ne pas fâcher ? Alors, on passe pour le renfrogné de service, jamais content !

« Mais vous savez que le chardonnay et le sauvignon ne sont pas des cépages du Languedoc. Que les gars ils font ça parce qu’on leur a dit que dans le monde, le consommateur ne boit que du chardonnay et du sauvignon. Alors ils ont arraché, beaucoup, et continuent de le faire, leurs cépages d’origines, leur identité, je vous dit, comme la marsanne, la roussanne, la clairette, le grenache. »

Et après ils s’étonnent que l’hémisphère sud soit capable de faire les mêmes vins mais pour moins chers ? Et ce sont les mêmes qui pleurent parce que dans les vieux villages, plus personnes ne boit de leur vin, plus personne ne fête la vigne, la machine a remplacé les bras !

Et dans ces mêmes villages, les néo-habitants qui viennent graviter autour, dans des lotissements décharnés, pour y construire des villas mal isolées, chauffées et refroidies à la clim, et des piscines pas plus grandes que le terrain qui en fait le tour, ces gens-là vont à la fête du village parce que c’est la fête de l’école des petits et quand ils ont besoin de vins, il y a tout ce qu’il faut dans le hard-discount du coin. Ils ne participent plus de la vie du village qui se meurt en son centre.

Quand on vous dit que le vin ce n’est pas qu’une boisson, c’est aussi une culture et une histoire. En voilà un bel exemple. Le lien entre la terre, la vigne, le vigneron ou la cave coopérative et l’habitant a bel et bien disparu.

Alors oui, on passe encore pour des grincheux quand on rappelle à ses concitoyens que le vrai vin c’est celui d’un vigneron qui respecte son histoire, sa vigne et celui avec qui il le partage. Faites l’effort de la rencontre, vous y gagnerez.

Découverte de vins au Trinque Fougasse

Monsieur Dominique Boudet sait accueillir sa clientèle. Bar à vin qui ressemble davantage à une salle de spectacle intimiste, le Trinque Fougasse réunit de quoi passer un excellent moment, un piano, une scène, de l’espace, une bonne musique, du bois un peu partout et des vins tout autour.Si vous souhaitez manger, on vous proposera d’abord de venir au comptoir choisir votre vin en dégustant une sélection du jour.Pour ma première fois, je découvre 2 vins excellents qui me donnent aussitôt une furieuse envie de rendre visite aux vignerons qui sont capables de réaliser un tel vin.

Clos de la Plénitude

Le clos de la Plénitude du château Haut-Blanville, un très intéressant grenache en grès de montpellier qui ouvre sur une gamme étendue du domaine et une très belle maitrise de la vinification. Si vous souhaitez en savoir plus

La Terrasse d'Elise

Pradel est une cuvée 100% Cinsault du domaine de Xavier Braujou, la terrasse d’élise. Très étonnant vin rouge sur ce cépage en vin de pays du coup ! J’ai comme l’impression d’une animalité en bouche, très bien assaisonné avec des épices pas trop marquées et beaucoup de finesse. A la dégustation me vient déjà une forte curiosité pour le bonhomme.J’aime une telle cave quand elle vous envoute quand vous ne vous y attendiez pas. Mais, si vous souhaitez être rassurés, vous y trouverez également quelques grands noms comme ces deux bouteilles de la Grange des pères; Sur la photo ci-dessous, le prix à emporter et à consommer sur place (à la bouteille et au verre) ainsi que l’adresse de trinquefougasse.com

La Grange des Pères
La Grange des Pères
Les Fusionels : le vin par amour en AOC Faugères

arielle jem harris demets les fusionnels aoc faugères languedoc

Savez-vous que le vin assemble aussi bien les cépages que les cultures, les genres et les deux visages du monde.
Prenez par exemple une belle champenoise qui s’en va en Australie, armée tout autant de ses diplômes en œnologie à Beaune qu’en commerce international à Paris, et faites-lui rencontrer un jeune vigneron dans les vastes paysages de vignes. Ensemble, ils vont chercher le meilleur endroit pour réaliser leur rêve et trouveront ce paradis, ici, en Languedoc, sur le réputé terroir de Faugères. Ils leur faudra attendre pas moins d’un an et demi avant de trouver les parcelles idéales, en altitude, sur un sol couvert de schistes.
Puis ils décident de nommer leur aventure et leur domaine : Les Fusionels, choisissent un emblème bien à eux : une statue symbolisant l’union de leur passion commune et se lancent aussitôt dans leurs premières cuvées.
Premier essai transformé avec deux médailles au concours des grands vins du Languedoc-Roussillon : le bronze avec la cuvée le rêve, un pur grenache velouté et fruité, et l’or avec la cuvée les intemporelles. L’aventure se poursuit par la construction d’un chai de 1300 m² sur deux étages à Cabrerolles, sur le sommet de l’appellation Faugères, entaillant une partie de la roche. Ainsi, bien à l’abri, les vendanges seront traitées par gravité et une grande salle de dégustation avec vue sur le vignoble et jusqu’à la mer et les Pyrénées devrait magnifier les vins.
Saviez-vous qu’il existe encore et toujours, sur ce vignoble du Languedoc, que beaucoup s’acharne à déraciner, des âmes passionnées bien décidées à relever le défi de la mondialisation. S’il ne fait aucun doute que Les fusionnels vont se faire une belle place au soleil, ne perdez pas l’occasion d’être séduit en dégustant leurs prochaines cuvées. Sachez, vous aussi, tourner avec ce nouveau monde du vin.
Arielle et Jem Harris
Les Fusionels
AOC Faugères
www.les-fusionelsfaugeres.com

Domaine Jorel, AOC Maury : vin nature en terre cathare

domaine_jorel_maury_aoc_vin

Manuel-Franck Jorel parle du concept d’extensivité et nous explique sa différence dans l’approche de la vigne : « Moi, je travaille en culture extensive, c’est à dire que je recherche le plus faible rendement : 15 hectolitre/ha. De ce fait, je n’utilise aucun produit chimique et j’essaye d’intervenir le moins possible dans mes vignes. Mais c’est limite. Il faut faire attention parce qu’avec ce sol de pierres, de schistes, le peu d’herbe qui pousse ne doit pas faire trop de concurrence. » Alors même si ses coteaux sont assez pentus et raides, il doit labourer entre les rangs. « L’idéal ce serait de le faire avec une mule. C’est l’animal le plus adapté pour ce que je veux faire. Le cheval serait trop puissant et c’est beaucoup plus compliqué à manœuvrer. »

vigne_jorel_maury_aoc_grenacheDu haut de ses parcelles, en pleine garrigue, Monsieur Jorel aime raconter son terroir, celui de Maury, superbe AOC située sur l’ancienne frontière entre l’Occitanie et la catalogne, à l’endroit même où les plaques africaine et européenne se sont chevauchées, il y a plus de 100 Millions d’années. Cela explique une telle variété de sol, dans cette cuvette, avec principalement du schiste, signe d’une friction de la terre, du granite plus au sud sur les hauteurs et du calcaire en coulée, plus au nord, au pied du célèbre château de Quéribus.

Le vignoble de Maury présente l’avantage d’avoir su reproduire ses grenaches le plus possible par sélection massale, c’est à dire cave_jorel_maury_aoc_futgreffés sur place, et non pas par plantation de clones. C’est technique peut-être mais sachez que c’est un atout majeur pour garantir l’authenticité de ce terroir que beaucoup leur envie. A Saint-Paul-de-Fenouillet, dans la cave du domaine, il faudrait presque être en tenue de spéléologue pour entrer dans la partie la plus basse, sous la maison, sous le village, revenir en 1620 dans les anciens souterrains menant au chapître de l’Abbaye. Là, se repose religieusement quelques fûts, noircis par l’humidité. Rien à voir avec les chais modernes où s’ennuient des légions de barriques neuves, toutes propres et aseptisées. Les vins sont élaborés sans intrants, avec les levures du raisin et un minimum de sulfites.

Outre un délicieux vin doux naturel en Maury AOC, j’ai adoré son Pétaillat, un 100% Grenache noir à mettre sous clés.

pétaillat 2005 jorel