Prélude pour le salon Les Animés du Vin à La Passerelle à Marseille

Je n’avais pas trop envie d’écrire. Tsunami, Lybie, les nouvelles du monde pèsent sur le quotidien. On ne peut pas les chasser d’un revers de main. D’autres peuples souffrent vers lesquels nous pouvons tendre une passerelle…Je n’avais pas trop envie d’écrire alors quand j’ai lu ce message, j’ai eu l’idée de le relayer dans son jus, pour ceux qui me lisent encore, abonnés, fidèles, curieux et échoués du monde merveilleux de l’aspirateur google, à qui facebook et twitter tentent de faire de l’ombre.

Affiche Vin
Affiche Vin

Ce message est de Kably Mohamed – La Passerelle à Marseilles

Avant d’écrire ces quelques lignes, je me suis recueilli et observé quelques instants de silence pour les belles âmes de Marcel Lapierre qui nous a quittés il y’a quelques mois et de Fabien Merono du «Grain de raison» qui nous a fait ses adieux, il y’a quelques semaines; Je suis sûr qu’ils sont en train de boire un coup au paradis avec les anges, Abou Nouas, Omar Khayam, Antonin Artaud, Gainsbourg, Beaudelaire, … … et toutes ces maudites sensibilités emportées par leurs excès et leurs passions et pour qui la vie n’a jamais été un long fleuve tranquille et ne le sera jamais pour les sensibilités aiguës; Alors la vie vaut-elle quelque chose sans passion!? ; Pour moi non; Pour vous, je ne sais pas. Cela dit, je vous suggère avant d’entamer la lecture de ce petit brin, de faire comme moi, et donc de vous recueillir et d’observer quelques instants de communion spirituelle avec les belles âmes de Marcel Lapierre, de Fabien Merono et de toutes ces âmes sensibles qui les ont précédées dans le monde merveilleux des cieux.

Une certaine frénésie, une joie indescriptible nous submergent au fur et à mesure que s’approche le « salon-dégustation: Les Animés Du Vin: tome 2»; que le 11 Avril tend vers nous, tout fier et tout content d’avoir été choisi lui et seulement lui et aucun des autres jours de l’an 2011, et Dieu sait -nous aussi- qu’il y’en a beaucoup en une année.Nous sommes aux anges car nous allons recevoir du beau monde. Des vignerons valeureux, dans la mesure ou l’un de leurs soucis majeurs est justement: la considération de l’autre dans ce qu’ils font. Ils élaborent leurs vins en pensant à l’autre: celui qui va l’acheter et le boire, et de la, l’un de leurs buts essentiels: produire du vin proprement; du vin qui respecte celui qui le boit. Une avidité de justice donc et de bien faire, et pour cela, ils accompagnent et tentent de se rapprocher de plus en plus, ou plutôt, d’être les plus proches possible de leurs cultures, de leur raisin et de sa vinification.Ils ne sont pas nombreux mais agissent, militent contre vents et marées pour nous faire palper leurs idées, leurs idéaux et leurs utopies: ils sont militants.Ils ne sont pas nombreux mais parlent de ce qu’ils font avec douceur, tendresse, fougue et poésie: ils sont rêveurs.Ils nous donnent envie -n’est ce pas mademoiselle Nathalie Cornec- d’avoir un bout de vigne pour sonder, expérimenter ce lien particulier, cette relation fusionnée, qu’ils ont avec la Nature.L’être de Fabien Merono se transformera en grains de raisins, sucrés, charnus et pulpeux qui assouviront nos soifs; ces soifs et ces luttes de nos âmes, et avec un petit «Grain De Raison» , peut-être que nous percevrions, ne serait-ce qu’une lueur de cette extraordinaire -et dangereuse some times- liaison, qu’a le vigneron avec sa terre et ses vignes.Nous sommes heureux, et vous ne pouvez pas imaginer à quel point- de recevoir Etienne Courtois pour représenter son grand: Claude Courtois qui a voué sa vie au : Cailloux Du Paradis. Les Anges en savent quelque chose. En cas ou vous ne le saviez pas encore, sachez (mais promettez moi de garder le secret) que les Anges boivent: du Racines, du Quartz et du Romorantain. Je devine les yeux de Patrick Desplats pétiller à cette idée; l’idée de pouvoir boire du Racines, du Quartz et du Romorantain au paradis.Je vais vous dire tout de suite que nous sommes très heureux aussi de recevoir ces vigneronnes et vignerons qui participeront pour la première fois à nôtre petit salon : Olivier Cousin, Jérôme Saurigny, Catherine et Gilles Vergé, la famille Joly, Mylène Bru, Paul Reder, Yannick Pelletier, Patrick Rolls, Catherine Marin Pestel, Isabelle Frère, Stéphane Morin et surtout l’âme de Fabien Merono qui veillera sur nous tous.Nous vous aimons tous et à bientôt dans la prochaine : suite pour salon-dégustation: Les Animés Du Vin: Tome 2.

Salon-dégustation des Vignerons(nes) NatureLundi 11 Avril 2011 de 11h à 20h à La Passerelle, 26 RUE DES 3 MAGES, 13006, MARSEILLE

http://www.la.passerelle.overblog.com

04 96 12 46 12 / 06 29 10 60 38

LES CAILLOUX DU PARADIS, Etienne et Claude COURTOIS, Sologne OLIVIER COUSIN, Anjou GAËLLE BERRIAU, Anjou DOMAINE LES GRIOTTES, Patrick DESPLATS & Sébastien DERVIEUX, Anjou DOMAINE SAURIGNY, Jérôme SAURIGNY, Anjou CATHERINE & GILLES VERGE, Bourgogne MOURESSIPE, Alain ALLIER, Gard LA ROCHE BUISSIERE, Pierre, Antoine et Laurence JOLY, Rhône LE MAZEL, Gérald & Jocelyne OUSTRIC, Ardèche ANDREA CALEK, Ardèche LE RAISIN & L’ANGE, Gilles AZZONI, Ardèche DOMAINE STE ANNE, Bandol LE TEMPS DES CERISES, Axel PRUFER, Languedoc MYLENE BRU, Languedoc PAUL REDER, Languedoc YANNICK PELLETIER, Languedoc DOMAINE ROLLS, Patrick ROLLS, Aveyron LA TREILLE MUSCATE, Catherine MARIN PESTEL, Corbières LE SCARABEE, Isabelle FRERE, Roussillon LEONINE, Stéphane MORIN, Roussillon LE GRAIN DE RAISON, Fabien MERONO, Roussillon

Bonne Année 2009 à mes vignerons

Je voulais remercier à ma manière les vignerons et vigneronnes qui ont su m’accueillir les bras ouverts, en toute simplicité.

J’ai aimé rencontré Jean et Catherine Montanet, au pied de Vézelay, un soir d’été, en partageant leur table, leur vin. Je me souviens de cette rudesse (un mot que j’invente je crois bien) de père que Jean portait à l’égard de son fils. Il nous avait fait un discours sur l’homo-erectus, droit dans son champs, à l’affut des sanglier. Et puis, ce ton rassurant, ce regard franc, et ce regret à la fin du repas : « mais voilà, c’est ça que l’on aurait du faire. Boire les vins des autres, pour s’en faire une idée, au lieu d’ouvrir mes bouteilles ». C’était pourtant si bon.

Et puis, un midi, avec Jean Maupertuis, en pleine Auvergne, à découvrir, ébahi, que le vin pouvait se faire sur d’anciens volcans, sans complexe, sans chercher à raconter d’histoire. Du vin de copain comme on l’appelle ! Je dirais bien aussi du vin naturel dans le sens où le vin se fait tout naturellement.

Je repense aussi à Isabelle Frère qui comme Christophe Fouchet ou Catherine Bernard ne peuvent faire autrement que de vous emmener d’abord dans les vignes. Le paradis c’est au milieu des rangs, entouré de paysages souvent magnifiques. Le lieu doit être rassurant. On y va parfois dans des engins incroyables, couverts de poussières, ou sans siège passager. Ce n’est pas fait pour le critique (g)Astronomique qui débarquerait en costard pour taster du vin et de la cuvée ! T’as intérêt d’être souple, vivant, en bonne santé et d’avoir envie d’y être, là, avec eux, à partager ce regard sur la vigne, sans cesse en alerte, en envie. J’ai aimé suivre leur pas, leur geste, frotter le bois qui s’effrite, pousser les sarments devant soi pour peigner les rangs, traverser les ceps, au vent, au soleil, se pencher vers la terre pour y trouver des fossiles parfois et comprendre d’où vient le vin.

Mon meilleur souvenir en cave, certainement avec Bernard Bellahsen, à le regarder poser ses étiquettes à la main sur ses bouteilles, bercer par la grande musique qui baigne l’atmosphère de son chai, à discuter pendant des heures, sur le monde, ce monde qui évolue trop vite, le bouscule, ce grouillement d’homme qui lui fait peur, je crois.
Et puis j’ai adoré ce réflexe de cave, face à une rangée de fût bien aligné, d’aller soulever les bondes à la recherche du crépitement du vin blanc et l’entendre chanter.

Voilà, je voulais donc les remercier, et leur souhaiter tous mes vœux pour 2009 et vous dire que je trépigne déjà de retourner à leur rencontre.

Isabelle Frère : Le Scarabée au féminin

Isabelle Frère s’est installé en 2007 dans un recoin de la cave du domaine Léonine de Stéphane Morin. Le Scarabée est le nom qu’elle a donné à son aventure. Certes si l’autre nom du scarabée est le bousier, du fait qu’il pousse devant lui une boule d’excrément, il n’en est pas moins un insecte symbolique depuis l’antiquité égyptienne. Véritable dieu, on le vénérait car il a la particularité de naître comme par magie en sortant de la terre et de son sarcophage de bouse. Son apparition est quasi miraculeuse donc, un peu comme le raisin qui au lieu de finir en vinaigre se transforme en vin. La vie n’est finalement qu’une succession de résurrections.

cave barrique isabelle frère

Même si dans la famille d’Isabelle, le travail de la vigne n’est pas une nouveauté, son oncle était viticulteur, elle a pour autant pris un sacré nouveau départ en créant le scarabée. Tout d’abord enseignante à Perpignan pendant 7 années, elle a étudié l’horticulture à Rivesaltes avant d’attraper le virus lors d’un stage de 6 mois chez Jean-François Nicq au Foulard Rouge. Quoique récente et intimiste, la production d’Isabelle laisse entrevoir de belles choses et une perspective alléchante. Avec moins de 6 ha, près de la commune d’Argelès-Sur-Mer, ses quelques parcelles sont assez proches les unes des autres, non loin de la mer et au pied des Pyrénées. L’aventure ne fait que commencer, sur ces terres à qui il faut réapprendre à vivre sans l’aide de la chimie. Car Isabelle ne fait pas dans la demie mesure ? Elle a tout basculé en culture bio. Un défi qui va lui demander de la patience, beaucoup de travail et un mental à toutes épreuves pour affronter le risque de voir un rendement quasi nul sur certaines vignes. Dans ses yeux, on les voit bien, ses vignes, ce plein soleil, ce ciel bleu, cet envie de créer, ce besoin de toucher les feuilles, de fouiller le sol, de pousser la vie devant soi. Cet hiver, le cheval est passé pour un labour en douceur, une particularité de plus, entre les plus vieilles vignes qui n’ont pas données plus de 10 hl à l’hectare.

Isabelle Frère Le Scarabée

Isabelle donne à ses cuvées des noms qui lui ressemble. « Volubile« , elle vous ouvre facilement la porte pour vous raconter sa passion, ce « Pied de Nez » à sa propre histoire, et nous ne saurions mentir à vous disant que ses vins nous transportent « Sur un nuage« , en légèreté et en fraîcheur d’âme.
Ce n’est pas facile à voir, mais sur l’étiquette de « Sur un nuage », plaisant assemblage de vieux grenache et carignan, son petit scarabée fait l’imbécile sur un nuage supersonique. C’est comme ça le sud ! ça n’a pas besoin de se prendre au sérieux pour faire des grands vins.