Domaine de la Cadette : Les Montanet et leurs amis.

saint père en vezelayboutique sabotier

Le domaine respire dans le bas, à Saint-Père, au pied de la basilique de Vezelay. Il se confond avec les autres maisons du village, dans une rue qui passe devant une incroyable église gothique dont le porche imposant frôle la route.
Le vignoble grignotte la colline, autour de la Basilique, sur un sol essentiellement argilo-calcaire, une terre rouge, un peu grasse, fier de faire partie de la famille des AOC Bourgogne.

Catherine Montanet

A la tête du domaine de la Cadette, un couple d’homo-erectus, Catherine et Jean Montanet, vous accueille à bras ouverts, et bien plus. C’est encore une de ces rencontres où l’on espère beaucoup avant de connaître et où l’on reçoit énormément. Comme si il y avait autre chose que le vin quand on vient échanger quelques moments avec un vigneron…un morceau de vie, certainement !
Sur 13,5 ha, répartis en 18 parcelles, sur les quatres communes de l’appellation, le vignoble des Montanet se compose essentiellement de Chadonnay, avec un peu de Pinot Noir et une parcelle minuscule de Melon. La Bourgogne dans toute sa simplicité. La culture de la vigne est en mode biologique depuis bientôt 10 ans dans le souci de bien faire, tout en respectant le sol et la plante. A la rigueur, ils souffrent plus des sangliers, qui pullulent de plus en plus, à la sortie de l’été, que des attaques des maladies classiques de la vigne. C’est le revers de la médaille des vignerons en bio, le raisin donne de l’appétit. En une nuit, ils peuvent ravager une vendange sans problème. Le hic c’est que leur nombre s’accroît chaque année.

Le Chardonnay, en AOC Bourgogne Vézelay, se reconnait sous le nom de cuvée La Chatelaine. Vous aimerez forcément sa minéralité sur des fruits de mer et cette force en bouche qui vous donne envie de la déguster à nouveau.
En rouge, 
 la cuvée l’Ermitage, à l’image du Bourgogne Irancy, introduit un soupçon de César avec une majorité de Pinot Noir. C’est un vin très fin, souple et qui délivre de beaux arômes de fruits.

A recommander sans modération pour tous ceux qui préfèrent les vins naturels aux vins bodybuildés.

Derain : Sage vigneron de Bourgogne en biodynamie

 

enseigne catherine et dominique derain

Dominique derainLa Bourgogne a un point de chute, Derain, Domaine de Catherine et Dominique, à ne surtout pas manquer quand on est de passage à Saint-Aubin sur la voie royale du fameux Chassagne Montrachet.
Ils fêtent les 20 ans de pratiques exclusives sans ajout de produits toxiques que ce soit dans les vignes ou dans la cave. Ancien directeur chez Laroche, Dominique a toujours pratiqué la biodynamie, avec envie et passion, prenant tous les risques en se lançant dès le départ de son aventure dans les préparations d’orties et de prêles, sur ses propres vignes, avec des rendements de 8 hl/ha.

Encore cette année, à l’équinoxe d’automne, le 22 septembre, ils se sont retrouvés entre adeptes des pratiques biodynamiques pour élaborer la préparation de bouse de corne. Ils les enterrent tout l’hiver jusqu’à Pâques afin de transformer la bouse de vache en cette subtile préparation qui agit sur l’harmonie et l’équilibre des végétaux. Ils sont une quinzaine dont Pierre Overnoy et Jean Montanet.

cuves derainDans la cave, de grandes cuves en bois servent pour la fermentation des raisins. « On les abreuve à l’eau de pluie puis à l’eau soufrée avant de mettre la gnôle » nous raconte Dominique quand on se penche au-dessus pour voir ce qu’il peut bien y avoir là-dedans.
Du début, Derain garde l’envie mais pas le label. Trop ringard, peut-être, ou trop gourmand, le sésame Demeter est bel et bien abandonné ! « A quoi bon payer une redevance de 1% sur le chiffre d’affaire ! De toutes façons la biodynamie c’est le respect de la différence, un point c’est tout ! »
Autodidacte, il attire, finalement, beaucoup de gens qui passent ici pour s’inspirer, apprendre et partager. Car faire du vin naturel, c’est tout réapprendre. Faut bien comprendre que le progrès, la science se crée ses propres problèmes et après-coup la recherche essaie de les résoudre. C’est absurde. On avance en reculant, en s’enfonçant de plus en plus dans le tout chimie, l’anéantissement de l’expression brute de la nature. Faudra-t-il qu’elle devienne comme une machine que l’on finira par programmer avec sa cohorte de bugs et de virus…Les OGM ne sont pas plus que ça : programmer la nature !

vignes saint aubin bourgogne
Aujourd’hui, la crise du vin entraine les officiels dans des attitudes incroyables. L’agrément de l’AOC se renforce, devient plus sévère. Pourquoi pas si c’est pour tirer la production vers le haut. Mais voilà, comme d’autres qui fonctionnent eux-aussi à l’originalité, Derain s’est vu refuser au premier passage son rouge. « Evolué oxydé et astringence » ont-ils conclu lors de la dégustation de sa cuvée ! Et au deuxième passage, s’est passé sans encombre ! Allez savoir, l’influence des jours fruits le jour de la deuxième dégustation peut-être, à moins que ce ne soit le hasard ou la volatilité du palais des jurys…
La décision est lourde de conséquence, financièrement, quand on sait le poids économique d’un tel domaine à l’export !
Le Mercurey, ce sont des vignes qui ont 8 ans, du Pinot gris dit « Beurrot » à 15% co-planté avec du Pinot Noir. Co-planté ça veut dire que dans la même parcelle, les ceps se mélangent.
Le beurrot apporte vivacité au vin et de très belles notes de framboise.