Roquefort Papillon entre AOC et AB : logos et labels de qualité

La fromagerie Papillon produit du Roquefort depuis 1906. Lorsque vous arrivez sur Roquefort sur Soulzon, vous comprenez très vite que l’activité principale, ici, c’est la visite de cave et la dégustation de fromage. Ayant déjà visité les caves de Roquefort Société, j’ai opté cette fois-ci pour les caves de Roquefort Papillon. Il faut dire que pour cette dernière, la visite est gratuite. De surcroît, leur logo attire l’oeil agréablement avec ce papillon de Roquefort.
Pendant la visite, qui consiste à descendre dans les caves, regarder les étagères de bois, baisser la tête, faire attention aux marches glissantes, suivre l’oeil malin les commentaires de notre jeune et jolie guide, blonde, cheveux raides, dressée sur la pointe de ses pieds pour mieux nous parler, avec son accent du sud, celle-ci nous expose les différentes sortes de fromage de roquefort.

Le Taste Noir, le plus corsé et le plus typé, car le plus affiné en cave,
Le Biologique, qui répond aux critères de l’agriculture biologique,
Le Révélation, plus fin, plus crémeux, qui plaira davantage à ceux qui n’aime pas trop le roque fort !
Le Papillon Rouge, plus standard que vous retrouvez dans les supermarchés.

Une question dans le public émerge : « Mais pourquoi y’a-t-il un roquefort bio puisque le roquefort c’est en AOC donc c’est déjà sans pesticides et des produits comme ça ? »
Notre jeune et élancée guide de répondre, un peu confuse, : « Le bio…madame…enfin c’est qu’il y’a d’autres rêgles…vous voyez, … les brebis ne peuvent pas être soignées puisqu’on ne peut pas utiliser certains médicaments. »
Et la Dame de dire à sa voisine : « bon, alors la différence en fait c’est juste les médicaments. C’est juste ça le bio !!! »

Et bien non Madame, l’Appellation d’Origine Contrôlé ne garantit pas que le produit est issu de l’agriculture biologique.

Petit rappel sur les AOC et le label AB : (information trouvée sur le site de la formagerie Papillon) »
L’Appellation d’Origine Contrôlée permet, sous le contrôle de l’Etat Français, de garantir et reconnaître quelques produits de haute qualité liés à un terroir. Dans la famille des produits laitiers, seul un nombre limité de fromages, beurres et crèmes répondent à cette appellation ; ici, le Fromage de Roquefort est l’A.O.C la plus ancienne. Il rentre dans la catégorie des fromages à pâte persillée.
La confédération des producteurs de lait de brebis et des Industriels fabricants de Fromage de Roquefort est garante, par ce label, du respect de tous les critères de l’ A.O.C ; elle représente l’autorité supérieure de la profession, contrôle la qualité, sélectionne les troupeaux laitiers et participe à la promotion du Fromage de Roquefort.

Concernant le label AB (Agriculture Biologique) :
Dans les élevages biologiques, les animaux disposent d’un espace suffisant et d’un accès aux parcours extérieurs. Ils sont nourris avec des aliments biologiques, en grande partie issus de l’exploitation. En cas de besoin, la priorité est donnée aux médecines douces. Le logo AB garantit qu’un aliment contient au minimum 95% d’ingrédients provenant de l’agriculture biologique. L’agriculture biologique est au coeur du développement durable, elle s’inscrit dans un monde de vie moderne et s’engage pour le bien-être des générations futures. Des contrôles très stricts sont effectués par le Ministère Français de l’Agriculture, de la pêche et de l’alimentation. 

Le roquefort se déguste notamment avec un Maury, un Banyuls ou un Muscat de Rivesaltes.

Résidus de pesticides dans les vins bio : ça bouge enfin !

Oui, ça bouge, ça frémit. Il semble que l’étude de tests-achat commence à faire son effet. Le passage de la frontière est très lent entre la Belgique et la France mais on y arrive.

Cette étude (ici le détail) avait mise en évidence la présence de résidus de pesticides dans un échantillon de vins bio achetés en Belgique. Parmis, ces vins bio, il y avait un vin français, celui de la Chablisienne, cave coopérative en Bourgogne (ici article sur la chablisienne).
Je m’étais étonné de l’absence de toutes réactions que ce soit de la presse française, des acteurs concernés dans cette étude, c’est à dire ecocert et La Chablisienne, et des organes officiels de l’agriculture bio.
Il s’agit d’être vigilant, non pas pour à nouveau contraindre la viticulture, mais bien pour garantir un produit labellisé Bio. La consommation de ces produits bio est en pleine expansion. Il ne faudrait pas que sous l’effet de la demande du marché, les labels ne deviennent que des « arguments de vente » ! Il est donc nécessaire que la filière vin bio réagisse et fasse entendre sa voix !

Oui ça bouge, pour preuve, une petite brève publiée par Vitisphère à ce sujet en rappelant l’ouverture du salon Milesime bio à Montpellier. L’article n’est pas très engagé et la position semble de se mettre à distance mais c’est déjà pas mal pour un tel site qui est lu par l’ensemble de la profession.

Et puis, il y a cette réaction de La Chablisienne, prise sur le vif, lundi 19 janvier 2009 lors de la dégustation à Paris des grands vins de Bourgogne, par la journaliste Marise Sargis qui a rédigé ce billet en exclusivité sur son blog (Vin&Chère)

 

« La Chablisienne a deux hectares en agriculture biologique« , répond Hervé Tucki, ambassadeur de marque pour la coopérative bourguignonne qui rassemble 300 vignerons (photo ci-contre). « Le problème vient de ce que les parcelles sont étroites, tout en longueur et ont pu être contaminées par les voisins… » »Mais il serait dommage que ces résultats fassent abandonner la démarche…« , confie cet homme passionné.
On pourrait juste lui demander, au lieu de déjà nous parler d’abandonner cette démarche, forcément nécessaire, pourquoi ne pas mettre en place des procédures internes pour éviter ces contaminations. C’est dommage, en effet, d’avoir la volonté de produire bio et de constater un tel résultat sans réagir.