Domaine de Montcalmès, Frédéric Pourtalié, Vigneron en Languedoc
Si la route pour se rendre jusqu’au village de Puéchabon, dans l’Hérault, est quelque peu sinueuse depuis Aniane, la conduite du domaine de Montcalmès est quant à elle toute droite !Un blanc, un rouge !

Ne cherchez pas d’autres cuvées ! Les Pourtalié, père et fils, font dans l’essentiel. Dans la vigne, la même attitude. Ils travaillent sur deux terroirs différents, d’un côté le galet-roulé, de l’autre le calcaire. 3 cépages en rouge : grenache, syrah, mourvèdre. 3 cépages en blanc : marsanne, roussane, chardonnay. Et chaque année, un nouveau millésime.

Voilà, le décor est planté. Avec ces paramètres, la cave est une succession de 4 grandes salles pour la vinification en barrique, une centaine de pièces, avec un élevage parcellaire très identitaire. A la dégustation, au pied des fûts, c’est un réel étonnement de constater la différence entre un grenache sur galet-roulé et un grenache sur calcaire, de même pour la syrah !

Le grenache 2008, sur terroir galet roulé est très gourmand, très frais, avec une dominance de cerise sans le côté confituré. Sur la langue, une dentelle très fine. La parcelle se situe juste à la sortie des gorges de l’Hérault, en plein courant d’air.

Le grenache 2008, sur terroir calcaire, se fait désirer. Il donne moins au premier abord avec un peu d’amertume en fin de bouche. « Il sera parfait pour le vieillissement et apporter la structure au vin »nous dit frédéric, le fils Pourtarlié. C’est lui qui en 1998 décide de reprendre le domaine, de passer en cave particulière, et de mettre à profit ce qu’il a appris de ses paires (Laurent Vaillé de la grange des pères pour n’en citer qu’un) et acquis de son père sans doute.

Avec sa sœur et son cousin, le projet a franchi une nouvelle étape et le domaine est maintenant bien calé sur des rails prometteuses.

La dégustation se poursuit sur la syrah 2008, au rendement incroyablement bas de 12 hl à l’hectare, nez floral avec un style plus nordique. Sur ce sol pauvre de galet roulé, l’eau passe et ne reste pas et la chaleur se concentre sur les pierres. Les raisins se font rares.

Le mourvèdre existe uniquement sur galet roulé à Montcalmès. Frédéric précise : « Le mourvèdre se plait les pieds dans l’eau et la tête au soleil. La vigne sur cette parcelle va en profondeur. » Le 2008 est animal avec une chair très gourmande. Il apportera la complexité au vin.

Vous l’aurez remarqué, à aucun moment l’on ne parle d’arômes de vanille ou de note toastée si typique de l’élevage en fût. Si avec des barriques neuves, les vins se parfument de bois, avec des barriques de 1 ou 2 vins, c’est à dire ayant déjà servi à élaborer 1 à 2 millésimes, les vins s’élèvent sans ce marquage de chauffe et de chêne. Quelques unes viennent de la Romanée Conti.

L’assemblage s’effectue toujours dans les mêmes proportions : 60% syrah, 20% grenache et 20% mourvèdre. Chaque cépage et chaque sol apportant ses qualités au millésime final.

En 10 ans, tout en discrétion et en régularité, le domaine a conquis bon nombre d’amateurs et, bien né, on le classe déjà parmi les grands vins du Languedoc. Si il n’est pas encore équipé d’un caveau pour recevoir les visiteurs de passage, vous pouvez prendre rendez-vous, on vous recevra avec plaisir.

Bon à savoir : le blanc c’est uniquement 2500 bouteilles. Il n’y en aura pas pour tout le monde assurément.

Domaine de Montcalmès

Chemin du Cimetière

34150 Puéchabon

Tél : 04.67.57.74.16

gaecbh@wanadoo.fr

Divin Vendredi du vin : du rosé piscine à fat bastard

On aime le vin ! A ce point, que toute l’année, que serions-nous sans lui ? Des mots, dans nos bouches sèches, nous manqueraient. Plus de velours sur la langue, envolés les robes aux reflets pourpre, un silence à la place d’un parfum…rose-piscine-vinovaliesTenez, que serions-nous l’été sans un rosé piscine, en soirée, hésitant entre plonger tout entier dans la dite piscine ou juste le nez dans un verre bien frais ?Et puis que ferions-nous de ces plats ? Les laisserions-nous sans accompagnement, ces belles anchois sur filet d’huile d’olive ? Vous avez bien un vin dans votre cave qui irait parfaitement avec ! Tenez, prenons un vin plutôt du sud, une robe or jaune pâle, un nez de fleurs blanches, sur base de roussanne et marsanne, un jus équilibré, on le servira à 10 à 12°C dans de grands verres, en déclamant avec honneur et dignité, « ce vin est un hermitage ! »anchois-soleilanchoisEt sur ces quelques tranches de pain, nous passerons à un rouge original. Allez soyons léger, audacieux, choisissons un vin au parfum de fruits rouges et d’épices,  un vin tanique qui va marquer les esprits quand on annoncera : « tiens, buvez-moi ce Fat Bastard, les gars ! »fat-bastard

Allegria des vins de tribu d’Aboville

Tribu d'A

Pour être moderne, en accord avec l’évolution du monde, le vignoble doit accueillir des projets innovants et accepter sur son sol des initiatives tangibles.

Allegria en est un symbole vivace !

Union franco-argentine affirmée de deux familles, les d’Aboville et les de la Mota, cette aventure a vu le jour en 2007, entre Neffiès er Caux, sur 9 ha de parcelles superbement situées, véritables porte d’entrée d’une vallée de vigne faisant face à la méditerranée. L’activité volcanique de la région a fortement marqué le terroir, lui a donné ses formes ondulées et enrichi le sol de diversité propice à l’élaboration de vins atypiques.

L’ambition tient au fait de vouloir construire des bâtiments respectueux de l’environnement, au maximum autonome en énergie, fondus dans le paysage sous un couvert végétal, et parfaitement adaptés pour recevoir in situ les amateurs de grands vins.

Les d’Aboville ont l’idée d’ancrer leur tribu, 4 enfants, dans les racines profondes du vignoble. Leur générosité naturelle s’exprime déjà dans leurs premiers vins.

La cuvée Tribu d’A rouge 2008 diffuse en vous une intensité surprenante d’arômes sudistes. Ce vin a de la franchise et porte l’étendard d’une appellation récente, poussé par la fougue et l’énergie de ces personnes dont les obstacles sont des appels à la réussite.

Le blanc assemble 2 cépages, marsanne et roussanne, selon 2 vinifications différentes, le premier en cuve et le deuxième en barrique, pour une exaltation d’équilibre, un défi de fraîcheur.Vous retrouverez ses coordonnées et un peu plus sur le blog de Vino Tinto

Le vignoble s’arrache à sa terre et oublie son histoire

Finalement, ce qui m’énerve ce n’est pas tellement de savoir qui a raison si le vin bio existe ou pas.

Non ! ce qui m’exaspère c’est la perte de sens dans ce quotidien et l’oubli de notre vignoble :

raisin-rougeTiens en exemple, pendant une anodine réunion annuelle d’association sportive dans mon village de l’hérault, au cœur de cette immense vignoble, dont la terre respire encore de la culture millénaire de la vigne.

La convivialité du moment s’accompagne comme toujours et partout d’un apéritif, léger grignotage, assortiments de jus de fruit, de soda simili cola coca, et de plusieurs bouteilles de vins, blanc et rouge.

Bien évidemment, celui qui choisit les vins se fend toujours d’un « alors, qu’est-ce que vous en pensez ? Il est pas mal ce blanc de la cave coopérative ? »

Sur la table… le résultat de ceux qui oublient leur identité et leur histoire : Un sauvignon blanc et un chardonnay.

« Ca vient de la coopérative ! Ils en ont bien du mal à vivre et à vendre leurs vins, pourtant, il n’est pas mauvais, hein ?! »
Qu’est-ce que l’on peut dire pour ne pas fâcher ? Alors, on passe pour le renfrogné de service, jamais content !

« Mais vous savez que le chardonnay et le sauvignon ne sont pas des cépages du Languedoc. Que les gars ils font ça parce qu’on leur a dit que dans le monde, le consommateur ne boit que du chardonnay et du sauvignon. Alors ils ont arraché, beaucoup, et continuent de le faire, leurs cépages d’origines, leur identité, je vous dit, comme la marsanne, la roussanne, la clairette, le grenache. »

Et après ils s’étonnent que l’hémisphère sud soit capable de faire les mêmes vins mais pour moins chers ? Et ce sont les mêmes qui pleurent parce que dans les vieux villages, plus personnes ne boit de leur vin, plus personne ne fête la vigne, la machine a remplacé les bras !

Et dans ces mêmes villages, les néo-habitants qui viennent graviter autour, dans des lotissements décharnés, pour y construire des villas mal isolées, chauffées et refroidies à la clim, et des piscines pas plus grandes que le terrain qui en fait le tour, ces gens-là vont à la fête du village parce que c’est la fête de l’école des petits et quand ils ont besoin de vins, il y a tout ce qu’il faut dans le hard-discount du coin. Ils ne participent plus de la vie du village qui se meurt en son centre.

Quand on vous dit que le vin ce n’est pas qu’une boisson, c’est aussi une culture et une histoire. En voilà un bel exemple. Le lien entre la terre, la vigne, le vigneron ou la cave coopérative et l’habitant a bel et bien disparu.

Alors oui, on passe encore pour des grincheux quand on rappelle à ses concitoyens que le vrai vin c’est celui d’un vigneron qui respecte son histoire, sa vigne et celui avec qui il le partage. Faites l’effort de la rencontre, vous y gagnerez.