Le Rouge & Le Blanc, les couleurs de la passion pour le vin

Il y a des saines lectures comme des vins, natures, bien que le soufre en la matière s’apprécie différemment entre l’écrit et le vin. La revue Le Rouge & Le Blanc sort son numéro 108. C’est vous dire ce que vous avez raté !

L’édito de François Morel vous donnera une bonne idée du contenu dont j’ai extrait ce paragraphe :

« Produits phytosanitaires, justement : le laboratoire bordelais Excell de l’œnologue très reconnu Pascal Chatonnet a révélé en février 2013 le résultat d’analyses alarmantes. « Il ressort que, sur quelque 300 vins analysés (provenant d’Aquitaine et de la vallée du Rhône) par le laboratoire sur les millésimes 2007 et 2008, seuls 10 % d’entre eux ne contiennent aucun pesticide. 90 % des vins analysés contiennent des résidus d’au moins une matière active, le plus souvent un fongicide. La palme revient à l’un des vins étudiés, qui contenait des résidus de neuf pesticides différents… » » Pour lire la suite de l’édito

Le sommaire est lui aussi alléchant :

le rouge et le blanc sommaire la revue n108• À la rencontre du… Domaine de Beudoez en (Valais)
• Châteauneuf-du-Pape blancs
• Domaine René Rostaing (Côte-Rôtie)
• Australie, retour sur les vignobles du Sud
• Les mots des autres : Alberto Manguel
• Livres : Champagne ! Histoire inattendue ; Wine Grapes ; Histoire des Hospices de Beaune ; Le vin pour ceux qui n’y connaissent rien ; Paysage de vigne et mythe civilisateur ; In vino veritas ; Tronches de vin, le guide des vins qu’ont d’la gueule.
• Coup de projecteur : Domaine Roc des Anges (Roussillon) & Les Terres de Fagayra (Maury)
• Domaine Charles Joguet (Chinon)
• Nature / naturel
• Angers à l’heure des salons
• Coup de cœur : Fabien Jouves, Mas del Périé (Cahors)

Ce n’est pas chose facile que de de se fournir en Le Rouge & Le Blanc. Tenez par exemple, il n’y aurait qu’une seule adresse dans l’Hérault ! A Saint-Chinian ! Ca manque de cavistes et de libraires par chez nous ou quoi !?! A voir sur le blog, rubrique « Trouvez le R&B »

Quels produits phytopharmaceutiques sont autorisés dans l’agriculture biologique ?

Attention, pour faire de l’agriculture biologique il faut sérieusement maîtriser un vocabulaire technocratique, legislatif et quasi scientifique. Comme un paradoxe dans la recherche du naturel  !  Un défi pour ceux qui ne veulent surtout pas utiliser de produits chimiques.

J’ai tenté la lecture d’un guide des intrants utilisables en agriculture biologique en France et dès l’introduction j’ai compris que la tache serait rude ! Alors pour vous donner une idée  de ce guide qui se veut « simple et compréhensible par tous », des extraits, ça calme :

Introduction
« Ce guide a été réalisé à la demande conjointe de l’INAO, de la DGPAAT, de la DGAl et de la profession. » 

Définition
« La liste des substances actives utilisables en Agriculture Biologique est validée par la DGAl au titre de leur inclusion au Règlement d’Exécution (UE) n°540/2011 de la Commission du 25 mai 2011 et des Autorisations de Mise sur le Marché au titre de l’article L. 253-1 et suivants du Code Rural et de la Pêche Maritime, par l’INAO et la DGPAAT au titre de la réglementation Agriculture Biologique (RCE n°834/2007 du 28 juin 2007 et RCE n°889/2008 du 5 septembre 2008). »

Règles d’utilisation des produits phytopharmaceutiques en agriculture biologique »
Pour être utilisable en agriculture biologique, sur le territoire national, un produit phytopharmaceutique doit être composé de substance(s) active(s) incluse(s) au Règlement d’Exécution (UE) n°540/2011 du 25 mai 2011 et listée(s) à l’Annexe II du règlement (CE) n°889/2008. Ce dernier doit obligatoirement détenir une Autorisation de Mise sur le Marché pour l’usage (ou les usages) revendiqué(s), en application de la réglementation nationale.Les produits phytopharmaceutiques doivent, en outre, être utilisés dans le strict respect de leurs conditions de mise sur le marché, c’est-à-dire conformément aux usages, doses et éventuelles conditions spécifiques d’emploi pour lesquelles l’autorisation a été accordée. »

Puis, vient enfin la liste des produits phytopharmaceutiques utilisables en agriculture biologique. Mais quels sont-ils ? Qu’est-ce qu’un agriculteur bio peut bien prendre comme produits pour traiter sa production ?

Et nous voiçi face à une liste de mots plus compréhensibles, soudain du sens, parfois même l’évocation de quelques souvenirs d’enfance. On trouve ainsi forcément le soufre et le cuivre pour la fameuse bouillie bordelaise, et quelques savoureuses particularités comme le savon mou, les bactéries, les huiles végétales, l’huile de vaseline, l’huile de girofle, le sable quartzeux, les phéromones, ou encore la cire d’abeille.
Nous sommes sauvés !

MSA : Enquête Agrican, Les agriculteurs français sont en meilleure santé que le reste de la population française

Avant de vous donner la version officielle de la MSA, venons-en directement à la conclusion de cette étude : Les agriculteurs sont en meilleure santé que le reste de la population…. parce qu’ils fument moins ! Voilà, c’est fait !(Au passage, « fumer tue », ce n’est pas qu’un slogan, et on apprécie ce rappel : « il est bien connu maintenant que 50% des fumeurs réguliers vont mourir à cause de leur tabagisme, par cancers mais aussi par maladies cardiovasculaires ou encore par maladies respiratoires. »Pour ce qui est de savoir si l’utilisation de matières toxiques pour la santé est un facteur influant sur le taux de cancer et de  mortalité pour ceux qui les manipulent, on n’en sait pas plus me semble-t-il. Tout simplement parce que l’enquête est menée sur un vaste échantillon de population qui n’est pas forcément représentatif des agriculteurs. Par exemple, il faut savoir que pour la viticulture, seulement 16,5 % des hommes et 2,4 % des femmes participants à cette enquête sont des utilisateurs de pesticides sur vignes. En language plus simple, comment savoir si les pesticides ont un impact sur la santé de vignerons qui très majoritairement dans cette étude n’utilisent pas de pesticides !Et au-delà, on peut se demander comment ils ont fait pour trouver un si fort taux d’agriculteur n’étant pas en contact avec des pesticides ? C’est fait exprès ? Ou est-ce sincèrement parce que l’enquête se veut systémique et donc basée sur ce principe de cohorte* ?La réponse a cette question en analysant comment on organise une telle enquête ?La MSA (Mutualité Sociale Agricole) réalise un questionnaire et l’envoi à plus de 500 000 affiliés qui peuvent être exploitant ou salarié, en activité ou à la retraite, homme ou femme. A partir de là, ils reçoivent 180 000 réponses.On peut déjà supposer que les répondants sont sensibles à ces questions de santé, ce qui semble être le cas quand on s’aperçoit que 76 % des femmes et 42 % des hommes n’avaient jamais fumé.Ensuite, paradoxalement, on nous explique que « les femmes ont plus participé et plus particulièrement les femmes jeunes quel que soit leur statut professionnel » mais que « La cohorte était tout de même composée majoritairement d’hommes (54 %) ».  Du coup, on se demande quelle est la répartition homme-femme.Et pour finir, on peut lire que sur ces 180000 participants, il y a seulement 14% d’agricultrices en activité et 12% d’agriculteurs en activité !!!  et qu’au total « 44 % des femmes et 55 % des hommes étaient en activité ».Je ne fais pas cette lecture de l’enquête Agrican en cherchant à démonter les résultats. Je cherche surtout à comprendre des conclusions qui me surprennent. Et je ne suis pas le seul puisque même le journal le canard enchainé a fait ses remarques à ce sujet. J’espère que l’on m’expliquera pourquoi la MSA ne fait pas une étude spécifique sur les agriculteurs en activité au contact des pesticides ? Ce serait tout de même plus pratique pour répondre à leur propre remarque qui figure ainsi dans les résultats de l’enquête :  » Les effets sur la santé des expositions chroniques aux pesticides sont aujourd’hui mal connus.« Les résultats de l’enquête Agrican :Le risque de décéder d’un cancer est respectivement de-27% et – 19% moins élevé chez les hommes et les femmes de la population agricole que pour le reste de la population française.Quelle que soit la cause du décès (cancers, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, maladies digestives, accidents …), les résultats montrent une nette sous mortalité pour la population agricole comparativement à la population générale du même âge et du même département. *La cohorte, qu’est-ce que c’est : (définition donnée par la MSA)Cohorte : ensemble de personnes dont l’état de santé est suivi au cours du temps et pour lesquelles on étudie les relations entre l’apparition de maladies et certains facteurs (habitudes de vie, expositions professionnelles…).L’anquête Agrican à télécharger en pdf ici

Du vin Bio, est-ce bien raisonnable ?

natural-winemakers-week-biodynamicLe Bio, une mode ! un mode de vie ! un mot de trop pour certains ! un maudit logo qui envahit les produits et les rayons.Le vin n’échappe pas à cette propagande. Mais pourquoi vouloir boire du vin Bio ? Pour les vignerons qui ne sont pas en agriculture biologique la pression augmente chaque année. A la question, « vous n’êtes pas en Bio ? » ils répondent le plus fréquemment : « Certes, on est en conventionnel, mais nous sommes en mode d’agriculture raisonnée » ou alors ils vous disent « on utilise très peu de produits mais on ne passe pas en Bio pour se garder le droit de traiter les vignes quand c’est nécessaire »J’ai même lu dans un interview très sérieux, dans un newspaper du Roussillon, que c’est grâce aux vignerons qui traitent les vignes contre les maladies que les vignes en agriculture biologique, elles, sont viables ! Hallucinant ! Une sacrée résistance dans le vignoble !Aux mots de « agriculture raisonnée », on s’interroge : « raisonné » pour dire « raisonnable » ? Je veux dire, si il y a une agriculture raisonnée, n’est-ce pas l’aveu d’une agriculture déraisonnée, un peu folle, qui aveuglément utilise des fongicides, des insecticides et des engrais sans limites, sans se soucier ni de l’environnement, ni de la santé des consommateurs ? En effet, le vigneron des temps modernes dispose d’une belle batterie de produits phytosanitaires, terme beaucoup plus élégant que tous ces mots dont le suffixe « cide » vient du latin « caedo » qui signifie tuer ! On aimera l’ironie de sa définition : « Le suffixe cide, qui tue ce que la racine du mot désigne ! » En matière de vigne c’est bien de la culture hors sol dont on parle. Et sans Racine, j’ajouterai pour m’amuser et pour les amateurs avertis, qu’en matière de « Cid », si Racine n’y connaissait rien, Corneille, lui, faisait des vers !Pour en revenir et en finir avec les pesticides, un chiffre simple à retenir : La vigne, avec moins de 3% de la Surface Agricole Utile, représente 20% des usages et il s’agit, pour 80% de ces produits, de fongicides. Raisonné ou raisonnable ?Pour conclure, avec un tel discours, les conventionnels me traiteront sans aucun doute de « Bio con ». Ca se comprend. Cependant, aux côtés des vignerons rencontrés pour mon métier, mon blog ou ce magazine, j’ai bu certaines paroles qui font de moi et de vous, j’espère, au moins un peu, un bio type curieux, qui aime la diversité, les rencontres, la simplicité d’un nouveau monde du vin accessible !

Bio-Attitude sans Béatitude, une soirée débat du champ à l’assiette à Pézenas

Soirée Pézenas

Soirée débat autour de l’agriculture bio

Jeudi 07 avril 2011 à 21h au cinéma municipal Le Molière.Projection du film « Bio-attitude sans béatitude » de Olivier Sarrazin (France 2006) suivie d’un débat et d’une dégustation de produits issus de l’agriculture biologique.

Sur le mode de l’enquête, ce film nous emmène à la découverte de la production bio dans plusieurs régions de France. Sans passéisme ni béatitude, le propos est de battre en brèche quelques rumeurs infondées qui voudraient cantonner le bio à une consommation élitiste ou marginale.
Et s’il fallait que nous mangions tous « bio » pour offrir un avenir à nos enfants ?19h-20h Projection du film “Bio-attitude sans béatitude” d’Olivier Sarrazin

20h-21h• Débat sur le film, animé par le CIVAM• Intervention de Jean-Claude Coutarel Président de Va-Plan, association de maraichers en agriculture biologique à Pézenas• Intervention de Jocelyne Fort, agricultrice Bio en AMAP à Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard• Intervention de Pierre Quinonero, viticulteur bio à Caux• Débat animé par le CIVAM

21h-21h30 Dégustation autour du Bio offerte par la CAHM
“Nous sommes plus d’un quart aujourd’hui à nous préoccuper sérieusement de ce qu’il y a dans nos assiettes. La surexploitation des surfaces cultivables et l’industrialisation de l’agroalimentaire ont appauvri et pollué les ressources naturelles de notre planète. Pesticides, engrais chimiques et farines animales ont contaminé nos aliments et notre santé n’est pas plus épargnée que l’environnement.Pourtant, une petite tribu d’irréductibles “Gaulois”, résiste encore à la mondialisation du secteur paysan. Agriculteurs et éleveurs “bio”, ou “biodynamiques”, réseaux alternatifs de proximité, tous pratiquent des techniques d’exploitation et de distribution différentes.Ils respectent les saveurs, les hommes, la nature et génèrent de l’emploi et du lien social. Leur réussite dépend de nous, les consommateurs. Alors qu’attendons nous pour soutenir cette filière novatrice ?Sur le mode de l’enquête, ce film nous emmène à la découverte de la production bio dans plusieurs régions de France. Sans passéisme ni béatitude, le propos est de battre en brèche quelques rumeurs infondées qui voudraient cantonner le bio à une consommation élitiste ou marginale. Et s’il fallait que nous mangions tous “bio” pour offrir un avenir à nos enfants ?”Synopsis du film “Bio-attitude sans béatitude” d’Olivier Sarrazin

Inondations dans le languedoc : Quand la vigne prend l’eau à Pézenas

Que d’eau en quelques jours, le temps d’un week-end suivi d’une grosse nuit d’intempéries !

inondation-pezenas-vigne-languedoc

Les vignes qui longent l’Hérault, dans la plaine, entre Pézenas et Agde, subissent le même sort ! Les fils de fer et les sarments non taillés encore vont accrocher comme des filets de pêche des branchages, de l’herbe, de la boue. On se demande comment la vigne résiste à ce lessivage.

Dans ma petite tête de « bio con », trotte une question : et que deviennent les produits, les fameux raisonnables phytosanitaires, qu’on balance à tout va ou de façon raisonnée sur la vigne et sur la terre ? A la mer ? Dans les nappes phréatiques ? Jusque dans mon unique source d’eau : le robinet ?

Inondation Pézenas Hérault

Les « phyto intelligents » vont me répondre : « Mais enfin, c’est dilué avec une telle quantité d’eau ! »

Route inondée hérault

La face cachée du vin, un ouvrage qui lève le voile… Cul Sec

La face cachée du vin - Baraou - Septime

Il y a des bouquins qui sonnent un lecteur dès les premières pages. Celui-ci en fait partie ! On ne tergiverse pas. Pas le temps ! Comme si les auteurs avaient déjà assez attendu comme ça, pressés par l’urgence ou soulagés de le dire !

Pour ma part, c’est un livre qui manquait sur ma table et dans ma cave. Un livre de propagande sans doute diront certains ! Oui ! Un livre qui détaille et qui reprend tout ce que j’ai entendu et appris au fil de ces dernières années, lors de  chacune de mes rencontres avec ces vignerons sincères, francs, plantés dans ce terroir comme des marqueurs du temps, des témoins de nos abus.Si le message boire avec modération est bien passé, martelé, répété, affiché, légiféré, eux se battent pour défendre un vin sans intrants chimiques, sans produits de synthèse !!! Vous trouvez ça fou ?

Outre le fait de dévoiler les coulisses de ce monde du vin, ce qui finalement demeure assez rare, cet ouvrage a pour ambition de couvrir  et découvrir l’ensemble du marché du vin, de sa production à sa consommation, en passant par le marketing et la communication au sens large.

Les auteurs ne ménagent pas leur auditoire. C’est pas leur genre ! Il y a des vérités bonnes à dire, pas terribles à boire, une face cachée à dévoiler. L’objectif n’étant pas de diaboliser le vin mais d’éclairer le plus grand nombre sur des bonnes et des mauvaises pratiques.Le vin a plusieurs visages : industriel, artisanal, chimique, naturel, raisonné, raisonnable, insipide, voluptueux, luxe et pauvreté.On comprend que c’est un des derniers secteurs qui résiste, plus ou moins bien, à la mondialisation, à l’industrialisation, à la modernité. Cela tient aux hommes, ceux de la terre et ceux du commerce, ceux qui font vivre cette sublime idée de terroir et ceux qui font du Liquide.

Vous trouverez toujours des détracteurs de ces discours de vérité ; des spécialistes de la vigne, du vin, du marketing et de la communication. Et pourtant, on entend chez les vignerons, ceux-là même qui font le vin, ces mêmes mots. Et, certainement, parce que l’un et l’autre des auteurs maitrisent leur communication sur le net, ils ont cette audace de décortiquer aussi les moeurs de la presse et des « institutions ».

On appréciera ainsi le chapitre sur les critiques qui rappelle au passage quelques vérités sur leur influence supposée et insiste sur la nécessité pour la profession de se rendre sur le terrain, dirai-je le terroir, pour être pro-actif dans la découverte de nouvelles cuvées et vignerons. Au passage, faites un détour par la page 81. Ca s’impose avec ce titre : « Le journaliste du vin mérite-t-il sa carte de presse ? »…silence, on déguste !

Le démontage des petits mécanismes quotidiens du vin se poursuit sur les concours et les guides. Ca va droit au but. Au-delà de cette explication « commerciale » de la multiplicité des concours , (plus il y a de médaillés, plus cela rapporte pour l’organisateur), la médaille est un élément non négligeable participant à l’acte d’achat, ce que bien évidemment le producteur recherche. Elle se remarque, aide au choix dans un rayon de supermarché livrant aux béotiens ses 700 références en moyenne.

Lorsque vous aurez fini de lire la partie sur les guides, vous aurez compris qu’une seule et unique conclusion s’impose : « Le seul avis qui compte est le votre ». C’est pourquoi ils préfèrent les guides qui ne donnent ni note, ni palmarès comme celui de Sylvie Augereau, Carnet de vigne Omnivore – 3e cuvée un ouvrage qui partage, donne les clés pour ouvrir des portes sur le vignoble.

Finalement, la face cachée du vin se trouve un peu plus loin qu’en simplement tournant la bouteille, au-delà d’une étiquette et de quelques écrits. Il vous suffit de vous intéresser réellement aux vins. Tous les moyens sont bons : les caveaux, les salons, les cavistes qui reçoivent les vignerons, des ouvrages de témoignages, des blogs, etc… et aussi des dégustations de bouteilles, à l’aveugle c’est si amusant.

La face cachée du vin, un ouvrage Laurent Baraou et Monsieur Septime

Doit-on avoir peur du Vin à la mode “biodynamie” ?

La biodynamie progresse. Avec elle, la mode, les avis, les blablablah et les tout-et-n’importe quoi !

En matière de vin, de suite, le sujet s’alourdit de notions primordiales comme la culture, le goût, et le terroir ! Cela devient très vite passionné et vif dans les commentaires. Il existe en plus une quantité impressionnante de distingués, entre ceux qui font du vin, bio ou non bio, et ceux qui le dégustent, le notent, le jugent, en parlent.C’est vrai, j’aime bien les discussions mais je fuis ces affirmations qui emballent tout le monde dans un même sac. Cela ne fait progresser personne et le marché reste immature vis à vis du produit.

Il serait tout de même souhaitable, surtout en matière de vin, de d’abord donner l’information aux consommActeurs. Qu’est-ce que la biodynamie ? Que peux-t-on attendre du vin réalisé par un domaine en biodynamie ? Cela nous aiderait tous à mieux comprendre la démarche, à savoir de quoi on parle, à ne pas fantasmer ou paniquer, c’est selon, sur l’emploi des préparats à la bouse de corne ou sur l’influence du calendrier lunaire. Il faudrait dès maintenant expliquer les conséquences que l’absence de souffre peut entrainer sur un vin. Pourquoi la biodynamie a un tel impact sur le monde du vin ? Pourquoi la viticulture traditionnelle emploie telle autant de produits chimiques, d’engrais, de pesticides, de désherbants par rapport aux autres secteurs de l’agriculture ?

Ensuite, que chacun déroule sa mécanique habituelle et qu’il nous fasse partager ses émotions de dégustations. Il convient de conseiller ce qui se fait de mieux, de recommander tel ou tel domaine en fonction de sa rigueur et de la beauté de ses produits, d’expliquer la différence qu’apporte la biodynamie dans les vins. Cela évitera les effets de mode avec le constat de certains dérapages. Le néophyte, dans le sens de celui qui ne connait pas, aura tout a gagné à faire la part des choses entre un vin expressif, étonnant, surprenant, qui amène une nouveauté en bouche, du fruit, des arômes précis, et, un vin tout aussi étonnant mais qui dégage son odeur si caractéristique de volatile.

Pour l’anecdote, j’ai déjà vu des bouteilles repartir en fermentation, sur une table d’exposition, par la chaleur d’un matin d’été, sur une place de marché Bio. Les bouchons montraient leur tête, en dépassant du goulot. Et pourtant, j’ai adoré ce vin, muscat de minervois petit grains, perlant, et très vite, sublimement aromatique.

Quelques domaines à découvrir :Alsace : Pierre Frick (Un puriste de la biodynamie avec également des vins sans souffre pour les aventuriers)Vouvray : Domaine La Mabilière (Vins très élégants, accueil soigné par ce charmant couple de vigneron)Bourgogne : Domaine Montchovet (Un amoureux de la nature bien avant la mode, et, du très bon vin)Domaine FontedictoLanguedoc : Domaine Fontedicto (De très beaux raisins, beaucoup d’efforts. )

Clos Fantine, du Naturel en Appellation Faugères

Comme un voyage, au centre de la terre

Cette fois-ci, je vous incite à vous débarrasser de vos a priori, de tout ce qui peut gêner à la compréhension d’un nouvel univers, à vous mettre à nu, prêt à entendre ce qui sera la norme, demain, quand les hommes auront enfin mûri.Je vous emmène, comme en voyage, au centre de la terre, sur un sol tapis de schistes, pierres plates, effilées, émiettées, aux reflets bleus et gris, dans le vignoble de Faugères. La méditerranée, derrière vous, au-delà de Béziers, souligne l’horizon. Devant, les premiers contreforts des Cévennes torturent le paysage, fait de vallons et de coteaux, traversé de ruisseaux en contrebas, coloré de chênes et de garrigue, couvert de ceps, toujours alignés, en rang serrés. L’hiver perdure et certaines vignes, toutes ébouriffées dans le vent, n’ont pas encore perdu de leur chevelure.Si l’appellation a ses classiques, il suffit de s’écarter de la grand’route pour découvrir un domaine atypique comme le Clos Fantine, au lieu-dit La Liquière. Le père, postier de son état, à la belle époque, a démarré l’aventure en investissant dans les vignes de sa terre natale.

Aujourd’hui, sur 24 ha, ses 3 enfants, Carole, Corine et Olivier, éprouvent le métier comme un artiste travaille l’expression de son talent : par intuition. Néanmoins, ils ont déjà des certitudes comme celle-ci: « C’est la nature qui commande et c’est à l’homme de savoir s’y adapter et de comprendre qu’il forme un tout avec elle, sans se prendre pour un prédateur ». Chaque saison, ils se mettent à l’épreuve avec leurs vignes et pratiquent le vin au naturel. Ce n’est pas un retour au passé. Ce n’est pas fuir le progrès. Ce n’est pas seulement refuser l’usage de pesticides et d’engrais. C’est, au contraire, une volonté farouche d’aller de l’avant et d’expérimenter des procédés naturels pour la culture de la vigne. A ce point qu’ils vont, par exemple, jusqu’à ne pas utiliser de cuivre pour traiter ce fichu mildiou, qui, plus que jamais, en 2008, a sérieusement compromis la production de raisins à travers tout le pays. Seul le carignan nécessite, selon eux, un traitement avec de la fleur de soufre et une algue, le Lithotame.

Au printemps, ils ont pu observer que le tapis végétal, c’est-à-dire l’herbe, les fleurs, en émergeant, donne une couleur particulière au sol qui sera différente en fonction du climat de l’année. Violette ce sera le signe de bactéries. Vert celui des champignons etc…

Ils considèrent les parcelles comme le sous-bois d’une forêt, autonome, et le raisin comme un fruit sauvage, en équilibre dans la nature depuis des millénaires. Si, en traversant les vignobles d’aujourd’hui, bien peignés, figés, tout débarrassés d’incertitude, on remarque aisément les efforts et les effets des hommes, on ignore ce monde invisible pour nos yeux. Ce vivant que l’agriculture moderne s’acharne à exterminer.

Dans le monde du Clos Fantine, c’est le vers de terre qui donne son authenticité au vin, ce sont les champignons qui naissent dans le sol qui vont permettre la vinification en cave. Mais quel travail, ils se donnent là, ces trois là, à écouter et observer les vignes : « On coupe le raisin à la main, on le sent, on le touche, on voit quand le raisin doit être vendangé ou pas. On veut garder la fermeté de la nuit, la fraîcheur du fruit, son acidité naturelle, ce qui va relever le vin, en bouche, le faire s’éterniser sur le palais »

Les jus, en cuve, prennent leur temps pour fermenter, jusqu’à 2 ans. Impensable pour beaucoup de faiseurs de vin, quand, pour eux, les techniques modernes les autorisent à finir un vin en moins d’une semaine.

La gamme du domaine se répartit en 4 vins rouges, entre 8 et 20 euros, dont 2 AOC et 2 vins de table. A l’ouverture des bouteilles, pensez à carafer le vin. Le naturel, sans soufre ajouté ou en très petite quantité, exige en contrepartie de garder le gaz carbonique qui se dégage à la fermentation pour une meilleure conservation. Le carafer, c’est l’aérer. C’est-à-dire ôter le gaz qui donnera toujours en bouche ce « frisant », plaisant pour certains et surprenant pour ceux qui le goutent pour la première fois. Mais le carafer, c’est aussi lui donner de l’oxygène, le placer dans l’ambiance du repas et le faire vivre avec vous. Boire c’est partager une énergie !

Le Clos Fantine vous donne le choix entre des cuvées fidèles aux règles de l’appellation Faugères comme la cuvée Courtiol, subtil assemblage différent chaque année, et des cuvées d’expression, plus personnalisées, plus atypiques, en liberté sur la table. Mon conseil : Laissez-vous tenter par chuuuuu…t, un pur Mourvèdre, de différents millésimes, ou par La Lanterne rouge, frissonnante de fruit.

Envoyé Spécial : Pasteur aurait dit : le vin est la plus saine des boissons

Si Pasteur avait vu l’émission d’envoyé spécial sur france 2, ce jeudi 1er Octobre 2009, aurait-il encore dit : « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons » ?

Bien sûr, à l’époque, l’eau n’était pas aussi traitée qu’aujourd’hui et le vin beaucoup moins fort en alcool. Ce que j’ai trouvé vraiment déplorable, c’est cette accumulation stérile sans recul, sans une réelle explication des processus de conception du vin, entassant l’un derrière l’autre, pesticides, soufre, chaptalisation, levurage, impasse commerciale du pauvre viticulteur du Roussillon. Et puis, il y avait ce côté très sketch avec notre bon pierre Frick que l’on ne comprend pas exactement ce qu’il fait déguster à des restaurateurs qui se vantent de se pochetronner glorieusement sans avoir mal à la tête grâce aux vins naturels !!! C’est grotesque !Même chose en Beaujolais lors du procès de vignerons qui ont abusé sur le sucre avec l’avocat qui contredit son client avec son accent terreux. Et s’en suit, le passage sur le champagne où là encore un intervenant donne de lui une image ridicule.

Je ne sais quoi en penser. Je devrais être content ! On a évoqué les coulisses du vin auprès du grand public, mais je ne peux m’empêcher de penser que rien n’a été dit pour réellement donner une belle image du vin. J’aurais préféré au moins 3 reportages séparés pour que l’on prenne le temps d’expliquer les choses. J’aurais aimé que l’on donne davantage la parole aux vignerons.

Dites Monsieur Pasteur, prendrez-vous encore un verre de vin ?

pasteur et le vin