La santé des sols est menacée

En 1989, Lydia et Claude Bourguignon créaient le laboratoire d’analyses microbiologiques des sols, le L.A.M.S. Depuis, ils n’ont de cesse de nous démontrer l’importance de la bonne santé des sols, des organismes vivants qui les composent et de la nécessité de les conserver en vie pour notre propre santé. Vous retrouverez ici le même discours entendu dans le film « Nos enfants nous accuseront » avec cette même démonstration d’évidence sur l’appauvrissement des sols.

Ci-dessous, quelques phrases extraites des différents reportages réalisés sur Claude et Lydia Bourguignon, en partie disponibles sur dailymotion.

« Les sols ont perdu 90% de leur activité biologique en 50 ans d’agriculture intensive. Normalement dans un sol, il y a 80% des êtres vivants et 20% à la surface. Le rôle de ses animaux, de cette biomasse, est de créer des galeries et donc de faire pénétrer l’oxygène et l’eau dans le sol. Et ils vont permettre la transformation de toutes les matières organiques en humus assimilables par les racines des plantes. Moins vous avez de vie dans le sol, moins les plantes vont être nourries correctement. On leur donne des NPK (Azote, Phosphore, Potasse), les 3 engrais chimiques vendus aux agriculteurs. Les plantes sont déséquilibrées. Elles se gorgent de plus en plus d’eau et deviennent de moins en moins nutritives. C’est comme un enfant qui ne mange que du gras et du sucre, il devient obèse. Vous avez des plantes qui ont l’air magnifiques mais en fait elles sont malades. Donc il faut les soigner avec des pesticides. Ces pesticides sont eux-mêmes des poisons qui achèvent la vie du sol.
Et donc les gens mangent des plantes malades, sont malades et mangent des médicaments. Comme ce sont les mêmes entreprises qui font les engrais chimiques, les pesticides et les médicaments, vous avez un système qui tourne très très bien.
Nous ne faisons plus de culture en Europe. Nous gérons de la pathologie végétale. C’est à dire que nous essayons de maintenir vivantes des plantes qui ne demandent qu’à mourir tellement elles sont malades. On ne mettait pas un pesticides sur les blés en 1950 en Europe. Aujourd’hui, c’est au moins 3 à 4 qui sont nécessaires sinon le blé il est pourri avant d’être arrivé dans le silo.
Mais ca ne se voit pas. On balance les produits. Après on se dit : « tiens le blé il est bien », comme on met trop d’azote, le blé il tombe, alors on lui donne des hormones pour raccourcir les tiges. Autrefois les blés faisaient 1 mètre 50. Ces hormones font avorter les arbres qu’il y a autour. Ça fait disparaitre toute la flore.
Mais les gens ne le savent pas. Autrefois, les champs c’étaient plein de coquelicots, plein d’espèces, il y avait une biodiversité.
Le sol c’est une vraie éponge donc si je gère mal, il est compact, il est serré. C’est pour cà, qu’il y a ce côté moelleux du sol forestier. En fait, il est aéré par la faune. Alors quand il va pleuvoir sur un sol resserré, l’eau ne va pas pouvoir rentrer et puis c’est l’érosion. Mais c’est plus facile d’accuser la pluie comme responsable des inondations  que de dire que c’est un système agricole qui les ont provoquées. Depuis 20 ans, on traverse les années les plus sèches des derniers 3000 ans en Europe et jamais il n’y a eu autant d’inondations. On a inventé avec l’agriculture intensive, les inondations en période sèche. C’est très fort ! »

Claude et Lydia ont quitté l’INRA et se sont mis à leur compte, parce que quand ils ont commencé à montrer que les sols mourraient biologiquement, on leur a demandé de se taire !  Ils estimaient que leur devoir de scientifiques, c’était d’alerter le monde agricole que la voie qui était choisie, n’était pas la bonne pour pérenniser l’agriculture.
« Nous sommes dans la société la plus confortable de l’humanité et les dépenses de sécurité sociale augmente de 6% par an. Y’a quand même des questions à se poser. Est-ce que les gens sont si bien nourris que ça pour être autant malades ! »
« L’argumentation habituelle c’est de dire que l’espérance de vie s’accroit, chaque année, davantage. Certes, mais ceux qui ont 80 ans aujourd’hui, n’ont pas connu l’agriculture chimique avant 50 ans. C’est tellement récent dans notre histoire. Comment expliquer que 17% des enfants en Europe sont obèses. »

Jean-Pierre Coffe : Bio ou pas Bio ?

Après son envolée, faite chez Druker pour nous affirmer qu’un grand vin et un vin fait avec du bois, Jean-Pierre Coffe a de nouveau bien animé la soirée de France2, dans l’émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché » avec quelques remarques, parfois incohérentes avec sa démarche, sur l’alimentation. Le direct a vraiment du bon avec ce genre de personnage, bien mis en chauffe par l’animateur.

Ce que je ne comprends toujours pas :

Il n’a pas l’air d’être un fan du Bio. Malheureusement, je n’ai pas encore vu une interview de lui où il s’explique vraiment là-dessus. Peut-être que pour lui, il n’y a pas besoin d’être certifié Bio pour faire de bon produit. Ce qui est vrai, bien entendu, puisque c’est au producteur de choisir si il souhaite ou non acquérir le label. Pour beaucoup, le coût net la contrainte des procédures et des contrôles, ne les engagent pas dans ces démarches. Mais, hier soir, dans cette opposition produit Bio ou pas Bio, il semblait ne pas faire de distinction. Avec une confusion certaine dans ce que l’on peut retrouver dans un produit pas bio ! Tout et n’importe quoi !
On a eu le droit encore à ce réflexe de dire que le Bio c’est « horriblement cher » donc réserver à ceux qui ont les moyens et que, par ailleurs, histoire d’enfoncer le clou,  le bio ça n’a pas meilleur goût mais au moins ca a un effet « placébo » (dixit Monsieur Zeymour !).
Et de finir sur cet argument ultra classique et assez stupide pour deux raisons : « On ne pourrait pas faire vivre toute la planête en alimentation Bio. » En premier,  parce que à entendre ce que les producteurs bio nous disent de leur rendement, il ne semble pas qu’il y ait une baisse de la production en bio. Et deuxièmement,  parce que s’agit-il d’un constat d’évidence qui justifie alors l’emploi de pesticides, d’engrais et l’appauvrissement de la terre pour nourrir une population mondiale qui, de toutes façons, ne cesse de croitre.

Par contre, il a très bien exposé cette idée déjà développée et discutée récemment à l’occasion de la sortie du film « nos enfants nous accuseront« , qu’il faut encourager la production maraichère locale et de saison. Avec un intérêt double, pour le développement de l’économie locale et pour le développement durable en diminuant les charges de transports. Et enfin, il a parfaitement mise en évidence cette perte de connaissance sur notre propre alimentation, où on ne sait plus, par exemple, comment pousse un légume. Une vraie perte de sens qui enlève toute responsabilité et conscience de ce que nous mangeons et aussi de ce que nous gaspillons !

N’oubliez pas de vous munir de son livre, « Le plaisir à Petit Prix » certainement un outil indispensable pour toute ménagère ou ménager confronté à la crise.

Résidus de pesticides dans les vins bio : ça bouge enfin !

Oui, ça bouge, ça frémit. Il semble que l’étude de tests-achat commence à faire son effet. Le passage de la frontière est très lent entre la Belgique et la France mais on y arrive.

Cette étude (ici le détail) avait mise en évidence la présence de résidus de pesticides dans un échantillon de vins bio achetés en Belgique. Parmis, ces vins bio, il y avait un vin français, celui de la Chablisienne, cave coopérative en Bourgogne (ici article sur la chablisienne).
Je m’étais étonné de l’absence de toutes réactions que ce soit de la presse française, des acteurs concernés dans cette étude, c’est à dire ecocert et La Chablisienne, et des organes officiels de l’agriculture bio.
Il s’agit d’être vigilant, non pas pour à nouveau contraindre la viticulture, mais bien pour garantir un produit labellisé Bio. La consommation de ces produits bio est en pleine expansion. Il ne faudrait pas que sous l’effet de la demande du marché, les labels ne deviennent que des « arguments de vente » ! Il est donc nécessaire que la filière vin bio réagisse et fasse entendre sa voix !

Oui ça bouge, pour preuve, une petite brève publiée par Vitisphère à ce sujet en rappelant l’ouverture du salon Milesime bio à Montpellier. L’article n’est pas très engagé et la position semble de se mettre à distance mais c’est déjà pas mal pour un tel site qui est lu par l’ensemble de la profession.

Et puis, il y a cette réaction de La Chablisienne, prise sur le vif, lundi 19 janvier 2009 lors de la dégustation à Paris des grands vins de Bourgogne, par la journaliste Marise Sargis qui a rédigé ce billet en exclusivité sur son blog (Vin&Chère)

 

« La Chablisienne a deux hectares en agriculture biologique« , répond Hervé Tucki, ambassadeur de marque pour la coopérative bourguignonne qui rassemble 300 vignerons (photo ci-contre). « Le problème vient de ce que les parcelles sont étroites, tout en longueur et ont pu être contaminées par les voisins… » »Mais il serait dommage que ces résultats fassent abandonner la démarche…« , confie cet homme passionné.
On pourrait juste lui demander, au lieu de déjà nous parler d’abandonner cette démarche, forcément nécessaire, pourquoi ne pas mettre en place des procédures internes pour éviter ces contaminations. C’est dommage, en effet, d’avoir la volonté de produire bio et de constater un tel résultat sans réagir.

Nos enfants nous accuseront : La critique

Certains d’entre vous m’ont demandé d’être critique vis-à-vis du documentaire Nos enfants nous accuseront. J’attendais d’avoir vu le film, hier soir, au cinéma le molière à Pézenas, suivi d’un débat avec la présence de quelques « acteurs » dont deux enfants, l’institutrice Marie-Pierre Brusselle, un père de famille, le cuisinier de la cantine de Barjac et deux représentants de la mairie de Barjac.
Je souhaite sincèrement que cet article sera lu par le plus grand nombre pour vous inciter à aller voir ce film et à comprendre l’urgence de « Manger Bio » !

A propos du film : Vous allez très vite me classer dans le camp des partisans du Bio car je vous l ’avoue, j’ai adhéré entièrement à la rhétorique du scénario ! Les points fondamentaux du film sont :

Un conseil municipal qui décide de passer sa cantine en bio en démarchant les producteurs locaux et en leur créant une demande locale, en circuit direct, ceci afin de servir des repas aux deux écoles de Barjac, à la maison de retraite et aux personnes âgées prises en charge par les services de la mairie. Manger bio c’est impliquer les cuisiniers, leur redonner l’envie de faire à manger et non uniquement d’ouvrir des boites. C’est vouloir que le tissu économique local en profite au lieu de commander de la nourriture qui fait plusieurs centaines voir milliers de km avant d’arriver dans les cuisines et les assiettes. Le crédo du maire est simple : « c’est une prise de conscience. On a voulu faire passer notre cœur avant de faire passer le comptable…regardez pour le sang contaminé, par exemple, on n’a pas voulu chauffer le sang parce que ça avait un cout. Vous avez vu le résultat ».

Une école qui implique les élèves jusqu’à faire un atelier jardinage et faire pousser ses propres fruits et légumes, non pas pour fournir la cantine mais bien pour donner une nouvelle dimension aux aliments. L’objectif a été de manger bio et de faire voir aux enfants ce que c’est qu’un légume, un fruit, d’où il vient, comment il pousse, comment on le ramasse, comment on en prend soin. Et c’est bien évidemment un geste d’implication énorme qui a fortement marqué les enfants. Manger Bio c’est avoir une autre idée de son assiette !

Des familles du village de Barjac qui sont passées, par contamination, à une alimentation bio. Les enfants ont transmis le message. Le surcout du bio s’équilibre par une prise de conscience de la rationalité de l’alimentation, par une gestion plus honnête de ses achats, sans gaspillage, sans superflu. Et puis, c’est une démarche globale de respect du vivant, de la terre de soi et des autres. « Manger bio c’est se sentir moins con ».

Des agriculteurs bio qui parlent de leur métier et nous font comprendre des choses simples comme l’intérêt d’avoir une terre vivante pour avoir un fruit ou un légume sain ! Superbe démonstration, en compagnie du journaliste Perico Légasse, à la jonction de deux parcelles de vignes. L’une est en bio, l’autre non. A l’aide d’une bêche, on retourne la terre pour voir comment elle se compose. La différence est inquiétante. Sur la parcelle de la vigne conventionnelle, la vie est totalement absente. Aucun vers de terre, la terre compactée se trouve sous forme de strates stériles. Rien ne peut pousser la-dedans, c’est évident ! On nous fait également observer la différence de niveau entre les deux parcelles. Sans vie, le sol de la vigne conventionnelle perd de sa substance argileuse, l’eau emporte la terre, au lieu de l’imbiber et d’irriguer la plante. Le sol s’est affaissé de 30 cm environ. Alors on comprend que cette culture est une culture « hors sol », qui ne fonctionne que par utilisation d’engrais chimiques. On est très loin du terroir !!! Une autre conséquence est que la plante est plus exposée aux maladies et il faudra donc en permanence la traiter pour les combattre. Notre campagne est un vaste laboratoire à ciel ouvert et nous en prenons tous à pleins poumons ! Manger Bio c’est respecter le vivant.

Et puis, plus fondamentalement, il y a toute la partie sur les effets néfastes de cette agriculture moderne, conventionnelle, qui est largement expliquée et démontrée, par les interventions de plusieurs scientifiques lors d’une conférence à l’Unesco et par les témoignages d’habitants de Barjac qui ont affronté des cancers, que ce soit les agriculteurs ou les enfants. Ce sont des passages très émouvants comme celui de cet agriculteur que l’on voit sur son tracteur, casqué comme un cosmonautes, qui balance derrière lui, une pulvérisation de pesticides pour traiter ses arbres fruitiers. C’est une scène surréaliste ! Son témoignage c’est l’histoire classique, malheureusement, des agriculteurs modernes, confrontés aux conséquences de l’utilisation des produits chimiques, pour eux-mêmes et leurs enfants. Ce sont des phrases, comme celle entendue par cette agricultrice, à qui un conseiller agricole a dit « Vous êtes une femme exploitante, faites attention à l’utilisation des traitements » parce qu’elle sera susceptible de mettre au monde un enfant qui présentera des complications. Manger Bio c’est se prémunir des risques de contamination !

tracteur pulvérisation pesticides

Et puis il y a tous ces chiffres affligeants sur l’agriculture d’aujourd’hui :
D’après l’Institut Français de l’environnement (IFEN) on trouve des résidus de pesticides dans 96% des eaux superficielles et dans 61% des eaux souterraines en France.
Un nouveau-né présente dans le sang des traces d’environ 300 produits chimiques !
Chaque année en Europe, 100 000 enfants meurent de maladies causées par l’environnement.
70% des cancers sont liés à l’environnement dont 30% à la pollution et 40% à l’alimentation.
Chaque année en France, on constate une augmentation de 1.1% des cancers chez les enfants.
En France, l’incidence du cancer a augmenté de 93% en 25 ans chez l’homme.

A propos du débat :
A Pézenas, qui est une ville d’environ 9000 habitants, avec pas moins de 4 écoles, 2 collèges, 2 crèches et 3 lycées, immergée en plein cœur d’Hérault et entourée de vignes, en grande majorité « hors-sol », il y a de quoi faire, montrer la voie. Pour l’instant, les initiatives pour proposer une alimentation bio sont personnelles. Les représentants du conseil municipal n’ont pas vraiment convaincu. On a eu droit, au vocabulaire habituel, du style de ceux qui n’ont encore rien fait : « nous avons le projet de… », « nous nous félicitons du travail et de la volonté de … ».
Mon propos n’est pas de critiquer mais bien de réclamer, comme je crois l’ensemble des personnes présents dans la salle, une réalisation effective afin d’avoir une restauration collectives bio ! Et cela aurait un impact également immédiat sur l’agriculture locale.
L’argument de dire qu’aujourd’hui il n’y aurait pas assez de produits bio pour répondre aux besoins de la restauration collective d’une ville comme Pézenas est absurde !!! On peut appliquer le même raisonnement au département et à la région ! Soyez efficace ! Vous avez les moyens de faire changer les choses en faisant croitre la demande et donc le marché pour les produits Bio !

Axe de progrès :
Un des intervenants, à la fin du documentaire, lors de la réunion à l’Unesco, avance l’idée suivante : Au lieu de subventionner les agriculteurs européens, à hauteur de 9 Milliards d’euros, nous devons financer le passage des restaurations collectives à une alimentation bio, ce qui aura pour impact direct de créer une demande et un marché pour les produits bio. Ce qui entrainera donc un revenu immédiat et concret pour les agriculteurs, qui remplacera les subventions pour ces mêmes agriculteurs ! C’est aussi simple que cela ! Qu’attendons-nous pour faire passer le message à nos élus ?

Conclusion : « Il faut cesser de remplacer nos paysans dans les campagnes par des molécules chimiques. » « L’enfance est aujourd’hui en danger. Le problème aujourd’hui n’est plus de dire si on a des preuve. Les preuves, elles existent ! Il manque la volonté politique ! »

Programmation en France suivi d’un débat (renseignez-vous !)
– Amiens, le 12 janvier au Cinéma Saint-Leu
– Autun, le 13 janvier au Cinéma Arletty
-Thionville, le 14 janvier au Cinéma municipal La Scala
-Muret, le 16 janvier au Cinéma le Mermoz
-Malakoff, le 23 janvier au Cinéma Marcel Pagnol
-Chartres de Bretagne, le 26 janvier au Cinéma Espérance
-Dinan, le 31 janvier au Festival Vivarmor Nature qui a lieu du 30 janvier au 1er février au Cinéma du Grand Large. Contact : Jérémy Allain, directeur : 02 96 33 10 57/ 06 27 47 49 94
-Bron, le 1 Février au Festival “Drôle d’endroit pour des rencontres” au Cinéma Les Alizés.
-Rambouillet, le 5 février au Cinéma Vox
-Graulhet, le 6 février au Cinéma “Les temps modernes”
-Vaucresson, le 8 février au Cinéma Normandy
-St-Ouen, le 9 février à l’Espace 1789
-Evreux, le 19 février- Journée de conférence avec Guillaume Llorca, François Veillerette et Jean-Paul Jaud puis Projection au Cinéma Zénith. Renseignements: Thierry Vieillard: 02 32 29 15 35
-Lisieux, le 27 février au Cinéma Le Majestic
-Florac, le 6 mars, Cinéma itinérant
-Orléans, le 9 mars au Cinéma les Carmes
-Bréal sous Monfort, Ciné35 en Fête, le1 avril
-Romillé, Ciné35 en Fête, le 2 avril
-Marseille, le 3 avril au Pharo
-Bain de Bretagne, Ciné35 en Fête, le 3 avril avec Béatrice Jaud
-Saint-Aubain de Commier, Ciné35 en Fête, le 4 avril avec Béatrice Jaud
-Châteaubriant, le 5 avril au Festival
-Agelès sur Mer, le 10 avril au Festival Enfants de la mer. Sur trois journées Contact Marie-Pierre Bey Sautai 06 10 25 18 39.
-Chateaubriant, le 5 avril au Cinéma Atlantic Ciné
-Lyon, le 21 avril au Cinéma le Comédia
-Bastia, le 13 juin au Cinéma Le Studio.

Film sur le Petit et Grand Chablis à la Chablisienne

La Chablisienne signe le premier film d’animation (voir le film) en 3 dimensions présentant le vignoble de Chablis et ses crus. Ce film pédagogique, d’une durée de 4 minutes, permettra aux amateurs du monde entier de mieux comprendre l’univers des vins de Chablis et de découvrir la richesse de ses appellations.

 

Même si à Chablis on cultive un seul cépage (le Chardonnay), le chablisien est un terroir complexe avec sa vingtaine de villages, ses vallées, sa grande variété de pentes et d’expositions, ses deux grands types de sols (Portlandien et Kimmeridgien)… A Chablis, la notion d’origine prend tout son sens. Depuis que l’homme y cultive la vigne et confectionne des vins, il a méticuleusement appris à lire ce territoire, à en extraire les “pépites” (ces micro-climats qui font des grands vins uniques). La Chablisienne a voulu expliquer cette réalité, simplement, sans refuser la complexité.

En créant ce film, La Chablisienne confirme sa position de leader de Chablis, offrant la plus large gamme des appellations du vignoble avec trente crus différents : des Petits Chablis, des Chablis, 11 Premiers Crus, 6 Grands Crus ainsi que le célèbre Château Grenouilles, unique château de la colline des Grands Crus (soit au total 25% de la production du vignoble).

« La réalisation d’un film court en 3D disponible sur le web est une réponse adaptée à un enjeu qui nous paraît essentiel : faire preuve de pédagogie pour donner de la valeur à notre travail”, confie Damien Leclerc, Directeur Général de La Chablisienne.
En 2007, dans le même esprit, La Chablisienne avait créé et commercialisé une valisette découverte du vignoble (6 vins différents, du Petit Chablis au Château Grenouilles). Elle réaffirme ainsi sa capacité d’innovation et son rôle moteur dans la communication du vignoble.

Communiqué de presse Drink Media Wire – La Chablisienne

logo Depuis 1923, La Chablisienne est une coopérative basée à Chablis en Bourgogne qui regroupe aujourd’hui près de 300 vignerons. Le vignoble de 6800 hectares, réparti de part et d’autre de la rivière « le Serein », s’étend sur 20 communes. Sur les 4700 ha déjà plantés, La Chablisienne représente à elle seule près de 25 % du vignoble. Elle est présente dans toutes les appellations.

La production de l’ensemble du vignoble est, selon les années, d’environ 250.000 hectolitres. Ce qui fait du Chablis le plus important producteur de vins blancs de Bourgogne. Les vins sont issus d’un seul cépage, le Chardonnay, qui trouve dans les sols chablisiens matière à une grande finesse d’expression.

Nous en avons parlé à l’occasion du test sur les résidus de pesticides dans le vin (voir article), publié par la revue test-achats de décembre 2008 . n° 526. Il avait notamment mis en évidence la présence de résidus de pesticides (du pyriméthanil) dans la cuvée « La Source 2004 », pourtant certifiée Bio .
Je n’ai encore lu encore aucune réaction de la part de La Chablisienne à propos de cette étude, certes publiée en Belgique, dont personne ne parle en France !!!

Nos enfants nous accuseront : Le film passe à Pézenas

Ca y’est le documentaire passe au cinéma Le Molière à Pézenas, du 7 au 12 janvier 2009. Ne le ratez pas ! Vous apprendrez beaucoup sur l’impact de la chimie agricole ! Un sujet sensible dans notre belle région viticole !

Allez-y avec vos enfants Mercredi 7 à 17h (suivi d’un débat), ou le 10 à 17h, le 11 à 15h, le 12 à 20h45 !

Le résumé :

La courageuse initiative d’une municipalité du Gard, Barjac, qui décide d’introduire le bio dans la cantine scolaire du village. Le réalisateur brosse un portrait sans concession sur la tragédie environnementale qui guette la jeune génération : l’empoisonnement de nos campagnes par la chimie agricole (76 000 tonnes de pesticides déversées chaque année sur notre pays) et les dégâts occasionnés sur la santé publique. Un seul mot d’ordre : Ne pas seulement constater les ravages, mais trouver tout de suite les moyens d’agir, pour que, demain, nos enfants ne nous accusent pas.

Documentaire (1h 47min) Film: français
De : Jean-Paul Jaud
Avec : Chris Sarandon, Danny Elfman, Catherine O’Hara

La Bande annonce du film disponible sur allocine (cliquer ici)

A lire 2 articles sur ce blog (Interview et Infos)

Des résidus de pesticides dans les vins bio

Dans la revue test-achats de décembre 2008 . n° 526, une enquête sur la présence de résidus de pesticides dans le vin, par R. Remy, M. Baert et M. Gonnissen.

Il suffit apparemment d’être en Belgique, de l’autre côté de la frontière donc, pour trouver une étude un peu plus approfondie et sérieuse sur la présence ou non de résidus de pesticides dans les vins Français mais aussi Allemand, Argentin, Chilien etc…
Si les Belges adorent le vin, il est à noter qu’ils se posent les mêmes questions que nous, mais que eux se donnent les moyens d’y répondre, de part le seul fait que la Belgique n’est pas un pays producteur de vin. Il y a paradoxalement moins de pression ou tout du moins de freins à mettre en place de telles études.

L’étude est mise en place après l’application du nouveau réglement européen du 1er Septembre 2008 ramenant le nombre de pesticides autorisés de 700 à 300. Le nouveau règlement fixe les limites maximales de résidus (LMR) autorisées sur et dans les denrées alimentaires destinées à l’homme. Cette limite est une relative à l’application des Bonnes Pratiques Agricoles. Elle ne souligne pas pour autant la toxicité d’un résidu de pesticide. Pour ce faire,  on dispose de deux indices, la dose de référence aigüe et la dose journalière admissible.
Au niveau européen, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments a fixé une LMR pour les produits alimentaires dont le vin ne fait pas partie mais le raisin de cuve oui. C’est ensuite, à chaque état de l’union européenne de mesurer le respect de ces limites.

Le vin présentera ou non des résidus de pesticides en conséquence de l’emploi ou non de pesticides dans la vigne. On peut supposer que les vins bio n’en contiendront pas puisque, dans ce cas, les vignerons ne peuvent pas employer de pesticides, et que dans le cas de vin traditionnel, il pourra y avoir des résidus mais à une dose inférieure à la Limite Maximale de Résidus autorisées dans le raisin !

L’étude porte sur 34 vins, rouges, blancs et effervescents, issus pour moitié de l’agriculture biologique. Les vins ont été achetés sur le marché belge en mai-juin 2008. Les analyses ont porté sur la détection possible de 200 résidus de pesticides. Les auteurs précisent qu’il faut bien faire la différence entre la détection d’un résidus mesurables qui s’exprime en mg/kg ou en ppm, et, entre la détection de traces de pesticides qui s’expriment là en µg/kg. Dans le premier cas, on est certain de la présence de pesticides et de son emploi par le vigneron. Dans le second cas, on est certain de sa présence dans le vin mais on ignore sa quantité et sa provenance. Il peut s’agir alors d’une contamination depuis une parcelle voisine.

Les résultas :

Sur les Vins Traditionnel, 9 sur 17 ne comportent ni traces ni résidus. Les 8 autres contiennent de 1 à 3 résidus différents.
Sur les Vins Bio, 13 sur 17  ne comportent ni traces ni résidus.  Les 4 autres en contiennent donc.
A noter que les résidus observés sont inférieurs à la LMR fixée pour les raisins de cuve.  Les auteurs donnent en exemple le résidus le plus observé, le pyriméthanil. Sa LMR est de 1 mg/kg or la dose maximale observée a été de 0.07 mg/kg, soit 14 fois moins !

Deux conclusions à donner :

Les vins ne sont pas tous porteurs de résidus de pesticides et lorsqu’ils le sont c’est dans des quantités admissibles par les autorités européennes et très éloignées d’un quelconque danger pour la santé !
Il est anormal de trouver des résidus de pesticides dans 4 vins issus de raisins de l’agriculture biologique puisque cela prouve l’utilisation de pesticides par le vigneron. Or son cahier des charges le lui interdit et un organisme de contrôle et de certification l’a justement contrôlé pour le respecter ! On peut donc se demander si les contrôles sont réalisés correctement.

Questions Ouvertes :

Qui fera une telle étude à plus grande échelle en France sur les vins bio français afin de nous garantir la fiabilité du label Bio ?
Sachant que sur cet échantillon, le seul vin français bio à présenter des résidus de pesticides est l’un des vins de La Chablisienne, peux-t-on avoir une réaction de cette coopérative ? Comment réagissent-ils à cette étude ? Sur leur catalogue, cette cuvée n’existe plus et semble remplacée par « Dame Nature ».
Même question vis à vis de l’organisme Ecocert qui a certifié cet échantillon pour la Chablisienne. C’est tout de même délicat comme résultat !

Le tableau de Résultats des Résidus mesurables (en mg/kg ou ppm)

AGRICULTURE TRADITIONNELLE
Terres Douces 2005, Bordeaux (France, rouge) carbendazime : 0,02 fenhexamid : 0,02
Cellier Yvecourt Bordeaux 2006, Bordeaux (France, rouge) carbendazime : 0,06 iprovalicarbe : 0,01
Chablis Union des Viticulteurs 2007, Chablis (France, blanc) pyriméthanil : 0,07 fenhexamid : 0,03 iprovalicarbe : 0,01
Hilaire Rondeau Rosé d’Anjou 2007, Rosé d’Anjou (France, rosé) diméthomorphe : 0,02
Val de Uga Merlot 2006, Somontano (Espagne, rouge) carbendazime : 0,05
Gobelsburger Grüner Veltliner 2005, Qualitätswein (Autriche, blanc) azoxystrobine : 0,01 boscalide : 0,07
Riesling Classic 2007, Pfalz (Allemagne, blanc) pyriméthanil : 0,01 fenhexamid : 0,03 iprovalicarbe : 0,01
Casa Mayor Carmenère 2007, Colchagua Valley (Chili, rouge) iprodione : 0,11 fenhexamid : 0,04
Cuvée St Vincent Les Chevaliers 2006, Côtes du Rhône (France, rouge)
Cellier des Dauphins Prestige 2006, Côtes du Rhône (France, rouge)
Merlot 2007, Vin de Pays d’Oc (France, rouge)
Marquis de Marmontel, Champagne (France, vin effervescent)
Lamberti Soave 2006, Soave (Italie, blanc)
Porto ruby – port wine, Porto (Portugal, vin de dessert)
Finca Las Higueras Malbec 2007, Mendoza (Argentine, rouge)
Roodeberg 2005, Western Cape (Afrique du Sud, rouge)
Domaine du Chenoy “Butte aux lièvres” 2005, Sambre et Meuse (Belgique, rouge)

AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La Chablisienne La Source 2004 (Ecocert), Chablis (France, blanc) pyriméthanil : 0,03
Garganega del Veneto 2006 (Biogarantie), Garganega IGT (Italie, blanc) pyriméthanil : 0,01
Vida Organica Cabernet sauvignon 2007 (Letis SA BIO), Mendoza (Argentine, rouge) carbendazime : 0,03
Nelson Bio Shiraz Oxfam 2005 (Biogarantie), Western Cape (Afrique du Sud, rouge) carbaryl : 0,02
Domaine Jean-Charles Aubert 2006 (Agriculture Biologique, Demeter), Côtes du Rhône (France, rouge)
Domaine des Coccinelles 2006 (Agriculture Biologique), Côtes du Rhône (France, rouge)
Château Haut-Pouchaud 2005 (Agriculture Biologique), Bordeaux (France, rouge)
Bordeaux Yvon Mau 2006 (Ecocert), Bordeaux (France, rouge)
Pont Neuf 2007 (Agriculture Biologique), Vin de Pays du Gard (France, rouge)
Domaine Le Verger 2007 (Agriculture Biologique), Rosé d’Anjou (France, rosé)
Champagne Fleury (Ecocert, Demeter), Champagne (France, vin effervescent)
Monasterio de Santa Ana 2006 (Consejo de agricultura ecologica Murcia), Jumilla (Espagne, rouge)
Romariz reserve ruby (Ecocert), Porto (Portugal, vin de dessert)
Josef Loimer Gemischter Satz 2005 (Austria Bio), Qualitätswein (Autriche, blanc)
Silvaner Kabinett 2007 (ECOVIN), Rheinhessen (Allemagne, blanc)
Adobe Cabernet sauvignon 2007 (IMO SCESP 004), Valle Central (Chili, rouge)
Hageling Dornfelder 2005 (Biogarantie), Hageland (Belgique, rouge)

Des métaux lourds, très lourds, dans le vin (suite)

J’avais émis quelques doutes sur la publication d’une étude affirmant la présence de métaux lourds dans les vins Français notamment (voir premier article). A la suite de quelques discussions, j’ai eu accès à cette information que je m’empresse de vous partager. C’est peut-être technique mais en faisant un effort on comprend bien le propos. Il s’agit bien de dénoncer cet article au contenu plus que suspect mais dans le même temps de réclamer de la filière vin en France ou des autorités sanitaires de faire ce travail. Il ne suffit pas de nous dire que nos paysans sont les plus gros consommateurs de pesticides. Il faudrait aussi savoir ce que l’on boit !!!

La traduction de cet article provient de Fabrice Delorme, président de l’association « mes 4 vérités sur le vin ».

Article: Naughton DP, Petroczi A. Ions de métaux lourds dans le vin : une méta-analyse de quotients de risque ciblés révèle des risques pour la santé. Chemistry Central Journal 2008;2:22 doi:10.1186/1752-153X-2-22. (Publication on-line le 30 Octobre 2008).

Résumé: Les auteurs affirment que les ions métalliques tels que le fer et le cuivre sont quelques uns des nutriments clés que doivent apporter les sources alimentaires. De nombreux aliments ont été évalués pour leur contribution à l’apport journalier recommandé, à la fois pour donner une indication d’nue consommation satisfaisante et pour éviter une exposition excessive. Dans le cas des ions de métaux lourds, l’accent est souvent sur l’exposition à des niveaux potentiellement toxiques d’ions tells que le plomb ou le mercure. L’objectif de cette étude est de déterminer le quotient de dangerosité ciblé (THQ) à partir de rapports donnant empiriquement les niveaux d’ions métalliques dans les vins de table, en utilisant le niveau maximum de sureté. Nous calculons les contributions au THQ de plusieurs ions métalliques, ainsi que les valeurs totales pour chaque vin.

Les valeurs de THQ ont été déterminées comme gammes à partir de plusieurs gammes de concentrations d’ions métalliques déjà publiées; elles étaient souvent très élevées. A part les vins sélectionnés d’Italie, Brésil et Argentine, tous les autres vins avaient des valeurs de THQ bien plus élevées que 1, indiquant un niveau de risqué. Les niveaux de vanadium, cuivre et manganèse avaient le plus fort impact sur les mesures de THQ. Les niveaux typiques de THQ potentiels maximums variaient de 50 à 200, avec les vins Hongrois et Slovaques atteignant 300. Les valeurs de THQ pour un échantillon de vins rouges et blancs étaient élevées pour tous les deux, avec des valeurs entre 30 et 80 pour des femmes, basées sur un verre de 250 ml par jour.

Les auteurs concluent que les valeurs de THQ calculées sont préoccupantes parce qu’elles sont principalement au dessus du niveau de sureté de THQ inférieur à 1. Il faut noter que, en absence de values maximales de sureté, les valeurs de THQ ne peuvent pas être calculées pour la plupart de ion métalliques, ce qui suggère que d’autres risques inconnus sont associés avec ces vins.

Commentaires: Ce papier a reçu une forte réponse des medias dans les 24 heures de sa publication sur Internet. Les titres incluent “Le danger pourrait se cacher dans certains vins étrangers” (LA Times), “Le danger se cache dans votre bouteille de rouge” (Times of London), “Les chercheurs mettent en doute les bienfaits pour la santé après la découverte de métaux dans le vin” (The Guardian), “Les buveurs de vin risquent le Parkinson avec chaque verre” (In the News.Co.UK), and “Etude: plusieurs vins pleins de métaux dangereux (FOX News), ce dernier ajoutant “Des chercheurs dissent que si vous êtes la sorte de personne qui boit un verre de vin, rouge ou blanc, par jour, vous êtes probablement en train de nuire à votre santé.”

On cite souvent aussi le communiqué des auteurs dans la discussion de leur papier. Les résultats de cette étude mettent en question la croyance populaire des propriétés bénéfiques pour la santé du vin rouge: que la consommation quotidienne de vin rouge vous protège des crises cardiaques en raison des niveaux de antioxydants. Cependant la découverte de niveaux dangereux d’ions métalliques, qui peuvent être pro-oxydants, porte un grand point d’interrogation sur les bienfaits protecteurs du vin rouge.

Les investigateurs ont pris des niveaux de métaux déjà publiés pour les vins de plusieurs pays, puis ils ont incorporé ces données dans une équation pour calculer le THQ (quotient de dangerosité ciblé), conçu par le EPA aux Etats Unis en 1989 afin de fournir un indice de métaux lourds dans les produits de la mer. L’équation inclut la concentration et la durée d’exposition aux métaux lourds, le sexe, la taille moyenne du corps, et d’autres facteurs dans le calcul du THW pour ces métaux.

Les données utilisées venaient de publications scientifiques, et aucun standard n’a été utilisé pour juger de la précision de mesure de ces nombreuses sources. En outre, il n’est pas démontré que le THQ est une mesure significative pour les métaux dans le vin. Le vin contient tellement d’autres substances, y compris de nombreux antioxydants qui pourraient agir en opposition aux produits d’oxydation des métaux, qu’il se peut que ce soit prématuré de mesure la dangerosité d’un seul groupe de substances.

Le problème principal de ce papier, toutefois, est qu’on ne peut pas utiliser les niveaux d’une seule substance, ou d’un groupe de substances dans le vin, pour déterminer les effets nets a long terme sur la santé.
Nous avons la chance d’avoir les données de centaines d’études prospectives épidémiologiques sur plus de 30 ans pour évaluer ces effets. Et il y a eu une remarquable uniformité dans ces rapports : une consommation modérée de toute boisson alcoolique est associée avec un abaissement du niveau de risqué de maladie coronaire, attaque d’apoplexie, et d’autres maladies cardio-vasculaires.

Sommaire profane : Des chercheurs britanniques on annoncé en juin 2008 que le vin pourrait contenir des niveaux élevés de métaux lourds. Ce rapport, publié hier sur Internet par le même groupe, a reçu une vaste couverture médiatique et émis des doutes sur les aspects bénéfiques d’une consommation modérée de vin. Certains se sont préoccupés des affirmations dans ce papier selon lesquelles “la découverte de niveaux dangereux de ions métalliques, qui peuvent être des pro-oxydants, nous oblige à douter fortement des effets bénéfiques protecteurs du vin rouge”. Cette affirmation n’est pas une conclusion logique à partir des données dans ce papier.

Les niveaux rapportés de métaux lourds devraient être étudiés plus en détail, et des mesures devraient être prises afin de réduire leurs niveaux s’ils s’avèrent trop élevés dans des études méticuleuses. Cependant les articles alarmants dans la presse profane mettant en doute les bienfaits potentiels pour la santé d’une consommation modérée sont une interprétation grossièrement erronée des résultats de cette étude, et pourraient générer une peur sans fondement chez le public. Les données épidémiologiques ont uniformément démontré que la consommation modérée est associée avec des niveaux sensiblement réduits de risque de maladie cardiovasculaire, ainsi que des niveaux réduits pour d’autres maladies des personnes âgées et pour la mortalité totale.

R. Curtis Ellison, MD
Yuqing Zhang, MD, DSc
Institute on Lifestyle & Health
Boston University School of Medicine

Le vin est-il un produit à risque pour la santé ?

Le Credoc a publié une étude sur le vin, demandée par la Confédération des Vignerons Indépendants de France. Et là, le choc. Et Il en faut un pour chaque étude sinon ce n’est ni drôle ni rentable !
Le vin est reconnu par les français comme le deuxième produit présentant des risques pour la santé
A croire vraiment que la filière vin veut se faire du mal !
Je n’ai pas eu accès à l’étude dans tous ses détails mais son résumé donne quelques éclairages qu’il faut mieux lire à deux fois.
D’abord, quelle était la question ? : Selon vous les produits suivants présentent-ils aujourd’hui des risques pour la santé ?
Si 71% des français place la charcuterie en tête, un français sur deux cite le vin. Quel sens doit-on donner à cette réponse ?
Doit-on dire comme beaucoup que les français perçoivent le vin comme un produit alimentaire comportant des risques pour la santé ? J’ai des doutes !
La même étude a été faite en 2003 et en 2000. On peut suivre l’évolution. Chose étonnante en 2003, ils n’étaient que 26%.
Qu’est-ce qui peut expliquer cette évolution, plus du double, en 5 ans ? Il faut bien le reconnaitre, le vin a été particulièrement soumis à une évolution des mentalités du fait du renforcement de la répression routière et des nouveaux messages de santé publique comme celui concernant la consommation d’alcool pendant la grossesse. Le vin perdrait de son exception culturelle et se retrouverait perçu comme un alcool ordinaire. Mais à ce titre, on aurait aimé disposer des chiffres concernant l’alcool en général.
Puis en se penchant sur l’étude dans sa globalité, que penser des réponses données aux autres aliments :
En 8 ans, la volaille passe de 63 à 37% des Français considérant ce produit comme étant à risque pour la santé, la viande de boucherie de 68 à 35%, les fromages de 54 à 32% et le lait de 37 à 20%. A croire que ce n’est pas les récentes campagnes anti-ogm qui font de l’effet, ni la consommation en hausse des produits Bio, ni les études dénonçant les abus des pesticides et des engrais et la présence de métaux lourds dans nos aliments !
C’est étonnant tout de même cet effondrement de la perception de produit à risque pour la santé. Nous aurions une image plus qualitative et plus sécuritaire de ces aliments aujourd’hui ! Qu’est-ce qui peut bien l’expliquer ? Si quelqu’un a une idée ?

L’autre annonce « spectaculaire » de l’étude concerne le type de consommateur de vin. La société française a évolué et son rapport avec le vin également. Il n’est plus un aliment mais un produit de plaisir.
D’ailleurs, le vin tout venant est peu à peu remplacé par les AOC et vins de pays. Le vin de table est passé de 65 % en 1979 à 11 % de la production en 2005. En résumé, ce n’est plus l’ouvrier, le mineur et le paysan qui boit du vin. C’est le cadre qui le consomme maintenant, homme et femme !
Et oui, en passant, on découvre l’égalité des sexes aussi dans le vin, en affirmant que les femmes constituent aujourd’hui 45 % des consommateurs.

Pour en revenir à cet embourgeoisement du vin comme le dit le Credoc, il est vrai que vin et travail ne font plus bon ménage et que les politiques de sécurisation des postes de travail ont une réelle efficacité. Le vin n’est plus attaché à l’exercice d’un métier. Et puis les mineurs ont quasiment disparu, les travailleurs dans les champs aussi ! Et toute cette ancienne génération vieillissante laisse la place à une nouvelle plus sensible à l’augmentation qualitative du vin.
Alors voilà ! Du coup on consomme moins mais mieux ! Enfin, le croit-on !

Pour conclure, sortons notre tête de la bouteille et regardons maintenant quelles boissons nous consommons :

Si la consommation de vin baisse, celle des bulles et des alcools forts ne fait que progresser ! En effet, entre 2003 et 2007, si la consommation de boissons alcoolisées a baissé de 17%, celle des vins effervescents progresse de 36%, celle des spiritueux de 99% notamment pour les TGVR (Téquila, Gin, Vodka et Rhum), de 43% pour les whiskys et de 16% pour les anisés. Sinon, les consommations de boissons qui progressent le plus sont celles de thé (+64%), de chicorée (+112%), de boissons lactées (+64%) et d’eau en bouteille (+38%). Lors des repas principaux, déjeuner et dîner, le vin est de plus en plus concurrencé par l’eau en bouteille et les sodas. Mais je m’étonne ! Là où on nous dit que la consommation du vin est en baisse car il subit les assauts des ligues anti-alcooliques, de la loi Evin et des messages sanitaires, comment expliquer cette forte hausse des TGVR et des vins effervescents ? Pourquoi dans cette étude du Credoc demandée par la Confédération des Vignerons Indépendants de France, les TGVR ne sont pas soumis à la question principale du risque pour la santé ?

En conclusion, si on ne boit plus de vin quotidiennement mais avec modération, on consomme avec excès de l’alcool par à-coup, par trop plein, les jours de fête, classiquement avec des bulles et les autres moments, à la manière forte, identifiée sous le vocable de binge drinking, avec des spiritueux.
On peut même émettre l’idée que si le but recherché est bien l’effet de l’alcool, grisant et désinhibiteur, la nouvelle génération retrouve ce sucre si plaisant, si simple, si facile à reconnaitre comme dans pratiquement toutes ses pratiques alimentaires.
Nous sommes très loin du plaisir de la dégustation d’un vin, de la finesse de sa perception et de la complexité de ses saveurs.

Source : Credoc le vin, un produit à risques qui s’embourgeoise – Raphaël Berger – N° 216 – Novembre 2008

Cantine Bio logique

affiche film nos enfants nous accuseront

Le Film :

La courageuse initiative d’une municipalité du Gard, Barjac, qui décide d’introduire le bio dans la cantine scolaire du village. Le réalisateur , Jean-Paul Jaud, brosse un portrait sans concession sur la tragédie environnementale qui guette la jeune génération : l’empoisonnement de nos campagnes par la chimie agricole (76 000 tonnes de pesticides déversées chaque année sur notre pays) et les dégâts occasionnés sur la santé publique. Un seul mot d’ordre : Ne pas seulement constater les ravages, mais trouver tout de suite les moyens d’agir, pour que, demain, nos enfants ne nous accusent pas.
Sortie le 05 Novembre 2008.

Le Conseil Général du Gard :

Le Conseil général du Gard partenaire du documentaire «Nos enfants nous accuseront», agit et s’engage au quotidien pour développer une agriculture durable sur son territoire.
Sur la période 2001-2007, le Conseil général du Gard a consacré près de 31 millions d’euros pour l’agriculture gardoise, avec notamment des actions pour le respect de l’environnement, la qualité des produits et le développement de l’Agriculture Biologique (AB).
Le Gard : bientôt 1er département français Bio
Depuis plus de 10 ans, à la demande de Damien Alary, président, le Conseil général aide l’agriculture bio afin de structurer l’offre et de développer une agriculture bio de proximité.

La municipalité de Barjac :

Faites bien attention à ce que nous dit Monsieur Edouard Chaulet, le Maire de Barjac :

«Nos enfants s’empoisonnent… Nous les empoisonnons. Cessons de faire cela ! Les élus locaux ont des responsabilités, ils doivent les prendre en matière d’hygiène publique.»
«On a pris une décision politique ! Et non une décision comptable… On comptera après !»
«Rien n’est trop sain, rien n’est trop bon, rien n’est trop beau pour nos enfants…»

Source :
Interventions d’Edouard Chaulet lors à l’occasion d’un entretien avec Périco Légasse (hebdomadaire Marianne), à l’école auprès des parents d’élèves, lors d’une conférence débat au cinéma municipal de Barjac, lors des voeux de nouvel an.
Interventions extraites du film «Nos enfants nous accuseront» disponibles sur www.unplusbio.org, liens à partir des rubriques «A la Une» et «Mon projet manger Bio®, comment faire ?»