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L’abbaye de Sylva Plana, plus que du vin, un oenotourisme de qualité en terre de Faugères

A nouveau un bel exemple de vignerons qui en plus de leur métier de faiseur de vin se sont lancés dans ce que l’on appelle l’oenotourisme, en l’espèce la restauration et l’accueil touristique.

Le Languedoc  évolue sous l’impulsion de ses domaines réactifs. L’objectif avoué faire venir à soi ce petit consommateur tant désiré et lui proposer plus que du vin, une expérience, un moment de partage.
L’Abbaye de Sylva Plana réunit en un seul lieu une cave, un caveau, un bar à vin, un restaurant, une salle de réception, des chambres d’hôtes et des balades dans les vignes. A la cuisine, c’est tapas le midi et carte le soir en saison. C’est simple, c’est bon, c’est efficace.  Bien entendu, vous y retrouverez les vins du domaine, aoc faugères et igp cote de thongue. Oui j’ai bien dit « cote de thongue », la plage n’est pas loin mais ce n’est pas un indice.

Homme de terre et homme de cave
Le domaine est mené par 2 associés : cédric Guy et nicolas Bouchard qui cultivent le vignoble en agriculture biologique sur une terre pierreuse, de schiste, typique de Faugères. Cédric est l’homme de terre, celui qui ose dans la vigne des pratiques originales comme le labour des sols avec un cheval sur les vieilles parcelles. Nicolas est l’homme de cave, plus discret, entre ses barriques de vins et ses grandes cuves.

L’histoire du domaine est liée à l’abbaye de Sylvanes à Saint Affrique, depuis 1139. Ici, c’était une dépendance pour faire du vin de messe, ainsi que de la pisciculture. Les moines Cisterciens ne mangent pas de viande.

Il y a beaucoup de chose à apprendre à l’abbaye de Sylvanès. Etymologiquement, Sylvanès  signifie « sauve nous » l’endroit où l’on trouve le salut, la rédemption. L’abbaye est aujourd’hui mondialement connue comme centre de formation, de recherche, de création et d’édition au service de la liturgie et de la musique sacrée par l’immense travail réalisé depuis plus de 30 ans par le Père André Gouzes qui a entrepris la composition  d’un corpus liturgique intégral en langue française. Le nom de Sylva Plana est une dérive de Sylvanès, adaptée à l’endroit certainement, entouré de forêt.

Bon, sans vous faire un cours d’histoire, Faugères était une terre protestante, ceci explique que le domaine fut détruit 3 fois et reconstruit 2 fois jusqu’à la révolution. A l’origine, le vignoble ne faisait que 5 ha. Maintenant il en fait 35 ha.

Bio et biodynamie
Les deux familles des 2 associés étaient voisines, famille de coopérateur et famille de négociant. Le Bio est une démarche naturelle. En effet, les 35 ha du domaine ne sont pas mécanisables et historiquement les parents travaillaient proprement sans trop de traitement. Ainsi quand ils ont souhaité faire une cuvée d’exception, la part du diable, en n’utilisant que des matériaux nobles à la cave avec le bois, et en vigne, ils ont converti 3 ha en biodynamie.

Cédric commente sa démarche ainsi : « Depuis 2010, tout est en bio certifié et petit à petit on passe tout en biodynamie. Le passage du bio à la biodynamie ca n’est pas visible dans le vin. Ca demande : de passer le soufre et le cuivre selon le calendrier lunaire. Mais c’est parfois compliqué à cause de la chaleur et du vent. On a peu de temps disponible pour agir sur la vigne.
Côté œnologie, pour le rosé, on ne levure pas. A basses températures, la fermentation de démarre pas.  On utilise les principes de la dynamisation, c’est à dire des petites quantités de substrats dans de l’eau dynamisée, avec de la silice. C’est homéopathique. »

Pour autant, Cédric aime qu’il y ait une explication physique, et non pas ésotérique. Par exemple, pour le vers de la grappe,  il a trouvé une association (le groupe chiroptères du Languedoc Roussillon http://asso-gclr.fr/)  qui a pour but de réintroduire les chauves souris qui mangent les insectes, la nuit. L’association a choisi les endroits et a amené les chauves souris, juste à proximité de l’abbaye en ruine. Il faut aussi un point d’eau. Ce n’est pas évident de le faire partout.

Le cheval c’est moderne !
A propos du recours à la traction animale, Cédric précise : « Le cheval ça me paraît naturel aussi. Quand on a voulu passer 100% en bio. On a quasi doublé la consommation de carburant. On a cherché à diminuer les doses de traitement, du coup il faut passer plus souvent, en cuivre et en soufre. L’herbe faut la tondre, ou la coucher, etc… Il fallait sortir des ha du mécanique, des vieilles vignes, des gobelets, et en 2006, 2007 et 2008, on a sorti 6 ha du mécanique. En cave, de même, pressurage manuel, utilisation de petites cuves, on utilise de l’électricité que pour la mise en bouteille. C’est la démarche sur la cuvé la part du diable. Ainsi on est revenu à notre consommation de carburant comme avant le bio. L’emploi du cheval passe par un prestataire. C’est un petit club avec le domaine de l’ancienne mercerie, la grange d’ain, le mas angel, et mas d’alezon (catherine roque), les estanilles : on a un monsieur qui s’appelle Mathias Liebig, www.lestraitsdusud.fr, c’est une entreprise de prestation animale. C’est un métier qui explose. Il a plusieurs chevaux, c’est sérieux et c’est moderne. »
Et il ajoute au sujet des vignes : « La part du diable ce sont des vignes qui ont 90-100 ans. Il y a très peu de raisin. On y prélève des bois pour les faire reproduire par un pépiniériste pour complanter. On garde ainsi notre patrimoine. On travaille surtout sur des vignes de 60 à 80 ans. Sur 50 ha ca fait 50 ans finalement. Les parents et grands parents ont mis beaucoup de syrah. Entre les années 1980 et 2005, aucun replantage de carignan. Et donc on va devoir s’en occuper. »

Les vins de l’Abbaye Sylva Plana présentent un atout majeur, la fraîcheur ! Elle donne de la finesse aux différentes cuvées. On retrouve dans les jus, la précision du discours de Cédric. Ca va bien droit, c’est franc, c’est juste et aromatique. Si La part du diable est un must recherché, vous trouverez facilement votre élixir de bonheur dans la gamme des vins de l’abbaye. Le mieux c’est de réserver votre prochain séjour, en novice des temps modernes, dormir dans une des chambres d’hôtes et diner au restaurant.

La part du diable, savez-vous ce que c’est ?

(ce qui reste dans la barrique quand la part des anges c’est envolé.)

Photo copyright : Ken Payton

vin bleu
VdV 53 : Je Vois du Vin bleu comme une orange

Le symptôme était encore inconnu à ce jour, limité à mon terroir d’adoption Le Languedoc, bien loin de cette province Wallonne où ils voient rouge à un tel point, qu’ils disent voir le vin, orange !
Les hommes de médecine, si bien raillés par le verbe d’un certain Molière, qui bien avant ma petite personne, est venu ici en terre viticole, distraire les bourgeois, les nobles et les curés, au sens large le mot curé mais pas trop tout de même, ces mé…de…cins donc auraient pu conclure à une hallucination.

Une quelque prise de substance liquide, tout droit sortie d’une bouteille, pourrait bien amener à perturber la perception des couleurs !
Et quoi ! Faut-il que nous voyons tous, le même monde, dans sa noirceur.
Et pourtant, j’ai bien entendu parler, vous aussi, de ces gens qui voient la vie en rose. Tiens, en voilà une belle couleur pour une bouteille ! Une si belle palette de rose, qui va du pâle pastelle au saumon-orangé, vif comme un bonbon acidulé !
Alors oui, nous pourrions convenir que le vin ne serait que rose mais je m’y refuse. Non par choix politique mais parce que devant moi, je le vois bien, ce vin est bleu comme une orange. Il est de ces jus que beaucoup qualifie de nectar. C’est là une première preuve ! Sa rondeur en bouche me calme les sens, me rassure !

Il est bleu mais il est si bon ! Il tombe du ciel dans mon verre et apporte fantaisie et couleur à ma table d’hiver qui en manque tant, même si à Pézenas le soleil ne nous quitte pas de l’année. Il est une terre à lui tout seul, qui tourne sur lui-même dans son écrin de verre. Sa complexité épouse mon humeur hédoniste.

Je le veux entièrement bleu, bleu comme une orange, bleu comme un raisin mûr de grenache avant la vendange, bleu comme le ciel du Sud qui lui donne de la chaleur, bleu comme la surface plane de la Méditerranée, un matin d’été, quand juste une légère pression de l’air chatouille les feuilles vertes pour mieux faire respirer la vigne.
Je Vois le Vin bleu comme une orange, n’en déplaise à certains, je vois le vin comme je le bois, par instinct, par plaisir, par envie : bleu !

Escarpolette, Ivo à la recherche de l’équilibre avec les vignes de Montpeyroux

L’année dernière quand je l’avais rencontré pour la première fois, j’avais éprouvé  ce vertige, de celui qui se lance dans le vide, et je l’avais surnommé par évidence, le funambule.

La prise de risque, volontaire, plus ou moins forcée, d’abord ! Et cette énergie haut perchée, en haut de ses fûts. Cette manière, habile, qu’il a, de grimper pour tirer un peu de jus de ses tonneaux.

Cette semaine, je l’ai retrouvé dans sa cave, armé d’une chaise longue et d’une longue barre de fer avec laquelle il fait tourner la vis de son mythique pressoir vertical. Le fil sur lequel je l’avais vu s’engager a disparu.
Calé dans sa cave, ses pieds sont maintenant bien plantés dans le sol. Il dégage une telle sérénité que ça m’a semblé facile de faire du vin. Une cuve, un pressoir, une barrique et des raisins. Et puis surtout, la vendange lui a donné des signes de confiance indiquant que la vigne se renforce, gagne en assurance. Chacun mûrit au rythme de l’autre. Le vigneron, la vigne, vers une entente parfaite.

Ivo en profite. En cave, il tente déjà de nouvelles cuvées comme cet assemblage à l’encuvage de Muscat et Macabeu. Je m’impatiente déjà de pouvoir en ouvrir une bouteille.Ca va lui prendre plus de 15 jours de réclusion cet exercice, vider les cuves, remplir les fûts, presser les raisins, attendre que ça cesse de couler. Une histoire d’homme seul, derrière une vieille porte verte ou bleue, on ne sait plus, dans le haut du village. En s’approchant, on entend par moment, le cliquetis du mécanisme de la vis du pressoir. Ca fait les bras ! 
En quittant Montpeyroux, je pense à toutes ces vignes qui valsent. Des propriétaires organisent des bals pour s’en débarrasser sans trop savoir comment faire. La pression immobilière gagne du terrain et les générations ne savent plus se transmettre le métier.La terre se vend pour y planter des bulbes, des clôtures bien droites avant d’y monter des murs en parpaing qui cachent des pavillons aux couleurs criardes et des piscines pleine d’eau bleue ou verte, on ne sait plus !

Beaujolias Nouveau : Hommage à Marcel Lapierre Chez Tonino à Bordeaux
A la votre
A la votre
Un billet de Antoine Schmitt pour annoncer sa soirée spéciale Beaujolais Nouveau :
1981 ne fut pas qu’un tournant politque.Il s’agit également de l’année de la création des « Dalton » du Beaujolais menée par Joe Marcel LAPIERRE qui décida de faire le vin qu’il aimait; c’est à dire celui de ses père et grand père.Il proposa le premier Beaujolais sans aucun ajout de souffre (il fallait diablement être sur de la qualité de son raisin …) et sans ajout de levures douteuses aux goûts de banane et autres plantations exotiques se trouvant en règle générale à plus de 5 000 km du pays du Beaujolais !!!Consacré par les américains, dont à ma connaissance c’est le seul vin exporté aux USA sans ajout de souffre (SO2) et non filtré, Marcel s’en est allé et nous a quitté le 11 octobre 2010.Heureusement, il avait commencé à transmettre son savoir et sa passion à son fils Mathieu qui avec Marie, sa maman et ses deux petites soeurs Camille et Anne vont continuer à nous faire partager la vérité des vins authentiques et respectueux de notre santé, du moins physique.Je vous attends nombreux jeudi soir à partir de 19 heures pour rendre un dernier hommage à Marcel LAPIERRE et envoyer un signe d’affection à sa famille. Jeudi 18 novembre à 19h
Chez TONINOPlace Marie Brizard
33 000 Bordeaux
Le temps des vendanges, à la machine.

En passant du côté de quarante dans l’Aude, j’ai bien dit l’Aude pas l’Aube, rien à voir si ce n’est quelques bulles, crémant pour les uns, champagne pour les autres, oui dans l’Aude,  vous savez ce département caché derrière l’Hérault, je dis ça pour ceux qui nous regardent d’en-haut, de Paris, ceci pour me rendre sur le lieu de vendange, au détour du dernier virage pour accéder à la parcelle de vigne, surgit une sacré machine jaune. The machine à vendanger !Très vite, on décide que ce n’est pas une amie ! En premier parce qu’elle fait un bruit incroyable entre le moteur du tracteur et la soufflerie de la machine. Ensuite, parce qu’elle te secoue la vigne du genre « debout là-dedans ! Tous dehors, les grains de raisins d’abord, les feuilles si elles veulent ». Et puis enfin parce que j’étais venu ici pour être au calme, en pleine nature, et saisir de belles grappes de raisin toute la journée.

Bon, pour autant, ce genre de bête a bien évidemment ses avantages et notamment beaucoup d’impératifs de rendement, plus que nécessaire au viticulteur si il veut survivre et en vivre.Sur les photos, vous pourrez lire en gros « Grégoire » sur le flanc de la machine. Ce n’est pas le petit nom du conducteur. Vous n’y êtes pas du tout ! C’est la marque de l’engin. J’ai pas trouvé comment la flouter, pour faire genre blogueur indépendant c’est raté !!! C’est pas grave, je vais en profiter pour leur demander si ils peuvent m’en offrir une chez « Grégoire Group » .Si c’est pas de la transparence ça !

Le pressoir vertical, un mouvement naturel pour faire du vin blanc

pressoir vin la fontude aubry

Tandis que nombreux vous êtes à vous presser à l’ouverture des foires aux vins, les vignerons s’activent un peu partout dans les terroirs, accaparés par le moment le plus important de l’année : les vendanges.

pressoir vertical

Rendez-vous était donné à 15h00, à Brenas, au nord du lac du salagou, dans l’Hérault. « Si tu veux, cet après-midi, on va presser le terret que l’on a cueilli hier. » me glissa François Aubry. A son domaine, La Fontude, tout se fait à un rythme posé, tout en assurance et en contrôle. Au milieu de sa cave, tout est prêt. Les grappes reposent dans des caisses, au frais. Le petit pressoir vertical trône entre les barriques et les cuves. A proximité, un minuscule fouloir à moteur attend sagement de se rendre utile. Une à une, les caisses sont déversées dans le fouloir dont le moteur électrique ronronne assez bruyamment. Les raisins ainsi éclatés sont ensuite directement introduits dans le pressoir à l’aide d’un sceau. François n’égrappe pas. La rafle a son utilité. Elle va drainer l’écoulement du jus au moment du pressage.

En discutant sur le vin nature et cette insistance persistante que certains ont de fustiger les vins blanc nature, François me déclare : « tu sais, les gens n’ont rien compris à plus de 5000 ans de science du vin ! Oui la destinée naturelle du vin c’est de se transformer en vinaigre, mais à l’air libre. En revanche, si tu laisses ton raisin dans un milieu réducteur, sans contact avec l’air, sa vocation sera alors de devenir du vin ! »

Pour rentrer l’ensemble de la vendange, on tasse un peu les grappes dans le pressoir et à l’aide d’une lourde barre de métal, dans un mouvement de va et vient, François fait tourner la vis qui enfonce le chapeau de bois posé sur le raisin. Le jus est tout à coup beaucoup plus clair. Il va s’écouler toute la nuit et mis régulièrement dans une cuve fermée. Le principe sera de laisser le liquide se reposer pour séparer les bourbes du jus clair. François a déjà préparé deux belles barriques, tout juste rénovée. L’élevage se fera sur lies fines, tout l’hiver.Le millésime 2009 prend son envol.

Carnet de Vigne Omnivore : 200 vins 100% raisins

Il y en a qui ont des bibles, plus ou moins sacrées, d’autres des guides plus ou moins réputés, d’autres encore des maitres plus ou moins vénérés, ou alors des étalons, aiguilles ou non, des fils d’Ariane assez longs, des initiateurs et des initiatrices.
Moi, j’ai trouvé, au détour d’un astucieux conseil, dans le feutré d’une cave, en minervois, au domaine du loup blanc,  (merci Nicolas), un carnet, rouge, à l’écriture libre et à la prose enlevée.  On y trouve des notes mais pas de notes. Je veux dire des notes de dégustations, de l’écrit, du verbe, des avis, des conseils mais surtout pas des notes sur 20, sur le vin ou sur 100, comme celui de cet américain que beaucoup apprennent « par coeur » !
Côté pratique, vous y trouverez toujours une adresse, un téléphone, une photo et une idée du prix des vins.

Présentation de l’éditeur
Ce guide des vins a pris le parti de la vigne. Il met en avant une sélection de 200 vignerons qui se situent tous loin du productivisme, de la chimie et des méthodes lourdes de vinification qui constituent le standard des vins commercialisés en France et dans le monde. Il aurait pu s’appeler le guide des vins  » nature « , la biodynamie entrant parfois dans la danse. ; Mais l’étiquette ne fait pas le moine. Disons qu’ils sont seulement  » matures « . Comme le fruit, juste à point, qui porte en lui le vin. S’il faut attribuer une religion à ces vignerons, c’est celle du dehors. Si on les cherche, c’est là qu’on les trouvera. Ils vendangent manuellement quand le coût de la main d’œuvre a fait plier l’immense majorité du pays. Ils labourent et piochent quand la France s’affiche premier consommateur européen de pesticides. Ils balancent des hectolitres à l’égout plutôt que de se noyer dans la pharmacopée œnologique. Pour quel résultat ? Le plaisir de boire des vins 100 % raisin ! En les goûtant, vous comprendrez le bonheur du fruit en bouche, l’amplitude naturelle et la fraîcheur du raisin. En les goûtant, vous ne boirez plus jamais comme avant !

Biographie de l’auteur
Sylvie Augereau collabore à Omnivore depuis sa création. Spécialisée dans le vin, elle ne se contente pas de goûter : elle joue souvent du sécateur dans la vigne, accompagne tes vignerons en cave, pour mieux comprendre leur travail. Depuis toujours, elle note sur de petits carnets ses impressions, ses rencontres, ses émotions. C’est tout cela qu’elle vous fait partager dans ce Carnet de vigne, première cuvée. A lire sans soif, pour mieux boire.

Vous le trouverez ici sur amazon :

 

Des résidus de pesticides dans les vins bio

Dans la revue test-achats de décembre 2008 . n° 526, une enquête sur la présence de résidus de pesticides dans le vin, par R. Remy, M. Baert et M. Gonnissen.

Il suffit apparemment d’être en Belgique, de l’autre côté de la frontière donc, pour trouver une étude un peu plus approfondie et sérieuse sur la présence ou non de résidus de pesticides dans les vins Français mais aussi Allemand, Argentin, Chilien etc…
Si les Belges adorent le vin, il est à noter qu’ils se posent les mêmes questions que nous, mais que eux se donnent les moyens d’y répondre, de part le seul fait que la Belgique n’est pas un pays producteur de vin. Il y a paradoxalement moins de pression ou tout du moins de freins à mettre en place de telles études.

L’étude est mise en place après l’application du nouveau réglement européen du 1er Septembre 2008 ramenant le nombre de pesticides autorisés de 700 à 300. Le nouveau règlement fixe les limites maximales de résidus (LMR) autorisées sur et dans les denrées alimentaires destinées à l’homme. Cette limite est une relative à l’application des Bonnes Pratiques Agricoles. Elle ne souligne pas pour autant la toxicité d’un résidu de pesticide. Pour ce faire,  on dispose de deux indices, la dose de référence aigüe et la dose journalière admissible.
Au niveau européen, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments a fixé une LMR pour les produits alimentaires dont le vin ne fait pas partie mais le raisin de cuve oui. C’est ensuite, à chaque état de l’union européenne de mesurer le respect de ces limites.

Le vin présentera ou non des résidus de pesticides en conséquence de l’emploi ou non de pesticides dans la vigne. On peut supposer que les vins bio n’en contiendront pas puisque, dans ce cas, les vignerons ne peuvent pas employer de pesticides, et que dans le cas de vin traditionnel, il pourra y avoir des résidus mais à une dose inférieure à la Limite Maximale de Résidus autorisées dans le raisin !

L’étude porte sur 34 vins, rouges, blancs et effervescents, issus pour moitié de l’agriculture biologique. Les vins ont été achetés sur le marché belge en mai-juin 2008. Les analyses ont porté sur la détection possible de 200 résidus de pesticides. Les auteurs précisent qu’il faut bien faire la différence entre la détection d’un résidus mesurables qui s’exprime en mg/kg ou en ppm, et, entre la détection de traces de pesticides qui s’expriment là en µg/kg. Dans le premier cas, on est certain de la présence de pesticides et de son emploi par le vigneron. Dans le second cas, on est certain de sa présence dans le vin mais on ignore sa quantité et sa provenance. Il peut s’agir alors d’une contamination depuis une parcelle voisine.

Les résultas :

Sur les Vins Traditionnel, 9 sur 17 ne comportent ni traces ni résidus. Les 8 autres contiennent de 1 à 3 résidus différents.
Sur les Vins Bio, 13 sur 17  ne comportent ni traces ni résidus.  Les 4 autres en contiennent donc.
A noter que les résidus observés sont inférieurs à la LMR fixée pour les raisins de cuve.  Les auteurs donnent en exemple le résidus le plus observé, le pyriméthanil. Sa LMR est de 1 mg/kg or la dose maximale observée a été de 0.07 mg/kg, soit 14 fois moins !

Deux conclusions à donner :

Les vins ne sont pas tous porteurs de résidus de pesticides et lorsqu’ils le sont c’est dans des quantités admissibles par les autorités européennes et très éloignées d’un quelconque danger pour la santé !
Il est anormal de trouver des résidus de pesticides dans 4 vins issus de raisins de l’agriculture biologique puisque cela prouve l’utilisation de pesticides par le vigneron. Or son cahier des charges le lui interdit et un organisme de contrôle et de certification l’a justement contrôlé pour le respecter ! On peut donc se demander si les contrôles sont réalisés correctement.

Questions Ouvertes :

Qui fera une telle étude à plus grande échelle en France sur les vins bio français afin de nous garantir la fiabilité du label Bio ?
Sachant que sur cet échantillon, le seul vin français bio à présenter des résidus de pesticides est l’un des vins de La Chablisienne, peux-t-on avoir une réaction de cette coopérative ? Comment réagissent-ils à cette étude ? Sur leur catalogue, cette cuvée n’existe plus et semble remplacée par « Dame Nature ».
Même question vis à vis de l’organisme Ecocert qui a certifié cet échantillon pour la Chablisienne. C’est tout de même délicat comme résultat !

Le tableau de Résultats des Résidus mesurables (en mg/kg ou ppm)

AGRICULTURE TRADITIONNELLE
Terres Douces 2005, Bordeaux (France, rouge) carbendazime : 0,02 fenhexamid : 0,02
Cellier Yvecourt Bordeaux 2006, Bordeaux (France, rouge) carbendazime : 0,06 iprovalicarbe : 0,01
Chablis Union des Viticulteurs 2007, Chablis (France, blanc) pyriméthanil : 0,07 fenhexamid : 0,03 iprovalicarbe : 0,01
Hilaire Rondeau Rosé d’Anjou 2007, Rosé d’Anjou (France, rosé) diméthomorphe : 0,02
Val de Uga Merlot 2006, Somontano (Espagne, rouge) carbendazime : 0,05
Gobelsburger Grüner Veltliner 2005, Qualitätswein (Autriche, blanc) azoxystrobine : 0,01 boscalide : 0,07
Riesling Classic 2007, Pfalz (Allemagne, blanc) pyriméthanil : 0,01 fenhexamid : 0,03 iprovalicarbe : 0,01
Casa Mayor Carmenère 2007, Colchagua Valley (Chili, rouge) iprodione : 0,11 fenhexamid : 0,04
Cuvée St Vincent Les Chevaliers 2006, Côtes du Rhône (France, rouge)
Cellier des Dauphins Prestige 2006, Côtes du Rhône (France, rouge)
Merlot 2007, Vin de Pays d’Oc (France, rouge)
Marquis de Marmontel, Champagne (France, vin effervescent)
Lamberti Soave 2006, Soave (Italie, blanc)
Porto ruby – port wine, Porto (Portugal, vin de dessert)
Finca Las Higueras Malbec 2007, Mendoza (Argentine, rouge)
Roodeberg 2005, Western Cape (Afrique du Sud, rouge)
Domaine du Chenoy “Butte aux lièvres” 2005, Sambre et Meuse (Belgique, rouge)

AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La Chablisienne La Source 2004 (Ecocert), Chablis (France, blanc) pyriméthanil : 0,03
Garganega del Veneto 2006 (Biogarantie), Garganega IGT (Italie, blanc) pyriméthanil : 0,01
Vida Organica Cabernet sauvignon 2007 (Letis SA BIO), Mendoza (Argentine, rouge) carbendazime : 0,03
Nelson Bio Shiraz Oxfam 2005 (Biogarantie), Western Cape (Afrique du Sud, rouge) carbaryl : 0,02
Domaine Jean-Charles Aubert 2006 (Agriculture Biologique, Demeter), Côtes du Rhône (France, rouge)
Domaine des Coccinelles 2006 (Agriculture Biologique), Côtes du Rhône (France, rouge)
Château Haut-Pouchaud 2005 (Agriculture Biologique), Bordeaux (France, rouge)
Bordeaux Yvon Mau 2006 (Ecocert), Bordeaux (France, rouge)
Pont Neuf 2007 (Agriculture Biologique), Vin de Pays du Gard (France, rouge)
Domaine Le Verger 2007 (Agriculture Biologique), Rosé d’Anjou (France, rosé)
Champagne Fleury (Ecocert, Demeter), Champagne (France, vin effervescent)
Monasterio de Santa Ana 2006 (Consejo de agricultura ecologica Murcia), Jumilla (Espagne, rouge)
Romariz reserve ruby (Ecocert), Porto (Portugal, vin de dessert)
Josef Loimer Gemischter Satz 2005 (Austria Bio), Qualitätswein (Autriche, blanc)
Silvaner Kabinett 2007 (ECOVIN), Rheinhessen (Allemagne, blanc)
Adobe Cabernet sauvignon 2007 (IMO SCESP 004), Valle Central (Chili, rouge)
Hageling Dornfelder 2005 (Biogarantie), Hageland (Belgique, rouge)

Christian Dior et Chateau Yquem : la Vie a prix d’or

Le marketing du luxe a ses propres codes. En la matière, Dior fait fort ! Reprenant l’idée développée notamment par la marque Caudalie, elle a associé un soin pour la peau classique aux effets bénéfiques des antioxydants contenus dans le raisin. Pourquoi pas ! En l’occurence, ils n’ont pas choisi n’importe quel raisin : Château Yquem.Le luxe s’attire !On retrouvera les attributs indispensables pour placer le produit au plus haut du haut de gamme : la qualité, le prix, la rareté, le plaisir hédonique et le lien avec la tradition. Il est évident qu’au prix des bouteilles de Chateau d’Yquem comme de ceux de ce soin de Dior, la rareté sera au rendez-vous et le plaisir viendra submerger le client.

La campagne de publicité ne fait pas dans la demie-mesure en déroulant chacun de ces attributs :

On ne parle pas moins de « miracle », c’est vous dire la qualité du produit.Pour 15 ml d’Extrait, préparez-vous à débourser 359,70 €. (Bel exercice suplémentaire de donner un prix avec des centimes. Bravo !)La rareté parle d’elle-même, 15 ml pour l’extrait et la crème yeux et 50 ml pour la crème.La promesse du produit renforce le message miraculeux : « une formule à l’efficacité hors-normes », « la peau régénérée……rayonne d’une lumière nouvelle ».La tradition liée au Château Yquem communique sur le même thème : « se bonifier année après année ». Dior s’appuie sur 25 années d’expertises sur les antioxydants !

En résumé, tout de même, le soin « L’or de Vie » promet un soin miracle né de la vigne d’Yquem qui métamorphose le contour de l’oeil.

dior creme yeux

Je vous met ci-dessous le texte en entier. Peser les mots, ils valent de l’or ! Il faut vraiment y aller franco pour nous dire que Dior extrait une composition unique de la sève des sarments de vigne du château d’Yquem.

Le soin miracle né de la vigne d’Yquem. Vingt-cinq ans d’expertise sur les antioxydants conduisent la Recherche Dior sur le chemin d’Yquem, un vignoble d’exception qui a le don de se régénérer et de se bonifier année après année. de la vigne d’Yquem, Dior a extrait une composition unique de 10 molécules antioxydantes et régénérantes contenues dans la sève du sarment. le miracle se produit : un formule à l’efficacité hors-normes concentrée dans deux soins, l’Extrait et la Crème. Et le temps redevient créateur : jour après jour, la peau régénérée devient plus forte, plus belle. Elle rayonne d’une lumière nouvelle. 

Si vous le souhaitez, d’autres bonnes paroles annonciatrices vous attendent sur le site de Dior Le Must, comme une idée de la religion du Luxe !