Les Vendredis du Vin, des litres et des lettres

Des lettres, des lettres…des litres j’en ai plein ! enfin des 3/4 de litres surtout, dans ma cave. Ah comme je les adore ces petites choses qui attendent sagement que je vienne les choisir, parfois au hasard, pressé par le temps, souvent avec méthode, je passe devant chacune d’elles, je relis toutes les étiquettes, en cherchant celle qui va me plaire à cet instant. Un peu comme si je me faisais mon rayon vin de supermarché mais qu’avec des bouteilles quasi introuvables !

Oui bon, des litres et des lettres, quel thème, page blanche à noircir, écran vide, une torture, pas sûr, un défi, c’est certain, une excitation de voir les mots s’enfilaient avec ce sens qui roule à la lecture.

J’avais envie, c’est cool les envies, surtout quand on les assouvies, et par principe, mon conseil, avoir des envies envisageables, ca évite la frustration et ca donne confiance en la vie. Alors oui, j’avais envie de me faire un abécédaire des vignerons, ceux de mes rencontres pour lesquelles ce blog vient d’obtenir un prix au Wine Blog Trophy.

Aurai-je le temps d’aller de a jusqu’à z ?

A comme Azam. Un seigneur en terroir de Limoux, à Roquetaillade, sur son domaine des Hautes Terres ! Une rencontre forte, dans le froid d’un hivers, dans la confiance de sa cave et sa patiente à m’expliquer comment fait-on du crémant !

B comme Patrick Baudoin, découvert sur Millésime Bio il y a 3 jours. Ces vins sont un délice et il me parait de nature à vous parler pendant des heures d’un tas de choses passionnantes.

C comme Clavel, père et fils, de l’authentique me semble-t-il, beaucoup d’humour, de finesse et de la sincérité.

D comme Defaix, à Chablis, de quoi boire, manger et dormir, en une seule adresse !

E comme Emile Hérédia, du bon entre Loire et Languedoc du dimanche, un nomade de la vigne qui connait tout du café !

F comme Fusionnels, un couple mixte, France et Australie, pour concevoir un Faugères de toute beauté et une cave incroyable !

I comme Ivo Ferreira, du talent et de l’énergie pour des vins fantastiques.

J comme Jorel, blottit à Saint Paul de Fenouillet, les pieds dans le schiste et la cave enterrée dans le village.

M comme Mas Conscience, un cas, une prise etc…

L comme Lapierre, qu’est-ce que j’adore ça, ce raisin gaulois. Vas-y Matthieu, c’est top !

P comme Tire-Pé, le château Bordelais mené par david Barrault et sa cuvée Malbec !

R comme Reder, que du blanc et du grigri, qui se tient bien droit, un peu au-dessus de Cournonterral.

S comme Sorga, le domaine d’anthony Tortul, généreux, force de la jeunesse.

T comme Turner-Pageot, un biodynamiste heureux, qui sent bon la lavande à gabian.

W comme Picaros Wine, un tube ! une cuvée typée Languedoc ensoleillé à surveiller de près.

Z comme Catherine Bernard parce que Zut le C et B sont déjà pris et pourtant z’est tellement délicieux zes vins !

Y’en a d’autres, je continuerai … a suivre

Roucaillat du Domaine Hautes Terres de Comberousse

gri gri

L’accès au domaine se mérite. Il faut faire une véritable enquête dans le village de Cournonterral avant de trouver la route qui mène au vignoble. En quittant la route goudronnée, face à ce panneau de bois, où l’on peut lire «Comberousse 2 km», il vaut mieux être équipé d’un bon 4×4. Il s’agit de traverser un territoire de chasse, au milieu de la garrigue, en suivant un interminable chemin caillouteux.

Finalement, l’isolement du vignoble n’est pas fortuit. Il semble à l’abri de toute intrusion extérieure. Ses 14 ha de vignes, exposées au sud-est, entièrement clôturés, le préserve des sangliers comme de la modernité. Le plateau, plus haut, qui surplombe le domaine, amène de la fraîcheur à la vigne qui en a bien besoin les soirs d’été.Les Reder, père, et fils maintenant, ne produisent que du blanc : par défi ! Les cépages sont originaux et dès le début de la dégustation, on entre dans un nouvel univers.La cuvée Roucaillat, un assemblage de roussane, rolle, grenache, cépages typiquement méditerranéens pour un vin rare, travaillé sur une note oxydative. Une cuvée intrigante que vous aimerez déguster entre amis. A boire sans attendre par curiosité pour se changer les papilles.

Bonne Année 2009 à mes vignerons

Je voulais remercier à ma manière les vignerons et vigneronnes qui ont su m’accueillir les bras ouverts, en toute simplicité.

J’ai aimé rencontré Jean et Catherine Montanet, au pied de Vézelay, un soir d’été, en partageant leur table, leur vin. Je me souviens de cette rudesse (un mot que j’invente je crois bien) de père que Jean portait à l’égard de son fils. Il nous avait fait un discours sur l’homo-erectus, droit dans son champs, à l’affut des sanglier. Et puis, ce ton rassurant, ce regard franc, et ce regret à la fin du repas : « mais voilà, c’est ça que l’on aurait du faire. Boire les vins des autres, pour s’en faire une idée, au lieu d’ouvrir mes bouteilles ». C’était pourtant si bon.

Et puis, un midi, avec Jean Maupertuis, en pleine Auvergne, à découvrir, ébahi, que le vin pouvait se faire sur d’anciens volcans, sans complexe, sans chercher à raconter d’histoire. Du vin de copain comme on l’appelle ! Je dirais bien aussi du vin naturel dans le sens où le vin se fait tout naturellement.

Je repense aussi à Isabelle Frère qui comme Christophe Fouchet ou Catherine Bernard ne peuvent faire autrement que de vous emmener d’abord dans les vignes. Le paradis c’est au milieu des rangs, entouré de paysages souvent magnifiques. Le lieu doit être rassurant. On y va parfois dans des engins incroyables, couverts de poussières, ou sans siège passager. Ce n’est pas fait pour le critique (g)Astronomique qui débarquerait en costard pour taster du vin et de la cuvée ! T’as intérêt d’être souple, vivant, en bonne santé et d’avoir envie d’y être, là, avec eux, à partager ce regard sur la vigne, sans cesse en alerte, en envie. J’ai aimé suivre leur pas, leur geste, frotter le bois qui s’effrite, pousser les sarments devant soi pour peigner les rangs, traverser les ceps, au vent, au soleil, se pencher vers la terre pour y trouver des fossiles parfois et comprendre d’où vient le vin.

Mon meilleur souvenir en cave, certainement avec Bernard Bellahsen, à le regarder poser ses étiquettes à la main sur ses bouteilles, bercer par la grande musique qui baigne l’atmosphère de son chai, à discuter pendant des heures, sur le monde, ce monde qui évolue trop vite, le bouscule, ce grouillement d’homme qui lui fait peur, je crois.
Et puis j’ai adoré ce réflexe de cave, face à une rangée de fût bien aligné, d’aller soulever les bondes à la recherche du crépitement du vin blanc et l’entendre chanter.

Voilà, je voulais donc les remercier, et leur souhaiter tous mes vœux pour 2009 et vous dire que je trépigne déjà de retourner à leur rencontre.

Roucaillat du Domaine Hautes Terres de Comberousse

 

roucaillat languedoc blanc

L’accès au domaine se mérite. Il faut faire une véritable enquête dans le village de Cournonterral avant de trouver la route qui mène au vignoble. En quittant la route goudronnée, face à ce panneau de bois, où l’on peut lire «Comberousse 2 km», il vaut mieux être équipé d’un bon 4×4. Il s’agit de traverser un territoire de chasse, au milieu de la garrigue, en suivant un interminable chemin caillouteux.

comberousse chemin

Finalement, l’isolement du vignoble n’est pas fortuit. Il semble à l’abri de toute intrusion extérieure. Ses 14 ha de vignes, exposées au sud-est, entièrement clôturés, le préserve des sangliers comme de la modernité. Le plateau, plus haut, qui surplombe le domaine, amène de la fraîcheur à la vigne qui en a bien besoin les soirs d’été. reder comberousse
Les Reder, père, et fils maintenant, ne produisent que du blanc : par défi ! Les cépages sont originaux et dès le début de la dégustation, on entre dans un nouvel univers.

Nous apprécions le Roucaillat, un assemblage de roussane, rolle, grenache, cépages typiquement méditerranéens pour un vin rare, travaillé sur une note oxydative. Une cuvée intrigante que vous aimerez déguster entre amis. A boire sans attendre par curiosité pour se changer les papilles.