Vinexpo : Salon In, Salon Off : Le marché du vin a 2 visages à Bordeaux

 

stand diva vinexpo bordeaux 2009

Les 5 jours du salon de Vinexpo Bordeaux viennent de passer. La fièvre est montée jusqu’au dernier jours, entre acheteurs sur le tard, chineurs de bouteilles pleines sur stands vides et exposants fatigués, nerveux, heureux, pressés, compressés, décompressant.
Ceux qui avaient préparés Vinexpo se déclarent très satisfaisait du salon. Les autres semblent moins enjoués. Mais d’une manière générale, le marché mondial est soutenu, dynamique, actif et la morosité « crisienne » me semble davantage perdurer dans les papiers de certains journalistes que dans les propos des différents exposants. A croire que certains ne sont venus que le Dimanche, premier jour de salon, jour creux par excellence, croisant par inadvertance la fête des pères et la fête du fleuve.

La rançon de la gloire pour Vinexpo

bernard magrez chateau pape clément vinexpo bordeaux 2009La multitude des salons Off, leur récurrence et la taille de certains, amènent vraiment à se demander si ce n’est pas devenu une conformité voir même une obligation finalement. Sans Off, le In ne serait pas un succès. A tel point que Le Off en devient Officiel…
Au-delà de ce simple constat, cette tendance des salons off signe fortement ce que l’on ressent à Vinexpo. Il y a deux marchés du vin. Il y a celui de l’opulence, du luxe, des grands noms, leur cortège de stands imposants, d’hôtesses tirées à quatre épingles, de tapis rouge, d’invitations privées, de membre du club avec carte dorée accrochée à la boutonnière de la veste de costard, et ce bruit d’hélicoptères ,allant et venant, au-dessus du lac où les plus fortunés, certainement, se payent chacun une vue sur le monde. Les chinois, acheteurs, importateurs, animent le marché. Les pays de l’Europe du Nord confortent eux-aussi leur bonne santé et leur soif.
Alors dans ce fast, cet optimisme de rigueur ou de fait, les bouts de salon paraissent, en effet, déprimés, atones, vides, à l’image de ce hall 2, séparé physiquement du hall 1, principal moteur du salon, par un stand-restaurant-bar du CIVB. On pourrait même se dire que passer de l’un à l’autre de ces 2 halls, signifiait un véritable changement de référence, en traversant, en toute innocence, la blanche vertu du Bordelais.
Que trouvait-on dans ce hall 2 ? Des vignerons hébergés à plusieurs sur des stands fédérateurs. Et comme par hasard, ceux du Languedoc, du Roussillon, des Espagnols, quelques Italiens mais aussi ceux des appellations moins prestigieuses du Bordeaux. Bien dommage d’y retrouver, au fond, le stand d’Anne de Joyeuse et celui du Prieuré Saint Jean de Bébian.

Le salon a deux vitesses…

Le succès des Off, attirant une clientèle plus motivée et en adéquation avec le thème du off, entraînera certainement encore plus de mouvements dissidents de la sorte à l’avenir Il faut bien se démarquer, faire son évènement à soi plutôt que se retrouver noyé dans la grand messe du In. Ca se comprend. On y retrouve ainsi différents groupes, associations, syndicats, appellations. Voyez par vous-même l’éclectisme :
Les femmes vignes Rhône et les femmes de vin, L’Expression des Vignerons Bio d’Aquitaine, les blogeurs vignerons, Hauts les Vins, Contains sulfites…mais pas trop au chateau Tire Pé, Vignerons Sans artifices au Château Moulin Pey-Labrie, Les Gens de Métiers, Fair Wind Wine, et bien d’autres en additionnant les soirées.

De la grippe A… la crise

Vous lirez encore après ça que le marché est morose… que la crise pèse…que la grippe « A » rajoute au catastrophisme. Et pourtant, j’entends encore ce commercial export d’une grande cave coopérative de Bourgogne me dire tout souriant « on a une progression des ventes au-delà de nos espérances ». Et ce domaine à Cheverny, ravi de son premier Vinexpo, au sein du stand du Val de Loire, me confier que si « Dimanche tout le monde a eu très peur, le reste de la semaine s’est déroulée à merveille. »

Katsumi Ishida au salon off de Deauville

piano de cuisine katsumi Ishida deauville off4

Katsumi a une solide réputation. On pourrait l’attendre à nous vendre l’exotisme des sushis. Mais il n’est pas là ! Alors, on se dit, que c’est le genre de chef venu en France pour monter un restaurant hors de prix, à la clientèle sélectionnée. Pas mieux.
Katsumi c’est simple : il fait ce qui lui plait, avec les gens, les mets, son restaurant cabane et les vins sur sa carte. Il serait du genre à tracer son sillon dans le terroir de la cuisine française, installé au commande de son bistrot.
Au salon OFF4 de Deauville, organisé par Omnivore, Katsumi fait sensation. L’ami, Marcel Lapierre, l’accompagne dans la lumière et sur la scène. Quelques bouteilles de Morgon sont déjà ouvertes. Ca rassurre le bonhomme.

katsumi Ishida deauville off4

Premier plat réalisé : une anguille recouverte d’une tranche de foie gras nappée de quelques morceaux de mangues alléchantes. Pas moyen de gouter. C’est le problème et l’ennui de ce genre de salon. Enfin, avec Katsumi, le public se réveille. Il nous sort l’anguille, l’étire sur son billot, lui décoche un coup de pic à glace dans l’oeil pour clouer la tête sur la planche de bois. Ca calme tout le monde et ravit Sébastien Demorand, le monsieur qui anime le show, qui s’alimente de ce petit croustillant de vie ! Hé oui, avant de finir dans une assiette, une anguille bouge. Le hic, c’est que, quand Katsumi enfile son couteau, tout le long, dans le corps de la bête, elle bouge encore ! Ouille ! Un peu de sang en gros plan sur l’écran de la salle ! Mais le chef va vite. Ca passe. L’anguille est mise au bouillon pour 10 mn avant de se faire dorer à l’huile d’olive.

anguille katsumi Ishida deauville off4

Le deuxième plat se concentre sur de belles couleurs : un poulpe ! C’est plus joli cuit que mort ! Je n’ai pas noté la recette. Juste fait une photo du grand écran.

poulpe katsumi Ishida deauville off4

Ce qui me plait chez Katsumi, c’est qu’il a eu, comme moi, un émoi marquant, quand il a bu ses premières gorgées de beaujolais de Lapierre. D’un coup, le goulot sort du cadre pesant d’un ancien monde du vin. Déboucher une bouteille c’est ouvrir une brèche vers la liberté. A ta santé Katsumi !

En mets fais ce qu’il te plaît • 43 rue Chevreul • 69007 Lyon • Tél. : 04 78 72 46 58

La Dive Bouteille : Photo Off

Le salon est passé sur les planches de Deauville. Je n’ai pas vu tous les vignerons annoncés, mais de toutes façons, il fallait bien plus d’une journée pour rencontrer et déguster ceux qui étaient bien présents.
Si par rapport à d’autres salons comme la Beaujoloise, c’est sûr, on perd un peu en convivialité,  le principal est au rendez-vous : il y a du monde, l’organisation est impeccable et l’accueil est chaleureux !
Quelques photos :

D’abord, les planches, pas grand monde le matin. Les nuages sont bien là et la pluie aussi, bien que très fine.

les planches de deauville

Sur la plage, un tournage improvisé apparemment avec une scène de feu, si j’en crois le pompier armé de son outil.

plage de deauville cinéma

Ah Enfin, je rencontre Andréa Calek, ou plutôt sa Babiole ! Lui, il est encore au lit ou tout du moins couché quelque part. C’est Monsieur Oustric qui m’en parle. Petite cuvée en vin de pays à base de carignan, syrah et grenache. C’est extra ! Le salon commence bien. Il y a aussi un pétillant en blanc, à ne pas rater. En fait, Calek est basé au Mazel. Il se cache ou il apprend … on ira le voir sur place…

andréa calek babiole

Quelques bouteilles avec des étiquettes sympathiques de chez L’Etoile du matin, domaine mené par un jeune homme solide, Geoffroy Marchand, dans l’aude. Il y a des jeunes par là-bas aussi qui font des choses qui sortent de l’ordinaire. Le vin est puissant, que du rouge, plusieurs cuvées. Les étiquettes ce sont des oeuvres d’un artiste de Perpignan, Jak Arnould. Sur le domaine, il y a déjà des agneaux et très bientôt du fromage ! A suivre.

Etoile du matin

Dans la multitude, dans l’opulence, la rencontre avec un brin de vérité, de simplicité et de partage. Evelyne Clairet illumine ma journée juste avant de partir. Une très belle dégustation de ses cuvées. Connu pour son vin jaune, le jura réserve quelques bonnes autres surprises comme ce savagnin ouillé ! D’habitude, on laisse la part des anges prendre sa place dans les fûts. Alors on joue sur l’oxydation. Le domaine de la tournelle a choisi de faire une cuvée différente. La fleur de savagnin dégage de subtils arômes. C’est à découvrir ! Et puis, il y a bien sûr les classiques, avec un morceau de fromage et un bout de pain ramené de chez monsieur Overnoy. Rien que ça ! L’accueil !

Domaine de la tournelle jura vin jaune

Omnivore Food Festival OFF4 à Deauville

Omnivore organise ce 23 et 24 Février, à Deauville, son OFF annuel !
Ne manquez pas cette fête qui réunit quelques maitres de cuisine. Ce qui suit vient du site www.omnivore.fr. J’ai tellement bien aimé cette page que j’ai préféré vous la présenter dans son jus. Allez voir l’original, sur la toile bien sûr, et surtout dans la « vraie vie » à Deauville. Si vous aimez les fourneaux, les regards, les toques, les grands noms et ceux, plus petits, qui montent, ce salon est fait pour vous !

LUNDI 23 FÉVRIER

08h45-09h30 Café Confidences avec Valrhona
Pierre Hermé (Paris)
Pierre Hermé © Alvaro Yanez/Omnivore
Le plus célèbre pâtissier du monde, inventeur d’Ispahan (déclinaison rose-litchi à l’infini) de Miss Glagla et plus récemment encore des macarons Haute couture, peut passer des heures chez les parfumeurs comme Patou ou Serge Lutens, à humer les fragrances mises au point avec tant de patience. « La création d’un gâteau peut me prendre cinq ans », dit-il d’ailleurs. Dans ce Café confidences qui lui est dédié et qui devrait remuer les esprits, nous poserons une question à ce pâtissier de génie : « A quoi peut bien ressembler un dessert au restaurant ? »
www.pierreherme.com

09h35-10h10 Alexandre Bourdas – Sa.Qua.Na (Honfleur)
Alexandre Bourdas © Paolo Della Corte/Omnivore
Alexandre tisse sa toile, son fil, son succès. Pas factice. Alexandre est un très grand, et ses assiettes cinglent comme jamais. « Direct… » : un de ses plats s’appelle comme ça. Palourdes, huile de gaillet et pomelos en guise de sous-titre, un trou normand revu et corrigé à la sauce nippone par un chef du XXIe siècle. Une espèce de dashi très pur et neutre afin de valoriser le shoot iodé des gros coquillages, où le fruit apporte l’acidité et le gaillet un soupçon de miellé. La bouche purifiée dit merci. Nous aussi.
Sa.Qua.Na
22 place Hamelin 14600 Honfleur • Tél. : 02 31 89 40 80 •
www.alexandre-bourdas.com

10h15-10h50 Laurent Chareau – Le Chat (Villechaud)
Laurent Chareau © Luc Dubanchet/Omnivore
Décalé, Chareau l’est. Tignasse hirsute et bouclée, yeux de Droopy, parole rare, charisme mutique… Il y a deux ans, il s’était échappé de Paris dont il avait pourtant largement contribué au décoinçage culinaire et zygomatique. Installé à Villechaud en défricheur, Laurent Chareau fait beaucoup plus que de la cuisine : le pari, un peu fou mais qui semble ici maîtrisé, de faire découvrir à la Loire du vin blanc et des fromages de chèvre la subtilité de la jeune cuisine à prix hautement concurrentiels.
Le Chat • 42 rue Guérins 58200 Villechaud • Tél. : 03 86 28 49 03

11h05-11h40 Bertrand Grebaut – Agapè (Paris)
Bertrand Grebaut © Luc Dubanchet/Omnivore
26 ans et déjà chef d’un restaurant. 26 ans mais surtout déjà maître d’une cuisine qui va à l’essentiel. Bertrand Grebaut a été stagiaire chez Alain Passard pendant deux ans : « C’est là que j’ai tout appris. » On en a la preuve, avec son fi let de maigre, crevettes grises, bourrache, mousseline de petits pois et émulsion coquillage. Un exemple de pureté et d’énergie. De maturité aussi. En ouvrant l’an dernier, Agapè nous révèle un chef de moins de trente ans. De ceux que le OFF aime à faire monter sur scène.
Agapè • 51 rue Jouffroy d’Abbans 75017 Paris • Tél. : 01 42 27 20 18

11h45-12h20 Paco Morales – Senzone (Madrid)
Morales Paco
Au rayon de la relève espagnole, Paco Morales, 27 ans au compteur, a fait de son restaurant Senzone la sensation de la scène madrilène. Visage de chérubin et volonté d’acier, on aimerait bien voir Paquito expliquer à son psy comment il a réussi à gommer tous les signes extérieurs de son ancien mentor, Andoni Luis Aduriz, dont il fut pendant des années le bras droit au Mugaritz. L’huître grillée au riz de Venere, les Couteaux crus/cuits aux champignons séchés et châtaignes fraîches, la Morue frite à la farine de pomme de terre dans un bouillon de lentilles et pancetta – autant de créations de dernière minute figurant déjà au palmarès de ses classiques.
Senzone • Plaza de la Independencia, 3 28001 Madrid

12h25-13h00 Emmanuel Renaut – Flocons de Sel (Megève)
Emmanuel Renaut © Paolo Della Corte/Omnivore
En 2008, le savoyard a déménagé dans une auberge fl ambant neuve, chambres de charme XXL pour mener en chef-patron autre chose que le train-train du M.O.F. dont il est, au demeurant, pas peu fi er. Nous, le Manu, on l’adore chaque fois un peu plus parce qu’en technicien imparable, il se fout royalement des prestidigitations démonstratives. Ses assiettes sont magnifiques, moins ludiques que monastiques, raccord avec le cadre alpin qu’il s’est choisi. Cadre dont il sort rarement pour montrer son talent : le OFF l’accueille avec d’autant plus de plaisir.
Flocons de Sel • 75 rue Saint-François • 74120 Megève • Tél. 04 50 21 44 99

14h30-15h05 Jordi Butron – Espai sucre (Barcelone)
Jordi Butron DR
Designer des nouvelles frontières de l’univers sucré et pédagogue d’un artisanat partagé dans l’arène laborantine de son école, le désormais célébrissime Espai Sucre de Barcelone, Jordi crée comme il respire. Et propose dans son restaurant homonyme consacré au Doux Savoir, à l’instar du New-Yorkais Will Goldfarb, des menus uniquement composés de desserts à la lisière du sucré et du salé. Pour de plus amples renseignements sur son cryptique « Empyreumatic 2 », ne loupez pas sa démo sur scène !
Espai Sucre • Princesa 53 • Barcelona • Spain • Tél. +34-93-268-1630 • www.espaisucre.com

15h10-15h45 Katsumi Ishida – En Mets fais ce qu’il te plaît (Lyon)
Katsumi Ishida © Paolo Della Corte/Omnivore
Depuis qu’il trimballe sa bonne bouille à la une du numéro spécial d’Art Press consacré à la cuisine, Katsumi Ishida commence – enfin ! – à récolter la considération qu’on lui doit. Difficile de trouver, à Lyon comme ailleurs, un cuisinier aussi intégriste, aussi perfectionniste, disons-le : aussi tête de nœud que lui. Avec les moyens du bord, il somatise dans son cabanon paupériste son obsession monomaniaque pour la cuisine bistrotière d’artiste. Certains passent – face à cette table de bric et de broc, dans l’urgence de son économie de suffisance – à côté de l’essentiel. Le don de soi d’un Japonais qui fait de son refoulé la clé de son expressivité.
En mets fais ce qu’il te plaît • 43 rue Chevreul • 69007 Lyon • Tél. : 04 78 72 46 58

15h50 -16h35 Café Confidences avec Valrhona
Jacques et Laurent Pourcel – Le Jardin des Sens (Montpellier)

Jacques et Laurent Pourcel
À la tête d’un empire, les Pourcel Bros. sont les derniers artisans d’un savoir-faire que tout le monde nous envie : l’« eaterie » à la française : allégresse du service, baroque outrecuidant du décor, élégance versacesque des plats hauts en couleur faisant de leur festival de saveurs les vrais atouts d’une conception de la restauration sans égale sur le sol national. Ni gastro rétro ni fashionista , les Pourcel réussissent le grand saut entre grand-messe étoilée et brasserie pour voir et faire voir qu’on sait y faire.
Le Jardin des Sens • 11 av. Saint Lazare 34000 Montpellier • Tél. : 0499583838 • www.jardindessens.com

16h50 -17h25 Mads Reflund – MR (Copenhague)
Mads Reflund © Roger Casas
La prochaine vague sera nordique ou ne sera pas. Pour preuve, le très rockabilly Mads Refl und, jeune surdoué à la mèche rebelle et aux trouvailles gagnantes. Compagnon de la première heure de René Redzepi, il conçoit depuis le premier étage de son appartement/restaurant au cœur de Copenhague des plats hybrides, entre immédiateté et réflexion, paysagisme et abstraction toujours avec un triple shoot de goût et le joker de la surprise en bonus. Gros cèpes coupés hyper fins pour évoquer la texture de la langue de bœuf ou Truffes et condiment de noix à la cendre en offrande aux feux paysans célébrant la récolte de l’été, chez Mads it’s a mad mad world. Mais les sens aux premières loges.
Kultorvet 5 • 1175 Copenhague (Danemark) • +45 3391 0949 • www.mr-restaurant.com

17h30 –18h05 Franck Cerutti – Le Louis XV (Monaco)
Franck Cerutti
Franck Cerruti est un technicien redoutable doublé d’un découvreur de produits hors pair. Ce sont sans doute ces mêmes produits qui lui permettent de rester fi dèle à sa conviction de ne jamais trop en faire pour épater le chaland. Avec ces légumes primeurs des jardins de Provence sous des gouttelettes d’huile d’olive et d’aceto balsamico, le chef du Louis XV continue de tracer le sillage d’une cuisine au plus près des sols, dans une démarche sincère à n’en pas douter. Respect !
Louis XV • Place du Casino 98000 Monaco • Tél. : 377 98 06 88 64 • www.alain-ducasse.com

18h10 –18h45 Petter Nilsson – La Gazzetta (Paris)
Petter Nilsson
Extra Créateur du Carnet de Route 2009, Petter Nilsson est simplement l’un des chefs les plus géniaux de sa génération. En cuisine, il maîtrise le doux et l’acide, la cuisson raisonnée et la juxtaposition texturelle, le presque évanescent et la pointe à peine puissante, la profondeur et surtout, surtout, l’élégance. La cuisine, son effi cacité, sa capacité à toucher sont toujours conditionnées par l’ouverture, l’intelligence. Petter Nilsson possède tout ça et bien plus.
La Gazetta • 29 rue de Cotte 75012 Paris • Tél. : 01 43 47 47 05 • www.lagazzetta.fr

MARDI 24 FÉVRIER

8h45 –9h30 Café confidences avec Valrhona
Marcel Lapierre, Michel Issaly et Marcel Richaud

Marcel Richaud © Paolo della Corte/omnivore
Pour fêter dignement les dix ans de la DIve, parler des vins nature et pousser un nouveau coup de gueule contre les vins standardiser, ces trois vignerons aussi sages que géniaux montent sur la scène du OFF en alter ego des cuisiniers. Cours de rattrapage pour tous, leçons de chose et prise de position aussi ferme qu’anticonformiste assurée !

9h35 –10h10 Thorsten Schmidt – Malling&Schmidt (Danemark)
Thorsten Schmidt © Roger Casas
Tout au nord du Danemark, dans le Jutland autrefois cher à Ingmar Bergman, Torsten Schmidt pourrait passer pour un membre de la bande à neurones débridés chers à Blumenthal et Decoret. Certes, il cogite, « designe » de nouveaux plats et crée des assiettes (les coussins d’air transparent avec herbes, algues, graviers et poissons rouges vivants à l’intérieur sur lequel on goûte à la marine salade d’Huîtres, langoustines, concombre et raifort en poudre glacé) mais ne perd jamais le cap du Nord, là d’où il vient et où il va. Son plat « Norwegian Boy Scouts in the camp » a reçu le prix Omnivore du Best Gay Dish of the Year.
Jaegergardsgade 81 • Arhus (Danemark) • Tél. : +45 8617 7088 • www.mallingschmidt.dk

10h15 –10h50 Stefano Baiocco – Villa Feltrinelli (Italie)
Stefano Baioco
De Gagnaire à Ducasse, de Barbot à Adrià et Andoni, Stefano Baiocco sait choisir ses accointances. Mais c’est à Gargnano, dans le potager privé de l’une des plus exclusives demeures transalpines, l’ancienne villa familiale de l’éditeur Giangiacomo Feltrinelli, qu’il cultive sa cuisine des légumes. Le paysagisme savant de sa salade répertoriant plus de 120 pousses et herbes, ça vous dit ? Et l’élégance évanescente du risotto aux cervelles de lapin, pardi !
Villa Feltrinelli • Via Rimembranza 38-40 25084 Gagnano •
www.villafeltrinelli.com

11h05 –11h40 Riccardo Camanini – Villa Fiordaliso (Italie)
Ricardo Camanini © Paolo Della Corte/omnivore
Ricky a tout pour plaire. Une technique qui ne force jamais la main, une science infuse du goût de la nature lacustre, on connaît peu de cuisiniers aussi discrets et directs que lui. Les produits du cru, les plus pauvres surtout (anguilles, poissons du lac de Garde), se marient à merveille avec une douceur féminine d’un lyrisme non moins intense (le très lacté risotto aux poissons séchés et stracchino, il fallait y penser). Sublime !
Villa Fiordaliso • Corso Zanardelli 132 Gardone Riviera (Brescia) • Tél. +39 0365 20158 • www.villafi ordaliso.it

11h45 –12h20 Marion Monnier- La Table de Marion (Saintes)
Marion Monnier
Parfois une pépite de restaurant apparaît et l’on ne s’en rend pas compte. C’est vrai que ce petit restaurant, légèrement excentré sur les bords de Charente, ne paie pas forcément de mine mais la déco contemporaine est totalement raccord avec une incroyable pâte de concombre et fraicheur de lentilles servie avec des gambas au gingembre. Parfois, un client dit que la moghette, ça ne se cuisine ni en purée, ni avec du poisson. On se souvient alors que Michel Guérard fut voué aux gémonies pour avoir osé servir des haricots verts al dente. C’était à la fin des années 80. Guérard, depuis, est devenu l’un des plus célèbres chefs au monde…
La Table de Marion10 Place Blair 17100 Saintes • Tél. : 05 46 74 16 38 •www.latabledemarion.unblog.fr

12h25 –13h00 Jacques Marcon – Régis et Jacques Marcon (St-Bonnet-le-Froid)
Jacques Marcon DR
Le cèpe, Marcon père et fi ls le servent « au naturel » : charnu, ferme et fondant, accompagné d’une chataîgne légèrement confite et sucrée. Un sabayon crémeux et léger vient, tel un voile, adoucir l’ensemble. Des années de travail pour arriver à cette radicalité là. Pureté d’une cuisine qui a depuis quelques années gagnée en concision, mais ne s’arrête pas pour autant de gamberger pour allier graines de quinoa rouge et foie gras poêlé aux fruits secs et nectarines infusées. Cette grâce prend d’autant plus d’ampleur que le nouveau restaurant perché au-dessus du village prend sa place au fi l des ans dans le paysage, et que l’osmose père-fils ne se dément pas.
Le Clos des Cîmes • 43 290 Saint-Bonnet-Le-Froid • Tél. 04 71 59 93 72 • www.regismarcon.fr

14h30-15h05 Nicolas Le Bec – Les Confluents (Lyon)
Nicolas Le Bec © Paolo della Corte/omnivore
Le Bec ouvre en 2009 un méga show-room pour, dit-il, « démocratiser la cuisine ». Avec des mets simplement apprêtés, des plats de retour du marché quotidiennement renouvelés, grils et rôtissoires en surchauffe permanente. Pourvu qu’on retrouve Rue Le Bec ce mix étonnant de canaillerie et de bonnes manières. Celles de l’imperfectible Ris de veau, croustifondant comme tout classicisme qui se doit, tempéré dans ses rondeurs par le craquant des feuilles de la salade romaine et la bergamote en sauce comme un condiment à la moutarde. Zones de confluences ?
Nicolas Le Bec • Les Confluents • 69009 Lyon • www.nicolaslebec.com

15h10-15h55 Café confidences avec Valrhona
Heston Blumenthal The Fat Duck (Grande-Bretagne)

Heston Blumenthal DR
L’un des cuisiniers les plus symptomatiques du 3e millénaire est aussi l’un des plus accessibles. Pas forcément dans son restaurant, complet-complet jusqu’aux calendes grecques, mais sur la scène du OFF4. Où, lors d’un Café Confidence d’exception, Sir Heston abordera, sans fi let de protection, tous les paramètres de son univers, du début bistrotier campagnard à la découverte de la Pensée Moléculaire, de la technique à la cuisine comme aimant de la mémoire jusqu’à la récente sortie du Fat Duck Cookbook – Encyclopedia Universalis blumenthienne. À ne pas rater, of course.
The Fat Duck • High Street • Bray SL6 2AQ Berkshire • England • Tél. : +44 1628 580 333 • www.fatduck.co.uk

15h55 –16h10 Présentation de la Bourse Badoit de la Création avec Thierry Marx

16h25 –17h00 Emanuele Scarello – Agli Amici (Italie)
Emanuele Scarello DR
Profession : avant-gardiste. Mais aussi aubergiste pur sang depuis cinq générations. Emanuele Scarello dérègle avec bonhommie et une double dose de délectation vraiment tout à la fois : et l’expérimentation et la tradition. Son Bouillon de peau de pommes de terre au caviar iranien ou le Museau de cochon à l’air de rave frioulan sont des moments d’exception. Et encore on ne vous a rien dit des divins Gnocchetti en soupette lactée au vin blanc et oursins « un plat trop simple, je ne peux pas le présenter au OFF ». Dites-lui que, en chorus avec Obama « Yes, you can ! ».
Agli Amici • Via Liguria, 250 • 33100 Godia • Italia • (+39) 0432565411

17h05 –17h40 Alexandre Gauthier
La Grenouillère (Madelaine-sous-Montreuil)

Alexandre Gauthier © Alvaro Yanez/Omnivore
Alexandre Gauthier est insatiable dans sa recherche d’émotions nouvelles, toujours à juste distance, sans effet de manche. Très technique et très osée, sa cuisine va au plus près de la matière, comme ces fraises vertes, coques et amandes. Un plat radical, naturellement inspiré, chemin rythmé par les notes d’amertume, d’acidité, de sel, des textures tour à tour molles, rugueuses, cassantes…Rigueur, pudeur, simplicité : le chemin d’Alexandre Gauthier est tracé.
La Grenouillère • La Madeleine-sous-Montreuil 62170 Montreuil • Tél. : 03 31 06 07 22 • www.lagrenouillere.fr

17h45 –18h30 Ferran Adrià – El Bulli (Espagne)
Ferran Adrià
« Dans le monde scientifique, il existe des milliers d’investigateurs, de chercheurs. Mais en cuisine, il y en a très peu. Car la recherche, le travail de conceptualisation demandent énormément de temps. Or les cuisiniers sont aussi la plupart du temps dans l’obligation de rester devant leurs fourneaux pour assurer leurs deux services quotidiens. Les couturiers ne produisent pas en direct les robes qu’ils imaginent, ils ont des petites mains pour passer à l’aspect pratique. Ce n’est pas le cas pour l’immense majorité des restaurants. C’est pour cela que je ferme six mois pas an pour me consacrer avec une équipe de huit personnes dédiée à cela, à la recherche culinaire. Les nouveaux plats représentent 2500 heures de recherche dans l’année ! Le plus souvent, le cuisinier manque de temps. »
Adrià pour clôturer le OFF4 en apothéose.
Cala Montjoy, Ap. 30 • 17480 Roses, Gérone (Espagne) • Tél. +34 972 150 457 • www.elbulli.com

Source : omnivore.fr

Salon du Beaujolais Nature La Beaujoloise 2009

A vos agendas : Lundi 20 Avril 2009, à partir de 10 heures et souvent jusqu’au bout d’une longue nuit, vous retrouverez le fameux salon off du Beaujolais, organisé par 3 petits vignerons : Mathieu LAPIERRE, Christophe PACALET et Cyril ALONSO.

Comme l’an passé, les entrées seront gratuites. Tous les visiteurs disposeront d’un verre à dégustation et pourront se restaurer à midi d’une assiette de saucisson chaud. Pour le vin, il suffit de tendre son verre, de s’ouvrir avec un sourire, de chercher une place et de se laisser envoûter par cette ambiance de grande brasserie. Le soir, le diner est payant, prévoyez d’acheter des tickets à 25 €.

Cette année, la Beaujoloise nous propose la crème des jus de raisins :

Du Champagne : champagne prevost et champagne alexandre

Des Jus du cru : jean paul brun, marcel Lapierre, domaine valette, Yvon metras, domaine overnoy-houillions, fanfan ganeavat, pierre marie chermette, georges descombes, jean foilliard, max breton, phillipe jambon, domaine denogent, l’ancestra, christophe pacalet, karime vionnet, jean claude lapalu, Xavier begnier, nicolas testard, et bien d’autres…

Et puis, il y aura d’autres surprises avec 2 autres vignerons de la Champagne, 4 du Jura, quelques spécialités culinaires de leurs régions et 9 autres vignerons du Beaujolais. Ce qui fera un total de 40 vignerons (4 du Jura, 4 de la Champagne, 6 du maconnais et 26 du Beaujolais).

Attention, en 2009, l’évènement se passera au château de Sermezy à Charenta, dans le 69, le grand luxe !!! Oui mais ce sera plus précisément dans l’ancien manège à chevaux du château ! Ouf ! On sera en pleine nature !

Les vins naturels font un tabac à la Beaujoloise

Je viens de recevoir un email des organisateurs de ce fameux salon off appelé La Beaujoloise. Il y a eu plus de 600 visiteurs finalement en 1 jour au Chateau Cambon à Saint-Jean d’Ardières, en plein beaujolais.

Un grand merci à ces 3 jeunes qui viennent bousculer nos habitudes pour nous plonger tout entier dans ce nouvel univers du vin naturel :

Christophe Pacalet, qui a développé un négoce de vin naturel, que des crus du Beaujolais, avec pour démarche de sélectionner les raisins avec sa propre équipe de vendangeurs, histoire de s’assurer d’un fruit mûr et sain. Ensuite dans sa cave, il continue ce que lui a appris son oncle Marcel Lapierre.

Mathieu Lapierre, le fils de Marcel, qui travaille avec son père au domaine, au coeur de Villié-Morgon. La relève est assurée avec ce même naturel pour aborder la vie, les gens et le vin.

Cyril Alonso du domaine de l’Ancestra, qui se dit volontiers, négociant itinérant ou bien encore petit négociant au naturel . C’est le mot clé : naturel ! Ses vins sont étonnants. Il s’amuse avec les étiquettes sur ses bouteilles, n’hésite pas à surprendre avec des noms de cuvées incroyables comme « Château Gonfable » par exemple.

Un grand merci à vous 3 et à tous ceux qui sont venus sur ce salon pour nous rendre le vin tellement nouveau.

Ci-dessous la liste des vignerons et vigneronnes présents à La Beaujoloise :
marcel lapierre,christophe pacalet,max breton,jean foillard,yvon metras,mathieu lapierre,phillipe pacalet,phillipe jambon,jean paul brun,pierre marie chermette,karim vionnet,vinumentis,l’ancestra cyril alonso,nicolas testard,jean jacques robert denogent,domaine valette,julien guillot, arnaud combier,aubert de villaine,henry frederic roch,dominique derain,michel couvreur,jean batiste seles,christian ducroux,jean paul et charlie thevenet,jean claude lapalu,georges descombes dit le noune,marie lapierre.

christophe pacalet Christophe Pacalet

La beaujoloise : Vin Naturel en Beaujolais

Les rendez-vous en Beaujolais étaient l’occasion de promouvoir auprès des professionnels les terroirs du Beaujolais : 1 cépage (le gamay), 2 jours (21 et 22 avril), 4 châteaux, 12 appellations, 150 exposants, 2 000 cuvées, des tapis rouges, des hôtesses, des plaquettes, des verres de dégustation (prêtés !), le tout entre Mâcon et Villefranche-sur-Saône.
Mais voilà, alors que j’étais fin prêt à rencontrer ce vignoble que je connais assez peu, à part ces satanés stéréotypes, comme l’arôme de Banane et le Beaujolais Nouveau, quelqu’un me balance une franche invitation pour un salon Off.
Au même endroit, sur un rond-point, ce panneau me donne envie de quitter la grand route et de partir un peu à l’aventure :

panneau la beaujoloise salon off

La Beaujoloise cache bien son jeu. La deuxième édition, je crois bien de ce genre d’exercice, en marge de la norme. En marge car ces vignerons, là, ici je veux dire, sur ce Off, se prennent des libertés que bien d’autres se refusent. Ils ont choisi de faire du vin sans intrants comme ils disent, c’est à dire, naturel, sans pesticides, sans engrais, et sans soufre si ce n’est avec modération pour contrôler la conservation du vin en bouteille.

Un nouvel univers :

D’abord les hommes, de pères en fils, la plupart jeunes, tous unis comme une famille, le sourire, la décontraction, l’aisance. Pour un premier contact, les bras sont grands ouverts, la table est mise à 13h et tous ceux qui sont là se régalent, discutent, partagent. Les vignerons s’assoient eux-aussi, au milieu de leur amis comme de leurs clients, amenant bouteilles et bonne humeur à déguster ! Finalement, j’y reste 5 heures. C’était prévu de 10h du matin à tard…pour certains jusqu’à l’aube.

Puis l’endroit, château Cambon, certes, il y a dans le nom du lieu, là aussi, le mot château, mais à la place du tapis rouge, nos pieds foulent de la paille, des tonneaux servent de comptoir pour chacun et une grange a été transformée en salle de restaurant. Dépaysant, en un mot !

Enfin, le vin, renversant, renversé dans nos verres. L’un d’eux me prévient : « Attention, si tu goutes de nos vins, tu ne pourras plus boire des autres vins ! » L’avertissement se confirme aujourd’hui. Comme le vin, j’ai aussitôt, fermenté au naturel. J’avais certainement en moi de ces levures indigènes, propices à me rendre avide d’authentique !

Je vous parlerai, plus tard, un par un, de ces vignerons, qui vont grossir ma boutique. Il est indispensable pour notre culture et notre savoir-vivre de faire connaitre ses vins naturels. Vous découvrirez Marcel Lapierre, Christophe Pacalet, Philippe Jambon, Arnaud Combier et bien d’autres, ailleurs en France.

vin de pays des gaules