INCA de Cancer du Vin

Les messages passent beaucoup mieux parfois quand on insiste. C’est ce que je me permet de faire à propos de cette étude épidémiologique publiée par l’Institut National du Cancer sur l’état des lieux des connaissances scientifiques sur la relation entre la consommation d’alcool et le risque de cancers. Nous assistons à un tel bruit médiatique qui va jusqu’à l’absurdité de dire que Madame Bachelot avec la loi  hôpital, patients, santé, territoires, (HSPT) va interdire de boire du vin en France, que nous avons voulu relayer l’information apportée par l’association Les 4 vérités sur le vin.

 logo 4 verites

L’association a réalisé un rapport complet de l’étude sur le document qui a été envoyé aux médecins au titre du Programme National Nutrition Santé (PNNS ) par l’INCA (Institut national de lutte contre le cancer) et le ministère de la Santé : « Nutrition prévention des cancers des connaissances scientifiques aux recommandations ».
En résumé, cette étude épidémiologique se base sur 12 rapports ou documents avec les conclusions suivantes :

2 documents indiquent qu’une consommation modérée de vin peut avoir des effets positifs sur la santé (8ème  et 12ème),
2 documents indiquent qu’une consommation modérée de vin est possible (le 4ème et le 6ème),
3 documents indiquent que le vin est une des boissons alcoolisées les plus consommées en France sans être explicitement négatif avec le vin (2ème, 3ème et 11ème),
2 documents parlent d’alcool en général sans faire référence au vin (le 1er  et le 9ème),
1 document indique que c’est à partir de 1 verre par jour pour les femmes et 2 pour les hommes qu’il y a un risque mais cette assertion est faite sans donner les références des études qui ont amené à cette conclusion (10ème),
2 documents (les 5ème et 7ème) qui sont pour le moins surprenants avec l’oubli incroyable d’une des études majeures sur la mortalité due au cancer (l’étude de Serge Renaud montrait un effet protecteur du vin contre le cancer), pour un rapport émanant d’un fond mondial sur le cancer, c’est très troublant. Dans ces rapports partiaux (l’un étant une traduction de l’autre) on y trouve avec des recommandations de 1 verre pour les femmes et de 2 verres pour les hommes par jour.
1 seul est franchement hostile au vin qui est considéré comme les autres alcools (le 7ème), ce qui est une erreur manifeste, voir les 2 prochains paragraphes.

En opposition totale avec ces assertions , l’association « Les 4 vérités sur le vin » a répertorié 13 études scientifiques sérieuses sur les bienfaits d’une consommation modérée de vin.

Voici un lien vers cette liste :
http://web.mac.com/quatreverites/Blog_des_4_Verites_sur_le_Vin/Liste_etudes.html

Et voici un lien vers une page du même blog, où 6 études sérieuses disent qu’une consommation modérée de vin place le vin très au-dessus des autres alcools en matière d’impact sur la santé, ce serait une erreur scientifique de faire autrement :
http://web.mac.com/quatreverites/Blog_des_4_Verites_sur_le_Vin/Blog/Entrées/2009/1/26_vin_et_alcool_forts.html

Après avoir étudié les différents documents, nous pouvons dire qu’une politique de santé se bâtit sur un bilan de personnes qui consomment modérément, et que le bilan est très largement favorable à une consommation modérée de vin même vis à vis des abstinents, sauf ceux qui ont un problème d’addiction, bien entendu.

En conséquence nous pouvons affirmer que ce document du PPNS envoyé aux médecins s’est affranchi de toute éthique scientifique et morale en affirmant des opinions non étayées par des études scientifiques solides publiées par des revues reconnues mondialement.

Les responsables de cette publication devraient rendre des comptes pour diffusion d’informations non étayées.

Les 4 Vérités sur le Vin, le 23 février 2009, Rapport complet et détaillé ici.

La vérité sur les métaux lourds dans le vin

 » Selon une étude* largement reprise par les médias et sur Internet, les vins français seraient contaminés par des métaux lourds. Or, en y regardant d’un peu plus près, il s’avère que cette étude est loin d’être fiable. Voici les conclusions des membres de l’association « Les 4 vérités sur le vin » 

Un certain nombre de commentateurs en ont profité pour laisser entendre ou simplement écrire que les bienfaits sur la santé d’une consommation modérée de vin étaient donc annulés par cette contamination. Notre groupe « Les 4 vérités sur le vin » a été alerté par plusieurs bizarreries dans cette étude et a voulu en savoir plus. Fidèle à notre méthode, nous avons voulu savoir si cette étude avait été publiée dans une revue scientifique répondant à nos critères d’Impact Factor (IF) de 5 000 et faisait partie des 10 premières revues dans sa spécialité, or cette revue, qui ne publie qu’en ligne, n’est pas encore classée, elle est sans Impact Factor car créée en 2007. Comme l’étude est en fait une méta-analyse (étude de plusieurs autres études), nous sommes allés voir comment étaient classées les études qui ont servi de base de recherche. Pour faire simple nous nous sommes contentés d’étudier les trois études qui scrutaient les vins français. Aucune de ces études n’avait été publiée dans une revue avec un Impact Factor d’au moins 5000 et aucune ne faisait partie du premier décile. Malgré tout, nous avons continué à chercher en nous disant qu’il fallait tout de même voir comment avaient été faites ces études et quels étaient leurs résultats. Nous avons été très surpris de voir qu’une des deux études qui parlait de vins non effervescents (aussi appelé tranquilles dans le jargon de la profession), l’étude slovaque, avait établi ses conclusions sur 3 vins blancs achetés dans un magasin à Bratislava : on ne pourra pas dire qu’il s’agisse d’un échantillon représentatif de la production viticole française. La deuxième étude, espagnole celle-ci, avait étudié les effervescents espagnols et français, et la méthode utilisée ainsi que l’instrument de mesure portent fortement à caution. La troisième étude est une étude portugaise où les vins français tranquilles étudiés et contaminés au plomb avaient été produits avant 1992, date à laquelle les capsules de bouchage au plomb ont été interdites justement à cause de ce risque même, les chercheurs portugais s’excusant d’utiliser de si vieilles analyses.

Conclusion 1 : au final, toutes nos craintes se sont avérées fondées : cette étude sur les métaux, en plus du parti pris de ne prendre que les vins de l’ancien monde (aucun vin des USA, Australie, Afrique du Sud ou Argentine !) n’est vraiment pas réalisée avec un protocole sérieux et les conclusions sont tout sauf fiables.

Conclusion 2 : les organes de presse anglo-saxons n’ont rien gagné à diffuser une information si peu fiable, quant aux organes de presse et blogs français ils n’ont pas brillé par leur prudence (une étude qui stigmatise seulement les vins de l’ancien monde ça ne vous parait pas curieux, Mesdames et Messieurs les journalistes ?).

Conclusion 3 : il serait temps de l’avouer : une étude dite scientifique peut tout à fait manquer de sérieux voire être de parti pris, il serait judicieux d’adopter une grille de hiérarchisation des études, le groupe « Les 4 vérités sur le vin » en propose une pour tout ce qui peut avoir une relation avec la santé humaine : publication dans une revue avec IF de 5 000 au moins et qui figure dans le 1er décile de sa spécialité; autant être très exigeant quand il s’agit de santé humaine.

Conclusion 4 : le thème santé est repris par tous les groupes français de l’agro-alimentaire (en particulier les groupes laitiers), sauf par ceux qui veillent sur la réussite de la filière vin bien sûr. C’est dommage pour la viticulture qui a pourtant là un support de communication de très grande qualité.

Conclusion 5 : nous aurions été bien inspirés de consulter les spécialistes mondiaux des aspects vin et santé (Curtis Ellison, Serge Renaud, Dominique Lanzmann et Joël de Leiris) au lieu de laisser la rumeur enfler sur les vins français, si vous voulez avoir une idée de celle-ci : faites une recherche Google ou Yahoo avec les mots clés suivants : vins français+ métaux lourds . Le bruit fait autour de cette étude est vraiment dommageable pour les vignerons français.

Conclusion 6 : on peut continuer à consommer de façon modérée du vin français et profiter de ses bienfaits sur la santé ! Nous vous invitons à consulter nos cahiers et notre blog pour avoir plus de précisions sur ce dernier point http://web.mac.com/quatreverites

Fabrice Delorme

Président de l’association « Les 4 vérités sur le vin »

http://web.mac.com/quatreverites

Vendredi 19 décembre 2008

* Référence de l’étude : Naughton DP, Petroczi A. Ions de métaux lourds dans le vin : une méta-analyse de quotients de risque ciblés révèle des risques pour la santé. Chemistry Central Journal 2008