Carnaval : Un retour des sens !

A l’heure moderne où tout doit être sous contrôle, aseptisé, lisse, sans bruit, l’idée de perpétuer des fêtes païennes, en réaction regagne du terrain.
L’extrême entraîne toujours son extrême contraire.

 

carnaval

Février sonne le mois des carnavals un peu partout en France. De plus en plus, nous quittons cette position de spectateurs consommateurs pour reprendre des habits (de fêtes) d’acteurs, de païens ! Nous retrouvons les sens de la fête :

Perpétuer une tradition, faire revivre une histoire, souvent de village, souvent depuis le moyen age, pour se rassembler autour d’une origine commune, re-appartenir à un groupe, un ensemble d’individualité soudé autour d’un lieu commun.

Se défouler, dans la foule, où toute la ville est en fête, où tous ceux qui travaillent ont pris une journée de congé, les rues sont vides de voiture avant le passage du tumulte, du charivari, du désordre. On attend le bruit, les pétards, la musique des groupes de musique, le brouhaha de la foule. On espère les masques, les costumes, les odeurs de harengs forts, d’œuf pourri, de poudre, de mousse à raser. On guette les personnages haut en couleur, les farfelus, les duos rigolos, les trios un peu barjots, les majorettes folles et le suprême : le totem, le guide, la raison de se souvenir.

deguisement

A Pézenas, ville au cœur des vignes du Languedoc, l’histoire se répète autour d’un poulain en bois revêtu d’un drap bleu et soulevé par 9 robustes gaillards, depuis le passage du roi Louis VIII en 1226. Le totem traverse la ville, le jour de mardi gras, selon un parcours rituel, une fois à 15h et une fois à 21h, suivi par la foule dans un véritable charivari. La musique, entrainante, accompagne sans cesse le cortège. Elle donne lieu à des mouvements de foule bien précis, des danses et des sauts !

Pour vous donner une idée de la liesse, quelques vidéos sont disponibles :

Et soudain…Tout va mieux !

C’est LA CRISE !

Pire, le vin est MORT !

La surproduction mondiale inonde le marché, pousse vers la porte les vins français.
La
mondialisation gagne du terrain et nos vignes s’arrachent à coups de subvention !
C’est le retour (espéré, peut-être par certain) de la révolte vigneronne de 1907, 100 après, l’histoire se répète, des hommes de la terre luttent pour préserver leur métier.

Peux-t-on déjà dire que ces phrases font parti du passé ? A voir l’euphorie qui gagne les acteurs du secteur viti-vinicole dans notre cher pays, il va bien falloir s’y résoudre. Le vin français se porte bien. Il parait même qu’il se vend !

Mais pourquoi un tel retournement de situation ?

Début 2007, les chiffres tombent. Inattendus ! Les exportations françaises ont augmenté de 3.5% en 2006. Toute cette année à dire que le secteur était en crise et on se réveille avec une hausse des ventes à l’étranger ! Incroyable !

Et puis, voilà, la consommation mondiale augmente à mesure que la mondialisation et donc l’occidentalisation progresse. Pour l’instant, cela réussi surtout aux populations les plus riches de ces pays qui s’ouvrent à l’économie de marché. Aussi, ce chiffre de l’exportation en hausse profite en premier lieu aux champagnes, aux bordeaux et aux bourgognes.
En attendant, les autres vins, moins chers en quelque sorte, ceux qui font vivre les viticulteurs, doivent se battre en frontale contre les nouveaux producteurs de vins que sont l’Australie, le Chili, l’Afrique du Sud, l’Argentine… qui grignotent les rayons des supermarchés anglo-saxons. La bataille est rude.

Et enfin, dernier coup de théâtre, un certain nombres de pays producteurs ont vu leur récolte en baisse, comme l’Italie, et dans presque tout l’hémisphère sud. En conséquence, avec en plus les effets de l’arrachage sur nos propres vignes, notre production est pratiquement assurée d’être entièrement écoulé cette année, avec même un espoir de remonté des prix.

L’euphorie quoi ! Espérons que chacun en sortira plus fort pour se battre à armes égales sur le marché mondial et, qui sait, tous ces nouveaux consommateurs en Chine, en Russie, au Brésil, en Inde et ailleurs, auront certainement l’occasion de découvrir et d’apprécier la diversité de nos vins et de nos terroirs.

Soyons ShowVin !

 

 

Edito

Champagne ! ou plutôt crémant de Limoux !

Nous inaugurons ShowViniste Le Club. Le lancement se fait entre amis comme la découverte d’une bonne bouteille dans la pénombre d’une petite cave. Sur ce journal, nous tenterons de vous faire partager notre plaisir de déguster la vie comme le vin.
Les occasions seront certainement bonnes aussi pour approfondir notre commun savoir de vinologue. Un beau mot, n’est-ce pas, tout nouveau, apte à simplifier l’approche de ce grand mystère mystique qu’est le vin !
Nous y reviendrons, en détail et par plaisir.

A très bientôt…