Alcool et risque de cancers : Faut-il interdire de boire du vin ?

A la suite des Etats généraux de l’alcool de 2006, l’Institut National du Cancer a demandé à un groupe d’experts du réseau NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche) de faire un état des lieux des connaissances scientifiques en vue de faire le point des connaissances sur la relation entre la consommation d’alcool et le risque de cancers. L’attention est focalisée sur le cancer. Seule la conclusion évoque les effets bénéfiques de la consommation de vin modérée sur les maladies cardio-vasculaires.

A partir de quoi a-t-on fait un état des lieux ?

Le rapport effectué montre que la relation alcool-cancer a fait l’objet d’un grand nombre d’études épidémiologiques. La recherche bibliographique a été limitée aux articles publiés en anglais et en français, entre janvier 2001 et août 2007.
C’est donc à la lecture de ces études que les conclusions sont faites et publiées :

En matière de cancer et uniquement sur ce sujet, quel est le risque de boire de l’alcool ? 
Le risque de cancers des Voies AéroDigestives Supérieures (VADS), du foie, du sein et du côlon-rectum augmente de manière linéaire avec la quantité moyenne d’alcool consommée quotidiennement. Il n’existe donc pas de dose sans effet. Autrement dit, même une consommation modérée d’alcool augmente le risque de cancers.
À partir d’une consommation moyenne de 10 g d’éthanol/jour chez la femme (soit 7 verres de boissons alcoolisées par semaine), une augmentation du risque de cancer du sein apparaît significative. A partir d’une consommation moyenne de 25 g d’éthanol/jour chez l’homme ou la femme, l’augmentation du risque devient « modeste » ou « modérée » pour les cancers du foie, du sein et du côlon-rectum; elle passe de « modérée » à « forte » pour les cancers des VADS au fur et à mesure que la quantité d’alcool augmente.
Ils en concluent alors que le risque de cancers apparait dès une consommation d’alcool, tout en avouant qu’il n’y a pas eu d’études sur les effets d’une consommation occasionnelle ! L’examen des études dans leur ensemble montre que l’effet des boissons alcoolisées dépend principalement de la quantité d’alcool apportée et non du type de boisson.

Quelle est la toxicité de l’alcool ?
L’alcool agit par l’intermédiaire de divers mécanismes:
génotoxicité de son principal métabolite (l’acétaldéhyde), solvant des cancérogènes, production de radicaux libres très réactifs, réactions inflammatoires, changement du métabolisme des folates, modification des concentrations d’hormones sexuelles.

La consommation d’alcool en France ?
Bien que la consommation annuelle moyenne de boissons alcoolisées en France soit en diminution depuis les années soixante, elle reste encore l’une des plus élevée au monde (12,7 litres d’alcool pur par habitant âgé de plus de 15 ans). Environ 12 % des adultes (6 millions de personnes) déclarent consommer de l’alcool quotidiennement, et 4 % (2 millions de personnes) déclarent consommer au moins trois verres par jour. Parmi ces derniers, seulement une faible fraction des personnes est sensibilisée aux risques liés à l’alcool. Il est donc important d’attirer l’attention des consommateurs de boissons alcoolisées (femmes et hommes) sur le risque de cancers lié à la consommation régulière d’alcool.
Pour autant, l’incidence des cancers des VADS en France diminue dans la population masculine depuis le début des années quatre-vingt, mais reste très élevée par rapport au reste de l’Europe et est l’une des plus élevée au monde.
Enfin, la répartition géographique des cancers liés à l’alcool montre des disparités régionales. Par exemple, pour les cancers des VADS, pour lesquels l’alcool et le tabac agissent en synergie, les régions les plus touchées sont la Bretagne, la Haute et la Basse Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l’Alsace.

Quelles conclusions pour la santé publique ?
En matière de prévention des cancers, en l’absence de dose sans effet, la consommation régulière d’alcool n’est pas conseillée. Des actions d’information et de sensibilisation peuvent être renforcées: l’augmentation du risque étant significative même pour une consommation d’alcool modérée, avec un risque d’autant plus élevé que la consommation est élevée, il convient d’encourager les personnes ayant une consommation excessive à réduire les quantités consommées. De même, il convient d’encourager les personnes consommant régulièrement des boissons alcoolisées à réduire la fréquence de leur consommation. Dans l’état actuel des connaissances, il convient également de ne pas inciter les personnes abstinentes à une consommation régulière et modérée de boissons alcoolisées.

Ce rapport ne dit donc pas qu’il faut interdire de boire du vin ! Il donne des conseils de modération et de prévention surtout à l’attention des buveurs réguliers, et ceci en ne parlant que du risque de cancer, sans faire la même étude du côté des effets bénéfiques pour les maladies cardio-vasculaires.

Et si on remplaçait le mot alcool par le mot véhicule, et le mot consommation par le mot conduite, ça donnerait cela : cliquer ici.

Un bar tabac sans fumée…

Tout d’abord, je n’avais rien remarqué. Et puis, plus j’avançais devant les terrasses des cafés, près de chez moi, et plus je me disais : « Tiens, y’en a du monde dehors, ce soir ! ».
Et tous ces gens, devant les vitrines des bars, fumaient une cigarette.
Ca y’est, je me rappelle, tout d’un coup, ce fameux décret d’interdiction de fumer dans les bars et restaurants notamment. Il est enfin entrer en vigueur !
A première vue, il y a plus de monde à l’extérieur qu’à l’intérieur. Pour autant, ces fumeurs, nouveaux aventuriers du monde aseptisé, ne semblent pas être sur le point de s’en aller. Bien au contraire, comme au bureau, ils sortent fumer leur cigarette puis retournent vite à l’intérieur.
Pour un observateur du monde moderne, cette nouvelle disposition à l’encontre des fumeurs, qui, d’un coup, modifient leur comportement quotidien, tient presque du fantastique. Ancien fumeur moi-même, j’ai un sentiment de compassion envers eux. Il est pourtant si agréable de se libérer de cette satané, satanique, cigarette ! Une fois sortie de ce cercle vicieux de la dépendance au tabac, on comprend la gêne occasionnée par la fumée du fumeur, l’odeur insoutenable qui s’accroche aux vêtements, l’odorat retrouvé, le plaisir de se lever sans avoir envie de fumer, l’aisance de passer un dimanche sans rouler des heures dans sa voiture à la recherche d’un tabac ouvert.
Il est bien dommage de voir tant de reportages à la télévision témoignant de cette interdiction sans donner la parole aux non-fumeurs et sans mettre en valeur le gain apporter par cette restriction pour le bien-être de tous !!!
Enfin, la cigarette va encore changer de valeur. Pourvu qu’elle ne soit plus symbole de liberté et de branchitude. On ne devrait plus voir, normalement, un pianiste et sa clop fumante près des touches noires et blanches ou encore un guitariste, virtuose, accroché à sa rebelle cigarette, fumant sans les mains, le pro !
Vous avez vu certainement cette fameuse marque de sucette (Chupa etc…) qui a sauté sur l’occasion. J’espère qu’ils auront un marketing assez efficace et intelligent pour amener à eux les indécis qui hésitent entre sucette et cigarette :
shupa L’ALTERNATIVE !!!

Bon courage à ceux qui tentent d’arrêter de fumer !
Un conseil : Trouvez-vous une occupation nouvelle pour tromper et divertir vos envies. Pourquoi pas se lancer dans la découverte du monde du vin, des cépages, des arômes, des terroirs…
Pour ceux qui persistent à fumer, en public, mais le long des trottoirs, dites-vous, au moins, que vous faites des heureux, ceux qui ne pouvaient plus se rendre dans les restaurants, les discothèques et les bars à cause de la fumée.