Retour sur Millésime Bio, le témoignage du domaine Allegria à Caux

Voilà ce que l’on peut lire sur facebook à propos de la première participation du domaine Allegria au salon Millésime Bio 2011. Un petit retour sur un de mes salons préférés, c’est simple, équitable et sans blabla :Nous avons participé cette semaine pour la première fois à Millésime Bio, le grand salon professionnel des vins biologiques, organisé du 24 au 26 janvier à Montpellier. Enfin un salon à taille humaine : deux halls et 400 producteurs bio. Cela parait beaucoup mais c’est rien à côté du salon Prowein à Düsseldorf auquel nous avions participé l’année dernière, avec ses 20 halls et ses milliers d’exposants. A Millésime Bio, tout le monde est à la même enseigne, les touts petits domaines comme nous, comme les gros mastodontes avec près de 100 hectares. Chaque producteur est derrière sa petite table nappée avec ses bouteilles et rien de plus. Pas de stand clinquant, pas d’hôtesse aguicheuse. Rien que le bonhomme et son vin. Bref, cela nous a beaucoup plus ! Au menu des rencontres : plusieurs cavistes bretons bien sympas, deux grossistes montagnards aux tempéraments très différents et plusieurs importateurs allemands, anglais et danois. Le plus exotique ? Un importateur vietnamien voulant acheter 6000 bouteilles et qui a bien apprécié nos vins. Nous, très excités car 6000 bouteilles, c’est bon à prendre. Première difficulté: l’entretien dans un anglais très parfumé où nous faisions répéter chaque phrase trois fois. Deuxième difficulté: notre interlocuteur veut le « Petits Bonheurs » avec l’étiquette de « La Belle Histoire » ! Troisième difficulté: il faut envoyer 24 bouteilles à Hanoi pour faire gouter au reste de l’équipe, facturer à un faux prix pour leur permettre de payer moins de taxes douanières et encaisser le fruit de notre labeur seulement à l’arrivée de nos caisses au Vietnam, si Dieu le veut! Et au final, la conviction que décidément le marché asiatique n’est pas encore fait pour nous. Heureusement il y a eu et il y aura des contacts pris plus sérieux.Le salon se termine par un ballet feutré entre les tables de producteurs: « tu veux pas m’échanger une caisse de tes vins contre une caisse des miens? » Nous repartons avec des vins du Jura, d’Italie et de copains vignerons de la région. Et pleins de contacts avec de nouveaux clients.

Nous nous réinscrirons l’année prochaine !
Ghislain & Delphine d’Aboville
Allegria, Fontarêche, 34720 Caux- France
tel Ghislain: + 33 6 25 93 08 08
tel Delphine: + 33 6 13 10 00 18
allegria@vinotinto.fr

Enquête sur les femmes et le vin : témoignage

A ma grande surprise, je découvre, je réalise, je prends conscience, je tombe de haut, des nues, de ma chaise, les bras avec, étonné, interloqué…etc…
Mais enfin de quoi ?

rouge a lèvre femme

Je vous l’avoue : Ma femme aime le vin !
Que dis-je, elle aime le vin, elle boit du vin rouge, léger, fruité, de ceux qui ont une robe éclatante, et puis du vin blanc aussi, acidulé, perlant, venant flirter sur des parfums de fleurs blanches. La voilà qui déguste, qui pèse aussi bien la couleur que les arômes, en valsant avec son verre, la main fluide, aérienne et subtile.
Elle n’a rien appris et pourtant, déjà, elle semble prendre du plaisir, s’amusant à donner aux images olfactives les mots qui lui conviennent.
Je la vois me tenir tête, passer devant moi, et choisir sa bouteille selon ses goûts et ses humeurs. Elle m’accompagne dans les vignes, me suit dans les caves, en vient même à poser des questions aux vignerons et à s’intéresser à leur technique. Son habileté fascine dans ce monde d’homme et de tradition.
Elle tient son verre droit devant elle, cuisine en harmonie des plats et des vins, me réclame un vin blanc sec pour mariner une dorade, ne jure plus que par le verjus pour faire les sauces et déglacer certaines de ses préparations culinaires.
Tandis que j’ai encore ce vieux réflexe de bien boire quand un vin me plait, elle, reste toujours dans la mesure, l’équilibre, pas plus d’un verre. Une telle attitude, aussi bien parce que ses joues, très vite, rougissent sous l’effet de l’alcool, que par souci de faire attention à ne pas trop absorber de calories.
Le monde change, messieurs ! et il n’est point besoin de faire un vin pour les femmes. Elles ont déjà leur repère, connaissent bien mieux que les hommes, les subtilités des parfums, les caresses d’une texture, les reflets d’une robe et l’élégance d’une jambe.
Mais c’est certain, je pense à ceux qui bougent peu, qui n’attendent du lendemain que la copie du jour qui passe, rassurez-vous,  elles n’achèteront pas de ce rouge corsé, puissant, qu’il faut boire sur un gibier, en revenant de la chasse, le fusil entre les jambes et les minutions autour de la ceinture.
Par contre, elles aimeront la diversité de ce monde du vin, son élégance et sa finesse et se laisseront aisément guidées par des « codes » qu’elles reconnaitront.

Nos enfants nous accuseront : La critique

Certains d’entre vous m’ont demandé d’être critique vis-à-vis du documentaire Nos enfants nous accuseront. J’attendais d’avoir vu le film, hier soir, au cinéma le molière à Pézenas, suivi d’un débat avec la présence de quelques « acteurs » dont deux enfants, l’institutrice Marie-Pierre Brusselle, un père de famille, le cuisinier de la cantine de Barjac et deux représentants de la mairie de Barjac.
Je souhaite sincèrement que cet article sera lu par le plus grand nombre pour vous inciter à aller voir ce film et à comprendre l’urgence de « Manger Bio » !

A propos du film : Vous allez très vite me classer dans le camp des partisans du Bio car je vous l ’avoue, j’ai adhéré entièrement à la rhétorique du scénario ! Les points fondamentaux du film sont :

Un conseil municipal qui décide de passer sa cantine en bio en démarchant les producteurs locaux et en leur créant une demande locale, en circuit direct, ceci afin de servir des repas aux deux écoles de Barjac, à la maison de retraite et aux personnes âgées prises en charge par les services de la mairie. Manger bio c’est impliquer les cuisiniers, leur redonner l’envie de faire à manger et non uniquement d’ouvrir des boites. C’est vouloir que le tissu économique local en profite au lieu de commander de la nourriture qui fait plusieurs centaines voir milliers de km avant d’arriver dans les cuisines et les assiettes. Le crédo du maire est simple : « c’est une prise de conscience. On a voulu faire passer notre cœur avant de faire passer le comptable…regardez pour le sang contaminé, par exemple, on n’a pas voulu chauffer le sang parce que ça avait un cout. Vous avez vu le résultat ».

Une école qui implique les élèves jusqu’à faire un atelier jardinage et faire pousser ses propres fruits et légumes, non pas pour fournir la cantine mais bien pour donner une nouvelle dimension aux aliments. L’objectif a été de manger bio et de faire voir aux enfants ce que c’est qu’un légume, un fruit, d’où il vient, comment il pousse, comment on le ramasse, comment on en prend soin. Et c’est bien évidemment un geste d’implication énorme qui a fortement marqué les enfants. Manger Bio c’est avoir une autre idée de son assiette !

Des familles du village de Barjac qui sont passées, par contamination, à une alimentation bio. Les enfants ont transmis le message. Le surcout du bio s’équilibre par une prise de conscience de la rationalité de l’alimentation, par une gestion plus honnête de ses achats, sans gaspillage, sans superflu. Et puis, c’est une démarche globale de respect du vivant, de la terre de soi et des autres. « Manger bio c’est se sentir moins con ».

Des agriculteurs bio qui parlent de leur métier et nous font comprendre des choses simples comme l’intérêt d’avoir une terre vivante pour avoir un fruit ou un légume sain ! Superbe démonstration, en compagnie du journaliste Perico Légasse, à la jonction de deux parcelles de vignes. L’une est en bio, l’autre non. A l’aide d’une bêche, on retourne la terre pour voir comment elle se compose. La différence est inquiétante. Sur la parcelle de la vigne conventionnelle, la vie est totalement absente. Aucun vers de terre, la terre compactée se trouve sous forme de strates stériles. Rien ne peut pousser la-dedans, c’est évident ! On nous fait également observer la différence de niveau entre les deux parcelles. Sans vie, le sol de la vigne conventionnelle perd de sa substance argileuse, l’eau emporte la terre, au lieu de l’imbiber et d’irriguer la plante. Le sol s’est affaissé de 30 cm environ. Alors on comprend que cette culture est une culture « hors sol », qui ne fonctionne que par utilisation d’engrais chimiques. On est très loin du terroir !!! Une autre conséquence est que la plante est plus exposée aux maladies et il faudra donc en permanence la traiter pour les combattre. Notre campagne est un vaste laboratoire à ciel ouvert et nous en prenons tous à pleins poumons ! Manger Bio c’est respecter le vivant.

Et puis, plus fondamentalement, il y a toute la partie sur les effets néfastes de cette agriculture moderne, conventionnelle, qui est largement expliquée et démontrée, par les interventions de plusieurs scientifiques lors d’une conférence à l’Unesco et par les témoignages d’habitants de Barjac qui ont affronté des cancers, que ce soit les agriculteurs ou les enfants. Ce sont des passages très émouvants comme celui de cet agriculteur que l’on voit sur son tracteur, casqué comme un cosmonautes, qui balance derrière lui, une pulvérisation de pesticides pour traiter ses arbres fruitiers. C’est une scène surréaliste ! Son témoignage c’est l’histoire classique, malheureusement, des agriculteurs modernes, confrontés aux conséquences de l’utilisation des produits chimiques, pour eux-mêmes et leurs enfants. Ce sont des phrases, comme celle entendue par cette agricultrice, à qui un conseiller agricole a dit « Vous êtes une femme exploitante, faites attention à l’utilisation des traitements » parce qu’elle sera susceptible de mettre au monde un enfant qui présentera des complications. Manger Bio c’est se prémunir des risques de contamination !

tracteur pulvérisation pesticides

Et puis il y a tous ces chiffres affligeants sur l’agriculture d’aujourd’hui :
D’après l’Institut Français de l’environnement (IFEN) on trouve des résidus de pesticides dans 96% des eaux superficielles et dans 61% des eaux souterraines en France.
Un nouveau-né présente dans le sang des traces d’environ 300 produits chimiques !
Chaque année en Europe, 100 000 enfants meurent de maladies causées par l’environnement.
70% des cancers sont liés à l’environnement dont 30% à la pollution et 40% à l’alimentation.
Chaque année en France, on constate une augmentation de 1.1% des cancers chez les enfants.
En France, l’incidence du cancer a augmenté de 93% en 25 ans chez l’homme.

A propos du débat :
A Pézenas, qui est une ville d’environ 9000 habitants, avec pas moins de 4 écoles, 2 collèges, 2 crèches et 3 lycées, immergée en plein cœur d’Hérault et entourée de vignes, en grande majorité « hors-sol », il y a de quoi faire, montrer la voie. Pour l’instant, les initiatives pour proposer une alimentation bio sont personnelles. Les représentants du conseil municipal n’ont pas vraiment convaincu. On a eu droit, au vocabulaire habituel, du style de ceux qui n’ont encore rien fait : « nous avons le projet de… », « nous nous félicitons du travail et de la volonté de … ».
Mon propos n’est pas de critiquer mais bien de réclamer, comme je crois l’ensemble des personnes présents dans la salle, une réalisation effective afin d’avoir une restauration collectives bio ! Et cela aurait un impact également immédiat sur l’agriculture locale.
L’argument de dire qu’aujourd’hui il n’y aurait pas assez de produits bio pour répondre aux besoins de la restauration collective d’une ville comme Pézenas est absurde !!! On peut appliquer le même raisonnement au département et à la région ! Soyez efficace ! Vous avez les moyens de faire changer les choses en faisant croitre la demande et donc le marché pour les produits Bio !

Axe de progrès :
Un des intervenants, à la fin du documentaire, lors de la réunion à l’Unesco, avance l’idée suivante : Au lieu de subventionner les agriculteurs européens, à hauteur de 9 Milliards d’euros, nous devons financer le passage des restaurations collectives à une alimentation bio, ce qui aura pour impact direct de créer une demande et un marché pour les produits bio. Ce qui entrainera donc un revenu immédiat et concret pour les agriculteurs, qui remplacera les subventions pour ces mêmes agriculteurs ! C’est aussi simple que cela ! Qu’attendons-nous pour faire passer le message à nos élus ?

Conclusion : « Il faut cesser de remplacer nos paysans dans les campagnes par des molécules chimiques. » « L’enfance est aujourd’hui en danger. Le problème aujourd’hui n’est plus de dire si on a des preuve. Les preuves, elles existent ! Il manque la volonté politique ! »

Programmation en France suivi d’un débat (renseignez-vous !)
– Amiens, le 12 janvier au Cinéma Saint-Leu
– Autun, le 13 janvier au Cinéma Arletty
-Thionville, le 14 janvier au Cinéma municipal La Scala
-Muret, le 16 janvier au Cinéma le Mermoz
-Malakoff, le 23 janvier au Cinéma Marcel Pagnol
-Chartres de Bretagne, le 26 janvier au Cinéma Espérance
-Dinan, le 31 janvier au Festival Vivarmor Nature qui a lieu du 30 janvier au 1er février au Cinéma du Grand Large. Contact : Jérémy Allain, directeur : 02 96 33 10 57/ 06 27 47 49 94
-Bron, le 1 Février au Festival “Drôle d’endroit pour des rencontres” au Cinéma Les Alizés.
-Rambouillet, le 5 février au Cinéma Vox
-Graulhet, le 6 février au Cinéma “Les temps modernes”
-Vaucresson, le 8 février au Cinéma Normandy
-St-Ouen, le 9 février à l’Espace 1789
-Evreux, le 19 février- Journée de conférence avec Guillaume Llorca, François Veillerette et Jean-Paul Jaud puis Projection au Cinéma Zénith. Renseignements: Thierry Vieillard: 02 32 29 15 35
-Lisieux, le 27 février au Cinéma Le Majestic
-Florac, le 6 mars, Cinéma itinérant
-Orléans, le 9 mars au Cinéma les Carmes
-Bréal sous Monfort, Ciné35 en Fête, le1 avril
-Romillé, Ciné35 en Fête, le 2 avril
-Marseille, le 3 avril au Pharo
-Bain de Bretagne, Ciné35 en Fête, le 3 avril avec Béatrice Jaud
-Saint-Aubain de Commier, Ciné35 en Fête, le 4 avril avec Béatrice Jaud
-Châteaubriant, le 5 avril au Festival
-Agelès sur Mer, le 10 avril au Festival Enfants de la mer. Sur trois journées Contact Marie-Pierre Bey Sautai 06 10 25 18 39.
-Chateaubriant, le 5 avril au Cinéma Atlantic Ciné
-Lyon, le 21 avril au Cinéma le Comédia
-Bastia, le 13 juin au Cinéma Le Studio.