Hendricus Lincoln Siliakus : australien terroiriste

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Bon allez, amusons-nous un peu avec ce cher vieil Lincoln qui prolonge son séjour dans la cité Marseillaise.

Quelqu’un sait-il la raison de son installation en France à Sablet ?
Serait-ce une idée d’australien typique (et non d’australopithèque ) ou plutôt quelque chose de bien plus profond, plus personnel ?

J’ai cru comprendre, parce qu’avec son accent et ses tournures de phrases il m’arrive de ne pas tout saisir de sa conversation et de son humour anglo-saxon, qu’il avait ressenti comme une envie de gouter à la diversité des choses. L’Australie et plus généralement ce monde anglo-saxon, serait-il un univers trop lisse, trop certain, trop homogène ?
Ainsi est-il arrivé en France pour mettre au point sa quête de terroir(s) originale, chevauchant un improbable Solex (symbole à ses yeux d’un art de vivre à la française), armé de son fameux chapeau de chasseur de crocodile, le protégeant, à la gauloise, d’un ciel qui pourrait bien lui tomber sur la tête.
Des drôles d’idées comme celles là… il en a plusieurs.

On ne peut qu’adhérer : Derrière chaque vin, se cache (quand il est timide) un vigneron, un homme ou une femme, avec sous ses pieds, un même sol pourrait-on croire. Et pourtant, km après km, Lincoln ne cessant de demander : « et le terrouare, c’est quoi pour vous ? », la diversité s’imposa ! Quel luxe nous avons de ne pas toujours ressembler à son voisin, quel atout majeur nous avons, de d’abord demander « pourquoi » quand on nous demande quelque chose, de savoir dire « non » et pas toujours « oui ».

Sacré caractère de Français, foi de ShowViniste ! Un conseil lisez et relisez son blog : http://vinosolex.com

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Lydia et Claude Bourguignon, pour la sauvegarde du sol et de notre planète, luttons !

Il y a des annonces qui surprennent et qui vous gâche le moral ! En bon terrien que je suis, et que vous êtes aussi j’espère, cet article publié dans la revue du vin de france de Décembre sur l’avenir incertain de la société LAMS, le Laboratoire d’Analyses Microbiologiques des Sols du couple Lydia et Claude Bourguignon, n’est pas un signe très positif pour la santé de notre petite planète.

Extrait de La RVF : « Notre rôle n’est pas valorisé et personne ne parle nous », constate Claude Bourguignon, qui poursuit : « Les bénéfices de nos recommandations sont empochés par les autres. Lorsqu’un vin est bon, on félicite l’œnologue et jamais celui qui s’est occupé de redonner vie aux sols. Or, il n’existe aucun grand vin sans l’expression de son terroir ». Révéler l’expression du terroir, c’est là tout le travail que s’attachent à mettre en œuvre, avec talent, ces deux anciens chercheurs du CNRS, au sein de leur laboratoire LAMS, créé en 1990 et dont la survie est désormais menacée.

Si vous vous demandez encore pourquoi faut-il s’en inquiéter, en quoi le sol est important et qu’est-ce que nous apprend Lydia et Claude Bourguignon sur les petites bêtes qui peuplent le dessous de nos semelles, lisez ou relisez ceci, c’est une compilation de plusieurs de leurs reportages que vous retrouverez facilement sur Dailymotion ou Youtube :

[youtube pcrrA-Am6oQ 480 350]

« Les sols ont perdu 90% de leur activité biologique en 50 ans d’agriculture intensive. Normalement dans un sol, il y a 80% des êtres vivants et 20% à la surface. Le rôle de ses animaux, de cette biomasse, est de créer des galeries et donc de faire pénétrer l’oxygène et l’eau dans le sol. Et ils vont permettre la transformation de toutes les matières organiques en humus assimilables par les racines des plantes. Moins vous avez de vie dans le sol, moins les plantes vont être nourries correctement. On leur donne des NPK (Azote, Phosphore, Potasse), les 3 engrais chimiques vendus aux agriculteurs. Les plantes sont déséquilibrées. Elles se gorgent de plus en plus d’eau et deviennent de moins en moins nutritives. C’est comme un enfant qui ne mange que du gras et du sucre, il devient obèse. Vous avez des plantes qui ont l’air magnifiques mais en fait elles sont malades. Donc il faut les soigner avec des pesticides. Ces pesticides sont eux-mêmes des poisons qui achèvent la vie du sol.
Et donc les gens mangent des plantes malades, sont malades et mangent des médicaments. Comme ce sont les mêmes entreprises qui font les engrais chimiques, les pesticides et les médicaments, vous avez un système qui tourne très très bien.
Nous ne faisons plus de culture en Europe. Nous gérons de la pathologie végétale. C’est à dire que nous essayons de maintenir vivantes des plantes qui ne demandent qu’à mourir tellement elles sont malades. On ne mettait pas un pesticides sur les blés en 1950 en Europe. Aujourd’hui, c’est au moins 3 à 4 qui sont nécessaires sinon le blé il est pourri avant d’être arrivé dans le silo.
Mais ca ne se voit pas. On balance les produits. Après on se dit : « tiens le blé il est bien », comme on met trop d’azote, le blé il tombe, alors on lui donne des hormones pour raccourcir les tiges. Autrefois les blés faisaient 1 mètre 50. Ces hormones font avorter les arbres qu’il y a autour. Ça fait disparaitre toute la flore.
Mais les gens ne le savent pas. Autrefois, les champs c’étaient plein de coquelicots, plein d’espèces, il y avait une biodiversité.
Le sol c’est une vraie éponge donc si je gère mal, il est compact, il est serré. C’est pour cà, qu’il y a ce côté moelleux du sol forestier. En fait, il est aéré par la faune. Alors quand il va pleuvoir sur un sol resserré, l’eau ne va pas pouvoir rentrer et puis c’est l’érosion. Mais c’est plus facile d’accuser la pluie comme responsable des inondations  que de dire que c’est un système agricole qui les ont provoquées. Depuis 20 ans, on traverse les années les plus sèches des derniers 3000 ans en Europe et jamais il n’y a eu autant d’inondations. On a inventé avec l’agriculture intensive, les inondations en période sèche. C’est très fort ! »

Claude et Lydia ont quitté l’INRA et se sont mis à leur compte, parce que quand ils ont commencé à montrer que les sols mourraient biologiquement, on leur a demandé de se taire !  Ils estimaient que leur devoir de scientifiques, c’était d’alerter le monde agricole que la voie qui était choisie, n’était pas la bonne pour pérenniser l’agriculture.
« Nous sommes dans la société la plus confortable de l’humanité et les dépenses de sécurité sociale augmente de 6% par an. Y’a quand même des questions à se poser. Est-ce que les gens sont si bien nourris que ça pour être autant malades ! »
« L’argumentation habituelle c’est de dire que l’espérance de vie s’accroit, chaque année, davantage. Certes, mais ceux qui ont 80 ans aujourd’hui, n’ont pas connu l’agriculture chimique avant 50 ans. C’est tellement récent dans notre histoire. Comment expliquer que 17% des enfants en Europe sont obèses. »

Les Arpents du Soleil, Gérard Samson, vigneron en Normandie au pays du Calvados

Des pissenlits tapissent la vigne. Ca étonne mais au fond ce n’est pas si original. Il y en a bien aussi sur le sol de Chablis en Avril. Mais quand une odeur de fumier de vache traverse la haie, tandis que nous gravissons le coteau, tout de même, ce n’est pas banal des vignes en Normandie !
D’un seul tenant, exposé plein sud, les différents cépages ont été plantés à cet endroit précis par Gérard Samson, en 1995. Notaire de profession, avec des origines alsaciennes, cet homme doit bien faire parler de lui dans la campagne normande. « Du vin de pays du Calvados, que j’vous dit, là tout prêt de Caen…à Saint-Pierre sur Dives. Y’en a tout un champ…et il fait du blanc et du rouge… »

Depuis l’ouverture de sa cave, au pied du coteau, il en reçoit de ces visiteurs incrédules qui ne passent la porte que pour vérifier le bruit qui court. Patient et affable, il prend plaisir d’expliquer sa démarche, donne à chacun le temps de bien réaliser qu’il va pouvoir repartir avec un carton contenant les 6 cuvées du domaine. 5 blancs et un rouge, un pinot !

Monsieur Samson nous confie : « Il faut être humble quand on est vigneron. Sur ce que je dis aujourd’hui, j’aurai peut-être évolué dans quelques années. » Son projet d’implantation n’est pas du au hasard. Sa passion pour le métier, remonte à longtemps. Son passage au lycée viticole de Beaune date déjà de 25 ans.

Mais pourquoi de la vigne en Normandie ?

« Certes c’est un défi mais de la vigne il y en a eu ici. Elle a disparu en partie à la Renaissance et complètement à la fin du 18ème siècle. On retrouve sa trace sur la carte de Cassini.» répond-t-il et poursuivant « l’endroit réuni plusieurs éléments décisifs, le sol, du Jurassique, nous sommes dans le bassin parisien, dans une configuration identique au terroir de Bourgogne, au même niveau géologique, calcaire fissuré permettant aux racines de plonger en profondeur plus facilement. Et puis il y a un micro-climat avec 25 jours de pluie de moins qu’à Caen, un vent fort qui sèche les feuilles et les baies de raisins. » C’est tout un tas d’indices, en somme, selon la même idée que les climats bourguignons.

« Mais vous savez, on est sur le fil du rasoir question maturité du raisin. » conclut-il.

C’est un homme de passion qui a donné réalité à son rêve avec une rigueur technique pour réussir son vin dans ses conditions. Pointilleux, tenant à être précis en toute chose, il est de ces gens qui vous demandent avec application votre nom et d’où vous venez en tenant à déterminer exactement où cela se situe.

les arpents du soleil en normadie à grisy

Oenotourisme en Normandie

Il va jusqu’à organiser des visites guidées, tous les jeudis à 14h30, des vignes et de la cave, pour donner des preuves, pour faire voir que « c’est vrai ». Il reçoit au maximum 30 personnes par groupe et restitue ce qu’il a appris en Bourgogne : « Faut donner de l’attention aux gens. Le vin, ce n’est pas simplement pour être vendu. C’est de la convivialité. Faut les mettre ensemble et les faire échanger, parler, c’est interactif. J’essaye d’être pédagogique »

Des vins fins

Très belle fraîcheur sur toute la gamme des blancs, avec le plaisir de déguster du Melon de Bourgogne, de l’Auxerrois ou bien encore du Muller-Thurgau. Les étiquettes distinguent les vins en fonction de couleurs précises. Une autre manière encore de simplifier l’approche pour le curieux et l’amateur de bouteilles.

vigne en normandieLes Arpents du Soleil, une étape originale pour découvrir davantage l’univers du vin, une autre idée de la Normandie !

Caveau ouvert toute l’année les lundi et vendredi de 14h à 18h30 et le premier samedi de chaque mois de 10h à 17h. Ouverture le samedi 1er mai 2010.

Les Arpents du Soleil

Mr Gérard Samson

14170 Grisy

Tel. : 02 31 40 71 82

www.arpents-du-soleil.com

Mas Jullien, Olivier Jullien, Vigneron à Montpeyroux

Certes, si le Mas Jullien a une réputation, il est bon de venir ici sans à priori. Ca aide à comprendre, à s’ouvrir à une nouvelle vision du terroir et de la vigne. D’emblée, avec Olivier Jullien comme guide, on part de zéro, de la vigne, sur les pentes du mont Saint Baudille. En balayant du regard l’ensemble du terroir, olivier répond à la question :

Qu’est-ce que le terroir ?

« Dans mon travail, il y a deux sortes de recherches. D’un côté, c’est la diversité géologique, le sol. De l’autre c’est une altitude et une profondeur pour y trouver une fraîcheur différente apportée à la plante. C’est comme la pêche à la truite, on va chercher de la fraicheur dans la profondeur. Ici, avec le climat méditerranéen, plus il fait chaud, plus la fraicheur remonte du sol. La chaleur agit comme une pompe. »

Olivier Jullien traverse le vignoble en pointant du doigt le terroir, celui des profondeurs, celui qui s’est constitué quand la mer recouvrait cet endroit. On a l’impression de le suivre au fond de l’océan, en remontant le temps.

Et il continue : « Ensuite, évidemment il y a le vin rouge et le vin blanc. Pour moi, le vin rouge c’est un complément alimentaire. Le plaisir arrive en second. Dans le Languedoc, il apportait une ration alimentaire. Pour le blanc, c’est différent, c’est de l’eau de roche…on presse un cailloux ! »

Il a sous ses vignes, deux types de sol, qu’il distingue ainsi :

« Vous savez, le vivant c’est le calcaire. Il est adapté à la vie microbienne. Ce n’est pas le cas du schiste ou du grès.  Alors dans le calcaire, la souche de la vigne bénéficie d’une interface avec le sol. »

Les 4 portes d’entrées du Vin ?

Selon Olivier Jullien, il faut une harmonie entre 4 points clés et ne pas manquer de l’un d’entre eux pour obtenir un Vin.

« – La tête : on en parle, on l’intellectualise, la culture…

 – Les papilles : la dégustation, l’accord avec la gastronomie…

 – Le coeur : on aime le le lieu, le vignoble, la région, le vigneron…

 – L’énergie…disons l’âme et vous y mettez ce qui s’y rapproche le plus »

A la question banale, mais combien d’hectares de vigne avez-vous ? Il répond, non sans un certain sourire, en coin :

 » J’ai moins d’hectares de ce que j’ai vendus…j’en ai toujours 3 de trop, et en tout j’en exploite 18″. La mutation de l’occupation du sol a influé sur sa vision de la vigne. Avec la pression immobilière, la proximité de Montpellier, il devient plus rentable de vendre sa vigne que de faire du vin ! La crise n’arrangeant rien. « En 10 ans, c’est 50% du vignoble qui a changé ici. Plus personnes ne veut reprendre ces vieilles vignes. » Alors il vend ses vignes qu’il a amenées à maturité depuis son installation en 1985 pour reprendre de vieilles parcelles, ne pas les voir partir à l’arrachage. « Quand le réveil sonne le matin, la motivation c’est de savoir ce que vont bien pouvoir donner ses vignes, y prendre du plaisir, découvrir ce qu’il y a sous ces cailloux ! »

Le vin accompagne la civilisation

Il est un passeur d’histoire et comme ses vignes, on le perçoit enraciné, profondément. On comprend qu’ici, tout témoigne d’une civilisation. Au-delà de faire du vin, il maintient un paysage : « Les murs de pierre, c’est plus d’une personne à mi-temps à l’année pour les entretenir. Le résultat sur le vin, ce n’est pas grand chose, juste une belle vigne. Mais quand on le sait, c’est ce qui fait l’unicité et l’adhésion ».

Olivier Jullien est un homme de terroir, dans toutes ses dimensions. Sur ses mains roule la terre, dans ses yeux brillent le soleil du sud, dans ses veines coulent son vin, et, dans sa voix, une histoire humaine, sociale, qui s’exprime.

Comme Olivier Jullien donne beaucoup, vous retrouverez d’autres articles sur le blog et pour les fans quelques vidéos dont celle-ci où il nous explique le greffage sur pied :

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Vinocap : tous les vins du Sud à déguster au Cap d’Agde

VinoCap Salon des Vins au Cap d'Agde
VinoCap Salon des Vins au Cap d'Agde

Du Samedi 21 mai 2011 au Dimanche 22 mai 2011 Lieu : Centre-port – 34300 Le Cap d’Agde

Tarifs : Verre de dégustation Vinocap donnant accès à l’ensemble des stands : 5 €

Une invitation à la découverte et à la dégustation des meilleurs crus de notre viticulture.La Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée, en partenariat avec l’Office de Tourisme du Cap d’Agde, organise la 2ème édition de ce rendez-vous où «tous les vins du sud sont à déguster», La Route des Vignerons et des Pêcheurs, association qui regroupe plus de 60 domaines et caves coopératives  du Cap d’Agde à Pézenas et l’association des commerçants du centre port (ADEC), sont les partenaires privilégiés de ce grand salon oenotouristique à ciel ouvert du Sud de la France.Près de cent exposants des terroirs de la région assureront la dégustation et la vente de leurs produits sur les quais du centre-port.

Samedi, 11h : inauguration de la 2ème édition de Vinocap « tous les vins du Sud à déguster » au son des fifres et tambours avec défilé des confréries languedociennes. Quais du Centre-port.VILLAGE ANIMATION, place du Barbecue :ESPACE CUISINE ET VINS avec le chef cuisinier Fabien Vie

Samedi et dimanche12h30-13h30 : dégustation et démonstration autour de recettes salées15h30-16h30 : dégustation et démonstration autour de recettes sucrées18h30-19h30 : dégustation et démonstration autour de recettes apéritives

ESPACE RENCONTRES AUTOUR DU VIN

Samedi14h30-15h30 : présentation de la dimension internationale de Noilly Prat et du fonctionnement des caves coopératives de Richemer (Agde-Marseillan) et de Molière (Pézenas).17h-18h : conférence et dégustation avec la sommelière Carole Milliez autour de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Languedoc terroir de Pézenas, des vins alliant caractère et élégance.Dimanche11h-12h : conférence et dégustation avec Carole Milliez autour de l’AOC Picpoul de Pinet : c’est la mer !14h30-15h30 : Rencontres culturelles. « Art et histoire du vin » avec les historiens Jean Clavel et Jean Sagnes, découverte de l’exposition « Les monstres des vignes » du photographe Alain Reynaud17h-18h : conférence et dégustation avec Carole Milliez  autour des vins biologiques « une démarche durable et engagée ».

Non au gaz de schiste, vignerons affichez-vous !
affiche gaz de schiste
affiche gaz de schiste

Dans le Languedoc, la mobilisation est visible comme sur ces affiches disposées un peu partout dans le village de Montpeyroux lors de son évènement caves ouvertes.

Sur Facebook, vous trouverez aussi une page pour exprimer votre soutien :  http://www.facebook.com/moratoiregazdeschiste

Et cherchez bien sur d’autres sources d’informations comme sur ce blog : http://gazschiste.wordpress.com/

Ne restez pas la tête dans le trou ! Le schiste c’est un fabuleux terroir pour le vin, pas pour le gaz !

Clos Romain, cuvée phidias vin en amphore et autres belles choses

Vous connaissez cette maxime : « La femme est l’avenir de l’homme. » Elle m’est revenue en mémoire en allant rendre une visite au Clos Romain, à Cabrières près de Clermont-l’Hérault.

clos romain céline
clos romain céline

J’ai rencontré, un peu au hasard, Céline, aux traits fins, à la voix douce, aux gestes précis. Dans sa cave, comme sur le sol aride et caillouteux qui tapisse les vignes et les oliviers, elle se déplace avec son bébé sur le ventre, enroulé dans un tissu. Lui, regarde sa mère, ne dit rien mais cherche son attention, écoute sa voix, me jette un œil. Elle le rassure. J’en profite. Je me souviens de mes premiers pas de père quand, par nécessité, elle me le pose dans les bras.Le caveau, placé au bord de la route, abrite les produits du domaine : l’huile d’olive et 3 cuvées de vins rouge, chacun vinifié dans un récipient différent. C’est un peu l’histoire des 3 petits cochons : Soir d’Hiver en cuve inox, la Patiente en fût de chêne et Phidias en amphore de terre cuite. 3 époques de l’homme vigneron ! Céline me confit son souhait de ne plus faire que du vin en amphore. A base principalement de Carignan, Phidias illumine, fraîcheur, minéralité et fruit rouge. L’élevage en terre cuite se devine, délivre une atmosphère que je vous recommande. Voilà une expérience à tenter pour se faire plaisir.

clos romain phidias amphore
clos romain phidias amphore

L’avenir placé devant elle, je la suis, une confiance entre nous déjà nous anime, traversant l’oliveraie plantée de variétés locales, la Lucque, et de Nyons, la Tanche. En haut, sur la montagne de la Ballarade, surplombant un paysage de garrigue, elle me présente les éco-gîtes, réalisés avec des matériaux naturels, alimentés au solaire, entièrement autonome en énergie. Sans cette activité, la vie du domaine ne serait pas viable. Ca veut dire que quand vous achetez une bouteille de ses vins, le prix ne couvre pas le prix de revient. Etre ainsi vigneron nécessite d’autres sources de revenus. Pensez-y ! C’est une réalité à laquelle se confronte bon nombre de vignerons paysans de nos jours. Ici, isolés, au centre du domaine, perdus sur ces 350 ha, les visiteurs de passage s’arrêtent, font une pause, prennent une respiration, le regard lavé de nuisances, la peau rôtie au soleil. Céline, toujours assemblée de son bébé, semble caresser la terre en progressant entre les oliviers. Ce terroir garde des empreintes d’une histoire très ancienne, romaine c’est certain et même avant, avec des mines de cuivres dont l’exploitation date d’il y a 4000 ans. Je quitte l’endroit sous le soleil toujours, avec encore en bouche ce vin à la fraîcheur enivrante. On se reverra…

Clos Romain

Pour réserver le gîte, commander de l’huile d’olive, prendre rendez vous pour une dégustation de vins, une visite du domaine, connaître les heures d’ouverture du magasin …pour toute question sur les oliviers, l huile d olive, le vin, les installations photovoltaïques, contacter Romain & Céline 09 77 82 39 08

closromain@hotmail.fr

http://closromain.fr/

Route de Clermont34800 CABRIERES

Marché aux truffes de Villeneuve Minervois, une corde et un fusil

truffes-par-amour

Premier samedi de Février. Le soleil est au rendez-vous. La température repasse au-dessus des 10 degrés.Il est 11 heure. La foule trépigne derrière une corde. Il y a là des acheteurs de truffes, avec ou sans accent, quelques femmes, beaucoup d’hommes. Ca pousse un peu déjà. Il est 11h10.. Les curieux sont priés de se mettre plus loin. De l’autre côté, alignées, triées, les mélanosporums attendent dans des petits sacs de toile scellés, sur les tables des producteurs.

On attend le coup de fusil. Et le tireur de coup de fusil attend le feu vert !

Un homme plus bas dans la rue du village termine le tri des truffes. C’est la garantie d’un achat de qualité. Ici, pas d’arnaques. C’est juré. L’homme fait son travail d’importance, avec soin. Il renifle le champignon, le tâte, il doit être ferme sinon il est mis de côté, et le perce d’une lame de canif. Chaque apport de producteur subit le même sort.

Plus haut, derrière les cordes, ca se frictionne.

coup-de-feu-truffe-villeneuve-minervoisLe tireur de coup de fusil est monté sur une frêle estrade avec un enfant. Ce dernier se bouche les oreilles et regarde l’homme qui saisit son fusil, le pointe vers le ciel, avec cette assurance des grandes personnes à chapeau.

« Ca y’est il va tirer ! «  dit la foule ! Et Pan la détonation retentit sèchement. (Voir la vidéo de l’ouverture du marché aux truffes)

La corde tombe. Certains, trop pressés, la saisissent et passent en-dessous. Les tables sont au même moment envahies. Ca cri un peu. Quelques voix d’hommes qui paradent. C’est sérieux. Premier devant son producteur, premier servi. L’intérêt : le choix ! Qu’est-ce qu’on ferait pas pour avoir le choix. Les habitués ont leur producteur favori. Le mélanosporum joue du terroir comme la vigne.

On paye en liquide. L’euro dans ces cas-là passe tout seul d’une main à l’autre à 1000 euros le kilo le calcul est vite fait. Une belle truffe dans la main, 50 g, 50 euros. On règle et on s’extirpe du magma d’acheteur.

Derrière cette barrière de tendus, les détendus jettent un œil sur les heureux qui sortent de la mélée. Un pochon en plastique dans les mains. L’objet du désir est dedans. On plonge aussi un nez ingénu pour respirer le parfum et on savoure déjà un plat imaginaire !

ca-se-bouscule-marche-aux-truffes

blog aurélie pereira
VdV52 Aurélie Pereira, vigneronne en appellation d’origine, oui mais à la cave coopérative de Maury

La vigne est surprenante ! Le monde du vin brouille sans cesse des codes bien établis et c’est tant mieux. Qu’on laisse à ceux qui ne voit pas les aspérités, les faces lisses ! Les différences ne s’apprécient que si l’on recherche derrière les apparences d’autres aspects, d’autres images. Quand on découvre la démarche d’Aurélie Pereira, on peut rester sur le cliché déjà éculé « des femmes font aussi du vin ! » mais on peut aussi creuser un peu plus, dans le terroir, dans son histoire vivante…

L’originalité d’Aurélie, vigneronne de son état, consiste à avoir fait un chemin inverse à beaucoup de ses collègues, celui de devenir viticultrice adhérente d’une cave coopérative. Certes, après plusieurs années de travail en commun avec la famille Parcé dans cette intéressante aventure de la Préceptorie de Centernach dans le Roussillon, la voiçi en transition dans la coopération. Armée de 6 ha, elle a souhaité de son propre chef se rattacher à la cave de Maury en tentant d’apporter une énergie supplémentaire à une nouvelle équipe dont chaque cave coopérative manque cruellement dans la région. Une génération s’en va et la suivante peine à la remplacer.
Se lancer aujourd’hui dans la coopération serait-il plus difficile paradoxalement que seul pour un jeune viticulteur ? Imaginez, si, si imaginez, c’est utile l’imagination, déjà il faut une parcelle de vigne, de plus en plus gagnée par la ville, puis du matériel, un peu, beaucoup, et attendre 2 ans avant d’avoir un revenu des raisins vendangés. Ca donne à réfléchir non ?

La cave coopérative des Vignerons de Maury

Aurélie avec ses 6 ha de vignes coplantées de grenache et de carignan, fait partie maintenant d’une unité de production de plus de 1000 ha composée de 150 adhérents. La cave et le village ne font qu’un : économie, culture, histoire, lien social ! La vigne est une ligne de vie indispensable.

Aurélie nous promet des vins de Maury par milliers, avec 2011 qui a vu la naissance de l’AOP Maury Sec aux côtés du traditionnel Vin Doux Naturel. Un terroir qui sublime de vieux grenache sur des sols de schistes, du fruit, sur de la pierre, mûri au soleil de la méditerranée.

Si par curiosité vous aimeriez en savoir davantage sur Aurélie et la cave de Maury, suivez-là sur son tout nouveau blog : http://vigneronneamaury.blogspot.com/ et surtout inter-agissez car ne l’oubliez pas agir c’est le pouvoir donner à l’homme et à la femme de transformer ce qui est !

Vous aurez bien le temps de vous indignez quand ce sera trop tard !

LES VIGNERONS DE MAURY
128, av. Jean-Jaurès
66460 Maury

Tél. 04 68 59 00 95

http://www.vigneronsdemaury.com/

Sélection de vin pour les fêtes de fin d’année, du choix pour faire plaisir

sélection vin noël
sélection vin noël

Les fêtes approchent ! Ce matin, j’ai passé, finalement, un long moment dans ma cave. Déjà, il est fait plus chaud que dehors, un peu moins de 14°.

L’objectif ? Sélectionner les vins qui vont nous accompagner la semaine de Noël. Bon, il y aura des spécialistes de la Bourgogne qui viendront avec des caisses de Chablis et certainement de bonnes vieilles cuvées. Je me rappelle d’un Chassagne Montracher plus vieux que ma propre carcasse. Ah si on pouvait à nouveau le déguster cette année 😉

Il faut faire des choix, j’ai choisi :

Un Mas Jullien, rouge, Languedoc, les états d’âme, du grenache. Un vigneron dont j’aimerai raconter la très belle rencontre de cet été pendant que l’on se versera un verre. Son portrait ici.

La Préceptorie de Centernach, 2001, une bouteille oubliée, du Roussillon trop rare, l’union des familles Parcé et Legrand autour de la cave coopérative du village de Saint Arnac. De la poésie !

Prieuré Saint Jean de Bébian, rouge, 1998, Languedoc, une année extra du domaine ! J’ai hâte de le boire à nouveau en parlant de la beauté de l’endroit, de Pézenas (une obsession !), de Karen Turner et Pierre Etienne Chevalier. Mon dernier passage est raconté ici.

La Folie, du Vouvray demi-sec sublime de Sébastien Brunet. Un vin idéal pour les accords mets-vins avec sa subtile sucrosité.

L’Agoulle, domaine du Mas Blanc, un Collioure pour rebondir avec la bouteille de la Préceptorie ! Aucune idée du nectar ! Une cuvée surprise pour laisser de la place à l’inconnue ! Je sais juste que c’est du grenache sur schiste et c’est déjà un bon départ !

Beaujolais Nouveau de Lapierre, en magnum ! De quoi bien démarrer les repas quand la table est envahie de têtes chercheuses de bon moment !