Travail de taille au Domaine Turner Pageot

Une belle vidéo de Marie Houlonne sur le travail de taille au Domaine Turner Pageot.

Un domaine que nous aimons suivre depuis son origine à la découverte de cuvées de plus en plus précises. Cet homme aime parler. Il vous suffit juste de l’écouter et de tendre votre verre 😉

Le portrait réalisé en 2009 (hé oui on vieilli) dans le détail ici :

http://www.showviniste.fr/vignerons/domaine-turner-pageot-producteur-de-vin-bio-en-biodynamie-a-gabian-en-languedoc/

Sous les Palmiers à Pézenas

Quand on passe un très bon moment dans un restaurant, faut pas hésiter à le faire savoir. C’est si rare !En premier le cadre, les Palmiers à Pézenas dans l’hérault sont nichés au coeur du centre historique. Dans une petite ruelle, une haute porte de fer avec une liane, bien verte au-dessus, la porte est grande ouverte. La salle consiste à un espace entre deux murs de hautes maisons, à ciel ouvert avec une mezzanine de bois et de fer.  C’est pittoresque.La carte est simple, pas trop de plats, que du frais, un nem de saumon, un sauté de veau gingembre citron vert en plat du jour, un effiloché de morue et de chorizos cuits… et en dessert une glace au yaourt, un fondant au chocolat, un nougat glacé. Bref, de quoi se ravir les papilles.Un restaurant aux gestes simples, à l’accueil sbam naturel, avec une serveuse ingénue qui ne s’embarrasse pas des conventions. On se sent bien. Je regarde les vins. Heureuse surprise, je choisi le blanc du domaine Turner Pageot qui nous enchante par sa finesse dès l’apéritif.Pour le dessert, on tente un Mas des Chimères, Oeillade, un incroyable parfum se dégage. Je laisse mes invités se laisser surprendre : « Mais ca sent le foin! C’est fou ça ! « Oui, vous avez bien lu ! Ca sent le foin. Et c’est d’une buvabilité insoupçonnée ! Mas des chimères, on en reparlera !

oeillade cinsault mas des chimères

Les Palmiers, 10 bis rue Mercière, Pézenas (centre-ville). 04 67 09 42 56

Domaine Turner Pageot : producteur de vin bio en biodynamie à Gabian en Languedoc

Turner Pageot, un nom qui sonne bien, un peu anglo-saxon, genre vieille bagnole ou constructeur d’avion dans les années 50. A Gabian, dans ce petit village de mélange d’âmes, construit en circulade, assemblage idéal de rues pour bien tourner en rond et capter le touriste de passage, les Turner-Pageot ont élu domicile et cave. L’un avec l’autre, la maison pour y accueillir la famille grandissante, la cave pour y faire naître un projet commun : avoir son propre vignoble, ses vins bien à soi. Turner c’est le nom de Karen, œnologue Australienne, mariée à Pageot Emmanuel, alsacien de cœur. Après 10 bonnes années à « circulader » autour du monde, tantôt dans un domaine en Afrique du Sud, tantôt en Toscane, poussés par les opportunités qu’offre ce fabuleux monde du vin, les voilà maintenant solidement attachés à la terre du Languedoc.

En partie en créant un GFA, ils ont choisi minutieusement les parcelles, une à une, plutôt vieilles, privilégiant l’exposition Nord, Nord-Ouest sur un sol argilo-calcaire. Seule, une parcelle de grenache se retrouve plein sud sur un sol de schiste. Déjà, à cette étape, ils sélectionnent les vignes en fonction du vin qu’ils désirent créer : « des vins digestes, raconte Emmanuel, avec de l’amertume et de l’acidité ».

verjsu jus de raisin vert préparation culinaire

Dans la cave, nette, précise, des bouteilles contenant un liquide orange, se soutiennent, en rangs serrés, près du matériel en inox. Le mystère s’épaissit quand Emmanuel nous avoue que ce n’est pas du vin, mais qu’il s’agit de verjus !
Verjus : jus vert réalisé avec les raisins encore verts que l’on ramasse en Juillet, juste au début de la véraison du fruit, afin de concentrer la plante sur les grappes que l’on laisse sur pieds. Comme les raisins cueillis ne sont pas murs, le jus obtenu n’est pas sucré , juste un peu acide et sans alcool. Il se trouve que c’est un substitut très original pour réaliser des préparations culinaires comme des sauces, des vinaigrettes, des marinades. Selon Emmanuel, le verjus est fort réputé à l’étranger comme étant un produit spécifique de la France et de sa gastronomie. Il faudra donc, si vous êtes comme moi, nez au vent ou néophyte à nos heures, redécouvrir ce produit. Mes premiers essais en préparant, un peu à l’aveuglette, du colin (Maillard), sur un lit de tomates cerises, de cebettes et de petites grenailles, fût très apprécié.

emmanuel pageot domaine turner pageot gabian vigneron

L’autre petite bizarrerie, que j’aime à dénicher, se trouve tout au fond du jardin, derrière un mur, en passant une porte à clairvoie, dans de grands tonneaux. Adeptes du vin en Bio-dynamie, ce qui ne veut pas dire « vigneron extra-terrestre aux propos délirants », je le rappelle pour ceux qui ont toujours envie de croire que la différence de pensée s’apparente à de la magie, ils cultivent plusieurs sortes de bouillie comme des infusions d’orties et de prèles pour apporter de la vigueur à la plante au printemps, ou encore des jus d’oignon et d’ail, véritable insecticide naturel. Il faut, tout de même, pas moins de 50 kg de plantes fraîches pour 300 l d’eau. Le tout sera pulvérisé dans la vigne. Quand il le fait avec des huiles essentielles de romarin et de lavandin, il doit venir comme une bonne odeur de garrigue au nez des villageois. Par contre, je ne vous conseille pas le jus d’ortie. Saturée en potassium, en fer et en azote, l’odeur vous rappelle très nerveusement les fortes effluves d’une étable.

Mais alors le vin, dans tout ça, comment est-il ? Certifié en première année de conversion en agriculture biologique par ecocert et en bio-dynamie par demeter. Passés les formalités administratives, Emmanuel nous propose d’abord un rosé d’assemblage, avec du grenache, en saigné, et de la syrah, pressée. Très coloré, très peu soufré, c’est un entrée gamme bien épicé, à déguster sur des plats de poissons.
Ensuite, vient le moment de La Rupture, cuvée en vin de pays de l’Hérault, sublime sauvignon blanc, élevé en barrique, neuve et de quelques vins. La petite astuce alsacienne du domaine c’est de le fermenter à chaud, en plongeant une canne dans les fûts, quelques heures. Les arômes variétaux, très typés du cépage, vont être atténués. « Ca sauvignonne moins » aime à dire Emmanuel « c’est plus minéral, plus rond comme ça ».
Les rouges ne sont pas encore en bouteille mais la dégustation au pied des cuves et des tonneaux se révèle très agréable, et surprenante pour le grenache notamment.

Vin de Printemps pour les Vendredi du Vin

C’est vendredi et je tarde quelque peu à écrire pour les vdv.

 

 

Le printemps, il arrive et repars aussitôt. Déjà, en cet fin d’après-midi, le soleil est reparti. Tant pis !

 

Les martinets sont bien là pourtant depuis 2 jours à fuser, tout en sifflant, au-dessus de la terrasse, sur le toit. Pézenas, même sous un ciel gris, chante… Alors un rosé pour fêter le Printemps ! Pourquoi pas. J’ai pourtant bien profité de l’hivers pour déguster des choses légères qui flattent bien mon palais.

 

Mes deux dernières découvertes, deux nouvelles aventures, avec leurs toutes premières cuvées :

 

 

La Sorga, Antony Tortul. Une sorte d’ovni, posé dans une zone artisanale de Vias, près de Béziers. Au frais, 29 cuvées qu’il vinifie depuis les vendanges de 2008. J’ai gouté de son rosé qu’il a appelé : Ha…Ramon ! Au-delà du jeu de mots, j’aime de suite la fraîcheur du vin. Pas de chichi ! Il donne en effet très vite envie de chanter, espagnol, en claquant de la langue ! Olé ! (pour en savoir plus lisez cet article)

 

 

rosé turner pageot

Et puis, un rosé réalisé sur Gabian, au nord de Pézenas, au tout jeune domaine de Turner-Pageot. Elle est australienne, lui froggy ! Après 10 ans de tour du monde, entre la Toscane, l’Afrique du Sud et d’autres paysages de vignes, ils ont fini par choisir un terroir en France. Faut en vouloir tout de même avec tout ce qui se dit sur notre cher pays conquérant ! Donc un rosé très coloré, de saigné à 75% d’une cuve de Grenache, parcelle exposé au sud sur un sol de schistes et le reste en syrah toute pressée. Très bel assemblage, on se régale, vin certifié bio, avec une couche supplémentaire de Demeter en Biodynamie, et quelques excentricité du genre décoction d’orties et de prêles pour tonifier la plante, soupe d’ail et d’oignon pour éloigner les insectes, huiles essentielles de romarin pour je ne sais plus quelle raison…peut-être pour sentir bon quand ils pulvérisent cela sur les vignes. Je plaisante, c’est le printemps, a-t-on dit, alors l’humeur est légère et vagabonde. Je leur consacrerai très vite un article avec également un produit inédit : le Verjus !

verjus turner pageot

Comme le dit Lisson, pas si maladroite, profitons bien de l’air du (prin)temps.