Les balades vigneronnes en terroir de Pézenas

Suivant l’essor du mouvement de fond que l’on nomme d’une façon un peu technique « l’oenotourisme », les balades vigneronnes deviennent l’évènement tendance des vignobles.

Il faut dire que le succès est au rendez-vous pour les premières initiatives avec des chiffres de fréquentation en hausse. Ainsi, le récent Vignes Toquées dans les Costières de Nîmes, même sous la pluie, a attiré plus de 1200 participants à 48 euros l’inscription ! Ca donne des idées, forcément.

Tenez, par exemple, rien que sur le terroir de Pézenas, les balades s’enchainent pour le plus grand plaisir de tous les fondus de rencontres, de gastronomie et de vins. C’est vrai que si le prix peut paraitre élevé, il n’en reste pas moins que les prestations sont à la hauteur.

Je regrette tout de même que la balade à Pézenas soit maintenant devenu un repas champêtre assez loin de Pézenas. C’est bien dommage de ne pas savoir être ensemble (vignerons, office de tourisme, mairie…) pour organiser un évènement combinant le vin, l’histoire de la ville et les comédies de Molière. Comment ne pas comprendre cet intérêt et expliquer cet abandon alors que la ville montre ô combien toute l’année son dynamisme et son inventivité ? Molière dans tous ses éclats

nocturne vin pezenasLes rendez-vous sur l’agenda de terredevins.com :Les Vignes buissonnières du Pic Saint LoupCirculade Vigneronne en Terrasse de LarzacBalade Gourmande au domaine de l’ArjolleRepas Champêtre en Terroir de Pézenas

Olivier De Moor, vigneron à Chablis, Bourgogne

Olivier De Moor Vigneron bio à Chablis Bourgogne

Avec Olivier De Moor, nous sommes d’emblée dans la catégorie Vigneron à carapace dure, de première abord réservé, timide, effacé. Rencontrer un tel homme c’est comme partir à la cueillette aux champignons. C’est pas gagné à l’avance. Il faut connaître le terrain, montrer patte blanche, approcher sans s’annoncer mais doucement, pas à pas, discuter peu au départ, de toutes façons il ne dit que quelques mots, parle à voix basse et semble sortir de sa tanière.Et puis, Olivier De Moor fait un geste d’apaisement. Il ouvre sa porte, vous avertit, deux fois, de bien baisser la tête en entrant dans la première partie de sa cave, et vous entraine dans un dédale de caves sombres et froides, de portes, d’escaliers, pour déboucher en bas dans une dernière cave. On va déguster quelques cuvées mais nous ne pourrons rien acheter. Y’a plus rien à vendre, écoulé déjà ou réservé.

Olivier De Moor

Mais savez-vous pourquoi on manque De Moor à Chablis ? Certainement parce qu’il ne fait que 30000 bouteilles avec 7 ha de vigne et un rendement de 35 hl/ha.Sûrement parce que ses vins sont très vites introuvables car très recherchés !Peut-être aussi parce que Chablis gagné par une euphorie sur le marché américain, dans un passé encore très récent, a utilisé à volonté tous les artifices à sa portée pour une production soutenue de vins.« Les grandes maisons de négoce sont en position de force. Elles entrainent tout le monde dans des techniques vers lesquelles je ne veux pas aller » nous confie Olivier De Moor.« J’essaye de faire du vin pour me regarder en face, sans intrants. Et comme je travaille, ca donne les vins que je fais, différents ! »Mais bien sûr, à ce point d’exigence, avec un tel rendement, la rentabilité est moindre et le travail plus difficile, plus risqué. Très peu soufré, le vin a de cette délicatesse qui accompagne chacun des gestes d’Olivier De Moor.Mais il insiste, recadre  : « il faut coexister entre ceux qui font 60hl/ha et ceux qui ne font que 35. »Vivre De Moor et d’eau fraîche semble-t-il !

Parce que les séjours en cave sont toujours de l’ordre de l’intime, la gouaille du visiteur, soudain, surprend, étonne, voir amuse. Tandis que nous étions affairés, le nez plongé dans l’un de ses Chablis, le rosette 2009 encore en fût mais fin prêt, aux fortes notes citronnées et nerveuses, totalement dépourvu de bois, surgit un grand et costaud  bonhomme, en bermuda trop large et sandalettes en cuir ; un total look d’américain. Michel Moulherat de la Cave de l’Insolite à Paris. Grand gaillard à l’opposé de la discrétion du vigneron, du genre tactile, au verre facile, vite vide, glougloutant chaque gorgée, aussitôt avalée, poussant l’espace par des « voilà, ca c’est bon ! J’fais vite, j’te prends 2 bouteilles et on y va ».C’est promis on passera le voir à sa cave quand on sera à Paris.Retour au calme.

chablis et saint bris

On replonge dans la cave du bas et on découvre la cuvée Rosette en 2008 qui doit bien se trouver quelque part en France chez certains cavistes comme Lavinia, Augé, Chapeau Melon, La Part des Anges à Nice ou Les Indigènes à Perpignan.Belle acidité toujours avec des contours de citrons confits et un léger fumé. Une année de fermentation longue à la suite d’un bel été et d’un vent du nord en Septembre qui a eu la particularité de concentrer le raisin.Puis le Saint-Bris, cuvée de Sauvignon blanc et gris, vieilles vignes gagnées par les manquants, qu’il a fallu filtrer sur ce 2008. Il restait trop de sucre, 5g. « Je vendange tard. En fin de fermentation, les levures patinent par manque de nutriments. En laissant un peu de gaz, on garde de la nervosité au vin et on filtre pour éviter que les levures repartent avec le sucre. »Une délicatesse ce vin, du fruit, de la finesse. On le supplierait pour repartir avec au moins une bouteille.Et parce que le vin c’est la terre, la vigne, on s’échappe rapidement du village de Courgis pour tâter du cailloux du bout des pieds sur la première de ses parcelles. Les ceps sont encore nus. Le sol meuble se tapisse de quelques herbes, un pissenlit en fleur et de mignonnes fleurs bleues enivrantes. Pas d’ensemencement, ca vient naturellement.Le regard d’olivier De Moor se fait plus complice, plus détendu.En regardant le vignoble de Chablis alentours, décharné, vide, grisâtre, uniforme, avant l’éclatement des bourgeons, on espère vivement que Chablis prenne des couleurs.

Rosette, parcelle de chablis, olivier de moor

Avec Wintage, Vinsurvin le blog et les vignerons indépendants sur iPhone

La technologie avance, il s’agit de savoir s’en servir et de s’appuyer sur des personnes qui progresse avec elle.

Wintage

C’est ce que viennent de faire ludiquement et utilement les Vignerons Indépendants. A l’occasion du salon des Vins des Vignerons Indépendants qui se déroule à Paris du 26 au 29 Mars 2010 à l’Espace Champerret, Fabrice Le Glatin, l’animateur du blog vinsurvin-blog.com, a organisé une dégustation selon sa méthode. Il a ensuite réalisé une application payante sur iPhone, appelée Winetage, qui permettra aux visiteurs du salon équipés d’un iPhone et ayant souscrit cette application, de parcourir les allées en organisant son propre parcours de dégustation.

Pour ne pas en rester là, les Vignerons Indépendants vont promouvoir cette initiative au travers de quelques cadeaux toujours très sympathiques :

Une bouteille de vin sera offerte aux 200 premiers détenteurs de l’application winetage qui présenteront leur iPhone au Commissariat Général du salon

15 applications seront à gagner durant les 4 jours du salon.Si vous souhaitez dès maintenant téléchargez l’application Wintage, vous disposez de cette adresse : www.winetage.fr/get-it.html

Et sinon, si vous en êtes encore à « l’ancienne », vous pouvez vous rendre sur le site internet des vignerons indépendants afin d’organiser votre salon et pourquoi pas de vous laisser prendre par le hasard des rencontres, les confidences des uns et les conseils des autres; Il suffit d’être curieux, attentif et souvent patient.

Découverte de vins au Trinque Fougasse

Monsieur Dominique Boudet sait accueillir sa clientèle. Bar à vin qui ressemble davantage à une salle de spectacle intimiste, le Trinque Fougasse réunit de quoi passer un excellent moment, un piano, une scène, de l’espace, une bonne musique, du bois un peu partout et des vins tout autour.Si vous souhaitez manger, on vous proposera d’abord de venir au comptoir choisir votre vin en dégustant une sélection du jour.Pour ma première fois, je découvre 2 vins excellents qui me donnent aussitôt une furieuse envie de rendre visite aux vignerons qui sont capables de réaliser un tel vin.

Clos de la Plénitude

Le clos de la Plénitude du château Haut-Blanville, un très intéressant grenache en grès de montpellier qui ouvre sur une gamme étendue du domaine et une très belle maitrise de la vinification. Si vous souhaitez en savoir plus

La Terrasse d'Elise

Pradel est une cuvée 100% Cinsault du domaine de Xavier Braujou, la terrasse d’élise. Très étonnant vin rouge sur ce cépage en vin de pays du coup ! J’ai comme l’impression d’une animalité en bouche, très bien assaisonné avec des épices pas trop marquées et beaucoup de finesse. A la dégustation me vient déjà une forte curiosité pour le bonhomme.J’aime une telle cave quand elle vous envoute quand vous ne vous y attendiez pas. Mais, si vous souhaitez être rassurés, vous y trouverez également quelques grands noms comme ces deux bouteilles de la Grange des pères; Sur la photo ci-dessous, le prix à emporter et à consommer sur place (à la bouteille et au verre) ainsi que l’adresse de trinquefougasse.com

La Grange des Pères
La Grange des Pères
Envoyé Spécial : Pasteur aurait dit : le vin est la plus saine des boissons

Si Pasteur avait vu l’émission d’envoyé spécial sur france 2, ce jeudi 1er Octobre 2009, aurait-il encore dit : « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons » ?

Bien sûr, à l’époque, l’eau n’était pas aussi traitée qu’aujourd’hui et le vin beaucoup moins fort en alcool. Ce que j’ai trouvé vraiment déplorable, c’est cette accumulation stérile sans recul, sans une réelle explication des processus de conception du vin, entassant l’un derrière l’autre, pesticides, soufre, chaptalisation, levurage, impasse commerciale du pauvre viticulteur du Roussillon. Et puis, il y avait ce côté très sketch avec notre bon pierre Frick que l’on ne comprend pas exactement ce qu’il fait déguster à des restaurateurs qui se vantent de se pochetronner glorieusement sans avoir mal à la tête grâce aux vins naturels !!! C’est grotesque !Même chose en Beaujolais lors du procès de vignerons qui ont abusé sur le sucre avec l’avocat qui contredit son client avec son accent terreux. Et s’en suit, le passage sur le champagne où là encore un intervenant donne de lui une image ridicule.

Je ne sais quoi en penser. Je devrais être content ! On a évoqué les coulisses du vin auprès du grand public, mais je ne peux m’empêcher de penser que rien n’a été dit pour réellement donner une belle image du vin. J’aurais préféré au moins 3 reportages séparés pour que l’on prenne le temps d’expliquer les choses. J’aurais aimé que l’on donne davantage la parole aux vignerons.

Dites Monsieur Pasteur, prendrez-vous encore un verre de vin ?

pasteur et le vin

Le vin nature sans soufre sans intrants

Le vin nature est un concept confus pour ceux qui y voient trouble de nature, du genre à avoir besoin de repère solide pour marcher droit.

le raisin en pleine nature

Alors voilà ! A vous d’y voir clair ! Allez donc sur place à la rencontre de ceux dont on parle. Je vous invite ainsi à traverser la vigne quand elle a été caressée par les soins d’un artisan vigneron, de ces hommes ou femmes qui à chaque instant touchent les sarments, butinent d’un rang à l’autre, remuent cette terre comme des forcenés avec ou sans l’aide d’un cheval, vendangent à la cueillette, vinifient sans artifices, ne cherchent en rien à duper la nature et celui qui va la boire.

Pendant ce temps, il y a de ces pisses-froid comme disait ma grand-mère qui se pâment devant un verre de vin sans âme, acheter cher pour prouver sa valeur, dont on ne cesse d’extraire un terroir en le tuant à coup de soufre et en le créant en sélectionnant ses levures.

Alors je vous invite à retourner au plus près des grappes, un jour de vendange, en jouant à se cacher derrière les sarments, rideaux de vert, picorant, par-ci par-là, des raisins bien mûrs, appétissants, croquants, savoureux. L’art du vin, sa marginalité, son originalité, est de nous donner accès à la fois (foi) à la terre, à l’histoire, à l’homme qui le fait. Quel plaisir en effet que de partager un verre avec ce ou cette vigneronne qui vous explique son travail, vous montre sa vigne, vous emmène dans sa cave, là où, il ou elle, élabore dans le crépitement des jus, ses vins.

Il semble tellement leur manquer, cette part de rencontre et d’aventure, à ces buveurs de vins qui viennent vous dire la triste sottise de leur monde préconçu. Ils ânonnent les préjugés, classent leur ennui, oublient la vie et le vivant.

Le vin nature n’est pas un dogme mais un moyen de reconnaître tous ceux qui veulent aller plus loin que la démarche bio, encadrée mais insuffisante. Alors, oui, il y a les « sans soufre ajouté » et ceux qui en mettent à dose modérée, les sans cuivre, les fanas d’huiles essentielles, les experts de la concoction de jus d’orties et de prêles, et, oui, tous sont partisans du moins d’intrants possibles : la nature doit parler. L’art difficile de l’artisan vigneron sera de maîtriser l’absence de défaut et de déviance. Certains y arrivent, d’autres pas.

Vins à la source, salon vin nature en Languedoc

Les 26 et 27 juillet se déroulera au caveau de La Sorga (ZAE La Source, 34450 VIAS) un « festi-salon » de vins naturels. Seront présents 17 vignerons et divers producteurs bio (bières, maraîchage, fromages, huîtres…), au programme dégustations, discussions, marché et concerts. Les modalités sont détaillées sur l’affiche. En espérant vous accueillir à cette occasion,

 

 

Antony TORTUL

 

06 77 79 38 45

affiche salon vin nature sorga

Les Fusionels : le vin par amour en AOC Faugères

arielle jem harris demets les fusionnels aoc faugères languedoc

Savez-vous que le vin assemble aussi bien les cépages que les cultures, les genres et les deux visages du monde.
Prenez par exemple une belle champenoise qui s’en va en Australie, armée tout autant de ses diplômes en œnologie à Beaune qu’en commerce international à Paris, et faites-lui rencontrer un jeune vigneron dans les vastes paysages de vignes. Ensemble, ils vont chercher le meilleur endroit pour réaliser leur rêve et trouveront ce paradis, ici, en Languedoc, sur le réputé terroir de Faugères. Ils leur faudra attendre pas moins d’un an et demi avant de trouver les parcelles idéales, en altitude, sur un sol couvert de schistes.
Puis ils décident de nommer leur aventure et leur domaine : Les Fusionels, choisissent un emblème bien à eux : une statue symbolisant l’union de leur passion commune et se lancent aussitôt dans leurs premières cuvées.
Premier essai transformé avec deux médailles au concours des grands vins du Languedoc-Roussillon : le bronze avec la cuvée le rêve, un pur grenache velouté et fruité, et l’or avec la cuvée les intemporelles. L’aventure se poursuit par la construction d’un chai de 1300 m² sur deux étages à Cabrerolles, sur le sommet de l’appellation Faugères, entaillant une partie de la roche. Ainsi, bien à l’abri, les vendanges seront traitées par gravité et une grande salle de dégustation avec vue sur le vignoble et jusqu’à la mer et les Pyrénées devrait magnifier les vins.
Saviez-vous qu’il existe encore et toujours, sur ce vignoble du Languedoc, que beaucoup s’acharne à déraciner, des âmes passionnées bien décidées à relever le défi de la mondialisation. S’il ne fait aucun doute que Les fusionnels vont se faire une belle place au soleil, ne perdez pas l’occasion d’être séduit en dégustant leurs prochaines cuvées. Sachez, vous aussi, tourner avec ce nouveau monde du vin.
Arielle et Jem Harris
Les Fusionels
AOC Faugères
www.les-fusionelsfaugeres.com

Ortas ou Rasto ou Rasteau : la cave a sa marque

On aime ou on n’aime pas le marketing. Certains diront, qu’à force, on abuse le consommateur, on lui invente une histoire. D’autres prétendront, qu’au contraire, on lui apporte de la lisibilité et on lui facilite son acte de décision et d’achat par un signe clair de reconnaissance.

C’est le cas de la cave de Rasteau qui a lancé, il y a 3 ans déjà, sa marque ombrelle (il fait soleil dans le sud) : ORTAS. Bel anagramme simplifié de Rasto ! Quand on y va dans le marketing chez les vignerons, on y va sans détour !
Ce qui amusant, c’est ce complexe qui s’en suit où la cave se justifie et donne une explication symbolique du choix du nom en indiquant que
Ortas est constitué de trois symboles positifs :

  • l’Or
  • l’As
  • le T solide et protecteur, pivot du nom comme dans l’appellation RASTEAU.

Ca tire un peu du côté du sens, tout de même, et puis Ortas ca finit surtout comme fadasse, godasse…, et ce n’est pas vraiment très classe.
Je préfère, et de loin,  lire ceci sur leur site internet  : « Un terroir exceptionnel, un écrin de toute beauté ».

Et voir ça, de près sur leur stand à Vinexpo Bordeaux : des abricots posés sur des assiettes, simplement, dans un décor sombre. Un must ! Bravo !

stand rasteau ortas vinexpo bordeaux 2009

Vinexpo : Salon In, Salon Off : Le marché du vin a 2 visages à Bordeaux

 

stand diva vinexpo bordeaux 2009

Les 5 jours du salon de Vinexpo Bordeaux viennent de passer. La fièvre est montée jusqu’au dernier jours, entre acheteurs sur le tard, chineurs de bouteilles pleines sur stands vides et exposants fatigués, nerveux, heureux, pressés, compressés, décompressant.
Ceux qui avaient préparés Vinexpo se déclarent très satisfaisait du salon. Les autres semblent moins enjoués. Mais d’une manière générale, le marché mondial est soutenu, dynamique, actif et la morosité « crisienne » me semble davantage perdurer dans les papiers de certains journalistes que dans les propos des différents exposants. A croire que certains ne sont venus que le Dimanche, premier jour de salon, jour creux par excellence, croisant par inadvertance la fête des pères et la fête du fleuve.

La rançon de la gloire pour Vinexpo

bernard magrez chateau pape clément vinexpo bordeaux 2009La multitude des salons Off, leur récurrence et la taille de certains, amènent vraiment à se demander si ce n’est pas devenu une conformité voir même une obligation finalement. Sans Off, le In ne serait pas un succès. A tel point que Le Off en devient Officiel…
Au-delà de ce simple constat, cette tendance des salons off signe fortement ce que l’on ressent à Vinexpo. Il y a deux marchés du vin. Il y a celui de l’opulence, du luxe, des grands noms, leur cortège de stands imposants, d’hôtesses tirées à quatre épingles, de tapis rouge, d’invitations privées, de membre du club avec carte dorée accrochée à la boutonnière de la veste de costard, et ce bruit d’hélicoptères ,allant et venant, au-dessus du lac où les plus fortunés, certainement, se payent chacun une vue sur le monde. Les chinois, acheteurs, importateurs, animent le marché. Les pays de l’Europe du Nord confortent eux-aussi leur bonne santé et leur soif.
Alors dans ce fast, cet optimisme de rigueur ou de fait, les bouts de salon paraissent, en effet, déprimés, atones, vides, à l’image de ce hall 2, séparé physiquement du hall 1, principal moteur du salon, par un stand-restaurant-bar du CIVB. On pourrait même se dire que passer de l’un à l’autre de ces 2 halls, signifiait un véritable changement de référence, en traversant, en toute innocence, la blanche vertu du Bordelais.
Que trouvait-on dans ce hall 2 ? Des vignerons hébergés à plusieurs sur des stands fédérateurs. Et comme par hasard, ceux du Languedoc, du Roussillon, des Espagnols, quelques Italiens mais aussi ceux des appellations moins prestigieuses du Bordeaux. Bien dommage d’y retrouver, au fond, le stand d’Anne de Joyeuse et celui du Prieuré Saint Jean de Bébian.

Le salon a deux vitesses…

Le succès des Off, attirant une clientèle plus motivée et en adéquation avec le thème du off, entraînera certainement encore plus de mouvements dissidents de la sorte à l’avenir Il faut bien se démarquer, faire son évènement à soi plutôt que se retrouver noyé dans la grand messe du In. Ca se comprend. On y retrouve ainsi différents groupes, associations, syndicats, appellations. Voyez par vous-même l’éclectisme :
Les femmes vignes Rhône et les femmes de vin, L’Expression des Vignerons Bio d’Aquitaine, les blogeurs vignerons, Hauts les Vins, Contains sulfites…mais pas trop au chateau Tire Pé, Vignerons Sans artifices au Château Moulin Pey-Labrie, Les Gens de Métiers, Fair Wind Wine, et bien d’autres en additionnant les soirées.

De la grippe A… la crise

Vous lirez encore après ça que le marché est morose… que la crise pèse…que la grippe « A » rajoute au catastrophisme. Et pourtant, j’entends encore ce commercial export d’une grande cave coopérative de Bourgogne me dire tout souriant « on a une progression des ventes au-delà de nos espérances ». Et ce domaine à Cheverny, ravi de son premier Vinexpo, au sein du stand du Val de Loire, me confier que si « Dimanche tout le monde a eu très peur, le reste de la semaine s’est déroulée à merveille. »