Carte du Vignoble de Bourgogne en Chinois, en Russe, en Coréens…

Pas de panique ! Ce ne sont pas des cartes d’invasion de la Bourgogne par la Chine ou la Russie. C’est juste une traduction pour les consommateurs et touristes étrangers pour mieux comprendre, apprendre et connaitre ce fabuleux vignoble !

carte vignoble

Retrouvez les originaux, il y a aussi des versions françaises pour les français qui voudraient en savoir plus, (ca doit bien exister ;-)) sur le site officiel des vins de Bourgogne

Domaine Saint Daumary, Julien Chapel, vigneron au Pic Saint Loup

Le Domaine Saint-Daumary fête ses 10 ans de cuvées sur le terroir de l’appellation Pic-Saint-Loup. 10 ans de discrétion, de travail quotidien et minutieux à la vigne, entamés à l’age de 19 ans par Julien Chapel, à l’époque le plus jeune vigneron du Languedoc-Roussillon.

Le Pic se voit de loin, depuis Montpellier, imposant ses 658 mètres de matière face au relief de l’Hortus, et  forment, à eux deux, une mâchoire de schiste qui tenaille la garrigue. Abrités derrière des chênes verts, des pins d’Alep et des arbousiers, la vigne compose un paysage composite et varié. La diversité ne se remarque pas et pourtant elle est nécessaire pour un vin d’expression du terroir.

Dans le village de Valflaunès, le repaire de Julien Chapel n’est signalé que par un panneau à l’entrée du domaine familiale. Passionné, accueillant, souriant, Julien reçoit les visiteurs dans sa cave, pleine à craquer de barriques posées sur la terre. Le temps a fait de lui un homme simple, occupé par ses vignes, accaparé par ses vins, distrait il y a peu par la naissance de son premier fils. Il aime la puissance de cette terre qui lui donne des vins charpentés et solaires. Plus la vigne est belle et plus son raisin fera ce vin plaisant, gourmand, fidèle du Pic Saint Loup. Il a, de surcroît, cette facilité, ou tout du moins le fait-il croire, de jouer avec les différentes facettes de son terroir et vinifie notamment les parcelles de son vignoble séparément.

Avec 20 ha de vignes composées principalement de Syrah, Grenache, Mourvèdre et Carignan, il élabore des cuvées remarquées comme ce « Voilà le Printemps » tout en fraicheur en bouche, soulignée par des arômes de petits fruits rouges et d’épices. Vin idéal par beau temps, sur une terrasse, pour accompagner un barbecue ou une salade qui s’évapore l’été venu. Il y aussi , plus connue, sa cuvée « Troisième mi-Temps« , pas forcément réservée aux joueurs de rugby mais surtout aux amateurs de bonnes tables. Un vin tout en gourmandise avec des notes de fruits noirs et des arômes de garrigue.

Domaine Saint Daumary
Rue des Micocouliers
34270 Valflaunès
Tel. : 04 67 55 21 94
julien.chapel@orange.fr

Le vignoble s’arrache à sa terre et oublie son histoire

Finalement, ce qui m’énerve ce n’est pas tellement de savoir qui a raison si le vin bio existe ou pas.

Non ! ce qui m’exaspère c’est la perte de sens dans ce quotidien et l’oubli de notre vignoble :

raisin-rougeTiens en exemple, pendant une anodine réunion annuelle d’association sportive dans mon village de l’hérault, au cœur de cette immense vignoble, dont la terre respire encore de la culture millénaire de la vigne.

La convivialité du moment s’accompagne comme toujours et partout d’un apéritif, léger grignotage, assortiments de jus de fruit, de soda simili cola coca, et de plusieurs bouteilles de vins, blanc et rouge.

Bien évidemment, celui qui choisit les vins se fend toujours d’un « alors, qu’est-ce que vous en pensez ? Il est pas mal ce blanc de la cave coopérative ? »

Sur la table… le résultat de ceux qui oublient leur identité et leur histoire : Un sauvignon blanc et un chardonnay.

« Ca vient de la coopérative ! Ils en ont bien du mal à vivre et à vendre leurs vins, pourtant, il n’est pas mauvais, hein ?! »
Qu’est-ce que l’on peut dire pour ne pas fâcher ? Alors, on passe pour le renfrogné de service, jamais content !

« Mais vous savez que le chardonnay et le sauvignon ne sont pas des cépages du Languedoc. Que les gars ils font ça parce qu’on leur a dit que dans le monde, le consommateur ne boit que du chardonnay et du sauvignon. Alors ils ont arraché, beaucoup, et continuent de le faire, leurs cépages d’origines, leur identité, je vous dit, comme la marsanne, la roussanne, la clairette, le grenache. »

Et après ils s’étonnent que l’hémisphère sud soit capable de faire les mêmes vins mais pour moins chers ? Et ce sont les mêmes qui pleurent parce que dans les vieux villages, plus personnes ne boit de leur vin, plus personne ne fête la vigne, la machine a remplacé les bras !

Et dans ces mêmes villages, les néo-habitants qui viennent graviter autour, dans des lotissements décharnés, pour y construire des villas mal isolées, chauffées et refroidies à la clim, et des piscines pas plus grandes que le terrain qui en fait le tour, ces gens-là vont à la fête du village parce que c’est la fête de l’école des petits et quand ils ont besoin de vins, il y a tout ce qu’il faut dans le hard-discount du coin. Ils ne participent plus de la vie du village qui se meurt en son centre.

Quand on vous dit que le vin ce n’est pas qu’une boisson, c’est aussi une culture et une histoire. En voilà un bel exemple. Le lien entre la terre, la vigne, le vigneron ou la cave coopérative et l’habitant a bel et bien disparu.

Alors oui, on passe encore pour des grincheux quand on rappelle à ses concitoyens que le vrai vin c’est celui d’un vigneron qui respecte son histoire, sa vigne et celui avec qui il le partage. Faites l’effort de la rencontre, vous y gagnerez.

Ca ressemble à quoi une vigne bio ?

Cette photo de vigne bio illustre un cas typique d’un vigneron du dimanche, je le connais, je me permets,  qui a laissé la végétation envahir complètement le rang.C’est joli mais le raisin souffre, certes, oui certes, mais sans soufre !

vignes en friche

Sinon, il y a aussi toutes ces vignes qui avant d’être arrachées sont laissées à l’abandon. Triste spectacle à l’automne, les feuilles sont déjà tombées et sur certains ceps des grappes de raisins s’accrochent par désespoir et en vain.Mais où va le vignoble français ?

raisin abandonné

Fête de la vigne et du vin dans les caves du Sud de la France

Créée en 1995 dans le Vaucluse, la Fête de la Vigne et du Vin sera célébrée dans tout le Sud de la France pendant le week-end de l’Ascension.
Traditionnellement célébrée le week-end de l’Ascension, la Fête de la Vigne et du Vin tiendra sa 15ème édition le samedi 23 mai 2009 dans plusieurs régions viticoles, notamment dans une grande moitié sud de la France, en Paca, Languedoc Roussillon, et Midi Pyrénées.
Dans le Vaucluse, berceau de cette fête conviviale, plus de 60 caves et domaines proposeront une Fête gourmande et pédagogique autour du thème Des Vins et des Desserts, avec un programme sur tout le week-end qui met l’eau à la bouche! Les produits locaux seront mis en avant, grâce à des desserts à base de fruits frais, fruits secs, de nougat, ou de chocolat, à marier avec des vins secs, doux ou effervescents.
Le samedi 23 mai, dans une cinquantaine de villages du Vaucluse, les caves proposeront visites de chais et dégustations commentées, découverte du vignoble en vélo ou en calèche, repas et gourmandises autour des alliances mets et vins, conférences …
Les plus petits n’ont pas été oubliés : de nombreuses caves leur ont concocté un accueil spécifique (dégustation de jus de raisin jeux, parcours, goûters…) !
Programme complet disponible à partir de fin mars 2009 sur www.fetedelavigneetduvin.com

La Fête de la Vigne et du Vin est portée par : Denis Verdier (Président de la Confédération des Coopératives Vinicoles de France), Xavier De Volontat (Président de la Confédération Nationale des Caves Particulières), Jean-Marc Avram (Président de la Fédération Nationales des Cavistes Indépendants), Alain Gayda (Président des Œnologues de France), et de Georges Pertuiset (Président de l’Union de la Sommellerie Française).

Rue89 : Mise en Bouteille Vin de spéculation vs Vin de Proximité

Lecture assidu du site Rue89 et du blog de Catherine Bernard : Mise en Bouteille, il m’arrive parfois d’être un peu en retard pour réagir. Le dernier article intitulé « Vin de spéculation contre vin de proximité » m’a donné quelque envie de faire, moi-aussi, mon commentaire.

Si la plume caresse la peau, elle laisse aussi sur du papier, même virtuel, des écrits étonnants.

Pourquoi donc se chercher querelles quant on nous parle si franchement de « mérite » ?
Il est si simple pourtant d’être curieux, d’avoir envie de gouter un vin, de se laisser porter par une histoire, de rencontrer un homme ou une femme, émerveillé au pied de ses barriques, empressé de vous emmener dans ses vignes, vous montrer sa terre, sa taille, tout ce travail, cette force d’ouvrage.
Faites donc ce pas, …de plus, guidé ou non, par un caviste, un article ici, une boutique, un ami, un autre, mais avancez un peu, l’esprit léger, avec envie.
Vous dégusterez très certainement des vins étonnants, des bouteilles inédites, des arômes inconnus, et même si quelques fois, vous serez déçu, il y a plus à gagner à s’ouvrir qu’à rester dans son coin.
Quel luxe nous avons de pouvoir venir à leur rencontre. Imaginez donc un boulanger vous parler de son champ de blé et de la manière de cultiver. Impensable !
J’ai encore découvert cette semaine des nouveaux aventuriers modernes, heureux de faire déguster leurs premières cuvées, tout excités encore du risque pris, du résultat pressenti, du défi à affronter, même ici, en plein coeur du vignoble du Languedoc. Et si oui, je le confirme, je leur demande si ils sont certifiés « Bio », quel plaisir d’apprendre leur manière de faire, comme par exemple à quoi peut servir des orties, des prêles, des oignons et des huiles essentielles pour la culture de la vigne. Si vous n’êtes pas ouvert d’esprit, c’est certain, vous penserez tout de suite que ce sont des foutaises. C’est bien ainsi que des hommes restent sur place tandis que d’autres avancent.
Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur ma dernière rencontre, faites un tour ici…

Rue89
Blog de Catherine Bernard

Conjoncture vitivinicole mondiale en 2008 : la consommation mondiale de vins, affectée par la crise économique, baisse en 2008

A la lecture du bilan statistique de l’OIV relatif à la conjoncture vitivinicole mondiale en 2008 publié à Paris, le 7 avril 2009, on peut noter les premiers effets de la crise économique mondiale.

En effet, dans un contexte de crise globale, la consommation mondiale de vins affiche, en 2008, une baisse de 2 Mio hectolitres par rapport à l’année 2007. Cette baisse globale est essentiellement générée par une baisse poursuivie de la consommation dans les pays européens traditionnellement gros producteurs et consommateurs : la France, l’Italie et l’Espagne, ainsi que l’Allemagne. On peut noter qu’après 15 années de croissance et malgré un rebond en 2007, la consommation au Royaume-Uni tend à se stabiliser en volume, et que la crise et la dégradation de la parité de la livre sterling conduit à une pression croissante sur les prix d’achat aux fournisseurs, notamment de la part de la grande distribution britannique.
Contrairement à la consommation de l’Union Européenne à 15, dans certains pays la consommation augmente en 2008, notamment, aux Etats-Unis, dont le marché intérieur dépasse pour la première fois la taille du marché intérieur de l’Italie.La consommation australienne continue également sa progression et la conjoncture 2008 enregistre également une croissance importante de la consommation de vins en République Tchèque. De plus, en 2008, l’Afrique du sud, le Chili et la Nouvelle-Zélande (malgré un léger repli) maintiennent des niveaux de consommation satisfaisants et proches de ceux de 2007.

La surface viticole mondiale a également marqué un recul de 28 mha en 2008. A l’origine de cette diminution est le recul du vignoble communautaire à la suite de l’arrachage des vignes dans les pays viticoles européens : l’arrachage définitif en France et la restructuration des vignobles dans les pays rentrés récemment dans l’UE.
Quant à la production globale de vins en 2008, malgré une baisse considérable de la production vinicole européenne, notamment une baisse importante de la production française, la production globale a connu une légère hausse de 1 Miohl. Toutefois, la production globale de 2008, similaire à celles de 2001, 2003 et 2007, peut être qualifiée de relativement faible.
Il est à noter que malgré la crise économique globale, le marché mondial des vins a continué sa progression en volume. Presque tous les grands acteurs, à l’exception de la France et de l’Australie, ont conservé leur position en 2008 : l’Italie est restée le leader mondial en volume de vins exportés, le groupe des six pays nouvellement exportateurs (l’Hémisphère sud et les Etats-Unis) ont également poursuivi leur progression.
« Il est évident que la crise économique mondiale a joué son rôle dans la baisse globale de la demande. Toutefois, les meilleurs résultats ont été enregistrés par le marché mondial des vins, dont le volume augmente d’année en année : les échanges internationaux représentent 37% de la consommation mondiale en 2008 contre 18% en début de décennie 1980 et 35% en 2006, ce qui signifie que près de 37% des vins du monde sont consommés en dehors de leurs pays de production », a déclaré Federico Castellucci, Directeur Général de l’OIV.

Vendredi du Vin : Les pionniers d’Afrique du Sud

Pour ma participation à ce premier vendredi du vin 2009, l’exercice m’est paradoxale. Me voilà confronté à donner des détails sur un vin hors de France ! Un comble pour un ShowViniste tout de même ! A moins que je ne fasse mon français de base en critiquant, à tout rompre, un vin étranger.

Mais enfin, voilà que je me rappelle avoir dans ma cave, une bouteille d’un vin sud-africain, témoin de mon récent voyage de noce durant lequel nous fîmes, ma femme et moi, une visite dans une winery incroyable.

Le domaine s’appelle « Dornier« . Il est situé au sud de l’Afrique du Sud, pas trop loin de Cape Town, dans la région où des huguenots français se sont installés,  il y a plus de 400 ans, fuyant les guerres de religion qui sévissaient alors en France à l’encontre des protestants. A l’époque, l’exil vers la Hollande, protestante, était la seule issue. Les flamands, dans leur grande générosité, ont alors accordé à ces migrants français, le droit de s’embarquer pour coloniser davantage ce bout de terre qu’ils avaient pris possession. Avec rien en poche, ces huguenots ce sont donc installés à Stellenbosh principalement, lieu où l’on retrouve le vignoble d’Afrique du Sud et un monument à la mémoire de ces pionniers.

Le nouveau monde a dans ses gènes une part de l’ancien monde ! Nous devrions en être fier finalement !Le vin : C’est du Merlot. Le packaging de la bouteille est magnifique. Voyez le logo du domaine Dornier :

J’ai cru comprendre que la famille Dornier (voir son histoire) avait racheté cette ferme en 1995. Apparemment, ce sont des Suisses qui ont fait fortune dans l’aviation. Partis de rien, ils ont « pensé » le vin comme les bâtiments de manière à rendre l’ensemble cohérent et élégant. L’architecture de la winery se compose de courbes et d’un assemblage de brique et de matériaux qui se reflètent sur un plan d’eau avec, au fond, les montagnes de Stellenbosh.Voyez plutôt le résultat :

 

dornier winery

Une chose que je n’avais jamais vu et que je n’ai toujours pas rencontré, c’est une telle cuverie ! Tout en inox, normal…, qui a été pensée pour optimiser la gravité, normal…aussi, mais ici, ils ont suspendu les cuves inox dans le vide. Elles ne touchent pas le sol ! Ultra pratique pour la gestion des fluides et du matériel de cave ! Le tout dans un batiment ouvert sur l’extérieur avec tout un côté en baie vitrée qui donne sur un immense patio qui jouxte la salle de dégustation. Le top pour épater la clientèle.

Bon sinon, je déguste le vin. On dirait du Bordeaux. Ca sent le fût, un peu vieux et puis le poivron. En bouche, un velouté très fin, qui caresse la langue, de petites notes de fruits noirs se fondent avec les tanins. Le bois ne se sent pas trop à la finale et le tout reste frais et d’une belle acidité. Je dis, on dirait du Bordeaux, parce que je n’en suis pas un fan, et que le cépage, de suite, avec ce type d’élevage en fût, me saute au nez. Passé ce premier essai, je respire, fais une pause, et en y revenant, j’apprécie davantage la finesse et l’élégance du vin.  C’est sympa. Je me souviens des quelques vins goutés, sur place, qui ont toujours été surprenants, surtout les pinotages ! On sort un peu de son univers et cet autre vignoble, si loin, apparait bien sympathique.Je n’ai jamais acheté des vins d’Afrique du Sud, ici en France, alors je ne sais pas si je dois vous inciter à le faire, même pour un test ! Le mieux serait de vous rendre sur place. Profitez de l’absence de décalage horaire et de l’admiration que les Sud-Africains ont pour les « frenchies » !

Vendredi du Vin : Les pionniers d’Afrique du Sud

Pour ma participation à ce premier vendredi du vin 2009, l’exercice m’est paradoxale. Me voilà confronté à donner des détails sur un vin hors de France ! Un comble pour un ShowViniste tout de même ! A moins que je ne fasse mon français de base en critiquant, à tout rompre, un vin étranger.

Mais enfin, voilà que je me rappelle avoir dans ma cave, une bouteille d’un vin sud-africain, témoin de mon récent voyage de noce durant lequel nous fîmes, ma femme et moi, une visite dans une winery incroyable.

Le domaine s’appelle « Dornier« . Il est situé au sud de l’Afrique du Sud, pas trop loin de Cape Town, dans la région où des huguenots français se sont installés,  il y a plus de 400 ans, fuyant les guerres de religion qui sévissaient alors en France à l’encontre des protestants. A l’époque, l’exil vers la Hollande, protestante, était la seule issue. Les flamands, dans leur grande générosité, ont alors accordé à ces migrants français, le droit de s’embarquer pour coloniser davantage ce bout de terre qu’ils avaient pris possession. Avec rien en poche, ces huguenots ce sont donc installés à Stellenbosh principalement, lieu où l’on retrouve le vignoble d’Afrique du Sud et un monument à la mémoire de ces pionniers.

Le nouveau monde a dans ses gènes une part de l’ancien monde ! Nous devrions en être fier finalement !

Le vin : C’est du Merlot. Le packaging de la bouteille est magnifique. Voyez le logo du domaine Dornier :

J’ai cru comprendre que la famille Dornier (voir son histoire) avait racheté cette ferme en 1995. Apparemment, ce sont des Suisses qui ont fait fortune dans l’aviation. Partis de rien, ils ont « pensé » le vin comme les bâtiments de manière à rendre l’ensemble cohérent et élégant. L’architecture de la winery se compose de courbes et d’un assemblage de brique et de matériaux qui se reflètent sur un plan d’eau avec, au fond, les montagnes de Stellenbosh.Voyez plutôt le résultat :

 

dornier winery

Une chose que je n’avais jamais vu et que je n’ai toujours pas rencontré, c’est une telle cuverie ! Tout en inox, normal…, qui a été pensée pour optimiser la gravité, normal…aussi, mais ici, ils ont suspendu les cuves inox dans le vide. Elles ne touchent pas le sol ! Ultra pratique pour la gestion des fluides et du matériel de cave ! Le tout dans un batiment ouvert sur l’extérieur avec tout un côté en baie vitrée qui donne sur un immense patio qui jouxte la salle de dégustation. Le top pour épater la clientèle.

Bon sinon, je déguste le vin. On dirait du Bordeaux. Ca sent le fût, un peu vieux et puis le poivron. En bouche, un velouté très fin, qui caresse la langue, de petites notes de fruits noirs se fondent avec les tanins. Le bois ne se sent pas trop à la finale et le tout reste frais et d’une belle acidité. Je dis, on dirait du Bordeaux, parce que je n’en suis pas un fan, et que le cépage, de suite, avec ce type d’élevage en fût, me saute au nez. Passé ce premier essai, je respire, fais une pause, et en y revenant, j’apprécie davantage la finesse et l’élégance du vin.  C’est sympa. Je me souviens des quelques vins goutés, sur place, qui ont toujours été surprenants, surtout les pinotages ! On sort un peu de son univers et cet autre vignoble, si loin, apparait bien sympathique.
Je n’ai jamais acheté des vins d’Afrique du Sud, ici en France, alors je ne sais pas si je dois vous inciter à le faire, même pour un test ! Le mieux serait de vous rendre sur place. Profitez de l’absence de décalage horaire et de l’admiration que les Sud-Africains ont pour les « frenchies » !

Pierre Frick : Du Naturel de l’homme comme du vin

Un message de Pierre Frick, réputé pour ses vins en bio-dynamie en Alsace. Nous ne sommes pas seuls à vouloir partager. J’ai repris sa plume en intégralité :

LES  VENDANGES  2008  SONT  ACHEVEES…

17 novembre… les derniers raisins ont été récoltés par un bel été indien il y a à peine 5 jours, des Riesling rosis par l’alternance du soleil et de quelques averses d’arrière saison. Avec 13 % potentiel et l’entrée dans une cave où la tempête fermentaire de la période centrale des vendanges s’est calmée depuis quelques temps, ce jus récolté très froid est réchauffé un peu pour dynamiser les levures indigènes, qui s’abandonneraient sinon à une léthargie hivernale. Ce Riesling du terroir Morgenbrunn ( fontaine du levant) clôture les belles vendanges 2008. Le mois d’octobre, béni des dieux, a transformé cette année l’essai un peu manqué des mois août et septembre, trop frais et ombragés. Dans nos parcelles un grand tournant de maturité (brunissement des pépins, fluidité de la chair des grains de raisins) s’est opéré vers le 10 octobre et le cœur des vendanges s’est donc déplacé au 18 octobre. Patience et confiance, après le dur travail de la saison estivale. La précipitation laisserait un goût d’insatisfaction et d’inachèvement. Au contraire, nous avons attendu chaque parcelle, et d’ailleurs nos petites capacités de pressurage nous enlèveraient toute tentation de bâcler cette période cruciale de la cueillette des raisins.18 coupeurs et 2 porteurs de hotte égaient les vignes pendant 4 semaines,  en triant souvent au pied de vigne avec deux seaux. Le brassage des origines et des générations, le travail partagé et les déjeuners pris ensemble au milieu des vignes tissent un vécu culturel essentiel pour nous . Pourtant la rencontre de vendangeurs devient rare  dans le vignoble, avec la suprématie croissante de la machine à vendanger. Eh oui, 550 euros de coût de récolte à l’hectare en récolte mécanique, alors que la cueillette manuelle s’évalue à 2200 euros par hectare. Si la production de vins n’est qu’un gagne-pain, le calcul économique  laisse bien sûr peu de chance à la vendange manuelle. Ajoutez à cela que la motivation pour la cueillette manuelle n’est plus si répandue par les temps qui courent. Alors ?… Nous continuerons à faire toucher et cueillir nos raisins par des mains humaines, dans une ambiance gaie et chaleureuse. Cela aussi le vin le porte en lui, pour faire du bien au dégustateur. Nous sommes des artisans-vignerons, et cette petite communication, nous l’écrivons entre deux nettoyages de foudres, après des soutirages, et avant de reprendre les densités des jus en fermentation. Ce sont des journées cruciales où il faut déguster journellement les cuvées et prendre des décisions rapides. Lorsque la fermentation d’un vin ralentit, la question se pose de l’équilibre final entre alcool, fraîcheur et sucre résiduel. Faut-il le préparer à passer l’hiver et à reprendre la fermentation au printemps ou l’été suivant. Ou bien l’équilibre  est-il satisfaisant pour l’avenir du vin, auquel cas le soutirage s’impose. Si un goût de lies apparaît dans une cuvée, est-il acceptable durant quelques jours, ou bien faut-il aérer le vin au risque de le fatiguer. L’un ou l’autre de ces choix se pose pour les 30 cuvées récoltées en 2008. Ce sont des « petits enfants » à surveiller, parce que les erreurs de jugement dans cette phase ne se réparent pas, lorsqu’on renonce à toutes les corrections et tous les additifs mis à disposition par la pharmacopée oenologique. Si nous prenons la mauvaise décision, il faudra faire avec. C’est un travail de funambule sans filet.Le millésime 2008 a confié à notre surveillance des cuvées aux rythmes très divers. Beaucoup d’entre elles ont achevé leur première phase avant l’élevage.  En revanche les derniers jus récoltés cherchent encore leur orientation. Certaines cuvées ont eu une fermentation au pas de course, menée  jusqu’aux derniers grammes de sucre : Sylvaner classique, avec sa fraîcheur bien mûre et sa bouche finement herbacée – Chasselas souple et effervescent – Muscat classique, pressenti pour un élevage sans soufre – Riesling Bihl tranchant et minéral – Riesling Krottenfues aux  saveurs de noix de coco.D’autres cuvées, aux jus plus concentrés, ont suspendu leur course avec un peu de douceur en fin de bouche : environ 10 g de sucre résiduel :   Pinot Auxerrois Krottenfuess au palais encore resserré, Pinot Blanc Hohlweg très fragile à l’aération, Riesling Rot Murlé encore troublé par les lies. Plusieurs vins riches touchent à leur aboutissement avec une finale qui restera moelleuse : Pinot Gris Rot Murlé en recherche de finesse,  Gewurztraminer Morgenbrunn au palais fin de fruits exotiques – Sylvaner Bergweingarten exubérant au nez et au palais – Riesling Grand Cru Vorbourg  au palais encore épais.

 

Les Pinot Noirs ont été récoltés bien mûrs par tri, égrappés à 60 ou  70 % et encuvés 10 jours pour la macération. Le Pinot Noir classique, souple et frais, sera peut-être élevé sans soufre – le Pinot Noir Strangenberg se trouble et demande le soutirage – le Pinot Noir Rot Murlé, déjà soutiré, exhale la cerise et l’encens – le Pinot Noir Terrasses, soutiré également,  reste sur la réserve comme un vin de garde. Le millésime 2008 a offert également une belle moisson de Vendanges Tardives et Sélections de Grains Nobles, grâce à un  travail de tri à la vigne. Elles arrivent peu à peu au bout de leur long périple fermentaire : Muscat et Gewurztraminer Grand Cru Steinert,  Gewurztraminer Grand Cru Eichberg, Pinot Gris Grand Cru Vorbourg, Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles (22 % potentiels) et  Pinot Gris Sélection de Grains Nobles (19 % potentiels). Cette récolte est une  chance renouvelée d’accompagner la naissance de jeunes vins. Chacun d’eux représente une  œuvre d’art unique. Ceci les différencie des vins figés et reproductibles, « fabriqués » et arrangés avec les artifices œnologiques. Nos vins  de 2008 seront porteurs  de messages particuliers pour le dégustateur, s’il sait écouter ses sens et s’ouvrir aux énergies subtiles.  

Chantal et Jean-Pierre Frick