VdVin de l’infini, que sera sera le vin de demain ?

(ce titre se pourrait être une belle mélodie de chanson, non ?)

C’est quoi cette question ?  Il angoisse le Doc ADN (voir le thème des VdV sur son blog) ou bien ! De quoi peut-il bien avoir peur ?

Ca fait plus de 2000 ans que l’on fait du vin, quasi de la même manière puisqu’il s’agit toujours d’empêcher que le jus de raisin ne meure en vinaigre mais bien qu’il ressuscite en vin !

Ca fait bien 2000 ans que les hommes se font plaisir à déguster le fruit de la vigne pour célébrer la vie et marquer le temps qui passe. Ca ne changera pas !

Ca fait au moins 2000 ans que la vigne abreuvent les hommes et les femmes, qu’elle embellit la terre et se laisse dompter par des générations de vignerons.

Qu’importe la technologie, les produits d’hypothèse, les groupes de froid, la thermo-vino-carburation, la pasteurisation évangélique, l’osmose perverse, la la la micro oxydégénération, tout ça donne toujours du liquide qui sera fort fort bien venu, vendu et bu !

Qu’importe, Doc, le vin a toujours suivi les hommes, dans ses invasions barbares, au fil de l’eau, dans ses colonisations, dans ses exodes, dans ses guerres et tout ses travers, le vin est toujours là, nécessaire, impérieux, libre, vivant, planétaire.

Qu’importe son ADN, le vigneron fera toujours du vin pour transmettre un savoir, savoir-faire et savoir-vivre, pèlerin de l’espace, conquérant du bonheur, il est celui qui fait la boisson du bonheur, le sang de la terre !

Regarde bien ce paysage, devant cette magie, on fera toujours de belles choses et de très bons vins !

vignes canigou la tour de france

La Guinelle, vinaigre artisanale et nature à Banyuls dans le Roussillon

Comme je dis souvent, rencontrer quelqu’un sans à priori, sans chercher au-préalable à en savoir plus, c’est comme de tomber dessus par hasard. On se laisse surprendre, séduire, envoûter parfois. La vinaigrerie de Nathalie a eu les faveurs d’un reportage sur France 2 un soir de 2009. Depuis, c’est le succès au bout du chemin. Oui et pourtant, si Banyuls, c’est déjà assez reculé, pour se rendre au hameau de Cosprons, il faut davantage s’écarter de la route du bord de mer, plonger dans la montagne, frôler les pierres des maisons du village et enfin, plus loin encore, trouver une place pour se garer dans un virage encaissé d’une étroite vallée.

La vinaigrerie apparaît, modeste, simple, béante presque. On peut voir un alignement de fûts noircis, gueule ouverte par le dessus, couverts chacun d’un torchon, à l’abri sous une pergola. Sur les flans, des bonbonnes de verre grimpent une pente abrupte, sauvage. Au premier plan, une boutique sommairement aménagée dans un chalet en bois, et derrière, on devine une logistique d’à propos, concrète, adaptée, artisanale.

Nathalie rayonne. Une cigarette souvent accompagne son sourire. Son accent nous enchante et ses yeux brillants nous accrochent. Un royaume s’anime autour d’elle. Y’a du monde qui défile. On enchaîne une petite visite avec explication de la méthode de fabrication, une dégustation sous la pergola des différents vinaigres et on termine par la vente, pour ceux qui le désirent. Ca se bouscule !

Nathalie aime les choses simples, sans artifices : « La nature, si on la laisse faire, elle est géniale ! » Cette phrase résume tout à la fois, son aventure, son travail et son expérience. Son originalité consiste à travailler à l’air libre, dans ce fond de vallée. Du coup, les bactéries qui résistent à ces conditions sont les plus vigoureuses et les plus utiles pour atteindre un tel niveau de qualité.

bonbonne vinaigreParmi les vinaigres, vous trouverez, le classique de Banyuls élevé un an en fût de chêne au soleil, le Blanc réalisé à partir de grenache gris, le Vermeil à la cannelle et au clou de girofle (ce sont les sachets disposés au dessus des bonbonnes de verre), le Taliouine incroyablement safrané, le Tchin Tchin, balsamique, épuisé tant réclamé et enfin une douceur, Lalie, une petite confiture de lie de vinaigre, celle qui reste dans les bonbonnes, un délice exclusif pour accompagner un foie gras.

Vinaigre Artisanal Vinaigrerie La Guinelle
Hameau de Cosprons
66660 PORT VENDRES
Tel : 04 68 98 01 76

Le pressoir vertical, un mouvement naturel pour faire du vin blanc

pressoir vin la fontude aubry

Tandis que nombreux vous êtes à vous presser à l’ouverture des foires aux vins, les vignerons s’activent un peu partout dans les terroirs, accaparés par le moment le plus important de l’année : les vendanges.

pressoir vertical

Rendez-vous était donné à 15h00, à Brenas, au nord du lac du salagou, dans l’Hérault. « Si tu veux, cet après-midi, on va presser le terret que l’on a cueilli hier. » me glissa François Aubry. A son domaine, La Fontude, tout se fait à un rythme posé, tout en assurance et en contrôle. Au milieu de sa cave, tout est prêt. Les grappes reposent dans des caisses, au frais. Le petit pressoir vertical trône entre les barriques et les cuves. A proximité, un minuscule fouloir à moteur attend sagement de se rendre utile. Une à une, les caisses sont déversées dans le fouloir dont le moteur électrique ronronne assez bruyamment. Les raisins ainsi éclatés sont ensuite directement introduits dans le pressoir à l’aide d’un sceau. François n’égrappe pas. La rafle a son utilité. Elle va drainer l’écoulement du jus au moment du pressage.

En discutant sur le vin nature et cette insistance persistante que certains ont de fustiger les vins blanc nature, François me déclare : « tu sais, les gens n’ont rien compris à plus de 5000 ans de science du vin ! Oui la destinée naturelle du vin c’est de se transformer en vinaigre, mais à l’air libre. En revanche, si tu laisses ton raisin dans un milieu réducteur, sans contact avec l’air, sa vocation sera alors de devenir du vin ! »

Pour rentrer l’ensemble de la vendange, on tasse un peu les grappes dans le pressoir et à l’aide d’une lourde barre de métal, dans un mouvement de va et vient, François fait tourner la vis qui enfonce le chapeau de bois posé sur le raisin. Le jus est tout à coup beaucoup plus clair. Il va s’écouler toute la nuit et mis régulièrement dans une cuve fermée. Le principe sera de laisser le liquide se reposer pour séparer les bourbes du jus clair. François a déjà préparé deux belles barriques, tout juste rénovée. L’élevage se fera sur lies fines, tout l’hiver.Le millésime 2009 prend son envol.