Oeno-blogeur à Bordeaux : un dimanche au chateau du Payre en AOC Bordeaux

chateau du payre facade bordeaux

Dimanche matin de notre week-end oeno-blog à Bordeaux – Le soleil est au rendez-vous, le vent aussi. Le CIVB nous amène au Château du Payre, très beau domaine en agriculture raisonnée sous label Terra Vitis. Les vignes se situent en AOC Bordeaux, Premières Côtes de Bordeaux et Cadillac pour le liquoreux.
La Garonne n’est pas loin et nous devons grimper un peu pour atteindre le bourg où se nichent les bâtiments.
Un petit bout de femme nous accueille, très vite, auquel s’accroche un garçon un peu timide. Il faut dire que sur lui se pointent les objectifs de nos appareils photos. Ca doit faire bizarre.Valérie Labrousse nous emmène sur ses terres, au pied de ses vignes ; elle qui se tient debout, à l’extrémité même de la cinquième génération de femme vigneronne.

blog vin bordeaux chateau du payre

Elle, qui avait fait un autre choix que la vigne, est revenu dans le giron(de) familial pour poursuivre les efforts de ses ainées. Devant nous, 33 hectares de vignes sur les communes de Cardan et Rions, du travail pour une main d’oeuvre locale pas si facile à recruter et la particularité de vendre plus de 80% de ses vins en direct aux particuliers. D’ailleurs, à l’entrée, on trouve un caveau de dégustation très fonctionnel et quelques places de parking pour les clients de passage.

fabrice leglatin de vinsurvin au chateau de payre

Devant Valérie se tient quelques blogeurs, aux allures différentes.  « Mais c’est quoi exactement des oeno-blogeurs » nous demanda-t-elle. Si certains, comme éric ou fabrice, notent, questionnent, s’intéressent, d’autres, déjà, prennent un peu plus la mesure du temps, soupèsent poche droite et poche gauche, se donnent de la voix. Cependant, parce que le discours de Valérie est passionnant, nous suivons de concert ses pas et ses gestes. Nous irons également visiter la cave, très propre, dont l’arrière s’agrandit pour aménager un quai de vendange plus moderne et accessible avec un sous-sol pour le stockage du vin en barrique.

vigne chateau du payre coteaux de bordeaux et cadillac

Au passage, nous apprenons que pour le maintient en AOC, le domaine devra produire de sacrés efforts notamment sur l’espacement entre les rangs et sur la hauteur des fils. Le vignoble subit des contraintes constantes et il n’est pas rare, même en AOC Bordeaux, de voir des domaines soudainement à la vente.

Notre visite s’achève dans le salon où nous sommes reçus pour un repas, simple comme le répètent nos hôtes, mais surtout excellent et raffiné à notre goût. Quelques asperges blanches pour commencer et le papa de Valérie nous entraîne plus loin dans la bâtisse pour nous faire déguster, des magrets de canards qu’il est en train de braiser dans une cheminée-barbecue ou un barbecue-cheminée, on ne sait plus, la fumée des sarments de vigne gagnant la pièce. Au naturel, ravi de nous débotter ainsi, il nous découpe quelques tranches et chacun se délecte, tenant la viande rouge et chaude du bout de ses doigts. C’est délicieux. Me vient comme une atmosphère joyeuse de repas de famille.

vin de blog et blog de vin

Sur cette photo, la jeune femme au centre, est une oenologue, bien sûr, c’est pour cela qu’elle tient son verre ainsi. Il s’agit de Valérie Danan dont nous avons fort apprécié sa conversation et son rire. Elle était notre accompagnatrice, digne représentante du CIVB. Ils ont bien de la chance ces bordelais !!!
Le repas fut l’occasion de découvrir des vins de Bordeaux très accessibles et de comprendre l’intérêt de les laisser vieillir quand les années s’y prêtent. Nous avons ainsi dégusté un 2005, très chaud, en pleine puissance, qu’il faudra impérativement mettre à l’abri pendant 10 ans avant de se régaler. S’en est suivi un 1989 et un 1983, différents tous les deux, renversant, me procurant enfin ce plaisir d’attendre. Quelle récompense en effet que de patienter tant d’années pour ouvrir, au génie, de telles bouteilles. A mes côtés, Emmanuel Delmas, sommelier au Fouquet’s, sabre l’air de ses doigts. Il tient son verre comme il cueille une fleur fragile, précis dans ses gestes. Pour autant, il n’a pas cette exubérance italienne, et maîtrise aisément l’espace pour y dessiner les contours des vins qu’ils commentent. Quel bonheur de l’entendre dire que celui-ci dégage les effluves d’une boite à cigare, que cet autre respire l’encaustique des meubles, chez les antiquaires. Son phrasé rapide se bouscule presque, quand le mien reste muet. Tu vois, me dit-il, « c’est ça le vin, c’est exactement ça qu’il faut faire ! Y’a le fruit ! C’est du jus ! C’est parfait !  » Et à plusieurs reprises, je l’entends s’écrier, « c’est tendu ».

dessert fraise chocolat cannelé chateau du payre

Le dessert, quelques fraises, deux morceaux de cannelé, un carré de chocolat et un verre de Cadillac 1975. J’étais déjà né en 75 et j’aimais déjà les fraises ! Belle émotion, partagée, comme un air de famille encore qui revient. Le plaisir en bouche est somptueux. Des arômes de cire tapissent ma mémoire, et, nostalgique, tout en regardant la tablée, je laisse fondre le cannelé sur des notes de caramel. Bordeaux me surprend là où je ne l’attendais pas : sur la sincérité d’un vin, la simplicité d’une dégustation, la chaleur d’un accueil franc, sans détour. Je ferai de mon mieux pour mettre ce Bordeaux là en avant. Je veux dire ce Bordeaux qui, comme ces autres terroirs de mon coeur, sait paraître sans maquillage, sous la lumière du jour, droit dans ses vignes. Quand on vous dit que le vin c’est une terre et des hommes, il faut bien venir à leur rencontre pour mieux les déguster.

laurent baraou à Bordeaux au chateau du payre

Exercice de sauvegarde du vignoble par Laurent Baraou, toujours galant homme, faisant honneur à sa voisine, la maîtresse de ces lieux, en l’occurrence celle qui lui procure ce plaisir en bouche, sur ce fameux Cadillac 1975. Laurent était déjà « Nez » en 75 !

Si vous souhaitez en savoir plus sur le château du Payre, faites un tour par ici. Il y a aussi un accueil camping-car et des chambres d’hôtes. Une excellente adresse à ne surtout pas manquer, il y aura bien un vin à votre goût :

Week-end des grands amateurs des grands crus de Bordeaux 2009, La dégustation

tonneaux radoux bordeaux grands crus fut de chène

Voilà, c’était le 16 Mai, au Hangar 14 à Bordeaux.

Nous étions plusieurs « oeno-blogeurs » invités par le CIVB à participer à cet évènement assez surréaliste ;avoir la chance de déguster, en primeur, pas moins de 200 cuvées, 2 par propriétaires de Grands Crus.
Au prix moyen par bouteille, à moi seul, j’ai certainement mis en bouche pour plus de 2 500 euros ttc !!! Et le pire, c’est que j’ai pratiquement tout craché afin de pouvoir en découvrir un maximum ! Même un Angélus 2004, quand j’y pense, à 150 € la bouteille.
Il est certain que j’ai été davantage ébloui par cet alignement prestigieux de grands noms de vins de Bordeaux que par les vins en eux-mêmes (désolé pour les puristes) et par l’absence de rencontres véritables avec un artisan vigneron ! Ce n’est pas le lieu !

Collection de grands crus de bordeaux

J’ai tout de même été ravi de découvrir, à la suite, l’amplitude et l’harmonie de quelques Saint-Julien, dont le château Léoville-Barton ; la finesse d’un Gruaud Larose ; l’élégance d’un château Lagrange dont je ne connaissais jusque là que les fiefs ; l’équilibre d’un Saint-Emilion, le Clos Fourtet ; la fraîcheur de Margaux du Château Rauzan-Gassies et enfin l’exclusivité et le prix d’un Angélus, l’annonciation même d’une garde exceptionnelle.

Avant de terminer ces 3 heures de dégustations par une enfilade de Sauternes, je pris la pause, à côté de la modeste table du château Beau-Séjour Bécot. Il était remarquable que l’évènement rencontrait un certain succès et que, contrairement à ce que l’on pouvait s’attendre, il y avait une majorité de jeunes personnes, disons sous les 35 ans voyez-vous ! Et puis, pas que des messieurs, si il est vrai, que cela restait, apparemment, d’une certaine classe sociale.

femme vin bordeaux amateur

Le sprint final se déroula, tout en douceur, en sucrosité relative, accompagné par Kathryne, elle-même enchantée d’échanger quelques mots avec Monsieur Alexandre de Lur Saluces, ex-château Yquem, et propriétaire du château de Fargues.

lur saluces ex yquem fargues

L’invitation à cet évènement exceptionnel se poursuivit, en petit comité, dans une salle attenante, pour y rencontrer Madame Sylvie Cazes-Régimbeau, présidente de l’Union sylvie cazes présidente union grands crus bordeauxdes Grands Crus de Bordeaux. Il est assez difficile de reporter les propos tant nous n’étions pas du tout en phase. Elle, seule, certainement un peu fatiguée par la journée passée, ne sachant pas trop qui nous étions finalement, je veux dire des journalistes, des amateurs, des proseurs du vin ou des inquisiteurs, et nous, bienheureux, plusieurs, en meute, assistant à l’aplomb de certains, tous plus ou moins habitués à ne pas nous satisfaire du consensus de pensée, à regretter cette forte empreinte de bois dans la globalité de ces grands crus 2006, à constater que nous aurons bien du mal à acquérir et à attendre plusieurs années avant de pouvoir réellement apprécier, à leur juste moment, ces cuvées fantastiques. Et Madame Cazes de nous affirmer qu’en effet, « face à une clientèle un peu vieillissante et à une certaine perte de contact avec la jeune génération », ce genre de week-end avec tout ce qu’il comporte (dégustation, diner, soirée DJ, invitation oeno-blogeur) a pour but de donner une nouvelle image des grands crus de Bordeaux et de se rendre à nouveau accessibles. Enfin, elle nous rappela que l’élevage en barrique de bois neuf « apporte de la complexité, de la finesse et des éléments complémentaires (?) aux vins mais qu’il faut, bien entendu, attendre quelques années avant qu’un Bordeaux ne soit bon« .

Et pendant ce temps-là…il y a celui qui touche avec les yeux…des bouteilles de Smith Haut Lafitte

Julien Pichoff de findawine

Quand le CIVBordeaux invite des oeno-blogeurs à Bordeaux pour un week-end

Le CIVB (Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux) a eu la bonne idée, marketing, certainement poussé par l’agence de communication « Le Public Système« , d’inviter 9 blogeurs, tagés « oeno-blogeurs », durant le Week-end des Grands Amateurs de Bordeaux. Si cela fait partie comme ils disent « d’une stratégie d’influence des blogeurs« , la règle du jeu au départ semble admise par chacun d’entre nous. Pouvons-nous réellement découvrir une autre image de Bordeaux ? Existe-t-elle ? Qu’y-a-t-il derrière la fascination et l’attraction pour les Grands Crus ?
Pour ma part, je viens là pour espérer que Bordeaux cache peut-être, aussi, de ces hommes et femmes que j’aime découvrir, de ces gens simples, dont la vie tourne autour du vin, de son expression naturelle et de l’authenticité de leur travail. Nous verrons bien…

bar a vin civb bordeaux

Première partie : La rencontre…

Prenez 9 blogeurs spécialisés dans le vin, réunissez-les autour d’une table, dans le bar à vin prestigieux du civb à Bordeaux, asseyez-les autour de 4 cuvées, quelques toasts et devant 3 jeunes femmes, les yeux grands-ouverts, désarçonnées et sans voix, et vous aurez une idée de notre première rencontre à cette invitation à Bordeaux.
Première surprise, tous les blogeurs se connaissent plus ou moins, et se comportent en apparence de la même façon. A peine assis, ils sortent tous, un crayon, un carnet et un appareil photo et se mettent à photographier tout ce qui passe : bouteilles, verre, jambes croisées, serveurs un peu éberlués, autres blogeurs, déco, plafond, etc…

eric bernardin blog a boire et a mangerEric (A boire et à manger) se montre tout de suite le plus besogneux, la tête dans le guidon, il est à fond, écrivant déjà quelques idées sur son bloc-notes pendant qu’il se met à photographier en gros plan les verres posés devant lui. Outre son visage, bienheureux et ses yeux rieurs derrière ses petites lunettes, sa voix porte quand il parle, et, quand il parle, on l’écoute, car on comprend très vite qu’il a une science certaine de plusieurs sujets dont le vin et l’histoire de Bordeaux. Une polémique s’engagera par ailleurs sur la date exacte d’une période difficile du vignoble. Il reste droit, net, précis. Ce n’est pas  lui qui lâchera l’affaire.

 

laurent baraouLaurent (Le blog de Baraou) a pris ses aises en quelques minutes et n’a pas même attendu que Catherine, notre organisatrice, dont le nom rappelle celui d’une déviance du vin, ne finisse son discours de bienvenue pour balancer déjà plusieurs bonnes petites interventions. Celui-là a le regard aiguisé des gens et des choses. Un vrai moulin à parole qui ne marche pas qu’à l’eau claire, parfois même au bon vin, nature ou tout du moins sincère. Ce ne sera pas le cas ce soir. Trop soufré ! Ca sera pour plus tard… Attention, à trop en boire de ces vins-là, vous finiriez en vrac, dans votre lit, à vous battre frénétiquement contre un dark vador imaginaire et envahissant. Si Laurent a de la bouteille (jeu de mot incontournable de tout bon œnologue), il nous servira plus d’une fois sa classe, son expérience, sa compétence et son indépendance. Un régal pour ceux qui aime les interviews qui « cazes ».

Je n’ai pas vraiment apprécié les vins à cet endroit, à part le clairet Château Pénin qui, à mon goût, était le seul vin approprié à ce moment.

Le bar à vin du CIVB confirme l’idée que l’on se fait du Bordeaux. On sort le grand jeu, l’endroit impose par son luxe, le vin est un objet de valeur. Ma foi c’est l’outil idéal pour  conforter chacun dans cette idée que Bordeaux est un vignoble d’exception. Il est vrai que comparé au Mas de Saporta à Montpellier, il y a une différence marquée de l’approche marketing et de la vision de chacun de ces organismes professionnels de l’image à donner.

(A suivre…)

Soirée Bar à Vin à Bordeaux : un moment de rencontre avec Laurent Baraou

la réserve de léoville barton

Il arrive, que même sans abus, tout en modération, on ne se rappelle pas exactement du lieu où l’on a passé un moment. C’est le cas de ce vendredi, où finissant la soirée avec Laurent Baraou et nos deux accompagnatrices du CIVB,  nous avons joué au petit jeu d’une dégustation à l’aveugle de 4 cuvées de vins de Bordeaux.
Néophyte complet en Bordeaux de ce style, j’avoue n’avoir que très peu contribué à un certain succès pour deviner les cépages et avancer un nom de terroir.  J’ai aimé cette introduction aux vins de Bordeaux, tout en douceur, dans l’obscurité, un peu chahuté par le bruissement du bar, déjà ravi de me trouver là, un peu plus qu’au spectacle puisque moi-même acteur, à m’ouvrir aux autres et me laisser saisir par la curiosité pour les vins comme pour les commentaires précis de Laurent.

Les deux cuvées que j’ai préférées, ce Saint-Julien, La Réserve de Léoville Barton, 2004, au-dessus, et cette confidence du domaine des rosiers en première côtes de blaye, en dessous.

confidences domaine des rosiers premières cotes de blaye

Tous les détails du début de soirée sur le blog d’éric

Week-end des grands amateurs des grands crus de Bordeaux

Ce Week-end, Bordeaux organise son 4ème Week-end des Grands Amateurs, destiné à faire connaître les vins de Bordeaux au plus grand nombre d’amateurs.

Le samedi toute la journée, au Hangar 14 à Bordeaux, plus de 100 propriétaires de Grands Crus vous accueillent pour vous faire déguster deux millésimes de leur cru (le 2006 et un millésime entre 1998 et 2005) et partager avec eux leur amour du vin. Cette dégustation, habituellement réservée aux membres de la presse et de la distribution, permet d’apprécier toutes les subtilités des Grands Crus bordelais, tout en dialoguant avec celles et ceux qui les font naître et les élèvent.
La dégustation à lieu au Hangar 14, un espace d’accueil privilégié, situé en centre ville et en bord de Garonne, dominant le Port de la Lune.

Le soir, les jeunes propriétaires de l’Union des Grands Crus de Bordeaux prennent le relai et vous invitent à une soirée branchée réservée aux 18-35 ans au Cap Sciences, quai de Bacalan. Les plus vieux iront se coucher, à moins que quelque uns d’entre vous ne s’organisent un « off »… pourquoi pas.

Le dimanche sera consacré davantage à la découverte des châteaux à choisir selon plusieurs circuits et autres divertissements thématiques du genre.

Longue liste des châteaux qui seront à la dégustation du samedi : Angélus,Balestard La Tonnelle,Bastor-Lamontagne,Batailley,Beau-Séjour,Bécot,Beaumont,Beauregard,Belgrave,Berliquet,Beychevelle,Bouscaut,Branaire-Ducru,Brane-Cantenac,Camensac,Canon,Canon-La-Gaffelière,Cantemerle,Cap de Mourlin,Carbonnieux,Chasse-Spleen,Citran,Clarke,Clerc Milon,Climens,Clinet,Cos Labory,Coufran,Coutet,Croizet-Bages,D’Angludet,D’Armailhac,Dassault,Dauzac,De Chantegrive,Domaine de Chevalier,De Fargues,De Fieuzal,De France,De Lamarque,De Rayne Vigneau,Desmirail,Doisy-Daëne,Doisy-Védrines,Du Tertre,Ferrande,Ferrière,Figeac,Fonréaud,Fourcas-Dupré,Fourcas-Hosten,Franc-Mayne,Gazin,Giscours,Grand-Mayne,Grand-Puy-Ducasse,Greysac,Gruaud-Larose,Guiraud,Haut-Bages Libéral,Haut-Bailly,Haut-Bergey,Kirwan,La Cabanne,La Conseillante,La Couspaude,La Dominique,La Lagune,La Louvière,La Pointe,La Tour Blanche,La Tour Carnet,La Tour de By,La Tour Figeac,Labegorce,Lafaurie – Peyraguey,Lafon – Rochet,Lagrange,Langoa Barton,Larcis Ducasse,Larmande,Larrivet-Haut-Brion,Lascombes,Latour-Martillac,Léoville Barton,Léoville Poyferré,Les Carmes Haut-Brion,Lynch-Bages,Lynch-Moussas,Malartic-Lagravière,Malescasse,Marquis de Terme,Maucaillou,Monbrison,Nairac,Olivier,Ormes De Pez,Pape Clément,Pavie-Macquin,Petit-Village,Phélan Ségur,Pichon-Longueville,Pichon Longueville Comtesse de Lalande,Picque Caillou,Pontet-Canet,Poujeaux,Prieuré-Lichine,Rahoul,Rauzan-Ségla,Rauzan Gassies,Saint Pierre,Sigalas-Rabaud,Siran,Smith Haut-Lafitte,Suduiraut,Talbot,Troplong Mondot,Trottevieille,Clos Fourtet.

Le vin français s’exporte : mais à quel prix !

UbiFrance, qui est l’Agence française pour le développement à l’international des entreprises, sort régulièrement des chiffres et des analyses à propos des performances à l’export des produits français. Fin Août, elle a sorti une info sur les ventes de vins français dans le monde au premier semestre 2008. Les chiffres ont été depuis repris un peu partout par qui voulait se payer un petit article facile. Quelques pourcentages par-ci, des noms de pays et de marché par-là, une conclusion en diagonale histoire de croire que l’analyse d’une performance se résume à un chiffre.

Je n’aimerai pas être vigneron en lisant ces articles comme celui trouvé sur le site du Figaro ayant pour titre accrocheur :

« On assiste à un transfert des exportations sur des vins de meilleure qualité. »

Le lien ici pour lire la suite, si le coeur vous en dit.

Nous pourrions tout de même tous commencer ce genre d’article tirés de tableaux de résultats globaux, par un avertissement sur la pertinence des chiffres et une mise en garde quant aux conclusions à en tirer. De plus, peux-t-on se demander qui lira réellement ce genre d’article ? Qui prendra le temps de regarder dans le détail les chiffres ? D’où l’importance des titres et des conclusions qui donnent à tous, l’avis officiel et ce qui se retiendra.

Alors titrer qu’on assiste à un transfert des exportations sur des vins de meilleure qualité, il faut le faire avec ces chiffres là :
Au premier semestre 2008, nous avons moins vendu de vin à l’étranger mais nous avons vendu les vins plus chers ! Ce pourrait être une bonne nouvelle, dans le sens où, le reste du monde se met à boire des vins de meilleur qualité, puisque nous sous-entendons fièrement, que plus le vin est cher, meilleur il est !

Malheureusement ce n’est pas le cas. Je veux dire : ce n’est pas vrai que plus le prix augmente et plus le vin est meilleur ! mais aussi que ce n’est pas vrai que nous avons vendu les vins plus chers !
En fait, il y a un facteur qui est venu biaiser les résultats : Les Bordeaux qui étaient déjà hors de prix sont encore plus hors de prix ! On parle ici des grands Bordeaux, de ceux que peu d’entre-nous peuvent déguster pour savoir si effectivement ils sont meilleurs que d’autres ! Des Bordeaux qui n’appartiennent plus à des vignerons depuis longtemps ou alors à des gens bien comme Monsieur Bernard Magrez. Des Bordeaux qui même parfois ont été achetés par des investisseurs étrangers, et, dont, de toutes façons, l’achat des bouteilles constitue un investissement financier qui se réalise en bourse comme n’importe quel fond de placement !!! Comment oser dans ces conditions  les inclure dans une analyse sur la performance des vins français à l’export !!!
Parlons plutôt de marché du luxe ou de marché des placements avec comme plus bel exemple celui de la Suisse qui a acheté 20% de vin français de moins qu’en 2007 sur la même période mais qui les a achetés 45% plus cher ! Croyez-vous que l’on parle ici des mêmes vins ?

Ensuite, les vins de pays et vins de table dont les vins de cépages qui ont été jusqu’à maintenant des moteurs de croissance des ventes à l’export souffrent d’un facteur qui impacte toutes nos exportations quelque soit le secteur : le prix de l’euro ! Sur des marchés hyper concurrentiels comme les Etats-Unis avec une forte hausse de la consommation de vin et sur l’ensemble des pays anglo-saxons, les vins français à prix bas ont vu leur coût augmenter dans ces pays. Il est alors extrêmement difficile de se maintenir dans les rayons quand la politique de vente et d’achat se concentre sur le prix du produit. Du coup, ils affichent une baisse de 15% en volume des ventes.

Nul besoin  d’ailleurs de partir en dehors de la France pour en mesurer les effets. Prenez le dernier catalogue de Lidl qui matraque déjà à propos de sa foire aux vins. Les vins les moins chers sont tous des vins étrangers. Un cabernet sauvignon du Chili vaut 1.69 € et une Syrah d’Afrique du Sud 1.99€ tandis qu’un Côtes du Rhône Village est déjà à 2.19€.

Lidl Afrique du Sud ldl cdr

Les points positifs, il y en a, sont, qu’au-delà du léger tassement des ventes des Champagnes, les autres vins effervescents progressent à la fois en volume et en valeur. Un bel encouragement pour des vins souvent dénigrés en France par rapport au Champagne et qui bénéficient certainement de l’embellie sur le marché mondial des « sparkling wines ».

La vente des vins AOC augmente donc en valeur de 18% mais avec je le rappelle un +45% pour Bordeaux, ce qui masque en partie la réalité pour le Beaujolais et le Languedoc principalement avec une baisse de 4% environ en valeur. Et si l’euro est fort pour les vins de pays et les vins de table, il le sera également pour l’ensemble des AOC qui peut craindre une forte concurrence sur les prix.

A vous de voir les tableaux : Attention, si vous n’êtes pas de Bordeaux et d’un grand château de surcroît, tant pis pour vous ! (Bernard Magrez doit être content finalement…).

 tableau ubifrance

Tableau ubifrance2

Et pour finir, ce petit bijou de modération de la part de Monsieur Hervé Henrotte d’Ubifrance publié, tel quel,  sur le site de vitisphère :

L’analyse par pays de destination

L’avenir des vins français n’est peut être pas foutu. Sur le marché test qu’est le Royaume-Uni, face à la débâcle des vins australiens (- 10 % en volume ; -12 % en valeur), ceux sont nos expéditions de VQPRD tranquilles qui nous ont permis de regagner 1 point de part de marché à 22,4 % contre 17,8 % pour les australiens.
Malgré les crises, les grands vins de Bordeaux, c’est du solide. Ça résiste beaucoup mieux que du merlot en MDD avec une étiquette animalière.

Le vin français s’exporte : mais à quel prix !

UbiFrance, qui est l’Agence française pour le développement à l’international des entreprises, sort régulièrement des chiffres et des analyses à propos des performances à l’export des produits français. Fin Août, elle a sorti une info sur les ventes de vins français dans le monde au premier semestre 2008. Les chiffres ont été depuis repris un peu partout par qui voulait se payer un petit article facile. Quelques pourcentages par-ci, des noms de pays et de marché par-là, une conclusion en diagonale histoire de croire que l’analyse d’une performance se résume à un chiffre.

Je n’aimerai pas être vigneron en lisant ces articles comme celui trouvé sur le site du Figaro ayant pour titre accrocheur :

« On assiste à un transfert des exportations sur des vins de meilleure qualité. »

Le lien ici pour lire la suite, si le coeur vous en dit.

Nous pourrions tout de même tous commencer ce genre d’article tirés de tableaux de résultats globaux, par un avertissement sur la pertinence des chiffres et une mise en garde quant aux conclusions à en tirer. De plus, peux-t-on se demander qui lira réellement ce genre d’article ? Qui prendra le temps de regarder dans le détail les chiffres ? D’où l’importance des titres et des conclusions qui donnent à tous, l’avis officiel et ce qui se retiendra.

Alors titrer qu’on assiste à un transfert des exportations sur des vins de meilleure qualité, il faut le faire avec ces chiffres là :Au premier semestre 2008, nous avons moins vendu de vin à l’étranger mais nous avons vendu les vins plus chers ! Ce pourrait être une bonne nouvelle, dans le sens où, le reste du monde se met à boire des vins de meilleur qualité, puisque nous sous-entendons fièrement, que plus le vin est cher, meilleur il est !

Malheureusement ce n’est pas le cas. Je veux dire : ce n’est pas vrai que plus le prix augmente et plus le vin est meilleur ! mais aussi que ce n’est pas vrai que nous avons vendu les vins plus chers !En fait, il y a un facteur qui est venu biaiser les résultats : Les Bordeaux qui étaient déjà hors de prix sont encore plus hors de prix ! On parle ici des grands Bordeaux, de ceux que peu d’entre-nous peuvent déguster pour savoir si effectivement ils sont meilleurs que d’autres ! Des Bordeaux qui n’appartiennent plus à des vignerons depuis longtemps ou alors à des gens bien comme Monsieur Bernard Magrez. Des Bordeaux qui même parfois ont été achetés par des investisseurs étrangers, et, dont, de toutes façons, l’achat des bouteilles constitue un investissement financier qui se réalise en bourse comme n’importe quel fond de placement !!! Comment oser dans ces conditions  les inclure dans une analyse sur la performance des vins français à l’export !!!Parlons plutôt de marché du luxe ou de marché des placements avec comme plus bel exemple celui de la Suisse qui a acheté 20% de vin français de moins qu’en 2007 sur la même période mais qui les a achetés 45% plus cher ! Croyez-vous que l’on parle ici des mêmes vins ?

Ensuite, les vins de pays et vins de table dont les vins de cépages qui ont été jusqu’à maintenant des moteurs de croissance des ventes à l’export souffrent d’un facteur qui impacte toutes nos exportations quelque soit le secteur : le prix de l’euro ! Sur des marchés hyper concurrentiels comme les Etats-Unis avec une forte hausse de la consommation de vin et sur l’ensemble des pays anglo-saxons, les vins français à prix bas ont vu leur coût augmenter dans ces pays. Il est alors extrêmement difficile de se maintenir dans les rayons quand la politique de vente et d’achat se concentre sur le prix du produit. Du coup, ils affichent une baisse de 15% en volume des ventes.

Nul besoin  d’ailleurs de partir en dehors de la France pour en mesurer les effets. Prenez le dernier catalogue de Lidl qui matraque déjà à propos de sa foire aux vins. Les vins les moins chers sont tous des vins étrangers. Un cabernet sauvignon du Chili vaut 1.69 € et une Syrah d’Afrique du Sud 1.99€ tandis qu’un Côtes du Rhône Village est déjà à 2.19€.

Lidl Afrique du Sud ldl cdr

Les points positifs, il y en a, sont, qu’au-delà du léger tassement des ventes des Champagnes, les autres vins effervescents progressent à la fois en volume et en valeur. Un bel encouragement pour des vins souvent dénigrés en France par rapport au Champagne et qui bénéficient certainement de l’embellie sur le marché mondial des « sparkling wines ».

La vente des vins AOC augmente donc en valeur de 18% mais avec je le rappelle un +45% pour Bordeaux, ce qui masque en partie la réalité pour le Beaujolais et le Languedoc principalement avec une baisse de 4% environ en valeur. Et si l’euro est fort pour les vins de pays et les vins de table, il le sera également pour l’ensemble des AOC qui peut craindre une forte concurrence sur les prix.

A vous de voir les tableaux : Attention, si vous n’êtes pas de Bordeaux et d’un grand château de surcroît, tant pis pour vous ! (Bernard Magrez doit être content finalement…).

 tableau ubifranceTableau ubifrance2

Et pour finir, ce petit bijou de modération de la part de Monsieur Hervé Henrotte d’Ubifrance publié, tel quel,  sur le site de vitisphère :

L’analyse par pays de destination

L’avenir des vins français n’est peut être pas foutu. Sur le marché test qu’est le Royaume-Uni, face à la débâcle des vins australiens (- 10 % en volume ; -12 % en valeur), ceux sont nos expéditions de VQPRD tranquilles qui nous ont permis de regagner 1 point de part de marché à 22,4 % contre 17,8 % pour les australiens.Malgré les crises, les grands vins de Bordeaux, c’est du solide. Ça résiste beaucoup mieux que du merlot en MDD avec une étiquette animalière.

Bordeaux fête le vin : un succès

Bordeaux fête le vin logo

Finalement, ce sont plus de 450 000 personnes qui ont assistées et participées à l’évènement de « Bordeaux fête le vin« . Les organisateurs et le maire de Bordeaux ont de quoi être très satisfaits.

Sur les deux kilomètres de quais en bords de la Garonne et au coeur du patrimoine mondial de l’UNESCO, 450.000 personnes ont procédé à plus de 500.000 dégustations et bu près de 45 000 bouteilles. Soit 1 bouteille pour 10 personnes ! Ils ont donc bu avec modération, bravo !
C’est grâce à une nouvelle implantation symbolisant le « Bordeaux Nouveau » et au PASS Dégustation, vendu 13 €, que chacun peut faire une balade à la fois patrimoniale, festive et initiatique. Chaque jour de 11 heures à minuit, avec ce sésame (comprenant un verre, un étui, un carnet de 12 dégustations et de nombreux tickets avantages…), le visiteur chemine librement sur un véritable « paseo » pour découvrir à travers les nouveaux Pavillons des Appellations et des Négociants, la diversité, la qualité et la richesse des vins de Bordeaux et de l’Aquitaine.

feu d’artifices bordeaux vin

Bordeaux fête le vin / thomas sanson

De plus, chaque soir a été l’occasion d’un spectacle riche en couleur avec projection d’images sur les façades historiques et feux d’artifices au-dessus de la Garonne.

Cet évènement se répète tous les deux ans, en alternance avec Vinexpo, salon professionnel, pour le bonheur du grand public et des vignerons bordelais.

Toutes nos félicitations

Des barriques sinon rien…

tonneaux puech haut Tonneaux puech haut

Quelques photos des barriques du château de Puech Haut décorées par des artistes.
Au-delà de la beauté de ces oeuvres, c’est une belle idée de communication pour la propriété. La barrique devient un outil indispensable pour la vinification, vénérée au point d’être support de l’Art. Certes, mais surtout, elle permet de réunir Art et Vin. Ainsi va le sens du business du vin, se rapprocher de ceux qui ont les moyens de faire monter le prix des bouteilles.
Et en effet, le Château Puech Haut fait partie de ces belles réussites du Languedoc suite à un investissement important.
Car il s’agit bien d’une création pure, décidée sur une colline près de Montpellier d’où son nom puech qui veut dire « mont ».
Le domaine qui compte plus de 100 ha de vignes possède d’autres particularités comme par exemple un chai semi-enterré de 1000 m².
Nous dirons qu’il y a là une volonté de tirer vers le haut le meilleur du Languedoc. C’est une question d’image surtout. La réputation et la notoriété du domaine se propagent plus facilement auprès de ses messieurs en costumes-cravates, qui parlent du vin comme d’une valeur en bourse ou d’un portefeuille d’actions.
C’est aussi cela la mondialisation du vin finalement ! Accepter que les vins du Languedoc deviennent aussi reconnus que les vins de Bordeaux ou de Bourgogne et que les plus fortunés du nouveau monde se les partagent.

tonneaux puech haut

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Des barriques sinon rien…

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Quelques photos des barriques du château de Puech Haut décorées par des artistes.Au-delà de la beauté de ces oeuvres, c’est une belle idée de communication pour la propriété. La barrique devient un outil indispensable pour la vinification, vénérée au point d’être support de l’Art. Certes, mais surtout, elle permet de réunir Art et Vin. Ainsi va le sens du business du vin, se rapprocher de ceux qui ont les moyens de faire monter le prix des bouteilles.Et en effet, le Château Puech Haut fait partie de ces belles réussites du Languedoc suite à un investissement important.Car il s’agit bien d’une création pure, décidée sur une colline près de Montpellier d’où son nom puech qui veut dire « mont ».Le domaine qui compte plus de 100 ha de vignes possède d’autres particularités comme par exemple un chai semi-enterré de 1000 m².Nous dirons qu’il y a là une volonté de tirer vers le haut le meilleur du Languedoc. C’est une question d’image surtout. La réputation et la notoriété du domaine se propagent plus facilement auprès de ses messieurs en costumes-cravates, qui parlent du vin comme d’une valeur en bourse ou d’un portefeuille d’actions.C’est aussi cela la mondialisation du vin finalement ! Accepter que les vins du Languedoc deviennent aussi reconnus que les vins de Bordeaux ou de Bourgogne et que les plus fortunés du nouveau monde se les partagent.

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